La visite de Riley avait remué beaucoup de chose en moi. Ma petite sœur était en détresse mais ne semblait pas voir, à moins qu’elle refusait tout simplement d’ouvrir les yeux, le danger qui la guettait. Je ne le lui reprochais pas, je savais très bien comment les choses se passaient dans sa tête parce que j’avais été dans ses chaussures. J’avais fait le trottoir, je savais exactement dans quel état d’esprit une femme était quand elle était réduite à la prostitution.

Riley m’avait demandé de l’héberger quelques jours et j’avais accepté, évidement ! Cependant, comme elle était sous le joug de Ward Fleming et que je savais de quoi ce dernier était capable, je ne voulais pas qu’elle squatte trop longtemps ma maison. C’était difficile pour moi de l’obliger à repartir dès qu’elle se sentirait mieux mais je devais penser à la sécurité de ma famille. Cela dit, je ne la laisserais pas repartir sans m’assurer qu’elle avait un endroit où aller. J’étais prête à l’installer à l’hôtel, à prendre en charge tous les frais. Je veillerais sur elle et accourrait si elle me demandait de le faire.

Dans tout ce que m’avait dit ma sœur, une chose m’était resté de travers dans la gorge et je tenais à la mettre au clair avec le principal intéressé.  Je n’étais pas la bonne personne pour porter un jugement mais je pouvais quand même sonner l’alarme.

Peyton Stone avait amorcé sa tournée d’Adieu et je savais qu’Howard allait revenir à Los Angeles de temps en temps. Il avait d’ailleurs proposé de passer voir les filles à son retour. J’avais anticipé la visite d’Howard en lui passant un coup de fils et je lui proposais de venir nous prendre, Hope et moi pour aller déjeuner au Canter’s Deli. Je préférais lui parler en tête à tête et ne pas mêler Hank aux confidences de ma sœur.

Howard était donc passé nous prendre Hope et moi et pendant le trajet, Hope lui avait récité tous les nouveaux mots qu’elle avait appris.

- Comme tu vois,  Hope  a son père en modèle ! Tout ce qui sort de la bouche d’Hank, Hope l’enregistre.

Ce qui donnait parfois pour ne pas dire souvent, lieu à ses situations cocasses et malaisantes.

Comme toujours, le Canter’s Deli était plein de gens venus se régaler des pancakes et des œufs au bacon servit le matin. L’odeur était alléchante et je ne pouvais m’empêcher de saliver en regardant la carte. J’avais envie de tout prendre mais comme j’avais encore des kilos à perdre de ma dernière grossesse, je demandais les pancakes aux fruits avec un grand café et je demandais la même chose pour Hope, un lait au chocolat à la place du café, évidement.

- Alors ? C’était comment les concerts de Peyton à New York ? Elle a fait deux soirs, c’est bien ça ?

Je me sentais un peu mal de ne pas être plus au courant que ça de ce qui se passait dans la vie de la femme d’Howard mais elle n’était pas facile à approcher. J’essayais mais j’avais toujours l’impression de marcher sur des œufs avec elle. C’était dommage parce qu’Howard nous avait souvent répété qu’elle était loin d’être la diva qu’on chuchotait qu’elle était.

- Ça ne doit pas être simple d’assurer une tournée en étant enceinte. Quand je portais Haley, j’aurais dormi n’importe où tant j’étais tout le temps fatiguée. Mais c’est vrai que j’avais Hope à m’occuper en même temps.

Je cherchais à amener Howard à me parler de sa relation avec sa femme avant de lui annoncer que ma sœur était en visite chez moi et qu’elle m’avait tenu un drôle de discours.

@ Billy Lighter

J’crois que j’avais jamais été aussi content de revoir Los Angeles. Ce qui était triste, c’était que j’étais pas parti tellement longtemps. A peine quelques jours de temps que Peyton y fasse ses concerts à New York. Mais ça m’avait paru être un chemin de croix tellement Peyton m’avait paru malheureuse. Lizzie pensait que c’était à cause d’une dépression et, si c’était le cas, j’savais pas réellement comment faire pour réconforter Peyton… Elle voulait de toute façon pas lever le pied, alors…

La première chose que j’avais fait en revenant était de me laisser tomber dans le fauteuil de ma villa… J’avais prévu de passer la plupart du temps aux studios mais, aussi, d’aller voir Hope parce que ça faisait un moment que je l’avais plus vu. Puis, j’devais aussi continuer mon enquête pour récupérer mon permis de conduire. Quand j’aurais fait tout ça, j’aurais plus du tout de temps pour mes passes-temps et j’devrais reprendre un avion pour rejoindre, à nouveau, Peyton…

Alors que j’comptais passer mon premier jour à aller voir Hope, Bailey m’anticipa en proposant que j’aille manger avec elle et Hope au Canter’s Deli. J’acceptai en disant que j’allais aller venir les chercher sans réfléchir au fait que j’avais plus de permis de conduire. C’est en raccrochant que j’me rappelai de ça… Mais j’avais la flemme de changer de programme alors j’me disais que je pourrais simplement prendre ma bagnole en évitant de rouler trop vite pour que les flics me chopent. C’était mieux que de commander le taxi pour trois…

Après ça, j’me servis une vodka avant de me plonger dans la lecture de L.A.People… C’était le meilleur moyen de savoir ce qu’il s’était passé à Los Angeles pendant ma p’tite absence… Et j’fus surpris de voir que Peyton était le personnage principal d’un des articles d’Amon… Elle avait pleuré, apparemment, dans le lobby de l’hôtel et Delfino Alvarez avait été là pour la réconforter. J’fis la moue en lisant ça… J’savais que Delfino était proche de Peyton. Elle l’appelait même son ange gardien ce que j’trouvais un p’tit peu exagéré.

J’crois que j’ai lu l’article trois fois… Et si j’étais légèrement jaloux, ce qui me faisait le plus chier c’était que Peyton m’avait pas dit avoir pleuré et qu’elle allait p’t-être me reproché d’avoir rien vu.

J’avais soupiré avant de finir ma vodka, d’aller prendre une douche et de prendre ma voiture pour aller chercher Bailey. P’t-être que ça me changera les idées de passer du temps avec elle et Hope même si j’trouvais bizarre qu’Hank soit pas de la partie. L’avait p’t-être autre chose à faire, qui sait ?

Une fois arrivé devant la villa North, Bailey et Hope entrèrent dans ma caisse et on s’en alla direction le Canter’s Deli. Pendant le trajet, Hope m’avait fait marrer à répéter les mots qu’elle avait appris dont quelques-uns étaient des insultes. Bailey disait que tout ce qui sortait de la bouche d’Hank, Hope les apprenaient. J’rigolai encore.

-Au moins, elle sera méga prête pour l’école.

J’me garai devant le Canter’s Deli qui était bondé de monde parce que c’était l’heure de bouffer. L’odeur donnait faim, j’devais l’avouer. On s’installa et Bailey s’empara de la carte alors que, moi, j’savais déjà ce que je voulais. Quand le serveur arriva, Bailey commanda pour elle et la p’tite. Moi, j’pris du bacon et des œufs avec de la vodka… Le serveur s’étonna pas. Il savait qui j’étais.

C’est évidemment sur New York et les concerts de Peyton que not’ conversation commença. J’fixai Bailey.

-Ouais, deux soirées. Et elle a géré. Les concerts étaient exceptionnels…

Même si Peyton serait pas d’accord avec ce que j’disais. Mais elle était pas là pour me contredire et mettre en avant tout ce qui avait pas été…

Bailey ajouta que ça devait pas être facile d’assurer une tournée en étant enceinte. Ouais, ça j’avais bien pu le remarqué ces derniers jours. Bailey savait de quoi elle parlait, bien sûr, l’avait été enceinte deux fois.

-Elle est fatiguée, ouais… Mais elle a aucune envie de reporter la moindre date, alors… Puis, avec les hormones, elle est pas toujours facile à vivre mais, bon, c’est comme ça. C’est pas comme si elle allait être enceinte toute sa vie. Ça passera…

J’haussai des épaules… J’avais pas tellement envie de parler de la dépression de Peyton. Lizzie s’occupait de voir si c’était vraiment ça ou autre chose j’préférais pas que tout le monde le sache tant que rien était sûr.

-Vivement qu’elle accouche… J’crois qu’elle pense la même chose. Parce que, avec les hormones, l’est encore plus perfectionniste et j’crois que tous les roadies vont démissionner avant la fin…

Sauf Delfino, hein ! J’soupirai avant de fixer Bailey en reprenant un p’tit sourire.

-Et toi ? Tout vas bien ? L’est où Hank ? L’était pas là ?

@ Billy Lighter

La vobulité passablement douteuse de ma fille fit marrer Howard qui conclut qu’Hope était prête pour l’école. Je me tournais légèrement sur mon siège pour voir ma ville qui avait réussit à retirer sa chaussure et en tétait le bout.

- Mmmh… Mouais… Bah ce n’est pas encore pour demain !, m’esclaffais-je.

Je n’étais pas prête à me séparer de ma fille pour la mettre sur les bancs d’école, je n’arrivais même pas à la laisser partir avec son père et sa sœur chez ses grands-parents pour une toute petite journée sans passer deux ou trois coup de fil ! Je serais bien capable de monopoliser la ligne de l’école uniquement pour m’assurer aux dix minutes que tout allait bien.

Une fois au restaurant, on s’installa Howard sur des banquettes une en face de l’autre et on apporta à Hope une chaise pour elle, ainsi, elle pourrait manger à son aise. J’étais affamé mais mes kilos post accouchement d’Haley me tourmentait encore assez pour m’empêcher de profiter de la vie et de me goinfrer en compagnie de mon meilleur ami, pour le déjeuner. Hank avait beau dire que mon corps de maman était magnifique, ses ex-femmes semblaient elles s’être remise facilement de leur accouchement. Moi, je devais y mettre l’effort et suer un bon coup en m’entrainant à la maison sur les vidéo d’exercice de Jane Fonda !

Maintenant que notre commande était passé et qu’on m’avait rempli ma tasse de café, je questionnais Howard sur la tournée de sa femme qui avait débuté à New York. Je savais pour l’avoir entendu le dire que pour Peyton, New York était LA référence en tout et pour tout mais heureusement pour nous, elle avait quand même décidé de s’installer à Los Angeles. La vie aurait été triste sans une dose quotidienne d’Howard.

- J’en doute pas que les concerts devaient être grandiose. J’ai convaincu Hank d’aller la voir pour son soir à Los Angeles. On fera les filles donc ça nous fera une première soirée de couple depuis… depuis un bon moment !

En tous les cas, je levais mon chapeau à Peyton pour être assez en forme pour performer soir après soir sur scène. Moi, enceinte d’Haley, j’aurais dormi sur un iceberg et je m’y serais trouvée très confortable tant j’étais épuisée facilement. Howard confirma que sa femme était bien fatigue mais qu’elle ne voulait pas reporter de date et que les hormones de grossesse ne faisaient pas d’elle un petit rayon de soleil.

- Bien sûr que ça passera. J’en ai fait voir de toutes les couleurs à Hank aussi, tu sais.

Je pris une gorgée de café avant d’allonger le bras et de rattraper un crayon de cire qu’Hope avait fait rouler vers le bord de la table. Avoir des enfants, ça aiguisait les réflexes ! Je redonnais son crayon à Hope et elle se remit à son dessin.

- Elle a déjà un caractère bien particulier sans la grossesse alors enceinte, ça doit être quelque chose en effet. Mais vient un moment où les hormones se stabilisent et où elle retrouvera plus d’entrain, tu verras. Je commence à savoir un petit peu de quoi je parle.

J’avais tout de même trois grossesses à mon actif et toutes avaient été différentes.  Si mon ami avait encore des questions ou besoin de souffler, j’espérais qu’il n’hésiterait pas à venir nous trouver, Hank et moi.

Ce fut à Howard ensuite, à poser des questions ce qui m’ouvrait donc la voie pour lui parler de ma sœur et de ce qu’elle m’avait confié.

- Je vais bien, mes collections de vêtements pour enfants se vendent à une vitesse folle, c’est hallucinant. Je songe à m’incorporer et me trouver un local pour confectionner.

C’était une belle réussite dont je pouvais être fière.  Je bénéficiais du support inconditionnel du clan North et c’était très valorisant. J’avais donc le vent dans les voiles et je sentais que j’approchais d’un tournant majeur bénéfique.

- Et Hank est resté avec Haley à la maison parce qu’en fait, j’avais besoin d’un tête à tête avec toi pour te parler…

Je devais lui parler de Riley, de ce qu’elle m’avait dit mais je ne voulais pas qu’Howard pense que je voulais le juger ou lui faire la morale. Ce n’était pas mon intention de toute façon je ne me sentais pas être en mesure de faire la leçon à qui que ce soit sur la façon de mener sa vie, cependant, si je pouvais aider Howard que je considérais comme mon frère de se mettre les pieds dans les plats… Ou peut-être que cela l’amènerait à me confier sur son mariage et je découvrirais qu’il n’est pas aussi heureux qu’il ne veut que l’on le croit.

- Ma sœur est en ville, comme tu le sais… Et elle m’a dit que vous aviez couchés ensemble.  Je pourrais te faire la gueule pour nous avoir comparé mais en fait, je suis plutôt triste que tu aies trompé ta femme…

J’espérais qu’il capte dans ma voix et mon regard la compassion que j’avais pour lui tout comme l’inquiétude.

@ Billy Lighter

On s’était installé au Canter’s Deli et on tarda pas à commander. J’crevais pas de faim… J’avais surtout envie de vodka. Mais l’appétit vient en mangeant, non ?

Tout de suite, Bailey parla du concert de Peyton. C’était une façon, j’suppose, de demander des nouvelles de ma femme. J’déclarai que le concert c’était bien passé dans ajouter qu’il était pas assez bon pour que Peyton soit satisfaite. Bailey disait qu’elle avait réussi à convaincre Hank d’aller voir Peyton lors de la date de Los Angeles. J’rigolai.

-Waw ! Ça, c’est un foutu exploit !

Ouais, Hank était très loin d’être fan de ma femme. Autant de sa musique que de sa personne. J’trouvais ça dommage. Ça facilitait la vie à personne. Et Peyton le sentait qu’elle était pas la bienvenue dans mon cercle d’amis. J’trouvais ça un peu con…

Bailey parla aussi de la grossesse de Peyton. Elle disait que ça devait être super fatiguant pour elle. C’était le cas et j’le niai pas. Mais j’mis en avant le fait que Peyton voudra jamais reporter la moindre date. J’disais aussi que les hormones aidaient rien. Bailey, elle, me rassurait en disant que ça allait se stabiliser. Elle savait de quoi elle parlait. L’avait déjà accouché trois fois.

-J’espère que t’as raison parce que c’est pas facile à vivre tous les jours. Ni pour moi, ni pour Peyton.

Ouais, parce qu’elle en souffrait aussi, Peyton… Et une fois que j’eus terminé ma phrase, on vint m’apporter ma vodka. J’bus une gorgée avant de, moi-même, demander des nouvelles à Bailey. Ça faisait un moment qu’on s’était plus vu. Il faut dire que j’avais pas mal été occupé ses derniers temps. J’ai deux groupes, des enfants à venir et une femme enceinte. Ça comble les journées, ça…

Bailey disait aller bien et que sa collection de vêtement se vendaient bien. J’souris. Bailey avait beaucoup bosser pour en arriver là.

-C’est cool ! T’aurais sûrement plein de commande de la part de Peyton quand les enfants naitront.

Ouais, Bailey faisait des vêtements alors autant passer commande chez elle. C’était plus simple, non ? Ouais, ça l’était.

Bailey ajouta qu’Hank était resté avec Haley parce qu’elle voulait un tête à tête avec moi. J’levai un sourcil mais ne dis rien parce que Bailey enchaina en me parlant de sa sœur.

Han… Mince…

Ouais… Mince. C’était le bon mot. Et j’me dérobais à son regard quand j’compris que Riley lui avait avoué qu’on avait couché ensemble.

C’était un accident !

En fait, non… Mais j’avais pas réussi à résister… Et ça m’emmerdait réellement que Riley ait exposé ma vie, comme ça, à sa sœur que j’pensais qu’elle voyait plus du tout.

J’me raclai la gorge et on apporta nos assiette. J’pris même pas ma fourchette. Là, j’avais réellement plus faim. J’passai un main sur ma figure alors que ce que Bailey trouvait triste, c’était que j’avais trompé Peyton.

Encore.

-J’sais… C’est nul…

C’est tout ce que j’réussi à dire avant de reposer mon regard sur Bailey. J’devais lui raconter le contexte parce que, comme ça, ça donnait l’impression que j’m’amusais à aller dans la rue en quête de filles. Or, c’était pas le cas du tout.

-En fait, c’est une méga longue histoire… J’ai perdu mon permis de conduire, il y a quelques semaines. Mes chances pour que j’le récupère étaient quasi nulle alors j’ai passé un marché avec un flic… Un flic dont le pupille n’est autre que le fils de Ward Fleming…

J’savais que Bailey connaissait Ward Fleming. Elle aussi avait passé pas mal de temps dans l’Eastside. C’est, d’ailleurs, là qu’on s’est rencontré.

-Ward veut récupérer la garde du gosse et Jordan essaye de rassembler des preuves pour incriminer Ward et faire en sorte que le petit tombe pas chez lui. Alors, en échange de mon permis, j’ai promis d’aller chercher des preuves sur le terrain. Un genre d’indic’, si on veut. C’est, donc, alors que j’cherchais des preuves que j’suis tombé sur Riley. Elle fait partie des Los Diablos et comme Ward a été Los Diablos, j’me disais que causer avec elle était un bon début… J’l’ai légèrement dragué pour essayer qu’elle parle et on a fini chez elle… J’suis allé trop loin… J’aurais pas dû… Surtout que j’ai pas eu tant d’infos, finalement. Enfin… Sauf que Ward est p’t-être le chef des New Soldados mais j’en suis même pas certain à 100%...

J’bus une longue gorgée de vodka avant de reprendre.

-Tout ce que j’sais, finalement, c’est que ta sœur était prostituée pour les New Soldados et qu’elle a décidé de changer de camp en plein guerre… L’est un peu folle… C’est méga dangereux. Et…

Et j’avais quand même coucher avec elle…

-J’aurais pas dû coucher avec elle, j’le sais… Et dis pas à Riley que j’t’ai raconté tout ça. Pas envie de me faire descendre par les Los Diablos, moi !

@ Billy Lighter

Peyton était une perfectionniste de compétition. Nous l’avions bien compris dès qu’elle était entrée dans la vie d’Howard alors quand mon ami expliqua que les concerts de sa femme s’étaient bien passés mais n’avaient probablement pas atteint le standard de perfectionnement de sa femme, je lui répondis d’un sourire compatissant. Probablement que si des gens étaient embauchés pour reproduire mes modèles et qu’ils n’atteignaient pas mon seul de satisfaction, je ne serais pas spécialement contente. J’essayais de comprendre Peyton, ce n’était pas toujours facile mais je faisais des efforts.

Au caractère de Peyton s’ajoutait les fameuses hormones de grossesses et à en croire Howard, ce n’était pas facile à vivre. Je me portais un peu à la défense de sa femme en lui disant que tout ceci ne n’était qu’une phase et que tout rentrerait dans l’ordre à un moment où a un autre, du moins je l’espérais pour mon ami qui semblait exaspéré par tout ça.

- Tu as raison en mentionnant que ce n’est pas facile non plus pour Peyton. Par expérience, je peux te dire que la crise hormonale est pire pour celle qui la subit que pour celui à qui elle la fait subir.

Je caressais amicalement le bras de mon ami pour lui témoigner de mon support.

On me servit mon café er sa vodka à Howard. En le regardant prendre une gorgée, j’eu du mal à croire que fut une époque pas si lointaine que ça, je déjeunais à la coke et à la tequila et que je pensais que mon corps allait tenir. Heureusement qu’Howard s’était prit en main et avait mis les freins sur la drogue et la cigarette.

Je lui parlais avec ravissement de mes collections de vêtements pour enfants et du succès que je rencontrais. C’était une belle réussite pour moi et dont je pouvais être fière. Sans le support de mon mari, je n’aurais pas persévéré et je n’aurais pas osé non plus. Howard était heureux pour moi et il était certain que sa femme allait m’acheter beaucoup de morceau pour leurs enfants.

- J’ai justement commencé à dessiné une ligne pour jumeaux et je serais heureuse de vous offrir les modèles. Tu crois que Peyton apprécierait ?

Il venait de me dire que sa femme allait certainement me passer commande mais je voulais tout de même m’assurer que mon initiative plaise. Parfois, elle était un petit peu difficile à suivre, la belle Peyton.

Après, il fut temps d’entrer dans le vif du sujet. Je ne fis pas un grand détour avant de lui dire que ma sœur était de passage chez moi et je vis tout de suite son visage se décomposer. Ça me fit un pincement au cœur, mon but n’était pas de le gronder ou de lui faire la morale mais de lui apporter du support. Peut-être qu’il trouvait difficile de devenir père, qu’il cherchait ses repères au travers toute cette aventure qui était principalement un truc de femme. Bien des hommes ne trouvaient pas leur place au travers les hormones, les nausées, les montées laiteuses, pas tant que le bébé n’était pas né et là encore, bien des hommes avaient du mal à prendre leur place.

Howard vivait peut-être un gros stress et ça l’avait mené à un écart de conduite. Ce n’était pas cool et certainement pas la meilleure façon de passer au travers tout ce qui l’attendait mais le mal était fait, comme on pouvait dire.

On nous apporta nos assiettes et avant de prendre une première bouchée, je coupais les fruits et pancake d’Hope en plus petits morceaux pour qu’elle puisse les prendre elle même et les manger sans risquer de s’étouffer avec. Elle tentant de repousser mes mains comme elle le faisait toujours quand son père et moi préparions son plat mais je terminais tout de même avant de la laisser plonger dans son assiette à deux mains.

- En effet, c’est nul mais je te connais assez pour savoir que tu n’es pas partie en quête d’une fille. Tu n’es pas un abonnés aux prostituées.

C’était surtout ça qui clochait dans l’histoire de ma sœur. Oui, Howard et moi avions eu des relations sexuelles et oui pour certaines, il m’avait payé mais je savais qu’il n’était pas friand de ce genre de transaction. Il aurait été plutôt du genre à relancer une ex ou une connaissance.

Je pris une bouchée pendant qu’il me racontait comment ça s’était passé et je plissais un peu des yeux quand il mentionna Ward Fleming. Riley avait parlé de lui, hier et ça ne m’avais pas du tout enchanté. C’était principalement à cause de lui que j’avais accepté d’héberger Riley pour une nuit ou deux et non pas de façon indéfini.

- Riley est une Los Diablos?

J’étais choquée de l’apprendre, plus encore que de l’histoire en tant que tel d’Howard. Et plus Howard avançait dans son histoire, plus je tombais de haut. Ma petite sœur était vraiment dans la merde jusqu’au cou au point ou sa vie pourrait être en danger. Je n’avais plus faim et je repoussais mon assiette avant de masser mon front de ma paume tout en secouant la tête.

- Elle a besoin d’aide, Howard. Elle n’est pas folle mais elle a clairement manqué de jugement. Souviens toi comment j’étais avant Hank. Tout ce que j’ai fait… La drogue, la prostitution, Dany… ma maladie mentale. Vous m’avez aidé, vous m’avez soutenu.

Puis je levais les yeux en regardant Howard sans trop savoir quoi lui répondre. Évidement, je ne pourrais pas confronter Riley avec toutes ces informations là mais je ne pouvais pas rester là, les bras croiser à ne rien faire. Je ne me pardonnerais jamais de n’avoir rien fait si un jour on l’a retrouvait mort quelque part.

- Je ne lui dirai rien, je te le promet et toi… Ne vas pas croire que je voulais te faire la morale avec cette histoire. Tu sais à quel point tu compte pour moi. Il faut quand même qu’on fasse quelque chose. On ne peut pas la laisser retourner dans la rue comme si tout allait bien. C’est ma sœur. Nous n’avions pas une bonne relation du temps où nous vivions ensemble mais ça demeure ma sœur.

@ Billy Lighter

Bailey essayait de me rassurer sur les hormones et tout. Elle disait que ça allait passer. En attendant, j’devais avouer que c’était un cauchemar autant pour moi que pour Peyton. Y’avait pas un jour où j’la voyais sourire. Comme si elle avait plus strictement aucune joie de vivre. Et ça me contaminait… Alors, j’devais avouer que j’étais soulagé d’être un peu loin d’elle un moment. Bailey confirma que ça devait pas être simple pour Peyton et qu’elle avait vécu ça disant que c’était encore pire pour celui qui le vivait. J’soupirai.

-Ouais, j’en doute pas…

N’empêche que j’en pouvais plus, moi non plus. Et que j’savais vraiment pas quoi faire pour aider Peyton. Alors… C’était un p’tit peu dans un impasse.

J’fus content quand la vodka arriva. J’savais que j’devais diminué mais j’étais pas vraiment d’humeur à faire des efforts. T’façon, j’avais l’impression que quand j’en faisais c’était pas encore assez. Fallait toujours plus. J’avais l’impression de vivre dans un monde où ma mère tirait les ficelles en me rappelant à quel point j’étais pas parfait. A quel point j’étais pas comme Roger…

Alors tant pis  pour les efforts.

Au lieu de parler de mon mariage qui était loin d’être mon sujet favori, j’préférais prendre des nouvelles de Bailey. Sa collection de vêtements avait du succès et j’étais content pour elle. Elle revenait de loin, Bailey. C’était cool qu’elle ait sa p’tite part de bonheur.

J’déclarai que Peyton lui fera sûrement un commande. Mon amie déclara alors qu’elle était justement en train de faire un collection pour jumeaux. Elle voulait nous offrir un modèle mais se demander si Peyton apprécierait. J’souris.

-Ouais, elle va sûrement apprécier. On va avoir une p’tite fille et un p’tit garçon.

Mais après avoir parlé de ça, Bailey commença à parler de sa sœur… Apparemment, elles avaient repris contact et Riley avait avoué à Bailey ce qu’il s’était passé entre nous. Je n’aimais pas vraiment que ma vie personnelle soit dévoilée partout surtout les trucs dont j’étais pas vraiment fier. Et j’étais pas fier d’avoir trompé Peyton avec Riley…

On apporta nos plats et j’avouai ensuite que tout ça était nul. Bailey confirma mais savait que j’étais pas parti en quête de fille délibérément. J’hochai de la tête avant de me donner un tas de circonstances atténuante. J’expliquai à Bailey comment j’en étais arrivé là. J’avais parlé de Jordan Keller, de Ward Fleming, des Los Diablos, des New Soldados… De tout ce qui avait mené à ce que j’finisse dans le lit de Riley.

J’aurais pu l’évité mais j’avais pas réussi. J’suis incapable de changé et j’commençais à m’en rendre sérieusement compte.

Je vis que mon histoire choquait Bailey alors qu’elle demanda si Riley était bien une Los Diablos. J’hochai de la tête.

-Ouais. De ça j’en suis sûr… D’autres Los Diablos l’ont confirmé.

Carlos notamment et j’avais aucune raison de mettre en doute ce qu’avait dit Carlos. L’aurait eu aucune raison de mentir là-dessus. Riley était bien une Los Diablos. Et, apparemment, elle avait oublié de dire ça à sa sœur. Pourtant, ça me paraissait un rien plus important que le fait que j’avais couché avec elle, hein.

Une fois mon histoire terminée, Bailey déclara que sa sœur avait besoin d’aide. Ouais… Comme beaucoup de gens dans l’Eastside, j’vais dire… Elle disait que sa sœur était pas folle mais manquait de jugement. Elle fit le parallèle avec sa propre histoire. Que sans soutient, elle serait jamais sortie de la prostitution et de la drogue. J’hochai de la tête pour confirmer mais hausser les épaules pour lui montrer que les choses ne seront pas aussi simple.

Et avant de trouver des idées, j’déclarai que j’avais pas très envie que Bailey dise ce que j’venais de dire à Riley… J’voulais pas que Riley répète au Los Diablos que j’cherche des infos dans l’Eastside. J’veux pas crever… Bailey me promit qu’elle dirait rien et disait qu’elle n’était pas non plus ici pour me faire la morale. J’hochai de la tête avant de lui faire signe que j’le prenais pas mal. J’avais un peu plus en travers de la gorge que Riley se soit empressée de dire tout ça à Bailey sans parler de ses propres problèmes à elle comme le fait qu’elle fait partie d’un des gangs les plus actifs de cette foutue ville.

Bailey voulait réellement agir et ne voulait pas renvoyer Riley dans la rue. Que malgré la mauvaise relation qu’elle avait eu avec sa sœur, ça restait sa sœur. Ça j’comprenais…

-Ouais… J’comprends… J’ai vécu la même chose. Moi aussi, j’m’entendais pas avec mon frère. Mais quand il est mort, ça m’a quand même fait un choc…. Il méritait pas de crever comme ça…

Même si, dans l’histoire avec mon frère c’était moi Riley et lui Bailey…

-T’sais, Bailey… Sortir d’un gang comme les Los Diablos, ça se fait pas comme ça. C’est super dangereux. Puis, si elle a été prostituée pour les New Soldados, ça complique encore plus les choses. Les gangs aiment pas les fuites. Ils aimaient que leur membres désertent… J’connais pas grand monde qui s’est sorti des Los Diablos tout en restant en vie.

A part Delfino, hein ! Encore lui ! Mais ça faisait des siècles qu’il en était sorti… Parce contre, j’connaissais quelqu’un qui y était potentiellement encore et dont son image public peut p’t-être le rendre docile…

-Mais j’connais un Los Diablos dont l’image public peut nous aider à sortir Riley de là. Finan Quinn. L’est Los Diablos. Et pas un p’tit grade.

Bailey le savait vu qu’elle avait vécu dans l’Eastside aussi et que les Los Diablos faisaient partie de ses clients.

-P’t-être qu’il peut aider, non ? Tu l’connais, non ? Si on peut s’assurer que les Los Diablos lui feront rien, c’est déjà ça…

J’fis la moue.

-Mais j’peux rien faire du côté des New Soldados. J’les connais pas… J’sais même pas qui les dirige.  Enfin, j’en suis pas sûr en tout cas.

P’t-être que c’est Ward mais j’pouvais pas vraiment fonder mes preuves sur un lapsus… J’soupirai…

-Puis, faut que Riley veuille s’en sortir. Tu l’sais toi-même… Elle t’a dit quoi, elle ? Qu’est-ce qu’elle veut ? Parce que c’est bizarre qu’elle ait repris contact. Elle m’a bien montré qu’elle t’appréciait réellement pas. Elle aime pas qu’on compare sa vie à la tienne, en tout cas…

Ouais. Parce que si Riley voulait pas s’laisser aider, ça servait à rien. J’l’avais bien vu avec Peyton.

@ Billy Lighter

Dans ce que me racontait Howard, je comprenais que ce la grossesse de Peyton ne se déroulait pas comme un long fleuve tranquille. Une grossesse amenait son lot de chambardement dans la vie d’un couple dans toutes les sphères possibles. Déjà, Howard et Peyton allait passer du statu de couple à celui de famille, ce qui n’était pas toujours évident. Les premiers temps, les parents n’en ont que pour leur bébé et oublient qu’avant d’être parents, ils étaient un couple. Avec Hank, nous avions aussi eu à nous ajuster là-dedans. Apprendre à s’accorder du temps que pour nous sans avoir à se sentir mal de faire garder le bébé ou de la mettre au lit plus tôt pour pouvoir, par exemple, prendre un bain ensemble.

- Tout va se placer, tu verras.

Avec le temps, de l’ajustement, de la patience et beaucoup d’amour, Howard et Peyton parviendraient à trouver leur équilibre.

J’avais envie d’offrir à Howard et Peyton, une garde-robe pour leurs nouveau-nés. Ils allaient accueillir un petit garçon et une petite fille et j’avais commencé à dessiner justement, des modèles de vêtements pour jumeaux. Ils allaient pouvoir coordonner leur habits quoi que ce n’était pas une obligation.

- Parfait alors je vais me mettre à la confection de votre cadeau dès que je termine ce que j’ai en cours.

Après ce qui pouvait ressembler à une petite mise en bouche, on s’attaqua au plat principale soit, la véritable raison qui m’avait fait demander à Howard, une sortie en tête à tête, plus une, celle de Hope qui ne se préoccupait pas vraiment de ce que nous discutions puisque trop occupée à dessiner partout sauf sur la feuille prévue pour ça.

J’expliquais à Howard que ma sœur était chez moi en ce moment et qu’elle m’avait confié avoir couché avec lui. Avoir cette information pour moi me pesait, non pas parce que je me donnais le droit de sermonner Howard, mais parce que je ne voulais pas qu’il risque de gâcher sa vie de famille pour une histoire d’un soir. Cela dit, Howard demeurait libre et le seul arbitre de ses choix mais je voulais qu’il sache qu’il pouvait au minimum compter sur Hank et moi s’il en ressentait le besoin.

Je doutais que Riley soit la bonne personne pour ça, sans vouloir rabaisser ma sœur. Cependant, avec ce que me confiais Howard, je me rendais compte du pétrin incroyable dans lequel était ma petite sœur et le genre de risque qu’elle courait. Je comprenais mieux pourquoi elle était venue jusque chez moi demander un temps d’arrêt mais je ne pouvais que lui offrir ce que je lui avais promis, pas un jour de plus.

Riley m’avait raconté être avec Ward Fleming mais là, avec ce que me racontait Howard, je n’étais plus certaine de savoir si ma sœur était avec Fleming, si elle était une Los Diablos ou une je ne sais plus quoi. Mais une chose dont j’étais certaine c’est qu’on ne pouvait pas passer d’un gang à un autre sans frapper un mur et il était fort à parier que Riley était sur le point d’entrer en collision avec son destin.

Ma relation avec ma sœur n’avait jamais été au beau fixe mais ça ne voulait pas dire que j’étais prête à la laisser s’en aller à l’abattoir sans au moins essayer de trouver une solution. Ça n’allait pas être facile mais je pourrais compter sur Howard et même sur Hank qui ne demanderait pas mieux que de voir ma sœur partir de chez nous le plus rapidement possible. Il n’avait pas beaucoup apprécié que j’offre le gîte à ma sœur mais il n’était pas à ce point sans cœur pour la laisser croupir dans la rue.

- Je sais que ce n’est pas facile, Howard. J’étais avec lesSouth Panthers avant et la seule raison qui fait que je m’en sois sortie en vie, c’est parce que le gang a été éradiqué.

Ni Howard ni moi avions vraiment faim et la serveuse s’approcha de nous avec un air interrogateur pour nous demander si tout était à notre goût. Je lui répondis que pour ma part, tout était excellent mais ça ne sembla pas la convaincre.

- Je connais Finan mais je ne sais pas si c’est une bonne idée de le mêler à ça vu le procès qui le guette. J’en sais rien, je vais y réfléchir.

Et il n’y avait pas que les Los Diablos à considérer dans cette histoire. Il y avait un autre gang et Ward Fleming. C’était surtout lui qui m’inquiétait là-dedans.

- Elle m’a dit qu’elle avait besoin d’un moment de répit pour faire le point mais je n’ai pas sentie que changer de vie pouvait être quelque chose à quoi elle devait réfléchir. Je ne pense pas qu’elle soit rendue là. Elle est venue chez moi probablement parce qu’elle s’est dit qu’on viendrait pas l’y embêter et peut-être qu’elle voulait renouer notre relation sur une meilleure base. J’en sais rien… On change en vieillissant.

Si elle s’était pointée chez moi il n’y avait que quelques années de ça, je lui aurais fermé la porte au nez sans remords. Mais aujourd’hui, j’avais évolué et prit en maturité. Riley n’était peut-être pas au même niveau dans ses pensées mais elle demeurait ma sœur.

- Je verrais comment elle est quand je rentrerai et si elle a envie que je l’aide sinon… je ne pourrai rien faire de plus que ce que je fais maintenant mais au moins elle saura qu’elle peut revenir vers moi si elle en ressent le besoin.

Et si Hank ne l’avait pas terrorisé entre temps !

@ Billy Lighter

Bailey était plutôt encourageante et optimiste vis-à-vis des hormones de Peyton… Du coup, j’me disais que c’était simplement un mauvais moment à passer. Puis, quand ils naitront, ils pourront enfiler les tenues que leur aura confectionné Bailey et ça sera cool.

Bien plus cool que la conversation qui suivit, en tout cas.

Parce que Bailey se mit à parler de sa sœur… Une sœur que j’avais baiser parce que j’étais pas foutu de me retenir. J’m’étais fait avoir par mon propre jeu alors que j’essayais de trouver des informations concernant Ward Fleming. Une sœur qui avait tôt fait de me balancer ce qui était pas vraiment cool. Surtout que, dans l’histoire, Riley avait oublié d’expliquer à sa sœur qu’elle était une Los Diablos… Elle préférait largement m’faire passer pour celui qui couche partout alors que, elle, l’avait rien fait d’autre que de faire la même chose en flirtant avec deux gangs rivaux ce qui avait rien de très glorieux, hein !

Une chose était sûr, c’est que Bailey comptait pas laisser sa p’tite sœur dans le merde. J’comprenais ça… Roger faisait la même chose avec moi quand on était plus jeune. Même si j’détestais quand il se mêlait de mes affaires et que j’détestais ces p’tits genre de fils parfait, j’savais qu’il faisait ça parce qu’il tenait à moi. Il tenait à moi bien plus que ma mère tenait à moi…

Du coup, j’voyais ce qu’essayait de faire Bailey mais j’déclarai que rien de tout ça allait être facile. Déjà fallait que Riley sorte des Los Diablos ce qui était vraiment pas une chose facile… C’était même très dangereux, à vrai dire… Bailey le savait, l’avait été South Panthers… Elle savait, donc, à quel point c’était pas facile de s’en sortir. Elle, elle avait eut de la chance. C’est ce qu’elle disait…

-Et les Los Diablos sont pas prêt de subir le même sort.

Ils avaient Jimmy Reed a leur tête. Ce que j’dis pas… Fallait mieux garder ça pour moi…

J’avais pas encore touché à mon plat quand la serveuse vint demander si tout allait pour nous. Bailey répondit mais la serveuse en était pas convaincue… P’t-être parce que j’avais encore touché à rien…

Ensuite, j’proposai à Bailey de passer par Finan Quinn pour essayer de trouver une porte de sortie à Riley. L’était Los Diablos mais aussi connu. Ça pouvait être un moyen de pression à notre avantage… Mais Bailey était pas chaude à embarquer Quinn là-dedans. Fallait qu’elle réfléchisse, qu’elle disait.

-Il peut être un bon atout… L’a un tas d’influence sur le gang, le Finan.

Moi, j’en avais pas. J’étais même mal vu chez les Los Diablos parce que j’avais longtemps été un mauvais payeur…

Quant aux New Soldados, j’savais vraiment pas comment enlever cette épine du pied de Riley… C’était un gang méga violent dont j’avais l’impression que le leader était Ward Fleming. J’avais pas de preuve, ni rien… Juste un lapsus… Mais si c’était lui alors Riley était vraiment dans la merde…

Et puis… Fallait aussi que Riley ait envie de se sortir de tout ça. Sans ça, ça servait à rien… Bailey était, d’ailleurs, pas sûre que ça soit la volonté de Riley… Elle disait que sa sœur était venue la voir pour avoir du répit et faire le point. Le point de quoi ? Savoir si elle est plus Los Diablos ou plus New Soldados ? Ça se choisi vraiment, ça ?

J’soupirai…

-On change en vieillissant ? J’crois pas à ça, moi…

J’en suis la preuve, non ? Ouais… J’crois ça…

-Puis ta sœur, l’est pas tellement vieille…

J’haussai des épaules.

-Si elle veut pas changer de vie, alors, t’auras du mal de l’aider… P’t-être qu’elle aime dealer, qui sait ? Y’a des gens qui aiment ça. Regarde Quinn…

Ouais, l’était rockstar et Los Diablos en même temps… C’est qu’il doit aimer ça, en fait… Ou il peut simplement pas quitter le gang, qui sait ? J’en savais rien en fait.

Bailey allait voir comment sa sœur allait et si elle refusait son aide alors elle ne pourrait rien faire. L’avait un grand cœur Bailey parce qu’elle comptait héberger Riley si jamais elle en ressentait le besoin.

J’hochai de la tête.

-Non… Tu pourras rien faire de plus… Et t’as une famille… Se mettre les Los Diablos et les New Soldados à dos, j’crois pas que c’est une bonne idée.

J’fixai Hope avant de reposer mon regard sur Bailey.

-Vraiment pas une bonne idée…

J’soupirai à nouveau.

-Oh… Et j’promets de plus jamais coucher avec Riley… Et… Si jamais pendant son séjour elle te parle de Ward Fleming… Tu pourras me dire ce qu’elle a dit ? Comme ça, j’pourrais p’t-être retrouver mon permis si les informations sont intéressantes…

On savait jamais, hein.

@ Billy Lighter

Le sort de ma petite sœur pouvait se jouer sur un claquement de doigt. Dans l’immédiat, je n’étais pas en mesure de réfléchir pour trouver une solution. Comment faire pour l’aider si elle ne voulait pas ou n’était pas prête à se faire aider. Howard suggéra que je demande l’aide de Finan Quinn. Je le connaissais bien, très bien même mais j’hésitais à le relancer pour ce genre de chose. Avant, j’allais prendre le pouls avec Riley et voir ce qu’elle voulait pour son avenir.

Valait mieux commencer par là avant de monopoliser l’aide de tous et chacun.

- Il est un bon atout mais je vais le garder dans ma manche comme l’As de la dernière chance. One ne sait pas non plus ce que Riley a pu lui dire pour passer de son ancien gang à celui de Finan.

Même si je parlais à Finan, je pouvais risquer de faire pire que mieux. Non, c’était un véritable sac de nœuds et je devais y aller méthodiquement et puis je ne pouvais pas décider pour Riley. Je savais par expérience que si je la tirais de là avant qu’elle ne soit prête, elle allait y retourner avant même que je ne m’en rende compte.

J’étais tout de même prêtes à mettre les efforts pour aider ma petite sœur en dépit de la relation désastreuse que nous avions quand nous étions enfants. Après tout, avec les années qui avaient coulées sous les ponts, nous avions vieillis et acquis une certaine maturité non ? C’est ce que je disais à Howard qui en doutait.

- Il y a des exceptions… Toi. Toi tu es l’exception qui confirme la règle et c’est pour ça qu’on t’aime autant !

Je lui fis un clin d’œil moqueur malgré la gravité de la situation alors qu’il ajoutait que Riley n’était pas si vieille que ça. Je haussais des épaules, il disait vrai mais peut-être que son expérience dans la rue l’avait forcé à grandir un peu plus rapidement. Moi, ça m’avait pas raté en tous les cas.

- Je garde espoir… Sinon je vais devenir folle à penser à tout ça.

Howard avait aussi raison en disant que peut-être que ma sœur aimait sa vie tel quel. Je ne pouvais pas l’exclure et c’était aussi pour ça que je ne voulais pas trop vite relancer Finan. Si ma sœur n’avait pas envie de se prendre en main, je n’allais pas remuer ciel et terr pour elle-même si ça allait me faire mal et craindre tous les jours pour elle. Mais je savais que ça ne servirait à rien de l’obliger.

- C’est ce que j’ai dit à Riley. Je devais penser à ma famille avant tout et que c’était pour cela que je ne pouvais la garder chez moi pas plus que deux nuits. Déjà, je m’attends à un carnage quand je rentrerai. Hank va l’avoir démonté ! C’est pour ça que j’ai pris Hope avec nous et que j’ai laissé Haley avec Hank. Je me suis dit qu’avec elle dans les bras, il serait moins…

Je cherchais le mot juste mais il ne me venait pas alors, nerveusement, je rigolais en faisant une drôle de moue à Howard.

- Tu m’as compris, de toute façon !

Howard me fit la promesse de ne jamais recoucher avec ma sœur et si mon ami était réputé pour ne jamais tenir aucune de ses promesses, je sentais que s’il y en avait une qu’il allait tenir, c’était bien celle-là. En échange, je lui fis la promesse de lui transmettre toute information sur Ward Fleming que je pourrais obtenir de la part de ma sœur.

- Tu peux compter sur moi.  

Après ça, l’appétit revint doucement et je grapillais quelques bouchées alors qu’Hope elle, elle avait fait un carnage et qu’elle en avait le visage tout couvert. Dommage que je n’ai pas songé à prendre l’appareil avec moi, ça aurait été un truc marrant à immortaliser.

- Ça m’a manqué de passer du temps avec toi. On devrait le refaire plus souvent et pas besoin d’avoir un drame sur le feu.  

@ Billy Lighter

Bailey, elle voulait garder l’atout « Finan Quinn » dans sa manche. C’était p’t-être pas con, finalement… Parce que Bailey avait raison. On savait pas ce que Riley avait dit à l’Irlandais.

-Ouais… C’est pas faux.

La situation était méga compliquée. Presque autant que mon mariage, c’est dire… Ok, j’exagère p’t-être un peu. Par contre, j’doutais que les gens puissent changer en vieillissant. Bailey, l’en était persuadée mais pas moi… Suffisait de me regarder… Puis, Riley, l’était encore jeune, en fait. Mais Bailey gardait espoir parce qu’elle disait qu’il y avait des exceptions et que cette exception, c’était moi. J’rigolai un p’tit peu.

-P’t-être bien… C’est sans doute pour ça que j’désespère tant de gens…

Dont Peyton et Timmy… J’les désespérais. Ah et ma mère aussi. Mais ma mère, ça fait tellement longtemps que j’la désespère qu’il y a plus aucun espoir. J’la désespérais déjà avant même de savoir parler.

Bailey voulait garder espoir. J’comprenais. Alors, j’hochai de la tête. Sans doute qu’elle avait raison de pas condamner sa sœur trop vite. J’aurais pas aimé qu’on fasse ça avec moi, après tout.

Même si… P’t-être que Riley aimait sa vie de dealeuse, qui sait ? Et Bailey avait une famille et tout ce qui touchait aux gangs était dangereux. Apparemment, Bailey avait déjà prévenu sa sœur de ça. Elle s’attendait à un carnage en rentrant parce qu’il avait laissé sa sœur avec Hank. J’rigolai un p’tit peu même si c’était pas forcément drôle.

-Moins prompt à balancer la télé sur Riley ? Ouais… Sans doute… Hank, l’est comme ça. L’est trop vieux pour changer…

Preuve que personne chance, en fait…

-Mais, ouais… J’espère quand même qu’il tuera pas ta sœur… Il a déjà du mal a encaisser Peyton alors ta sœur…

J’promis, ensuite, de plus jamais coucher avec Riley. Et elle me promit, elle, de me donner des informations sur Fleming si elle en trouvait. J’hochai de la tête.

-Merci.

Après, on se mit à manger… Enfin, j’touchai qu’à mes œufs finalement alors que c’était surtout la vodka qui m’intéressait. J’rigolai du visage tout barbouillé d’Hope avant que Bailey me dise que ça l’avait manqué de passé du temps avec moi.

-Ouais, ça m’a manqué aussi. Et, ouais, on devrait faire ça plus souvent.

J’lui fis un clin d’œil avant qu’on ne paye pour rentrer à la maison.

@ Billy Lighter