Tout le groupe était là… Tous, sauf Billy… mais je ne m’inquiétais pas… Tant qu’il n’était pas là, on pouvait perfectionner la mélodie pour qu’à son arrivée, celle-ci lui inspire les mots qui figureraient sur notre prochain album.

Je passais pas mal de temps avec Savannah, dormant soit chez moi, soit chez elle… Elle avait besoin de moi et avait réussi à sortir un album grandiose… Son chant du cygne… J’avais pleuré en l’écoutant… Mais j’avais aussi pris la main de la jeune femme en la regardant dans les yeux et lui avait dit, alors que les dernière note de son album flottaient encore dans l’air : « Voilà. Maintenant, tu es immortel. Tout le monde se souviendra de Savannah Prescott. »

Cependant, pour cette session d’enregistrement, je ne l’avais pas invitée. Pire, je lui avais dit qu’elle n’était pas vraiment la bienvenue… Plus gentiment bien sûr mais ça revenait au même. Je lui avais dit que les femmes ne portaient pas chance à The Lightening. Et que plus elles resteraient en retrait, que ce soit Savannah, April ou Samantha, mieux ça vaudrait pour notre inspiration.

Car à vrai dire, le seul album que nous avaient inspiré des femmes, c’était Bitch ! et ce n’était pas très glorieux pour elles.

Mes cigarette et ma bouteille de Jack Daniel’s sur mon ampli, je planais sur la musique qu’on était en train de composer. De son côté, notre ingénieur du son s’appliquait, changeait des bandes, en superposait, nous donnait des conseils : plus fort, plus vite, moins vite, moins fort.

Et toujours pas de Billy.

Les autres commençaient à s’impatienter, mais pas moi.

-Ne vous en faites pas, il viendra, quand il sera prêt… Et nous, on sera prêts pour lui aussi.

On reprit notre « travail »… Mais ce n’était pas un travail, pour moi, c’était ma seule façon de m’exprimer. Billy, lui, avait les mots, que ce soit pour les chansons ou ses nombreux discours colériques pendant les concerts.

Billy était un être unique, merveilleux et lumineux, quand il n’était pas bouffé par April Fox. J’étais d’ailleurs heureux qu’aucune rumeur de mariage ne circule sur leur compte. Et si j’avais juré fidélité à Savannah jusqu’à sa mort, ce n’était pas pour autant que j’allais la marier. De même que je la tenais à l’écart de mon groupe.

Mais ça allait dans les deux sens, je ne m’incrustais jamais dans ce qui avait trait à The Burning Fire et ne donnait mon avis que si elle me le demandait.

Finalement, la porte du studio s’ouvrit alors que j’étais en plein solo, les yeux fermés.

Je ne pouvais pas le voir, mais je le sentais.

Billy Lighter était là.

Et The Lightening revivait.

@ Billy Lighter

-Billy… Ça fait la troisième fois que tu ne viens pas au rendez-vous… Peux-tu me rappeler, s’il te plait ?

C’était ce que disait le message sur mon répondeur. Un message de ma psy dont j’avais raté les derniers rendez-vous. Je n’y étais pas allé parce que je n’en avais pas trouvé le besoin. Je n’avais pas envie de me replonger encore une fois dans mon passé. Je n’avais pas envie de parler encore de mon père et de ma mère. Je n’avais que envie de regarder vers l’avant et vers le destin de The Lightening.

Je n’avais pas rappelé… Ma psy savait parfaitement que si je ne rappelais pas c’est que je n’avais pas besoin d’elle. Je savais que si je restais muet, elle finira, de toute façon, par venir jusqu’à chez moi dans le but de vérifié si je suis bien vivant.

April est là pour s’en assurer. April qui était constamment obnubilé par son poids. Une obsession de laquelle je me cachais en jouant et jouant encore diverses mélodies.

C’était d’ailleurs ça que je faisais avant d’écouter les messages sur mon répondeur. Je jouais dans le but de terminé les derniers lyrics de ma dernière création. Je voulais absolument la finir avant de descendre à Hollywood rejoindre mon groupe.

Je pris le temps… Vraiment le temps… Avant d’être enfin satisfait du résultat. Je laissai, ensuite, un message à April pour lui signifier que je partais. Elle le verra lorsqu’elle repassera dans le living après ses longue séance à se regarder dans un miroir.

C’était ce que je croyais qu’elle faisait.

Je pris ma Lamborghini jusqu’à Hollywood prenant le temps de m’attarder sur les paysages californien. En tête, je n’avais que de la musique. Celle qui allait naitre tout à l’heure au son de ma voix, de la guitare de cash et du talent du reste du groupe. Une musique qui montrera que The Lightening vit toujours.

Je me garai dans le parking du studio avant d’entrer dans le bâtiment. La réceptionniste me sourit visiblement contente de me voir.

-Bonjour Billy. Les autres sont déjà dans le studio 4.

J’hochai de la tête et me dirigeait vers le studio réservé exclusivement à The Lightening. J’ouvris la porte et tombai sur cash en plein solo. Je m’avançai sans rien dire l’écoutant. Ce solo pouvait être le socle de bien des lyrics que j’avais conçus ces dernières semaines.

Je l’écoutai m’avançant vers le micro. Les autres me regardaient sans rien dire. Ils attendaient la fin du solo pour reprendre leur mélodie. Et, moi, je comptais poser des paroles là-dessus. Des paroles inspirée de tout ce que je pouvais voir à la télévision et qui me révoltait.

Quand le solo de Cash prit fin et que les autres furent prêt à continuer. Je tapai du pied le rythme pour la suite et y apposai les paroles laissant la musique imposer le reste.


Je chantai de toute mon âme ce que j’avais écrit seul et que j’exposai, maintenant, aux autres. Et quand on peut terminé le premier jet de cette œuvre, je rouvrit les yeux pour les poser sur Cash.

-Il faut encore la travailler. Il faut ajouter des choses. Mais c’est sur la bonne voie.

Cash semblait aller bien malgré les circonstance. Je m’approchai de lui jetant brièvement un œil aux autres.

-Vous avez eu des nouvelles de Lenny ? Il nous a programmé des concerts ?

Je voulais savoir quand on grimperait à nouveau sur scène.

@ Billy Lighter

Billy était là, je le savais sans ouvrir les yeux.

Le chanteur avait une présence, une présence qui, en concert, faisait toute la différence ! La scène pouvait être aussi grande qu’un terrain de football, quand il était prêt, elle lui appartenait toute entière. Jusqu’à s’éparpiller dans le public où chacun hurlait avec lui ses mots qui surfaient sur mes mélodies.

Mon solo se termina et les autres reprirent…

Et c’est là que la voix de Billy inonda le studio 4, NOTRE studio. Celui qu’on avait depuis les débuts, celui qui nous avait toujours porté chance.

Plus rien n’existait d’autre que notre musique. Le monde s’était arrêté de tourné, les astres s’étaient alignés, tout ça pour accueillir la chanson de Billy… The Lightening était loin d’être mort !

Ses paroles étaient, comme toujours, profonde et trahissait une blessure du plus profond de son cœur. Même si on était nonchalant comme moi avec l’actualité, il y avait des choses qui ne m’avaient pas échappées : la famine, la guerre…

Même ici, au cœur de L.A., notre mère à tous, la guerre faisait rage… La guerre des gangs, la guerre de la drogue et sincèrement, pour l’instant, j’étais content d’être sobre au niveau des drogues dures car ainsi, je ne finançais aucun camp.

Billy y mettait tout son cœur, c’était plus qu’une chanson, c’était un cri d’alarme. Les pleurs d’un enfant en plein milieu d’un bombardement, ceux d’un autre criant famine, ou encore, les larmes silencieuses d’un enfant soldat au cœur de la nuit.

C’était plus qu’une chanson.

Finalement, la musique s’arrêta et les pleurs de ceux qui n’ont pas de voix mais dont Billy se faisait le porte-parole se turent à nouveau.

J’étais en sueur, les cordes de ma guitare étaient chaudes, encore, de l’orgasme musical qu’elle nous avait donné…

Je soufflai sur mes boucles et c’est dans les yeux de Billy que les deux trous noirs qu’étaient les miens tombèrent.

Il était bien ancré, bien posé sur ses pieds, il avait l’air en forme. Que dis-je ? Il avait l’air invincible. Et il croyait en sa chanson.

-C’était magnifique, Billy…

Et je ne me rendais pas compte que sur mes joues s’étaient tracées deux sillons de larmes tellement c’était beau.

Billy demanda alors si Lenny nous avait programmé des concerts.

-Je ne sais pas, je ne crois pas… Mais tu sais, Lenny attend toujours qu’on soit prêts. Mais s’il ne se bouge pas vite le cul, je suis même prêt à aller voir Samantha pour lui demander des concerts.

@ Billy Lighter

Mon chant avait envahi le studio 4 de MTI. Les paroles sortaient avec force et se mêlait à la musique de mon groupe. J’avais l’impression de porter toutes la souffrance du monde. Cette souffrance dont je parlais dans la chanson. Une souffrance qui fait le profit d’un tas de personnes. Ses personnes qui semblaient, désormais, pouvoir parler à travers la guitare de Cash.

Je ne savais pas combien de temps la chanson avait duré mais, quand elle fut terminée, j’étais désormais sûr qu’il fallait absolument reconquérir la scène qu’on avait quitté depuis trop longtemps. Je nous imaginais au Hollywood Bowl montrer cette nouvelle chanson à toute la population venue nous voir. J’imaginais le speaker réclamer The Lightening et tout ce que ce groupe représentait. Je nous imaginais grand à nouveau. Au-devant de la scène.

Je savais que c’était ce que Cash voulait aussi.

Et c’est Cash que je fixai alors qu’il était maintenant en sueur. Je savais qu’il avait tout donné dans cette chanson. Absolument tout donné.

Il trouvait la chanson magnifique. J’hochai de la tête.

-Elle l’était parce qu’on était tous ensemble et uni.

Je savais que c’était la clé. Que The Lightening ne pouvait vivre que si tout le monde était sur la même longueur d’onde. Chose qui était loin d’être facile à obtenir. Pourtant, le résultat était édifiant au point où je remarquai que Cash en avait pleuré.

Je demandai, alors, si Lenny avait programmé des concerts. Cash disait que ce n’était pas le cas. Que Lenny attendait toujours qu’on soit prêt. Il voulait, désormais, que Lenny se bouge le cul sinon, il était prêt à demander à Samantha de programmer à sa place. J’esquissai un sourire malicieux. Cash était à ce point en manque de concert qu’il était prêt à marché sur sa fierté et d’aller demander à Samantha de faire le travail à la place de Lenny.

-Toi ? Tu serais prêt à demander à Samantha ?

Je dis ça sur un ton moqueur alors que Steve, notre batteur, je permis de parler et de dire :

-Au cas où vous ne le sauriez pas, vous deux, Samantha est en tournée avec Shiri. La tournée de Lola…

Je fronçai des sourcils extrêmement agacé par cette nouvelle. Je ne savais pas que Samantha devait partir en tournée. Mais il restait Lenny.

-Alors, on va devoir compter sur Lenny…

On avait pas le choix.

-Des concerts à L.A. pour commencer. Le Hollywood Bowl. Un grand concert. Avec de nouveaux effets. Et plus long. C’est ça qu’on veut.

C’était ça que je voulais. Je ne voulais pas d’un petit concert. Je voulais voir les choses en grand.

Je me tournai alors vers Cash.

-La presse… Pour l’instant… Elle dit quoi sur nous ? Si elle ne dit rien, il nous faut une interview exclusive. Il faut montrer que The Lightening vit toujours.

@ Billy Lighter

Une larme coula encore sur ma joue quand Billy affirma que la chanson était magnifique parce qu’on était ensemble et unis. Ça arrivait tellement rarement ! Et pourtant, c’était tellement magique. J’étais sûr qu’alors que Billy chantait, une étoile naissait dans le cosmos.

Et quand il se fut agi de concert, que Lenny n’avait pas encore planifié, je dis à Billy que j’étais même prêt à voir Samantha. Et je réagis à son sourire moqueur par un sourire sincère.

-Pendant le tournage du clip, j’étais en manque… Gravement en manque. Et personne n’a réagi… Quant à moi, à cause de ça, j’ai agi comme un gamin… Mais maintenant que j’ai les idées claires…

Je pris une gorgée de Jack Daniel’s.

-Je suis prêt à m’excuser auprès d’elle pour mon comportement et à la voir comme une manager à l’instar de Lenny… Même si c’est une femme.

Mais notre batteur nous annonça, comme si on venait de sortir de notre grotte, ce qui était le cas, que Samantha était sur la tournée de Lola avec Shiri…

Alors j’en vins à la même conclusion que Billy… Ce serait Lenny, comme au bon vieux temps.

Je souris et m’allumai calmement une cigarette.

-On va aller lui secouer un peu la panse. Il va être content… Et méga stressé aussi.

Je rigolai, j’étais ravi de voir Billy aussi motivé. Il voulait des concerts plus grands, plus longs !

-Et si tu veux bien, Billy, je voudrais que ma part des gains aille à la recherche contre le SIDA.

Je le regardai dans les yeux.

-Ça a l’air de rien, mais c’est important pour moi.

Il se tourna vers moi et me demanda ce qu’il en était de la presse. Je haussai les épaules.

-Même Sørensen ne parle plus de nous. C’est comme si on avait disparu…

Je souris…

-Si tu veux une interview, je te propose d’aller à l’émission de SydG… C’est la nouvelle femme de Sniper et son émission se fait toute en douceur dans le plus grand respect des artistes… Elle est moins nerveuse que Jake Snyder…

Je grattai quelques notes sur ma guitare.

-Et je parie que tu as encore un tas d’autres chansons en stock. Mais celle-ci, mon ami, est un chef d’œuvre. Tu as parlé pour tous ceux qui n’ont plus de voix.

@ Billy Lighter

On avait des chansons, il nous fallait des concerts. Mais pour ça, il nous fallait quelqu’un pour nous les organiser et Lenny ne semblait pas encore avoir bougé le petit doigt parce qu’il nous attendait. Alors, Cash, en manque de concert, était prêt à demander à Samantha s’il fallait ce qui m’arracha un sourire en coin.

Il fit alors amande honorable disant qu’il était en manque quand il a prit Samantha en grippe lors du tournage de notre clip. Il disait être prêt à s’excuse ce qui n’était pas forcément son genre alors je levai un sourcil. Je ricanai à son commentaire sur le fait que Samantha est une femme.

-Ce n’est pas une femme comme les autres. Elle est ambitieuse et déterminée. Elle est intelligente aussi. Elle n’à rien n’à voir avec des Osborn, par exemple.

Osborn, c’était mon ex… Celle qui m’avait mené la vie dure avant de jouer les victimes. Je ne l’avais plus vu depuis longtemps et c’était tant mieux. Il faut dire que dans ma forteresse de Malibu, je ne voyais pas grand monde.

A part April.

-Elle est notre manager, Samantha.

Que Cash le veuille ou non finalement mais je souris content qu’il approuve désormais celle-ci comme telle.

Seulement, Samantha n’était pas ici. C’est notre batteur qui nous en informa. On avait plus que Lenny, ici… Je plissai des yeux pas très satisfait de ça mais Cash était prêt à aller secouer Lenny.

-Quand il me verra à sa porte, il commencera déjà à flipper…

Et ça me fit rire. Un rire un peu rauque tellement je n’avais plus ri depuis des lustres.

Je déclarai vouloir des concerts plus grands et plus beaux. Quant à Cash, il voulait que sa paye aille aux recherches contre le Sida. Je le savais toujours affecté par la maladie de Savannah. J’hochai de la tête.

-D’accord.

C’était important pour lui. Je comprenais pourquoi. Les autres eux, ne posèrent aucun questions bien trop content qu’ils étaient de refaire des concerts.

Mais avant tout ça, je voulais que la presse sache qu’on était sur le retour. Je voulais des interviews. Je demandai alors à Cash ce qu’on disait sur nous mais, apparemment, on ne parlait même plus de nous. Même Sørensen nous avait oublié.

-Ça, ce n’est pas plus mal. C’est un fouteur de merde.

Je n’aimais pas Sørensen. J’étais même allé le frappé une fois dans un passé qui, aujourd’hui, me semblait très lointain.

Mais Cash ne semblait pas vouloir se tourner vers le Danois mais vers SydG. J’avais déjà entrevu SydG lors des AMA… J’avais écouter une ou deux fois ses émission aussi. Cash la trouvait plus posée que Jake Snyder qui, pourtant, lui, était fan de nous.

J’hésitai.

Mais Cash semblait sûr de SydG.

-Va pour SydG. On bougera Lenny pour qu’il la contacte. Elle ne refusera pas.

Personne ne refuse The Lightening.

Cash était sûr que j’avais encore des chansons en sock ce qui était le cas. J’en avais des centaines. Dont la moitié au moins était à jeter. Mais je souris quand Cash déclara que celle qu’on venait de faire était un chef d’œuvre.

-Merci, Cash.

Je me tournai vers le groupe.

-Prêt à reconquérir le monde ? Prêt à montrer aux gens qu’on existe toujours ? Prêt à montrer qu’aucun autre groupe ne vaut plus que The Lightening ?

Ils fallaient qu’ils soient prêt et s’ils l’étaient, nous irons reconquérir le monde.

Ensemble.

@ Billy Lighter

Billy compara Samantha Mancini à son ex, la Osborne… Une autre Savannah qui avait disparu de la circulation après avoir fait beaucoup de mal à Billy… Il disait que Samantha n’était pas comme ça, qu’elle avait de l’ambition et de la détermination.

Je souris et baissai un peu les yeux.

-Et puis elle est mariée et à des enfants, pas vraiment Le genre de femme qui nous attire des problèmes d’habitude…

Non, ça, c’était plutôt le style d’April Fox que je ne portais pas dans mon cœur. Mais Billy était là et sans elle. Il était donc bien déterminé à produire quelque chose, à créer avec nous, comme on l’avait fait pour notre premier album, quand les filles qui venaient assister aux enregistrements n’étaient que de la décoration.

Je hochai de la tête quand, comme pour fixer ça dans la réalité, Billy fit la simple affirmation que Samantha était notre manager.

Je tenais contre moi ma véritable épouse, celle que je ne trahirais jamais, ma guitare, encore chaude de mes doigts qui l’avaient parcourue de long en large en ce début d’enregistrement. Et j’en caressais le manche alors qu’on réalisait que Samantha ne pouvait pas s’occuper de nous et qu’il ne restait que Lenny. J’adorais Lenny… Il nous laissait créer et attendait toujours que les astres s’alignent.

Il était temps d’aller le réveiller.

Et Billy eut un rire rauque en s’imaginant débarquer chez Lenny et lui faire faire une crise cardiaque rien qu’à cette vision venue d’outre-tombe… Un peu comme son rire en fait… Je n’avais plus vu Billy depuis longtemps... Mais depuis quand n’avait-il pas ri ? Ça semblait faire une éternité.

Je m’approchai de lui, posai ma main sur son épaule et lui souris.

Je souris d’ailleurs encore plus largement quand il accepta, sans en demander plus, que mes gains aillent à la recherche contre le SIDA. Il ne posa pas plus de questions. Il savait pour Savannah. Et puis c’était mon argent, quelque part, j’en faisais ce que je voulais.

Le reste du groupe nous observait sans rien dire, mais le sourire aux lèvres. Ils savaient qu’on était repartis pour un tour et en étaient ravis. Ce ne devait pas être facile d’être membre de The Lightening. Car si tu n’es pas Cash ou Billy, tu n’es qu’une ombre en arrière-plan.

D’ailleurs, en parlant de renommée, d’être au premier plan, Billy demanda où on en était dans la presse. Et je ne lui cachai pas qu’on était nulle part. Il était bien content que Sørensen la boucle, mais il était tout de même temps qu’on revienne au devant de la scène médiatique.

Je proposai SydG. Elle avait comme réputation d’être vraiment douce, à ne pas chercher la petite bête dans ce qui n’irait pas dans le groupe… J’aimais bien Jake Snyder aussi, mais je pensais que passer à une heure de grande écoute et avec quelqu’un de foncièrement gentil était le mieux pour nous.

Billy accepta.

Je le complimentai ensuite sur sa chanson. Il me remercia puis se tourna vers le groupe au complet. J’étais radieux derrière mes boucles noires.

-Prêt ! Il est temps de vivre et laisser mourir.

Et j’invitai Billy à prendre place derrière son piano.

@ Billy Lighter

C’était comme si Cash et moi étions sortis d’un long sommeil. Lui acceptant, enfin, Samantha pour ce qu’elle était : une femme accomplie qui nous voulait du bien et moi renaissant de mes cendres grâce à sa guitare.

Et il fallait montré au monde qu’on était à nouveau vivant. Il fallait montrer que The Lightening était toujours le meilleur groupe de Los Angeles. Les The Burning Fire, Roadtramp et autres Fireworks ne feront pas le poids contre nous lorsqu’on fera nos prochains concerts.

Mais encore fallait-il quelqu’un pour nous les programmer. Or, Samantha était en tournée avec Shiri, un fille dont j’avais vaguement entendu parler aux AMA. Quant à Lenny, il fallait aller le secouer pour qu’il nous trouve des dates. Si on voulait aller vite, réveiller Lenny était encore la meilleure chose à faire. Même s’il allait certainement faire une crise cardiaque en me voyant à sa porte. L’image me fit rire. On aurait dit un rire sortit d’outre-tombe tellement ça faisait longtemps que je n’avais plus ri.

Cash posa alors sa main sur mon épaule et je lui souris. Il voulait donné sa paye à la recherche contre le Sida et, alors qu’il n’avait pas besoin de mon autorisation pour le faire, je la lui donnais quand même. Je savais que ses pensées étaient hantées par Savannah et sa maladie. Je savais qu’il en souffrait. Par que quand les gens souffrent, je souffre aussi. Surtout si cette personne est Cash.

Avant de monter sur scène, on devra préparer notre retour dans la presse. Si je n’avais aucune envie de passer par Sørensen, j’aimais l’idée de Cash de passer par SydG.

Maintenant, il était temps de continuer à créer. Les paroles de Cash me firent frissonner alors que je me sentais totalement inspiré.

Je pris place derrière mon piano. Jouai quelques notes dans le vide…

Avant de laisser la musique envahir le studio alors que mes paroles virent s’y mélanger pour faire naitre un nouveau chef d’œuvre.

Désormais, plus rien ni personne ne pourra nous arrêter.

@ Billy Lighter