Après la victoire de Grant je m’étais dirigé vers les vestiaires pour me changer. Le dernier combat avait été intense et ça avait complètement paniqué Tiff que Guillermo puisse s’adonner à la boxe. Je savais qu’elle ne l’en empêcherait pas mais je savais aussi qu’elle n’allait pas arriver à ne pas angoisser si Guillermo devait être blessé.

Bref, j’étais parti de chez moi avec un Tiff convaincue et un Guillermo dubitatif et, maintenant, j’avais une Tiff plus que dubitative et un Guillermo plus que convaincu. C’était l’histoire de ma vie, ça…

Je m’étais changé en silence malgré qu’un autre boxeur était là. Il avait l’air sérieusement concentré si bien que je n’avais pas voulu le dérange. Je ne l’avais jamais vu, ce type… Mais il faut dire que Vern faisait la pub de ce tournoi légal et que ça attirait des gens à la vie plutôt tranquille contrairement à ceux qui venaient le samedi soir dont le vie était plus… Diverse… Le samedi, on retrouvait Amon mais aussi des Los Diablos, moi, certainement des New Soldados, des mafieux, des psychopathes et autres racailles… De temps en temps l’un ou l’autre gamin encore étudiant venait essayer mais ils ne restaient jamais très longtemps.

J’avais bandé mes mains et j’étais sorti non sans souhaiter « bonne chance » à l’autre type. En sortant du vestiaire, je croisai Amon qui allait certainement se changer avant le début du tournoi. J’esquissai un sourire.

-Amuses-toi bien, Amon ! En espérant que tu sois aussi fort que ton petit protégé.

Sur ce, je paris m’échauffer un peu le temps que le public rechargeait en bière et que Vern ne prépare tout pour la suite. Il s’approcha, à un moment, de moi, l’air plus que satisfait certainement parce que son tournoi junior n’avait pas manqué de surprises.

-Tu seras le premier à combattre Quinn.

Il me dit ça alors que je m’étais arrêté de m’échauffer pour boire un coup d’eau. J’esquissai un sourire.

-Et je dois craindre mon adversaire?

Vern éclata de rire avant de s’arrêter de me sourire.

-Ton adversaire est un père de famille qui vient s’entrainer les dimanche après-midi ici même… C’est un prof, je crois… Quelque chose comme ça. Je crois que c’est lui qui va blêmir devant toi, Quinn…

Je rigolai devant la grande confiance que Vern avait en moi. Malgré toi, j’allais être prudent. Je ne connaissais pas ce fameux père de famille mais le fait qu’il soit prof ne voulait pas dire qu’il ne savait pas boxer.

-Faut pas se fier aux apparences, Vern… Sinon, tu penses que qui va gagner le tournoi?

Il me fit et afficha un petit sourire en coin.

-Aucune idée. Celui pour qui Jimmy Reed pariera… Il a vu juste avec Custer Fleming.

Je ricanai… Un ricanement jaune. Mais je ne dis rien sur les facultés qu’avaient Jimmy Reed à parier sur le bon cheval.

-Avoue que tu veux qu’Amon gagne.

Vern rigola avant de me sourire et de taper gentiment sur mon épaule.

-Je veux surtout que vous me fassiez du spectacle. Pour ça, il faudra faire mieux que le petit Fleming et il a mit la barre haute. Alors ne me décevez pas.

Et il me planta là après m’avoir dit de rejoindre le ring parce que le tournoi allait commencer. Je rejoignis, donc, le ring non sans passer près de Tiff qui discutait avec Guillermo. Je l’embrassai furtivement avant de lui souffler que tout irait bien.

Puis on annonça le combat :

-Le premier combat du tournoi opposera Harold Wilson à l’éborgneur de l’Eastside, Finan Quinn !

Je roulai des yeux… Vern… Sérieusement ? Je fis la moue et grimpai sur le ring pour faire face au type qui n’avait pas dit un mot dans les vestiaire. Il était légèrement plus grand que moi mais plus fin aussi… Il était concentré quand la cloche sonna.

Et ce fut… Rapide. Trop peut-être ? Quoi qu’il en soit, Harold avait cherché à me frapper en plein figure mais j’avais esquiver en usant de ma vitesse. Il s’était surpris tout seul et j’avais frappé dans son foie… Ok, j’avais frappé fort… Trop peut-être ? Qui quoi en soit, il se plia en deux et je profitai de ça pour le frapper en plein figure… Assez pour qu’il tombe et n’arrive pas à se relever avant la fin du décompte.

J’avais gagné et j’avais, donc, pu lever le bras et rejoindre Tiff et Guillermo…

-Tu vois… C’était du gâteau…

Vern voulait du spectacle et j’avais expédié le combat mais je savais qu’il attendait le moment ou je serais face à Amon. Il avait fait en sorte qu’on soit tous les deux à l’opposé du tableau.

Les combats s’enchainèrent avec des adversaires plus ou moins fort… Beaucoup moins qu’Amon qui gagna, lui aussi, son combat et passa lui aussi le tour.

Ce fut à nouveau à moi et j’étais, cette fois, face à un type nettement plus puissant que mon premier adversaire. Sauf qu’il avait morflé au tour précédent ce qui faisait que j’étais plus frais que lui. Dommage… Dommage parce que ce gamin n’était pas si mauvais.

Mais il était trop lent… Je réussis à esquiver tous ses coups de massue ce qui le fatiguait… Sa résistance à mes coups était quand même assez impressionnante mais il finit par céder au second round.

J’étais en finale ! Et j’avais comme l’impression qu’Amon allait m’y rejoindre.

Je retournai à ma place embrassant Tiff.

-Amon va certainement gagner… Mais il parait qu’il faut demander à Jimmy Reed pour savoir qui est le gagnant. Apparemment Vern pense que c’est le meilleur parieur du coin… Il a parié sur Grant et a dû empoché le pactole…

Je dis ça sur un ton ironique tant Jimmy Reed, ces derniers temps, me tapait sur les nerfs.

Je me tournai alors vers le ring où Amon commença sa demi-finale.

@ Billy Lighter

Grant avait gagné ! Il avait nettement mérité sa victoire, même s’il avait gagné sur une totale perte de contrôle contre le grand et fort Nino. N’empêche que ça avait fait le spectacle et que Grant s’était attiré la sympathie du public.

Une fois Grant partit, après avoir reçu toute mes félicitations et celles de son tuteur, dans les vestiaires prévus pour les enfants où je décidai de ne pas le suivre pour le laisser décompresser car il était encore haut dans les tours, ce fut Finan Quinn que je vis se diriger vers les vestiaires pour adultes.

Je trouvais dommage qu’il n’y ait pas de femme qui participe malgré qu’elles étaient les bienvenues à ce tournoi qui ressemblait plus à un tournoi de gala qu’autre chose. Rien à voir avec les véritables combats qui se faisaient en générale le samedi soir.

Enfin bref, le fait qu’il n’y ait pas de femme faisait un ennui logistique en moins pour Vern qui aurait du leur trouver un coin pour se changer.

Et en parlant de ça, en me retournant vers le public, j’aperçu Collins. Je lui souris et lui fit signe. Elle avait l’air accompagnée et semblait apprécier le spectacle. Mais ça m’étonnait qu’elle ne participe pas… Elle aurait pu reclaper la gueule à tous les Jimmy Reed du public en montrant ses talents.

Bref, quand Quinn monta sur le ring pour son premier combat, j’allai me préparer… Et ça alla très vite, car j’entendis le public hurler le nom de Finan alors que j’étais encore en train de bander mes poings. Bah… j’avais le temps, les gens allaient aller se refaire une petite bière ou autre et commenter ce qu’ils venaient de voir.

Une fois prêt, je me fis accoster par Vern à la sortie des vestiaires…

-Fait gaffe, Amon… Reed a parié sur Quinn. Et il a éborgné un type dans l’Eastside…

Je souris.

-Je sais, Vern… Si tu sais ça, c’est parce que je l’ai écrit.

Il rigola…

-N’empêche que Reed n’a pas encore parié sur votre combat. Il ne sait plus sur qui parier !

Je le laissai derrière et montai sur le ring sous les acclamations du public.

Autre « problème » de ces tournois de « gala », c’était que les adversaires en face étaient vraiment des amateurs. Et il n’y avait aucune fierté à affronter des banquiers, des pères de famille, des bureaucrates ou autres qui se croyaient boxeurs parce qu’ils venaient ici occasionnellement.

Je gagnai donc facilement, beaucoup trop facilement, contre mes deux premiers adversaires… Un peu comme Quinn dont je pus voir le deuxième combat.

Bref, il y avait peu de spectacle…

Jusqu’à maintenant. Car désormais, mon prochain adversaire était Finan Quinn… Et il ne venait pas s’entraîner qu’une fois le dimanche. Il le faisait intensivement, sans compter qu’avant de se caser, il jouait des poings dans l’Eastside.

L’éborgneur de l’Eastside.

-Voici la finale, les amis ! Et cette fois, si vous trouvez que jusqu’ici, les petits vous ont donné plus de spectacle que les grands, vous ne serez pas déçus ! Car voici, pour finir en beauté : Finan Quinn, l’éborgneur de l’Eastside contre Amon Sørensen, le Danois à la plume d’acier et à la droite mortelle !

Je mis mon protège dents et me mis à danser autour de Finan dès que la cloche sonna le début du round.

-Je ne vais pas traiter ta mère… ta mère est une sainte, Finan… Et tu as une très belle famille maintenant.

Je jouais la carte inverse de Nino… Je n’allais pas provoquer Quinn… J’allais le transformer en gros nounours puis le cribler de coup de poings.

@ Billy Lighter

J’étais revenu près de Maman Tiff et Finan après la victoire de Grant. Mais Finan resta pas longtemps parce qu’il devait aller se changer pour ses combats. Je déclarai que j’allais protéger Maman Tiff et je souris quand elle dit qu’elle ne risquait rien avec moi.

Quand Finan fut parti, mon sourire s’en alla parce que je me demandais si Finan allait tenir pour moi quand j’allais commencer la boxe. Il semblait beaucoup aimer Grant alors que Grant, c’est un connard. A l’école, il est méchant avec tout le monde. Il y a que Sofia qui l’aime bien et je comprends pas pourquoi. Sûrement parce que Sofia est gentille avec tout le monde. Enfin… Sauf quand on l’ennuie. Mais Tiff était sûre que Finan allait tenir pour moi. J’affichai un léger sourire. Si Maman Tiff le disait, je la croyais.

-J’espère…

Elle caressa mes cheveux et je souris un peu plus. J’aimais bien quand Maman Tiff faisait ça. Et je finis par poser la tête sur son ventre, là où dormait mon petit frère. J’ai toujours voulu avoir un petit frère. Avant j’avais Jesse qui était comme mon petit frère mais, maintenant, j’allais avoir un vrai petit frère. Je me disais que, au moins, lui, j’étais sûr qu’il allait tenir pour moi et Maman Tiff confirma. Elle disait que mon frère allait dire que j’étais le meilleur.

-Oui. Il dira ça. Et moi, je dirais que c’est le meilleur aussi.

Je me redressai alors que Maman disait qu’on allait devoir encourager Finan. J’avais du mal à le voir comme mon père sûrement parce que je le connaissais avant et que c’était pas mon père. Avant, ce que j’avais le plus proche d’un père, c’était Ward.

Mais Ward, c’est le père de Grant. Alors, je dois m’en trouver un autre alors ça sera Finan.

Je rigolai quand Maman Tiff disait que Finan aimera pas qu’on l’appelle Nounours.

-Moi je dirais qu’on doit dire ça quand même. Il aimera pas ça et ça rendra les choses plus difficile. Je crois qu’il doit avoir une difficulté en plus parce que, moi, je crois qu’il est trop sûr de lui.

Je ricanai intérieurement. Gros Nounours, ça lui allait bien. Je rigolai chaque fois que Maman Tiff l’appelait comme ça.

Finan tarda pas à revenir des vestiaires. Il s’échauffa et je le regardais de lui. Mais, après un moment, je me reposai ma tête sur les cuisses de Tiff. J’aimais bien rester près d’elle comme ça pour qu’elle joue dans mes cheveux.

Puis, Finan revint près de nous pour embrasser Tiff avant qu’on annonce son combat. Je rigolai quand le speaker appela Finan l’éborgneur de l’Eastside.

-Il aime pas ça. Il va pas aimer. Moi, je trouve ça cool comme surnom. Je comprends pas pourquoi il aime pas.

On eut même pas le temps d’encourager Finan qu’il avait déjà gagné. Je levai un sourcil et il nous rejoignis.

Il se venta que c’était facile.

-Tu te ventes trop, Nounours.

Je dis ça avec un sourire en coin. D’autres combats eus lieu mais c’était assez ennuyeux alors je baillais souvent. Puis, Finan retourna sur le ring pour un autre combat où l’autre arriva même pas à la frapper. C’était un peu plus long mais Finan gagna.

Il revint vers nous et embrassa encore Maman Tiff. Il va faire ça à chaque combat. Je grimaçai. Les adultes ils devraient arrêter de s’embrasser tout le temps. C’est dégueulasse !

Finan disait qu’Amon allait gagné. Il parlait à Maman Tiff. Amon c’est l’entraineur de Grant. C’est ce que j’ai compris. Il parla aussi de Jimmy Reed. Je fis la moue.

-Moi, je voulais parié aussi tantôt mais Vern voulait pas. Il dit que les enfants peuvent pas. Je comprends pas… Tant que j’ai de l’argent, je peux, non ?

Je fixai Tiff et Finan avec un regard déçu avant qu’Amon ne monte sur le ring et ne gagne facilement. C’était vraiment naze comme tournoi.

Puis, ce fut la finale et Finan se leva à nouveau pour faire face à Amon. Apparemment, ça allait être intéressant alors, je me levai et criai :

-ALLEZ NOUNOURS TU VAS GAGNER ! TU ES LE MEILLEUR !

Je me rassis en rigolant parce que ça m’avait fait rire. Je fixai Tiff.

-Oh, Maman… Tu peux parier sur Finan pour moi ? Je peux pas, moi et j’aimerais un peu d’argent.

Pas sûr qu’elle voudra bien, Maman Tiff.

@ Billy Lighter

Jimmy Reed était parti de mon vestiaire. On s’était serré la main pour faire le deal. Puis, j’étais resté un peu assis à réfléchir. Jimmy avait dit que j’avais de la chance de pas vivre avec mon père mais j’étais pas si sûr. Si je vivais avec mon père, je vivrais avec Sky et j’avais envie de ça. Moi, je pourrais bien vivre avec mon père. Je vivais bien avec Jordan… Moi, je crois pas que c’est si difficile.

J’avais appris aussi que mon père avait un entrepôt. Moi, j’allais le trouver et j’avais dit à Jimmy que je lui dirais où c’est quand je l’aurais. Il voulait que je mette le feu… Mais moi, peut-être que je vais faire autrement. Moi, j’ai plein d’idées.

Il m’avait aussi parlé de Sky. Il disait qu’il l’avait sauvé. Moi, je l’avais pas cru mais il avait donné le meilleur chirurgien à Sky. Enfin, c’est ce qu’il disait. Mais moi, je fais pas encore bien confiance à Jimmy Reed.

Moi, je devais être prudent.

Même si j’avais accepté son job parce que ça me donnera de l’argent et ça avait l’air bien. Puis, moi, je crois qu’un jour, avec tout l’argent, j’aurais plus besoin d’aller à l’école. Jordan comprendra. Moi, je lui ferais comprendre.

Je finis par arrêter de réfléchir pour me changer. J’avais toujours mon bandage sur la tête mais je voulais pas toucher. Je mis ma statuette et mon argent dans mon sac avant de bien le fermer et de sortir du vestiaire.

Quand je sortis, j’entendis qu’on annonçait le premier combat des adultes. C’était Finan qui allait être le premier. Le speaker l’appelait l’éborgneur de l’Eastside… Moi, je crois que j’avais lu ça quelque part… Que Finan avait cassé l’œil d’un homme. Moi, j’aurais voulu voir ça.

Je vins me rasseoir à côté de Jordan et mis mon sac à mes pieds. Je ne dis rien. J’étais concentré sur le combat qui dira pas longtemps parce que Finan gagna tout de suite.

Et je ne dis rien du tout jusqu’à-ce qu’Amon monte sur le ring après quelques combats assez nul. Je souris.

-Amon va gagner. Les autres sont des loosers.

Et Amon gagna… J’esquissai un sourire en coin. Je voulais qu’il les batte tous. Finan remonta sur le ring et gagna sa demi-finale aussi sans prendre un coup. Il était fort aussi. Mais pas autant qu’Amon. Je voulais qu’Amon gagne.

Et Amon gagna encore facilement sa demi-finale aussi. Ça voulait dire que la finale allait opposer Finan à Amon. J’avais toujours pas beaucoup parlé et j’entendis le speaker dire que ça sera intéressant.

-Moi, je crois qu’Amon va gagner. Il est fort. Finan est rapide et frappe fort aussi mais Amon DOIT gagner.

Je serrai les poings. Je voulais qu’il gagne. Et j’entendis Guillermo crier des encouragement à Finan. Je fronçai les sourcils regardant vers Guillermo. Je l’aime pas, ce type !

Je remis mon regard sur le ring où le combat allait commencé et je lançai, comme ça, à Jordan :

-Moi, après l’école, je vais aller travailler chez Jimmy Reed. Il m’a proposé de venir faire la surveillance chez lui. Moi, j’ai dit « oui ». Je ferais ça dès lundi. C’est pour réparer ce que j’ai fait. Moi, je pense que je dois réparer en travaillant.

Et, surtout, gagner de l’argent. Je m’en fichais de réparer en fait.

Je quittai légèrement le ring du regard pour le poser sur Jordan :

-Moi, si je fais ça, est-ce que je pourrais revoir Sky un jour ?

Oui. Je voulais ça. Et je dis ça en montrant à Jordan que j’avais compris et que j’étais triste de la punition. Je pris, d’ailleurs, un air triste pour aider.

@ Billy Lighter

Grant, après sa victoire bien méritée, était allé se changer et je m’étais rassis dans les gradins à la même place qu’avant pour qu’il puisse facilement me retrouver. Il revint après un temps qui me sembla un peu long mais pas assez pour qu’il manque le début du tournoi adulte.

-Ça va ? Tout s’est bien passé ?

Mais il ne me répondit qu’un « oui » de la tête, concentré qu’il était déjà sur les combats qui se déroulaient sur le ring. Le niveau était meilleurs chez les enfants me semblait-il… Bien que deux boxeurs ressortaient nettement du lot, mes deux favoris : Amon et Finan.

Les combats s’enchaînèrent vite et la finale arriva enfin, opposant Finan à Amon. Je ne savais pas pour qui tenir, mais Grant, lui, le savait. Il tenait bien évidemment avec son entraîneur et mentor… Je trouvais ça bien, cette relation qu’Amon avait su établir avec le petit… Mais je ne comprenais toujours pas pourquoi moi, je n’y arrivais pas.

Je souris à Grant.

-Ok, on tient pour Amon alors. C’est vrai qu’il est fort.

Grant était tellement stressé qu’il serrait les dents et les poings. Je posai ma main sur l’un de ses petits poings et lui parlai calmement.

-Calme… Calme… Je suis sûr qu’Amon va faire un très beau match.

Mais je ne m’attendis pas à ce qui suivit et le regardai avec des yeux ronds… Puis je regardai vers les places VIP où Reed jaugeait les combattants sur le ring.

-C’est Reed qui t’as proposé ça ?

Je frottai mon menton.

-Oh après tout pourquoi pas ? Travailler te forgera le caractère. Mais après l’école et après les devoirs et pas jusque trop tard ! 20 :30 max… J’en parlerai avec Jimmy Reed.

Puis il me demanda avec un air vraiment triste si, s’il réparait ses erreurs, il pourrait à nouveau voir Sky…

Je passai mon bras autour des épaules de Grant.

-Oh Grant… Tu sais, si tu ne vois plus Sky, c’est moins ta faute que la sienne… Mais on pourra recommencer à l’inviter à venir jouer avec toi tant que quelqu’un est là pour la surveiller.

Je soupirai…

-Je ne veux pas qu’elle te mette de drôle d’idées en tête… Tu sais, ton père est un criminel et elle, elle veut que tu vives avec lui… Je ne suis pas d’accord et je suis sûr que ta maman ne serait pas d’accord non plus.

@ Billy Lighter

Avec Jimmy, on avait parlé de nos progénitures. J.R. faisait ses dents ce qui avait tendance à le rendre ronchon alors que j’avais donné des nouvelles de nos quatre enfants. Sonne avait d’ailleurs mis en avant mes capacités de père avec Alan.

-Je trouve ça important de les stimuler intellectuellement.

Après quelques commentaires sur Amon dont Sonne en faisait la défense allant même jusqu’à presque avoir le dernier mot alors qu’elle parlait de l’intelligence du Danois, chose qui eut le don de m’agacer bien que je n’en montrait rien, ce fut sur la finale junior que mon regard s’était posé. Alors que Grant semblait avoir peut de chance, Jimmy paria quand même sur lui étant certain que le petit l’emportera… Mais je ne pus m’empêcher de tiquer sur le nom de famille de l’enfant et Jimmy Reed confirma que le petit était bien le petit-fils du Boucher de Los Angeles… Celui auquel j’avais rendu visite à Saint-Quentin et qui avait sans doute commandité l’incendie de notre villa. Je ne pus m’empêcher de déglutir en lâchant un :

-Seigneur…

Dans un souffle… Et si Sonne disait que les chiens ne faisaient pas des chats, moi, je restais sur le fait que Reed avait dit que le père de Grant n’avait rien à envier à Thomas Fleming… Déjà, je n’avais aucune idée que Reed connaissait si bien les Fleming… Ensuite, Sky ne m’avait absolument pas donné le même son de cloche. Pour elle, Edward Fleming avait beaucoup de mal, justement, à se défaire de la réputation de son père… Est-ce que Jimmy avait des préjugés ? Je ne le croyais pas assez bête pour ça…

Et mon regard croisa celui de Sonne… Si Jimmy disait vrai et Sky mentait alors, nous devront revoir sa position chez nous… Même si… Elle faisait très bien son travail mais je n’avais aucune envie d’avoir le moindre Fleming dangereux autour de ma famille !

Mais je ne dis rien alors que Grant s’en prenait plein la tronche jusqu’à-ce que le court du combat change. Reed s’était levé au moment du tournant du match et le petit se mit à marteler son adversaire. Mes yeux s’écarquillèrent devant tant de violence. Grant était petit mais il savait frapper et il le faisait sans ce dire que son adversaire ne pouvait jamais se relever s’il continuait.

Heureusement, Amon et le « père » de l’enfant intervinrent et l’autre enfant semblait aller bien alors Grant Custer Fleming fut déclaré vainqueur. Sonne, de son côté, clama que le gamin devrait être dans un centre pour jeune délinquant.

-Il y finira, c’est certain… Avec un pédigré pareil, il ne peut qu’y finir…

Jimmy, lui, empocha ses gains et pris congé. Je fis la moue parce que j’allais devoir me passer de ce beau paysage pendant quelques minutes. Des minutes où je n’avais que les paroles de Reed en tête. Celle sur Edward Fleming.

Mon mutisme allait certainement trahir ça alors, dès que j’eus terminé mon cigare, je souris à Sonne.

-Je vais nous rechercher des boissons.

Je me levai pour aller me rechercher un whisky et un champagne pour Sonne qui pourra profiter, j’imagine, de la vue d’Amon un moment. Elle ne faisait que ça depuis le début de toute façon.

Après ça, je m’informai des participants du tournoi adulte et mis mon argent sur Finan Quinn. J’avais dit que je pariais cinquante dollars sur lui pour chaque combat qu’il fera. Après tout, il avait été Los Diablos et avais éborgné un homme dans l’Eastside. J’avais espoir qu’il gagne. Puis, s’il pouvait démolir Amon, ça me fera sans doute un bien fou !

Je revins ensuite vers Sonne alors que Jimmy n’était toujours pas revenu. J’avais donné son champagne à Sonne.

-Est-ce que tu crois que je devrais parlé à Jimmy de Sky et Edward Fleming ? Il semble connaitre Edward et le son de cloche de Sky sur son mari est bien différent de celui de Jimmy… Peut-être que je devrais en savoir plus… Pas à ce tournoi, bien sûr, ce n’est pas l’endroit mais peut-être que je devrais lui en parler, qu’en pense-tu ?

Je voulais l’avis de Sonne sur la question parce que ça concernait nos enfants. Et s’il y avait bien un sujet sur lequel on était plutôt d’accord, c’était sur nos enfants.

J’avais écouté son avis avant que Jimmy Reed ne revienne. Je lui offris un sourire.

-Le tournoi va bientôt commencer… Tu paries sur qui ? Personnellement j’ai parié sur Quinn pour tous les combats qu’il fera. Après tout, c’est un délinquant à la base et il a éborgné un homme. Je pense qu’il peut même battre ce grand dadais d’Amon.

Encore une pique. Je ne peux pas m’en empêcher.

@ Billy Lighter

Axel trouvait ça important de stimuler l’intellect de ses enfants… Je souris.

-C’est vrai, c’est important. Quand il ne dort pas, J.R. assiste à presque toutes les rencontres qui se passent dans ma villa. Il doit apprendre à connaître qui est qui pour voguer à l’aise entouré des requins de la Jet Set.

Et après quelques piques entre le couple qui me firent sourire, comme quoi Axel savait parfaitement que sa femme avait comme amant le grand Danois Amon Sørensen, le combat final du tournoi junior commença.

Et je raflai la mise alors qu’Axel et Sonne juraient devant tant de violence. Ils étaient abasourdis d’apprendre que le petit Grant, qui ne resterait certainement pas petit longtemps, était de la famille du boucher de Los Angeles, ce même serial killer que Vanya Kournikova avait interviewé il y avait quelque temps, un article à faire froid dans le dos, et qu’il était le fils d’un homme que je pensais encore plus dangereux que le boucher.

Tous deux pensaient que Grant allaient finir dans une maison de redressement, avec tout ça.

Je fis la moue.

-Mmm tout dépend vers quel côté on fait pencher la balance. Bien entouré, bien tenu, Grant peut devenir un atout non négligeable.

Je souris.

-A défaut de pouvoir devenir quelqu’un de bien.

Je pris congé et laissai le couple, dont je savais qu’ils avaient engagé la femme de Fleming comme babysitter, méditer sur tout cela.

Moi, je parti faire pencher la balance… De mon côté.

Et je revins assez satisfait et délesté de 500$.

Je revins près des Moriarty, posai ma main sur l’épaule d’Axel en passant puis me rassis.

-Vern ! Champagne ! Je viens d’engager un nouvel employé.

Je regardai le couple.

-Vous le partagez avec moi ?

On trinqua pendant les premiers combats qui étaient vraiment sans intérêt. Chaque fois, j’avais parié alternativement sur Finan Quinn et Amon Sørensen… Et j’avais gagné peu, du coup, parce que tout le monde avait bien vu que c’étaient les meilleurs combattants.

Mais pour la finale, je tiquai. Allais-je tenter Amon ? Non… Non, ma loyauté en tant que chef de gang allait à Finan, même s’il était sur le départ.

-Après mûre réflexion, je vais parier sur Finan.

@ Billy Lighter

Abel et moi étions encore un jeune couple qui perdait totalement la notion du temps quand nous nous embrassions. C’est ce qui produisit alors que le tournois des juniors se déroulait tout juste devant nous. Le tout demeurait quand même chaste, nous n’étions pas encore à ce point où se triporter effrontément devant tout le monde était le cadet de nos soucis. Cependant, nous savions qu’une fois chez Abel, nous nos dernières barrières voleraient en éclat.

Puis le dernier combat fut annoncé et nous constations que le jeune fugueur qu’avait aidé Abel avant gagné sa place. Je n’étais pas si surprise. De ce que nous avions vu de lui, il avait du cœur et de la rage au ventre. La boxe était le meilleur médium pour l’aider à canaliser tout ça.

Abel était à fond dans le match tout comme moi. J’analysais le pugiliste qu’était le jeune Grant, sa technique n’était pas impeccable, il avait encore beaucoup à apprendre et à maîtriser mais on voyait qu’il avait été bien entrainé avant. Puis vînt un moment où il figea et que son adversaire sembla prendre le dessus. Je n’entendis pas ce qu’il venait de lui dire et je m’exclamais quand ensuite, Grant se mit à frapper comme un posséder et qu’il frappait encore alors qu’on sonna la fin du match, et qu’il ne s’arrêta pas même encore quand son père et Amon qui agissait à titre d’entraîneur vinrent sur le ring pour tenter de le maîtriser.

- Bah… non !? Avec tout ce bruit je n’ai pas entendu mais tu as peut-être lu sur les lèvres et ça t’as aidé à comprendre.

J’ouvris grands les yeux et la bouche quand Abel me fit la traduction de l’insulte suprême pour ne pas dire majeur qui avait été utilisée. C’était anti sportif et il allait s’en mordre les doigts en plus de devoir soigner un mal de tête olympien, le jeune.

- Il va apprendre à ses dépens que ça ne se fait pas que d’insulter une maman !

Il y eu après tout ce chaos, la remise du prix du tournois des junior à Grant le fugueur et nous avions droit à une petite interruption, le temps de mettre en place le tournois des seniors. J’avais hâte de voir qui irait sur le ring, si Amon allait se lancer, entre autres.

- Ça va être fou ! Bon, c’est mon tour d’aller chercher des bières !

J’embrassais Abel puis je me levais après m’être assurée avoir assez dans mes poches pour payer la tournée à mon petit ami. Ensuite, je me faufilais façon crabe, au travers de la foule jusqu’au bar et commandais nos verres. Ce ne fut pas facile et je ratais quasiment tout le combat de Finan Quinn. En fait je revinsse à temps pour le voir remporter et ensuite ce fut le tour d’Amon, un combat que je tenais absolument à voir.

- VAS-Y AMON !

J’encourageais joyeusement mon voisin. Il portait de solides coups et se faufila, tout comme ce fut le cas de Quinn, vers la finale. J’étais excitée, assise sur ma chaise, les coudes sur mes cuisses et mon menton dans mes mains dont les doigts pianotais sur mes joues. Je tournais la tête pour regarder Abel et je rigolais.

- Je sais que tu vas me répéter comme tout à l’heure mais à les voir se donner à fond comme ils le font, ça me fait regretter de ne pas m’être inscrite. L’adrénaline qui se dégage lors d’un combat est aussi intense que…

J’allais dire que c’était comparable à un orgasme mais le corps s’en remettait différemment, évidement.  Je m’approchais d’Abel et je lui murmurais à l’oreille que je connaissais un autre genre de combat, à faire sur matelas et pour lequel il n’était pas nécessaire de porter de gants de boxe.

- Je ne sais pas qui encourager pour la finale. Amon ? Finan ? Le choix est difficile. Les deux sont exceptionnels et ont leurs forces et leurs faiblesses. Ce sera un truc à être sur le bout de la chaise et à être en haleine jusqu’à a toute fin !

@ Billy Lighter

Je ne me lassais pas d’embrasser Collins… Elle avait les lèvres douces et personne n’aurait pu croire que derrière son visage d’ange se cachait une combattante hors pair… Loin d’être macho, j’étais fier de ça et ça ne me gênait pas qu’elle soit plus forte que moi… Elle savait défendre son protégé qui en avait bien besoin, mais je l’aurais mise devant une scène à monter, elle aurait sans doute déclaré forfait.

Ce que je veux dire, c’est qu’à chacun son truc, à chacun ses forces et ses faiblesses.

Mon cœur battait fort, et vite… J’avais hâte qu’on soit chez moi, pour qu’on puisse se découvrir un peu plus encore.

Puis, après ce baiser dont je ne savais pas combien de temps il avait duré, on se concentra sur la finale des juniors.

Et je captai en lisant sur les lèvres de l’adolescent qu’il venait de dépasser les limites de son adversaire et je répétai ça à Collins !

Elle, elle n’avait rien entendu.

Je souris.

-Oui, j’ai lu sur les lèvres du garçon… J’ai l’habitude quand Billy voit quelque chose qui ne va pas sur scène pendant un concert. Avec la musique, je ne peux pas l’entendre alors j’ai appris petit à petit à lire sur ses lèvres.

Et je rigolai quand Collins dit qu’il allait apprendre qu’on insultait pas une maman.

En effet ! On en eut pour notre argent ! Le petit Grant qui était en difficulté jusque-là trouva son deuxième souffle et mis son adversaire K.O.

-Il ne s’arrête pas…

J’étais bouche bée… Grant n’arrêtait pas et il fallut Amon et le flic pour le tirer vers l’arrière, pour qu’il arrête. Et quand on sut que Nino allait bien, ce fut un soulagement et on put applaudir le vainqueur.

-C’était mérité.

Puis Collins se porta volontaire pour aller rechercher des bières. Je lui souris et ne lâchai sa main que lorsqu’elle fut hors de portée après qu’elle m’eut embrassé encore une fois.

Quand elle revint, je la remerciai pour la bière et en bus une gorgée avant qu’elle ne se lève pour encourager Amon. Quand elle se rassit, ce fut pour réitérer qu’elle regrettait de ne pas s’être inscrite et que l’adrénaline était… elle se pencha vers moi pour me murmurer à l’oreille ce qu’elle pensait et je souris d’un sourire béat…

Je lui embrassai la joue, puis les lèvres… Puis lui murmurai à mon tour à l’oreille que j’avais hâte d’embrasser d’autres parties de son corps.

Mais encore une fois, maintenant que c’était la finale du tournoi adulte et qu’on avait vu ni le temps, ni les combat passer, on se reconcentra sur les combats.

Collins ne savait pas qui encourager.

Je secouai la tête.

-Je n’encouragerai pas Amon… Il est une véritable source de stress pour Billy Lighter. Sa plume fait beaucoup plus mal que ses poings… Alors je tiendrai avec Finan.

@ Billy Lighter

Le tournois des junior était terminé et je devais dire que je ne savais plus où me situer au travers tout ça. Je trouvais que la boxe demeurait un beau sport mais elle comportait son lot de barbarie et c’était cette partie là que je voulais éviter à Guillermo. Mon cœur de mère allait devoir se renforcir car je n’avais pas non plus l’intention d’interdire à Guillermo de pratique ce sport. Ce serait le privé d’une activité avec Finan et ces deux-là avaient bien besoin de se trouver quelque chose pour renforcir leur lien.

Finan m’avait embrassé avant d’aller se préparer au vestiaire mais avant qu’il ne nous quitte, je lui avais fait promettre de ne pas prendre de coups stupides et surtout de me revenir en un morceau.  Je restais avec Guillermo le temps qu’il se prépare. J’adorais jouer dans les cheveux de Guillermo, j’avais l’impression, quand il me laissait faire ça, qu’il avait trois ans.

Mon gros nounours revînt nous voir juste avant de monter sur le ring et je l’encourageais encore d’un langoureux baiser. Je fronçais des sourcils quant au micro, on le désigna comme l’éborgneur de l’Eastside. Ça allait lui rester toute sa vie ça et bien malgré lui. Guillermo trouvait ça cool comme surnom et il ne comprenait pas pourquoi Finan et moi par extension, n’aimions pas ça.

- Moi, je n’aime pas ça parce que ça me rappel notre toute première et très grosse querelle de couple. Je ne sais pas si c’est la même chose pour ton papa mais je suis certaine qu’il préférerait qu’on le surnom autrement que comme ça.

Le combat de Finan se déroula en un battement de paupière, littéralement. Si vous ne regardiez pas le ring à ce moment, il se pourrait fort bien que vous ayez rien vu. Mon gros nounours n’avait même pas eu le temps de suer et moi, j’étais heureuse de le retrouver en un seul morceau et aucune égratignure.

- Guillermo à raison, tu te vente trop nounours. Reste prudent et ne prend rien pour acquis sur le ring.

Je caressais son bras alors qu’Amon gagnait son premier combat. Finan retournait alors sur le ring et remporta son second combat. Il l’eu un rien moins facile mais il n’avait pratiquement pas eu le temps de suer, encore ! Je doutais que cela ne soit autant facile jusqu’à la fin. On s’embrassa encore puis Finan affirma que selon Vern, il fallait parier dans le même sens que Jimmy Reed car il avait du flair pour savoir sur qui il fallait miser et qu’il avait dit qu’Amon allait l’emporter.

- Pfffff Jimmy Reed va se tromper cette fois ! J’en suis certaine. Faut voir Vern pour miser ?

J’étirais le cou pour chercher le propriétaire de la salle de sport et je le repérais dans un coin. Guillermo avait voulu parier lui aussi mais Vern avait refusé en disant que les enfants ne pouvaient pas. L’homme avait un semblant de bon sens, alors !

- Parier c’est comme la loterie ou l’alcool. Tu dois être majeur pour avoir le droit.

J’embrassais Finan qui devait retourner pour une troisième fois sur le ring. J’avais le cœur qui battait fort mais je rigolais quand Guillermo hurla son appuie pour Finan qu’il appela nounours.

- Oh… Ouais ? Ouais ! Je vais aller miser sur Finan ! Mais garde tes sous, j’ai de l’argent sur moi et si on gagne, je te promets de partager ! Reste ici, je reviens vite !

Je ne voulais pas rater le combat alors je me levais et de fendis la foule rapidement jusqu’à trouver Vern et je lui demandais de placer ma mise sur Finan. J’ouvris sac et en fouillant pour y trouver mon portemonnaie, je touchais une enveloppe que m’avait remise mon père. Il faisait toujours ça pour que je puisse m’acheter ce que je voulais et, cette semaine, il m’avait remis cette enveloppe avec des billets dedans pour que je puisse commencer à acheter le nécessaire pour le bébé. Il devait y avoir plus de cinq cents dollars.

- Je mise… euh…

Les billets glissaient entre mes doigts et je ne savais plus trop à combien j’en étais et je finis par sortir la moitié de la pile et la remis à Vern qui calcula le montant.

- 420$ ? Sur l’Éborgneur de l’Eastside ?

- Oui ! Je mise 420 $ sur mon mari, Finan Quinn !

J’attendis que Vern eu enregistré ma mise et je retournais à ma place en espérant que Finan remporterait son combat. Je serais déçue d’avoir perdue autant d’argent mais le bébé n’en souffrirait pas. Finan et moi n’avions pas besoin de l’argent de mes parents pour subvenir aux besoins de notre fils à naître.

- J’ai misé beaucoup de sous… Si on gagne, ça risque d’être payant ! Mais si nous perdons, pas un mot à papa, ok ? Je le lui dirai moi-même quand il se sera remis de ses émotions, dis-je en rigolant.

@ Billy Lighter

Jimmy aimait que son fils, encore poupon, assiste à ses rencontres tenues à sa villa en prétextant que cela lui ferait apprendre très jeune qui fréquenter et comment reconnaitre les vautours. C’était une technique d’éducation comme une autre mais d’imaginer Reed faire sautiller son fils sur son genoux pendant une rencontre avec son banquier, par exemple, me fit sourire. Si Axel m’avait raconté ça dans l’intimité de notre demeure, j’aurais éclaté de rire.

Axel et moi avions nos opinions bien arrêtées concernant Amon. Je ne m’attendais pas à ce que mon mari louange mon amant de quelques façons que ce soit mais je ne me laissais pas faire pour autant. Je répliquais aux piques de mon mari, sans me gêner. De toute façon, c’était notre truc à Axel et moi d’argumenter dès que nos opinions étaient divergentes.

Sur le ring, le jeune Grant Custer-Fleming gagna son combat et Jimmy empocha son gain, de quoi le rendre un tout petit peu un peu plus riche rien de bien choquant. Non ce qu’il y avait de choquant ici c’était que des adultes encourageaient des enfants à déchainer fureur et violence pour garnir leur portefeuille. J’étais scandalisé par la cascade de poings de Grant sur son adversaire déjà au tapis et plus encore quand son père, tuteur ou gardien appelez-le comme vous le voulez, s’exclama avec fierté.

Axel et moi avions échangés un regard. Notre couple n’était pas parfait certes mais nous n’avions pas toujours besoin de mots pour nous comprendre et nous avions fort probablement tissé les mêmes liens rassemblant le boucher de Los Angeles, Grant Custer-Fleming et notre babaysitter, Sky. Nous allions devoir analyser tout ça, discuter à tête reposer et analyser toutes nos possibilités. Une chose était certaine, cela ne serait pas simple mais je n’étais pas prête à me passer d’elle et ça n’avait pas tout à voir avec Amon. Perdre notre babysitter ramènerait encore une fois sur le tapis la pertinence que je conserve mon travail.

Jimmy prit congé et Axel, son cigare terminé, proposa d’aller nous chercher à boire. Je restais donc seule à ruminer mes pensées tout en dévorant des yeux Amon. Si les choses ne se bousculaient pas, je devrais être en mesure de m’évader avec lui quelques heures la semaine prochaine et j’espérais qu’il allait pouvoir prendre un peu de temps de son côté. C’étaient les aléas malheureux de la vie d’adultère, devoir concilier les horaires.

Axel revînt et m’offrit mon verre de champagne. Je le pris et j’en bu une gorgée pendant qu’Axel me demandait s’il devait parler à Jimmy au sujet de Sky et de son mari. Je le regardais tout en considérant nos options. Elles étaient minces et je ne voyais pas beaucoup d’alternative.

- je crois qu’il serait sage que tu en discute avec Jimmy, oui. Invite-le à diner ou va le voir à son bureau car effectivement, ici n’est pas l’endroit ni le moment pour ce genre de conversation.

C’était la meilleure chose à faire. De mon côté, j’allais me renseigner auprès de Daniele sur ces centres pour enfants préscolaires qui demandaient des références à l’infinie et qui coutaient au minimum un rein. Il nous fallait un plan B et il était hors de question que ma belle-mère fasse partie de la solution.

- Évidement j’ai un partie prit pour Amon mais je ne m’attends à rien de très prestigieux de ce combat. Junior ou Senior je trouve ça d’une barbarie primitive sans nom.

En fait, j’espérais que gagnant ou perdant, Amon me laisse soigner son corps d’Apollon.

Jimmy revint et réclama une tournée de champagne parce qu’il disait qu’il venait d’engager un nouvel employé. Mon verre était plein mais j’acceptais de partager sa bouteille. J’aurais besoin de plusieurs verres pour endurer l’arrogance d’Axel si Amon devait perdre ce combat, surtout que Jimmy déclara avoir l’intention de miser sur Finan.

- Je ne connais pas les rudiments de la boxe, vous me permettez une question ? Est-ce possible qu’un combat se solde par un résultat nul ?

@ Billy Lighter

Tiff m’avait dit de rester prudent car je fanfaronnais un peu alors que mon premier combat c’était passé en quelques secondes seulement. Vern n’allait pas avoir beaucoup de spectacle. Je le savais d’avance. Mon premier adversaire était un amateur et ça s’était vu. Les autres ne valaient pas mieux vu comme Amon avait réussi à finir ça en quelques instants.

Et le reste fut simple jusqu’à la finale, tout du moins. Après ça, j’étais revenu vers Tiff pour dire qu’il fallait parier comme Jimmy Reed pour l’emporter. J’avais dit ça sur un ton un peu cynique tant le nom de Jimmy Reed me ramenait à notre dernière conversation. Tiff, elle, détestait le magnat de BSC depuis bien plus longtemps que ça… Je lui souris quand elle demanda s’il fallait voir Vern pour ça.

-Ouais. C’est le grand maitre des paris.

Et à Guillermo de ronchonner parce que Vern ne lui avait pas permis de parier. Je rigolai devant la déception du gamin. Vern a vraiment le goût pour les choses légales quand il en avait envie parce que, le samedi soir, la limite était plus mince avec lui. Tiff expliqua à Guillermo qu’il ne pouvait pas parié parce qu’il était mineur.

-Ça viendra, Guillermo. Plus que quelques années et tu pourras parier. En attendant, tu n’as qu’à apprendre comment bien parié pour pas finir fauché.

J’embrassai Tiff alors que la finale allait commencer. Je me préparai avant que Vern ne fasse son annonce qui, cette fois, me fit rigoler. Je grimpai sur le ring faisant face à Amon. Je savais que le combat allait être compliqué. Amon était fort et était plus grande que moi. Il avait, de ce fait, une plus longue détente ce qui était, indéniablement, un avantage. Je savais que je devrais compter sur ma vitesse et sur la puissance de mes coups et, surtout, éviter qu’il ne me touche trop souvent parce que je savais qu’il frappait fort aussi.

Je sautillai alors qu’Amon, lui, dansait autour de moi clamant qu’il n’allait pas faire l’erreur d’insulter ma mère comme l’avait fait le jeune Nino. Il disait que ma mère était une Sainte… Ouais… Je ricanai.

-Ma mère est probablement morte, Amon…

La provocation n’était pas toujours une mauvaise idée en boxe. Elle pouvait déstabiliser des gens. Mais je savais qu’Amon n’y était pas sensible contrairement à d’autres jeunes boxeur ou à Ward Fleming. Lui, c’est simple… Suffit de l’appeler Fleming pour qu’il dégoupille. Amon… Amon, je n’avais pas encore réussi à taper là où ça faisait mal. Il avait surement un point faible psychologique, pourtant. Josh avait trouvé le mien… Celui d’Amon restait un mystère pour moi.

J’entendis alors Guillermo m’encourager dans le public en m’appelant Nounours. Je fis la moue me déconcentrant ce qui fit que… Bah, je vis pas le poing d’Amon arriver sur ma tronche !

Ça me fit reculer de quelques pas. Ma lèvre avait déjà explosé mais je repris vite mon équilibre me reconcentrant et évitant le coups suivant d’Amon.

Décentré par mon propre camp… C’est pas de chance… Et dans le public les encouragements étaient plutôt équilibré. Certains semblaient convaincu qu’Amon allait gagner et, d’autres, que c’était moi qui allait l’emporter.

Le combat fit, ensuite, rage alors que je tentait deux fois de frapper Amon en vain. Il arrivait à éviter ou à parer assez habilement. Je n’allais pas assez vite… Ce qui fit qu’Amon utilisa sa détente pour y aller de ses poings…

Trois fois…

Trois coups bien trop bien placés à mon goûts… Deux dans la figure et un dans le foie qui me coupa le souffle. C’est un miracle si je réussi à éviter le coups suivant qui m’aurait sans doute était fatale vu la puissance de celui-ci.

J’avais le goût de sang dans la bouche et mon arcade s’était ouverte. Mais comme j’avais évité son coups, je réussi à utilisé ma vitesse pour frapper deux fois à mon tour dans la figure d’Amon… Mais mes coups n’avaient pas tant de puissance ce qui fit qu’Amon ne devait pas tant avoir subi…

C’est là que la fin du round fut sonné… Comme moi, d’ailleurs. J’étais sonné et je retournai dans mon coin non sans tituber... Je secouai la tête buvant de l’eau avant de regarder vers le public. Je fixai d’abord Tiff et me mordis la lèvre avant d’hausser les épaules de désespoir. Plus je prenais de coups moins j’avais de chance d’être rapide et plus j’avais de chance de perdre…

Je regardai ensuite vers Jimmy Reed mais ce ne fut pas tant mon ancien patron qui m’intéressant mais la présence d’Axel Moriarty et, à ses côtés, de sa femme… L’amante d’Amon. Il m’avait révélé ça un jour… Qu’il avait une aventure avec la femme de Moriarty.

J’esquissai un sourire en coin… Si je voulais gagner, je devais, désormais, déstabiliser Amon et jouer les quitte ou double. Je n’avais plus le choix.

Ainsi quand la cloche sonna à nouveau, je me remis debout avant de lancer :

-Oh Amon ! Ton amante est là, t’as vu ?

Je montrai clairement du doigt vers le couple Moriarty et me mis à parler fort à l’intention du public près de moi.

-Hey ! Les gars ! Il y a l’amante d’Amon là-bas. Sonne Moriarty. C’est son nom.

Puis je pris un air faussement désolé et faussement dramatique.

-Mince ! J’aurais pas dû le révéler à tout le monde. Oh mais, c’est pas si grave, en fait, c’est ce que tu fais tous les jours, non ?

Il l’avait fait avoir moi. Et j’aimais lié tactique à vengeance. Même si, dans ce cas-ci, soit Amon allait se déconcentrer par envie de me foutre ma raclée ou par peur que tout ça soit arrivé aux oreilles d’Axel, soit il va clairement me casser la gueule sans que je sache reprendre le dessus. Mais s’il fonçait de rage, ma vitesse allait clairement m’avantager.

@ Billy Lighter

Mon petit protégé avait gagné son trophée. C’était à mon tour maintenant. Seulement, Finan et moi avions éliminé tous les amateurs. Ne restaient donc plus que nous, l’éborgneur de l’Eastside et le Boucher de Copenhague… Ouais, parce que c’était mon surnom, à l’instar du boucher de Los Angeles. Sauf que moi, je n’avais tué qu’une seule fois, sans le faire exprès et pour éviter à une jeune fille de mon école de se faire violer.

Etait-ce si mal ?

En montant sur le ring pour ce dernier combat qui risquait d’être serré, je me retins de faire un signe ou un clin d’œil à Sonne dans le coin VIP. Mais je ne résistai pas à croiser son regard.

Il valait mieux le faire maintenant, avant que ma tronche ne soit bourrée de coups.

Je me mis à sautiller et Finan me rejoignit sur le ring. Puis le coup d’envoi fut donné et je choisis de jouer le contre-pied du jeune Nino… En complimentant la mère de Finan plutôt qu’en la traitant de tous les noms… bref, j’essayais d’attendrir mon adversaire.

Mais Finan ricana et m’informa que sa mère était sûrement morte. Je m’en doutais un peu, puisque je le savais orphelin.

-Paix à son âme alors !

Je rigolai et sautillai autour de lui quand soudain, des encouragements venant de la foule, d’une vous enfantine qui n’avait pas encore mué, appela Finan « nounours »… Et là, je vis la garde de Finan descendre légèrement. Je fondis sur lui et le frappai en plein dans la figure !

Finan fut déstabilisé mais repris assez vite son équilibre… J’esquivai les coups qu’il tenta de me donner avant de le frapper encore à la tête et au foie. Je sentis clairement son souffle se couper mais il esquiva tout de même mon dernier coup. Dommage, car celui-là l’aurait mis K.O.

Le visage de Finan était en sang, même ses dents en étaient rouges.

Et ce fut la fin du round. Je retournai dans mon coin et tout en rinçant ma bouche et en buvant un coup, je cherchais Grant des yeux pour lui faire signe que jusqu’ici, tout allait bien. Je le vis près de son tuteur et lui fit un pouce levé.

La pause, très courte, terminée, je me remis à sautiller sur place, attendant Finan.

Mais je ne m’attendis pas à ce qui suivit ! Finan regarda vers Sonne et cria que mon amante était là ! Qu’elle s’appelait Sonne Moriarty ! Tout ça devant tout le monde.

Je serrai les dents, mécontent, mais Finan, lui, trouvait que c’était de bonne guerre. Je ne pus m’empêcher de jeter un regard d’excuse à Sonne. Finan, lui, disait que c’était ce que je faisais tous les jours.

Et il n’avait pas tort.

Je regardais toujours Sonne… abasourdi et surpris par le comportement de Finan, j’avais baissé ma garde… Et son premier coup tomba, en plein dans ma figure, me faisant reculer de trois pas. Puis je me repris, secouant la tête… Il fallait que je me ressaisisse ! Pour Sonne ! Pour l’opprobre que Finan avait jeté sur elle. Pourtant, il avait raison, c’était ce que je faisais tous les jours.

Je lui envoyai un gauche-droite dans la figure, plein de rage… Mais j’étais justement tellement plein de rage que j’en oubliais ma garde et ma technique. Je tentai de le frapper encore en pleine poire mais il se baissa et mon poing alla dans le vide, me déstabilisant et je ne sais pas si c’est moi qui tombai l’abdomen en plein sur le poing de Finan ou si c’est lui qui me le balança mais j’eu le souffle coupé à mon tour.

Je parais son coup suivant en respirant bruyamment… Puis je perdis tout contrôle sur la rencontre… Finan me coinça dans les cordes et me martela la figure… une deux trois fois. Je sentis ma lèvre inférieure se fendre, mon arcade exploser et mes dents claquer les unes contre les autres…

Il recula d’un pas uniquement pour que je puisse m’écrouler à terre… J’essayai de me relever mais retombai et l’arbitre se mis à compter. Je voyais des étoiles, j’avais les mains et les pieds qui picotaient faute de circulation du sang…

Mon corps déclarait forfait et malgré mes efforts, je n’arrivai pas à me relever.

Finan avait gagné le combat…

On vint m’aider à me relever et j’eus besoin de Vern et de l’arbitre pour me soutenir jusqu’à mon coin où on commença à me soigner pendant que Finan, lui, fêtait sa victoire.

J’eus encore un regard désolé pour Sonne. J’aurais du gagner pour elle.

Quand je me sentis un peu mieux, je me relevai et marchai jusqu’à Finan pour lui serrer la main.

-Beau combat, vieux… C’était mérité.

@ Billy Lighter

Finan, on l’appelait l’Eborgneur de l’Eastside et je trouvais que c’était un surnom cool. Les surnoms qui font peur sont toujours très cool et je les aime bien. J’ai toujours voulu qu’on m’en donne un aussi mais personne ne m’en a jamais donné. Les autres Pequeñas Manos m’ont toujours appelé Guille sauf de temps en temps Manuel qui m’appelait le Petit Emmerdeur quand je l’emmerdais. Mais Maman Tiff, elle, n’aimait pas vraiment le surnom parce que ça lui rappelait sa grosse dispute avec Finan. Moi aussi je m’en rappelle… Enfin, je me rappelle de Maman Tiff qui était triste après.

-Je m’en rappelle. Il préfère qu’on l’appelle le Guerrero de l’Eastside… Alonso l’appelait parfois comme ça pour lui faire plaisir…

Et après son premier combat, Finan s’est mis à trop se venter et c’était maaaal. Maman Tiff lui disait qu’il devait faire attention. Surtout du type qui s’appelait Amon, en fait, vu que lui aussi gagnait ses combats facilement.

Finan gagna encore aussi et quand il revint ce fut pour dire qu’il fallait parier comme Jimmy Reed pour savoir qui allait gagner. Je levai un sourcil et fit la moue. Je savais que Jimmy avait parié sur Grant Custer. Et il avait gagné. Maman Tiff, elle pensait bien que Jimmy Reed allait se tromper et demanda s’il fallait voir Vern pour miser ce que Finan confirma.

-Ouais… J’aime pas trop Vern…

Parce qu’il a pas voulu que je parie et c’est ce que je dis à Finan et Maman Tiff. Et elle dit que j’avais pas le droit de parier parce que j’étais pas majeur. C’est ce que Vern avait dit aussi. Je fis la moue.

-C’est pas juste… J’ai de l’argent, pourtant. Les grands, ils savent pas mieux gérer l’argent que les enfants, je trouve…

Ouais, je connais plein de grands qui achètent plein de trucs alors qu’ils ont pas d’argent. Moi, je sais très bien compter ! Demander à mon prof ! J’ai même eu A+ au dernier test de math alors que Grant a eu A ! Monsieur Jenkins a dit que c’était pas mal pour un latino illettré. J’emmerde Monsieur Jenkins. C’est un raciste et Grant est clairement son chouchou.

Finan disait que je serais vite majeur et que, en attendant, j’aurais le temps d’apprendre à parié. Je fis la moue avant de soupirer.

-Ouais, d’accord…

Et il s’en alla vers le ring alors que Maman Tiff, elle, voulait aller parié sur Finan. Elle disait qu’elle partagera. Je fis un grand sourire.

-Oh ouais ! Trop cool !!! Tu gère Maman !

J’étais content et elle s’en alla parié alors que Finan et Amon, l’entraineur de Grant, furent appelés sur le ring. Maman Tiff revint un peu après et dit avoir parié plein de sous. Je fis un gros « o » avec ma bouche avant de sourire.

-D’accord, je dirais rien si on perd. Mais on gagnera. Je sais qu’il est fort. Tabasser des gens, il sait faire.

Je dis ça avec un très grand sourire avant que le combat ne commence et que je crie à Finan que c’était le meilleur en l’appelant « nounours » ce qui… Le déconcentra. Oups… J’aurais ri si on avait pas parié pour lui mais à la place, je grimaçai.

-Oups… Déconcentré le gros Nounours…

Je me rassis sur ma chaise et Finan passa un mauvais quart d’heure. Il saignait de la tête et je grimaçai.

-Ouille… Ça doit faire mal…

La sonnette résonna et Finan alla dans son coin. Je me tournai vers Maman Tiff.

-Il doit gagner… Je veux pas qu’il perde sinon on va perdre de l’argent et Grant va être content et il me traitera de looser lundi…

Je fis la moue et me reconcentrai sur le combat. Mais Finan se mit à parler. Enfin… A crier à qui voulait l’entendre qu’une femme appelée Sonne qu’il montrait du doigt était l’amante d’Amon. Je regardai vers où pointait Finan pour voir une femme tout près de Jimmy Reed et d’un autre homme. Je pouffai de rire parce que tout ça était drôle.

-Les adultes ça fait vraiment n’importe quoi.

Et ça déstabilisa Amon qui s’en pris plein la tronche. Il frappa encore Finan mais Finan pris le dessus. Je me levai de ma chaise et criai :

-VAMOS GUERRERO. Bat-le !

Et il finit par le battre. Amon tomba au sol incapable de se relever. Et quand Finan fut déclaré vainqueur je me mis debout et levai les bras.

-YOUHOU ! ON EST RICHE !

J’étais heureux ce qui n’était pas le cas de Grant qui râlait clairement. Je me tournai vers lui et lui tirait la langue avant de dire :

-Mange-ça Custer !

J’étais vraiment très heureux !

@ Billy Lighter

Finan gagna assez facilement ses premier combats et il se retrouva donc en finale. J’étais heureuse pour lui mais chaque fois qu’il montait sur le ring, je ne pouvais m’empêcher de stresser pour lui. Mon beau nounours allait être tout cabosser après son combat avec Amon qui était tout aussi en forme et en muscle que mon mari. J’avais pu voir comment l’adversaire finaliste de Finan combattait. Ce dernier combat ne serait pas facile.

Pour faire plaisir à Guillermo, et parce que je me sentais tout de même un peu aventureuse, j’allais miser gros sur mon mari. J’avais confiance en ses capacités et s’il me faisait gagner, j’allais partager équitablement avec notre fils et si au contraire je perdais, je connaissais une façon toute spéciale pour que Finan me rembourse.

Guillermo était content d’apprendre que j’avais misé beaucoup de sous sur son père qu’il supposa être assez fort pour qu’il remporte le combat face à Amon. Il fallait que l’on croise nos doigts, nos jambes et même nos orteils. Il fallait mettre toutes les chances de notre côté et encourager Finan de notre mieux ! Guillermo cri a fort et ça sembla déconcentrer Finan qui encaissa plusieurs coups. Ça me faisait grimacer sur ma chaise et je jouais nerveusement avec mes doigts, ne sachant pas quoi torturer d’autre pour passer mes nerfs.

Ce round me sembla durer une éternité et même quand la petite cloche sonna, je n’arrivais pas à me détendre, sachant que le prochain round allait sous peu commencer. Guillermo espérait que l’on gagne pour sauver notre argent et son honneur face à Grant qui ne le raterait pas, lundi.

- Si Finan perd… Tu… Tu… Bah tu resteras à la maison lundi !

Ça ne ferait que déplacer les railleries de Grant au mardi mais c’est tout ce que je trouvais à dire à mon fils pour l’instant. Mes talents de parents avisés me manquaient cruellement en ce moment alors que je voyais mon gros nounours reprendre position sur le ring.

Le combat reprit et je craignais que mon gros nounours ne s’en reprenne plein la tronche. J’étais prête à me lever et lancer la serviette sur le ring pour lui bien que je doutais que si je faisais ça, il m’en voudrait et fort probablement que bien des gens dans la salle de sport m’en voudraient aussi.

Mon gros nounours cependant, trouva comment faire tourner le vent et j’en fut choquée. Je tournais la tête comme bien des gens placés près du ring, avant de mettre ma main sur la bouche de Guillermo.

- Ce n’est pas drôle !

J’étais partagé entre me réjouir que la tactique plus que discutable et anti sportive de Finan ait fonctionnée puisque de toute évidence, Amon était déconcentré par ce qui se passait en dehors du ring, et désolée pour l’adversaire de mon mari qui subissait sa vie sans être capable de proprement riposter.  J’encourageais tout de même m on cher et tendre qui prenait l’avantage tant et si bien qu’il remporta la finale et par conséquent, venait de nous faire encaisser à Guillermo et moi, un joli petit pactole !

Je pris Guillermo dans mes bras et le soulevais en célébrant. Finan venait de gagner ! J’étais heureuse et fière de lui ! Et quand je redéposais mon fils, je passais au travers des spectateurs et je grimpais sur le ring pour sauter au cou de Finan qui venait de serrer la main d’Amon.

- Nounours ! Tu as gagné ! tu as gagné !  Tu vas bien ? Tu as mal ?

@ Billy Lighter

Le tour des junior était terminé et c’était donc au tour des hommes de montrer ce qu’ils avaient dans le ventre. De tous les aspirants sur la liste, il y avait deux noms qui retenaient notre attention à Abel et moi et entre les deux, je ne savais pas qui encourager alors qu’Abel lui, était décidé à ne pas se ranger dans le camp d’Amon. Il avait ses raisons et bien que je les trouvais louables, moi, je me sentais toujours autant indécise. Amon était mon voisin et il m’était très sympathique tandis que Finan était une pépite de MTI, une bonne pâte et qu’il attirait lui aussi la sympathie.

Le choix n’allait pas être simple !

Ce fut Finan Quinn qui eut l’honneur de briser la glace et il le fit sans trop de difficulté. Ça allait si vite qu’on s’en rendit presque pas compte que c’était terminé. Pareil quand ce fut le tour d’Amon. Nous aurions pu croire que l’un comme l’autre faisait en sorte de ne pas trop s’épuisé tout en s’arrangeant pour se retrouver l’un contre l’autre pour la finale. Rien n’était arrangé, Amon et Finan étaient d’excellent pugilistes et ils avaient mérités leur place en finale.

Malgré tout, je n’arrivais toujours pas à choisir entre Amon et Finan. J’admirais autant le style de l’un comme celui de l’autre et je restais certaine que le combat serait serré.

- J’ai le droit de rester neutre ?

J’avais le droit, je le savais. Surtout que je n’avais pas misé et que je n’avais pas l’intention de le faire. N’en demeurait pas moins que je me sentais comme une petite gazelle qui bondissait dans tous les sens.

Le combat débuta et Amon semblait avoir l’avantage. Il y eu quelques échanges de mots comme de poings et le round se termina avec un Finan dans les cordes.

- Et bah ! Il n’y en aura pas de facile !

Étant moi-même adepte du ring, je savais que Finan allait revenir en force. Souvent, le premier round sert à évaluer son adversaire, comprendre comment il aimait frapper, sa façon de se placer et de riposter. Finan avait étudié et apprit sa leçon. Il était temps pour lui de faire ses devoirs.

On sonna le début du second round et les deux hommes se firent à nouveau face. On aurait dit deux ours affamés sortant d’hibernation.

- Ce qui se passe dans la tête d’un boxeur quand il fait face à son adversaire, c’est toujours un peu fou. L’analyse, la tactique a adopter, les conseils de son entraineurs, faire abstraction de ce qui se passe autour.

J’expliquais à Abel du point de vue du combattant. L’adrénaline ressentit était indescriptible, il fallait le vivre pour le comprendre.

Finan s’exclama alors que je pensais que les premiers coups seraient portés, que l’amante d’Amon se trouvait dans la salle et nous fûmes plusieurs à tourner la tête dans la même direction. Je n’étais pas certaine de laquelle des femmes qu’il s’agissait exactement mais comme il n’y en avait pas des centaines présentent ici ce soir, ça ne laissait pas beaucoup de ‘’suspecte’’.

- Personne n’a apprit à combattre dans les règles de l’art ?

Après le jeune Nino qui avait fait exploser la fureur de son adversaire en attaquant la mère de ce dernier, voilà que Finan Quinn venait de détourner l’attention d’Amon en révélant sa vie privée à l’entièreté de la salle de sport, du moins, l’entièreté qui n’était pas complètement bourrée !

Ce stratagème suffit à faire perdre à Amon ses réflexes et il se retrouva au sol, KO. Je trouvais ça désolant comme fin de match. Amon aurait mérité un combat plus loyal mais quand il retrouva son équilibre, il alla serrer la main de Finan qui lui, fut rejoint par sa femme qui le couvrait de baisers.

- Que d’émotions en un seul soir !

Je regardais Abel avec un petit sourire moqueur. Parlant d’émotion, nous n’avions pas fini d’en vivre, c’était notre plan de match à nous, non ?

@ Billy Lighter

La finale allait commencer et Amon y était. Amon était fort, je le savais. Très fort ! Il devait gagner contre Quinn. Je le dis tout haut. Qu’Amon devait gagner. Jordan confirma qu’il était fort. J’hochai de la tête.

-Oui. Il doit gagner. Comme moi.

Je serrais fort les poings tellement j’étais concentré et que j’avais envie qu’Amon gagne. Je voulais pas le voir perdre du tout sinon Guillermo allait être content et je ne voulais pas qu’il le soit. Je voulais que son père perde. Point à la ligne. Et je voulais qu’Amon gagne parce qu’il était mon entraineur.

Jordan mis sa main sur mon poing. Il disait de me calmer. Qu’Amon fera un bon match. Je n’arrivais pas à desserrer.

-Il doit.

Puis, je dis, sans transition, que j’allais aller travailler pour Jimmy Reed pour surveiller sa porte et le parking. Je voulais faire ça parce que, un jour, je serais Batman et je devais m’entrainer entre-temps. Je pourrais faire la sécurité chez Jimmy et peut-être que, avec le temps, j’irais plus à l’école juste pour faire ça.

Jordan demanda si c’était Jimmy qui l’avait proposé. J’hochai de la tête.

-Oui.

Et il accepta mais avec des conditions. Jimmy voulait pas que je travaille pendant l’école non plus. Je comprenais pas pourquoi. L’école me servait à rien. Je savais toutes les réponses à tout. J’avais des bons points tout le temps. J’avais pas besoin d’école. Mais, pour l’instant, j’allais accepter sous ces conditions.

-D’accord. Je prendrais le bus. Je connais comment on va là. Dans six ans, j’achèterais une voiture pour aller plus vite que le bus.

Oui. Avec l’argent de Jimmy je pourrais acheter une voiture quand je pourrais conduire. Batman a une voiture aussi alors je veux une voiture. Une noire comme Batman.

Mais je voulais aussi avoir une récompense de la part de Jordan alors je me fis plus triste et je demandais si je faisais ça si je pourrais revoir Sky.

Et ça fonctionna… Jordan passa son bras autour de mes épaules en disant que c’était la faute de Sky si je pouvais plus la voir. Je me fis plus triste vu que ça fonctionnait. Même si Jordan semblait bien vouloir que Sky revienne me voir. J’hochai de la tête.

-Oui d’accord. Moi, je veux bien ça.

Il ajouta qu’il voulait pas que Sky me mette des idées dans ma tête sur mon père. Sky voulait que je vive avec mon père et elle. Oui, je savais ça mais je savais pas que Jordan le savait. Il disait que Maman serait pas d’accord avec ça. J’haussai des épaules.

-Maman est morte… Elle connait pas Sky… Elle la connaitra jamais. Sky me met pas d’idée. Elle joue juste avec moi et je l’aime beaucoup. Je m’en fiche de mon père. J’ai pas peur de lui et je m’en fiche de lui. Voilà. Je veux juste jouer avec Sky.

Je dis ça toujours sur un ton triste avant que mes expressions ne change du tout au tout pour un air sûr et concentré quand le combat entre Amon et Finan commença.

-Chut. Ça commence maintenant.

Amon commença bien parce que Finan avait été déconcentré par cet abruti de Guillermo. Il frappait fort, Amon, et allait vite. Finan était déstabilisé et se prenait des coups. J’affichai un sourire satisfait à chaque coup et je rigolai quand l’arcade de Finan explosa. Il saignait fort à la fin du round et je fixai Amon qui me fit signe que tout allait bien. Je levai mon pouce pour lui répondre.

-Il va gagner !

J’en étais sûr. Et après le round, ils se relevèrent. Il fallait qu’Amon l’achève. Mais au lieu de commencer à se battre Finan cria et parla de l’amante d’Amon. Il montrait quelqu’un dans le public. Je me retournai plissant des yeux. Il parlait d’une femme qui s’appelait Sonne Moriarty. C’était la femme près de Jimmy, je crois… Je l’avais déjà vue. Elle travaillait dans le grande tour et je l’avais pas aimé. Amon était avec elle ? Je fronçai fort les sourcils avant de remettre mes yeux sur le combat sans comprendre ce que Finan venait de faire. Je le compris que quand Amon se déconcentra pour regarder vers la femme…

Il se prit alors des coups. Je serrai plus fort les poings.

-Il triche ! Il a pas le droit ! Puis, pourquoi Amon se déconcentre ?!

Guillermo encourageait son père et mon regard se ferma plus quand je vis qu’Amon, il avait de plus en plus de mal et qu’il finit par se prendre plein de coups et tomba à terre.

-NON !

Je me levai d’un bon pas du tout content quand je vis qu’Amon se relevait pas avant le décompte. Il finit par perdre et Finan par gagné. Finan était heureux et sa femme aussi. Guillermo m’interpella alors et me tira la langue avant que je dise que j’étais un looser.

Tout mes muscles se contractèrent… J’avais envie de lui sauter dessus et de le frapper mais je risquais de plus pouvoir voir Sky à nouveau. Alors, je lui fis un doigt d’honneur avant de lancer.

-VA TE FAIRE FOUTRE QUINN !

Je criai ça de rage avant de me tourner vers Jordan.

-On rentre.

Oui. On rentre. Je pris mon sac à dos et m’avançais vers Amon avant de lui lancer.

-Perdu. Je rentre. Merci. Je reviendrais mercredi. Mais toi, tu devras t’entrainer plus. Merci.

J’ai dit deux fois « merci » parce que j’avais gagné parce qu’Amon m’entrainait bien. Et je dis même :

-Au revoir.

Et je tournai les talons pour rejoindre Jordan.

-Vite. Je veux frapper Guillermo. Moi, je pense qu’on doit aller dans la voiture.

J’étais toujours tendu tellement que j’avais très mal.

@ Billy Lighter

Jimmy, malgré que son enfant était encore un bébé, l’éduquait déjà à la vie de la jet-set. C’était sans doute indispensable pour un enfant qui héritera, un jour, d’une organisation comme BSC. Il devait être plongé dedans dès tout petit. Tout comme Sonne et moi éduquions nos enfants à la bonne société. Alan y était déjà très à l’aise, d’ailleurs.

Tout le contraire du jeune garçon qui venait de massacrer littéralement son adversaire sur le ring. Un petit qui n’était autre que le descendant du Boucher de Los Angeles que, malheureusement, je connaissais personnellement. Un enfant qui était aussi le fils du mari de notre baby-sitter. Et si Sky m’avait assuré qu’Edward Fleming n’avait rien n’à voir avec son père, j’avais un autre son de cloche de la part de Jimmy Reed.

Sonne et moi étions d’accord pour se dire que Grant Custer Fleming finira dans une maison de redressement mais Jimmy Reed avait plus d’espoir que nous disant que le jeune homme, bien entouré, pourrait trouver un certain équilibre à défaut de devenir quelqu’un de bien. Je levai un sourcil.

-Il lui faudrait une très bonne éducation et beaucoup de patience pour ça.

C’était mon avis. Et, là-dessus, Jimmy prit congé pour ma plus grande déception que je cachais. Je m’étais levé pour aller chercher de quoi boire et quand j’étais revenu j’avais parlé à Sonne de ce qu’avait dit Jimmy Reed sur Edward Fleming. On aimait tous les deux bien Sky et elle nous était très utile mais on ne pouvait vraiment pas laisser nos enfants entre les mains d’une femme qui, visiblement, était prompt à mentir sur les activités de son mari.

Il fallait que j’en apprenne plus et ça passera par Jimmy Reed. Sonne était d’accord mais ici n’était pas le moment pour ça.

-Je ferais ça.

Jimmy Reed était revenu peu après et avait clamé avoir engagé un nouvel employé. Je levai un sourcil alors qu’il voulait fêter ça avec du champagne.

-Ah oui ? Qui donc ?

Il voulait partager le champagne avec nous et j’affichais un sourire.

-Bien sûr !

Le tournoi des adultes avait commencé et Sonne n’avait pas caché sa préférence pour Amon même si, pour elle, ce genre de tournoi était totalement barbare. Je ne relevai pas le fait qu’elle ait clairement dit tenir pour son ex-amant. Je dis simplement :

-C’est barbare mais ce sont des adultes. Je trouve ça plus sain que de faire se battre des enfants.

Je voulais qu’Amon souffre mais il finit par arriver en finale à l’instar de Finan Quinn sur qui j’avais misé. Jimmy finit par décidé de parié sur l’Irlandais lui aussi. J’esquissai un sourire.

-Bon choix !

Sonne se demanda alors s’il était possible que les concurrences fassent match nul.

-Oui ma chère… Que Jimmy me corrige si je me trompe mais s’il n’y a pas de K.O. ce sont les juges qui décident et si les points sont égaux alors, il y a match nul.

Mais j’espérais que Quinn mette K.O. Amon… Le combat commença et, pour mon plus grand malheur, Amon prit vite l’avantage sonnant Quinn qui saignait bien plus que n’avait saigné le jeune Grant lors de sa finale.

Le round prit fin et je soupirai.

-L’Eborgneur de l’Eastside se prend une raclée pour l’instant…

J’espérais que le vent allait tourner. Et il tourna mais pas de la façon dont j’aurais aimé que ça tourne. Finan se fit largement entendre dans la salle alors qu’il parlait de l’amante d’Amon en la nomment et la montrant du doigt. Il montrait Sonne bien sûr ce qui me surpris avant que je ne me tourne vers ma femme. Comment Quinn savait-il ça ? Il semblerait que ça soit parce que ma femme avait toujours une aventure avec le Danois.

Je montrai d’un regard toute ma désapprobation à Sonne. J’en voulais à Quinn aussi. Je détestais que les choses soient dites de cette façon à une salle remplie de personne. L’image était importante ! Sonne l’aurait-elle oublié quand elle a décidé de continuer de voir Amon ?!

Je ne dis rien. Un regard suffisait à montrer à quel point les choses ne me plaisait pas. J’étais en colère et la déconcentration d’Amon ne suffit pas à faire baisser cette colère. J’étais humilié devant Jimmy Reed en personne !

Amon s’en prenait plein la tronche. Le stratagème de Quinn avait fonctionné et si ça tournait à mon avantage, je ne pouvais que désapprouver sa tactique…

Amon finit par perdre tombant au sol et je me levai fixant Sonne :

-Et bien, finalement, j’aurais bien voulu que ça finisse par un double K.O. ! Quinn ne semble pas se rendre compte que je suis journaliste musicale et qu’il est musicien. Quant à moi, ma chère, je vais m’en aller. Tu n’auras qu’à revenir avec Amon… Enfin, si dans son état, il sait conduire mais, au pire, tu as de quoi payer le taxi. Tu me déçois beaucoup, Sonne…

Je fixai Jimmy Reed.

-Désolé de ne pas pouvoir rester. Ce fut un plaisir de te revoir, Jimmy. On se reverra prochainement.

Je quittai ma place furieux et, après avoir empoché ma mise, je repris la voiture direction ailleurs que ma propre maison. Il fallait que j’aille me détendre après avoir été humilié de la sorte.

@ Billy Lighter

Le tournoi sénior s’était déroulé en un rien de temps, ne laissant à la fin que le chanteur Finan Quinn et le journaliste Amon Sørensen… Collins se demandait pour qui tenir alors que je lui déclarai ne pas pouvoir tenir pour Amon à cause de tout le mal qu’il avait fait à Billy Lighter avec ses articles.

Finalement, Collins me demanda si elle avait le droit de rester neutre.

Je lui souris, la regardant dans les yeux et entrelaçant nos doigts sur sa cuisse.

-Evidemment que tu peux, c’est pas comme si on avait parié…

La finale commença et Amon eut le dessus dans un premier temps… Je l’avais vu parler à son adversaire, mais calmement, alors je n’avais pas entendu et avec sa garde levée, je n’avais pas pu lire sur ses lèvres. Etait-ce de la provocation ?

Sans doute.

Le premier round laissait croire que Sørensen allait l’emporter. Son adversaire était en sang et un peu sonné. Et j’écoutais Collins me raconter ce qui se passait dans la tête d’un boxeur quand il se battait et ça avait l’air bien plus compliqué que de seulement en mettre plein la gueule à l’autre.

-Je sais que tu adores ça… Mais je crois que ça me stresserait beaucoup de te voir boxer… Tout comme j’ai toujours une petite pensée pour toi quand tu travail en espérant qu’il n’y ait pas de fan assez fou pour s’en prendre à toi et à David.

Le deuxième round commença et…

Et Finan cria assez fort pour que tout le monde l’entende, désignant une femme dans le public et annonçant à qui voulait l’entendre qu’il s’agissait de l’amante d’Amon. Comme tout le monde, je tournai la tête en direction de la femme désignée par Finan.

Collins, elle, était désespérée de voir que les boxeurs tant juniors que séniors utilisaient les pires bassesses pour gagner.

Je ricanai…

-C’est un peu de bonne guerre… Amon colporte les pires ragots de la ville… Là, Finan est son karma.

Et grâce à cette bassesse, Finan finit par remporter le combat… Cependant, si j’applaudis le vainqueur, je ne me levai pas comme je l’aurais fait s’il avait remporté la chose avec tous les honneurs… C’était un peu anti-sportif, ce qu’il avait fait…

Mais je pensais que dans la boxe, c’était courant.

Amon finit par arriver à se relever et n’en tenait pas rigueur à son adversaire car il alla serrer la main de Finan… Après, celui-ci reçut son prix et je regardai Collins.

-Allons-y… J’ai moi aussi un sport à te faire découvrir.

Je lui souris, lui fis un clin d’œil puis me levai… Pour d’autres émotions…

@ Billy Lighter

Grant voulait absolument qu’Amon gagne alors que le journaliste et le chanteur montaient sur le ring pour la finale… Il le voulait tellement qu’il serrait les poings et les mâchoires. Je posai ma main sur ses petits poings et lui dit calmement.

-Calme-toi, Grant… Détends-toi… Ce n’est pas en te crispant que tu vas faire gagner Amon.

Je lui souris.

-Fais-lui confiance. C’est un bon combattant, un des meilleurs !

Puis, Grant, changeant complètement de sujet, m’annonça qu’il avait eu une proposition d’emploi par Jimmy Reed. Je me dis que c’était une bonne façon de se racheter mais aussi de l’occupé. Et puis il avait l’air intéressé et motivé. Et ça lui ferait de l’argent de poche nettement mérité. J’acceptai donc, mais à certaine condition comme de ne faire ça qu’après les heures d’école et après ses devoirs.

Contre toute attente, il accepta sans rechigner.

Et je rigolai quand il dit que dans 6 ans, il irait en voiture pour aller plus vite que le bus.

-Il te faudra beaucoup travailler et économiser pour une voiture. Mais je serai ravi de t’apprendre à conduire.

Je marquai une pause avant d’ajouter.

-Quand tu auras l’âge, bien sûr.

Il demanda aussi s’il pourrait revoir Sky. Je soupirai puis acceptait qu’il la voie sous surveillance. Je lui avouai que j’avais peur que Sky ne lui mette des idées dans la tête, que sa mère ne voudrait pas ça pour lui. Mais il marqua un point en disant que sa mère était morte et qu’elle ne connaissait pas Sky. Ce qui me rassura, ce fut qu’il dit qu’il se foutait de son père. Il voulait juste jouer avec Sky.

-Tant mieux. Parce que ton père n’est vraiment pas respectable.

Le combat commença ensuite et Grant se concentra dessus. D’abord, avec le sourire aux lèvres parce qu’Amon avait le dessus, mais le second round fut tout autre. Finan ne se gêna pas pour exposer des potins en public comme avait l’habitude de le faire Sørensen dans son magazine.

Je regardai vers la pauvre secrétaire de chez BSC, celle qui nous avait remis le bol de céréale de Grant… Et vu comme l’homme à côté d’elle, entre Jimmy Reed et elle, devait blanc, aucun doute qu’il s’agissait là du mari de Sonne Moriarty. Je plissai un peu les yeux et en effet, je reconnu Axel Moriarty. Sa photo figurait au bas de chacun de ses articles.

Grant, lui, clamait que Finan trichait. Il se leva quand Amon finit au sol.

Quant au fils de Finan, il tira la langue à Grant… Je me frottai les yeux… ça, ça sentait la bagarre à l’école lundi… Surtout que Grant lui cria un « va te faire foutre Quinn » et je tirai sur le t-shirt de mon garçon pour le faire rassoir.

-Hey ! Grant… On se calme, d’accord ?

Il se tourna vers moi. Il voulait partir, il en avait assez vu. Et il prit son sac avant de s’en aller. Je me faufilai dans la foule alors qu’il s’approcha d’Amon pour lui dire qu’on rentrait et qu’il devait s’entraîner plus…

Heureusement, j’étais soulagé de savoir qu’il voulait toujours s’entraîner avec Amon et qu’il serait présent vendredi.

Je glissai vite fait à Amon.

-Beau combat, Amon…

Puis je suivis Grant, sinon j’allais le perdre… Et je n’avais pas intérêt à le perdre, surtout s’il trouvait Guillermo sur son chemin.

@ Billy Lighter

Je revins des vestiaires et offrit une bouteille de champagne à partager avec mes deux invités d’honneur. J’annonçai avoir un nouvel employé et ça attira la curiosité du journaliste… je lui souris.

-Grant Custer Fleming.

La finale des adultes allaient commencer et ne restaient plus que les deux pugilistes les plus hardis et les plus forts de cette soirée. Sonne tenait avec Amon et ça semblait ne pas plaire à son mari. Je souris en portant mon champagne à mes lèvres pour cacher mon amusement. Parce que moi, je savais que Daniele aidait Sonne à cacher ses petites sorties adultères.

Mais dans tous les cas, elle trouvait ça quand même barbare. Ce à quoi Axel dit que ce n’était pas pire que de faire se battre des enfants.

-Vous avez tort… La boxe forge la discipline et le caractère. Dans le cas d’un garçon comme Fleming, ça peut faire la différence entre quelqu’un de bien et la maison de redressement.

Voire pire… Un nouveau Ward Fleming.

J’annonçai, changeant de conversation, que j’avais fini par parier sur Finan Quinn. Pourquoi ? Par loyauté. Il m’avait toujours été loyal sans le savoir. Je lui rendais la pareille et s’il gagnait, comme Grant, il aurait sa part du butin.

Axel apprécia mon choix et j’entrechoquai ma flûte de champagne avec la sienne.

Sonne, elle, se demandait s’il pouvait il y avoir match nul en boxe. Son mari lui répondit, me demandant de confirmer ses dires.

-C’est bien cela. Si au bout d’un certain nombre de rounds ils sont toujours tous les deux debout, les juges se penchent sur leur technique pour leur attribuer des points et les départager.

Le match avait commencé et Axel souligna que Finan en prenait plein la figure… Je me rallumai un cigare. Et secouai la main pour éteindre mon allumette tandis que Finan, le visage en sang, regagnait son coin.

-Ne sous-estime pas Finan. Il a été forgé dans la rue. Ce n’est pas le cas de Sørensen qui est né avec une cuillère en argent dans la bouche. S’il était resté dans son pays natal, il y serait, à l’heure qu’il est, aussi puissant que moi.

Je savais, par un vieil article écrit par la sœur de Billy Lighter, qui avait disparu de la circulation depuis, que Sørensen avait du s’exiler pour échapper à la justice de son pays.

Le second round commença après une courte pause et Finan choisit de détruire son adversaire en utilisant ses propres armes ! Il désigna Sonne et cria qu’il s’agissait de l’amante de Sørensen. De quoi faire monter mon voisin de siège dans les tours. C’était compréhensible, mais moi, ça ne me choquait pas. Normal, puisque j’étais au courant que Sonne s’offrait encore de temps en temps des petites escapades adultères.

Amon au sol, le match gagné par Finan, Axel prit congé, avec des mots durs pour sa femme. Puis, il s’adressa à moi avec courtoisie.

-Va en paix, Axel. J’espère que nous nous reverront bientôt.

Axel parti, je souris à Sonne.

-Je vais aller chercher mes gains, allez voir si Amon va bien si ça peut vous rassurer, ma chère… Je vous attendrai dans ma Cadillac pour vous ramener chez vous. Sauf si vous préférez rester avec Amon.

Je me levai, allai chercher mes gains puis, quand Finan eut reçu son prix, je m’approchai de lui, une liasse de billet en main.

-Beau combat, Finan… Même si la stratégie était quelque peu douteuse…

Je lui tendis l’argent.

-Ta part sur les gains que tu m’as fait ce soir… Là-dessus, je te laisse, j’ai une dame à ramener chez elle.

@ Billy Lighter

Axel et moi aurions une importante décision à prendre concernant Sky Fleming mais elle ne se prendrait pas sur un coup de tête et non plus dans une salle de sport nauséabonde. Il fallait d’abord que mon mari recueille le plus d’informations possible et il le ferait en discutant avec Jimmy Reed qui avait, vraisemblablement, un œil et une oreille partout.

En attendant, il y avait une finale de boxe qui allait se disputer devant nous et elle opposerait Finan Quinn à Amon Sørensen, mon Amon ! J’étais nerveuse pour lui mais je ne laissais rien transparaitre. Mon verre de champagne à la main, je questionnais sur les rudiments de ce sport préhistorique. Ce pouvait-il qu’un match se termine sans véritablement départager les pugilistes ?

Axel m’expliqua que ce serait possible advenant l’absence de K.O. et que les juges n’arrivaient pas à départager les points de manières à avantager l’un ou l’autre des combattant. Jimmy confirma les explications de mon mari et, un peu médusée, je fixais le ring en me demandant ce qu’un coup de poing pouvait avoir de mieux ou de plus stratégique qu’un autre. Un coup demeurait un coup, non ?

- Il y a des juge ?

J’avais demandé en étirant un peu le cou pour chercher la table des juges, j’essayais de trouver là où ils étaient assis mais je ne les repérais pas.

Le combat s’amorça et, toujours mon verre en main, je priais silencieusement pour qu’Amon ne subisse pas le même sort que le pauvre homme ayant valu son surnom peu glorieux à Finan. Fort heureusement, mon amant semblait bien s’en tirer alors que l’éborgneur de l’Eastside lui, reculait dans les cordes en encaissant les coups jusqu’à la fin du round qui expédia les deux adversaires dans leur coin respectif.

J’écoutais attentivement sans en avoir l’air, les propos échangés entre mon mari et le grand patron de BSC. Je ne voulais pas qu’on voit trop à quel point j’étais rongée d’inquiétude pour Amon et le désir qui brûlait en moi de le retrouver. Il n’avait pas besoin d’enfiler des gants de boxe pour m’impressionner. Il n’avait qu’à être lui-même et mon cœur lui appartenait tout entier.

J’étais profondément plongée dans mes pensées alors que le second round avait débuté et que Finan Quinn avait choisit sa tactique pour contre attaquer.

Je restais droite, mon verre en main mais en dedans, je bouillais de rage.

Qu’avais-je fait à ce Quinn pour qu’il décide d’étaler ma vie privé au grand jour ? N’avait-il pas assez confiance en ses capacités physiques pour vaincre dans les règles de l’art Amon ? Il semblerait que non et qu’un combat loyal l’aurait désavantagé. J’avais du chagrin pour Amon qui sembla incapable de se ressaisir après une attaque aussi base et mesquine. Il se fit marteler de coups tant et si bien qu’il termina K.O., incapable de donner le change.

Quant à mon mari dont j’étais incapable de croiser le regard, il réservait sa colère pour Finan sous l’effet de sa plume et il prit congé de Jimmy et moi en me suggérant de rentrer avec Amon, s’il en avait la force. Je me contentais de lui répondre d’un faible signe de tête, toujours sans le regarder.

J’étais humiliée et Jimmy Reed en ajouta une couche en me proposant d’aller rejoindre Amon pour me rassurer avant de me donner rendez-vous à sa Cadillac. Mon cœur battait vite, trop vite et mes joues étaient brûlantes. Je serrais mon verre entre mes doigts, à en avoir mal.

- Je vais vous attendre à votre voiture à l'instant. Je n'ai plus rien à faire ici.

Ce n’était pas qu’Axel apprenne que j’entretenais toujours une relation avec Amon qui me rendait folle de rage. Il s’en doutait et faisait probablement comme ses parents, c’est-à-dire qu’il ignorait volontairement l’affaire tant que cela l’arrangeait et demeurait un secret de famille. Non, ce qui me rendait folle de rage c’était d’avoir été exposé par un homme à qui je n’avais rien fait, que je ne connaissais même pas et tout ça dans le but de gagner un stupide combat de boxe qui n’allait en rien changer le cours de son existence. Mais la mienne ? Elle venait de chavirer complètement et gratuitement.

Finan Quinn allait avoir de mes nouvelles.

@ Billy Lighter

Je perdais… C’était indéniable. Amon avait eu le dessus pendant tout le premier round grâce à sa détente plus longue que la mienne et à sa technique qui, je devais l’avouer, était très difficile à briser. Je savais qu’Amon était un grand boxeur. Probablement l’un des meilleurs du samedi soir. Mais je savais aussi que j’étais en mesure, théoriquement, de le battre pour la simple et bonne raison que je l’avais déjà fait.

Pendant la pause entre les deux rounds, j’avais tenté de reprendre mes esprits. C’est surtout ma tête qu’Amon avait visé et j’en avais déjà la nausée. Tout comme je savais que j’allais avoir une migraine pendant plusieurs jours. Mais j’avais vu pire… Bien pire.

Le second round commença, ensuite, et je savais que je devais absolument trouver la bonne tactique. Et c’est la vue de Sonne, dans le public, que je savait être l’amante d’Amon qui me donna une idée. Une idée pas forcément très sympathique mais la boxe était un jeu et rien n’empêchait que je cherche à déconcentrer mon adversaire d’une façon ou d’une autre.

Alors, je criai à qui voulait bien l’entendre la vérité sur Sonne et Amon tout ça devant un public qui n’avait pas tardé à tourner la tête vers cette pauvre femme qui était, finalement, le dégât collatéral de ma petite manœuvre. Mais j’étais bien trop concentré sur le combat pour avoir le moindre remord, surtout que, finalement, Amon l’avait un peu cherché. Il faisait ça tous les jours à toutes les stars de Los Angeles. Il l’avait fait avec moi aussi donc je trouvais que c’était de bonne guerre.

Et ça le déstabilisa ce qui me permis de lui envoyer un poing en pleine figure. Mais, rapidement, ce fut la colère qui s’empara d’Amon et il répliqua avec deux coups de poings dans ma figure. Sauf que ce n’était pas assez puissant pour me faire tomber et Amon était tellement énervé qu’il en perdait toute sa technique. Je pus éviter un de ses poings ce qui lui fit perdre son équilibre et me permis de le frapper. Et s’il para encore un de mes coups, je pris totalement le dessus par après pour le marteler en pleine figure alors qu’il était près des cordes.

Et quand je sus que c’était bien assez, j’arrêtai de frapper pour me reculer et le laisser tomber.

Il ne se releva pas à temps et on me déclara vainqueur ! Je levai le bras alors que Guillermo avait crié de joie dans le public. Je devais avoué être pas mal satisfait de comment j’avais fait tourner les choses. Même si… Ouais, c’était un coup bas.

Amon finit par se relever avec l’aide, entre autre, de Vern. Il s’avança alors vers moi et on se serra la main. Il disait que c’était mérité.

-T’aurais pu me battre, j’avoue. Tu deviens trop fort pour la ligue, Amon.

C’était un compliment et je le laissai aller alors que Tiff grimpa sur le ring pour me sauter au coup. Je la serrai contre moi alors qu’elle s’exclama demandant si j’avais mal. Je lui souris.

-Un peu. Mais ça devrait aller.

Je l’embrassai provoquant les applaudissement du public alors qu’on préparait déjà le podium. Je reçu mon prix peu de temps après avant que Jimmy Reed ne s’avance vers moi des billets en main. Je levai un sourcil avant de ricaner un peu quand il dit que c’était un beau combat malgré ma tactique douteuse.

-Oh, vous savez, je n’ai fait que m’inspirer de mon environnement pour la tactique. Mais merci.

D’Amon mais aussi de gens comme Jimmy. Mais je ne m’attendais pas à ce que mon ex-patron me donne une liasse de billets. Je pris un air surpris alors qu’il disait que c’était ma part de gain que je lui avais fait gagné ce soir. Donc, il avait bel et bien parié sur moi. Je fixai les billets toujours surpris… Est-ce que Jimmy Reed venait d’essayer de m’acheter, là ? Est-ce que c’était une façon de pouvoir récupérer un peu d’estime de ma part ? Je ne saurais le dire. Quoi qu’il en soit, il ne resta pas longtemps. Il avait une dame à ramener qu’il disait. Je n’avais pas vu Maritza près de lui… Juste le couple Moriarty que… Bah que j’avais peut-être bien emmerdé ce soir…

-Heu… Merci, bo… Heu… Monsieur Reed…

J’ai failli l’appeler « boss ». Un sale réflexe à oublier.

Reed s’éloigna et je m’approchai de Tiff et Guillermo.

-Bon ! On va aller fêter ça à la maison. Il faut que je soigne ma tronche.

Et que je prenne une aspirine…

@ Billy Lighter