Toujours les mêmes murs capitonnés, toujours ce même blanc et derrière la vitre, ce couloir sombre alors qu’une lumière crue envahissait la petite pièce qui était ma maison depuis maintenant des mois… Des années ?

Je n’étais que l’ombre de moi-même même si aujourd’hui, bizarrement, on m’avait fait une dose au lieu de deux, comme si on voulait me maintenir calme, mais capable d’avoir une conversation.

Mais je n’avais encore personne pour converser… Alors je hurlai… On m’avait aussi enlevé ma camisole de force.

-JE VEUX SORTIR ! JE VEUX VOIR LE SOLEIL !

Je n’en pouvais plus de la lumière artificielle qui transperçait mes paupières mêmes quand je dormais comme une souche, assommé par les médocs.

Pourtant, je sentais que ce jour était différent… Je le sentais parce que ça se voyait, je n’avais pas de sixième sens.

Des infirmiers venaient régulièrement devant ma cellule prenaient des notes puis repartaient.

Puis je fus complètement réveillé… ou tout du moins autant que faire se pouvait avec le nombre de médocs qu’on m’avait quand même donné.

-JE VEUX VOIR LE DR. STORM !

Lui me comprendrait… Lui me remettrait au moins dans la salle commune.

Une larme coula sur ma joue, mais pas parce que je pleurais, simplement parce que mes yeux s’humidifiaient d’un coup, fatigués aussi par la lumière… Mais j’en profitai d’avoir l’air de pleurer et imitai des sanglots.

-S’il vous plait… Je n’ai fait de mal à personne…

Finalement, j’entendis le son d’une démarche que je connaissais… j’avais appris à les reconnaître depuis le temps. Il y avait le son sourd des pantoufles des infirmiers, mais là, l’homme qui approchait avait des chaussures de ville.

-Dr… Dr. Storm…

Et quand il arriva devant moi, je lui souris, mes yeux coulant encore de larmes que je ne pouvais contrôler… la lumière était vraiment dérangeante.

-Je suis content de vous voir… J’ai eu un peu de visite dernièrement, dont une journaliste… C’est pour ça que vous êtes là ?

Parce que la journaliste avait dit que le traitement qu’on m’infligeait était exagéré ?  

@ Billy Lighter

Le Hollywood Mental Health Center avait était quelque peu secoué par l’affaire « Kournikova ». C’est ainsi que Walsh appelait tout ce que Kournikova avait rendu public concernant l’institution. Ce qui avait fait que beaucoup de personnes avaient retiré leurs proches de l’institution.

Et si je n’étais pas totalement d’accord avec toutes les méthodes employées ici, je devais avouer que Kournikova avait certes, eus de bonnes intentions, mais sans creuser assez loin et sans confronter ses arguments avec nous, les psychologues qui travaillons ici. Je comprenais les avantages, pour la presse, de faire des scandales mais cela avait fortement compliqué notre travail ici ces derniers mois.

Bref, les choses étaient compliquées mais je tenais, tout de même, à continuer à essayer d’accompagner mes patients afin qu’ils se sentent mieux. Certaines pathologies devaient passer par un traitement médicamenteux lourds n’en déplaise à certaines personnes qui, hélas, ne voit que le mauvais côtés de certains traitements.

Et, aujourd’hui, c’était peut-être encore une conséquences des découvertes de Kournikova qui faisait que je devais aller réévaluer le cas River Moriarty à la demande de son cousin, Axel Moriarty, afin que River puisse réintégrer la population générale de l’institution. Peut-être Moriarty a-t-il jugé inappropriée le traitement montré par Kournikova envers son cousin ? Ça me semblait peu crédible car jamais Axel Moriarty n’a tenu à venir voir River depuis que celui-ci est interné chez nous.

Quoi qu’il ne soit, j’allais faire mon travail et j’allais aller voir River afin de le réévaluer. Je n’étais pas contre qu’il réintègre la population général mais il fallait un encadrement approprié… Il ne faut pas oublié que j’avais diagnostiqué, chez River, une sociopathie et qu’il restait donc un individu dangereux pour autrui. Et « autrui », ça reprend aussi les autres patients et le personnel.

Je me rendis, donc, à l’étage inférieur où étaient enfermés les patients les plus dangereux. River en faisait partie et c’est avec mon carnet que je m’approchai de sa cellule.

Il m’avait reconnu et était en larme. Sans savoir quel genre de larme c’était. Si c’était de la joie, de la tristesse ou bien, simplement, un inconfort.

Une chaise était placée là et je m’installai alors que River disait être content de me voir. Il me parla, aussi, de la viste de Kournikova.

-Bonjour, River.

Je lui souris et me raclai la gorge avant de prendre un ton bienveillant. Je n’avais rien contre River. J’étais simplement ici pour l’aider comme j’étais là pour aider tous mes patients.

-Non, je ne suis pas là pour la journaliste. Je viens simplement pour discuter un peu avec toi. Alors, River… Il parait que tu ne supporte plus être ici. Explique-moi à quoi tu penses lorsque tu est enfermés dans cet endroit. Est-ce que ça te met en colère ?

Je savais qu’il avait un traitement lourd mais j’avais demandé à ce qu’il soit diminué pour l’entrevue afin de le vrai River ressorte.

@ Billy Lighter

Le Dr Storm me salua puis s’installa… Je me levai de mon coin lit capitonné et approchai en marchant de la vitre… Chaque mouvement me faisait mal parce que je ne bougeais pas assez… Et j’avais des marques au creux des paumes, les marques de mes ongles que j’enfonçais dedans tellement j’étais crispé.

Je posai mes deux mains contre la vitre et regardai le médecin dans les yeux.

Il disait ne pas être là pour la journaliste mais pour discuter un peu avec moi. Quand il dit qu’il paraissait que je ne supportais plus être ici, je ricanai.

-Qui supporterait d’être ici, sincèrement ?

Je frottai les yeux du revers de ma manche, essuyant mes larmes.

Il me demanda à quoi je pensais, si ça me mettait en colère. Je pris le temps, un peu raide, de m’asseoir en tailleur face au Dr. Storm. Et je lui répondis très posément.

-Evidemment que je suis en colère… je n’ai rien à faire ici… Déjà en haut, je n’ai rien à y faire, mais alors ici, où on me gave de médicaments, encore moins.

Je pris le temps de réfléchir.

-A quoi je pense ?

A tuer Howard, à tuer Axel, à tuer quiconque se mettrait en travers de mon chemin. Je rêvais aussi de revoir Sloan Perry et les dégâts que je lui ai fait, à revoir Peyton pour la terroriser. Je pensais à jouer à nouveau dans des studios de cinéma et passer mes nerfs en jouant un rôle sans réellement jouer…

Mais est-ce qu’on voudrait toujours de moi.

Je pinçai les lèvres avant de me lancer pour ma réponse au Dr. Storm.

-Je pense à sortir d’ici… Et je pense à ce que je ferai le jour où je reprendrai ma vie…

Je pris un air très triste.

-Vous pensez que ma carrière d’acteur est finie ? Que je ne pourrai plus rejouer ?

Je passai ma langue sur mes lèvres.

-C’était un exutoire, j’aimais beaucoup jouer… J’avais des amis ! Il y avait Robin North et Nathan Williams… Quand j’étais en haut ils venaient me rendre visite, mais ici ils ne peuvent pas.

Je marquai une pause.

-Je sers juste de bête de foire pour les journalistes à sensation… La décadence de l’acteur River Moriarty… Je vois déjà le titre d’ici.

@ Billy Lighter

River s’était levé afin d’être plus près de la vitre qui nous séparait. Je le fixai, mon carnet sur mes genoux, alors qu’il répondit en ricanant à ma première question. Ainsi, River vivait très mal sa captivité alors que d’autres, enfermés ici, ne remarquaient même pas la différence tellement ils étaient enfermés dans leur esprit.

Ce n’était pas le cas de River qui, sans médicament, se rendait bien compte de sa situation qu’il trouvait, je pouvais le voir, injustifiée.

-Certains le supportent. D’autres non. Je note que ce n’est pas ton cas.

Il essuya ses larmes avant que je ne lui pose d’autres questions pour faire un état des lieux de son état d’esprit. Il confirma, donc, être en colère. Il s’ennuyait et semblait détester les médicaments qu’on lui donnait. Je notai tout ça soulignant qu’il avait exprimé sa colère avec ses mots précis et avait su en exprimer la cause.

-Les médicaments ne te font pas du bien ? Tu ne te sens pas plus apaisé en les prenants ?

Je voulais, maintenant, savoir à quoi il pensait. Il prit le temps de réfléchir et j’essayais de décoder ses expressions. C’était toujours difficile de savoir ce qu’il se passait dans la tête de cas tels que River. Tout comme on ne savait jamais si ce qu’ils allaient nous répondre était authentique ou un moyen de manipuler autrui.

Il finit par me fournir une réponse disant qu’il pensait sortir d’ici… Et à ce qu’il fera quand il sera dehors. C’était intéressant et j’allais lui demander des détails sur ce qu’il pensait faire une fois dehors mais il sembla y répondre d’une certaine façon en demandant s’il sera toujours possible, une fois dehors, de reprendre sa carrière d’acteur. Tout ça avec un air triste comme s’il avait déjà la réponse.

-Je n’en sais rien, River. Je ne sais pas bien comment fonctionne l’industrie du cinéma.

Il expliqua que jouer était un exutoire. Je notai cela car c’était un point intéressant. River souffrait, incontestablement, d’une sociopathie mais cela ne voulait pas dire qu’il n’était pas contrôlable. Il l’avait été pendant de nombreuses années. Et ça semblait être sa carrière d’acteur qui lui avait donné cette stabilité. Il expliqua aussi qu’il avait des amis. Des amis qui le soutenait toujours, d’ailleurs.

Après ça, il exprima que, ici, il n’était plus qu’une bête de foire pour journalistes. Avait-il mal vécu sa rencontre avec Kournikova ? C’est possible…

-Tu dis que être acteur est un exutoire, River… Quand tu ne joues pas à quoi penses-tu ? Qu’as-tu envie de faire ?

J’avais marqué une pause avant d’ajouter :

-Te rappelle-tu pourquoi tu as été interné ? Peux-tu te rappeler pourquoi tu as fait ces actes-là ?

Je parlais du soir où il était entré par effraction, armé et en plein nuit chez les Moriarty pour aller dans la chambre de leur bébé. Une vision qui a fortement effrayé le couple Moriarty qui a décidé de faire interner River de force.

-Et tu dis que tu ne veux pas être une bête de foire… Qu’est-ce que la visite de Kournikova t’a fait ? Qu’as-tu pensé quand elle est venue ?

Ça faisait beaucoup de questions mais River me semblait assez lucide que pour pouvoir y répondre.

@ Billy Lighter

-Ouais notez… Notez… Je ne supporte pas d’être ici.

J’essuyai mes larmes, attendant de voir ce que le Dr. Storm me réservait comme question. Je voulais voir comment il allait sonder mon esprit. Mais surtout, je ne devais pas louper cette occasion d’être remis parmi la population générale.

Il me demanda si les médicaments ne me faisaient pas du bien.

-Ils me rendent malade. J’ai d’affreuses crampes au cerveau même en dormant. Je lutte contre eux alors non, je ne me sens pas apaisé en les prenant… J’étais paisible avant, je n’ai jamais été un anxieux. Ni un fou d’ailleurs.

A sa question suivante, je pris le temps de réfléchir. Il voulait savoir à quoi je pensais… Je ne devais pas me prendre les pieds dans les pièges invisibles qu’il me tendait.

Et quand je lui demandai si je pourrais reprendre ma vie d’acteur, il affirma qu’il n’en savait rien.

Je ricanai…

-Moi, je sais… Heureusement que j’ai des amis qui me soutiennent. Robin m’aidera à revenir au devant de la scène.

Je soupirai.

-Et puis il parait que de la mauvaise presse, c’est de la presse quand même.

Je pinçai les lèvres.

-Le problème, c’est que les gens, dont mon cousin, confondent mes personnages avec qui je suis vraiment.

Et je lui dis qu’être acteur était un exutoire… Il me demanda en quoi ça l’était. J’allais lui donner un peu de ce que les psys raffolaient.

-Quand je ne joue pas ? Quand je ne joue pas, je pense à ma mère, à ses parents qui l’ont rejetée parce qu’elle était tombée enceinte hors mariage… A mon cousin qui a tout et à moi qui n’ai rien.

Je haussai les épaules.

-Ce que j’ai envie ? Avoir une famille… Me rapprocher de mon cousin, jouer avec ses enfants, peut-être avoir mes propres enfants…

Il me demanda si je me rappelais pourquoi j’avais été interné…

-Je ne suis pas entré par effraction, j’ai été piégé… Axel a attendu que je sois avec le petit James dans les bras pour appeler la police et dire que j’étais fou… Voilà comment j’ai été interné. C’est ma version depuis le début, elle n’a pas changé.

Je regardai Storm dans les yeux.

Et il me demanda ce que j’avais pensé de la visite de Kournikova.

-Je pense qu’elle voulait aider les gens qui sont internés ici… Mais qu’elle aurait pu choisir quelqu’un d’autre… Quelqu’un de vraiment fou… Parce que moi, je ne le suis pas.

Je passai ma langue sur mes lèvres.

-Pourquoi vous m’avez diagnostiqué sociopathe, hein ? Je n’ai jamais tué personne.

@ Billy Lighter

River ne trouvait aucun réconfort dans son traitement. Il détestait être endormi et disait être apaiser avant de les prendre et que ce n’était plus du tout le cas maintenant. Je notai, donc, l’inutilité pour le patient du traitement. Son utilité était, par contre, toujours bien présente en ce qui concernait les interactions de River avec les autres.

-Je note cela aussi.

Pour les questions suivante, il avait commencé à réfléchir. Je ne savais pas si c’était parce qu’il rassemblait ses idées ou pour peser ses mots. Je ne savais pas encore lire dans les pensées, malheureusement. Ça faciliterait largement mon travail afin de prendre les bonnes décisions. Mais je devais me contenter de simplement décoder ce que me disais River.

Ainsi, c’est sa carrière d’acteur et le fait qu’il avait envie de la reprendre, qui fut au centre de ses préoccupations. Je ne pouvais dire, si jamais il sortait d’ici, s’il pourrait reprendre sa carrière. J’étais honnête en disant que je n’avais aucune idée de comment l’industrie du cinéma fonctionnait. Mais River, lui, était sûr que ses amis, dont faisait partie l’acteur Robin North, allait l’aider à y revenir. Je n’en doutais pas au vue du soutien qu’il recevait constamment de ce même Robin North.

-Et bien alors il n’y a pas lieu de s’inquiéter là-dessus.

Sans compter que River savait que la pub, mauvaise ou bonne, restait de la pub. Là non plus je ne pouvais le contredire là-dessus. C’est ainsi que fonctionnaient les médias. Donc, l’internement de River pourrait lui faire de la pub même si c’était de la mauvaise pub. Bien que, connaissant les réactions humaines, certains seront fascinés par son histoire plutôt que dégoûtés.

-Tu n’as pas tort à ce sujet.

C’est ensuite les gens en général, dont particulièrement son cousin, qu’il blâmait de confondre son personnage avec ce qu’il est vraiment. Là, je reconnaissais bien River qui remettait tout ce qu’il lui était arrivé sur un mauvais jugement de la part de sa famille. Il continua sur cette même lancée quand il parla de ce à quoi il pensait quand il ne jouait pas. Pour lui, il avait été le rejeté de la famille. Le bâtard. Celui qu’aucun Moriarty ne voulait avoir dans ses pattes. Était-ce la vérité ? Difficile à dire. Il y avait peut-être une part de vrai mais ça n’empêche que les agissement de River, au sein même de l’institution, montrait plutôt une grande capacité à se victimiser quand il faisait quelque chose de mal. Une comportement qui collait avec son profile de sociopathe. Je ne dis rien, pour l’instant, à se sujet.

Les envies de River étaient simples : avoir une famille. Que ça soit les Moriarty ou sa propre descendance. Je notais ça avant de lui parler du soir où il était entré chez les Moriarty sans y être invité et armé de surcroit. Là encore, il ramena la même version qu’il clamait haut et fort. Celle qui prouvait un complot des Moriarty contre lui. Là encore, il était très difficile de trouver qui disait vrai là-dedans.

-Ça n’explique pas l’arme que tu avais. Pourquoi étais-tu armé, River ?

Quant à l’intervention de Kournikova, il voyait de bonnes intentions dans la démarche de la journaliste. Mais il ne se considérait pas comme étant celui qu’elle aurait dû montrer à la caméra car, de son avis, il n’était pas fou. J’hochai de la tête.

-Personne n’est fou, ici, River. Je vois plutôt les choses autrement. Les gens ici ont un mode de fonctionnement différent qui les fais souffrir et fait souffrir leur entourage. C’est pour ça que nous les aidons à gérer leur souffrance. C’est pour ça que je suis ici, aujourd’hui, à te parler. C’est pour voir ce qu’on peut mettre en place pour que les choses fonctionnent mieux pour toi.

C’est ensuite mon diagnostique que River remit en cause car, d’après lui, il n’a jamais tué personne. Chose qui semblait être véridique. Bien que River ait déjà fait preuve de violence, il n’a jamais tué personne. Ça n’empêche que c’est tout de même un sociopathe.

-Sociopathe ne veut pas dire tueur. Il y a beaucoup de sociopathes qui n’ont jamais tué, River. C’est justement un mode de fonctionnement qui implique certaines caractéristique dont tu disposes. Des caractéristiques qui ont fortement inquiété ta famille.

J’avais marqué un pause.

-Donc je sais que tu n’es ni fou, ni un tueur. Par contre, tu m’a fortement parlé de ton cousin mais aussi, un peu, de ta mère qui as été rejeté comme toi, par les Moriarty. Si tu étais en face de ton cousin, que ferais-tu ? Et quel est ton ressenti vis-à-vis de ta mère ? Était-elle aimante avec toi ?

@ Billy Lighter

-Ouais, notez, notez. Je ne veux plus qu’on me drogue.

On parla de ma carrière d’acteur, que je voulais reprendre… Le Dr. Storm ne pouvait me fournir aucune garantie quant au fait que je pourrais reprendre ma carrière, alors je me rassurais tout seul, pensant à Robin… J’étais sûr que même Sloan me soutiendrait, ce qui serait le comble de l’euphorie pour moi.

Le Dr. Storm constata dès lors qu’il n’y avait pas à s’inquiéter là-dessus…

-Si vous le dites… Mais je sais que ça ne se fera pas du jour au lendemain… Et que mes fans ne me verront plus du tout du même œil.

Je souris.

-Ils n’en seront que plus fascinés encore.

Et le Dr. Storm de dire que je n’avais pas tort sur le fait que la mauvaise presse marchait aussi bien que la bonne.

-Depuis le temps, je sais comment ça fonctionne… Regardez Jimmy Reed.

Misogyne, calculateur, sans cœur… Et pourtant, toujours aussi riche et célèbre…

Puis on parla de la fameuse nuit où j’avais été interné… Et je restai sur ma version… J’avais pu entrer chez les Moriarty et c’était une fois le bébé dans mes bras qu’Axel m’avait piégé en appelant les autorités et en criant à l’effraction ! En disant que j’allais faire du mal au petit James !

Je n’en démordais pas.

Puis le Dr. Storm me posa une question. Une question simple… A réponse compliquée… Et j’étais content qu’on ait diminué mes doses de médicaments pour cette entrevue, sinon je n’aurais pas pu réfléchir si vite.

-Je n’ai jamais été armé ! C’est Axel qui, quand les policiers sont arrivés sur place, leur a graissé la patte en leur disant de mettre dans leur rapport que j’étais armé ! Mais je ne l’étais pas. Les Moriarty ont du pouvoir ! Et ils s’en servent !

Je frappai du poing sur le sol capitonné.

Quant à ma rencontre avec Kournikova… ça m’avait bien aidé, preuve étant que Storm était ici aujourd’hui. Mais je lui expliquai que je n’étais pas le bon spécimen à observer car je n’étais pas fou. Et j’écoutai Storm me répondre que personne ici n’était fou que tout le monde avait un comportement différent qui les faisaient souffrir ou faisaient souffrir les autres. Je fis la moue.

-Je ne souffrais pas avant d’atterrir ici. Et je n’ai jamais fait souffrir personne. Demandez à mes amis.

Je demandai ensuite pourquoi il m’avait diagnostiqué sociopathe alors que je n’avais jamais fait de mal à personne. Et il me répondit qu’il s’agissait de caractéristique qui avaient inquiété ma famille.

-Pff, tu parles… Je suis juste un peu spécial… Je ne parle pas beaucoup… J’ai un regard qui m’a fait gagner ma carrière d’acteur… C’est ça, vos caractéristiques ? Alors il y a beaucoup de sociopathes.

Je hochai la tête quand il dit que je n’étais ni fou, ni un tueur. Le Dr. Storm était intelligent. Puis il me demanda ce que je ferais face à mon cousin. Je l’étranglerais à mort pour m’avoir fait atterrir ici…

-Je lui demanderais des excuses pour m’avoir fait endurer tout ça…

Quant à ma mère, je haussai les épaules.

-Je vivais avec ma mère, mais je ne la connaissais pas. Elle avait peur de moi et moi, je la détestais pour ça.

@ Billy Lighter

Donc, River ne voulait plus de drogue. Pour lui ça ne faisait que le rendre plus mal encore. J’avais noté ça avant que l’on ne parle de sa carrière d’acteur que River semblait vouloir reprendre une fois sorti d’ici. Si je n’avais aucune idée de ses chances de retourner dans l’industrie du cinéma, River, lui, était certains que ses amis pourraient l’y aider. Dans ce cas, je lui dis qu’il n’avait aucune raison de s’en faire. Mais il restait sceptique sur le fait que tout ça se fasse de façon rapide et simple.

-En effet. Ça prendra du temps, j’imagine.

Bien que j’avais dit à River que certains pourraient être fasciné par son parcours. C’était dans la nature humaine. Et là, je vis un sourire sur le visage de l’ex-acteur. Un sourire qu’il accompagna d’une phrase qui ne faisait que confirmer mon diagnostique de base.

-Sans aucun doute…

Tout comme je ne pouvais le contester le fait qu’une pub, bonne ou mauvaise, restait une pub. C’est à force du métier et d’observation que River en était venu à cette conclusion lui aussi avec, apparemment, Jimmy Reed comme exemple. J’hochai de la tête. Il était vrai que Jimmy Reed savait parfaitement soigner sa communication malgré sa réputation peu glorieuse sur certains points dont vis-à-vis des femmes.

Mais ce n’était pas Jimmy Reed que je suis venu voir, bien que ça pourrait être un sujet intéressant, mais bien River Moriarty. J’avais parlé de la nuit qui l’avait conduit à être interné ici et River contesta être armé blâmant encore une machination de son cousin. Encore une fois, il était difficile pour moi de savoir qui avait tort ou raison, dans ce cas-ci. Il y avait bien une vérité mais je ne saurais dire si elle vient d’Axel ou de River.

-Je note ça. Pas d’arme, donc… Juste un complot.

Et tout ça le remuait car il s’énervait en tapant sur le sol capitonnée. Je ne savais pas s’il était fâché à cause, justement, de cette injustice qu’il avait vécu ou bien parce que personne ne croyait son possible mensonge.

Si River trouvait bienvenue l’intervention de Kournikova, il ne se croyait pas fou. J’avais déclara que personne, ici, n’était fou mais qu’il s’agissait de personne en souffrance. Il rétorqua alors qu’il n’était pas souffrant avant. Que je pouvais demandé à ses amis.

-Ils ont, en effet, souvent dit que tu étais quelqu’un de bien. Quelqu’un de clame et amical.

Mais ça ne veut rien dire. Le principe de la sociopathie c’est souvent que peu de gens se rendent compte qu’ils ont un sociopathe parmi eux. Parce qu’ils savent se cacher et paraitre amicale jusqu’à-ce que les choses débordent.

J’expliqua alors ce qu’était la sociopathie à River. Ou plutôt, je lui expliquais qu’il ne s’agissait pas, à tous les coups, que les sociopathes sont des tueurs. Il se déclara alors simplement « un peu spécial » en remettant en cause mon diagnostique.

-Non River… Il n’y a pas que ça. Il y a aussi la capacité à manipuler. Le fait que jamais rien n’est la faute du sociopathe. L’impulsivité et le manque de remords.

Pour ce dernier points, j’avais des difficultés à savoir si River manquait de remords étant donné que je ne saurais dire s’il a vécu une réelle injustice vis-à-vis de son cousin. Quant à ce qu’il s’est passé avec Angelica Litrell, il est difficile de savoir si les accusations d’agression sexuelle de la part de River sont fondées ou non car, aux dernières nouvelles, Angelica Litrell est toujours introuvable pour une raison qui échappe au centre. Mais si tout ça s’avérait totalement faux alors River, de par sa façon de se victimiser, manque, de ce fait, de remords et aussi de responsabilité vis-à-vis de ses actes ce qui confirmerait entièrement mon diagnostique. Là, il restait un flou.

Quant à ce qu’il fera si jamais il se trouvait face à Moriarty sa réponse était simple : il lui demanderais de lui faire des excuses.

-Je peux organiser un rencontre avec ton cousin ici même et sous ma supervision. Mais il faudra qu’Axel soit d’accord pour ça. Et toi aussi, bien sûr.

C’était une solution afin d’y voir plus clair.

C’est ensuite sur sa relation avec sa mère que je le questionnai. Une mère qui avait peur de son enfant ce qui faisait que River l’avait détesté. J’arrêtai de noter pour le fixer.

-Pourquoi avait-elle peur de toi, River ? Elle ne te serrais jamais dans ses bras ? Comment viviez-vous au quotidien ?

@ Billy Lighter

Je fis la moue quand le Dr. Storm confirma qu’il faudrait du temps avant que je puisse reprendre ma carrière là où je l’avais laissée.

-Il faudrait déjà que je sorte d’ici… Et ça, c’est entre vos mains, Docteur.

De fil en aiguille, le Dr. Storm me poussa à parler de la nuit où j’avais été interné… Et de l’arme que j’avais… En réalité, avec les médicaments et tout ça, je ne me rappelais même pas être entré armé chez les Moriarty, ce qui aida à faire passer ma théorie comme quoi tout ça n’était qu’un vaste complot contre moi.

-Un complot, ouais… Howard Moriarty veut me faire disparaître depuis ma naissance. Ça n’a pas du lui plaire de me voir sur tous les écrans de télé, dans Keeping Our Lands et portant fièrement son nom au générique.

En parler m’énervait et je frappai contre le sol.

Et puis je n’étais pas fou ! Kournijova avait mal choisi son sujet, même si j’en avais profité pour parler des mauvais traitements qu’on me faisait subir ici. Et le Dr. Storm de confirmer que mes amis disaient que j’étais quelqu’un  de bien, calme et amical.

-Ah ! Vous voyez ? N’est-ce pas là une preuve que je n’ai rien à faire ici ? Tout ce que vous avez finalement, c’est la déposition d’Axel Moriarty.

Mon psy me fit alors un topo sur ce qu’était la sociopathie. Mais je n’étais pas un tueur. Après quoi, le Dr. Storm nuança ses propos, ajoutant qu’il y avait aussi la capacité à manipuler les autres, l’impulsivité et le manque de remords.

Je me retins de sourire pour le regarder d’un air neutre.

-Je n’ai jamais manipulé personne… Et je n’ai pas à avoir de remords puisque je n’ai rien fait de mal. Quant à l’impulsivité, si vous voulez parler des fois où j’ai attaqué Litrell, vous savez qu’elle a tenté d’abuser de moi. D’ailleurs, elle ne travaille même plus ici, si ?

Ça faisait très longtemps que je ne l’avais pas vue.

-Et elle m’avait avoué elle-même qu’elle était nymphomane.

Quant à ce que je ferais si je me retrouvais face à mon cousin, ma réponse fut courte et simple. J’exigerais des excuses… Pour ne pas dire que je le découperais en petits morceaux que je donnerais à manger à des chiots que j’élèverais pour l’attaque… J’avais toujours rêvé d’avoir un molosse à ma disposition.

Mais je devrais me contenter d’une rencontre organisée ici même par Storm et sous sa supervision.

-Je suis pour. Mais ça m’étonnerait qu’Axel veuille me voir. Ils m’ont jeté ici comme autrefois on jetait les gens aux oubliettes !

On parla de ma mère ensuite… Et Storm voulait savoir pourquoi elle avait peur de moi.

-Vous avez vu mon regard ? C’est grâce à ce regard que j’obtiens toujours les rôles de mauvais au cinéma. C’est de ce regard qu’elle avait peur. Et non, elle ne me serrait jamais dans ses bras… Je ne sais même pas si elle m’a allaité jusqu’au bout. La seule chose de mon passé que je connais, ce sont les circonstances de ma naissance. Elle me tenait responsable de son exil.

Je marquai une pause.

-Comment on vivait ? Elle se shootait avec la bande de hippie dans laquelle on vivait et moi, j’étais toujours livré à moi-même. Ils ne faisaient que me nourrir, sans me donner la moindre once d’amour pas plus qu’ils ne marquaient d’intérêt à mon égard.

@ Billy Lighter

Effectivement. Sa sortie d’isolement était entre mes mains. C’est pour ça que j’avais décidé de ne pas faire les choses à moitié autant pour le bien être de River que du personnel. J’hochai ainsi la tête pour confirmer cet état de fait.

On finit par en venir à la nuit qui avait conduit River ici. Lui restait sur son histoire de complot qu’il m’était difficile de juger si River disait vrai ou non. Et, au-delà de son cousin, il blâmait son oncle, le sénateur Howard Moriarty. Ce dernier n’aurait pas aimé la notoriété grandissante du bâtard de la famille. Est-ce que je pensait Howard Moriarty capable de ça ? Oui. Les politicien ont souvent cet état d’esprit de faire disparaitre tous ce qui pourrait les empêcher d’obtenir des voix, sous le tapis.

-Bien. Donc, tu restes sur tes positions et ton cousin sur les siennes. Je ne suis pas un juge. Je ne peux savoir où se trouve la vérité River mais il est de mon devoir de te laisser le bénéfice du tout.

Je n’en avais pas le choix. Je ne pouvais pas condamner River aveuglément. Surtout que tout ça animait beaucoup River. Ça le frustrait. Ça l’énervait.

On parla de Kournikova et des amis de River qui n’avaient que des bons mots pour lui. Mais ça, ça ne voulait strictement rien dire même si River, lui, trouvait que c’était une preuve suffisante de sa non-culpabilité .

-Le déposition de Moriarty ainsi que celle de sa femme qui, d’après les policiers, était fortement choquée.

J’avais expliqué à River ce qu’était la sociopathie afin qu’il en ait une autre image que celle du tueur. C’était une vision réductrice du terme qui ne s’appliquait pas à tous les cas de sociopathie. Sinon, il y aurait beaucoup plus de tueurs que ce qu’il n’y en a déjà. Mais River se défendit d’avoir manipuler quiconque et déclara qu’il n’avait pas besoin d’avoir de remords car il n’avait rien fait de mal. Ainsi, Litrell l’avait agressé sexuellement. Là encore, il gardait sa vision des faits en soulignant que, désormais, LItrell ne travaillait plus ici ce qui ne jouait pas en la faveur de la psychologue.

Dans ce cas, soit River n’a pas eu de chance autant avec sa famille qu’avec Litrell, soit il mentait. Il était difficile, encore une fois, de savoir surtout que Litrell était introuvable.

-Encore une fois je constate que tu restes sur ta position. Et encore une fois, je dois te donner le bénéfice du doute.

River voulait bien discuter avec son cousin même s’il était certain que ce dernier ne voudrait pas le voir.

-Et bien je le contacterais et nous verrons ça. Ça ne coute rien de lui demander ainsi nous seront fixé.

Peut-être que j’en apprendrais plus en voyant les deux hommes interagir. Parce que, pour l’instant, j’avais très peu de matière.

Et pour avoir plus d’information, je décidai de retourner dans le passer de River qui semblait avoir été ignoré par sa mère qui avait peur de lui. Je souhaitait qu’il m’en dise plus et je fus surpris d’entendre qu’il prétendait que sa mère avait peur de lui simplement à cause de son regard… Soit c’était vrai et sa mère souffrait peut-être d’une forme de dépression post-partum. Etant donné qu’elle a été chassée par sa famille et que sa grossesse n’était pas désirée, c’était une forte possibilité. Ce qui fait que le désintérêt envers son fils avait une cause plus profonde que le simple regard de l’enfant. D’ailleurs, River le disait lui-même. Sa mère le tenait pour responsable de l’exclusion de sa famille.

Sans compter que le jeune River semblait avoir grandi au sein d’une communauté hippie où tout le monde était plus portée sur la drogue que sur l’éducation d’un jeune enfant. Il a, donc, grandit dans un environnement sans limité, sans amour… Bref, l’environnement parfait pour accentuer les caractéristiques d’une sociopathie. Même si River ne semble pas avoir subi d’abus physique ou sexuel, l’ignorance et le manque d’amour est un abus psychologique grave.

-Donc, tout le monde t’ignorais… Tu as dû grandis dans ton coin. J’imagine que ça a dû être frustrant. Comment tu t’exprimais vis-à-vis de ça ? Etais-tu violent envers eux ? Avais-tu des crises de colère ? Quant as-tu décidé de te sortir de là ? Comment en est-tu sorti ?

Quand j’aurais plus d’information à ce niveau, je pourrais sortir un rapport et ramener River en population général afin de mieux étudier son cas en interaction avec d’autres.

@ Billy Lighter

J’eus un pauvre regard pour mon psy quand celui-ci affirma qu’il ne pouvait que me laisser le bénéfice du doute…

-Mais la parole d’Axel a plus de poids que la mienne apparemment. Sinon, je ne serais pas ici.

Et j’ajoutai que tout ce qu’ils avaient finalement, c’était la déposition de mon cousin. Mais le Dr. Storm reformula en ajoutant la déposition de la femme de Moriarty qui, disait-il, était fortement choquée.

-Je suis acteur… C’est facile de jouer le choc. Et une femme est encore plus douée pour embobiner les hommes.

Je grommelai.

-Moi, je me ferai jamais embobiner par une femme.

Litrell n’avait pas réussi… Par deux fois elle avait essayé que je la tue en la baisant. Jamais je ne lui avais donné ce qu’elle voulait. C’était tenter d’abuser de moi.

Je regardai Storm dans les yeux.

-Peut-être que c’est elle, la sociopathe.

Puis on parla un peu de mon enfance, c’était le sujet préféré de tous les psys que j’avais vu jusqu’ici. Je ne savais pas pourquoi ils faisaient une fixation là-dessus… J’avais déjà raconté quelques parties au Dr. Storm, mais là, on y allait plus en profondeur.

Alors je lui parlai de ma mère, de sa peur de moi… J’avais toujours pensé que c’était à cause de mon regard, car elle ne me regardait jamais dans les yeux. Quant aux autres membres de la communauté, ils ne s’occupaient pas de moi, pas plus que des autres enfants d’ailleurs.

-Je n’étais pas le seul enfant de la communauté. Il y en avait d’autre tous livrés à eux-même.

Je fis une moue de réflexion.

-Et ils ne sont pas tous devenus sociopathe, j’imagine.

Mais le Dr. Storm avait d’autres questions, plus précises. Comment m’exprimai-je vis-à-vis de ce déni des adultes ?

Je haussai les épaules.

-Ils ne m’emmerdaient pas, je ne les emmerdais pas. On vivait dans un campement à l’orée d’un bois… Je chassais des lapins pour manger. C’était la seule chose qu’ils acceptaient venant de moi.

Et j’avais tué mon lapin domestique par pure négligence… Enfin, je pensais que c’était de la négligence.

-Je n’ai jamais été violent envers eux. Pas de crise de colère… Contre quoi ? Contre qui ? Dans le vide ?

Il me fallut me remémorer un peu plus comment j’étais sorti de là.

-Le jour où j’en ai eu marre de vivre à moitié nu au milieu d’une communauté de zombies ravagés par le LSD. Le jour où ma mère est morte d’une overdose. J’ai beaucoup marché, jusqu’à trouver un bus Greyhound. Et je suis venu à L.A. où j’ai vécu dans la rue en gagnant un peu d’argent en jouant de la guitare, une vieille guitare que j’avais volée à la communauté. Et en chantant aussi… C’est là que j’ai été repéré par mon agent.

Je penchai la tête sur le côté.

-Ça va ? J’en ai dit assez ?

@ Billy Lighter

River se victimisa encore disant que le poids des accusations d’Axel Moriarty était plus grand que le sien. Il n’avait pas tort mais restait à savoir ce que les policiers avaient pu voir. Car si arme il y avait bien, alors, il y avait peu de doute sur les intentions de River.

Quant à la femme d’Axel, River n’y voyait qu’un jeu de sa part. Il disait que c’était facile de jouer le choc surtout pour une femme. Il les disait douées pour embobiner les hommes chose que je ne manquais pas de noter surtout que River clamait que, lui, ne se ferait jamais embobiner par une femme. Ainsi, son rapport avec les femmes me semblait être problématique. Mais je comptais y revenir plus tard à travers sa mère.

Et pour illustrer cette haine, il m’avait parlé de Litrell. Encore une autre histoire dont je devais laisser le bénéfice du doute à River. Lui étant persuadée que Litrell était une sociopathe. Si, effectivement, elle avait des tendance à la manipulation et aux agressions sexuelles, elle pouvait très bien échouer dans cette catégorie aussi.

-Peut-être. Je ne l’ai pas eu en consultation.

Ce n’est pas à travers les faits récents que je pourrais aider River. Il y avait bien trop d’inconnues pour ça. Je devais plutôt le faire à travers son passé ainsi je l’avais questionné sur sa mère. Une mère qui n’avait pas donné d’affection au jeune River. Une mère qui avait laissé son enfant livré à lui-même dans un environnement très peu conseillé pour l’éducation d’un enfant. De même, les autres membres du clan de hippies ne semblaient pas se préoccuper non plus de River.

Ce dernier ajouta que, à l’époque, il chassait le lapin pour se nourrir et nourrir les autres. Que c’était tout ce qu’ils acceptaient de lui.

-Je vois. Ça a dû être frustrant d’être mis ainsi de côté.

Il n’avait jamais été violent et n’avait jamais eu de crises de colère parce que personne ne réagissait à sa présence. Etrange venu d’un enfant. Car un enfant qui n’est pas écouté ou entendu aura tendance à tenter de se faire remarquer. Sauf si, dans le cas de River, cette ignorance qu’il avait subit depuis sa naissance lui avait retiré tous ses affects. Pourtant, des affects, il semblaient en avoir. Notamment la frustration.

Il raconta ensuite la suite. Il était parti seul du campement pour vivre sa vie après la mort de sa mère. Ainsi, il avait tout de même attendu qu’elle meurt. Pourquoi ? Pourquoi ne pas être parti plus tôt si il se fichait d’elle ? Je ne posai pas tout de suite la question attendant la fin de l’histoire qui avait mené River d’un campement de hippie à une carrière d’acteur.

-J’ai encore une question… Pourquoi avoir attendu que ta mère meurt avant de décider de t’en aller ?

J’avais écouté sa réponse avant de reprendre.

-Ton histoire est intéressante River. Maintenant que j’ai assez d’informations, je ferais un rapport. Tu seras sans doute réintégrer à la population générale. Et j’essayerais d’arranger une rencontrer avec ton cousin.

Je m’étais levé après avoir dit ça.

@ Billy Lighter

Le Dr. Storm ne remis pas mes propos en doute concernant Litrell… Il se gardait juste de juger, affirmant qu’il ne l’avait pas eue en consultation…

-Vous auriez du… Je croyais que tous les psys passaient par leur propre psychothérapie avant de pouvoir exercer. Je ne comprends pas comment Litrell est passée entre les mailles du filet alors que moi, qui n’ai jamais rien fait de mal, me retrouve ici.

Mais le Dr. Storm voulait se focaliser sur mon passé. Alors je le lui racontai, sans mentir parce que je ne voyais pas l’intérêt de mentir… Enfin, il y avait juste quelques petits détails que je laissais dans l’ombre.

Il disait que ça devait être frustrant d’être mis de côté.

Je haussai les épaules.

-Ouais. Mais je suis devenu acteur et maintenant, plus personne ne peut m’ignorer. Je sais que mes fans ne m’ont pas oublié et attendent mon retour.

Je racontai tout jusqu’à mon départ du campement, juste après la mort de ma mère. Je l’avais regardée s’éteindre par pure curiosité, celle de voir ce que ça faisait de voir quelqu’un mourir… Et quand elle avait rendu l’âme, j’avais souri…

Il y avait quelque chose de fascinant à voir la fin d’une vie.

Et la dernière question du Dr. Storm porta là-dessus.

Mais je ne fis que hausser les épaules.

-Je ne sais pas… Peut-être que j’attendais la fin de quelque chose avant de commencer autre chose.

Le Dr. Storm se leva, et moi aussi, reprenant difficilement mon équilibre sur mes jambes engourdies. Je souris quand il dit que j’avais ma chance de sortir de l’isolement.

Il affirma aussi qu’il allait organiser une rencontre avec mon cousin.

Je hochai la tête.

-D’accord. J’espère qu’il acceptera… Bonne fin de journée, Dr. Storm.

@ Billy Lighter