Il y a des choses qu'on ne voudrait jamais oublier. D'autres, qu'on préférerait mettre au fin fond d'un trou et ne plus jamais avoir à y penser. En général, j'avais toujours bien réussi à enfouir les choses que je voulais me faire oublier, à moi-même. Je savais que, même si parfois tout pouvait aller parfaitement bien, tout pouvait, à tout moment, s'écrouler, et changer ma vie. Et ça, je me le cachais plutôt bien.

Mais parfois, on se dit qu'on n'aurait pas dû le faire. Qu'on aurait dû faire plus attention. Qu'on aurait dû faire quelque chose.
Et cette nuit-là, je n'ai pas trop compris, moi-même, ce qui m'était arrivé. J'étais tranquille, comme chaque soir. Je ne faisais rien de particulier, si ce n'était regarder un truc à la télé sans vraiment y porter attention. Et d'un coup... Le black-out, presque total. Et je n'ai réalisé qu'une fois que j'entendis vaguement quelques coups à ma porte, et une voix qui m'indiquait que c'était la police. Mais c'était comme si ça se passait à des kilomètres de moi. Je n'avais pas vraiment conscience de quoi que ce soit, et encore pire ; le peu de conscience que j'avais, je ne pouvais rien en faire. J'étais là, à avoir des bribes de pensées, mais je ne pouvais plus agir. Ouvrir les yeux. Bouger un doigt.

Je perdis totalement conscience pendant pas mal de temps. Et puis, au bout d'un certain temps, ça recommençait... J'entendais parfois des gens qui me parlaient. C'était comme ça que j'avais compris que j'étais dans un lit d’hôpital. Tout était toujours pas très clair dans mon esprit, parce que j'avais toujours l'impression que les gens que j'entendais n'étaient pas à côté de moi. Je reconnaissais quand même la voix des mecs de mon groupe ; de certains autres proches. Chacun avait sa particularité, sa manière de dire que je devais me réveiller – s'ils savaient, comme j'en avais envie... Mais je ne me rappelais jamais vraiment, j'oubliais plutôt vite les choses. Il y avait quand même quelque chose qui me reliais un peu plus de jour en jour à la vie, enfin, pas celle que j'avais ici, sur un lit d'hôpital, mais la vraie vie, celle que je menais avant... Et aussi étrange que cela puisse paraître, c'était la musique. Un des rares trucs qui restait gravé dans la peu de mémoire que j'avais. Je reconnaissais la voix de Nate avec sa guitare. Et à chaque fois qu'il venait, de plus en plus, sa voix devenait un peu pus distincte. J'entendais d'ailleurs parfois les médecins dire que je me 'battais » plutôt bien et que je devrais reprendre conscience dans les semaines à venir. Et autant vous dire, que je n'attendais que ça. Je me sentais tellement faible. En fait, plutôt, je ne sentais rien du tout. J'avais tellement envie de me sortir de ce foutoir.

Et puis, il y a le dernier black-out. Celui où tu oublies tout.

Je me réveillais en sursaut, la respiration saccadée.

« Mais putain qu'est-ce que je fous là ?? »

La seule chose dont je me souvenais maintenant, c'était que j'étais chez moi, à regarder la télé. Alors qu'est-ce que je foutais dans un hôpital, bordel ??? J'appuyais sur le bouton qui permettait d'appeler une infirmière, mais j'étais toujours dans un état de choc et de panique. Qu'est-ce qu'il m'était arrivé ?

Une fois l'infirmière arrivée, je vis qu'elle avait l'air apparemment plutôt contente de me voir réveillé. Mais je n'arrivais pas vraiment à comprendre tout ce qu'elle me disait. Elle me parla rapidement de mon état stable, qu'il fallait pas trop que je bouge, que je me repose, parce que je ressortais d'une période plutôt longue de coma. Ce qui, en fait, me fit plutôt me redresser direct.

« Coma ??? Putain mais j'ai perdu conscience pendant combien de temps ?? »

L'infirmière hésita un peu avant de me dire que ça faisait presque un mois que j'étais là. Bordel, j'avais passé un putain de mois ici, à rien faire... Enfin, vous me direz, ça aurait pu être pire. Ensuite, elle me dit pas grand chose, juste que je devais vraiment rester calme et que maintenant que je suis réveillé tout va bien, tout en me forçant à me rallonger. Mais je n'écoutais pas vraiment. Jusqu'à ce que j'entende « Vous voulez que j'appelle quelqu'un en premier ? Pour leur signaler que vous êtes réveillé. »

Et là, je ne saurais pas vraiment dire pourquoi, je répondis sans réfléchir.

« Nate. Euh, le gars de mon groupe. Je sais pas si vous avez son numéro. »

Elle me répondit rapidement que vu qu'il m'avait rendu visite, ils avaient effectivement son numéro. Ce qui m'arrangeait, parce que je ne savais pas pourquoi, c'était lui que je vouais absolument voir, plus que les autres.
L'infirmière m'informait donc qu'elle allait revenir dans quelques minutes, juste le temps de l'appeler ; ce qu'elle fit, revenant rapidement m'informer que Nate devrait être là d'une minute à l'autre, me tendant aussi un verre d'eau, que je bus lentement une fois qu'elle fut partie, attendant maintenant juste patiemment que Nate arrive.

Je saurais même pas definir ce que j'étais en train de faire au moment ou mon téléphone a sonné. Ca faisait un mois que Kayden était dans le coma, et même si les médecins se voulaient optimistes, je commençais à me dire qu'ils se gourraient, si tout allait bien, pourquoi cela prenait autant de temps hein ? donc depuis quelques jours, en dehors des heures ou j'allais le voir et que je montrais le plus vivant possible pour le réveiller, je sombrais dans une sorte de léthargie, un certain déni, comme pour me protéger, dans une bulle de non-sentiments, de tout ce qu'il pourrait arriver. Enfin bref. Le téléphone sonnait donc et je fus d'abord pris d'une flemme juste pas possible de décrocher, j'avais franchement pas envie de parler à quelqu'un, puis j'ai vu que c'était l'hosto. Dans ma tête c'était clair, c'était fini, soudain je ne parvenais plus à envisager une issue positive à tout cela, tremblant je prenais le téléphone et décrochais

M..moui ?

Elle m'annonçait alors d'un ton enjoué que Kayden venait de se réveiller et qu'il avait demandé à me voir. ce serait assez compliqué de décrire mon ressenti exact sur le moment, moi même je comprenais pas tout, et j'étais plutôt hyper flatté de voir qu'il avait demandé à me voir,  je baragouinais un truc qui devait globalement ressembler à

Ouais jmets, un t-shirt je baissais les yeux et ajoutais Et un pantalon tant qu'à faire et j'arrive

Ouais elle en avait sans nul doute juste rien à secouer mais je maitrisais pas totalement ce que je pouvais dire ou faire sur le coup. Je prenais ma guitare avec, plus par habitude qu'autre chose et filais à l'hopital, grillant une quinzaine de feux rouges, c'était pas dans mes haitudes mais là c'était un cas particulier quoi. Je me garais rapidement et rentrai dans l'hosto, et la hâte semblant nuire totalement à mon sens de l'orientation déjà plus que limité j'ai galéré comme pas possible à trouver la chambre, d'autant que le nom d'emprunt sur lequel on avait inscrit Kayden m'échappait parfatement. Mais je finissais par retrouver la chambre et entrit dans la chambre pour faire face à Kay, enfin reveillé, j'y croyait limite plus, jee restais un istant silencieux, avant de lui lancer en souriant.

Je savais que tu résisterais pas à ma voix de chèvre asthmatique

Avant d'arborer un large sourire et de me rapprocher de lui, je remarquais que la bougie à ses côtés était toujours allumée, je reportais ensuite mon attention sur lui je voulais lui dire que j'étais heureux qu'il soit là, même s'il m'avait fichu la peur de ma vie, lui demander ce qui s'était passé, mais j'avais pas pluq que ça envie de parler de ça pour l'instant.

Le temps que Nate arrive, je le pris plutôt à réfléchir. Essayer de recomposer un peu les éléments de ma soirée, avant que je me retrouve ici. Mais pour le moment, c'était plutôt flou. De toutes façons... Je n'y voyais, au fond, qu'une seule raison. Je n'avais jamais vraiment pris au sérieux mon problème au cœur, parce que jusqu'ici, ça ne m'avait jamais posé de problèmes. Mais à y réfléchir, c'était vrai que j'aurais dû y faire attention. Avant que je me retrouve ici... J'avais de vagues souvenirs d'avoir eu mon cœur qui s'emballait sans trop de raisons. Mais c'était un peu trop tard, maintenant.

Presque un mois... Quand j'y repensais, c'était fou. Pour certains ça durait pas aussi longtemps. Pour d'autres, des années. Mais putain, qu'est-ce que ça fait bizarre, de te dire que tu viens de gâcher un mois de ta vie... Un mois pendant lequel tu n'as pas vécu. C'est plutôt étrange comme pensée...

Finissant mon verre, je soupirais. J'entendis quelqu'un rentrer, mais c'était pas Nate ; juste un médecin. Qui voulait apparemment m'examiner rapidement, voir comment j'allais, et me parler un peu. Mais j'étais pas vraiment d'humeur à parler à un médecin... Parce que, globalement, une fois le choc passé, je me rendis compte que j'allais plutôt pas mal. J'avais du mal à bouger, certes, mais sinon, je me sentais plutôt bien, et c'était l'essentiel.

Une fois le médecin parti, quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrait de nouveau ; et c'était bien Nate, cette fois. Je lui souriais un peu, j'avais à la fois l'impression que je ne l'avais pas vu depuis longtemps, mais aussi, comme si je l'avais vu il y a peu ; et s'il était venu souvent ici, c'était probablement le cas. Je rigolais à sa remarque ; un rire un peu éraillé parce que j'avais un peu la gorge en compote, mais je m'en foutais un peu.

« T'as pas une voix si chiante que ça, mec. Mais quitte à continuer sur la vanne, ben, tu crois pas qu'elle m'aurait plutôt tuée tellement elle est horrible ? »

Je rigolais parce qu'il savait que je le chariais. Mais en fait, le truc, c'est qu'il me disait ça, mais que je n'avais plus vraiment aucun souvenir d'entre le moment où j'étais assis tranquille devant ma télé, et le moment où je me suis réveillé.

« Pourquoi, t'as chanté en venant me voir ? »

En fait, je posais cette question, mais dans ma tête, ça avait du sens. C'était sans doute pour ça que j'avais demandé à ce que l'infirmière l'appelle, lui. S'il avait joué ici, sachant que la musique était presque tout pour moi, j'avais probablement inconsciemment assimilé tout ça.

D'ailleurs, c'était un des trucs qui m'énervaient. Pendant presque un mois, des gens sont venus ici, pour me voir. Et moi... Je pouvais même plus m'en rappeler. C'était tellement frustrant. Et en plus, je m'en voulais presque. D'être resté un mois ici, avec des gens autour de moi qui s'inquiétaient. C'était presque... idiot. Mais vraiment frustrant.

C'était bon d'entendre Kayden rire, même si à cet instant il était sans nul doute plus proche de la chèvre asthmatique que moi, et le voir ainsi n'avait pas de prix. Alors quand il poussait ma blague un peu plus loin, je me sentais juste obligé de répondre, avec un petit sourire en coin.

Une chance sur deux, j'avais un arrangement avec les internes et dans les deux cas ça libérait la chambre.

Je remarquais cependant que cette histoire de voix, de chant, semblait pas franchement lui revenir, un instant j'étais surpris, presque véxé même puis je me rendais bien compte que c'était con. J'avais fait ça pour qu'il se réveille et c'était chose faite, je ne prétendais pas à une quelconque considéation, je me disais juste intérieurement que peut être ma musique l'avait aidé, pourquoi m'aurait il fait demander moi sinon ? Et puis dans cette situation, la mémoire doit sans nul doute faire défaut, je répondais finalement à sa question

Ouais j'ai pas mal joué et chaté, dont une nouvelle compo, histoire que tu vois à quel point c'était du gâchis de me laisser la chanter et à quel point on avait besoin de toi.

Mais au delà de ces considérations vis à vis du groupe, si j'étais venu c'était avant tout en ami, chose que je tenais à lui dire, j'essayais de maintenir un lien entre nous, par la musique, car c'était le plus facile à exprimer vu la situation mais il ne fisait que manifester toute l'amitié que j'avais pour lui. Franchement, le groupe ne m'importait que peu sans Kayden, ça peut paraître excessif, mais l'idée du groupe était indissociale de sa personne et outre le travail, on était vraiment devenu proches, en dépit de nos différences, quitte à passer pour une guimauve qui a ses règles, je tenais à le lui dire

Enfin, le plus important c'est pas le groupe, juste que tu sois toujours là.

Dans n'importe quel film des violos auraient retenti à cet instant précis, témoignant du côté mélodramatique de la situation, mais je m'en foutais un peu, carrément même.

Je répondis à son sourire par un autre. En fait, c'était plutôt cool, parce qu'on était là à déconner un peu et ça me faisait du bien ; parce que franchement, j'avais pas trop envie de penser à l'endroit dans lequel j'étais, même si j'avais pas trop le choix.

« C'est plutôt un bon deal. Tu devrais faire ça pour tous les gens dans cet hosto, tu leur rendrais un service mec. »

En fait, plus je pensais à pourquoi je l'avais demandé lui, plus j'avais ce truc en tête... Un genre d'air, quelque chose. Mais je ne savais pas vraiment ce que ça pouvait être, alors je l'écoutais me parler du fait qu'il avait effectivement chanté et joué ici. Je trouvais ça touchant venant de lui – enfin, j'aurais trouvé cela touchant si un autre des gars du groupe me l'avait fait aussi. Mais il y avait pensé, et je trouvais ça vraiment cool. Comme si lui avait capté que vu que la musique c'est tout pour moi, il s'était mis à faire ce qu'on faisait tous les jours, histoire de me dire, réveille-toi, qu'on refasse ça tous ensemble.

« Ah ouais, une nouvelle compo ? J'ai hâte d'entendre ça. J'ai aussi hâte qu'on s'y remette tous, mais là je crois qu'il va falloir que j'attende un peu. »

En fait, je me rendais compte que même quand je parlais, j'avais la voix un peu trainarde. C'était franchement frustrant. Je réalisais aussi peu à peu, à travers ce qu'il me disait, que j'avais probablement dû inquiéter tout le monde autour de moi. Ca devait être plutôt dur, de voir qu'un mec qui n'abusait pas vraiment de quoi que ce soit, se retrouve d'un coup dans le coma. Certains savaient que j'avais un problème cardiaque ; mais d'autres non.

Je me demandais aussi si la presse avait eu vent de tout ça ; j'espérais vraiment que non, car j'allais probablement passer pour un mec que je n'étais pas, en faisant passer ça sur le coup d'une overdose, ou autre truc du même genre.

« Merci mec. En tout cas, j'espère vraiment que je pourrais sortir d'ici rapidement. L'hôpital, ça me blase. Trop blanc pour moi. »

Et puis, sans m'en rendre trop compte au début, je commençais un peu a humer l'air que j'avais en tête depuis tout à l'heure. Mais d'un coup, c'était un peu comme si on m'avait frappé en plein visage.

« Putain, mec ! La compo ! C'est ça, non ? »

Et je me mis à chanter une bribe de paroles qui me venait en tête.

« Let your floods come rushing in, and carry you over to a new morning... »

Comme ces heures, ces jours, ces semaines maudites me semblaient lointaines à présent. Etre ici, à plaisanter avec lui sur l'état dans lequel il se trouvait encore quelques heures avant avait quelque chose d'iréel, d'indécent peut etre meme. Mais je crois qu'au fond, nous ressentions tous les deux ce besoin d'oublier tout cela, le doute, et cette épée de Damoclès au dessus de nos tetes. Le besoin, l'envie meme de faire un pied de nez à la mort qui avait été moins forte que nous, que la musique, que l'amitié. A l'image des celtes avant nous, nous la narguions en quelque sorte, comme jadis durant la Samain, ou encore comme dans certains pays hispanophones ou ils brulaient ou enterraient une sardine géante, convenons que note manière de faire était bien plus soft.

Arf, j'y ai bien pensé, mais je risque de leur plomber leurs stats

Je pensais déjà pas chanter bien à la base, mais cette chanson était tellement douce et forte à la fois, subtile et complexe, que seule une mère ou un ami pourrait en apprécier mon interprétation. Tandis que le commun des mortels, chercheraient à fuir, s'élevant vers des cieux biens plus bleux, glissant dans l'azur. J'éxagérais sans doute mais je trouvais la vision plutot poétique, comme un messager du destin, permettant leur délivrance du monde ou quelque chose du genre. En tout cas, il se disait impatient d'entendre la compo, j'étais flatté bien sur, m ais aussi plutot nerveux, je pensais ne jamais rien avoir écrit d'une telle qualité, hormis peut etre Equinoxe, les émotions les plus fortes, inattendues et vraies font vraiment les meilleures chansons, je souriais un peu à Kayden, apparemment déjà impatient de bosser, bien que sachant qu'il edvrait attendre.

Ouais ça serait préférable jepense, jtiens pas à ce que tout ça recommence... Par contre si ça peut t'aider à patienter, jpeux te faire écouter l'instru..

A ces mots, je sortais doucement ma guitare de son étui et commençais à chercher dans mon carnet la dite compo. Ce faisant, je me demandait si je devais lui faire un topo sur la presse, son entourage, histoire de dédramatiser un peu tout ce qu'il était en droit d'imaginer mais jugeais préférable d'attendre qu'il pose la question, il se plaignait aussi de l'ambiance de l'hopital, trop blanc, ce genre de chose. Faut dire qu'il avait pas tort, et les éclairages industriels n'arrangeaient en rien, donnant à tout etre humain des traits cadavériques qui feraient palir tout scénariste de film d'horreur.

Je comprends, pour la couleur des murs ils ont catégoriquement refusé que j'y remédie. Jcomprends pas, comment ils veulent qu'un patient se remette quand tout autour de lui évoque déjà la lumière au fond du tunnel ? C'est plus que déprimant

Je sais pas trop d'ou sortait cette considération, c'était le souci quand on écrivait,  tout prenait une dimension littéraire, c'était plutot étrange. Toujours est il que celle ci me rappelait une vieille histoire de fantomes, de celles qu'on raconte autour de feux de camps, pour que les gamins aillent se coucher et que les moniteurs puissent profiter du clair de lune sans chamaillades et lancers de pop corn intempestifs. A ce moment, Kayden semblait pris d'une illumination et il se mit à chanter, ma chanson. Sa voix peinanait un peu à se faire entendre, comme encore à moitié endormie mais laissant présager un réveil prodigieux, rendant la chanson plus belle et vraie que jamais. Mes doigts dansaient sur ma guitare, presque inconsciemment; et quand il eu fini, je relevais la tete, ému, et très fier, fier qu'il s'en souvienne.

C'est exactement ça, re-bienvenue du coté des vivants mon pote

Je savais que je n'avais pas eu tort de demander à Nate de venir ici. Les autres membres du groupe comptaient tout autant pour moi, mais je m'étais toujours le mieux entendu avec Nate. Parce que, comme tout groupe, on a eu des disputes, parce que, passer ton temps avec 4 autres gars, il y a des moments où tu peux en avoir vite marre... Mais avec Nate ça s'était toujours résolu plutôt vite, en général.

« Ouais, c'est peut-être mieux pour eux, en fait. »

J'eu un petit sourire en coin, avant de me redresser un peu plus. Bordel, qu'est-ce que c'était pas vraiment confortable en fait, un lit d'hôpital... Alors qu'en fait ça devrait plutôt être le contraire, mais c'était peut-être juste moi, et le fait que je n'aimais pas cet endroit.
N'empêche, quand il m'avait parlé de la compo, ça m'avait plutôt touché. Parce que ça signifiait que même si moi je n'étais pas là... La vie continuait. Et en un sens, même si c'était plutôt logique, c'était toujours rassurant.

« Moi non plus. J'ai assez donné, pour un bon bout de temps... Et ouais, je veux bien. »

Plus on parlait, et plus je me rendais compte que j'avais des tas de questions en tête. Sur ce qui s'était passé pendant que j'étais là. Ce qui s'était dit, est-ce que ça s'était ébruité ? J'espérais que non. Qu'est-ce que j'avais loupé d'important ? Et tant d'autres trucs. Tellement que lorsqu'il repris la parole, j'en fus presque soulagé, parce que je pensais au moins à autre chose.

« C'est clair... Eh, bienvenue à l'hôpital, l'endroit où on te soigne mais en fait les murs sont tellement blancs que tu en deviens dépressif ! Enfin, j'exagère un peu la chose, mais, voilà... Franchement, n'importe quelle autre couleur m'irait, même un rose bonbon dégueulasse. »

Quand je m'étais mis à chanter, d'un coup – d'ailleurs, moi-même je n'en revenais pas – je vis tout de suite son expression changer ; fier, heureux, parce que je me souvenais. Une fois qu'on avait fini je souriais, avant de rire à sa remarque, en lui tapant le bras.

« Hé ! J'étais pas mort, mec. C'est pas cool. Bon, par contre, va falloir que ma voix revienne vite, sinon je vais péter un plomb... »

Après tout, si on m'enlevait une des seules choses que j'aimais véritablement, j'allais rapidement m'ennuyer comme un rat mort, et même ici, alors que ça faisait à peine 2h que j'étais réveillé.

L'espace d'un instant je me disais que les autres devraient etre mis au courant, et meme si ça peut sembler un peu égoitse de ma part, je balayais rapidement cette idée, ils le sauraient bien assez tot, quand Kay l'aurait décidé, ce qui ne saurait tarder, il est en bon termes avec tous les membres mais on avait toujours été plus proche, déjà parce qu'on avait fait partie du groupe dès le départ, mais aussi pour des questions de caractère je crois, il nous arrivait de nous énerver mais tout s'arrangeait, unjooint, des cookies, un pudding ou autre suffisait à me faire oublier la cause de nos rares disputes. Avec les autres c'était plus compliqué, ils n'appréciaient pas toujours la simplicité avec laquelle on tournait la page sur une erreur de l'autre, mais plus que tout, là ou la confrontation me genait moinsavec les autres membres, je ne supportais pas celle avec Kayden.

Il a répondu a cette histoire de chant pour les patients, avec un petit sourire en coin, je n'ai cependant pas relancé, inutile de recycler une blague splus longtemps je crois. Il se redressait dans son lit d'hopital semblant franchement galérer Confort absolu hein ?Puis il me disait qu'il comptait franchement pas revenir de sitot parce que franchement il avait assez donné pour l'instant Content de te l'entendre dire Il semblait un peu perdu dans ses pensées quand j'évoquais la couleur des murs et semblait alors plutot soulagé de mon intervention, comme si elle lui permettait de penser à autre chose.

Faut dire que la logique des gens équipant les hopitaux m'étonnera toujours, lit en brique, mur blanc cassé, qui peut vouloir s'en sortir là dedans, et c'est pas les 2 reproductions de peinture au mur qui allaient out changer franchement, j'eu un petit sourire malicieux à la réplique de Kayden. Nahmé, jte comprends... et Je note pour le rose bonbon... j'arriverai à lui faire une blague, tot ou tard, notre salle de répet avait bien besoin d'n coup de peinture après tout.

Après ma remarque il souriait, riait meme, il reprenait vie sous mes yeux, affirmant qu'il n'étais pas mort et je souriais Ooh, je sais bien, mais fallait bien que jte charrie petite belle au bois dormant je penchais un peu la tete, prenant un air niais façon conte de fée et en réponse à sa remarque sur sa voix, j'enchainas d'une voix fluette Mais elle est trop mignonne ta voix comme ça en plaçant mes deux poings devant ma bouche façon poutit chat trop mignon, puis je reprenais un peu mon sérieux Plus sérieusement, ça devrait s'arranger assez vite, le temps de reprendre l'habitude tout au plus

Je savais qu'après le moment où il quitterait cette pièce, j'allais me sentir franchement seul. Du coup, je profitais du moment, mais il fallait dire qu'il y arrivait plutôt bien, à me faire penser à autre chose... Je souris légèrement lorsqu'il me parla de confort.

« Ouais... Si on veut, enfin, tant qu'à voir le bon côté des choses si on peut, quand on y pense, je suis nourri et logé, c'est plutôt pas mal. »

Bien sûr, au fond, je n'en avais pas grand chose à faire. Je me sentais plutôt mal, dans le fond... Comme si j'avais été trahi par moi-même, aussi bizarre que cela puisse être. Bien sûr, je ne m'étais jamais privé de rien lorsque j'aurais sans doute dû le faire. Mais je n'avais jamais abusé de rien, et c'était, au fond, lors d'un soir plus que normal que j'avais lâché. Et que je me retrouvais ici... C'était tellement... nul, quand on y pense. Je devais probablement passé pour un camé aux yeux du monde. Et d'ailleurs, quiconque avait potentiellement écrit ça, n'allait pas s'en sortir sans que je ne dise rien. Mais pour le moment, je ne préférais pas poser cette question à Nate...
Lorsqu'il me parla du rose bonbon, je savais qu'il avait un truc en tête. Je ne savais pas quoi exactement, mais je savais que je pouvais m'attendre au pire – pas un pire méchant, bien sûr, mais je redoutais un peu ce qu'il allait encore faire.

« Ouais, enfin... J'avais juste dit ça comme ça moi ! »

Quand il commenca à me charier, je tapais son bras avec mon poing ; pas spécialement fort bien sûr, juste histoire de répondre à ses conneries.

« Non mais, j'te jure ! T'es irrécupérable sérieux ! Enfin, tu me diras, on pourrait chaner de style comme ça, on fera des comptines pour les gamins. Attends, passe-moi ta guitare. »

Je lui pris sa guitare, avant de commencer à jouer l'air d'une comptine avec, avant de rire et d'arrêter. Enfin, je gardais quand même la guitare en main ; parce que franchement, je m'en rendais compte, ça m'avait manqué...

Il était clair que j'allais pas passer la nuit ici, mais j'avais franchement aucune envie de rentrer, qu'est ce que je pourrais bien foutre à la maison franchement. Il disait que même si c'était pas top confort, au moins il était logé et nourri, tiens, la nourriture, j'y avais pas pensé...

Heey justement jme demandais, c'est meilleur que la fois ou on avait test de se faire des pizzas avec de la pâte à tarte ?

Oui on l'avait déjà fait, une fois on avait un peu faim, et après quelques bières et joints on s'étais mis en tête de cuisiner et sur le coup pâte sucrée ou salée, on avait pas trop pensé que la différence était importante et on avait foutu absolument tout ce qui nous passait par la tête dessus et le résultat était juste indéfinissable, c'était clair que même de la nourriture d'hosto serait meilleur, mais j'aimais me rappeler de cet épisode, surtout en ce moment. Ca nous éloignait de la dureté de la réalité et des paparazzis. Je le vis commencer à s'inquiéter pour cette histoire de Rose bonbon, rien de "grave" certes mais il savait que j'étais capable de faire un truc débile, et il se défendait discrètement de cette idée.

Trop tard, tu l'as dit maintenant ~

J'arborais alors un grand sourire de gamin, je trouverais un truc à faire, tot ou tard, tard je pense, ça serait plus inattendu, j'aimais l'effet de surprise. Puis il me donnait un coup de coude quand je partais en délire, me disant que jétais vraiment incorrgible, je mimais alors une genre de demi dépression puis utilisant ma manche trop longue comme une genre de marionnette et cachant mon visage de l'autre bras Tu sais quelques fois les mots peuvent être blessants Kay avec une voix de vache octogénaire. mais déjà, il arlait de se reconvertir dans la chanson pour enfant et demandait ma guitare, ce qui m'amusait franchement, il la prenait et commençait à jouer, tandis que je faisait danser ma main marionnette au rythme de la comptines, après tout il avait raison, je devais effectivement être irrécupérable et à cette pensée, je commençait, avec une voix détestable de chanson pour enfants White paints, all over the wall, like a snowy day, at the dawn.In the bed, a girl was sleeping, like an angel, a girl was dreaming... This girl, wasn't very healthy and we called her, the sleeping beauty... puis il s'arrêtait de jouer et j'éclatais de rire avec lui, il gardait cependant l guitare, et je n'avais aucune raison de la reprendre, c'était bien de le revoir avec, puis je captais que j'avais tapé une impro plutôt magistrale sur le sujet, à la différence près que j'avais changé Kayden en petite fille Sorry de t'avoir travesti et rajeunit mec, mais avoue que ça claque beaucoup plus comme ça disais-je en lui souriant, jtenais pas à me jeter des fleurs mais ça me permettait aussi de le charrier un peu donc ~

Je souriais au souvenir de notre essai de pizza avec de la pâte à tarte - si on pouvait vraiment appeler ça une pizza, en fait. Parce qu'au lieu du classique tomate fromage lardons ou autres, on avait mis un peu ce qui nous tombait sous la main, et le résultat avait été franchement horrible.

"Ouais, c'est quand même meilleur... Mais leur pudding est presque tout aussi dégueulasse, je te jure. Mais franchement, parfois, c'est meilleur que ce que je me cuisine"

Non, sans rire, j'étais vraiment un mauvais cuistot - le genre à faire cramer des pâtes, c'était pour dire le niveau. Enfin, la plupart du temps, c'était juste parce que je m'occupais en attendant que ça finisse de cuire, et du coup j'oubliais.
Mais bref. Quand il recommença à faire le gamin, je me mis à rire. Il était vraiment pas croyable, en fait... Parfois il le faisait tellement bien que ça donnait presque envie de lui pincer les joues comme on le fait avec un enfant en disant "qu'il est chouuuu". Mais bon, ça, c'était juste parce que je suis un peu bizarre.

"Ouais ouais..."

Une fois qu'il commença à chanter, je finisais surtout mort de rire à cause des paroles. J'y crois pas! Il avait improvisé un truc putôt marrant, mais je me demandais comment il avait fait pour sortir ça comme ça. Puis il fallait dire que résumer ma situation comme ça, c'était plutôt original.

"Ouais, il faut avouer, ça claque... enfin non, attends" je pris une voix de petite fille pour mes prochaies paroles "ça claque !!!"

Je lui redonnais sa guitare, me redressant un peu plus confortablement.

"D'ailleurs, en reparlant de bouffe, mec, le prochaine fois que tu viens ici, ramène-moi un truc bon. Parce que je te jure, ici je mange tellement peu qu'au final si je crève ce sera de faim."

Ré-évoquer cette histoire d'essai pizza m'amusait franchement, notre niveau global en cuisine devait frôler le pétrole. Je doit tenir ça de ma mamie, la seule personne au monde dont le caramel a une odeur de poisson. Alors ainsi leu pudding n'était pas bon ?

Sacrilège, genre faire un mauvais pudding, c'est une oxymore c'pas concevable sérieux, ça devrait être un crime reconnu... tout comme loger un poulpe dans ses chaussures, ca devrait être passible de fessée publique... Ralala, la justice de nos jours.. Enfin, c'cool si tu manges un peu mieux que chez toi..

J'aimais voir les gens rire quand je faisais l'idiot, en fait dans ma tête toujours chercher à faire rire était u mécanisme de défense. Quand on recherche toujours à faire rire, même un rire moqueur est une victoire. Même si ça peut paraître plutôt absurde au fond. Je riais donc de bon cœur avec Kay, bien qu'il ne semblait pas fan de mon interpellation bovine ou du moins très peu convaincu. Et quand je me mettais à chanter sur sa petite mélodie enfantine je le voyais éclater de rire, non pas tant pour ma voix de barbie éventrée que pour les superbes paroles, et changer Kayden en cette petite fille fictive devait je pense m'aider à faire abstraction de tout ce qu'il s'était passé avant, inconsciemment. Il trouvait les paroles plutôt géniales, et me faisait même l'honneur de me le dire avec une petite voix de gamine innocente qui m'arracha un petit -oooh- admiratif.

Merci Mec, après the burning fire pour des chansons pour gosses c'est moyen, mais en gardant les initiales ça peut donner... The blue ..f....fennels !

Les fenouils Bleus, non je n'avais rien de mieux à proposer, je souriais un peu en reprenant ma guitare et déjà me demandais un service, lui ramener un truc cool à manger la prochaine fois, c'était pas autorisé mais eu importe, je me sentirai comme un agent secret, ce qui m'intéressait déjà beaucoup

Waaah genre agent secret restaurateur, agentpizzadom code rouge code rouge, demandons plus de sauce tomate !!

Je toussais un peu, c'était dur de vivre avec moi sérieux, je me désolais moi même parfois, mais je souriais un peu, avant d'arborer un air supra sérieux, je me levais et laissait tomber un pan du drap sur mon bras, comme un serveur de restaurant select qui n'a pas un balai dans le derrière mais aussi la pelle, la balayette, le seau, les serpillères...

Mais certainement. La maison vous propose des macarons Tabasco-ketchup, de l'alligator fumé, du pavé d'autruche à la rhubarbe, ainsi que de la soupe de concombre à la vodka. Monsieur a il fait son choix ?

Je lui lançais un regard espiègle, mais il était alors clair pour nous deux que je n'y manquerait pas. D'ailleurs, je lui proposais quelque chose


Plus sérieusement, tu veux que j'aille te chercher un truc ? Genre maintenant ? Ca me dérange pas tu sais..