Bailey avait accepté de m’héberger quelques temps mais m’avais bien fait comprendre que son offre n’était pas pour une durée illimité. Je ne lui en demandais pas tant, de toute façon. J’avais juste besoin de prendre du recul, de m’éloigner de Finan, Keenan et Ward pour y voir plus clair.

Je n’arrivais pas à savoir où était ma place entre ces trois0là, qui voulait vraiment mon bien, qui allait prendre soin de moi véritablement. Une grosse partie de mon cœur souhaitait que ce soit El Lider mais ma tête se moquait de mes sentiments et tonnait que Ward était celui que je devais fuir. Pourtant, quand je me posais et que j’y réfléchissais j’en venais à me dire que Finan était lui aussi une source de danger et par la bande, Keenan aussi.

La maison de Bailey était le seul endroit que j’avais trouvé pour me reposer. Contrairement à ce que pensait ma sœur, ce n’était pas un havre de paix et je ne comptais pas m’incruster. Je lui avais demander un jour ou deux et ce ne serais pas plus que ça. De toute façon, je ne cadrais pas avec la famille de ma sœur.

La petite Hope-Howard était bien mignonne à jurer comme son père mais quand elle s’approchait de moi en brandissant sa poupée, je figeais. Qu’étais-je supposée faire ? La bercer comme si c’était un vrai bébé ? Heureusement que ce n’était pas Haley-Robin que me forçait de prendre Hope parce que je risquais de la laisser tomber. Je voulais jouer à la tapisserie, qu’ils oublient ma présence mais Hope-Howard apparaissait toujours où j’étais comme si elle détectait mes moindres gestes et mouvements.

Je pourrais l’éviter en restant enfermée dans la chambre où Bailey m’avait installée mais entre les quatre murs, je suffoquais. C’était comme si j’étais prisonnière de ma propre tête et que mes pensées les plus sombres prenaient l’emphase sur tout le reste.

Bailey était partie avec Hope ce qui signifiait que pour le moment, j’étais seule à la maison avec son mari et leur bébé tout nouveau. Je ne savais pas quelle conversation avec eue ma sœur avec son mari, s’il avait été d’accord pour qu’ils me gardent chez-eux pour un court séjour. J’avais vu Hank North comme tout le monde sur un écran à un moment où à un autre mais là, il était installé dans son fauteuil au salon avec Haley qui dormait dans ses bras.

Je n’avais pas forcément envie d’engager la conversation mais je n’avais pas non plus envie de rester seule. Alors doucement, presque sur la pointe des pieds, j’entrais dans le salon et j’allais m’asseoir sur le divan, celui là même où Bailey et moi avions discuter pour la première fois depuis des années, hier soir.

Est-ce que je devais me présenter ? Bailey devait lui avoir dit que j’étais sa sœur alors c’était un peu inutile de le faire. Pourtant, je devais dire un truc mais ce n’était pas facile de savoir quoi dire exactement. Et peut-être qu’il n’était pas heureux de m’avoir sous son toit. Il ne devait pas être le type d’homme qui voulait héberger une pute. Non, les hommes comme lui préféraient se les taper dans un motel à rabais. Je me demandais s’il s’était déjà tapé des putes avant de marier ma sœur. Mouais, il avait dû le faire et j’étais prête à parier que c’était comme ça qu’il avait rencontré Bailey. Le Roi d’Hollywood avait marié sa pute préférée.

- Est-ce que tu sais quand Bailey va rentrer ?

Bon ce n’était pas la meilleure approche mais c’était un début de conversation.

@ Billy Lighter

On ne pouvait pas dire que j’étais content. Pas du tout, même. Bailey avait accepté que sa sœur soit hébergée ici alors que ladite sœur l’avait en grippe depuis des années. Elle était arrivée à Los Angeles il y avait plus d’un an et maintenant qu’elle était au pied du mur, elle venait jouer les pique-assiette en jouant avec les sentiments de Bailey qui, ayant une nouvelle vie, semblait avoir très envie de renouer avec sa sœur.

Une sœur qui restait froide avec elle et qui ne faisait, donc, que squatter… J’avais dit à Bailey : pas plus de deux jours. Cette fille était sur mon territoire et si je voulais faire plaisir à Bailey, je ne voulais pas pour autant laisser à Riley le temps de faire plus de mal que de bien.

Bailey, justement, m’avait dit qu’elle partait voir Howard… Je lui avais appris à conduire et elle avait eu son permis. Avec deux enfants en bas-âge, c’était mieux si on savait tous les deux conduire. Elle avait voulu aller seule chez Howard, alors que c’était mon meilleur ami à moi aussi, pour l’entretenir de quelque chose, mais je ne savais pas quoi.

Mais aucun doute que ça avait un rapport avec sa pute de sœur. Même si jamais je ne critiquerais Riley de faire ce métier. Ce serait comme faire insulte au passé de Bailey.

En attendant, ne restait plus à la maison que moi, Riley et Haley…

J’étais dans mon fauteuil, avec un match de baseball en sourdine à la télé, mais c’était Haley qui prenait toute mon attention et me faisait un peu oublier Riley.

-Tu es la plus belle des petite fille, avec Hope…

Je lui souris puis pris sa tutute et la passai doucement contre ses lèvres alors qu’elle commençait à s’assoupir. Elle aspira sa tétine et ferma les yeux… Mais je n’avais pas le cœur à aller la mettre dans son lit, je voulais la garder contre moi, parce qu’il n’y a rien de plus apaisant qu’un bébé en bonne santé qui dort.

Et c’est là que Riley apparut pour aller s’assoir sur le divan. Je la fusillai du regard avant de ramener mes yeux sur Haley. La sœur voulait savoir quand Bailey allait rentrer.

-Et toi ? Quand est-ce que tu vas sortir ?

Je ne savais pas quand Bailey reviendrait, à vrai dire… Mais me laisser seul avec sa sœur n’était pas une bonne idée, même si au moins, je pouvais vérifier à ce qu’elle ne vole rien. C’était déjà ça.

-Bailey est partie parler à Howard Stone… Elle n’a même pas osé me dire de quoi il s’agissait. Mais comme tu es là, je suis sûr que ça a un rapport avec toi.

Je la regardai en biais.

-Alors ? Qu’est-ce que tu as fait à mon meilleur ami ?  

@ Billy Lighter

Hank North me fusilla du regard quand j’entrai dans le salon et que je m’installais sur le divan. Je tournai en rond dans sa maison et ça devait le fatiguer que d’avoir une intruse dans son antre sacré. Honnêtement, je n’en avais un peu rien à foutre de ce qu’il pensait ou non de moi. C’est à Bailey qu’il devait faire la gueule puisque c’était elle qui avait accepté de m’héberger chez eux, je ne l’avais pas forcé, hein !

Justement, parlant de Bailey, elle m’avait dit un peu plus tôt qu’elle partait pour l’avant-midi et qu’elle prenait Hope avec elle. Je n’avais pas besoin qu’elle me prévienne de ses allées et venues, je n’avais pas besoin d’elle pour réfléchir à mon infernal trio et prendre une décision sur ce que j’allais en faire ! Mais Bailey était une maman, maintenant et elle se sentait le besoin de jouer à la maman même avec moi.

À la télé, il y avait un match de baseball, un truc ennuyant comme pas possible à visionner mais en bon américain de sa génération, Hank North était affalé, le cul dans son fauteuil et regardait des mecs payer beaucoup trop cher pour courir après une balle, sa fille dans les bras. Ça aurait été une scène mignonne si le vieux North n’avait pas l’air autant grognon.

Je lui demandais quand est-ce que Bailey revenait et il répondit par une autre question qui me fit sourire. J’aimais quand même que les gens soient cash, ça évitait de perdre du temps inutilement à s’analyser et essayer de savoir ce qu’ils pensaient vraiment. Ward, Finan et Keenan auraient avantage a prendre des cours à la North Academy.

- Je ne prendrai pas racine ici, t’inquiète pas.

Je n’en avais pas l’intention !

Hank m’expliqua quand même que sa tendre et chère épouse était partie rencontre Howard Stone et que même à lui, elle n’avait pas eu envie de lui dire pourquoi. Je pris un air fier, ma grande sœur avait été à ce point piqué dans son orgueil qu’elle avait eu envie de rafraîchir la mémoire de Stone et lui montrer qu’elle n’avait rien perdu au pieux ? Il y avait peu de chance que ce soit la raison mais le penser m’amusait.

- Ça doit faire chier quand sa propre femme a des secrets même pour son tendre époux.

Évidement, North supposait que j’étais la raison pour laquelle Bailey était partie toute seule, comme une grande fille. Ça me laissait croire que North était un contrôlant, un homme qui tenait sa femme en laisse et que de voir Bailey faire ses choses d’elle-même le faisait profondément chier.

- T’as raison en disant que c’est à cause de moi. Mais je t’assure que je n’ai rien fait à Howard de plus que ce que Bailey lui a déjà fait. Ça fait quoi de savoir que ton meilleur ami a déjà culbuter ta femme ? Ça fait pas un peu gênant dans les soirées ?

S’il voulait vraiment me détester, je ne voyais pas pourquoi je me priverais de lui donner pleins de raisons de le faire.

@ Billy Lighter

La sœur de Bailey affirma qu’elle ne prendrait pas racine à la villa et je hochai la tête, caressant distraitement la joue de ma fille du bout de mon index. Je détestais les grands airs qu’elle se donnait. Elle était venue ici chercher de l’aide, le mieux était encore de faire profil bas et de faire preuve de gratitude, mais non. La jeune femme ne cachait même pas qu’elle méprisait mon épouse. Peut-être parce qu’elle avait réussi à s’extirper de sa vie de pute, des gangs et de tout le reste…

Je souhaitais que la même chose arrive à Riley. Sincèrement. Vivre comme ça, ce n’était pas une vie. Mais avec son petit sourire moqueur et ses yeux bleus joueurs, elle avait l’air complètement épanouie de faire le trottoir.

-Tant mieux. Je te souhaite qu’un jour, tu tombes sur celui qui te fera sortir de la rue. Tu auras peut-être un peu plus de respect pour ta sœur, ainsi, plutôt que de la mépriser mais de venir quand même faire l’aumône ici quand ça t’arrange.

A la télé, un joueur des Dodgers rata un home run de peu… Je ravalai un « oh merde ! » pour me concentrer sur Riley en lui demandant ce que Bailey était allée foutre avec Howard. Savoir de quoi elle voulait lui parler…

Et j’étais sûr que ça avait un rapport avec Riley.

Je soufflai d’agacement quand elle répondit d’un air cynique que ça faisait chier quand sa propre femme avait des secrets pour son mari.

-Si elle ne me l’a pas dit, c’est sûrement pour que je ne te foute pas dehors fissa.

Et elle joua encore d’arrogance en me faisant comprendre qu’elle avait couché avec Howard. Tout comme Bailey avait couché avec Howard.

-Je connais l’historique de Bailey, je te remercie. J’ai même vu son cahier de compte avec tout ses clients, si tu veux savoir.

Je la vrillai du regard.

-Je ne te méprise pas parce que tu es une prostituée comme je ne t’en voudrais pas d’être droguée. Je t’en veux parce que tu viens ici chercher de l’aide et tu ne montres aucune gratitude.

Je grommelai.

-Je te hais parce que tu es une foutue arrogante.

J’embrassai ma fille sur son petit front alors que notre conversation l’avait légèrement réveillée.

-Et Howard est un homme marié. Mais je le connais, je sais qu’il est incapable de fidélité. Mais c’est mal de profiter de la faiblesse des autres.

Je marquai une pause avant d’ajouter :

-Tu as intérêt à changer de ton avec Bailey et avec moi… A baisser ton regard de petite salope. Sinon, l’accord que j’ai passé avec Bailey pour que tu restes ici deux jours va fondre comme neige au soleil.

@ Billy Lighter

Tout ce que j’avais fait avait été de demander à Hank s’il savait quand ma sœur rentrerait et il m’avait retourné la question sur un ton qui trahissait son mécontentement de m’avoir ici. Je lui répondis donc sur le même ton que je ne comptais pas prendre racine ici. Tout ce que j’avais demandé à ma sœur, était un temps d’arrêt et elle avait accepté. S’il avait envie de mordre quelqu’un, il pouvait mordre sa femme qui avait prit la décision.

Au passage, il me souhaita de tomber sur quelqu’un qui me ferait quitter la rue non sans ajouter que cela me ferait sans doute observer plus de respect envers ma sœur et ça me fit sourire, non pas parce que je trouvais ça mignon ce qu’il me disait, mais parce qu’il me jugeait alors qu’il me voyait pour la première fois, depuis même pas deux minutes et qu’il s’était déjà fait une idée de mes intentions.

- Quand ai-je manqué de respect pour Bailey ? Je n’ai que demandé quand elle rentrerait.

S’il faisait référence à la relation une nous avions gamine, il devrait alors tenir le même discours à sa femme parce qu’elle ne valait pas cher le kilos à cet époque-là. Son attitude envers moi était aussi exécrable que ce dont il pensait de moi en ce moment.


Je vrai problème de North était le manque de contrôle sur sa femme. Ça le faisait chier, de toute évidence que sa femme ne lui ai pas dit pourquoi elle voulait se prendre un moment en tête à tête avec Howard Stone et bien sûr, j’étais celle qu’il blâmait pour ça. Donc, parce que j’étais condamnée avant même d’avoir eu un procès, je n’avais rien à perdre à lui donner toutes les raisons de me détester.

- Comme si tu avais peur de Bailey et que ça t’empêchait de prendre tes propres décisions.

J’avais couché avec Howard, pourquoi en faire un secret ? Howard était un grand garçon, il prenait ses propres décisions mais ça semblait choquer le couple formé de ma sœur et de son acteur déchu. Rapidement, il rectifia qu’il n’avait aucun problème ave le fait que je sois une prostituée, ni même avec le fait que je consomme de la drogue. Il essayait de prouver en disant ça qu’il était zen avec le passé de sa femme mais je pouvais constater que de l’évoquer l’irritait au plus haut point. Ce qui le foutait en rogne c’était que je manquais de gratitude.

- Qu’est-ce que tu en sais que je manque de gratitude ? Ça fait même pas cinq minutes que tu m’as vu, tu n’étais pas là quand j’ai parlé avec Bailey et je dormais quand tu es rentré hier. Pour info, je l’ai remercié Bailey et je lui ai dit que j’appréciais son geste qu’elle d’autant plus qu’elle n’y était pas obligée. Tu vois, ça, Hank, c’est jugé une personne sur une impression. J’aurais pu te juger pour ce qu’on a dit de toi, les accusation d’être un homme violent mais je préférais te connaitre avant de porter un jugement mais là, tu vois, tu me donne toutes les raisons de croire que ce qu’on a écrit a ton sujet était vrai…

Il voulait défendre son ami en disant qu’il le savait incapable de fidélité mais que ce n’était pas une raison pour profiter de sa faiblesse. Et ça aussi ça me fit rire parce que, de ce que j’en savais, Howard et moi étions seuls chez moi à ce moment là et je me souvenais que je n’avais pas eu besoin de lui tordre le bras pour qu’il s’insère entre mes cuisses.

- C’est Howard qui a initié ce que nous avons fait. Il voulait que je lui vende de la drogue et il m’a suivi jusque chez moi et après s’être vidé les couilles, il a ressenti le besoin de me dire que je valais mieux que ma sœur au lit. Alors si tu veux t’en prendre à quelqu’un parle à ton pote ! Je n’ai rien fait de plus que de faire ce dont tu as dit que tu ne pouvais pas me reprocher.

En gros, North tenait un double discours. J’avais le droit de me prostituer, il ne voulait pas me juger là-dessus mais il ne fallait pas que je couche avec des hommes vulnérables. Et je le savais commet moi, qu’ils étaient faibles, ces hommes ?

- Mon ton avec Bailey est parfait, respectueux et reconnaissant. Et mon ton avec toi le serait si tu ne m’avais pas illico attaqué dès que je t’ai posé une question toute banale. Tu n’as même pas cherché à me connaitre, tu m’as tout de suite prêté des intentions douteuses et insulté au passage quand je me suis défendue. Alors tu sais quoi ? J’en ai rien à foutre de ce que tu penses de moi. Tout ce qui compte c’est que j’ai retrouvé ma sœur et que ça te plaise ou pas, elle, elle était heureuse.

North pouvait s’étouffer avec ses opinions de merde. J’avais eu pire que lui devant moi et je me tenais encore sur mes deux jambes.

@ Billy Lighter

Riley parlait et me petite Haley commençait de plus en plus à s’agiter dans mes bras. La pute me demanda en quoi elle avait manqué de respect à Bailey.

-Tu me prends pour un con ? Tu crois que Bailey et moi, on ne parle pas ? Je sais que t’en a jamais rien eu à foutre d’elle.

Je haussai les épaules.

-Mais quand c’est pour profiter, ça va.

Elle continua à me provoquer, à se justifier et, pire que tout, à me rabaisser. Mais je quittai son regard pour être tout attentionné envers ma fille pour essayer de la calmer. Aucun doute que Riley l’irritait elle aussi, tout comme elle irritait Hope qui la regardait tout le temps de travers.

Je n’aimais pas les intrus, mais j’aimais encore moins les intrus arrogants qui pensaient qu’ils avaient vraiment leur place chez moi et Bailey.

Je savais que Riley était la sœur de Bailey et que cette dernière avait fait preuve d’un grand cœur en accueillant Riley. Je reconnaissais bien là ma femme. Même quand elle était encore au 36ième dessous, Bailey avait su être ma confidente pour ce qui était des coups que me portait Kate Julian, mon épouse de l’époque.

Et Riley continuait de parler et de parler mais je ne l’écoutais plus vraiment. J’essayais d’apaiser Haley. Pour moi, Riley était cataloguée. C’était extrême ? Ouais, peut-être… Mais j’avais pas vraiment la réputation d’être un hôte attachant et attentionné.

D’ailleurs, j’entendis la petite salope dire qu’elle devrait peut-être croire ce qu’on avait écrit sur moi dans la presse.

-Tu penses ce que tu veux de moi et je pense ce que je veux de toi.

Elle prétendait qu’avec Bailey, elle était reconnaissante et respectueuse. Et que ça aurait peut-être été autrement si je ne l’avais pas attaquée direct.

Je n’avais pas envie de connaître Riley. Son port de tête bien haut et son petit ton hautain m’avaient suffi. Pour moi, elle aurait du faire profil bas, se taire et faire comme si elle n’existait pas… Tout du moins jusqu’à ce que je m’y fasse, à sa présence… Mais seulement, elle avait voulu aller trop vite.

Pour finir, quand elle ferma son caquet de salope, je me levai, Haley dans mes bras et je ne regardai même pas vers Riley. Mais je lui dis tout de même :

-Viens avec moi, je vais te montrer un truc.

J’allais jusqu’à la porte d’entrée de la villa et l’ouvrit, tenant Haley d’un seul bras.

-Riley… Tu vois, ça c’est l’allée… Tu vas jusqu’au bout. Tu ouvres la grille. Ensuite tu vas à gauche ou à droite, je m’en balance. Tu choisis. Puis tu vas tout droit et ensuite, toujours tout droit.

@ Billy Lighter

Hank North jouait à la vierge offensé alors qu’il m’avait attaqué avant même que je n’ai eu le temps de lui faire la démonstration de mon talent. Il disait que j’étais ingrate vis-à-vis de Bailey mais il ne savait strictement rien de ce que nous avions discuté, hier. Il n’était même pas là ! Mais en fait, il se basait sur nos querelles de gamines pour forger son opinion. Monsieur North aimait vivre dans le passé, apparemment.

- Alors si tu sais ça, tu sais aussi que c’était pareil pour Bailey. Quand c’était pas moi qui la faisait tourner en bourrique, c’était elle qui provoquait les disputes, comme c’est le cas dans tellement de famille.

Hank n’avait d’yeux que pour sa fille et la pauvre, de grandir avec un modèle de père comme celui-là, je la plaignais. En fait, à première vue, je trouvais des points commun entre lui et notre père à Bailey et moi et je me disais qu’il n’était pas surprenant alors qu’elle se soit mariée avec lui. Bailey avait trouvé notre père en Hank.

Il m’attaquait et je me défendais. J’étais peut-être sur son territoire mais j’y étais avec l’autorisation de sa femme et je n’avais pas l’intention de partir, pas tant que Bailey elle-même ne me le demande. C’était complètement ridicule comme réaction de la part de mon beau-frère (pas si beau que ça si vous voulez mon avis), cependant, ça donnait lieu à une joute plutôt intéressante. J’avais l’habitude de dealer avec des connards mais lui, il était une classe au-dessus.

- Bah super alors si nous sommes libre de penser. Je vois pas pourquoi alors tu cherches à me casser avec tes insultes. Elles me coulent dessus comme sur le dos d’un canard,

Alors que lui, il réagissait au quart de tour fort probablement parce que j’avais mis le doigt sur ce qui faisait mal. Hank était un homme narcissique, toxique et violent qui ne supportait pas se faire dominer par une femme, surtout pas quand ladite femme était une pute et encore moins quand elle était la sœur de sa charmante épouse.

Je ne me gênais donc pas pour exprimer clairement ce que je pensais de lui puisqu’il avait lui-même été très franc. Je ne cherchais pas à ce que l’on m’aime à tout prix contrairement à lui qui se froissait et grimpait haut dans les tours dès qu’on osait égratigner son beau vernis étincelant.

Et donc, comme je ne choisissais pas la fuite devant ses grands airs du maitre des lieux et que je ne courbais pas l’échine comme fort probablement toutes les femmes qu’il avait terrorisées avant moi, il e leva et me demanda de l’accompagner. Et il nous conduisit jusqu’à la porte d’entrée, celle que j’avais passé la veille et que je ne comptais pas repasser avant demain ou a la demande de ma sœur.

- Parfait alors c’est exactement ce que je ferai demain. Ou au retour de Bailey si c’est ce qu’elle me demande de faire.

Je me tournais d’un quart de tour pour lui faire face et je l’enlignais du regard.

- C’est peut-être ta maison mais c’est aussi celle de ma sœur et elle a accepté de me garder deux nuits. Il y en a une de faite alors si tu es aussi fort en calcul mental que tu l’es de la gueule, tu devrais être en mesure de comprendre que dans moins de vingt-quatre heures, je serai loin de toi.

Mouais… Des disputes de gamines, selon Riley… Mais pour moi, Riley était détestable, elle était bien loin de ce qu’était Bailey. J’écourtai la conversation pour ne plus la regarder parce que sa vue seule me dégoûtait. Et puis ma petite fille avait besoin d’être bercée et câlinée par son papa pour s’assoupir à nouveau.

Puis merde ! Avec tout ça, elle me gâchait mon match de baseball.

En plus, elle pensait avoir réponse à tout. Elle avait une grande gueule et je détestais ça. Alors je finis par dire qu’on pouvait penser ce qu’on voulait l’un de l’autre. Mais ça aussi, elle avait une réplique. Je ricanai quand elle dit que ça lui coulait dessus comme sur le dos d’un canard… Si c’était le cas, elle la fermerait, me laisserait à mon bébé et à mon match et retournerait dans la chambre que Bailey lui avait plus que gracieusement offerte.

Elle m’exaspérait tellement que je finis par me lever, lui demandant de me suivre… Et là, je lui indiquai la porte, en gros. J’étais prêt à affronter une dispute avec Bailey pour ça. Mais c’était elle et nos enfants que je voulais protéger de la mauvais influence de cette foutue salope arrogante.

Mais loin, encore une fois, de faire profil bas et de se casser pour qu’on ne la revoie plus jamais, elle me répliqua que c’était ce qu’elle ferait demain ou quand Bailey reviendrait si tel était son souhait.

Et là encore, elle joua les arrogantes avec moi.

Je n’aurais pas eu mon bébé en main, j’aurais fait une énorme… Vraiment énorme… connerie…

Si je n’avais pas eu Haley dans les bras, j’aurais giflé voire donné un coup de poing en pleine face de cette petite pute de merde.

Je pouvais clairement remercier Haley. Grâce à elle, il n’y eut ni gifle, ni coup de poing…

Mais je fusillai Riley du regard et grognai…

Un vrai grognement… Alors que je me retenais de lui foutre un coup de pied au cul pour l’envoyer dehors et refermer la porte derrière elle.

Puis j’expirai.

-Ok. J’en parlerai avec Bailey. Mais je n’attendrai pas 24h.

Je marquai une pause et la regardai longuement dans les yeux.

-A partir de maintenant, Riley. Je ne veux plus te voir, plus t’entendre, pas même t’entendre respirer. Tu resteras dans ta chambre et Bailey t’y apportera ta bouffe.

Je berçai doucement Haley qui, maintenant, peut-être parce qu’elle avait senti mon énervement, pleurait.

Je pointai un index accusateur sur le haut de la poitrine de Riley.

-Et je ne veux pas que tu traines autour de mes enfants. Je ne veux même pas que tu poses les yeux sur elles.

@ Billy Lighter

Je ne comprenais pas ce que ma sœur avait pu trouver à ce vieux charognard grincheux pour en tomber amoureuse et l’épouser. Et l’idée qu’il puisse lui grimper dessus assez souvent pour avoir pu lui faire deux bébés me dégoutait et me fasciner. Il arrivait encore à la lever ? Et alors je compris que ma sœur n’était pas aussi stupide qu’elle voulait qu’on le croit. Elle devait attendre que son vieux casse sa pipe et hériter de sa fortune.

C’était bien joué, Bailey !

Je devais prendre des notes et qui sait si je ne pourrais pas moi aussi tenter ma chance en rencontrant dans la section gériatrique de la population de Los Angeles. Peut-être que Keenan attendrait avec moi que je devienne une riche veuve.

Notre conversation a teneur transcendante commençait à faire perdre ses moyens à Hank et s’il n’avait pas eu son bébé dans les bras quand il se leva et me demanda de le suivre, j’aurais pu croire qu’il avait l’intention de me démonter la tronche car après tous, les hommes comme lui, quand ils venaient à bout d’argument, c’est comme ça qu’ils obtenaient le dernier mot.

C’est vers la porte de la villa qu’il nous mena et me conseilla d’emprunter l’aller pour ne jamais revenir. C’était bien mon intention mais je lui fis bien comprendre que je ne le ferais qu’à la demande de Bailey ou la l’expiration de la durée d’hébergement qu’elle m’avait offert.

Et pas avant.

Alors Hank ne pouvait que réagir en Hank, en grognant et en menaçant en plus de m’ordonner de ne plus bouger de ma chambre.  Avec pareil ogre dans les parages, ça ne donnait pas envie de sortir de là de toute façon. Alors je plaçais ma main contre ma tempe et de répondis :

- Chef ! Oui chef !

Mais avant que je ne tourne des talons pour me diriger vers ma niche, il me donna un second ordre, celui de rester loin de ses enfants. Déjà, il devrait cesser de me menacer avec la plus jeune dans les bras, ce serait déjà ça puis pour la plus vieille, ce n’était pas ma faute si elle me tournait autour comme une mouche autour d’un pot de miel mais là encore, je ne fis que défier son regard pour lui répondre tout comme la première fois.

- Chef ! Oui Chef !

Je ne lui donnais pas l’occasion de râler à nouveau, du moins pas a deux centimètres de mon visage et c’est donc vers la chambre que Bailey m’avait logé que je me dirigeais. J’en avais vu des lâches dans ma vie mais jamais avant je n’avais vu un homme se servir de son bébé comme bouclier.