Le Docteur Johnson était une femme assez grande aux long cheveux brun et à l’air distingué. Elle afficha un sourire lorsqu’elle vint me chercher dans la salle d’attente. Je le lui rendis avant d’entrer dans son bureau.

-Bonjour Monsieur Fleming.

C’était parti… J’avais pris rendez-vous chez elle pour satisfaire Sky mais, aussi, pour emmerder Jordan Keller. Un Jordan Keller qui avait mis ma femme de très mauvaise humeur alors qu’il cherchait à tout prix à éloigner Grant Custer de Sky. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’il n’a aucune envie de j’approche Grant Custer… Pourquoi ? Parce que Jordan Keller est persuadé que je suis un psychopathe et parce que Daisy Custer le lui a demandé.

Tout simplement.

Alors, j’allais montrer à Miss Johnson que Keller se méprenait. Pour moi, c’était un jeu. Un jeu auquel j’étais impatient de jouer.

-Je préfère qu’on m’appelle Ward, s’il vous plait.

Elle sourit et hocha de la tête.

-D’accord. Ward.

J’allais enchainer mais elle le fit en premier. Elle avait, sur son bureau, un dossier. Et ce dossier, il y avait le mot « Fleming » dessus. Je me demandais bien ce qu’elle avait bien pu mettre dans ce dossier alors même que je n’étais jamais venu ici.

-Vous avez pris rendez-vous après ma discussion avec votre femme. En fait, je m’occupe de Grant Custer, comme elle a dû vous de dire et j’ai été en médiation avec votre femme et le tuteur de Grant Custer. La conversation à, bien entendu, tourné autour de vous à cause de votre lien avec le jeune Grant. Ma difficulté, pendant l’entrevue entre votre femme et le tuteur de Grant était qu’ils avaient une vision totalement opposée de l’homme que vous êtes. Quant à moi, je ne sais de vous que ce que j’ai appris à travers les dires de votre père, Thomas Fleming. Vous êtes un peu le chainon manquant dans mon accompagnement de Grant. Donc, je trouvais important de vous voir afin de dresser votre portrait. Etes-vous toujours d’accord de continuer ? A savoir que ce portrait sera uniquement destiné à aider Grant et non à vous juger vous. Tout comme ce que vous direz ici est soumis au secret professionnel.

Elle avait posé les bases. J’étais ici pour Grant. C’est ce que la psy disait, en tout cas. Moi, j’étais ici pour conforter l’image que Sky avait montré à la psy et ça en vue de récupérer Grant. Car c’était ça, le but. Récupérer l’enfant.

-Oui, je suis prêt à continuer.

Je dis ça en souriant un peu pour paraitre plus amicale et elle me rendit mon sourire.

-Bien… Je sais déjà certaines choses sur vous mais ce ne sont que des récits venant de votre père. C’est donc une vision assez réductrice de vous enfant. Je sais que ça doit être très difficile pour vous de parler du passé. Votre enfance a été teinté de violence, je me trompe ? C’est ce que clame Thomas Fleming…

Les questions sur l’enfance, je les attendais. Les psys ont l’art de toujours trouver les origines de certains maux dans le passé des gens. C’était typique… Alors c’est simplement que je répondis.

-Il ne ment pas… Mon père était violent avec nous. Il me frappait, frappait ma mère et mon petit frère. Tous les jours. A des endroits qui ne se voyaient pas. A l’époque, tout ce qui comptait, pour moi, était que Sean ne soit pas blessé. Je me mettait entre mon frère et mon père. J’ai été soulagé quand il a été arrêté.

Elle hocha de la tête. Elle ne laissai rien transparaitre. Elle écrivait des choses dans un carnet. Comme faisaient tous les psys, en somme.

-Sean… Votre petit frère, c’est bien ça ? Il est mort en 1955, quelques mois avant l’arrestation de votre père. Un dramatique accident… J’imagine que sa mort vous a fortement marqué.

Je pris un air grave. Et il n’était pas joué. La mort de Sean… Je détestais parler de la mort de Sean. Mais je m’y étais préparé. Je savais que ça allait être mis sur le tapis.

-Oui… C’était mon meilleur ami… Le seul ami que j’avais. J’aurais dû le sauver… Mais j’étais en bas de la falaise… Il adorait grimper. Il était doué pour ça… Mais il a glissé. Je l’ai vu tomber et…

Ma voix se cassa… Là, j’avais joué.

-Excusez-moi… Vivre avec mon père était horrible. Mais voir mon petit frère mourir, c’était cent fois pire.

Je vis comme un trouble sur la figure de la psy et imperceptiblement, je plissai les yeux aussi. Pourquoi elle était troublé ? J’allais vite le savoir.

-Voir la mort d’un être cher est une chose horrible… Je ne peux que comprendre votre douleur. Mais… Ce n’était pas le premier mort que vous voyez, n’est-ce pas ? Vous avez été témoin de la mort de Sabrina Miller. Vous avez même témoigné ce qui a ajouter des années de prison à la peine à perpétuité de votre père. Il aurait pu même avoir la peine de mort si votre témoignage n’avait pas invalidé la préméditation. Vous vous rappeliez, donc, de ces faits, n’est-ce pas ?

Sabrina Miller… J’ai sous-estimer la psy. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle ait creusé jusque-là. Mais elle l’avait fait. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Je ne connaissais pas Sabrina Miller… Et si j’ai été choqué par sa mort, celle de mon frère était pire… Même si j’ai pitié pour toutes les victimes de mon père…

Elle sourit, compatissante.

-Et vous n’avez vu la mort que de Sabrina ou votre père vous en a montré d’autre ?

Il m’en a montré d’autres… Plusieurs autres. Sabrina Miller était simplement la première. J’en ai vu au moins 6 autres. Mes souvenirs là-dessus étaient plus clair depuis que j’avais été voir mon père à Saint-Quentin.

-Que celle-là… Je crois… J’espère…

J’haussai les épaules m’excusant d’un regard de mon manque d’informations sur le sujet.

-Je préfère ne pas trop creuser et me rappeler de choses que je n’ai pas forcément envie de me rappeler…

Elle hocha de la tête et fixa son carnet avant de plonger son regard dans le mien.

-Vous dites que votre petit frère était votre meilleur ami… Vous aviez d’autres amis ? A l’école ou en dehors ? Des activités sportives ?

Non… Je n’avais pas d’autre ami. Je n’en avais pas besoin. Je me suffisait à moi-même. Quant aux activités, j’en ai eu… Brièvement.

-Non. A vrai dire, à l’école, ça n’allait pas vraiment bien avec les autres. J’étais doué en cours mais on me trouvait insolant parce qu’il m’arrivait de contredire les professeurs parce que je savais des choses… Ça énervait les autres aussi… Mais je ne le faisais pas exprès. J’étais fort en sport aussi mais ma mère ne m’a jamais inscrit à aucune activité. Bref, je réussissais tout et ça ennuyait les autres alors personne ne voulait vraiment jouer avec moi. Ça a été difficile à vivre surtout après la mort de mon frère.

Elle nota… Puis, elle me parut réfléchir avant de me regarder dans les yeux, à nouveau. Je n’arrivais pas à décrypté ce qu’il se passait dans sa tête. C’était frustrant. Mais je ne laissais en rien ma frustration m’envahir.

-Donc vous étiez doué en cours… Vous avez un diplôme ?

J’hochai négativement de la tête.

-Non. A mes 13 ans, ma mère s’est mise en couple avec le chef des Los Diablos… Il m’a déscolarisé pour faire de moi un membre à part entière de son gang. Ma vie a changé d’un seul coup. Il m’a appris à dealer, à tenir une arme et à me faire respecter dans la rue. Je suis devenu un Los Diablos par contrainte… Il m’a fait devenir l’homme que j’ai été pendant de nombreuses années avant de rencontrer Sky. Un homme qui n’était pas moi…

Elle lâcha son crayon, geste que je suivis du regard. Elle croisa ses mains sur son bureau et continuait de soutenir mon regard. Comme si elle cherchait à lire dans mes pensées.

Pas de chance, chérie, tu n’as pas encore ce pouvoir.

-Donc, vous vous êtes fait manipulé par cet homme, c’est bien ça ?

Non ! J’ai manipulé Ricardo afin qu’il fasse de moi son second. Pour ça, je n’ai eu qu’une seule chose à faire : être moi-même. Et je détestais qu’on pense qu’il ait pu me manipuler d’une façon ou d’une autre.

Mais j’étais ici pour jouer.

Alors, je baissai des yeux.

-J’étais jeune… Il me payait… J’avais un toit. Si je m’opposais à lui, il m’aurait tué.

Elle parut confuse.

-Je comprends cela mais Sanchez a été assassiné. C’était dans les faits divers de l’époque. Pourquoi ne pas vous êtes libéré de tout ça après sa mort. Vous étiez encore jeune, si je ne me trompe pas. Quel âge aviez-vous à sa mort ?

Sanchez s’est, en effet, fait assassiné par nul autre que ses propres Los Diablos. Un meurtre orchestré par Jimmy Reed de sa tour d’ivoire à Malibu.

-17 ans… J’avais 17 ans. Mais en 4 ans, j’ai vécu avec les Los Diablos. Ils sont devenu comme une famille… Vous comprenez ? Puis, quittez un gang ne se fait jamais sans mal… C’est interdit.

J’avais sorti le grand jeu de Quinn. Dire que les Los Diablos était ma famille. C’est ce qu’il racontait partout, non ? Même à sa femme… Tout ça pour justifier le fait qu’il en faisait toujours partie malgré sa vie de rockstar.

-Pourtant vous l’avez fait… Quitter le gang.

J’hochai de la tête.

-Oui… Mais bien trop tard. J’ai rencontré Sky… Elle m’a ouvert les yeux. Pendant des années, j’ai dealer, j’ai été en prise à des bagarres de rue… Elle m’a montré qu’il y avait d’autres choses. Alors, j’ai pris mon courage à deux mains. J’ai quitté le gang pour vivre autre chose avec elle… Résultat…

Résultat, j’enlevai mon t-shirt pointant du doigt la cicatrice de la balle.

-Résultat, ils ont essayé de me descendre. J’ai survécu. Après, j’ai essayé de me faire oublier. J’ai trouvé un job. J’ai déménagé avec Sky dans un autre quartier.

Le regard de la psy était descendu sur mon torse avant de remonter au moment où je remis mon t-shirt.

-Maintenant j’ai Sky… J’ai Heaven. C’est tout ce qui compte.

Elle me fixa droit dans les yeux.

-Et Grant ? Que pensez-vous de lui ? Que savez-vous de lui ?

Je pris un air concerné.

-Je ne sais pas grand-chose… A vrai dire, j’ai appris par hasard qu’il était mon fils. C’est Sky qui me l’a dit… Daisy, j’ai été brièvement en couple avec elle il y a des années d’ici. C’était une Los Diablos. Je ne savais pas que le bébé qu’elle a porté par après était le mien. Elle a prétendu qu’il était celui d’un Los Diablos qui était mort quelques semaines avant la naissance de Grant. On s’est quitté avant que je ne sache qu’elle était enceinte. C’est parce que Sky gardait le petit et qu’il savait que j’étais le père que je l’ai su.

La psy ne broncha pas.

-Pourquoi Daisy Custer vous a caché que vous étiez le père ?

J’haussai des épaules.

-Parce qu’elle me trouvait violent… A l’époque, j’étais brusque, c’est vrai. Je résolvais la plupart des conflits en haussant la voix et en frappant dans les mur. Et, une fois, je l’ai frappé. Une fois. Je l’ai regretté après mais c’était trop tard. Elle s’est enfuie et m’a évité comme la peste par après jusqu’à-ce qu’elle quitte Los Angeles.

Est-ce que j’avais frappé Daisy Custer ? Oui… Plus d’une fois. Je repris.

-Quant à Grant, je sais que Jordan Keller ne veut pas que je le vois. J’ai vu de nombreuse fois Keller lorsque j’étais Los Diablos. Il me voit toujours tel que j’étais à l’époque. J’étais violent, fidèle à mon gang… Narguer les flics faisait partie du jeu. Normal qu’il ne m’apprécie pas. Je ne peux pas lui en vouloir. Mais il ne semble pas comprendre que je me sois rangé. Et je ne vois pas bien comment le lui prouver ça… Si je demande à lui parler, il va rejeter la proposition… C’est dommage car j’ai l’intention de faire partie de la vie de mon fils…

Pour une fois, la psy ne me présenta ni un sourire, ni un regard compatissant, ni un regard neutre. Non, là, je l’avais surprise. Et j’étais intérieurement très satisfait.

-Vous voulez faire partie de la vie de Grant ? De quelle façon ? Qu’est-ce qui vous a décidé ?

Je pris un air sérieux.

-Ma fille m’a décidé… Sky aussi. Sky y est très attaché. Je n’ai pas eu la chance de faire partie de sa vie plus tôt. Peut-être pour un mieux. A l’époque, je sais que je n’aurais pas fait un bon père mais maintenant, je vois que je peux y arriver. C’est mon fils. Il est normal qu’il puisse savoir qui est son père et qu’il puisse le rencontrer… Au final, j’aimerais qu’il puisse vivre avec nous. Je sais que le chemin sera long. Que Keller ne voudra pas laisser faire ça mais c’est ce que j’aimerais. J’en ai beaucoup discuté avec ma femme.

La psy semblait déstabilisée. Comme si ce que je venais de dire, elle n’avait pas pu l’anticiper mais elle reprit son calme.

-En effet, Jordan Keller refusera. Je ne peux pas aller à l’encontre de votre demande mais obtenir la garde de Grant va être complexe et couteux. Et…

Je la coupai.

-Je sais… C’est pour ça que je sais qu’il est indispensable de renouer le contact avec Keller… C’est ma priorité. Et si ça ne fonctionne pas… Tant pis… Je passerais pas les tribunaux.

Elle gardait son sang-froid. Mais je la sentais un rien sur la défensive… Preuve qu’elle semblait prendre parti pour Keller… Pour l’instant.

-Ce que je peux vous offrir, c’est une médiation avec Jordan Keller. Si vous le souhaitez… S’il accepte, bien entendu.

Je souris.

-Si c’est faisable, je suis prêt à ça. Si je veux faire partie de la vie de mon fils, ça ne veut pas dire que je veux exclure Jordan… Au contraire. Je veux que le petit ait toute les ressources qu’il lui faut.

Elle hocha de la tête en souriant et repris.

-Grant est un enfant qui a besoin de suivi spécifique, Ward… Je ne sais pas si votre femme vous en a parlé ?

Des besoins spécifique ? J’avais vu le gosse… Il ne semblait avoir aucun foutu handicap que je sache.

-Quels besoins ? Celui d’une psy ? Quand je l’ai vu, il m’a parut éveillé, intelligent… Bref, un petit garçon comme les autres.

Non. C’était un sale gosse. Mais Sky l’aimait bien. Elle aimait les sales gosses, j’imagine. Je suis marié avec elle.

La psy esquissa un sourire comme si elle m’avait piégé. Mais je restais calme.

-Il a des tendances à la sociopathie, votre fils, Ward… Des tendances génétiques amplifiées par son environnement. Il n’a pas subi d’abus mais l’excès de protection amplifie aussi ces tendances. En général, il est plus simple de faire un sociopathe quand on combine la génétique, un environnement violent et une absence de suivi. C’est le cocktail parfait.

Je voyais où elle voulait en venir. Je voyais ce qu’elle avait derrière la tête. Pour elle, vu mon passé, ça semblait impossible de ne pas finir comme Thomas Fleming. Enfin, pas sans suivi, du moins. Parce que, oui, elle en avait profité pour se faire de la pub.

Je la fixai droit dans les yeux et dit simplement.

-Mais parfois, vous rencontrez la bonne personne et votre univers change. Cette personne vous fait voir la vie autrement. Vous pensez que vous n’êtes fait que pour dealer mais quelqu’un vous montre que vous valez plus. Je dois beaucoup à Sky. Et si Grant à besoin d’un suivi alors il aura ce suivi même si j’obtiens la garde. Tout ce que je veux, Docteur Johnson, c’est faire en sorte de casser la chaine de violence présente de ma famille depuis trop longtemps. C’est tout.  

Elle hocha de la tête.

-Alors, vous et moi avons le même but.

Elle se leva alors et je compris qu’elle en avait fini. Je me levai, à mon tour et lui serrai la main avant de la saluer ce qu’elle fit de même. Je quittai, ensuite, son bureau.

@ Billy Lighter

Contre toute attente, Edward Fleming avait pris rendez-vous avec moi. Je devais avouer que je ne m’attendais pas à ça. Je m’attendais plutôt à ce qu’il refuse la proposition que j’avais fait transité par sa femme.

Il était, donc, venu et j’avais pu juger de l’homme que Jordan Keller voyait comme un psychopathe impitoyable et, Sky Fleming, comme un mari et un père aimant. Deux portraits à ce point différent qu’il fallait que je vois les choses par moi-même.

Et j’avais vu.

Je n’avais que des photos de Ward enfant. Des photos prise après l’arrestation de son père et qui montrait tous les dégâts des abus qu’il avait subit pendant les premières années de sa vie. Et, adulte, il en imposait… Bien plus que son père. Car Ward Fleming devait largement tenir des traits de sa mère car, contrairement à son père, il était très grand, avait des cheveux noir et des yeux bruns… Sans compter ses expressions qui devait avoir, tout au long de sa vie, utilisé afin d’en séduire plus d’une. Il était très propre sur lui… Bref, loin de se négliger.

Mais c’est la conversation que j’ai eu avec lui qui fut intéressante. Et je peux déjà être certaine d’une chose : Ward Fleming m’a menti. A plusieurs reprises. Et afin de vérifier s’il avait des propention au mensonge, j’avais simplement dit que je tenais des informations de son père. De personne d’autre. Donc, il s’est imaginé que je ne savais de lui que ce qu’il a été avant ses 8 ans. Or, j’avais aussi le témoigne de ses grands-parents du côté de sa mère. Ce qui fait que je pouvais savoir ce qu’Edward avait fait jusqu’à ses 13 ans.

Or, Ward m’a menti quand il a dit avoir été déscolarisé par son beau-père à 13 ans. En réalité, il a été renvoyé de son école définitivement à 12 ans pour avoir envoyé à l’hôpital un de ses camarade de classe. Le but de son mensonge ? Me cacher un comportement extrêmement violent à un jeune âge mais, aussi, se victimiser en remettant sa déscolarisation sur le dos de son défunt beau-père. Une victimisation qu’il a aussi utilisé pour expliqué son manque d’amis à l’école. Il était intelligent… Les autres n’aimaient pas ça… Je doute que les choses se soient passées ainsi vu la façon dont il a été renvoyé.

L’autre mensonge avéré concernait Sean. Pour celui-là, je ne pouvais certifié que Ward en était conscient… J’avais aussi le retranscrit de l’entrevue qu’il avait eu, juste après la mort de son petit frère, avec une psychologue… Déjà là, il affirmait avoir été en bas et avoir vu son frère tombé. Encore aujourd’hui, il me donne la même version. Or, le rapport de police indique que Ward Fleming a été retrouvé en haut de la falaise, incapable de bougé et incapable de s’arrêter de pleurer. Peut-être son souvenir a été altérer… Pourquoi ? Peut-être parce qu’il aimait réellement son petit frère comme il le clame et que de s’être senti incapable d’empêcher sa chute malgré qu’il ait été tout près aurait pu entaché l’image que Ward Fleming se fait de lui-même. Ou… Ou alors, la vérité est plus sombre encore…

Quoi qu’il en soit, je préférais rester sur la première hypothèse. Car oui, Ward Fleming a une très haute opinion de lui-même. C’est quelque chose qu’il semble avoir beaucoup de mal à camoufler. Ainsi, il se sait intelligent. De là même à se mettre largement au-dessus de ses camarades de classes. Un ego qui transparait dans sa façon d’être…

En gros, Ward Fleming s’est présenté comme quelqu’un qui a été victime de la vie. Son parcours criminel était de la faut de son beau-père et sans doute, par extension, de sa mère, qui n’avait quasi aucune place dans ses récits. Le fait qu’il soit resté lié longtemps aux Los Diablos était le résultat d’un endoctrinement et de menaces… Ses actes violents envers Daisy Custer sont le résultat de son passé… Bref, Ward Fleming est la victime. Une victime qui a su changer grâce à sa femme et sa fille. Et qui, désormais, est devenu un mari totalement non-violent et parfait qui désir, désormais, renouer avec son fils.

Est-ce que ça ne sonne pas trop comme un bon gros conte de fée ?

Si… Trop à mon goût.

Un homme violent de devient pas un agneaux d’un seul coup. Certes, rencontrer une personne peut changer quelqu’un… Mais ça ne peut pas changé l’essence de quelqu’un. Or, Ward était un homme violent. C’est un fait. Il l’a avoué. Alors, soit il arrive à se gérer, ce qui me parait relever du miracle. Soit, il tape sur Sky et elle encaisse. Soit, il réussit à bien se comporter chez lui et déverse sa frustration ailleurs. C’est ça où, Ward Fleming est un miracle de la nature.

Et j’aurais pu, après ça, simplement dire à Jordan Keller de rester sur sa proposition de permettre à Sky Fleming de voir Grant mais de façon encadrée… Sauf que là, Ward venait de me dire vouloir récupérer la garde de l’enfant.

Il en a le droit…

Mais s’il s’engage dans un procédure, il sera fort judicieux de la part de l’avocat de Keller de demander une évaluation psychologique approfondie du cas Ward Fleming.

Parce qu’il n’y a que quelques possibilités pour le décrire. Soit c’est un miracle, soit c’est un sociopathe ou un psychopathe qui, dans le meilleur des cas, a des soucis de gestion de la violence et, dans le pire des cas, a bien plus qu’un soucis de gestion de la violence. Et si c’est ce dernier cas et que Keller me certifie qu’il est difficile à coincé alors on peut s’attendre et s’imaginer le pire.

Une chose est sûre… Après cette entrevue, il est certain que j’espère que Grant Custer ne finira pas entre les mains de Ward Fleming.

@ Billy Lighter