J’avais retourner ma conversation avec Vanya dans tous les sens dans ma tête afin de trouver pourquoi Moriarty avait décidé d’envoyer Vanya Kournikova interviewer mon père. Il fallait que je retourne dans ma mémoire et que je recolle tout ce que je savais.

Est-ce que j’avais déjà parlé à Axel Moriarty ?

C’était la première question que je me suis posée et j’avais tapé sur le volant violement en me rappelant que, oui, j’avais bien parlé une fois à Axel Moriarty. Au téléphone… Peu après que Sky se soit fait tiré dessus. Et, ce jour-là, je m’étais présenté en tant que Ward Fleming.

C’était un erreur… Mais, en même temps, je me fichais complètement que Moriarty sache que sa baby-sitter était mariée à moi. Mais je ne m’attendais pas à ce que cet abruti ne creuse jusqu’à aller emmerder mon père surtout si c’était pour donner l’article à Vanya Kournikova. Quel était le but, sincèrement ?

Je ne savais pas. Pas du tout ! Et je n’aimais pas ça.

Je savais qu’une conversation avec Moriarty était indispensable mais je voulais que Sky s’en charge. Elle savait mieux que moi comment il fonctionnait et j’avais déjà du pain sur la planche de mon côté étant donné que, moi, je devais aller voir le vieux dans sa foutue cellule. Parce que si je ne faisais pas ça, il y avait de forte chance qu’il mette ses plans à exécution.

Et je réfléchissais tellement que je ne me rendais pas compter que je roulais brusquement et extrêmement vite. A vrai dire, la conversation avec Kournikova et son petit genre à la con m’avait énervé si bien que je n’étais pas focalisé sur ce que je ferais.

Encore une erreur…

Parce que je ne tardai pas à avoir une voiture de flic derrière moi avec ses fameux feux bleus. Je tapai encore une fois sur mon volant.

-Fait chier !

Je savais que si je fuyais, j’allais empirer mon cas alors je me garai sur le côté avant d’ouvrir la fenêtre en regardant droit devant moi. Si j’étais de mauvaise humeur avant ça, c’était pire maintenant. Si bien que j’en devenais intenable.

Un flic arriva jusqu’à me fenêtre. Je n’avais pas tourné la tête vers lui mais c’est à sa voix que je reconnu que c’était le vieil Inspecteur Monroe.

-Oh tiens ! Ward Fleming ! Ça faisait longtemps!

Il y avait un espèce de sarcasme dans sa voix qui m’irritai. Je tournai la tête vers lui montrant mon air profondément agacé. Monroe, c’était le genre de mec qui se prenait pour un shérif plus que pour un Inspecteur de police. Certainement parce qu’au tout début de sa carrière, il travaillait au Texas. Il m’a déjà arrêté plusieurs fois dont une fois quand j’avais 14 ans.

-Quoi ? Qu’est-ce que j’ai encore fait ?

Je dis ça sur un ton agacé. Monroe m’avait déjà eu en cellule, il savait que j’étais rarement agacé de la sorte. D’habitude, j’étais impassible.

Mais cette histoire avec Kournikova me faisait fulminer.

-Tu roule beaucoup trop vite et trop dangereusement. Je connais ton casier par cœur, Ward, tu es multi-récidiviste. Je pourrais t’embarquer maintenant si je le voulais et, vu ton casier, tu serait mal barré. Tu as grillé deux feux rouge, abruti.

Je le foudroyai du regard alors qu’il m’insultait. Il ne se prenait, en général, pas pour de la merde ce foutu Monroe. Et il aimait tomber sur des gros poissons.

-J’ai un bon avocat.

Je n’avais pas d’avocat. On m’en mettait toujours un commis d’office quand je passais devant le juge.

-Ah oui ? Alors tu t’en fous du deal que je veux te proposer ? Je te file une amende, rien de plus, mais, en échange je veux que tu me balance un de ces foutus bronzé qui vit dans l’Eastside. Je sais que tu es bien renseigné, Ward, tu es un Los Diablos.

Elle est belle la communication au service de police. Ou alors Monroe n’avait plus lu mon dossier depuis longtemps parce que Keller, lui, savait que je n’étais plus un Los Diablos.

-Je ne suis plus un Los Diablos… Mais je serais toi, j’irais voir plus souvent au skate-park de Santa Monica. Les Los Diablos dealent souvent là-bas.

Il parut surpris certainement parce que l’endroit était en dehors de l’Eastside. Mais ça sembla le satisfaire parce qu’il se mit à me faire mon amande.

-Parfait ! Tiens !

Il me la tendit, je la pris et fronçai les sourcils devant le montant.

-5000$ ?

Il hocha de la tête.

-Je te fais une fleur, Ward, alors maintenant, circule et dans les limites de vitesse, cette fois.

Il s’écarta alors et je redémarrai… Plus lentement… Et en essayant de garder mon self-control. J’avais de plus en plus de mal et, une fois arrivé chez moi, je grimpai les escalier jusqu’à arriver dans l’appartement. Une fois entré, je claquai la porte brutalement ce qui fit amena directement Heaven, qui devait être dans sa chambre à l’heure qu’il est, à pleurer.

J’arrivai dans le salon où se trouvait Sky.

-Qu’elle la ferme !

C’est ce que je dis avant de balancer mes clé sur le meuble avant de fixer Sky. Je devais me calmer. Je le savais. Il ne fallait pas que je fasse des erreurs stupides.

Parce que je commençais à les enchainer un peu trop. Et je détestais ça.

@ Billy Lighter

Heaven avait été maussade tout l’avant-midi. Je soupçonnais que ses dents commençaient à la travailler et que cela la rendait inconfortable. Il n’y avait pas grand-chose à faire, sauf espérer que cela passe. Je l’avais longtemps bercé, ça l’avait calmé un temps d’être peau contre peau avec moi. Quand elle avait mangé, son mal avait sembler passer mais jamais complètement.

Je me sentais impuissante quand ma fille souffrait. J’aurais tout donné pour prendre son mal pour moi et la laisser en pleine forme. Malheureusement, mon bébé n’avait d’autre choix que de passer par là. Un jour, elle serait très heureuse d’avoir toute ses dents quand elle voudrait savourer un délicieux bols de Cap’n Crunch avec son père et moi, devant un bon film.

De la promener dans la maison avait aussi aidé. Elle aimait bien regarder par les fenêtres en étant ‘’debout’’ dans nos bras. Elle était fascinée par les oiseaux, entre autres chose et je me disais qu’avec Ward, nous devrions retourner à Edenland pour passer un bon moment en famille.

Mais Ward était encore parti, je ne savais où faire je ne savais quoi. Quelque chose s’était brisé entre nous et je ne savais pas précisément quand ça c’était produit. Je devenais de plus en plus suspicieuse à son endroit comme si je le soupçonnais de me jouer dans le dos, tout le temps et j’osais même pas nommer ce de quoi je le soupçonnais. Uniquement de le penser me blessais au plus haut point. Ward m’avait bien fait comprendre qu’il n’en pouvait plus de ma peur des filles du samedi soir alors je balayais mes soupçons sous le tapis. Le truc, c’est que ça devait tellement gros que la bosse sous le tapis devenait difficile à contourner et que je risquais de m’y prendre les pieds à n’importe quel moment.

Puis dans mes préoccupations, il y avait Grant et mon désir de le voir venir s’installer avec nous, sa vraie famille. J’avais perdue un fils mais je le retrouvais en Grant et Ward était son père donc il avait toute la légitimité de demander sa garde. Il fallait que je trouve comment exposer l’idée pour que Ward croie que c’est la sienne. Grant avait dit qu’il souhaitait que je sois sa maman et il n’y avait rien que je voulais plus que de former une vraie famille avec lui pour la compléter.

Il fallait que je sois patiente et que je ne brusque rien.

Et il y avait cette cassure.

Je ne pouvais pas arracher Grant à Keller si c’était pour le perdre au profit de Ward, si nous en venions à prendre des chemins séparés. Bref, j’avais autant de raison que ma fille d’être maussade aujourd’hui et d’entendre Ward entrer en faisant un boucan de l’enfer alors que je venais d’endormir Heaven et de la mettre au lit me fit prendre une grande inspiration pour me calmer mais, quand il siffla entre ses dents qu’Heaven devait se la fermer, je le regardais avec des poignards dans les yeux.

- Si tu n’avais pas défoncé la porte pour entrer, bébé, peut-être qu’elle ne pleurerait pas !

J’étais allée la rechercher et je la consolais en la tenant tout contre moi et en marchant en long et en large de l’appartement.

- Et peut-être que si de temps en temps tu prenais soin d’elle, tu saurais comment la calmer toi-même !

@ Billy Lighter

J’étais rentré brusquement dans l’appartement sans réellement m’en rendre compte. La conversation avec Kournikova et mon amende avait largement contribué à ma mauvaise humeur. J’avais l’impression de commettre des erreurs à la pelles alors que, justement, je devais en faire le moins possible.

Il fallait que je me ressaisisse et entendre Heaven pleurer n’avait fait qu’accentuer ma frustration si bien que je sifflai entre les dents qu’elle la ferme. Ce n’était pas le moment pour m’énerver encore plus avec des pleurs inutiles.

Je fixai Sky qui, elle, me regardait avec un regard noir preuve que mon intervention lui avait moyennement plu. Déjà qu’elle n’avait pas aimé que j’entreprenne d’aller voir Kournikova pour une histoire de jalousie mal placée, ça n’avait fait que d’empirer les choses que de pester après Heaven.

Et elle me fit des reproches sur le porte… Je roulai des yeux alors que Sky quitta la pièce quelques instants le temps d’aller chercher Heaven alors que je m’étais laissé tomber dans le fauteuil en ayant toujours ce regard noir qui témoignait de ma frustration.

Sky, elle, était revenue avec Heaven sur ses bras et la berçait pour tenter de la calmer. Et elle me fit un autre reproche qui me fit doucement tourner la tête vers elle. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Je passe du temps avec, elle, Sky. Mais je dois aussi aller gagner de l’argent. Tu as oublié, ça ?

Je parlais calmement mais ma voix témoignait toujours de mon agacement. Malgré tout, je savais bien que si je ne me calmais pas, j’allais encore avoir une scène de la part de Sky… Alors, je passais ma main sur ma figure.

Calme-toi… Sinon, les choses vont encore plus t’échapper.

Je soupirai.

-Désolé… Je viens de me prendre un amende de 5000$ pour excès de vitesse… Et Kournikova ne savait pas grand-chose. Elle n’a pas demandé à faire cet article. Elle avait un commanditaire et, d’après ses indices, ça semble être ton ancien parton… Axel Moriarty.

Je fixai Sky droit dans les yeux.

-Il sait que je suis ton mari. Je lui ai dis quand je lui ai expliqué que tu ne viendra plus garder leurs enfants parce que tu étais dans le coma… Mais je n'ai aucune idée de pourquoi il a demandé à Kournikova d'aller interviewer mon père.

Je fixai toujours Sky avant de froncer les sourcils parce qu’Heaven ne cessait de gémir.

-Qu’est-ce qu’elle a ?

J’étais toujours un peu brusque mais ce n’était pas évident de se calmer complètement.

@ Billy Lighter

Depuis son réveil ce matin qu’Heaven me donnait du fil à retorde et à peine avais-je enfin réussit à l’endormir qu’elle se faisait réveiller par Ward qui entra dans notre appartement comme un bulldozer enragé. Il ne faisait jamais attention à ce genre de chose, il ne se souciait jamais que notre fille puisse dormir et que son attitude puisse l’effrayer. Alors je le trucidais du regard avant d’aller chercher notre princesse qui pleurait de peur et d’incompréhension.

Je la tenais tout contre moi en lui flattant le dos et les cheveux tout en lui chuchotant des mots tendre à l’oreille mais rien n’y faisait. Et Ward nous regardait depuis le divan où il s’était échoué comme si notre présence l’agaçait.

- Pleins de gens doivent gagner de l’argent pour faire vivre leur famille mais sont tout de même là pour passer du temps avec elle, bébé !

Depuis un moment, Heaven et moi passions à la trappe des priorités de Ward et même, par moment, il m’arrivait de me demander s’il se souciait encore réellement de nous deux.

Il s’excusa et je figeais sur place, oubliant presque une seconde qu’Heaven pleurait toujours, son petit visage écrasé contre mon épaule. Ward n’avait pas l’habitude de s’excuser, pour la moindre petite chose alors pour son attitude du moment, ça tenait presque du miracle.

- 5000$ pour un excès de vitesse ? Ils vont pouvoir repaver toutes les rues de l’Eastside rien qu’avec ton amende ! Tu vas contester ?

Jamais de ma vie je n’avais entendu parler d’une si grosse sommes pour un excès de vitesse ! le policier l’avait suivi sur combien de kilomètre pour établir une somme aussi astronomique ? De Hollywood jusqu’au Kentucky ?

Pour ajouter à son humeur de merde, il m’expliqua aussi qu’il n’avait pas obtenu de Vanya Kournikova, les informations qu’il escomptait. Je me retiens bien de lui dire que je l’avais prévenue que ça ne donnait rien de la rencontrer, ça n’aurait fait qu’ajouter de l’huile sur le feu.

- Axel Moriarty ?

Je viens alors m’installer dans le divan près de Ward et, Heaven, toujours ébranlée, ne pleurait plus mais laissait échapper de long soupires triste tout en demeurant cacher contre moi.

- Je ne comprends pas moi non plus pourquoi il aurait demandé ça à la journaliste, ça ne fait aucun sens. Monsieur travail chez Guitar&Pen, ça n’a rien à voir avec ton père. Je veux dire… Tu n’as jamais été en contact avec eux, ils ne savent pas non plus que tu es venu une fois alors que je travaillais. Je ne vois donc pas le rapport.

Ça ne faisait aucun sens pour moi. J’avais beau me creuser la tête que je ne voyais toujours pas de lien entre Monsieur Moriarty, Ward et son père.

- Leur villa a passé au feu il y a un  moment mais la reconstruction va bon train et Madame m’a contacté dernièrement pour savoir si je serais disposée à reprendre ma place. Je lui ai dit que je le ferais avec joie mais que je devais avoir Heaven avec moi. Ça ne fait aucun sens de payer une baby-sitter pour aller faire du baby-sitting.

Je regardais Ward en sachant qu’il comprenait ce que je voulais dire. En retournant sur place, je pourrais enquêter et chercher à comprendre pourquoi Monsieur avait eu l’idée pas si brillante que ça, d’aller remuer la cage de Thomas Fleming par l’intermédiaire de Vanya Kournikova.

- Elle a mal à ses dents. Ça va lui passer mais pour la calmer il n’a que les bras qui font effet mais je ne peux pas toujours l’avoir contre moi. Tu veux la prendre ?

Moi aussi j’avais un truc à discuter avec lui et je me disais que s’il avait Heaven dans les bras, il serait plus disposer à m’écouter jusqu’au bout.

@ Billy Lighter

J’étais agacé au point que je balançai les reproches de Sky d’un revers de la main en clamant que si je n’étais pas aussi présent c’était parce que je devais gagner de l’argent. Mais elle déclara que d’autres personne étaient dans le même cas mais passaient quand même du temps avec leur famille. Je ricanai.

-Ce n’est pas le cas dans toutes les familles, Sky… Crois-moi !

Des cas où les pères étaient rarement là pour gagner des thunes ça arrivait plus souvent qu’on ne le croyait ! Quoi qu’elle en pense. Et je suis un foutu chef de gang ! Il faut comparer ça à un travail d’homme d’affaire !

Sky tentait de consoler Heaven alors que je savais qu’il fallait absolument que je me calme… Du coup, pour aplanir les choses avant que Sky ne se foute encore en rogne, je décidai de jouer la carte des excuses en expliquant la soirée de merde que je venais de passer en commençant par l’amende salée que j’avais reçue. C’était excessif pour Sky qui se demandait si j’allais contester… Je ri d’un rire très jaune.

-Non… Je ne vais pas contester. Je suis un foutu multi-récidiviste et j’ai déjà dû passer un accord avec le flic qui m’a arrêter pour éviter de finir en cellule et d’avoir bien pire de 5000$ d’amende… Si je conteste, ça risque de se retourner contre moi.

J’allais devoir payer… Je n’avais pas le choix. Mais au moins, j’évitais de me taper un procès qui risquerait de me couter bien plus cher.

J’ajoutai à ça ma rencontre avec Kournikova qui ne s’était pas passé comme je l’aurais voulu. J’avais parlé à Sky du commanditaire que je soupçonnais être Axel Moriarty. Ça surpris Sky autant que ça m’avait surpris…

J’hochai de la tête. Ouais… Axel Moriarty. Et si j’avais fait une erreur stratégique en révélant ma vraie identité au patron de Sky, je ne m’attendais pas à ce qu’il aille déterrer les vieux squelette de ma famille… Pour Sky non plus ça ne faisait pas sens alors que Moriarty était un journaliste musicale.

-La seule fois où j’ai été en contact avec eux c’est quand je les ai prévenu pour ton coma. C’est tout. Je ne vois pas l’intérêt, non plus, qu’à Moriarty à demander à quelqu’un d’interviewer mon père pour un article…

Rien n’avait de sens dans cette foutue histoire et ça me mettait hors de moi. Sky me rappela alors quelque chose qui m’avait échappé… La villa Moriarty était passé au feu.

C’est vrai…

Je tiquai…

Ça ne faisait quand même pas sens… Et j’avais bien l’impression que des données m’échappaient. Mais ce que je retins de ce que disais Sky, c’était qu’elle allait reprendre ses activités chez les Moriarty qui, même s’ils semblent savoir que je suis le fils de Thomas Fleming, n’ont pas renoncé à engager Sky. Je voyais là une chance d’approcher Moriarty et je voyais bien dans le regard de Sky qu’elle n’y étais pas opposé et qu’elle semblait avoir pensé à la même chose.

J’allais répliquer mais les gémissement et pleurs d’Heaven commençaient à me taper sur les nerfs si bien que je finis par demander ce qu’elle avait…

Ses dents…

Je soupirai à moitié d’agacement, à moitié de résignation avec de trouve l’opportunité de regagner des points auprès de Sky…

-Ouais… Donne-la-moi…

Je la pris contre moi sa tête contre mon épaule. Elle se calmait doucement. Trop doucement à mon goût mais je ne répliquai pas.

-Accepte… Pour les Moriarty. Vas chez eux et essaye de trouver un moyen de comprendre les intention d’Axel… S’ils refusent que tu prennes Heaven, je resterais pour la garder.

Juste pour avoir ce que je veux : les informations.

-Je m’organiserais une virée à Saint-Quentin entre temps… Je n’ai plus vraiment le choix. Kournikova est certaine que mon père à pas mal de pouvoir là-bas… Ce qui veut dire qu’il pourrait nous toucher depuis sa cellule. Et on ne veut pas ça.

Heaven se calmait de plus en plus et je me détendis un peu aussi m’affalant un peu plus sur le fauteuil. Je fixai Sky… Elle avait la tête de celle qui avait encore quelque chose à dire mais j’attendais qu’elle le fasse d’elle-même… Surtout si c’était pour me parler encore des « filles du samedi soir »…

@ Billy Lighter

Ward et moi avions une vision différente de la vie de famille. Je souhaitais qu’il passe un peu plus de temps avec sa fille et moi alors que lui, passait son temps hors de la maison pour gagner de l’argent et gérer son gang. Nous étions loin de la vie de famille rêvée mais je continuais de croire qu’il ne faisait pas les efforts nécessaires pour que nous atteignons notre équilibre.

- Je suppose que je n’ai pas le choix de te croire sur parole.

Il était de mauvaise humeur entre autres car il avait eu une mauvaise rencontre avec Kournikova et qu’en prime il avait eu un ticket d’une somme complètement dérisoire ! Je lui suggérais de contester mais il refusa en expliquant que comme il est un multirécidiviste, qu’il aurait bien pu finir en cellule et que tout compte fait, il sen était sortit pas si mal que ça. Je plongeais mon nez dans les cheveux d’Heaven pour me calmer et chasser la pensée que j’avais. S’il faisait attention aussi, plutôt que de conduire comme un enragé du volant !

Ensuite, il m’expliqua les grandes lignes de sa rencontre avec Vanya et, comme lui, je ne comprenais pas ce qu’Axel Moriarty venait faire là-dedans ! Tout comme sa femme, il ne m’avait jamais embêté avec ma vie de famille. Le couple était bien trop content que je sois là tous les jours pour prendre soin de leur marmaille. Qui plus est, du temps où j’étais là, ils pensaient que j’étais Madame Sam Lesserre. Donc Monsieur n’avait aucun intérêt à enquêter sur mon mari d’autant plus que ce n’était pas son domaine.

Cela me décida donc à accepter la proposition de Sonne Moriarty et de reprendre mes gardes chez elle. Elle n’avait absolument rien dit quand j’avais expliqué que je devrais amener ma fille avec moi, autrement, c serait un non-sens. Et en échangeant un regard avec Ward, nous étions sur la même longueur d’ondes. Je pourrais enquêter et tout faire pour comprendre la situation.

- Je vais accepter et je vais tout faire pour comprendre. Nous pourrons peut-être fouiller dans son bureau et trouver des indices mais, j’en doute en fait. Comme je t’ai dit, la villa a été incendié donc ils n’auront pas beaucoup de chose intéressante à trouver, pas encore du moins !

C’était embêtant mais je ne me laissais pas démonter.

Heaven pleurnichait encore, ses dents la dérangeait c’est ce que j’expliquais à Ward avant de lui demander de la prendre, pour qu’elle puisse trouver aussi du réconfort dans les bras de son père.

- Tu vois qu’elle se calme autant avec toi qu’avec moi !

Il irait entre temps à San Quentin rencontrer son père. Ce n’était pas la meilleure des options mais nous étions rendus là.

Puis c’était mo n tour de demander, parce que j’avais aussi quelque chose en tête bien que je savais que ça ne plairait pas tout de suite à Ward et que je devrais me montrer patiente et minutieuse.

- Bébé… J’ai peur… Je sens que Jordan Keller va bientôt m’empêcher de voir Grant, je l’ai ressentie quand il m’a fait une liste de recommandation longue comme le bras en soutenant bien que tu n’étais pas le bienvenue si en personne ni dans les conversation… Et Grant… Grant souhaite que je sois sa mère. Sa mère, bébé ! Il m’aime et tu sais que je l’aime et… C’est ton fils. Ça ne fait aucun sens qu’il soit chez un flic à se faire remplir la tête comme quoi tu es un monstre ! En tous les cas, Grant m’a cru quand je lui ai expliqué que tu combattais le mal à ta façon. Il est intelligent, ce petit !

@ Billy Lighter

Sky avait de l’argent parce que j’en ramenait. Elle avait le bébé qu’elle voulait tant. Elle était mariée. Elle avait le droit de travailler dans un métier qui lui plaisait. Elle avait la chance que je veille constamment à sa protection et à celle d’Heaven. Je l’entrainais et passait du temps avec elle… Pourtant, Sky ne semblait pas satisfaite du temps que je lui consacrait à elle et Heaven.

Qu’est-ce qu’il lui faut de plus ? Que je sois là 24h/24 ?? Je dirige un gang. Elle le sait… Elle croit que ça se dirige comme ça ? Que je n’ai qu’à donner mes directive à Josh et c’est tout ? Les choses étaient plus complexes que ça !

Mais comme j’essayais désespérément de me calmer, je ne préférais pas m’attarder sur le sujet. Je fis même des excuses à Sky pour éviter un énième crise. Ainsi, j’expliquai que j’avais reçu une amende avant de parler de Moriarty qui semblait être le commanditaire de l’article sur mon père ce qui, autant pour moi que pour Sky, ne faisait strictement aucun sens. Moriarty savait que sa baby-sitter était marié au fils de Thomas Fleming mais je ne voyais pas l’intérêt de remuer l’ours dans sa cage…

Surtout que le couple, malgré tout ce qu’il devait savoir sur mon compte, semblait vouloir à nouveau engager Sky. C’est, en tout cas, ce qu’elle déclara. Donc, c’était l’occasion d’aller chercher des informations du côté de Moriarty… Sky n’était pas contre. Elle comptait fouiner et même si elle ne pensait pas trouver beaucoup d’information car la villa Moriarty a été incendier. Je la fixai.

-Si tu ne trouve rien d’écrit parle directement à Moriarty… Joue sur l’inquiétude que tu as vis-à-vis de l’article et des menaces maintenant qu’il sait qui est ton vrai mari. Essaye qu’il t’explique pourquoi il a fait une chose aussi stupide.

Je savais qu’elle pouvait y arriver. En tout cas, c’était plus simple que de payer un autre souper au Canter’s Deli mais avec Moriarty cette fois. J’en avais marre de nourrir tous ces riches de Los Angeles alors qu’en échange, ils ne me donnent pas grand-chose comme informations.

J’avais fini par prendre Heaven dans mes bras pour qu’elle se calme et pour, encore une fois, éviter un autre regard de travers de la part de Sky. Heaven se calma peut à peut ce qu’évidemment ne manqua pas de souligner Sky.

Je ne fis qu’hocher de la tête avant de déclarer que, de mon côté, j’irais à Saint-Quentin interroger mon père. Je n’avais plus beaucoup d’autres solutions.

Après il y eu un silence… Mais ça ne dura pas parce que Sky aussi avait quelque chose à dire. Quelque chose qui concernait Grant et Jordan Keller… Je fixai Sky sans laisser rien transparaitre alors qu’elle disait avoir peur. Peur de ne plus être la bienvenue chez les Keller. Peur que Jordan Keller remplisse la tête de Grant de choses me concernant. Et quand elle parla d’être la mère du gamin, je tiquai légèrement.

Je voyais où elle voulait en venir…

Ma première pensée fut : « tu crois quand même pas que je vais me battre pour la foute garde du morpion ? »… Mais je me retins de dire ma pensée tout haut. L’idée même d’avoir Grant Custer dans mes pattes m’ennuyais un peu et, jusqu’ici, mon plan pour que Custer évite, un jour, de venir me mettre des bâtons dans les roues était la présence de Sky à ses côtés. Ce qui permettait aussi à Sky de remplir le vide qu’elle ressentait depuis la mort d’Eden.

Mais Keller allait certainement l’éloigner et, si c’était le cas, je n’aurais plus d’emprise sur le gamin. Et j’avais déjà assez avec le vieux à Saint-Quentin que pour, en plus, avoir, d’ici quelques années, un autre Fleming pour venir me pourrir la vie.

J’aurais dû tuer Daisy Custer…

Mais je ne l’avais pas fait et elle m’avait floué en disant que le gosse était à un Los Diablos. Maintenant, il y avait un Fleming dans la nature et il m’échappait.

Et Sky avait peur… Et je savais que si je me fichais complètement de sa relation avec Grant, je la perdrais. Et Heaven avec. Ça me fera deux Fleming dans la nature.

-Et tu voudrais que j’obtienne la garde… C’est ça que tu essaye de me dire, bébé ?

Apparemment, malgré ce que lui disait Keller, le petit avait sa propre façon de penser sinon il ne serait pas si proche de Sky. Bien que le fait qu’il aime bien Sky ne veut pas dire qu’il n’est pas un danger pour moi…Sauf si je l’ai totalement sous mon emprise et j’avais bien vu dans la ruelle avec Nell que c’était possible.

Je fixai toujours Sky d’un air impassible.

-Et comment veux-tu que je fasse ça, bébé ? Par quel moyen est-ce que tu veux qu’un juge me donne la garde du gamin. Il faut déjà certifier qu’il est bien de moi… Parce qu’il a beau le dire et sa mère a eu beau le lui dire ça n’en fait pas un fait pour la justice. Et ensuite ? Tu crois vraiment qu’avec mon casier judiciaire mon me laissera la garde ?

Ça me paraissait être compromis.

@ Billy Lighter

J’allais devoir enquêter du côté des Moriarty pour comprendre ce qui avait poussé Monsieur à nous mettre Thomas dans les pattes. Qu’est-ce qui lui avait prit ? Il avait senti le besoin d’explorer le journalisme d’enquête mais avait manqué de courage et avait envoyé Vania Kournikova à sa place ? peut-être qu’il trompait sa femme avec la journaliste et qu’ils avaient tous les deux eu envie de jouer dans le mauvais côté du bac à sable.  

Quoi qu’il en soit, je trouverais un moyen de percer ce mystère soit en fouillant dans la nouvelle demeure fraîchement reconstruite du couple Moriarty ou bien en le questionnant lui directement. Après tout, ce n’était pas rien ce qu’il avait fait et ça me touchait directement moi et ma fille !

- T’inquiète, je vais l’embobiner et trouver ce que l’on cherche !

Je m’en faisais un objectif personnel !

J’avais passé Heaven à son père et elle se calma sur le champ, ce qui me fis faire une réflexion qui ne sembla tout de même pas convaincre son père. Ward doutait sens cesse de ses capacités de père autant qu’il en avait rien à foutre. De ça, j’en étais certaine.

Ce qu’il lui fallait, c’était un fils, grand et autonome, qu’il pouvait déjà entrainer et en faire son complice, son allier, sa relève !

Il n’était pas dupe, Ward, même épuisé et exaspéré.

Je sentais la soupe chaude avec Jordan Keller et je craignais qu’il n’en vienne à m’interdire de m’approcher de Grant. Je ne survivrais pas à ça, je ne le supporterais pas, pas une seconde fois ! Je ne m’étais pas encore remise et je ne me remettrais sans doute jamais de la perte d’Eden alors je refusais de perdre Grant surtout qu’il m’a fait la demande de l’aimer comme sa maman, que je sois comme sa maman ! Et il était comme mon fils.

Ward m’écoutait mais est-ce qu’il me comprenait ?

J’aurais aimé avoir la faculté de lire ses pensées à l’instant X, malheureusement pour moi, je n’en avais pas la capacité. Je devais qu’espérer qu’il était attentif et compréhensif, qu’il était entrain de cogiter sur nos options, d’évaluer les différentes possibilités.

Il était entrain de le faire, mais ses pensées n’allaient pas dans le même sens que les miennes, même si je savais qu’il avait raison. Parce qu’après m’avoir demandé si je voulais qu’il obtienne la garde, ce que je savais fortement irréalisable, il me regardait d’un air désintéressé, comme si j’étais le cailloux dérangeant dans sa chaussure pour me demander comment il était supposé obtenir la garde de son propre fils.

- J’ai aucune idée de comment nous pourrions faire ça, Bébé mais Grant est ton fils et ce qu’on lui dit de toi est injuste ! Un juge demanderait probablement un test de paternité et une fois ce fait établit, Keller devrait contester en faisant la preuve que tu n’es pas apte à être père sauf qu’il n’a pas les preuves pour te mettre en prison comme il en rêve. Il n’a pas grand-chose contre toi, tu passe ton temps à le dire. Il devrait prouver ses doutes et il n’en a pas la capacité. Il n’aurait pas la capacité d’attraper un rhume s’il frappait à sa porte ! Et j suis là ! Et Grant m’aime comme sa propre mère. Un juge entendrait le désir de l’enfant si nous en venions à ça !

Je le regardais dans les yeux, je m’étais emporté en lui disant tout cela.

- Je ne veux pas perdre Grant comme j’ai perdu Eden ! Tu comprends, bébé ?

Je passais ma main sur sa joue puis sur la tête d’Heaven qui s’était endormi contre le torse de son père.

- Sinon, envoie des hommes lui remettre les idées en place au tournant d’une ruelle, question de lui remettre les pendules à l’heure bien comme il faut. Personne ne pleurerait pour lui, sauf ta précieuse petite Nell, peut-être !

@ Billy Lighter

Sky était prête à mettre tout en œuvre pour parler du sujet qui nous intéressait avec son patron. J’hochai de la tête lui montrant, d’un petit sourire, que j’étais satisfait de sa façon de penser.

-Je sais que tu y arriveras, bébé.

Moi, j’irais voir mon père pour savoir, avec toutes les informations qu’on aura récolté Sky et moi, ce qu’il est bon de faire vis-à-vis de lui. J’avais quelques options. Pas des centaines mais quelques-unes quand même en fonction des conclusions qu’on pourra faire.

Entre temps, Sky m’avait passé Heaven vu que cette dernière n’arrêtait pas de gémir à chialer ce qui me tapais sur les nerfs. C’était déjà pas évident de garder mon self-control alors avec une gamine qui chialait, c’était encore pire. Heureusement, une fois dans mes bras, elle tendit à se calmer un peu.

Et c’est ce moment-là que Sky trouva pour me parler de Grant. Grant qu’elle avait peur de ne plus pouvoir voir parce que Jordan commençait à être rude avec elle. Grant qu’elle aimait. Grant qu’elle ne voulait pas quitter. Grant qui, je le voyais bien, remplaçait Eden pour elle.

Je n’étais pas dupe. Au point que mon cerveau se mit à réfléchir. Si je reniais totalement Grant, j’allais perdre Sky. Si je laissais Grant entre les mains de ce flic de Keller, je savais qu’il risquait de le retourner contre moi. Je ne pouvais pas lâcher totalement prise sur le gamin au risque que, plus grand, il ne vienne chercher à me détruire.

Je ne pouvais pas laisser les choses au hasard. Mais je savais que je n’avais strictement aucun chance d’obtenir la garde de Grant même s’il est prouvé que c’est bien mon fils, ce dont on était pas entièrement sûr. Que vaut, sincèrement, les suppositions de cette petit pute de Daisy Custer ?

C’est à Sky que je posai la question parce que, sincèrement, je n’avais aucune idée de comment réussir à obtenir sa garde. Mon casier n’allait pas jouer en ma faveur. La réputation de mon père non plus. Les paroles de Daisy, encore moins. Les témoignages de Keller ne feront qu’enfoncer le clou.

Et Sky non plus n’avait aucune idée. Ben voyons ! Même si, dans tout son discours, Sky n’avait pas tort en disant que Keller n’avait aucune preuve pour me mettre en prison. Quand datait mon dernier passage chez le juge ? Depuis plusieurs années. Et je venais d’en éviter une aujourd’hui en passant un marché avec l’autre cow-boy. Les preuves, Keller n’en avait pas, c’est vrai. Mais mon casier faisait quand même tâche même si je pouvais toujours jouer la carte de ma rédemption en mettant en avant ma famille avec Sky et Heaven.

Sans compter que, d’après Sky, Grant pourrait jouer en notre faveur. Je levai un sourcil.

-Grant veut que tu sois sa mère. Ok. Mais c’est pas suffisant pour que le juge m’accorde la garde du gamin. Il pense quoi de moi, Grant, hein, bébé ?

Parce que si je ne doutais pas qu’il adorait Sky, je doutais qu’il en soit de même pour moi. Bien que la dernière fois, j’ai semé la graine du doute dans sa tête.

Sky répéta qu’elle ne voulait pas perdre Grant. Ça me fit soupirer alors qu’elle passa sa main sur ma joue.

-Je sais, bébé.

Puis elle eut un autre plan. Un plan que je ne pouvais absolument pas mettre en œuvre au point que je ricanai.

-Et donner à Keller la preuve que je suis El Lider ? Il soupçonne déjà que je le suis sans que je sache pourquoi. Il n’a pas de preuve et je ne veux pas lui en donner. Si j’envoie des hommes le tabasser, Sky, ce n’est pas par la porte des visiteurs que j’irais à Saint-Quentin. Et Keller a beaucoup d’amis… Il n’a pas que Nell. Il ne part jamais sans son chien d’Irlandais… A croire que c’est une mode chez les gens, ici, d’avoir un Irlandais de compagnie. Donc c’est les deux que je devrais faire attaquer. Et ça ne servirait qu’à lui donner raison et à prouver à Grant que je suis bien ce qu’ils disent que je suis.

En gros, ce n’était pas du tout la bonne tactique. Si je voulais obtenir Grant et désavouer Keller aux yeux de l’enfant, je devais utiliser les voie légale.

En gros, battre Keller sur son propre terrain. C’était le seul moyen. Un moyen que je maitrisais mal.

-Le seul moyen est la voie légale, Sky… Si Grant est bien mon fils, j’ai un droit dessus. Il faut que je parle à un avocat pour voir les possibilités…

Et ça allait me couter cher ! Déjà, rien que ça, ça m’énervait. Taper autant de thunes pour conserver Sky et empêcher d’avoir un Fleming dans la nature n’était pas du gaspillage mais c’était tout de même énervant.

-Ça va couter cher mais on a pas le choix.

Heureusement que je gagnais plus depuis que j’avais ouvert le gang à la prostitution… J’avais de quoi me payer un bon avocat.

-J’en chercherais un spécialisé dans le droit familiale… Ça te va, bébé ?

Si ça ne lui allait pas, tant pis pour elle… Qu’est-ce qu’elle voulait que je fasse de plus ?

@ Billy Lighter

Ward et moi avions chacun notre mission. Je discuterais avec Axel Moriarty pour percer le mystère de l’article de Vanya Kournikova et Ward, lui, irait à San Quentin. J’avais probablement la partie facile du boulot mais je devais bien le faire et je comptais m’en acquitter brillamment. Il fallait mettre tout ça au clair faute de quoi, vivre avec la constante menace de Thomas Fleming au-dessus de nos têtes ne ferait que nous peser. Je n’avais pas envie de vivre avec ce poids d’autant plus que j’avais mes propres craintes à gérer.

Évidement, je me doutais que d’en faire part à Ward ne serait pas simple, qu’il ne réagirait probablement pas dans le sens que je le désirais et que, comme il était déjà à cran pour un tas d’autres raisons qu’il ne me partageait pas forcément, je craignais qu’il ne me dise d’oublier le projet avant même que nous ayons pu essayer la moindre petite tentative.

La dernière fois que je m’étais présenté chez Jordan Keller pour prendre soin de Grant en son absence, j’avais ressenti tout la méfiance à mon égard qui émanait de lui et je craignais qu’il n’en vienne à me priver de voir le petit. Si cela devait arriver, jamais je ne m’en remettrais.

J’exposais donc mes craintes à Ward qui me demanda, après coup, comment il pourrait faire pour obtenir la garde compte tenu de tellement de choses que je n’avais aucune idée de comment nous pourrions faire valoir sa paternité. Ça me rendait folle de sentir le tapis me glisser de sous les pieds sans avoir aucune prise !

Le casier de Ward était lourd mais ne comportait rien d’incriminant, rien de suffisant en tous les cas pour le mettre en prison. Ça, même si Keller en rêvait en couleur, il n’en avait pas les moyens. Puis maintenant, Ward était marié et moi, mon casier était blanc comme neige et nous avions une fille et je pourrais obtenir de très belles recommandation de la part du coupe Moriarty pour mon travail fait chez eux. Même Jordan ne pourrait pas me faire une mauvaise note, ce serait mentir et vu combien Grant m’aimait, il perdrait sa crédibilité auprès d’un travailleur social qui serait là pour enquêter, si nous devions aller de l’avant avec des démarches.

- L’opinion de Grant ne sera pas suffisante mais comme ta dernière condamnations remonte à très loin, que tu es marié et un excellent père de famille et que moi je suis un ange aux yeux de la loi, nous grimpons presque sur la même marche du podium que Keller ! Et si tu sais prouver ta paternité, tu vas pleurer devant le juge que si tu avais su que tu avais un fils, tu aurais tout fait pour subvenir à tes besoins, que le fait que Daisy t’a caché qu’elle avait été enceinte te chagrine et que tu regrette tout ce temps passé loin de ton fils que tu ne demande qu’à connaître et aimer.

J’avais vrillé mon regard à celui de Ward, déterminé à trouver une solution pour éviter ma pire crainte : celle de perdre à nouveau un enfant.

- Ce que pense de toi Grant est confus. Il commence à comprendre qu’on a voulu qu’il te craigne mais qu’il n’a pas de raison de le faire. Je crois qu’il dirait devant un juge qu’il ne sait pas pourquoi on lui a mit des choses dans la tête alors qu’il voit combien tu es bon pour moi et que même Nell ne sait pas dire de mal de toi !

En désespoir de cause, je suggérais qu’il envoie de ses hommes tabasser Jordan dans le tournant d’une ruelle sombre mais ça fit ricaner Ward et je devinais qu’il n’approuvait pas mon idée. Je ne l’approuvais pas non plus.

- Je sais, bébé ! J’ai dit ça parce qu’au fond, ça me ferait tellement plaisir de le voir ravaler son sourire de faux cul. Ça me tue de penser que pendant que nous sommes là à chercher une solution, il doit être entrain de mettre dans la tête de Grant que je ne suis pas une bonne personne pour lui ! Putain ! J’étais toujours là pour prendre soin de Grant, à des heures pas possibles et pour un salaire de merde ! Et je n’ai jamais fait le moindre écart de conduite, jamais !

Mon regard s’illumina ensuite alors que Ward avoua que pour battre Keller, il devrait le faire sur son propre terrain de jeu en utilisant la garde. Je ne voulais pas jubiler trop vite mais mon cœur battait à tout rompre et que j’en avais presque déjà les yeux bordés de larmes de joie.

- Tout ce que j’ai gagné chez le couple Moriarty et chez Keller est en banque ! On pourra l’utiliser, ça ne sera pas suffisant mais c’est déjà un bon montant d’amassé. Et puis ça serait une putain de tuerie de remporter par voie légale et de payer l’avocat avec le fric de Keller !

Ça, c’était un truc à crever de rire !

J’enlaçais Ward en posant mon front contre sa joue, heureuse qu’il accepte de chercher un avocat spécialiser dans le droit familiale.

- Ça me va bébé ! Tu me rends heureuse !

@ Billy Lighter

Qu’est-ce que je ne ferais pas pour garder Sky et éviter que, d’ici quelques années, un autre Fleming ne vienne troubler mes plans en cours ? C’était la question que je me posais alors que Sky avait exprimé ses peurs concernant l’évolution de sa relation avec Jordan Keller, le flic tuteur de Grant Custer. Elle avait peur que Keller refuse encore les services de Sky et l’éloigne de l’enfant. Ce qui faisait que le peur de mainmise que j’avais sur Grant s’envolerait avec ça.

Il était clair que, pour ces deux raisons, je ne pouvais pas laisser filer le gamin. Je savais que j’avais des droits vis-à-vis de lui mais je déclarai à Sky que, vu mon casier, tout ça me semblait compromis. Mais elle mit en avant certains point positifs qui me firent réfléchir. Notamment le fait que, si j’avais bel et bien un casier remplir, ça faisait un moment qu’on y avait plus inscrit une ligne supplémentaire, que j’avais, désormais, une famille… Même s’il restait un tas de truc à mettre en ordre, hein ! D’où le fait que j’avais réellement peu d’espoir d’obtenir la moindre garde.

Mais Sky ne cessait de mettre les points positifs en avant. Elle disait que Grant pourrait jouer en notre faveur. Je savais que Grant adorait Sky mais je doute que ça soit suffisant. Elle confirma que ça ne le sera pas mais mis en avant les points positifs déjà relevé. Des points qui valaient la situation de Keller. Oui et non. Keller était flic. Moi, il faudra que je redouble d’imagination pour me « trouver » un job. Parce qu’ils chercheront à savoir ce que je fais dans la vie et il faudra que je paraisse plus clean que clean. Quant à la paternité, si elle était vérifiée, Sky disait qu’il ne me resterait qu’à dire la vérité concernant le mensonge de Daisy.

-Ouais. Ça, ça ne jouera pas en faveur de Daisy et, donc, de Keller. Même si mon casier de l’époque pourrait donner raison à Daisy.

Mais Sky insistait sur le fait que si elle était séparée de Grant, elle ne s’en remettrait pas. Quant à Grant, elle déclara qu’il ne savait plus trop quoi pensé de moi ce qui m’arracha un sourire en coin. Preuve que mon petit sauvetage à South L.A. avait joué à mon avantage.

-Alors il sera un atout… Et Nell aussi indirectement. Mais Keller est une teigne. Il va vouloir non seulement avoir Grant pour lui mais, aussi, chercher à mettre en lumière tout ce qu’il ne peut pas mettre en lumière depuis son bureau au commissariat…

C’était à double tranchant même si je savais que Keller ne pouvait absolument rien faire sans preuve et que ce tribunal de famille ne sera pas là pour me juger mais juger mes capacités à pouvoir élever un gamin de 10 ans.

Et Sky évoqua un autre plan que je ne validais pas du tout. Je ne pouvais pas tout perdre pour Grant Custer. Ça, il n’en était absolument pas question. Mais elle avait avoué avoir dit ça impulsivement. Elle détestait Keller et détestait ce qu’il mettait dans la tête de son petit protégé. Ajouter à ça le manque de reconnaissance de Keller envers le travail de Sky.

Je caressai sa joue.

-Je sais, bébé. Il payera pour ça.

Mais de façon légal ce qui, assurément fera d’autant plus mal à Keller. Parce qu’il ne pourra pas contester le voie légal. Chaque père à un droit sur son enfant que ça plaise à Keller ou non. Il n’à qu’à faire des enfants avec Nell s’il a tant besoin que ça d’avoir un môme.

Je jouerais, donc, la carte de l’avocat. Ça sembla ravir Sky qui était prête à y aller de sa propre poche pour aider aux frais. J’esquissai un sourire en coin devant sa façon de penser.

-D’accord, bébé. On combinera notre argent.

Elle m’enlaça alors satisfait. Je pouvais donc sortir « satisfaire Sky » de ma liste de choses à faire. Je l’embrassai.

-Je t’aime, bébé.

Les plans étaient lancés. D’abord mon père et Axel Moriarty, ensuite l’avocat et Grant Custer.

@ Billy Lighter