Tout avait commencé avec Vanya Kournikova.

Dans son émission, elle avait parlé de United For Youth qui se retrouvait avec quelques enfants retiré à des parents abusifs ou trouvés dans la rue. Des enfants qui cherchaient désespérément une famille aimante.

Et là, Brooke et moi, on s’était regardés, Jesse était déjà au lit. Et ça avait suffi, on s’était compris.

Certes, on aurait bien voulu pouponner un petit bébé de seulement quelques jours. Mais Jesse avait absolument besoin d’un frère ou d’une sœur de plus ou moins son âge pour jouer. Et le temps qu’un bébé grandisse, il n’en aurait plus rien à faire, il préfèrerait trainer avec ses nombreux amis de l’école.

Le lendemain de l’émission, on se prépara, sans dire à Jesse ce qu’on allait faire… On lui avait dit que c’était une surprise.

On lui avait mis Fireworks dans la voiture, ce qui avait fait cesser le millier de questions qu’il se posait. Il était persuadé qu’on allait au parc d’attraction.

Pas vraiment, mais j’étais sûr que Jesse allait trouver que c’était mieux que le parc d’attraction.

En chemin, tout en roulant, j’avais posé ma main sur la cuisse de Brooke et lui avait souri. Si tout se passait bien, elle allait être maman une deuxième fois.

On arriva à la mission St-John qui sevait de base à United for Youth. C’était, à l’intérieur, comme un grand réfectoire avec au fond, un comptoir où s’activaient des bénévoles qui faisaient de la soupe en vue de la distribution du soir.

Et j’imaginais que dans les étages de l’immeuble, il y avait des dortoirs, pour les SDF quand ils avaient froid ou avaient besoin d’un endroit sûr pour dormir, et que c’était là aussi qu’étaient hébergés les petits orphelins qu’ils avaient recueillis.

Je m’adressai, tenant la main de Jesse, à un bénévole qui se trouvait là.

-Bonjour, nous venons voir les enfants qui cherchent une famille aimante pour les accueillir.

Je souris à Brooke et Jesse.

-J’ai là un petit garçon qui rêve d’un frère ou d’une sœur et une fiancée qui a hâte que plusieurs petites voix l’appellent « maman ».

L’homme souris.

-Oui bien sûr ! Je vais chercher les enfants. Vous pouvez vous asseoir pour patienter.

Aujourd’hui, Papa et Maman voulaient me faire une surprise !!!!

J’étais trop heureux mais j’avais très très envie de savoir ce que c’était !!! Je venais d’avoir 9 ans, il y a pas longtemps et, moi, je croyais qu’ils voulaient me faire une surprise de plus pour mon anniversaire. Une surprise en retard. Et je trouvais ça trooooooop coooooooooooool.

Oui, parce que, moi, je crois pas qu’ils veulent me faire une surpris pour mon dernier contrôle de math. Oh boh, non, même Jesse, il s’était trouvé très nul. Oh boh, c’est dur les maths. Même mon institutrice, elle dit que je ferais jamais un mathématicien.

Oh boh, qui veut être mathématicien ? Oh boh, pas moi ! Enfin, peut-être Guillermo… Il parait qu’il est le plus fort en math de sa classe. Oh boh, je sais pas comment il fait…

Boh, je me perds… Ah oui, la surprise ?!!

-Oh moi, je crois qu’on va aller à la plage…

Je dis ça en mettant mes chaussures après avoir mangé le déjeuner. J’étais pressé de partir mais, aussi, pressé de savoir alors, moi, j’essayais de deviner tout haut mais Papa et Maman ne me disait pas si c’était juste ou pas.

-Oh au cinéma, peut-être ? Oh boh, non… C’est trop tôt pour le cinéma…

Je réfléchis encore avant de croire que j’avais juste en disant :

-Oh, je sais !!! Le parc d’attraction !!! Moi, je suis sûr que c’est là qu’on va ! Je suis trop content ! On va là ?

C’est ce que j’avais dit alors qu’on était dans la voiture pour aller au parc d’attraction. Et j’allais répéter ça quand Papa mis Fireworks !

Oh !

Alors, je me tus… Enfin, presque, parfois, je chantais. J’adorais Fireworks !

Et je regardais par la fenêtre en souriant et en chantant et en tapant le rythme sur ma cuisse alors qu’on roulais jusqu’à arrivé dans des rues que je connaissais bien bien. Oh, on est dans l’Eastside. Est-ce que c’est ça la surprise ? On va voir mes amis ? Oh boh, j’aimerais bien ! Je serais trop content de ça ! Oh, ou, mieux, on va prendre mes amis pour aller au parc d’attraction ? Oh boh, ça serait bien mais alors, il faudra aussi aller chercher Guillermo, sinon, il sera jaloux quand je vais lui raconter.

Mais quand Papa s’arrêta, c’était pas devant la maison de mes amis mais devant Saint-John. Je connaissais Saint-John. Ils font de la soupe là-bas. Oh boh, on va manger de la soupe ? Je levai un sourcil avant de sortir de la voiture et de donner la main à Maman.

-On va manger de la soupe ?

Oh boh… En tout cas, on entra dans le bâtiment et Papa alla près d’une Madame et lui dit qu’on était ici pour voir des enfants qui avaient besoin d’un famille.

Oh !!!

J’ai compris !!!

Mon visage s’illumina et j’avais envie de dire plein de chose mais Papa continua de parler à la dame. Oui, je voulais un petit frère ou une petite sœur !! Je voulais trop ça !!!

Et la Madame souriante dit qu’elle allait aller chercher les enfants !! Je me tournai vers Papa et Maman.

-Oh !!!! Je suis trop content !!!! C’est la meilleure surprise de tous les temps de ma vie !!! Je suis méga méga méga super méga trop content !!!

Je serrai Maman contre moi et puis Papa aussi. Et puis, je levai les yeux vers eux.

-Je serais le meilleur frère du monde ! Moi, je serais gentil !

Oui, et j’allais pouvoir avoir quelqu’un pour jouer avec moi. Et je me retournai ensuite quand la Madame revint avec quatre enfants. Oh… Quatre… La Madame en tenait même un petit dans ses bras. Il était petit petit.

Puis, je vis Alvaro.

Ma bouche s’entrouvris quand je vis Alvaro. Et la sienne aussi quand il me vit. Moi, je l’avais vu il y a pas si longtemps mais ça faisait bizarre de le voir ici.

Qu’est-ce qu’il faisait ici ?

Mais je posai pas la question parce que j’étais trop heureux !!!

-Alvaro !!!!

Je dis ça avant d’aller serrer Alvaro tout contre moi sans voir que les autres enfants, ils se regardaient l’un et l’autre avec un air un peu triste.

Jack et moi n’avions eu besoin que d’un regard pour se mettre d’accord suite à la présentation d’un reportage sur United For Youth qui parlait de la fondation St-John qui recueillait des enfants orphelins. Nous voulions depuis si longtemps agrandir notre famille et la vie, pour toute sorte de raison, nous mettait des bâtons dans les roues ce qui faisait que notre projet n’aboutissait pas. Nous n’étions pas non plus à minuit moins une mais l’envie d’offrir à Jesse un frère ou une sœur et de pouvoir donner de l’amour à un enfant qui en avait cruellement besoin nous faisait rêver.

Dès le lendemain, nous avions amené Jesse avec nous dans cette nouvelle quête familiale. Notre petite ange croyait que nous allions nous amuser au parc d’attraction ou quelque chose du genre, sans doute. Il ferait toute une tête quand il comprendrait ce que nous allions vraiment faire.

J’étais excité comme pas possible ! Je n’en avis même presque pas dormis de la nuit tellement j’imaginais ce fils ou cette fille qui nous attendait sans le savoir et qui allait changer notre vie tout comme nous allions changer la sienne, pour le meilleure je l’espérais.

C’est donc au son de Fireworks qu’on fit le trajet jusqu’à St-John tout en échangeant des gestes tendres et des regards complice, Jack et moi pendant que Jesse, assit derrière, continuait de fermenter des scénario sur notre activité que nous tenions secrète. Jack s gara une fois arriver à destination et Jesse m fit rire quand il demanda si nous allions manger de la soupe.

- Il parait que c’est la meilleure soupe en ville, mon poussin ! Et tu sais pourquoi ? Parce qu’elle est préparé avec beaucoup d’amour !

Évidemment, nous n’allions pas manger de la soupe mais pour rencontrer des enfants. Le visage de Jesse s’éclaira d’ailleurs puisqu’il comprit rapidement notre véritable intention alors que Jack s’informait auprès d’un bénévole qui s’en alla presque tout de suite, appeler les enfants. Mon cœur battait très vite maintenant. C’était une belle nervosité mais de la nervosité tout de même.

- Ça ne fait aucune doute mon lapin ! Tu seras un grand frère extraordinaire !

Je lui tenais la main et la lui caressais de mon pouce tout en regardant autour de moi, les bénévoles affairés à différentes tâches. Je me disais que Jack, Jesse et moi devrions venir de temps en temps offrir de notre temps pour aider la communauté. Ce serait une belle façon que d’apprendre l’altruisme et le sens du partage à notre… nos enfants.

Le bénévole revint avec quatre enfants. Mon cœur se serra et je regardais Jack un peu désespérément. Allions nous devoir faire un choix et laisser trois petits anges de côtés ? Nous ne pouvions pas tous les sauver à la fois même si nous en avions envie.

Je reconnu Alvaro parmi les quatre et Jesse alla directement le serrer dans ses bras. Je regardais la scène avec tendresse et un peu de recul. Peut-être devrions nous laisser Jesse nous guider dans ce choix puisque naturellement, il sera celui avec qui l’enfant jouera. Et jack et moi pourrions aimer facilement n’importe lequel d’entres eux.

- Bonjour Alvaro, je suis heureuse de te revoir. Tu vas bien ?

S’il se trouvait ici, plutôt de là où il venait, il allait peut-être un peu mieux, oui.

J’avais eu le temps de dire au revoir à tout le monde quand j’ai rejoint United For Youth. J’étais un peu triste de laisser derrière tous mes amis mais ils n’avaient pas voulu me suivre. Je leur avais dit que c’était une occasion d’avoir une vrai famille mais ils préféraient continuer à vivre comme ça…

Après, tout a changé. Absolument tout.

Je me suis retrouvé à Saint-John avec mon sac rempli d’habits, d’objets que j’aimais, de photos et de livres… Je me suis installé sur le lit du dortoir. Il y avait déjà deux autres enfants quand je suis arrivé. Un petit garçon de 2 ans et une petite fille de 8 ans… Je ne les avais jamais vu de ma vie mais j’ai rapidement commencé à parlé avec la fille. Elle s’appelle Donna… Elle m’a dit qu’elle s’était retrouvé ici après que la police ait emmené son père avec qui elle vivait. Elle disait que, depuis, elle était heureuse parce que plus personne lui faisait mal. Je trouvais ça triste mais Donna, elle, ne l’était pas. Elle ne l’était plus. Enfin, plus autant qu’avant.

C’est une dame appelée Josie qui s’occupait de nous. Elle est gentille et c’est elle qui m’a pris à part pour m’expliquer comment les choses allaient se dérouler. J’ai dû expliqué d’où je venais en disant qu’il ne fallait pas appeler la police pour rien. Mais elle m’a dit que tout ce qu’elle écrivait dans mon dossier, c’était uniquement pour United For Youth. Pas pour la police. Alors, j’ai parlé… J’ai expliqué que mes parents sont morts. J’ai expliqué que je n’avais quasi pas connu mon père et que ma mère était morte dans un accident de voiture. J’ai expliqué pour les Pequeñas Manos. J’ai baissé les yeux quand j’ai expliqué ce que je faisais pour eux. Mais je n’ai cité aucun nom. Au cas où. Finan m’a toujours dit de ne jamais dire de noms.

Après, j’ai pu retourner dans le dortoir et les jours se sont enchainés. Des jours où, la nuit, je pouvais dormir sans sortir dans les rues. Et d’autres enfants sont arrivés.

D’abord une autre fille de 5 ans et puis trois autres ados que je connaissais plus que bien. Ernesto, Alejandra et Ugo…

Ils sont arrivés en même temps. Alejandra et Ugo étaient furieux sur moi. Ils ont dit que s’ils avaient été emmenés ici, c’était entièrement ma faute. Apparemment, c’est Finan qui les a contraint à venir ici. Le seul qui n’a pas dit un mot, c’est Ernesto… Il est resté sur son lit sans bouger, sans parlé… Une autre dame que Josie est passé le voir mais n’a rien tiré de lui. Je ne l’avais jamais vu comme ça. Jamais… Et j’étais triste. Triste pour lui et triste de voir que mes amis m’en voulaient… Je commençais à comprendre ce qu’avait ressenti Guillermo quand je l’avais rejeté les dernières fois qu’on s’était vu.

Ça faisait mal…

Et aujourd’hui, il régnait toujours un froid entre nous. Ernesto ne parlait toujours pas… Alejandra cherchait un plan pour s’évader avec Ugo en m’envoyant, de temps en temps, des regards noirs…

C’est là que Josie entra… Elle expliqua que des gens étaient ici pour nous voir en vue d’une possible adoption. Josie m’avait expliqué qu’elle mettrait tout en œuvre pour qu’on puisse rejoindre une bonne famille.

C’était ce que je voulais. Alors, je souris heureux et nerveux à la fois… Parce que je n’étais pas stupide. Malgré ce qu’Ivar m’avait dit, je savais que celui qui avait le plus de chance d’être adopté, c’était Phil, le plus petit d’entre nous… Mais je voulais quand même garder espoir alors, je me recoiffai un peu alors qu’Alejandra déclara :

-Moi, je ne viens pas ! Je ne veux pas de famille ! Je suis assez grande pour vivre seule ! J’ai 16 ans et j’ai un petit ami. Je ne veux pas être adoptée !

Josie sourit alors qu’Ugo clama exactement la même chose qu’Alejandra.

-Vous n’êtes pas obligé de venir. Ce n’est pas une obligation si vous ne le désirez pas. On discutera de ce dont vous désirer pour votre avenir après, si vous voulez. On est ici pour vous écouter.

Josie parlait toujours calmement et s’approcha d’Ernesto qui n’avait pas bougé de son lit. Il était assis et avait son regard dans le vide. Elle s’installa à ses côtés.

-Ernesto… Est-ce que tu veux venir voir les gens qui sont venu pour adopté ? Ils ont l’air très gentil et ont un petit garçon avec eux.

Ernesto dégluti et hocha négativement de la tête. Josie passa sa main dans ses cheveux avant de se lever et de prendre le petit Phil dans ses bras. Elle nous emmena alors tous les quatre en bas laissant Gary s’occuper de mes amis. Enfin… Je ne sais pas s’ils veulent encore que je sois leur ami… Et c’est donc à la fois triste et nerveux que j’arrivais devant les gens qui voulaient adopté.

C’était Jesse !

J’entrouvris la bouche ne m’attendait pas à ça. Mon cœur battait plus vite alors que Jesse s’exclama avant de me serrer dans ses bras. Je le serrai à mon tour sans savoir quoi dire. J’étais heureux de le voir avant quand la Maman de Jesse ne s’adresse à moi. Ma voix tremblait un peu.

-Oui… Je vais bien… Je suis content de vous voir aussi.

Je souris un peu alors que Jesse me souriait. Mais c’est Josie qui prit la parole.

-Nous venons d’ouvrir la section pour les enfants, ici, à Saint-John. Pour l’instant, nous en avons quatre à l’adoption. Vous semblez déjà connaitre Alvaro Torres. C’est un petit garçon de 13 ans très intelligent qui adore la lecture. Nous avons aussi Donna Lowers, elle a 8 ans et c’est une petite fille pleine de vie et courageuse.

Donna les salua avec un grand sourire avant que Josie ne continue.

-Nous avons aussi Lara Harold, elle a 5 ans. Elle est un peu timide mais est très vive d’esprit.

Lara s’avança un peu et dit un timide :

-Bonjour.

En rougissant avant que Josie ne continue.

-Et le petit tout mignon dans mes bras c’est Phil Scott. Il a 2 ans et il a déjà un sacré caractère. Il parle déjà bien pour son âge, ce qui est un miracle vu d’où il vient. Pas vrai, Phil ? Tu dis bonjour aux gens qui sont venu pour te voir ?

Le petit fit signe à la famille de Jesse.

-Bonjour.

J’étais de plus en plus nerveux. Je jouais avec la croix celtique qui pendait à mon cou… Je savais que j’avais un avantage et, quelque part, je n’étais pas sûr d’aimer ça. Moi, d’où je venais, j’avais, en quelque sorte, une famille. Je savais que ce n’était pas du tout le cas de Donna, Lara et Phil… Je m’adressai alors à Josie :

-Je… Je les connais déjà… Est-ce que c’est juste ?

Elle sourit comprenant où je voulais en venir :

-Quand la chance est là, Alvaro, il ne faut pas culpabiliser. Il faut la saisir.

Elle se tourna alors vers la famille de Jesse.

-Est-ce que vous voulez voir les enfants un par un pour discuter avec eux ? Je pourrais aussi vous parler en privé… Comme vous le savez, ils ont tous un parcours compliqué et ont, du coup, pour certains, besoin de suivi spéciaux. A moins que vous n’avez déjà un choix d’arrêté ?

-Je suis sûr que tu feras un grand frère extraordinaire !

Jesse n’était pas bête, il avait bien vite compris qu’on était pas là pour manger de la soupe. Mais c’était trop beau de voir son visage s’illuminer ! De le voir déjà tellement impliqué !

On se sourit, Brooke et moi, un peu béats, tenant chacun une de mains de Jesse tandis que nous attendions le retour des bénévoles avec les enfants. Ils en amenèrent quatre, dont le petit Alvaro qui était venu à la fête de Jesse.

Il y eut quelques secondes de battement puis les deux enfants se serrèrent dans les bras. Je pensais que le choix allait être très difficile… Mais en fait pas tant que ça… Même si ça me serrait le cœur de devoir en choisir un sur quatre alors qu’on voulait tous les aider. Et j’étais prêt à parier que Brooke pensait la même chose que moi.

Elle salua Alvaro qui lui répondit qu’il allait bien et qu’il était content de nous voir aussi.

-Tu as fait le bon choix en venant ici, Alvaro, je te félicite.

Au moins, il n’allait pas devenir dealeur ou tueur. Il ne mourrait pas dans une ruelle seul et abandonné de tous.

Non, il avait décidé qu’il voulait une famille.

Après, la bénévole, Josie, nous fit les présentations des autres enfants qui, tous même le plus partit, nous saluèrent.

Je leur souris.

-Vous êtes tous très gentils… Nous sommes enchantés de vous connaître !

Je me mordis la lèvre. Il fallait en choisir un…

Et le choix de Jesse semblait bien arrêté tandis qu’Alvaro, gentil comme tout, se demanda si c’était juste parce qu’il nous connaissait déjà. Et je trouvai la réponse de la bénévole très juste. Il fallait qu’il saisisse sa chance.

-Vous  savez, les enfants, si ça ne tenait qu’à nous, on vous adopterait tous. Mais je suis sûr que d’autres familles aimantes se présenteront.

Je regardai Alvaro… puis Brooke.

-Tu veux t’entretenir avec chacun des enfants ? Ou alors on fait simple et on suis l’instinct de Jesse ?

Puis je souris à Alvaro.

-Tu as aimé Oliver Twist ?

Oh boh, même s’il faisait de la bonne soupe, moi, je n’avais pas envie de boire de la soupe maintenant alors c’est avec un drôle d’air que j’entrai à Saint-John avec Papa et Maman. Mais, très vite, je compris qu’on était ici pas pour manger de la soupe mais pour trouver un frère ou une sœur pour moi !

Alors, j’étais trèèèèèèèèèèès heureux !!! Et je le dis à Papa et Maman. J’étais heureux et je promis d’être un bon grand frère. Maman en doutait pas et Papa non plus et je leur fis un beau sourire impatient de voir quels enfants il y avait ici. Je me rendais pas vraiment trop compte qu’il faudra choisir et qu’on pourrait pas touuuuuus les prendre…

Et quand la Madame revint avec les enfants, je reconnu Alvaro. J’étais heureux et je le serrai dans mes bras. Je ne savais pas ce qu’il faisait ici. J’avais plein de questions mais je savais que je ne pouvais pas les poser devant la Madame…

C’est Maman qui demanda à Alvaro s’il allait bien. Il disait qu’il allait bien et je souris.

-Je suis content que tu aille bien.

Oui. J’étais trop content et, Papa, lui, était content qu’Alvaro ait choisi de venir ici. Il a choisi ? Comment il est arrivé ici ? C’est Alonso qui l’a mis ici ? C’est quoi « ici » ? Boh, trop de questions.

Ensuite, la Madame parla pour présenter tous les enfants. Elle présenta Alvaro que je connaissais trooooooop bien. Puis, deux filles à qui je souris et je fis un « coucou ». Elles avaient l’air gentille. Puis, un tout petit garçon, qui avec des cheveux tout bruns, comme moi et des yeux tout bruns, comme moi, et qui dit « bonjour ».

-Bonjour !

Je souris alors que la Madame demanda si on voulait discuter avec eux ou si notre choix était fait. Un choix ?

Oh !!!!!

Je venais de comprendre…

Et je fis une drôle de tête alors que Papa disait qu’on était enchanté de tous les connaitre avant qu’Alvaro se demande si c’était juste… Je pris encore le temps de comprendre mais, moi,  je comprenais qu’on pouvait pas tous les adopter et qu’on devait un choisir un et qu’Alvaro savait qu’on allait le choisir lui. Mais la Madame disait qu’il avait de la chance. Que c’était comme ça…

Puis, Papa ajouta que si on pouvait on les adopterait tous mais que d’autres familles viendront sûrement aussi.

Il y en aura d’autre ? Ils auront tous un famille ? J’étais content et je voulais vraiment qu’Alvaro revienne avec nous parce que c’était comme mon frère déjà avant… Mais… Le petit bébé aura pas de famille. Et les deux gentilles fille aussi…

Moi, je crois que c’est tout pas juste.

Papa demanda à Maman ce qu’elle voulait faire… Puis, il demanda à Alvaro s’il avait aimé Oliver Twist.

-Oui. C’est mon livre préféré maintenant. Je l’ai lu quatre fois et c’est en lisant l’histoire et en voyant l’affiche avec Ivar que j’ai téléphoné…

J’écoutais Alvaro mais… Je regardais aussi les autres enfants. La plus grande des filles, je vis qu’elle avait les larmes aux yeux. Alors, Jesse aussi il allait pleurer… Je passai mes poings sur mes yeux avant d’ouvrir la bouche en levant le regard sur Papa et Maman.

-Alvaro c’est comme mon grand frère… Je voudrais qu’il vienne vivre avec nous… Je veux qu’il soit mon vrai frère pour toujours… Mais…

Les larmes coulaient sur mes joues.

-Moi, je veux pas que les autres enfants soient tristes. Je voudrais qu’ils reviennent tous avec nous mais je sais que c’est pas possible. Vous croyez que des gens vont venir les adopter ? Moi, je voudrais qu’ils soient tous heureux… Je veux pas qu’ils aient froid, mal et soient triste comme quand Jesse était tout petit.

Oui parce que je repensais au moment quand j’étais avec Maman et que Maman était triste et qu’on avait froid et mal… J’aimais ma Maman au Ciel mais elle avait mal et était triste aussi malgré que j’étais avec elle.

Jesse avait tout de suite compris pourquoi nous étions à St-John et voir la joie dans ses yeux gonflait mon cœur de fierté. Jesse avait besoin d’un petit frère ou d’une petit sœur au moins autant que Jack et moi étions prêt à accueillir un nouveau membre dans notre famille.  C’était cependant triste de devoir faire un choix parmi les enfants présents à la mission. Il serait impossible de déterminer lequel méritait plus qu’un autre d’être adopté.  Ce ne serait pas facile de prendre une décision éclairée, je sentais déjà mon cœur de mère se briser avant même d’voir vu leurs petites bouilles mignonne.

Les enfants arrièrent peut après et du groupe, je reconnu le petit Alvaro. Jesse ne prit pas longtemps pour le serrer dans ses bras et je le saluais, émue. Il allait bien, c’est ce qu’il disait et Jack ajouta que le petit avait fait le bon choix en venant à la mission. Les autres enfants nous furent présentés, je les adorais tous ! J’avais envie de tous les prendre avec nous, de tous les bercer avant de les border mais c’était impossible, du moins pas pour l’instant. Notre prochain trésor logerait dans ce qui était avant l’ancienne chambre d’Olivia et qui fut celle de Sloan. Jack et moi devrons envisager de nous trouver une nouvelle demeure si nous voulions concrétiser notre rêve de fonder une belle et très grande famille.

Jack me demanda si je voulais les rencontrer tous un par un et je refusais d’un timide geste de la tête. Le choix me semblait s’être fait de lui-même. Alvaro s’ajoutait parfaitement bien à notre portrait de famille. Ensuite, Jack verbalisa ma pensée en avouant aux enfants que si nous avions pu, nous les aurions tous choisis et qu’ils ne devaient pas perdre espoir. Leur future famille viendrait, ils devaient y croire.

- Je serais enchantée cependant de revenir vous visiter et peut-être que nous pourrions organiser des pique-niques par exemple !

Ou peut-être que je pourrais demander de l’aide d’un partenaire quelconque pour organiser des sorties hebdomadaire à offrir à ses enfants. Un film au cinéma, une journée au parc d’attraction ou à la plage. Jack pourrait solliciter la collaboration de BSC qui offrirait des fonds à la Mission St-John pour mettre un peu de joie dans la vie de ses enfants ? Ce n’était qu’un début d’idée et BSC le premier nom qui m’était passé par la tête. Mais je tenais quelque chose que je pourrais exploiter pour le bien de ces enfants.

Alvaro avait adoré Oliver Twist et ça me fit sourire. J’imaginais le petit et Jack, discuter d’un livre, un soir à la maison, paisiblement installés au salon. Je me voyais déjà faire la lecture aux enfants pour alimenter leur imagination déjà débordante.

Puis Jesse annonça que pour lui Alvaro était déjà comme son frère et qu’il voulait qu’il vienne vivre avec nous sans pour autant cause du chagrin aux autres enfants. Il avait bon et grand cœur mon petit poussin ! Alors je m’abaissais à sa hauteur et je le serrais dans mes bras avant de l’embrasser au travers de ses cheveux qui sentaient bon le shampoing et le bonbon à la menthe.

- Tu sais, je voudrais tous les prendre avec nous mon lapin mais nous ne le pouvons pas. Cependant, je te promets que nous reviendrons les voir pour mettre du soleil dans leur journée.  Nous pourrions prendre la date de leur anniversaire en note et leur organiser une belle fête ce jour-là et venir aussi souvent que possible partager des livres que vous aurez lu où aller jouer à la plage.

Je me redressais pour me serrer contre Jack. Mon idée germait plus rapidement bien qu’elle demeurait encore très abstraite.

- Nous pourrions nous assoir avec United For Youth, la Mission St-John et élaborer un programme de divertissement pour les enfants. Qu’ils puissent bénéficier d’éveil culturel et de sorties éducatives et distrayantes.

Je pourrais rassembler des gens, trouver des fonds, de l’aide. Devoir faire un choix parmi les enfants me crevait le cœur mais j’étais déterminé à tout faire ce que je pouvais pour rendre leur quotidien plus festif.

J’étais vraiment heureux de voir Jesse. Je m’attendais pas à ce que ça soit lui et sa famille qui vienne ici pour adopter des enfants. En fait, je ne savais pas bien ce que j’attendais. Ces derniers jours avaient été bizarres et tout s’était enchainé très vite.

Ils étaient tous content de me voir aussi et Monsieur Perry dit que j’avais fait le bon choix de venir ici. Ivar avait dit la même chose et je n’avais pas vu Finan mais il avait envoyé les autres ici alors… Je crois que, lui aussi, aurait dit la même chose. Pourtant, c’était le même chose que déserter, non ? Je ne sais plus trop quoi pensé de tout ça…

Je souris à Monsieur Perry.

-Merci. Mais on m’a aidé.

Ivar m’avait aidé, surtout. Il m’avait donné du courage pour aller jusqu’au bout. Quand je le verrais, je lui dirais « merci ».

Josie fit les présentations des autres. Ils étaient tous gentil. Ça ne faisait pas longtemps que je les connaissais mais je savais qu’ils méritaient tous d’avoir une famille. Tout le monde mérite une famille. Personne mérite que ses parents meurent comme ça ou que leur parents soient méchants. Moi, j’étais sûr de ça.

Et quand Josie acheva de parler, moi, je compris très vite que j’avais des avantages sur les autres parce que je connaissais déjà Jesse et Monsieur et Madame Perry. Je n’aimais pas ça… Et quand Jack dit qu’il était enchanté de connaitre tout le monde, je pus pas m’empêcher de demander à Josie si c’était juste.

Parce que ça ne l’était pas, j’avais l’impression. Et Josie dit que quand la chance était là, il fallait la saisir. Finan m’a dit la même chose, un jour. Il a dit ça avant de se marrer en disant qu’il espérait que j’aurais pas sa poisse d’Irlandais.

J’avais de la chance, oui. Est-ce que je le méritais ? Je ne sais pas.

Josie voulait savoir ce que Monsieur et Madame Perry voulait faire. Et c’est Monsieur Perry qui parla en premier en disant qu’ils aimeraient tous nous adopter mais que d’autres familles allaient sûrement se présenter.

Puis, il questionna Madame Perry qui dit qu’ils pourraient revenir pour organiser des pique-nique. Ça fit sourire Josie.

-C’est une excellente idée, les enfants seront ravis.

C’est, ensuite à moi que parla Jack en demandant si j’avais aimé Oliver Twist. Je lui souris.

-Oui. C’est mon livre préféré maintenant. Je l’ai lu quatre fois et c’est en lisant l’histoire et en voyant l’affiche avec Ivar que j’ai téléphoné…

Oui, c’est le livre qui m’avait donné envie d’avoir une vraie famille. Ça et ce qui était arrivé à Jesse et Guillermo. Et je savais que j’étais proche du but mais, malgré ce qu’avait dit Josie, je pouvais pas m’empêcher de me dire que c’était pas juste.

Et je vis que Jesse allait pleurer. Mon sourire disparut. Il voulait que je sois son frère. Mon cœur battait plus vite mais je comprenais pourquoi Jesse était triste. Il était triste pour les autres enfants. Il voudrait tous les adoptés.

J’aimerais les aider aussi… Mais je savais pas comment faire. Je leur donnerais ma place, s’il faut… Mais… En même temps… Je voulais une famille.

Je savais pas quoi faire…

Et Madame Perry se mit à la hauteur de Jesse pour le consoler. Elle disait qu’ils pourraient revenir voir les autres et organiser des choses pour eux. Oui, parce que j’avais compris que c’était moi qui allait avoir une famille aujourd’hui.

Je me retenais de pleurer… Les garçon, ça ne pleure pas… Guillermo disait ça tout le temps.

Madame Perry avait plein d’idée et Josie sourit à toutes les idées, elle reprit la parole.

-Ça serait une merveilleuse idée. Notre collaboration avec Saint-John est très récentes et nous sommes en recherche de projets mais, aussi, de bénévoles. Notre priorité est de chercher des familles à ces enfants mais nous nous assurons aussi qu’ils vivent, ici, comme s’ils étaient dans une grande famille. Ça serait, en effet, très bien de pouvoir proposer une collaboration avec vous. Le jeune Jesse a beaucoup d’influence sur les jeunes enfants. Beaucoup sont fans. Ivar Miller nous a permis de nous faire connaitre et nous aide beaucoup. Si vous et votre enfant voulez nous aider aussi, ça mettra encore plus en lumière notre organisation. L’adoption, n’est, en effet, pas l’unique façon de leur donner de la joie de vivre.

Josie se tourna, ensuite, vers moi et se mit à ma hauteur. Elle avait toujours Phil dans ses bras. Il suçait son pouce sans comprendre vraiment ce qui arrivait.

-Alvaro… Je crois que leur choix est fait. Je suis sûr que tu seras très heureux avec eux. Je n’ai qu’un seul conseil : quoi que tu ais fait avant, c’était avant. Il faut que tu regardes devant maintenant.

J’essayais de pas pleurer mais ça ne fonctionnait pas. Les larmes coulaient et j’hochai de la tête.

-D’accord. Je vais essayer.

Elle sourit et je me retournai vers Jack, Brooke et Jesse et, sans réfléchir, je serrai mon ami dans mes bras.

Josie sourit et se tourna vers Jack et Brooke.

-Un membre de United For Youth passera afin de voir où Alvaro vivra. C’est une procédure normale. Ensuite, nous feront tous les papiers et je vous donnerais le dossier d’Alvaro. Ensuite, il pourra rejoindre votre maison pour vivre sa nouvelle vie. Avez-vous d’autres questions ?

Nous étions tous un peu tristes de ne pas pouvoir accueillir tous les enfants… Mais il fallait être réaliste : nous n’avions pas assez de place dans notre appartement actuel et en plus, même si Alvaro semblait être un très gentil garçon, nous ne savions pas comment allait se passer la cohabitation au jour le jour… Un pas à la fois… Comme je l’avais dit si souvent à Livia, il fallait apprendre à marcher avant de courir.

Les larmes coulaient sur les joues de mon fils qui, s’il était ravi d’accueillir Alvaro parmi nous, ne voulait pas laisser les autres derrière. Je passai une main dans ses cheveux tandis que Brooke se mettait à sa hauteur pour lui expliquer qu’on ne pouvait pas tous les prendre mais qu’on pouvait mettre du soleil dans leurs vies autrement.

Je souris. Elle avait toujours de bonnes idées, ma Brooke.

Alvaro, quant à lui, avait beaucoup aimé le livre que je lui avais offert. C’était d’ailleurs ça et Ivar Miller qui l’avaient décidé à venir chercher de l’aide.

Et Brooke était à fond sur son idée d’organiser des sorties pour les orphelins.

Je mis ma main dans le bas de son dos quand elle se redressa et lui offrit un sourire radieux.

Et Josie, la bénévole, la conforta dans son idée encore un peu abstraite. Elle serait ravie de collaborer avec nous pour organiser des sorties avec les petits. Elle ajouta que Jesse avait beaucoup de fans parmi les enfants et je souris à mon fils.

-Tu entends ça, fiston ?

Et elle termina en disant que l’adoption n’était pas la seule façon de leur apporter de la joie de vivre.

-C’est avec grand plaisir que nous organiseront des sorties avec United For Youth et les enfants… Je trouve que c’est une noble cause. Aucun enfant ne devrait se retrouver orphelin ou être maltraité.

Puis elle s’adressa à Alvaro, disant que notre choix était fait et que le passé, c’était le passé.

-Oui, c’est une nouvelle vie qui commence pour toi, Alvaro. Et nous la rendront aussi joyeuse et confortable que possible.

Puis elle s’adressa à nouveau à nous. Quelqu’un de United For Youth allait venir voir chez nous si c’était adéquat pour accueillir un enfant puis on nous donnerait le dossier d’Alvaro. Quand elle demanda si on avait d’autres questions, j’en posai une.

-Est-ce qu’il y a moyen de faire des dons réguliers à l’association ? Ça me ferait vraiment plaisir.

Elle sourit.

-Oui, bien sûr, Monsieur Perry ! Mais comme le proposait votre femme, c’est surtout de bras et d’idées de sortie que nous avons besoin. Ce qui n’empêche pas de faire un don même si nous avons un mécène très généreux depuis peu. Vous travaillez pour lui, je pense… Il s’agit de Monsieur Reed.

Je haussai les sourcils, étonné.

-Monsieur Reed ? Jimmy Reed ?

Elle hocha la tête.

-Celui-là même ! Il nous a donné de quoi rénover tout le bâtiment.

J’étais bouche bée… Alors Reed avait abandonné les Los Diablos à United For Youth ? C’était quoi, cette prise de conscience.

-Je n’ai plus de question.

Je me mis à la hauteur d’Alvaro.

-A très bientôt, Alvaro. Tu ne peux pas savoir comme tu nous rends déjà heureux.

Ça m’avait rendu très triste quand j’avais compris qu’on pourrait pas reprendre tous les enfants chez nous. Je savais qu’on était là que pour un mais… Moi, je voulais rendre personne triste. Et je savais que si, moi, on m’avait pas adopté, j’aurais été triste. Heureux et triste. Mais triste quand même.

Comme aujourd’hui. J’étais heureux et triste.

Et je pleurais quand je compris qu’on pourrait pas tous les reprendre chez nous. Je pleurais et dis à Papa et Maman que je voulais rendre personne triste même si… Moi, je voulais qu’Alvaro soit mon frère. Je voulais pas le laisser ici. Je voulais qu’il vive avec Papa et Maman. C’était mon ami.

Maman et Papa se mirent à ma hauteur. Maman sécha mes larmes et Papa passa sa main dans mes cheveux. C’est Maman qui m’expliqua qu’elle aussi elle aimerait tous les reprendre mais que ce n’était pas possible. Mon menton trembla mais Maman dit qu’on pourrait revenir ici jouer avec les enfants. Faire des fêtes et tout. Oh ? On peut faire ça ? Je frottai mes yeux en écoutant Maman avant de dire :

-Oh ? Jouer avec eux ? Je veux venir jouer avec eux, oui. Je veux pas qu’ils soient triste. Je veux êtes leur amis à tous.

La Madame disait qu’on pourrait faire ça. Elle disait aussi que beaucoup d’enfant aimaient Jesse. Oh ? C’est vrai ? Je pleurais plus. Je souriais maintenant avant de lever les yeux vers Papa.

-Oh oui, c’est trooop cool.

Papa disait qu’on reviendrait ici. Qu’aucun enfant ne devait être orphelin et maltraité. Moi, je savais ce que c’était de pas avoir de Papa et de Maman. Alors, je regardai tous les enfants.

-Moi, je reviendrais ici. Je ferais de la musique. On fera tous de la musique. Moi, je vous inviterais aux concerts de Jesse et vous pourrez aussi aller aux concert de The Burning Fire. On ira tous ensemble. Je serais tous votre ami.

Oui. Je voulais être tous leur ami. La Madame souriait avant de se tourner vers Alvaro et de lui dire qu’on avait choisi. Il allait venir chez nous et la Madame dit à Alvaro un conseil et Papa dit qu’il allait vivre une belle vie chez nous.

Après, Alvaro me serra dans ses bras et je le serrai fort. Je souris. J’étais content.

-Moi, je suis trop heureux !

La Madame parla encore de papiers avant de Papa ne parla de donner de l’argent pour les enfants. Je souris.

-Jesse aussi veut bien donné tout son argent.

Mais la Madame avait pas besoin d’argent mais de choses comme Maman avait dit. Je souris avant de faire une drôle drôle de tête quand la Madame dit que Monsieur Jimmy avait déjà donné pleeeeeeeeeeeeein d’argent aux enfants d’ici.

Oh boh.

-Monsieur Jimmy ?

Oh boh… Il avait pleeeeeeein d’argent mais moi, je croyais qu’il aimait pas trop le donner. C’est bizarre. Monsieur Jimmy est méchant d’habitude. Même Alvaro tirait une drôle de tête.

-Oh boh…

Oh boh, la vie est bizarre.

Papa disait n’avoir plus de questions et je compris qu’Alvaro allait pas venir tout de suite chez nous à cause des papiers. Oh boh… Encore un truc bizarre. Mais je souris quand même.

-Oui. Je suis pressé que tu viennes chez nous.

Je me tournai vers les autres enfants.

-Moi, je reviendrais pour jouer avec vous. Je vous aime tout fort.

Je fis un bisous volant avant de me tourner vers Papa et Maman avant de les serrer dans mes bras et de leur donné un bisou chacun.

-Jesse est méga trop heureux. Je vous aime fort.

Devoir choisir lequel de ces enfants allait s’ajouter à notre petite famille me crevait le cœur ! Ils étaient tous adorables et ils méritaient une famille aimante, comme la nôtre. Cependant, Jack et moi ne pouvions pas tous les prendre, même si nous en avions l’envie. Notre appartement actuel ne permettait pas de tous les prendre même si nous en logions deux dans une même chambre, par exemple. Un jour, nous aurions notre maison et nous pourrions agrandir notre famille encore un peu, mais pas pour le moment.

Je voyais bien la déception de Jesse malgré son bonheur de pouvoir retrouver Alvaro mais je suggérais alors que nous puissions revenir aussi souvent que possible pour faire des activités avec les enfants. Nous n e pouvions peut-être pas tous les adopter mais rien ne nous empêchait de mettre du soleil dans leur vie.

Mon idée plaisait autant à Jesse, qu’à Jack et à la dame s’occupant des enfants. Je souriais, fière et heureuse. Il ne faudrait pas beaucoup de temps pour planifier une sortie. J’étais motivé et de voir les sourires sur le visage de Jesse et Alvaro m’inspirait.

Je fus surprise d’entendre, cependant, que Jimmy Reed avait offert un généreux don pour rénover le bâtiment de manière à ce qu’il puisse accueillir les enfants. J’échangeais un regard qui en disait long, avec Jack. Il avait été à l’origine de notre première adoption et de manière un peu détourner, impliqué dans la seconde.

J’aurais aimé pouvoir ramener Alvaro immédiatement avec nous mais nous devions attendre, le temps que le processus se mettre en branle mais il n’y avait pas lieu de croire que ce serait très long. Cela me permettrait de préparer une chambre plus que parfaite dans laquelle Alvaro se sentirait confortable.

Il était temps de saluer Alvaro alors je le serrais fort dans mes bras non sans lui dire qu’il me rendait déjà très heureuse puis je remerciais la dame pour son temps et sa générosité en promettant de la contacter dès que possible afin de prévoir notre première activité à faire avec les enfants.

En chemin vers la voiture, Jesse nous confia qu’il était méga heureux ce qui confirma, bien que nous en étions déjà certains, que nous venions de faire exactement ce qu’il fallait.