Toute la nuit… J’ai littéralement passer toute la nuit dans l’Eastside à la recherche de ma sœur. C’est ma mère qui m’avait téléphoné avec une voix pâteuse en disant qu’elle n’était pas revenue depuis deux jours à la maison et que c’est seulement maintenant qu’elle s’inquiétait… Du coup, inquiet moi aussi, j’étais parti à sa recherche en posant des questions à des gens que je connaissais et en arpentant les bars…

Résultat ? Elle était chez son ex… Un abruti nommé Juan, Los Diablos de son état avec qui elle adorait se droguer. J’étais, donc, entré là sans autre forme de procès et en incitant ma sœur à rentrer chez ma mère. Elle était complètement défoncé. Autant que Juan, d’ailleurs… Et j’ai eu toutes les difficultés du monde à la faire bouger pour la ramener à la maison.

Après ça, je suis rentré chez moi mais il était déjà 6h du matin et, le lendemain à 9h, j’avais un rendez-vous important avec nul autre que Samantha Ricci !

Pourquoi Samantha Ricci voulait me voir ? J’avais une petite idée là-dessus. Je savais que c’était pour me placer quelque part. Souvent quand un manager vous appeler c’est pour s’attacher un service auprès d’un de ses artistes. Et la rumeurs courait dans les couloirs du studio de MTI que l’ingénieur son de The Warriors voulait jeter l’éponge. Je savais pas trop pourquoi. Travailler pour un groupe comme The Warriors c’est une opportunité énorme !

Pour l’instant, je travaillais pour plusieurs petits artistes différents de la boîte et l’idée que Samantha puisse vouloir m’engager pour remplacer l’ancien ingénieur son de The Warriors me faisait un peu rêver, je dois l’avouer. J’adorais leur musique au point que j’avais appris pas mal de leur chanson à la batterie. Et ça malgré que Finan Quinn a plusieurs fois vendu de la drogue à ma mère et à ma sœur…

Du coup, ouais, j’avais un rendez-vous et j’étais tombé comme une masse dans mon lit après toutes ses recherches heureusement fructueuses.

Mais quand le réveil sonna pour mon rendez-vous, je me rendis bien compte qu’il me manquait pas mal d’heures de sommeil. Je pris une douche pour paraitre plus frais mais n’eut le temps de rien manger avant de me rendre chez MTI qui, heureusement, n’était pas très loin de mon appartement à Downtown.

Une fois arrivé, une réceptionniste m’indiqua où se trouvait le bureau de Samantha et déclara qu’elle allait la prévenir que j’étais arrivé. Donc, une fois en haut, je toquai à la porte de son bureau et quand elle me donna l’autorisation d’entrer, je pris une inspiration avant de passer la porte.

-Bonjour Madame Ricci…

J’avais le cœur qui battait très vite. Samantha Ricci était une très belle femme qui semblait en avoir vu et ne se laissait rien dicter. C’était, en tout cas, ce qu’elle m’inspirait au premier regard.

Quand elle me donna l’autorisation de m’asseoir, je le fis avant de, machinalement, me frotter les yeux et de lui sourire.

-Vous vouliez me voir, c’est bien ça ?

Ouais… Sinon, elle ne t’aurait pas donné rendez-vous… Ça va de soi !

@ Billy Lighter

Est-ce que The Warriors me faisait là son premier petit caprice de rockstar ou était-ce simplement Corey, leur ingénieur de son qui me pétait une durite ? Je n’étais pas certaine que j’avais envie de le savoir mais je devais rapidement agir et rendre la situation agréable pour tout le monde. Alors, dans ma grande miséricorde, j’avais trouvé une solution qui, je l’espérais, aller satisfaire tous et chacun !

Corey allait être attitré à Shiri. Cette fille était une perle et une véritable petite boule d’énergie et son tempérament allait probablement bien se calquer à celui de l’ingénieur de son. À vrai dire, je n’en savais rien mais je prenais le risque et si ça ne lui convenait pas, Corey pouvait jeter l’éponge et aller voir ailleurs s’il y avait du boulot.

Pour The Warriors, j’avais en tête un nom que l’on entendait de plus en plus souvent se murmurer au tournant d’un corridor. Il gagnait à être connu, c’est ce qu’on en disait et qu’il ne fallait pas se fier à la rivière tranquille. Donc il devait être capable d’en prendre et apte à donner le change.

À la liste de ses qualités, je pouvais ajouter qu’il était ponctuel puisqu’il frappa à ma porte pile à l’heure convenu du rendez-vous. Cependant, je le fis tout de même un peu attendre avant de le faire entrer, terminant mon appel avec Daniele avec qui je planifiais d’aller diner, comme presque tous les midi.

Mon mari me devait encore un voyage de noces et je tenais à régler ce détail capital dans des délais assez bref. D’ailleurs, j’avais ramassé en chemin ce matin des dépliant de destination de rêve et la première sur le dessus était les Antilles !  D’imaginer Daniele en maillot de bain, allonger sur un transat à boire des cocktails me faisait… Tout compte fait, ça ressemblait un peu au quotidien dans notre jardin à l’exception près que nous aurions le sable chaud sous nos pieds et la mer pour accompagner nos moments de relaxation !

- C’est ouvert ! dis-je quand je terminas mon appel. Merci d’être venu, à ma demande Sigurd.

Je le laissais s’installer après lui avoir désigner le fauteuil en avant de ma table de travail et j’affichais un sourire moqueur quand il demanda si je voulais bien le voir.

- Oui, j’étais curieuse d’en apprendre d’avantage sur cet homme dont tout le monde n’a que du bien à dire. Parlez-moi un peu de vous. Nørgaard ? C’est Norvégien, quelque chose comme cela ?

Avant de parler affaire, je désirais faire plus ample connaissance et mieux cerner le personnage que j’avais devant moi. En même temps, cela me permettrait de voir si j’avais eu du flair et que Sigurd était l’homme en qui je devais placer ma confiance, façon de parler, bien évidement.

- Et, vous vous plaisez chez MGTI ? Qu’est-ce qui vous a amené à postuler ici ? Des heures de fou, des vedettes capricieuses, j’avoue que la paie est assez bien, mais l’est-elle assez pour tout ce qui va avec, c’est une question qui mériterait qu’on s’y attarde.

La rumeur voulait que les roadies ici étaient mieux payés que ceux travaillant chez MTI et, sans vouloir jurer de rien, si cela s’avérait être vrai, je n’en serais pas surprise. Jimmy Reed semblait être un homme qui aimait faire des économies de bouts de chandelles !

@ Billy Lighter

J’espérais que je n’avais pas de trop grosses cernes parce que, de son côté, Samantha Ricci était tout simplement ravissante. C’était une femme splendide au point que ça en était intimidant. Je ne l’avais vu qu’à la télé et à travers les magazines mais la voir en vrai, c’était une toute autre histoire.

Elle m’avait remercié et je lui avais souris d’un sourire franc avant de prendre place dans un fauteuil très confortable et placé juste en face de son bureau. Un bureau immense, d’ailleurs. En fait, toutes la pièces était grande et magnifiques. On voyait bien que Samantha Ricci avait fait sa place parmi les managers de la boîte.

-Merci à vous de m’avoir fait venir…

Pour… Je ne sais pas quoi encore mais j’imaginais que ça concernait mon boulot. Ça allait de soi. Maintenant, je ne savais pas précisément ce qu’elle allait me dire et me proposer. Même si j’avais clairement très envie que ça concerne The Warriors. Pas que je n’aime pas les autres artistes de Samantha. The Lightening, c’était exceptionnel aussi mais je savais que ça me reviendrait à travailler rarement. Quant à Shiri… Ok, Shiri, c’était cool aussi, elle était super jolie en plus. Mais… Mais The Warriors, leur musique était exceptionnel. J’en suis devenu fan assez rapidement.

Samantha était curieuse d’en savoir plus sur moi ce qui faisait que j’allais devoir encore attendre un peu avant d’en savoir plus. Je souris quand elle dit que les gens n’avaient dit que du bien sur moi. Il faut dire qu’on est une belle équipe de roadies chez MTI et qu’on s’entend tous bien. Mais c’est bien de moi que Samantha voulait que je parle en premier lieu et elle parla de mon nom de famille pour ça… A vrai dire, parler de mes origines était toujours une question piège. J’aimais beaucoup mon père mais depuis qu’il a été emprisonné, je savais que de dire que je suis le fils de Christian Kennedy pouvait parfois me porter préjudice. Mais je savais que Samantha Ricci avait son propre passé. Je l’avais vu dans L.A.People. Elle avait été lié à la famille Conti, apparemment. Donc, je ne risquais pas grand-chose à dire la vérité.

-C’est Danois. Mon père est Danois. Ma mère Américaine. Je suis né à Los Angeles. Mon père, c’est Christian Kennedy, l’ancien animateur télé et acteur. J’ai grandis sur les set de télévisions. J’ai appris beaucoup de choses là-bas et c’est sans doute ça qui m’a poussé à aimer l’aspect technique des émissions télé et des films. Après l’emprisonnement de mon père, j’ai vécu chez ma mère ce qui m’a permis d’apprendre à me débrouiller seul et à m’occuper de ma petite sœur. J’ai fait des études d’ingénieur son et me voici.

C’était bref mais j’imagine que si Samantha voulait en savoir plus, elle allait me poser d’autres questions. Ce qu’elle ne tarda pas à faire mais ça concernait plutôt MTI. Elle se questionnait un peu sur le salaire. Elle se demandait si c’était proportionné par rapport à tout ce qui allait avec. J’avoue que j’aurais bien ri si je n’avais pas tenu à griller mes chances en riant.

-J’ai postulé un peu partout pour être honnête. MTI, BSC, la radio L.A.Rocks… Mais c’est MTI qui m’a répondu en premier alors je n’ai pas hésiter à signer. Je me plais bien ici. Il y a une bonne ambiance entre les roadies. Bref, on est une bonne équipe. Grâce à eux, je n’ai pas eu beaucoup de mal à m’intégrer.

Quant à la paye… Disons que je n’avais pas de soucis concernant les caprices des vedettes parce que je n’avais eu l’occasion que de travailler avec des artistes moins bien connus que des The Warriors ou des The Lightening. Puis… Pour avoir vécu dans l’Eastside, je gagne bien mieux maintenant qu’avant en combinant deux jobs…

-Et pour ce qui est du salaire, il me convient parfaitement. Je gagne bien plus que dans tous les petits boulots que je faisais avant pour payer mon appartement pendant mes études.

Et les dettes de ma mère et de ma sœur aussi…

-Je n’ai pas vraiment eu de problème de caprice de star. Je ne suis pas ingénieur son de Lola ou de The Lightening. D’après les autres roadies, c’est eux les plus compliqués à gérer… Même si, moi, ça ne me dérangerait pas. Il faut juste savoir faire des compromis.

Ça c’est moi qui le disait… Le fait était que je n’avais jamais dû gérer Lola ou Billy Lighter car je ne les avais jamais rencontrés. Mais je savais tenir tête à des Los Diablos alors je crois que j’avais mes chances avec Lola. Même si… C’était encore à voir, en fait.

-Et les horaires sont convenables. J’ai eu l’habitude d’enchainer deux boulots, donc, ça ne change pas grand-chose pour moi.

Je devais avouer que ça me démangeait de demander ce pour quoi elle m’avait fait venir mais je ne suis pas sûr que ça se faisait.

@ Billy Lighter

J’avais fait venir Sigurd Nørgaard à mon bureau pour discuter d’une possible opportunité de travail mais avant toute chose, je préférais faire plus ample connaissance avec lui. Tout d’abord, le jeune homme semblait avoir passé la nuit sur la corde à linge mais pouvais-je le juger ? à cet âge, il était tout à fait normal d’aimer faire la fête et de profiter de la nuit pour autre chose que de dormir.

Je lui demandais tout d’abord si son nom de famille était Norvégien. J’aimais bien les histoires de généalogie et je me doutais bien que ce n’était pas Américain ou Italien. Il m’apprit que c’était Danois et qu’il était le fils de Christian Kennedy. Je connaissais l’histoire de Kennedy et je savais que ce nom n’était qu’un nom de scène, sans savoir pour autant sa véritable identité. Je trouvais intéressant d’entendre de la bouche de Sigurd comment il en était venu à aimer l’aspect technique du métier, comme s’il récitait son curriculum à l’oral.

- Bien, bien !

Et il continua en répondant à mes questions sur ce qui l’avait conduit à venir ici chez MTI. Il était honnête en disant qu’il avait postulé à bien des endroits mais que c’était nous qui l’avions rappelé en premier.

- MTI à du flair pour débusquer les perles rares, il faut le dire.

N’avais-je pas trouvé Finan malgré tous les refus qu’il avait essuyé ?

Pour Sigurd, l’ambiance de travaille ici lui convenait, il entretenait une bonne entendre avec ses collègues et il ne se plaignait pas du salaire. Il lui suffisait pour payer les charges de son appartement et ça semblait lui suffire.

- Je suis heureuse de l’entendre.

Il ajouta qu’il n’avait pas eu de soucis avec des stars capricieuses et quand il évoqua Lola et [/i] The Lightening[/i], je hochais de la tête en souriant. Il n’avait pas eu peur de les nommer et j’appréciais cette confiance en lui et son honnêteté. Bien des roadies n’auraient jamais osé mentionner clairement les diva de la place sous peur de représailles.

- Un homme travaillant donc ! Les grosses heures de travail ne vous font pas peur !

Je me penchais un peu vers l’avant, mes mains en prière sous mon menton et je restais silencieuse quelques secondes en le regardant. J’étirais volontairement le suspens mais j’aimais bien prendre mon temps. Sigurd pouvait être ma perle rare mais je ne voulais pas non plus qu’il s’emballe trop rapidement et qu’il n sois au final, qu’une déception.

- Donc, vous ne seriez pas contre des charges de travail supplémentaire ?

J’ouvris un dossier que j’avais de poser sur mon bureau et j’en tirais une feuille de descriptions de tâches pour remplir le rôle d’ingénieur de son. Ce qu’il devait maîtriser comme compétences, ce que le poste exigerait, ce que le groupe, sans que le nom ne soit mentionné, exigeait, et le salaire venant avec le poste.

- Je suis à la recherche d’un ingénieur de son prêt à relevé un énorme défi, qui sera loyal et patient. Je m’attends qu’il soit en mesure d’innover, qu’il fasse preuve de leadership tout en sachant s’adapter au multiples changements… Et pour ne vous poser qu’une question Sigurd, êtes-vous ma perle rare ?

@ Billy Lighter

Je savais que chaque question de Samantha visait à mieux me connaitre et voir comment je fonctionne. Ça ressemblait à un entretient d’embauche mais en moins protocolaire alors quand je dû parler de moi, je le fis en mettant en avant ce qui m’avait poussé à devenir ingénieur son. Le reste devait moins intéresser Samantha. Car, j’imagine bien que c’est pour mes compétences d’ingénieur son que j’étais ici et pas pour d’autres trucs que je savais faire aussi.

Elle sembla satisfaite par ma réponse et n’était pas dérangé par le fait que je suis le fils d’un type connu autant pour sa gloire passée que pour ses conneries. Même si ces conneries ne concernait, finalement, que des questions d’argent. Il avait vu trop gros. Il en avait voulu toujours plus… C’est ça qui l’a perdu.

J’avais, ensuite, été honnête en disant que j’avais, au départ, postuler un peu partout et que j’avais choisi MTI simplement parce que c’était les premiers à avoir considéré ma demande. Et Samantha venta sa maison de disques en disant qu’elle avait du flair pour repérer les gens. Je souris.

-Je vais pas dire le contraire…

Je n’étais pas du genre à me rabaisser… Ni à me vanter. Mais je connaissais ma valeur et je savais que j’avais les qualités pour travailler pour MTI. Un travaille qui me convenait parfaitement bien ainsi que le salaire ce qui réjouissait Samantha. J’avais expliqué aussi ne pas avoir peur des caprices de stars même si je n’y avais encore jamais été confronté… Je n’avais pas peur non plus des longues heures de travails. J’en avais l’habitude. J’avais toujours du bosser fort et beaucoup pour avoir de quoi me faire vivre et, aussi, pour éponger les dettes de ma mère et ma sœur… A défaut de pouvoir les sortir de la vie qu’elles menaient… Pas parce que c’était impossible mais parce qu’elles n’y mettaient aucune volonté. Donc, j’hochai de la tête quand Samantha déclara que je n’avais pas peur des grosses heures de travail.

Un silence s’installa alors mais je gardai le contact visuel avec Samantha même si j’espérais savoir très bientôt ce pourquoi elle m’avait fait venir précisément. Alors, à la question des heures de travails supplémentaire, je souris.

-Non. Mon métier, c’est ma passion. Donc, plus je fais d’heures mieux je me porte.

Je ne mentais pas. Je préférais largement être au travail à faire ce que j’aime plutôt que de devoir aller dans l’Eastside m’amuser à venir essuyer derrière ma sœur.

Elle ouvrit, ensuite, un dossier et elle en sorti un feuille et c’est tout haut qu’elle me fit part de ce qu’elle recherchait. J’écoutai attentivement avant de me lancer dans une réponse.

-M’adapter au changement, je sais très bien faire… Je suis passé d’une vie dans la jet-set à une vie difficile dans l’Eastside. J’ai bien réussi à m’adapter et à en tirer le meilleur. Comme ingénieur de son, j’aime innover. Je m’informe toujours sur les nouveautés. Pour le reste, on peut compter sur moi. Je suis patient et loyal.

C’était le genre de questions pas simple a répondre parce qu’il ne fallait ni être trop modeste, ni pas assez. Et je devais avouer ne pas spécialement aimer ce genre de situation. Mais j’avais répondu comme je voulais.

-Si je veux demander… Est-ce que c’est pour un ou plusieurs de vos artistes ? Est-ce qu’ils ont des exigences particulières ? Dans tous les cas, je ferais de mon mieux pour m’adapter.

J’essayais d’en savoir plus.

@ Billy Lighter

Je questionnais Sigurd pour en apprendre davantage sur lui, ne voulant pas me fier seulement aux bruits de couloirs car justement, je préférais nettement me faire ma propre idée avant d’étiqueter une personne. Certains juge le livre par la couverture, moi, c’est en lisant attentivement chacun des chapitres que je me faisais une opinion.

Jusqu’à présent, j’aimais beaucoup ce qui émanait de mon interlocuteur. Il avait du verbe, de la franchise et il n’hésitait pas pour répondre ce qui témoignait de son authenticité. Il ne cherchait pas à enrober ses réponses dans le sucre pour enjoliver. Je lui souriais, je hochais de la tête, j’étais attentive à ses propos et de question en question, mon opinion de lui ne cessait d’avancer dans le positif.

- N’est-ce pas ? lui demandais-je ne rigolant quand il affirma ne pas dire le contraire quant aux talents de MTI pour débusquer les perles rares.

Il n’avait pas peur des heures éreintantes qui ne finissaient pas de se prolonger, souvent quand un artiste était en studio et en pleine phase de création. Il avait fait de son métier sa passion et je n’avais aucune raison de douter de lui. Cependant, je me permis de lui donner un tout petit conseil, inoffensif qu’il jugerait de garder ou d’ignorer.

- Faites attention de ne pas vous oublier, quand même. Le travail c’est bien, avec la santé, c’est encor mieux.

Le moment était venu de mettre la table et d’aborder le sujet pour lequel je l’avais fait venir à mon bureau ce matin. J’ouvris donc un dossier et lui tendis une feuille sur laquelle il pouvait y voir la définition de tâche pour le poste d’ingénieur de son et j’énumérais ce que j’attendais du candidat idéal pour ce poste.

Était-il ma perle rare ?

Cette fois, plutôt que de me répondre franchement que oui, il se croyait être le candidat de rêve, il expliqua les points faisant de lui la bonne personne. Je hochais de la tête, mes index unis contre mon menton et souriante.

Le cerveau de Sigurd travaillait dur, je le devinais. Je savais qu’il cherchait à comprendre où je voulais en venir. J’aurais bien continué à faire durer le suspens mais le moment était venu de lui faire une offre en bonne et due forme.

- Oh, bien sûr, vous pouvez le demander et je peux même vous répondre.

De mon dossier, j’en sortie une seconde feuille. C’était un contrat d’embauche avec une clause d’exclusivité qui l’affilierait à The Warriors.  Il n’avait pas à craindre de manquer de travail quand le groupe ne serait pas en studio ou en tournée, j’avais largement de quoi l’occuper.

- The Warriors ont besoin d’un nouvel ingénieur de son et c’est vous que j’ai repéré pour tenir ce poste. C’est mon groupe phare, ce n’est pas un secret de polichinelle et je tiens à ce qu’ils soient entourés des meilleurs.

Il avait devant lui le contrat, il connaissait mes attentes, il pouvait prendre le temps de lire les termes mais j’avais besoin d’une réponse avant longtemps.

- Depuis le début de cet entretiens, vous êtes prompts à me répondre sans détour sauf pour une question à laquelle vous m’avez offert une belle et longue réponse alors je vous la redemande à nouveau. Êtes-vous, Sigurd, ma perle rare ?

@ Billy Lighter

J’essayais de me vendre un maximum en montrant que j’avais des qualités mais, aussi, que j’étais prêt à faire de grosses heures de travail. Samantha avait été attentive à chacune de mes réponses et elle ajouta que je ne devais pas m’oublier non plus. Preuve qu’elle s’en faisait pour son personnel ce qui était plutôt gratifiant, en fait. J’hochai de la tête en souriant.

-Je note le conseil. Merci.

Et c’était un conseil que j’allais avoir du mal à mettre en œuvre. Avec ma mère et ma sœur, je m’oublie souvent pour essayer qu’elles ne tombent pas plus bas qu’elles ne l’étaient déjà. C’était une question de survie. Je savais que si je ne le faisais pas, il y avait des risques que je ne les retrouve pas en vie le lendemain. Mais ça me prenait parfois toute mon énergie. Comme cette nuit, en fait.

J’avais répondu à la question de Samantha sur la perle rare en reprenant les éléments qu’elle m’avait donné en formulant sa question. Je n’avais pas encore vraiment regardé la feuille. J’étais concentré sur ma réponse en essayant qu’elle soit la plus satisfaisant possible.

Au terme de ma réponse, je n’arrivais pas à savoir si ça avait été satisfaisant ou non… Mais je ne pouvais plus attendre pour savoir ce que voulait me proposer concrètement Samantha. Car, désormais, je lisais bien ce qu’il en était des demandes mais je n’avais encore aucun nom et je devais avouer que je trépignais d’impatience.

Alors, je me lançai pour la question et Samantha confirma que j’avais tous les droits de poser une question. C’est là qu’elle sorti une seconde feuille et quand je me rendis compte que le poste concernait The Warriors, je ne pus m’empêcher d’afficher un large sourire. Alors ça concernait bien la rumeur que j’avais entendu sur l’ex-ingénieur du son de The Warriors. Il avait mis les voiles et c’est moi que Samantha appelait pour le remplacer.

-Waw ! The Warriors ! J’avoue que je suis fan de leur musique alors je ne vous cache pas que ça serait un honneur de travailler pour eux.

Enfin… Heu… Si Finan Quinn veut bien de moi. Parce que, ouais… Je suis souvent allé payé les dettes de ma mère et ma sœur après de Quinn et je lui ais souvent dit en face mes quatre vérités. Mais, à l’époque, il méritait que je lui dises ce que je pensais de toute cette merde.

Ici, j’allais le voir dans un contexte totalement différent.

Elle fit, ensuite, remarqué que j’avais répondu sans détour à toute ses questions sauf une ce qui, inconsciemment, me fit me mordre la lèvre. Mais elle me la reposa et je pris un air sérieux. Je savais qu’il n’y avait qu’une seule réponse valable à cette question. Parce que si je répondais « non », c’était clair qu’elle ne me prendra pas.

-Je le suis !

Je pris un air déterminé en fixant toujours Samantha avant de regarder brièvement les feuilles. Je me mordis à nouveau la lèvre.

-Mais… Finan Quinn sait que vous avez tenu à me voir pour remplacer Corey ? Parce que… A vrai dire, je connais Finan Quinn mais de l’Eastside. Il vendait de la drogue à ma petite sœur et à ma mère. J’allais souvent payer leurs dettes et…

Je ne savais pas si je pouvais parler de ça… Mais c’était trop tard, c’était lancé.

-Et je lui ai parfois dit ses quarte vérités parce qu’il leur vendait et que je n’approuvais pas… Enfin, bref… Je ne sais pas trop ce qu’il pense de moi, du coup…

Mes lèvres se pincèrent.

@ Billy Lighter

Tout au long de notre conversation, j’en apprenais davantage sur Sigurd, assez pour me faire une idée de sa personnalité et décider si je faisais vraiment le bon choix. Il était droit dans ses bottes, il aimait on boulot, n’avait pas peur de relever les défis et les nombreuses heures de travail ne l’effrayaient pas. C’était bien très bien même ! Mais je me permis un petit conseil, celui de ne pas s’oublier au travers de tout ça. Aucun travail aussi plaisant et important puisse-t-il être ne méritait qu’on se vide complètement pour le faire.

Sigurd n’était pas dupe et voyait bien que quelque chose pendait au bout de cette conversation. Je ne faisais pas venir des employés de MTI au hasard pour me taper une petite conversation avec eux, pour le plaisir ! Non, j’aimerais bien le faire mais je n’en avais pas le temps ! Alors, sans étirer inutilement le suspens, je lui offris le poste d’ingénieur du son pour The Warriors.

- Ce serait un honneur que vous acceptiez de travailler avec eux.

L’enthousiasme de Sigurd était difficilement camouflable et c’était beau à voir. Mais il ne m’avait pas répondu franchement quand je lui avais demandé s’il était ma perle rare alors qu’il avait été d’une franchise tranchante à chacune de mes autres questions. Je la lui reposais donc en le regardant droit dans les yeux.

- Bien ! Alors tout est dit !

J’étais prête à ce qu’il signe le contrat et à lui proposer de l’accompagner au studio du groupe afin de faire les présentations dans les formes mais il avait quelque chose à me dire. Je l’écoutais donc, attentivement, comme je l’avais fait précédemment et quand il termina, je lui répondis d’un haussement d’épaules moqueur.

- Ne croyez-vous pas que si quelqu’un sait qu’on a tous droit à une seconde chance, c’est bien Finan Quinn? Il serait mal placé pour vous tenir rigueur pour des histoires du passés alors qu’il tente justement lui-même de s’en détacher. Et s’il le fait, ce sera à vous de lui montrer l’étendu de votre talent et pourquoi vous êtes la personne qu’il faut pour concrétiser les projets du groupe.

Finan avait bon cœur, Tiffany et Ivar tout autant. Je ne pouvais pas peindre l’avenir mais je n’avais aucune crainte que l’embauche de Sigurd se passe sans anicroche.

- À en jugé par vos différents gabarit, si vous avez eu l’audace et l’honnêteté de dire à Finan ses quatre vérités dans le blanc des yeux, je crois qu’il pensera de vous que vous êtes un homme brave et certains de ses convictions. Ce sont des qualités que le groupe recherche des gens qui gravitent autour d’eux.

Je lui fis un clin d’œil avant de me lever et de lui tendre la main.

- Sigurd Nørgaard, je suis très heureuse de vous intégrez à mon équipe de feu ! Demain matin, à la même heure, je vous accompagnerai au studio où sera le groupe et je ferai les présentation comme il se doit. En attendant, il serait bien que vous passiez aux ressources humaine pour faire changer vos primes salariale et qu’on vous donne vos nous accès, entre autres chose. Avez-vous d’autres questions ?

@ Billy Lighter

Apprendre que j’étais ici pour devenir l’ingénieur son de The Warriors ne pouvait pas me faire plus plaisir. J’étais devenu fan du groupe dès l’écoute de leur première chanson et j’avais rapidement appris toutes les chansons sorties à la batterie pendant mon temps libre. Et si j’adorais aussi tous les autres groupes de Samantha Ricci, je devais avouer avoir un faible pour The Warriors.

Alors, je n’avais pas caché mon enthousiasme et Samantha disait que ça serait un honneur que j’accepte de travailler avec eux. Elle avait insisté sur « avec » et non sur « pour » ce qui montrait bien l’état d’esprit du groupe mais, aussi, de Samantha ce qui ne manqua pas de me faire sourire.

Et quand elle me reposa la question de savoir si j’étais la perle rare, je n’avais qu’une seule réponse valable à lui fournir si je voulais avoir toutes mes chances de décrocher le job. Alors, je répondis avec un « oui » déterminé. Et ça sembla satisfaire parfaitement Samantha qui pensait clore le sujet là-dessus…

Mais ce fut, ensuite, à moi de lui faire part d’une petite inquiétude qui concernait le leader du groupe, Finan Quinn, que je connaissais au-delà de son rôle de chanteur et guitariste. Il était Los Diablos et j’avais, à plusieurs reprises, été confronté à lui dans les rues de l’Eastside. A chaque fois, je n’avais jamais manqué de lui dire ce que je pensais de tout ça. Car, en vendant à ma mère et à ma sœur, il leur pourrissait la vie, tout comme il pourrissait la mienne. Ça faisait un moment que je ne l’avais plus vu dans les rues et j’avais espoir qu’il avait définitivement rompu ses liens avec son gang… Mais ça n’empêchait que j’avais un passif avec lui.

Mais Samantha me rassura en disant que Finan Quinn était le mieux placé pour savoir que les gens avaient le droit à une seconde chance. Et que si ce n’était pas le cas, je devrais lui prouver par mes compétences. Mais ce que j’entendis surtout, dans le suite du discours de Samantha, c’était qu’elle connaissait les qualités de Finan et qu’elle était certaine qu’il verrait les miennes. J’hochai de la tête un rien rassuré.

-D’accord. Je vous fait confiance. De toute façon, ce n’est pas mon passé, ni celui de Finan qui va m’empêcher de travailler avec le meilleur groupe de Los Angeles. Et, au pire, je sais comment lui parler.

Je souris un peu en disant ça. C’est vrai que je n’avais jamais eu peur de lui parler alors ce n’était pas maintenant que ça allait commencer.

Ensuite, Samantha me souhaita la bienvenue et m’expliqua ce qu’on fera demain. J’étais vraiment impatient de rencontrer officiellement le groupe.

Je me levai à mon tour pour serrer la main de Samantha en lui souriant.

-Merci ! Non, je n’ai plus de question ! J’ai hâte de rencontrer le groupe et de commencer à travailler avec eux !

C’est un tout nouveau chapitre qui allait s’ouvrir !

@ Billy Lighter