J’avais eu une grosse journée hier avec mon entrevue avec Reed et celle avec les Pequeñas Manos… Je leur avais ordonné de ne pas allé travailler. C’était à la fois par orgueil et par envie de définitivement les empêcher de se mettre chaque soir en danger que j’avais procéder ainsi. L’orgueil de montrer à Reed qu’il n’était pas un Dieu.

Mais peut-être l’était-il finalement… Parce que, tôt le matin, j’avais reçu un coup de fil de Keenan. Il me demandait de venir dans son appartement à lui et Riley parce que cette dernière s’était fait tabassé. Il me parla très brièvement d’Ernesto… Ernesto qui n’était pas censé travaillé hier soir mais qui, apparemment, avait fait fit de mes ordres. Ou il avait reçu un contre ordre. Et connaissant Ernesto, je supposais que quelqu’un avait dû l’obliger à travailler.

Et vu le ton de Keenan, il fallait que je vienne parce qu’il avait sous-entendu qu’il n’avait pas tout dit mais que le reste devait se dire de vive voix. J’avais, donc, décidé de ne pas perdre de temps et d’y aller… J’avais, donc, embrasser Tiff lui disant que je n’en aurais pas pour longtemps avant de prendre le chemin de L’Eastside.

Je râlais intérieurement en me disant que, hier, j’aurais carrément dû débarquer les trois gosses chez United For Youth… Ça aurait évité ce genre de connerie. D’ailleurs, après mon rendez-vous avec Keenan et Riley, j’allais aller les débarquer là-bas… Sans doute qu’Alonso n’en sera pas ravi mais je n’en avais que faire. On ne pouvait plus risquer la vie de gamins pour de la came et pour que Reed puisse se sentir tout puissant.

J’arrivai dans l’Eastside et garai ma voiture devant l’immeuble où vivait le couple Keenan/Riley et Carlos. Carlos qui devait dormir à l’heure qu’il était. Il devait pas être plus de 8h du matin. L’immeuble était miteux comme à peu près tout dans le quartier. Quand je pense qu’il y a quelques mois j’habitais dans un immeuble similaire non loin d’ici. Maintenant, j’avais quelque chose de bien plus grand et de bien plus beau…

L’argent ne fait pas le bonheur mais, soyons logique, il aide quand même à obtenir un certain confort qui aide à se sentir mieux…

Je grimpai à l’étage de l’appartement du couple et ne tardai pas à frapper à la porte. C’est Keenan qui vint m’ouvrir. Je le saluai et il fit de même avant de me laisser entrer. Leur appartement était minuscule et j’arrivais devant un lit… Enfin, un lit qui avait morflé vu que le sommier était au sol. Sur ce lit gisait une Riley couverte d’ecchymoses et de blessures diverses. Elle était pâle et je pouvais entendre qu’elle respirait difficilement.

-Tu ne l’as pas emmené à l’hôpital ?!

Je dis ça sur un ton de reproche mais Keenan affirma qu’une des règles était de ne jamais utiliser l’hôpital sauf en cas d’extrême urgence. Il avait raison et j’hochai de la tête.

-Carlos ne t’as pas donné le numéro de Carlotta, le médecin ?

Il déclara que « non » et je fis la moue avant de m’approcher de Riley. Elle ouvrit les yeux alors que je m’installai à ses côtés assis sur le lit.

-Salut Riley…

Je parlai doucement pour ne pas la brusquée.

-Alors ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Tu t’es fait tabassé, c’est ça ? Comment ça a pu arriver ? Comment ça se fait qu’Ernesto était ta seule protection et comment ça se fait qu’Ernesto travaillait ?

Je posais beaucoup de question mais je les posais doucement pour ne pas secouer la fille.

@ Billy Lighter

Keenan m’avait convaincu que la meilleure solution était de mettre Finan au courant de toute l’histoire. Je doutais que ce soit la chose à faire mais comme j’étais persuadé que j’allais crever de toute manière, aussi bien que ce soit aux mains de Finan qui ne prendrait fort probablement pas six mois pour me torturer avant de me voir mourir au bout d’une longue agonie comme le ferait Ward ou El Lider ou peu importe qui était-il vraiment.

J’avais réussi à dormir, à bout de mes forces mais difficile de dire combien de temps ma sieste avait durée. C’est la voix de Finan qui me réveilla. Il ne parlait pas fort mais je redoutais tellement de lui faire face qu’il aurait parlé par signe avec Keenan que j’aurais ouvert les yeux quand même. Je voulu me replacer dans le lit mais j’abandonnais l’idée, la douleur était pire que tout à l’heure, probablement parce que mon corps perdait de son effet d’adrénaline et qu’il percutait tous les petits bobos qu’il devait soigner en urgence.

Je restais donc les yeux clos bien que je devinais la présence de Keenan et Finan non loin de moi d’ailleurs, ce dernier demanda comme ça se faisait que je n’avais pas été conduite à l’hôpital. Je n’aurais pas voulu y aller, de toute façon. Je préférais crever au bout de mes souffrances. J’entendis Finan parler d’un médecin, le docteur Carlotta et Keenan de répondre non à la question que lui avait posé Finan.


J’ouvris les yeux pour voir Finan s’assir près de moi sur le lit et je déglutis avec difficulté avant de chercher Keenan du regard. Il avait promis qu’il me protégerait et je lui avais fait confiance mais je commençais à vraiment regretter. Il voulait savoir ce qu’il s’était passé, comment je m’étais fait tabasser et pourquoi j’étais avec Ernesto et pourquoi ce dernier travaillait.

L’idée de passé tout de suite à la case de ma véritable identité me passa par la tête mais il fallait quand même que Carlos en prenne pour sa tronche aussi ! Ne serait-ce que pour Ernesto. Il n’avait pas mérité ça, le gamin ! Et ça me désolait ! Si j’avais lu l’avenir, je n’aurais pas été aussi moche avec lui !

- Carlos m’a envoyé avec Ernesto à la limite de South L.A. pour vendre. J’avais presque tout vendu quand un groupe nous est tombé dessus. Ernesto faisait le guet plus loin, il a dû fuir et moi, je n’ai rien pu faire. Ils m’ont tout volé puis ils m’ont fait ma fête.

Avec l’agilité d’un escargot éclaté, je me tournais sur le dos pour ensuite me redresser. Je refusais l’aide pour m’assoir dans le lit, je n’en méritais pas. Surtout que j’allais lâcher le morceau sans attendre. Valait mieux ne pas faire perdre inutilement son temps à Finan et en finir le plus vite possible.

- Je pense que c’était orchestré par El Lider pour me punir de pas agir plus vite dans notre plan de foutre la merde dans ta vie.

J’osais le regarder dans les yeux, non pas pour le défier mais parce que je ne voulais pas me défiler et peut-être voir venir le coup qui me serait fatale. Il allait peut-être sortir une arme et me flinguer dans le lit. Ou peut-être qu’il me frapperait pour m’achever. Ça ne prendrait pas beaucoup de coup pour me faire passer l’arme à gauche, de toute façon.

- T’as bien compris. Je t’ai mentis sur rien quand tu m’as rencontré pour me prendre, sauf sur le fait que c’était l’idée d’ El Lider pour te faire tomber. J’ai pas d’excuse mais je n’ai rien fait pour que ça fonctionne parce que je me suis sentie bien parmi vous et que j’ai vraiment eu envie que ça fonctionne. Et puis y’a Keenan.

Keenan qui jouait dans la tête et dans mon petit cœur d’artichaud.

@ Billy Lighter

Riley avait fini par s’endormir. Elle n’avait plus aucune force et, moi, j’étais trop inquiet à son sujet que pour fermer l’œil. Je la fixai me remémorant tout ce qu’elle avait dit en essayant de voir toutes les possibilités qu’on avaient et qu’en seront-elles en fonction des possibles réaction de Finan… Bref, je me torturais l’esprit en caressant, de temps en temps et tout doucement, les cheveux de Riley. Cette fille était plus jeune que moi et avait déjà bien trop souffert. Même si tout ça me faisait pensé que la carrière que j’avais choisi était la bonne bien que je commençais à douter que je combattais les choses de la bonne manière…

Une fois que je décrétai qu’il était une heure raisonnable, je téléphonai à Finan lui expliquant très brièvement la situation. J’avais parlé de Riley et d’Ernesto  et des événements sans nommer Carlos, pour l’instant. Après avoir raccroché, j’avais attendu restant aux côtés de Riley jusqu’à-ce que l’Irlandais (le vrai) ne sonne à la porte.

Avant d’aller ouvrir, je pris un flingue que je mis à l’arrière de mon pantalon. Pourquoi ? Au cas où… Comme je le dis, je ne pouvais pas complètement prédire comment Quinn allait réagir. Je préférais prévenir que guérir.

Ensuite, j’ouvris

-Salut, Quinn…

Il me salua à son tour et je le fis entrer prenant bien soin de ne pas lui tourner le dos pour qu’il ne voit pas mon flingue. Je le fixai sans rien dire alors qu’il s’approcha du lit me demandant, sur un ton de reproche, pourquoi je ne l’avais pas emmené à l’hôpital. Je levai un sourcil me demandant pourquoi ile me reprochait alors que j’avais suivi les ordres du gang.

-On m’a dit de ne jamais utilisé cette option sauf si on est au bord de la mort…

Quinn compris puis me parla d’une Carlotta. Apparemment, c’était un médecin mais Carlos ne m’avait rien donné… Du coup, j’avais soigné Riley par mes propres moyens et ils étaient limités.

-Non. Il ne m’a jamais parlé d’elle.

C’est là que Riley se réveilla doucement alors que Quinn s’était installé sur son lit. Je m’approchai un peu faisant face au lit les bras croisés. Il salua Riley avant de lui poser des questions sur ce qu’il s’était passé. Je regardai Riley qui avait, maintenant, ouvert les yeux et qui se lança dans l’explication de la nuit d’hier et les implications de Carlos dans tout ça. Quinn pesta contre Carlos visiblement très peu content de son lieutenant. Je ne dis rien. Apparemment, Carlos aura sa fête vu comment Quinn montrait à quel point le plan du latino était foireux. Un gamin de 3 ans et demi aurait fait un meilleur plan.

Riley réussi à se tourner et se redresser et je savais à quel point ça devait lui demander des efforts. Finan voulu l’aider mais elle refusa l’aide.

Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle se lance si vite sur le reste. Elle lança qu’El Lider l’avait envoyé pour foutre en l’air la vie de Quinn et, instinctivement, je mis mes mains dans mon dos pour sortir mon flingue au cas où. Parce que le visage de Quinn se ferma d’un coup. Il ne disait rien et regardait Riley qui n’osait pas regarder Quinn. Elle dit simplement qu’elle n’avait pas été au bout du plan parce qu’elle se sentait bien chez les Los Diablos et… Il y avait moi…

Je déglutis…

Mais je retrouvais vite mes moyen et le fil de ma pensée quand Quinn grommela un nom…

Fleming.

C’est ce qu’il avait dit confirmant ce que j’avais supposé hier… Ward Fleming est El Lider. Une informations importante mais je devrais trouver les preuves suffisantes pour faire tomber toute l’organisation des New Soldados en même temps que celle des Los Diablos. C’était ambitieux et quand je voyais les événements des dernières heures, je me disais que ça l’était peut-être encore bien plus que ce que je ne l’imaginais.

Je m’attendais à ce que ces dernières paroles convainque l’Irlandais de la bonne foi de Riley mais il se leva d’un coup le regard toujours fermé. Il se dirigea vers la fenêtre et je le suivis du regard portant ma main discrètement à la crosse de mon flingue.

S’il en sortait un, lui aussi, pour descendre Riley, il faudra que je sois plus rapide… Et j’avais appris qu’il paraissait qu’une des qualités de l’Irlandais était sa foutue rapidité.

Mais il n’en fit rien… Je n’étais même pas sûr qu’il était armé. Il posa ses mains sur l’appuie de fenêtre pour soupirer. Et je lançai alors.

-El Lider l’a manipulé. Il a couché avec et lui a fait miroité une vie meilleur qu’une vie de prostituée. Si elle était vraiment encore avec eux, elle n’aurait rien dit.

J’essayais de défendre Riley espérant que ça suffise pour convaincre Quinn.

@ Billy Lighter

Riley était arrangée et j’étais un rien fâché sur Carlos de ne pas avoir donné le numéro de Carlotta aux nouvelles recrues. Ok, les hôpitaux étaient à éviter un maximum… Mais depuis qu’on avait plus Delfino qui savait s’occuper de nos blessures, Carlotta avait toujours été notre meilleure option et Riley avait clairement besoin d’un médecin qualifié !

Je ne dis rien d’autre à Keenan qui, finalement, n’avait fait que suivre les ordres. Contrairement à Ernesto qui avait tout de même travaillé malgré mon ordres. Et c’est un Riley réveillée mais qui semblait souffrir le martyr qui me raconta son expérience de la nuit dernière. Ce qui s’était passé était simple : Carlos avait certainement dit à Ernesto de faire fi de mon ordre et l’avait envoyé avec Riley vendre à la frontière ce qui avait permis à des New Soldados, je suppose, de s’en prendre à la jeune fille et tout lui voler. Un histoire terrible qui était le résultat d’une erreur totale de discernement de la part de Carlos.

Et ça me fit fulminer !

-Putain, Carlos ! Il sait qu’il ne doit pas t’envoyer là et encore moins avec un enfant comme seul garde ! Surtout que j’ai ordonné aux Pequeñas Manos de ne plus bosser pas plus tard qu’hier ! Je te jure que Carlos va m’entendre.

Et pas un peu. Déjà j’allais lui demander pourquoi il avait envoyé les Pequeñas Manos malgré MON ordre qui était supérieur au sien ! Il y avait une foutue hiérarchie, non ? A moins que Carlos n’ait été demandé à Alonso de lever mon ordre et, dans ce cas, c’est chez mon ami que je devrais éclaircir cette histoire.

J’étais énervé. Avec les conneries de Carlos ont aurait pu perdre gros. Et je ne palais par de l’argent et de la cargaison. Ça, je n’en avais rien à foutre ! Mais on a failli perdre un gosse et une membre du gang ! Tout ça pour quoi ? Parce que Carlos est stupide ! Il peut, en tout cas, faire un croix sur ma place. Il m’a prouvé, ce soir, qu’il n’avait pas les épaules pour ça.

Riley se retourna alors non sans mal et je voulais l’aider mais elle refusa. Elle se redressa avant de me dire qu’El Lider était certainement responsable de ce qu’il s’était passé ce soir parce qu’elle n’agissait pas assez vite dans leur plan de foutre la merde dans ma vie.

Je figeai en entendant ça parce que je n’arrivais pas à croire ce que j’entendais. Et quand j’en pris réellement conscience mon visage se ferma alors que la fille n’osait absolument pas me regarder.

La fille était un traitre.

En fait, non, pas forcément. C’était une taupe. Ce qui, en soit, était pareil sans l’être. Mais ce qui me faisait peur dans cette histoire c’était que Fleming m’avait visé personnellement… Et Riley ajouta qu’elle n’avait pas d’excuse et qui l’avait empêché d’exécuté le plan c’était parce qu’elle se sentait bien parti les Los Diablos mais aussi à cause de Keenan. Elle l’aimait. C’est ce que j’en déduisais.

-Fleming…

Je grommelai ça. Fleming… Depuis qu’il était chef des New Soldados, il avait plus de pouvoir pour pouvoir assouvir ses pires vices. Et il savait y faire. Ce n’était pas la première fois qu’il insérait une taupe. Il l’avait fait avec Guillermo en le manipulant. Nul doute qu’il avait fait de même avait Riley. Maintenant, je ne savais pas vraiment ce que avais fait en sorte de faire parler Riley ? L’événement d’hier ? Keenan ? Les deux ? Les remords ? Elle savait pourtant, ce qu’on réservait aux traitres chez les Los Diablos mais elle avait quand même eu le courage de se lancer. Ce qu’elle ne savait pas c’est que je n’avais plus aucunement la force de tuer qui que ce soit. Surtout pas une fille qui s’était fait manipulé par Ward comme tant d’autres.

Et c’est cette facilité qu’avait Ward de nous mettre en déroute sur quoi je rageais pas forcément sur Riley.

Je me levai pour aller près de la fenêtre et fermai d’un coup les yeux en appuyant mes deux mains sur l’appuie de fenêtre pour soupirer. Et c’est Keenan qui ouvrit la bouche pour défendre la jeune fille.

Je me redressai alors leur faisant face. Mais c’est surtout Riley que je regardai.

-Tu as tout dit… Même en sachant ce qu’on réserve aux traitres ici. Je t’avoue que je ne sais pas dire si c’est du courage ou de l’inconscience…

Je soupirai à nouveau regardant le plafond quelques instants avant de poser mon regard sur le sol pour, ensuite, le poser sur Riley.

-Je ne te tuerais pas. Personne ne le fera, si c’est ça qui t’inquiète. Je connais Ward. Je sais quel manipulateur il est. Je sais qu’il a certainement profité de plusieurs de tes fragilités pour t’amener à accepter son plan. Il t’a fait croire que tu valais mieux que les autres filles de son gang, c’est ça ? Un truc du genre ? Il a couché avec toi… J’imagine qu’il ne t’a pas dit qu’il était marié et avait une fille ? Qu’il n’en a rien à foutre de toi. Qu’une fois que tu aurais eu exécuté son plan, il te mettra sur le côté ou t’utilisera pour un autre plan tordu.

On entendait de la colère dans ma voix que je n’arrivais pas à contrôlé. Une colère uniquement dirigé sur Ward. Et je savais, pourtant, que, sachant le plan de Riley, je pourrais utiliser Riley contre lui… L’envoyer descendre Ward très facilement. Ils couchaient ensemble. C’était facile. Mais je n’y arrivais pas. Il y a quelques mois, j’aurais pourtant opté pour ce plan sans réfléchir. Mais, je m’y refusais. Simplement parce que je ne voulais contraindre personne à tuer quelqu’un d’autre. Et je voulais encore moins risquer la vie de Riley. Alors, je dis d’un ton ferme :

-Je te retire ton rang de Los Diablos.

Keenan voulu répliqué mais je lui fis signe de se taire.

-Tu ne fais plus partie du gang pour la simple et bonne raison que si tu restes sans bouger le petit doigt contre moi, Ward continuera à t’envoyer des messages du même type. Et si jamais il apprend que tu l’as trahi, il te tuera et dans l’Eastside avec nous, tu seras en danger car je ne suis pas sûr de pouvoir efficacement te protéger ici.

Mais je savais qu’elle ne pouvait pas changer de vie comme ça… En fait, si… Riley le pouvait. Parce que Riley était la sœur de Bailey. Ça, je le savais.

-Tu as le choix : soit tu quittes la ville, soit tu vas chercher de l’aide chez ta sœur. Mais il faut que tu disparaisses. Parce que, de mon côté, je vais faire croire à Fleming que je t’ai descendu pour trahison. Pour lui, tu seras morte.

Je savais que je lui retirais les deux choses qui l’avais empêché d’exécuter son plan : un gang qui tenait à elle et Keenan… Bien que ce dernier pourrait la suivre… Je ne voulais pas ça mais je n’allais pas l’en empêcher si tel était son choix. Je n’avais plus la force de retenir qui que ce soit chez les Los Diablos.

@ Billy Lighter

Je ne pouvais plus me défiler, maintenant que Finan était là, tout près de moi et qu’il me regardait comme s’il se souciait vraiment de moi. Pendant quelques petites secondes, je me demandais s’il s souciait réellement de moi où si c’était un air qu’il se donnait. Ça devait être un air, rien de plus ! Je n’étais pas la première à se faire refaire une chirurgie plastique bon marché, hein !

Finan voulait savoir ce qui s’était passé et si je redoutais qu’à la fin de mon récit, je me prendrais une balle entre les deux yeux, j’avais quand même envie de l’entendre déferler un peu de sa colère sur Carlos ! Ce dernier, je l’espérais, allait en prendre pour son rhume et ce serait encore mieux s’il était rétrogradé et que Keenan prenait sa place !

Je ne serai peut-être plus là pour le voir, cependant.

Alors je racontais à Finan que grâce à Carlos, Ernesto et moi nous étions tombés dans ce que je pensais être un piège. Que le gamin avait fuit et que je m’étais fait tabasser et qu’ils avaient tout volé. Mon chef pour encore quelques instants fulmina mais pas assez à mon goût. Bizarrement, ça me donna presque une lueur d’espoir. Finan n’allait peut-être pas me tuer.

Je n’allais pas tarder à le savoir puisque je continuais mon récit en disant que tout ceci devait être l’œuvre d’El Lider qui avait dû vouloir me faire passer un message pour que je m’active dans notre plan de ruiner la vie de Finan. La stupéfaction apparu instantanément sur le visage de l’Irlandais barbu quant à Keenan, il semblait rongé par ce qui pouvait être un mélange de peur et d’angoisse.

Je cru que ça y était mais non ! Finan, au lieu de dégainer son arme et de me tuer, se leva et alla planter son regard par la fenêtre de notre minuscule et miteux appartement. Keenan prit alors la parole pour dire qu’El Lider m’avait manipulé en me promettant une vie meilleure et que le fait que je dévoile tout prouvait que je n’étais plus avec eux. Je passais bien près de m’objecter en disant que je n’avais pas été tant manipulé que ça mais Finan se retourna pour dire que Ward avait certainement profité de moi pour me faire croire pleins de belles choses, que je valais mieux que les autres filles du gang et qu’il était marié et père de famille. Je baissais les yeux, mon corps me faisait mal mais de me faire mettre en pleine tronche à quel point j’avais été stupide faisait encore plus mal !

- Je… Je l’ai cru… Je l’aimais.

Est-ce que je l’aimais encore ?

Puis le couperet tomba et mon pauvre petit corps démantibulé ou non, je me redressais quand je compris que non seulement je perdais ma place chez les Los Diablos, ça je pouvais très bien vivre avec ça, mais que je devais quitter la ville ou me cacher chez ma sœur parce que Fleming, ou Ward ou El Lider quel qu’il soit, devait me croire morte.

- Non ! Je peux accepter ne plus être une Los Diablos mais je ne veux pas quitter la ville ! Bailey, elle ne voudra pas me prendre chez elle à l’infini ! Il doit y avoir une autre solution !

Je regardais Keenan, complètement paniquer. Je ne voulais pas le quitter, il devait s’objecter et réfléchir lui aussi !

- Je pourrais porter plainte contre lui à la police ! Il a une double identité, il m’a dit lui-même que si je découvrais son véritable nom, je devais l’oublier ! Moi je sais qui il est, où est son QG, où sont ses petites planques, qui sont les membres !

Mon regard passait de Keenan à Finan et vise et versa, encore et encore en me disant que j’avais peut-être la chance de faire tomber le gang rival des Los Diablos. N’était-ce pas ce qu’ils souhaitaient tous ?

- Pitié ! Je ne veux pas quitter Keenan !

@ Billy Lighter

Cette conversation m’avait déjà apporté une information capitale : Ward Fleming était El Lider. Ce n’était pas rien comme information bien qu’il en fallait bien plus pour coincer quelqu’un. Il fallait des preuves autres que les dires de quelques Los Diablos. C’était ça tout le principe de ma mission : trouver des preuves indiscutables.

Je ne quittai pas du regard Quinn prêt à dégainer mon arme s’il en faisait de même. Je ne savais même pas s’il était armé mais je le savais rapide alors il valait mieux prévenir que guérir. Parce que Riley venait de lui dire qu’elle n’était rien d’autre qu’une traitre qui travaillait pour Ward dans le but de démolir la vie de Finan. Il pourrait bousiller toute l’organisation, le Fleming, mais il semblait en vouloir à Quinn spécifiquement.

Et avant que Quinn ne rouvre la bouche, je défendis Riley la faisant passer pour une victime de plus de Fleming. Après tout, c’était vrai. Fleming l’avait manipulé. C’est comme ça que j’entendais les choses.

C’est là que l’Irlandais ouvrit la bouche se demandant si Riley était inconsciente ou courageuse. C’était moi qui l’avait poussé à parler… Donc, je ne pensais pas qu’elle était inconsciente. Elle se sentait juste au pieds du mur et en prise avec un dilemme dont j’avais bien compris que je faisais partie. C’était ça qui était d’autant plus triste dans toute cette histoire. Elle aimait Keenan sans savoir que Keenan n’existait pas. Que, en quelque sorte, je ne valais pas mieux que Ward parce que je la manipulais aussi… Je les manipulais tous.

Et il fallait que je fasse taire ma culpabilité le plus vite possible.

Je fus soulagé d’entendre Quinn dire qu’il n’allait pas éliminé Riley. Il voyait, tout comme moi, Riley comme une victime. En fait, je sentais que Finan connaissait plus que bien mon cousin. Même si je trouvais qu’il était un peu dur avec Riley en lui mettant devant le nez toutes les manipulations utilisées par Ward.

Elle bafouilla disant qu’elle l’aimait et je ne sais pas pourquoi mais ça me fit serrer mon cœur. Je ne savais si c’était pas qu’elle avait pu aimer Ward, si c’était parce que j’étais triste pour elle ou si c’était parce que, des déceptions, elle en aura aussi avec moi…

-Tu ne pouvais pas savoir…

C’est ce que je soufflais… On avait appris pas mal de choses au FBI dont la psychologie des criminels et les psychopathes comme Ward étaient doués pour arriver à se faire aimer.

C’est après que Finan prit sa décision. Il voulait retirer le rang de Los Diablos à Riley. Je m’attendais à ce qu’il la laisse livrée à elle-même à la merci de Fleming c’est pour ça que j’allais ouvrir la bouche fronçant, d’avance, les sourcils, mais il me fit signe de me taire et même si ça me démangeait de tout de même parler, je me tus.

Et il continua offrant un plan qui mettrait, finalement, Riley à l’abri même si ça viendrait à lui faire totalement changer de vie. Pour un mieux ? Je n’en savais rien… Rien n’indiquait que Bailey voudrait héberger sa sœur et quitter la ville pour une autre ferait que Riley pourrait retomber dans ses travers ailleurs. Seule, en plus, ce qui n’arrangera rien.

Mais est-ce que Quinn avait réellement une autre solution ?

Et Riley objecta. Elle ne voulait pas de ça. Pas de ne plus être Los Diablos mais de quitter la ville. Elle savait que sa sœur ne l’hébergerait pas éternellement. Elle exigeait une autre solution avant de proposer la sienne qui revenait simplement à faire ce qu’il fallait : balancer Fleming une bonne fois pour toute.

En tant qu’agent du FBI, je ne pouvais qu’approuver ça… Mais je savais aussi qu’après ça, les choses ne seraient pas plus simple pour Riley. Elle devra vivre sous protection pendant toute la durée du procès… Et d’autres têtes tomberont certainement. Dont celle de Quinn probablement.

Pourtant, j’étais prêt à encourager ce plan. Fleming hors-jeu, ça voulait dire que les New Soldados seraient sans tête… J’imagine que Ward cherchera à réduire sa peine en balançant le camp adverse… Tout croulera. C’était mon hypothèse. Et si tout croule, ma mission est terminée et je pourrais m’occuper de Riley. La protéger…

J’étais jeune… Je rêvais peut-être un peu. Mais ce scénario n’était pas dénué de sens. Et c’est sans doute le fait que Riley déclara qu’elle ne voulait pas me quitter qui me fit approuver le plan de la fille.

-Elle a raison. Elle peut nous débarrasser de Fleming en le balançant. Ça réduirait à néant les New Soldados. Plus de guerre. On pourra vendre la came tranquille s’il n’y a plus de New Soldados. Elle sait tout, Quinn, il faut en profiter.

J’essayais de rendre ça attrayant. Mais je savais que Quinn penserait plus loin. Il n’était pas stupide et, à cet instant, j’aurais voulu qu’il le soit.

@ Billy Lighter

Riley venait d’avouer être infiltré par Ward Fleming dans le but de détruire ma vie… Je devais avouer que je ne m’attendais pas à ça. Pas que je ne croyais pas Ward capable de ça. Il avait déjà mis une taupe chez nous par le passé. Mais je n’aurais pas imaginé qu’il récidiverais si vite et de cette façon.

Pourtant, ça faisait sens.

Mais la fille avait pris conscience qu’elle n’était pas capable de remplir sa mission pour la simple et bonne raison qu’elle s’était attaché aux Los Diablos. Enfin, surtout à Keenan, qu’elle aimait indéniablement. C’était la faille dans le plan de Ward… Contrairement à lui, les gens, en général, ont des sentiments qui les mettent devant des dilemmes de ce genre.

Riley avait alors eu le courage (ou l’inconscience) de tout me dire. Et, après un temps de réflexion, le temps d’encaisser la nouvelle, et la défense que faisait déjà Keenan envers sa petite-amie, je déclarai tout haut qu’elle s’était, en effet, fait manipulé. Ward lui avait fait miroité une meilleure place. Il avait couché avec la fille… Il l’avait séduite, peut-être ? Alors même qu’il était marié et avait une fille chose que je mis en avant tout haut pour bien montrer à Riley que Fleming l’avait embobiné. Il était doué pour ça. Je crois même que ça l’amusait au plus haut point.

Et je vis, sur le visage de Riley, qu’elle prenait conscience de la chose et j’eus vraiment mal pour elle quand elle déclara qu’elle l’aimait. Elle avait cru toutes les conneries de Ward et s’était pris d’affection pour lui. Je me doutais que ce n’était pas une chose facile à entendre. Je n’osais pas imaginer ce qu’elle pouvait ressentir à cet instant.

Elle l’aimait. Il s’en foutait parce que tout ce qui comptait pour lui, c’était son plan. C’est tout.

Keenan tentait de rassurer Riley disait qu’elle n’aurait pas pu savoir. Non. Je ne pouvais pas, en effet, blâmer Riley de s’être fait avoir de la sorte.

-Je suis vraiment désolé… C’est son truc à Fleming. Il manipule pour mieux faire mal. Il arrive à se faire aimer et à faire croire au gens ce qu’il veut.

Surtout aux femmes, hélas, parce qu’il avait les atouts pour ça.

-Je n’en voudrais jamais à personne de s’être fait avoir par Ward… Le problème c’est pas toi, Riley, c’est lui. Il est cinglé.

Des gens sous son emprise, il y en avait d’autre. Sky notamment et ça me désolait. Il était arrivé à la transformé, la pauvre fille. Maintenant, elle est aussi barrée que lui.

Mais il fallait maintenant faire en sorte de protéger Riley. Parce que si Fleming apprends qu’elle a parlé, elle était morte. Et je n’arriverais pas à la protéger si elle continue de faire partie du gang. Alors, je décidais qu’elle n’en ferait plus partie et qu’elle devrait aller vivre ailleurs. Loin si possible ou bien chez sa sœur, Bailey. En attendant, je ferais en sorte que Fleming pense que j’ai déniché Riley et que je l’ai descendu. De toute façon, moi, j’étais déjà dans le collimateur de Ward.  

Mais Riley refusa tout ça. Je fronçai les sourcils. Depuis quand est-ce que les ordres étaient là pour être discuté ? Normalement, je devrais la descendre. Mais je lui offrais une porte de sortie. Une porte qu’elle ne voulait pas emprunté. Elle n’avait aucune envie de quitter la ville… En réalité, elle préférait balancer Ward aux flics… Pourquoi ?

Par amour.

Elle ne voulait pas quitter Keenan.

Est-ce que je la comprenais ? Oui… Je pouvais comprendre son raisonnement. Mais son plan ne pouvait pas être mis en place. Je savais que c’était le chemin le plus juste mais balancer Ward et ses planques provoquera un retour de flamme. Et Riley, d’ici là, sera morte depuis longtemps. Parce que Ward s’empressera de la faire tuer une fois qu’elle aura tout balancer et je n’avais aucunement confiance aux programme de protection de témoins.

Et si je comprenais que Riley ait pensé à ce plan, je me tournai vers Keenan en levant un sourcil quand celui-ci trouvait que Riley avait raison. Je c’était la bonne solution.

Je laissai passer un silence avant de prendre un air profondément déçu.

-Je pensais sincèrement que tu étais plus intelligent que ça Keenan…

Il ne l’était pas assez. Ou alors, oui, l’amour le rendait stupide.

J’avais déjà donné Ward aux flics… Sans preuve, certes, mais je les laissais enquêter. Je l’avais fait pour alléger ma peine. Je n’avais pas forcément eu le choix. Mais je savais que c’était une solution de tout dernier recours. Or, dans le cas de Riley, on est pas dans une solution de dernier recours. Il y en avait d’autres.

-Non. Balancer Fleming n’est pas envisageable. Pourtant, j’aimerais le voir derrière les barreaux. Mais si Fleming se fait prendre, tu va mourir Riley. Il te fera assassiner et je serais toi, je n’aurais pas vraiment confiance en la protection de la police. Il te tuera et il balancera tous les Los Diablos en retour. J’irais en taule. Keenan ira en taule. On tombera tous. Parce que si tu sais des choses sur Ward, il sait aussi tout sur nous. Et il s’empressera de passer un accord pour diminuer sa peine. Et je te jure qu’il pourra passer un accord très avantageux s’il donne toutes les infos permettant de démolir les Los Diablos.

Et ça l’amusera. Dans son malheur, il sera gagnant. Parce que je risque quoi, moi, avec tout ce que sait Fleming ? Au minimum la prison à perpétuité, à mon avis. J’ai commis deux meurtres…

Puis… A vrai dire, je n’étais vraiment pas certain des compétences de la police.

-Et, très sincèrement, même si on voulait faire les choses bien et se repentir, sache que la police sait que Ward est El Lider. Je leur ait dit… Sans preuve, c’est vrai. Mais ils le savent, en théorie. Pourtant, Ward cours toujours.

Je fis la moue avant de réfléchir et de balancer trois options. Je soupirai fixant Riley.

-Tu as trois solution.

Je levai un doigt.

-Un, tu quittes la ville comme prévu et je te fais passer pour morte. Ou tu vas chez ta sœur, c’est comme tu veux. Keenan ne sera pas loin si tu es chez ta sœur. Mais tu sera à l’abri dans l’ombre de la jet-set.

Je levai un autre doigt.

-Deux, tu reste en ville près de Keenan et on te fait quand même passé pour morte. C’est très risqué parce qu’il suffit qu’un New Soldados te voit pour que Fleming comprenne qu’on l’a embobiné. Il s’empressera alors de te faire assassiné ou, pire, de t’assassiner lui-même.

Je levai un troisième doigt.

-Ou, trois, on fait comme si tu n’avais rien dit… Tu retournes voir Fleming pour un rapport et tu le tue. Je t’avoue que je déteste cette solution. Déjà parce que c’est extrêmement dangereux. Fleming est un cafard. Si tu le rate, lui ne te ratera pas. Et aussi parce que je n’ai aucune envie de contraindre quelqu’un à tuer quelqu’un d’autre. Surtout une jeune femme.

Puis, je réfléchis plus loin…

-Ou tu ne le tues pas toi-même mais tu l’amène dans un guet-apens… Mais ça reste tout aussi dangereux. Voir même plus dangereux parce qu’il aura le temps de sentir le danger.

Je n’avais strictement rien d’autre à lui proposer. Je baissai mes doigt. La balle était dans son camp et j’espérais sincèrement qu’elle décide de s’en aller, de reconstruire une vie ailleurs, de laisser ça derrière elle.

@ Billy Lighter

Moi qui pensais me retrouver avec un troisième œil au milieu du front ! Au lieu de ça, je me faisais presque prendre en pitié et ça me rendait malade ! Malade de honte, de frustration, de colère et de chagrin, aussi ! J’avais toujours su, quelque part, que je ne comptais pas vraiment pour El Lider mais j’avais refusé de le croire parce que comme une conne, j’avais toujours espéré qu’à force, mon chef se rende compte que non seulement je lui étais indispensable pour son gang, mais pour son cœur aussi. Finan avait fini de faire se dégonfler mon ballon d’espoir et je me retrouvais devant le magnifique gâchis que j’avais moi-même créé, morceau par morceau.

- Je suppose qu’une fille comme moi ne peut pas espérer entretenir une relation saine avec un mec comme lui. Sa femme doit être autant cinglée que lui, alors.

Sinon, je la plaignais, pauvre fille !

J’étais prête à faire face à mon châtiment. La bonne nouvelle là-dedans, c’est que ça irait vite et mon corps, autant que mon âme, ne me feront plus mal. J’envoyais un dernier regard vers Keenan qui lui, semblait plutôt suspendu aux lèvres de Finan qui n’n avait pas fini avec tout ce qu’il avait à dire.

Il n’allait pas me tuer.

C’est ce qu’il venait de dire et pour un instant, je cru que je m’en tirais bien, tout compte fait Mon maigre espoir s’envola aussi rapidement qu’il s’était installé dans ma tête parce que Finan voulait que je disparaisse de la circulation soit en quittant la ville, soit en m’encabanant chez m grande sœur. Bailey serait probablement heureuse de me revoir, elle jouerait son rôle de grande sœur attentionnée à la perfection mais ça aurait une limite et je doutais que ça dépasse le temps que ça prendrait à Ward Fleming pour m’oublier.

Je m’objectais vivement, faisant fit de ma douleur et de ma fierté, en suppliant presque Finan de changer d’avis. Il devait y avoir une autre option, je refusais que ce soit la seule possibilité pour moi de m’en sortir et, malgré mon cerveau en bouilli, je proposais un plan qui fit même opiner Keenan en mon sens.

J’avais toutes les cartes en mains pour faire tomber les New Soldados, El Lider en premier ! Ce serait tout bénéfice pour les Los Diablos ! Finan ne pouvait pas refuser cette proposition et j’étais là, redressée au possible sur le lit en le regardant comme si ma vie dépendait de ce qu’il allait en dire.  Keenan confirma l’impression que j’avais en disant que j’avais raison et à peine eut-il terminé d’exprimer sa pensée que Finan répliqua qu’il le pensait plus intelligent. Si j’avais encore la capacité de froncer les sourcils, il aurait vu que je ne comprenais rien à ce qui se passait. Mon plan était génial, Keenan le pensait aussi alors, qu’est-ce qui clochait ?

Finan démonta mon plan avec pleins de raisons placés dans pleins de phrases et je regardais Keenan avec, encore, ce sentiment de panique qui ne cessait d’accroitre en moi. À chacune de ses paroles, Finan enfonçait un petit peu plus les clous de mon cercueil et je voyais de moins en moins d’issue alors que pourtant, la solution de dénoncer Fleming était encore, selon moi, la meilleure des options.

Je baissais les yeux, prête à affronter ma défaite. J’allais lui demander de m’achever, ce serait plus simple que d’aller refaire ma vie ailleurs. Sans Keenan, je ne voulais même pas en entendre parler ! Seulement Finan n’en avait pas terminé et il rectifia sa première offre avec trois nouvelles options.

Enfin, deux d’entres elles étaient nouvelles puisque la première était encore de quitter la ville et de me faire passer pour morte. La seconde, toujours en jouant le cadavre, je demeurais ad vitam aeternam caché dans l’appartement de Keenan. Est-ce que cette idée plaisait à ce dernier ? Je le regardais pour savoir ce qu’il en pensait mais il ne se prononça pas tout de suite, probablement parce qu’il était lui aussi intrigué de connaitre la troisième option.

- Que je le tue moi-même ?

Ça avait été simple et même presque drôle quand j’avais tiré sur Jennifer mais est-ce que je le referais ? Non. Je ne crois pas que j’en serais capable. La première fois, je l’avais fait pour impressionner un homme qui ne voulait pas de moi, aujourd’hui je le savais et si je l’avais deviné ce jour-là, Jennifer serait toujours en vie.

- Mais…

J’allais demander ce qui allait se passer si je devais le rater. Il y avait pleins de moyens de le tuer, soit pendant que nous ferions l’amour ou tout juste après. Mais nous n’étions jamais vraiment seuls. Un de ses hommes, Josh probablement, entrerait illico dans la pièce et me descendrait sans attendre en voyant son chef gisant au sol. Finan continua en ajoutant que si je ne le tuais pas moi-même, je pourrais le conduire dans un traquenard.

Ouais, ça serait plus facile.

- Je saurais faire ça mais je vais te répondre la même chose que ce que je lui ai dit la dernière fois que l’on s’est vu a ton sujet. Gagner la confiance de quelqu’un ça ne se fait pas comme ça. J’vais devoir continuer pendant je sais pas combien de temps à l’amadouer et lui faire voir combien je lui suis indispensable pour qu’à un moment, il accepte de me suivre. Il faudrait que je lui dise que je t’ai blessé et que tu es à l’agoni pour qu’il accepte de me suivre. Parce que c’est ce qu’il veut. Te tuer lui-même.

Et combien de temps ça prendrait pour en arriver à ce qu’El Lider en vienne à me faire assez confiance pour me suivre sans poser plus de questions qu’il n’en fallait ?

- Mais je vais le faire ! Je vais y arriver. Je ne sais pas comment et combien de temps ça va prendre mais je vais le faire.

@ Billy Lighter

Quinn n’en voulait pas à Riley de s’être fait avoir par Fleming. Il avait même pitié, en fait. C’est ce que je ressentais dans ses paroles qui étaient, somme toute, rassurante quant au sort qu’il réservera à la fille. Une Riley qui estimait que la femme de Fleming devait être cinglé comme lui pour pouvoir vivre avec lui.

-Ou alors, elle ignore qui il est vraiment.

Il y avait ce genre d’histoire de femme qui n’ont aucune idée que leur mari est un tueur. Certains cachaient extrêmement bien leur jeu. Peut-être que Fleming entrait dans cette catégorie. Je n’en savais rien. Je le connaissais trop peu pour le savoir. Contrairement à Quinn qui le connaissait très bien.

Finan finit par donné sa sentence et proposait une porte de sortie à Riley. Ainsi, j’avais conclu que je n’allais pas devoir utiliser mon flingue aujourd’hui car Quinn semblait enclin à sauver Riley plutôt que de la condamner à mort. Il lui proposait de quitter la ville en la faisant passer pour morte aux yeux de Ward. C’était probablement la meilleure des solutions. Une façon pour Riley de refaire sa vie…

Mais elle ne voulait pas de ça. Pourquoi ? A cause de moi. Elle m’aimait… Ça me mit mal à l’aise parce que je savais que je ne pouvais pas vivre ça avec elle. Pas comme ça, en tout cas. J’aimerais pouvoir lui dire de quitter la ville et que, une fois ma mission terminée, je viendrais la retrouver… Mais je ne pouvais pas et ça même si, c’est vrai, je m’y étais attaché aussi, à Riley.

Sans compter que sa proposition était alléchante pour l’agent du FBI que j’étais. Elle voulait faire tombé Fleming et je savais que le faire tomber reviendrait à faire tomber tout le reste comme un château de cartes. Alors, je validai son plan en mettant en avant le fait que ça nous débarrasserait de Ward Fleming.

Mais Finan n’était pas dupe… Et il m’insulta presque clamant qu’il me croyait plus intelligent que ça. Mes lèvres se pincèrent et je fronçai les sourcils devant son insulte.

Et il commença à démonté méthodiquement la proposition de Riley. Il commença par torpillé le programme de protection de témoins… Ce n’était pas parfait comme programme mais c’était tout de même efficace. Il ne fallait pas non plus les prendre pour des vieilles passoires… Ensuite, il s’empressa de dire que balancer Fleming reviendra à lui faire balancer les Los Diablos… Ouais… Quinn avait beau faire croire qu’il allait quitté le gang, il me semblait encore y tenir beaucoup. Bien que je comprenais qu’il ne veuille en aucun cas finir en taule.

Mais ce qui me fit faire la moue c’est que la police de Los Angeles semblait au courant qu’El Lider était Ward Fleming mais que rien n’avait été fait. Probablement par manque de preuves.

Je soupirai…

-Ouais… J’avais pas pensé à tout ça…

Si mais je n’avais pas voulu le dire pour essayer que Quinn accepte la proposition de Riley…

Finalement, l’Irlandais proposa trois solutions à la fille… La première était sa proposition initiale, le seconde était le proposition initiale mais sans la contrainte de quitter la ville et avec celle d’être en danger si jamais un New Soldados la repérait… Quant à la dernière, elle me fit sourciller… Quinn voulait utilisé l’avantage qu’était devenu Riley dans son jeu pour le retourner contre Ward Fleming. C’était malin… Mais même Quinn lui-même n’aimait pas jouer à ce jeu. Il semblait réellement avoir envie que la fille s’en sorte. Il mis en avant le danger.

La proposition étonna Riley… Et je me permis d’intervenir.

-Elle a beaucoup de chance de le rater ! En plus, je doute que Fleming soit si peu entouré.

Il avait tous ses New Soldados. Bref, l’idée était trop complexe mais Quinn sortit une autre solution.

Le guet-apens… Plus complexe à mettre en place mais avec une probabilité de bons résultats plus grande.

J’allais dire à Riley d’accepter la proposition de base mais elle choisi la toute dernière. Je fermai les yeux les rouvrant tout de suite en soupirant alors que Riley demandait du temps mais était certaine d’y arriver.

-Riley… Et si il ne se fait pas prendre et qu’il sent le piège ? Tu risques de mourir… Si tu quittes la ville, tu pourras repartir à zéro… Avoir une nouvelle vie.

Et peut-être retomber dans ses travers dans sa nouvelle vie… Ce n’était pas à exclure… C’était ça le plus triste.

Je vins m’asseoir à ses côtés mettant ma main sur la sienne.

-Faut que tu sois sûr de ton choix…

@ Billy Lighter

Riley avait cru les balivernes de Ward. Elle était tombée amoureuse de lui et, maitenant, elle se prenait un sale revers dans la gueule. Je pouvais comprendre qu’elle ne devait absolument pas se sentir bien pour l’instant et j’en étais désolé. Elle conclu qu’elle n’aurait certainement jamais pu vivre une relation saine avec Ward et conclu que Sky devait être tout aussi cinglée que lui.

Non…

Si…

Un peu des deux… Et à Keenan de répliqué que, peut-être, Sky n’avait aucune idée de l’homme qu’était son mari. Je soupirai.

-Sa femme sait qui il est… C’était une fille fragile et gentille… Mais Ward l’a transformée. Maintenant, elle ne jure que par lui. Comme si il lui avait lavé le cerveau.

Et ça me désolait… Mais je ne pouvais plus rien faire pour Sky. Par contre, Riley, elle, avait pris la décision de me dire la vérité et ce n’était pas à mon programme de l’éliminer pour s’être faite avoir. Non. Je lui proposai plutôt une porte de sortie qu’elle se refusa de prendre. Elle ne voulait pas quitter Keenan et préférait largement balancer Fleming à la police pour qu’on s’en débarrasse une bonne fois pour toute.

Mais ce plan avait tellement de failles que quand Keenan l’approuva je ne pus faire autrement que de remettre en cause ce que je pensais de lui. Il m’avait parut malin jusqu’ici… Mais là, je devais avouer qu’il allait un peu vite pour valider le plan de Riley.

Un plan que je démolis faisant fondre tous les espoirs de Riley… Et ceux de Keenan, on dirait bien, aussi.

Mais ça ne m’empêcha pas d’essayer de trouver d’autres solutions à Riley. J’en sortis trois… La meilleure, une totalement inconsciente et un plan d’attaque… Au fond, je voulais qu’elle choisisse la première. C’était la meilleure option pour elle et peut-être l’unique scénario avec une fin plutôt heureuse. La seconde, ferait qu’elle vivrait, certes avec Keenan, mais constamment dans la peur d’être repérée… Quant à la troisième, c’est à moi qu’elle ne plaisait pas parce que je n’aimais pas l’idée d’utiliser Riley pour éliminer Fleming… Sans compter que c’était extrêmement délicat et dangereux.

Et cette proposition surpris Riley… Quant à Keenan, il lança qu’elle avait beaucoup de chance de rater Ward. J’en étais conscient… J’hochai de la tête.

-Je sais… C’est dangereux, c’est ce que je dis. Les chances que tu arrives à le tuer et t’en sortir vivante tout à la fois sont faibles mais pas nulle. C’est pour ça que je n’aime pas ce plan.

Il y avait aussi l’idée d’emmener Fleming dans un traquenard. Mais ça restait un plan très compliqué pour la jeune femme. Mais elle se décida tout de même à choisir ça pour mon plus grand désespoir… J’aurais vraiment voulu qu’elle choisisse la fuite. Mais elle n’en voulait pas et je ne pouvais pas la forcer…

C’était son destin…

Elle me demanda de lui laisser du temps… Je me doutais bien que ça ne se ferait pas en dix minutes. Il faudra qu’elle fasse baisser la vigilance de Ward et, pour être honnête, ça n’allait pas être simple. Mais elle se disait capable de le faire…

Je soupirai alors que Keenan, lui, essayait de raisonner sa petite-amie. Il y tenait, ça se voyait et quand il alla s’installer près d’elle, je vis qu’il avait son flingue, prêt à l’emploi, à l’arrière de son jeans… Je me doutais qu’il n’avait pas dormi avec et qu’il avait dû le placer là une fois levé ou… Juste avant que je n’entre…

Mais je ne dis rien là-dessus alors qu’il voulait être sûr que Riley était certaine de son choix…

-Ce n’est pas le choix le plus facile. Pour être honnête, j’aurais voulu que tu choisisses de quitter la ville.

Ceci étant dit, j’ajoutai :

-Mais si tu es décidée, alors fait-le. Mais sois prudente… Ne te mets pas inutilement en danger. Et, s’il veut me tuer lui-même, ce dont je ne doute pas, alors, oui, ton plan de traquenard me semble bon… Mais ne le sous-estime pas… Il est intelligent… La seule chose qui pourrait lui faire défaut, c’est son excès de confiance…

Je marquai un pause avant de reprendre :

-Tu feras tes rapports d’avancement à Keenan… Et dit à Fleming que te frapper ne sers à rien. Que ça ne te fait pas avancer plus vite. Et si jamais ce plan tourne mal et que Fleming se rends compte de la situation, grimpes sur le toit d’un immeuble… Il ne t’y suivra jamais, crois-moi… Il a le vertige. Ça et son excès de confiance… Ce sont ses points faibles…

Ceci étant dit, je fixai toujours Riley.

-Et sache que si tu veux tout arrêté, la solution de quitter la ville sera toujours ouverte. Compris ?

Je voulais qu’elle confirme qu’elle avait tout compris et qu’elle était certaine de ce qu’elle voulait faire.

@ Billy Lighter

Passer pour la fille qui avait été manipulée par un beau parleur venait de m’éviter de me prendre une balle dans la tête. Si je n’avais pas été agonisante dans mon lit, j’aurais probablement rouspété en disant que j’avais toujours su dans quoi je m’embarquais et cela aurait probablement eu pour effet de perdre la belle compassion de Finan.

Plutôt que de me tuer, Finan voulait que je me fasse complètement oublier en quittant la ville ou en me cachant chez ma sœur. Je refusais ces options parce que premièrement, je me doutais que la patience de ma sœur et de son mari aurait sa limite et que par conséquent, je ne pourrais demeurait indéfiniment caché chez elle et ensuite, si je quittais la ville, cela voudrait dire que je ne pourrais plus revoir Keenan et ça, je ne pouvais m’y résoudre. Je m’accrochais trop fort à ce que nous avions, aussi insignifiant cela pouvait-il être, parce que c’était la première fois que je vivais une histoire comme ça.

Je proposais alors ma propre idée qui plaisait aussi à Keenan mais qui fut démonter point par point par Finan. Autrement dit, on ne pouvait pas me sauver moi parce que ça ferait perdre d’autres. Donc en gros, je ne valais rien qui vaille cette peine, c’est ce que je comprenais. C’était sur le coup de la déception que je pensais ça, parce que je voyais bien après tout ce qu’avait dit Finan que même si mon plan avait beaucoup de positif, il comportait quand même des lacunes et que probablement que ma parole ne vaudrait pas grand-chose devant un juge.

Malgré tout ça, je refusais de m’exiler, même si c’était la seule façon pour moi de rester en vie.
Finan cogita encore et reformula trois options et c’était la troisième qui m’interpella le mieux qu’elle semblait la plus irréalisable. J’allais tout de même tout tenter pour la réussir. Ça ne plaisait pas à Keenan s’objecta d’abord en disant que j’avais beaucoup de chance de le rater puis il s’installa auprès de moi pour me raisonner.

- J’ai rien ailleurs, pour moi Keenan. Il va m’arriver exactement la même chose. Je vais me prostituer et tomber sur un fou nuit après nuit et je finirai morte dans un caniveau. Des contes de fée, t’sais, il y en a eu qu’un et c’est pas parce que c’est ma sœur qui l’a vécu que ça veut dire que moi aussi je vais vivre ça. Ici, j’ai toi même si pour toi ça veut rien dire. Et si je dois crever, au moins je l’aurai vécu à fond mo n truc à moi. Tu comprends ?

Si je ne pouvais pas tuer moi-même Ward, je pouvais le trainer dans un guet-apens et Finan s’en chargerait. Ce serait un combat ultime entre eux puisque l’un comme l’autre voulait se débarrasser de son rival bien que Finan me donnait l’impression de vouloir plutôt le mettre en état hors de nuire et non pas forcément le tuer.

Finan aussi aurait souhaité que je choisisse la fuite, à croire que la lâcheté était plus héroïque que d’assumer son destin. Peut-être que je me trompais sur Keenan et Finan et que j’avais devant moi les deux plus grands couillons que la terre ait porté.

- Je ne fuirai pas.

Que ça leur plaise ou non.

J’aurais besoin de temps, d’abord pour guérir et me remettre sur pied, puis pour regagner la confiance d’El Lider jusqu’à ce qu’il accepte de me suivre dans ce qui serait peut-être son dernier arrêt. Finan me prodigua de bons conseils bien que superflus. Je savais maintenant exactement comme était Ward et que je ne pouvais aucunement le sous-estimer. J’allais prendre mon temps et avancer stratégiquement. Par contre, je notais mentalement que si je voulais fuir Ward, je devais grimper sur le toit d’un immeuble, que jamais il ne m’y suivrait.

- Je grimperai.

Je grimperai si cela s’avérait nécessaire.

J’étais fatiguée après tout ça et mon corps n’encaissait plus cette conversation qui avait été stressante et effrayante, même. Tout ce que je voulais, c’était de dormir, me faire oublier pendant un temps et espérer pouvoir guérir pour amorcer mon plan et en finir une bonne fois pour toute avec tout ça.

- Je ne quitterai pas la ville, ce n’est pas une option.

Je tendis les bras a Keenan ensuite pour qu'il m'aide à m'allonger dans le lit. Tous mes gestes étaient souffrant et lnt au possible. Après tout ça, j'allais certainement hyberner, comme un ours, le temps de récupérer et de réfléchir au meillur stratagème pour guider Ward là où j'avais besoin qu'il soit.

Et j’espérais que cette fois, c’était bien compris d’eux deux.

@ Billy Lighter

Les choix de Quinn n’étaient pas forcément avantageux pour Riley. Dans chaque scénario, il y aura sa part de peine et ses danger. Si quitter la ville était sans doute la meilleur solution, Riley s’y refusait catégoriquement. Pourtant, j’aurais voulu qu’elle choisisse ça. C’était mieux pour elle. C’était mieux pour moi. Parce que notre amour était, hélas, impossible et je m’en voulais de ne pas avoir fait en sorte de ne pas en arriver là.

Mais on en était là… Riley m’aimait et j’avais bien du mal à jouer le mec qui s’en fout. Parce que je ne m’en foutais pas.

Mais quand Quinn proposa d’envoyer Riley tuer Fleming, je mis en avant que c’était une idée de cinglé. Je ne l’ai pas dit comme ça mais je n’en pensais pas moins et l’Irlandais ne niais pas que c’était extrêmement dangereux. Il disait ne pas aimé ce plan mais le fait était qu’il l’avait quand même dit tout haut alors, je ne pus m’empêcher de dire :

-Et c’est moi qu’on croit plus stupide que prévu…

Mais Riley fit son choix et elle choisi le guet-apens. Je me mis alors à ses côtés non sans dire que ce n’était sans doute pas la bonne solution. Même Finan plaidait pour qu’elle prenne son plan initial.

Mais elle n’en démordait pas… Elle disait n’avoir rien ailleurs. Je le savais… Mais elle pouvait construire quelque chose. Sauf qu’elle se connaissait bien. Elle savait qu’elle allait retomber dans ses travers. Elle ne croyait pas pouvoir vivre un conte de fée similaire à celui de sa sœur… Elle se croyait maudite, en quelque sorte et quand je voyais comment les choses allaient, je ne pouvais pas vraiment contredire son état d’esprit.

Mais ce qui me fit un peu mal c’est qu’elle semblait, quasi consciemment, prendre conscience que si elle m’aimait, ce n’était pas mon cas.

En fait, c’était bien plus compliqué que ça.

Je dégluti… Avant d’hocher de la tête. Je comprenais ce qu’elle me disait. Je comprenais et c’était assez triste.

-Je comprends… Tant que tu resteras avec moi, ici, je te protégerais… Tu pourras compter sur moi.

Ça, je pouvais le promettre. Je pouvais faire en sorte de la protéger. Je pouvais le faire malgré le rôle que je jouais.

-Et qui sait… Un jour, peut-être, tu l’auras ton conte de fée. Ce n’est pas une marqué déposée par Bailey North.

Pas avec moi… Sauf si ma mission se termine et que, une fois terminée, je puisse proposer à Riley ce que je ne peux lui proposer ici. C’était une question de mois… Ou d’année… Mais les missions d’infiltration ne sont pas éternelle. Bien que ce n’est pas sûr qu’elle veille encore de moi, une fois la vérité dite.

Elle déclara alors à Quinn qu’elle ne fuira pas…

Et Quinn y alla de ses conseils. Il voulait que Riley soit prudente avant de donner quelques « points faibles » de Ward. Il était sûr de lui et avait le vertige. C’était maigre. Mais il fallait le voir comme un être humain. Et comme tout être humain, Ward fait des erreurs. Il n’est pas invincible, ni immortel…

Il ajouta aussi que si Riley voulait tout arrêté le plan numéro un était toujours valable. Mais Riley s’y refusa encore une fois. Elle tendit alors ses bras laissant Quinn laisser ses dernières indications. Je la pris pour l’aider à s’allonger tout en restant à ses côtés espérant que la suite de toute cette histoire trouve une fin heureuse : celle où Riley reste en vie.

@ Billy Lighter

Mon plan d’envoyer Riley tué Fleming était dangereux. Je ne le niais pas du tout. Je ne l’aimais pas… Et ça me valu une remarque de la part de Keenan qui s’empressa de me renvoyé mon insulte de tout à l’heure. C’était sans doute de bonne guerre… N’empêche que je répliquai tout de même :

-Je ne fais que donner les options possibles. Puisque l’option où Riley s’en sort automatiquement n’est pas de son goût.

Et, pour cause, elle choisi l’une des options les plus complexe. Celle où elle emmenait tout droit Fleming dans un piège. C’était sans doute plus simple que de le tuer elle-même mais ça restait complexe et dangereux. Au point que Keenan essaya de l’en dissuader… Mais Riley ne voulait pas quitter la ville… Elle se disait que, de toute façon, ailleurs, elle allait retomber dans le même schéma… Je savais à quel point changer de trajectoire de vie était difficile et ça même si on est bien entouré. Alors quand on a presque rien comme Riley, ça devait être encore pire.

Riley disait ne pas croire au conte de fée. En fait, si… Mais elle ne pensait pas qu’un conte de fée l’attendait uniquement parce que sa sœur en avait eu un. Je l’écoutai dire qu’elle voulait vivre son truc à elle. Et ce truc était ici, avec Keenan.

Un Keenan qui affirma qu’il allait protéger Riley… Mais il espérait qu’elle vive, tout de même, un jour, son conte de fée.

Je ne dis rien. C’était un truc entre eux. C’était leur vie. Je ne pouvais pas choisir pour eux. Tout ce que je pouvais faire, c’était de donner à Riley un maximum d’informations pour ne pas se faire avoir par Fleming ou pour le fuir au cas où. Elle nota les informations dans sa tête avant de confirmer que fuir la ville n’était pas un option quand je lui dis qu’elle pourra choisir ce plan-là à tout moment.

-Bien… Tu ne manques pas du tout de cran.

Et j’espérais que ça n’allait pas lui être fatale. Parce que, pour être honnête, s’il arrive quelque chose à Riley, j’allais culpabiliser. Ça sera inévitable…

Riley semblait crevée et il était tant pour moi d’aller voir Alonso…

-Reposes-toi, en attendant… Je t’envoie Carlotta. C’est un médecin. Elle s’occupera de tes blessures.

Je m’avançai, ensuite, vers la porte.

-Bonne chance… Je suis là au besoin…

Et je partis sachant très bien que j’avais encore du pain sur la planche.

@ Billy Lighter