Il était 18h quand je suis sortis du QG… J’y étais depuis hier à 23h et j’avais encaisser Josh pendant tout ce temps. Un Josh qui ruminait à cause du verdict de son jugement contre Quinn… J’avoue que j’avais été peu satisfait d’entendre que Quinn n’avait quasi rien eu comme condamnation mais satisfait d’entendre Josh se plaindre constamment de l’avocat de Quinn qui, je cite Josh, « est un enfoiré de vicieux ». J’avais besoin de cet enfoiré de vicieux pour faire plier Keller et obtenir la garde de Grant. Car, ouais, j’avais bien compris, en entendant Josh, qu’on avait un truc en commun l’Irlandais et moi et c’était notre avocat.

Donc, j’en avais marre de Josh alors j’avais levé le camp. Il avait été surpris que je parte si tôt mais je lui avais clairement dit que j’en avais marre de l’entendre geindre. Je m’occuperais de Quinn moi-même quand Riley aura réussi à s’attirer sa sympathie suffisamment que pour le piéger.

Je rentrai, donc, chez moi sachant très bien que je retrouverais un appartement vide parce que Sky avait, aujourd’hui, une garde à faire… Une des rares qu’elle obtenait encore… Bizarrement, ça ne l’avait pas tellement ébranler de savoir que j’allais passer la nuit et la journée au QG… Peut-être parce qu’elle commençait à se faire à ce genre de routine ou qu’elle était tellement soulagée que je sois en vie qu’elle se contentait, pour l’instant, de ça.

Donc, il n’y avait personne et je n’avais aucune envie de dormir. Alors, j’avais pris mes affaires de boxe pour aller m’entrainer à la salle de sport. Ça faisait une éternité que je j’y avais plus mis les pieds. Depuis que cette Collins avait osé me battre. Il était temps que je fasse mon retour… Et que je me réentraîne parce que mon coma avait fait que j’étais rouillé. Très rouillé. Et je ne pouvais pas être rouillé.

J’arrivai, donc, à la salle de sport et ne pu m’empêcher de m’arrêter sur un tableau où était noté les gagnants du tournoi annuel, légal, qu’organisait Vern chaque année. Pourquoi je restais planté devant ? Parce qu’il y avait mon nom marqué dessus et que ça avait attiré mon attention.

Une Fleming avait gagné le tournoi junior…

Grant Custer Fleming…

J’affichai un sourire en coin. Il se revendiquait comme un Fleming ? Intéressant… Bien plus intéressant que de voir que Quinn avait gagné le tournoi adulte contre Sørensen.

Je regardais ça si bien que je n’avais pas vu Vern vernir par-derrière moi.

-Ton fils, c’est bien ça ? Le petit Grant…

Je m’étais tourné d’un coup vers Vern penchant légèrement la tête sur le côté.

-Oui. Ça se voit, non ? Il a gagné.

Vern esquissa un sourire en coin.

-C’est parce qu’il a un bon entraineur qu’il a gagné. Amon… C’est lui qui en fait un petit champion.

Je pris un air neutre. Alors, comme ça, Amon s’amuse à faire de Grant un champion de boxe ? Peut-être que le petit me l’avait dit. Je ne m’en rappelais pas.

-Si Amon sait en faire un champion c’est parce que Grant est doué à la base, Vern. C’est tout…

C’est ce que je dis avant de passer à côté de lui et qu’il me lance :

-Pas de grabuge dans ma salle, Ward…

Tiens… Un avertissement… Pourquoi ? Je n’avais encore rien fait… Mais je compris l’avertissement de Vern quand je vis Amon s’entrainer sur un sac un peu plus loin. Il était seul, à première vue.

Je m’approchai de lui pour me placer devant le sac à côté de lui. Je laissai tomber mon sac au sol pour attirer l’attention d’Amon.

-Salut, Sørensen…

Je dis ça avant d’enlever mon t-shirt chose que je faisais quasi tout le temps quand je m’entrainais ou que je combattais sur le ring. Je dévoilai, ainsi, mes cicatrice dont la plus récente à l’abdomen qui se voyait encore très fort. Je pris, ensuite, mes bandage afin de bander mes main tout en parlant à Amon.

-Alors ? Il parait que tu as perdu contre l’Irlandais… Pour le battre, il suffit de taper très fort avant qu’il ne te prenne de vitesse. Comment tu as perdu ?

Je savais que mes paroles ne rendait pas justice au niveau de boxe de Quinn mais je n’étais pas du genre à faire des compliments à Quinn.

@ Billy Lighter

Sonne me verrait ici, elle m’incendierait !

En effet, je n’avais pas encore totalement rétabli de mon traumatisme crânien et les migraines étaient toujours là bien que plus espacées… Je lui avais promis, à mon amante, d’y aller doucement.

Seulement, ce soir, je n’avais rien à faire, et Sonne devait rester auprès de ses petits, ce que je comprenais totalement.

Et puis, je ne comptais pas non plus me battre… Je voulais juste frapper un peu dans le sac, histoire de transpirer un peu, de me maintenir en forme… Je m’en voulais un peu parce que j’avais du reporter, cette semaine, l’entraînement de Grant… Et au téléphone, j’avais insisté pour parler au petit, pour lui annoncer en personne, la mauvaise nouvelle.

Il m’avait presque traité de loser, mais j’avais entendu Jordan, en voix de fond, lui dire d’être compréhensif. Alors Grant avait grogné que ce n’était pas grave et je lui avais promis que cette semaine, il pourrait venir. Je lui avais dit aussi que la semaine où je ne serais pas là pour l’entraîner, il pourrait venir et le faire seul.

Je lui avais dit qu’il connaissait tout ce qu’il devait faire et que s’il voulait un petit combat en fin de séance, qu’il demande à Vern s’il y avait moyen de lui trouver un jeune adversaire.

Il y avait toujours des jeunes qui voulaient prouver leur valeur ou faire le malin… Mais aucun gosse de l’Eastside ou de South L.A., dans ceux qui venaient à la boxe, n’arrivait à la cheville de Grant.

J’étais perdu dans mes rêveries et ma culpabilité et, alors que je frappais sur le sac, je sursautai quand quelque chose tomba à côté de moi. J’arrêtai de frapper, me retournai et me retrouvai devant Ward Fleming.

-Salut Ward.

Je savais qu’il détestait qu’on l’appelle Fleming et je n’étais pas en état de me battre, alors autant faire profil bas.

Il enleva son t-shirt et je grimaçai en voyant que Ward avait une nouvelle cicatrice encore bien rouge, loin d’être cicatrisée, lui non plus n’était certainement pas en état de se battre et n’avait rien à faire ici. La cicatrice n’était pas grande mais ça ressemblait à…

A un coup de couteau…

Je déglutis et mon regard remonta vers les yeux de Ward alors qu’il me parla de mon match contre Finan… Tout était écrit au tableau qu’il avait sûrement lu.

Il disait que pour battre Finan, il fallait le frapper très fort avant qu’il n’ait le temps d’user de sa vitesse hors du commun.

-C’était un tournois légal et amical, Ward… C’est probablement pour ça qu’on ne t’y a pas vu… Et j’ai perdu parce que Finan m’a déconcentré…

Je pointai sa cicatrice.

-Ou alors c’est à cause de ça que t’es pas venu ? Qu’est-ce qu’il t’est encore arrivé ?

Et pourquoi t’es pas mort ?  

@ Billy Lighter

J’avais fait sursauter Amon quand j’avais lâché mon sac au sol. Il était tellement concentré sur son entrainement qu’il ne m’avait pas vu venir. Il s’était arrêté de frapper pour me saluer à son tour alors que j’avais enlevé mon t-shirt pour me préparer à m’entrainer moi aussi.

Mais tout en faisant ça, j’avais bien envie de discuter avec Amon dont je savais désormais qu’il entrainer Grant. Un gamin sur lequel je comptais prendre un maximum d’informations afin de bien montrer que je m’intéressait à lui. Parce que c’était ça que je devais montrer au tribunal : que je m’intéressais à Grant et que je voulais jouer mon rôle de père pour lui. Un rôle que ne m’a pas autorisé à avoir Daisy vu qu’elle m’avait caché que Grant était mon fils à moi.

Il fallait que je le récupère pour Sky et pour être sûr que Grant ne deviendra pas, avec le temps, un caillou dans ma chaussure.

Amon avait vu ma cicatrice… Je l’avais vu à sa tête. J’en avais des plus impressionnante que ça mais elles étaient plus vieille et se voyait, donc, moins.

Je me mis à parler de Quinn et du combat qu’Amon avait perdu contre l’Irlandais. Je savais que Quinn était rapide mais il frappait moins fort qu’Amon. La tactique, pour battre Finan, était de frapper fort en début de combat pour l’empêcher d’utiliser sa vitesse à son avantage.

Amon répliqua que c’était un tournoi amical et légal et que c’était probablement pour ça qu’on ne m’y avait pas vu. Je levai un sourcil… Non. Ce n’était pas pour ça…

Mais avant de répliqué la dessus je répliquai sur le fait que Finan avait gagné en déconcentrant Amon…

-Il t’a déconcentré ? Pourtant, tu n’est pas le plus facile à déconcentré d’après ce que j’en sais et je doutes que les provocations de Quinn ait pu te mettre hors de toi. Sauf s’il savait où taper…

Et s’il savait où taper c’est qu’Amon n’avait pas était prudent… Ou que Quinn était plus vicieux que je ne le pensais…

Amon enchaina alors disant que, peut-être, c’était à cause de ma récente blessure que je n’étais pas venu. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Non. Si je ne suis pas venu c’est parce que ce genre de tournoi n’a rien d’intéressant. Pas parce qu’il est légal mais parce que, souvent, ce sont des boxeurs inexpérimenté et, donc, inintéressant qui y participent. Mais si j’avais su que toi et Quinn y participiez je serais venu…

Rien que pour les battre… Tous les deux…

-Et je me suis fait poignarder dans la rue en sortant de mon boulot au Wild… Je suis comptable pour eux. J’ai survécu parce que Jordan Keller passait dans le coin et m’a emmené à l’hôpital.

J’esquissai un sourire en coin.

-Ironique comme histoire, non ? Je suis sûr qu’il aurait préféré que je meurs, pourtant.

J’achevai de mettre mes bandes sur ma mains avant de fixer Amon.

-D’ailleurs, c’est pas le seul qui aurait voulu ça, je pense…

@ Billy Lighter

Je grommelai quand Ward s’étonna que l’Irlandais ait réussi à me déconcentrer…

-Il ne m’a pas mis hors de moi il m’a… J’ai comme… Freeze… Et ouais, il savait où taper… Mais ce n’est pas à moi qu’il a fait le plus mal. Il a été vicieux.

Je regardai Ward dans les yeux.

-Finan est intelligent. Je ne sais pas si c’était pas fair-play ou si c’était de bonne guerre pour ce que j’ai écrit sur lui dans L.A.People.

Je haussai les épaules.

-Finalement, je m’en sors bien… Sachant qu’il a été dans un gang, il aurait pu me tuer…

Je souris, soulagé que mon article n’ait pas bousillé le repentir de l’Irlandais.

-Mais tout ça, c’est fini pour lui. Il a été jugé, je suis en train de travailler sur l’article. Il s’en est sorti avec un peine de prison avec sursis et une grosse indemnité à payer à ce Josh qu’il a éborgné.

Puis Ward m’expliqua pourquoi il n’était pas venu au tournoi qui m’avait opposé à Finan. Et dans le font, il avait raison. A ce genre de tournoi participaient des boxeurs inexpérimentés, des amateurs, certains avaient du potentiels mais pas assez de temps pour s’entrainer. D’autres n’avaient tout simplement pas le talent qui caractérisait un Grant par exemple.

Mais Ward disait que s’il avait su que Finan et moi, on participait, il serait venu…

-Ça aurait nettement changé la donne… Finan et toi auriez été en finale, sans aucun doute.

Je ne pensais pas que j’aurais pu battre Finan en demi-finale s’il avait usé de la même stratégie que celle qu’il avait utilisé pour me mettre hors course (et faire beaucoup de mal à Sonne) quant à Ward, si j’étais tombé contre lui, je crois que je m’en serais sorti avec des blessures autrement plus graves qu’un traumatisme crânien, qu’importe que les matches soient amicaux.

Quant à sa cicatrice, c’était bien un coup de couteau… il disait qu’il s’était fait poignardé en sortant de son boulot au Wild… Je fis la moue.

-Tu travailles au Wild ? Je te vois mal faire du pole dance…

Mais il dit qu’il était comptable pour eux avant même que j’aie fini ma phrase, comme s’il se sentait dans le devoir de le préciser automatiquement… Et je savais reconnaître un mensonge quand j’en voyais un. Pas que je pensais que Ward n’était pas capable d’aligner 1+1, mais il s’était justifié trop vite.

Et je le soupçonnais d’être un gangster à la solde des Los Diablos ou des New Soldados qui faisaient les choux gras de la presse à cause de la violence qui augmentait dans les quartiers les plus pauvres de L.A.

Mais je ne mis pas la parole de Ward en cause… Pas envie de me retrouver dans son collimateur, justement pour les raisons sus-citées.

Il disait qu’il avait été sauvé par Jordan Keller.

-Et tu crèves de bol en plus… Jordan Keller est quelqu’un de bien… Trop bien pour ce monde, je pense.

Je le regardai, interrogateur.

-Ouais, beaucoup de gens voudraient que tu meurs… Mais je pense que Keller, lui, te préfèrerais en prison que mort.

@ Billy Lighter

Ainsi Finan Quinn avait réussi à venir à bout d’Amon en le déconcentrant. C’est ce qu’avoua le Danois alors que je le questionnai sur la tactique de Quinn… Je savais qu’Amon n’était pas facile à déconcentré et je plissai les yeux quand il déclara qu’il avait figé parce que l’Irlandais avait réussi à taper ou ça faisait mal.

C’était nouveau ça…

Je savais que Finan était un provocateur mais je ne savais pas qu’il pouvait être vicieux au point de faire psychologiquement mal à son adversaire. Je lançai alors :

-Il a dû apprendre ça avec son beau-père politicien.

C’était un théorie. Finan Quinn était entré dans un autre monde en signant avec MTI et en se faisant la fille de Mitchell Austin. Il était entré dans le monde de Jimmy et semblait déjà en apprendre quelques ficelles.

Amon avait de bon mot pour l’Irlandais et il trouvait que la tactique de Quinn était de bonne guerre pour ce qu’Amon avait écrit sur lui dans L.A.People. Amon aurait-il des remords ? On dirait bien. Il devenait faible avec le temps. C’était triste à voir. J’esquissai un sourire.

-Pourtant, tu avais écrit une vérité dans L.A.People… Pour une fois…

Parce que L.A.People était réputé pour être un ramassis de connerie. Mais l’article qu’Amon avait écrit sur Quinn était totalement vrai.

Amon disait qu’il s’en sortait bien… Que Quinn aurait pu le tuer parce qu’il faisait partie d’un gang. Je ricanai avant que le Danois n’ajoute que tout ça était désormais fini pout Quinn. Non. Il faisait toujours partie du gang. Riley était en train de le cuisiner. Quant à la peine reçue par Quinn, ouais, j’étais au courant ! Josh m’avait rabâché les oreilles avec ça. Et l’entendre encore aurait pu me faire rouler des yeux mais je n’en fis rien car, aux yeux d’Amon, je n’étais pas censé être au courant. Alors, je levai simplement un sourcil.

-Sans doute parce qu’il avait un bon avocat… Quant au fait qu’il a changé, ce n’est pas ce que j’ai entendu comme rumeurs… Apparemment, c’est toujours un Los Diablos. Même si ce n’est qu’une rumeur. Et… Non. Quinn ne t’aurais jamais tué. Il faut arrêter de penser que toute personne qui signe dans un gang tue des gens dès qu’ils sont un peu contrarié. C’est tout simplement n’importe quoi.

C’était vrai. Les meurtres, ça arrivait mais on ne tuait jamais sans raison. Surtout un type comme Quinn. Il a tué que deux fois, que je sache, et c’était uniquement parce qu’il y a été contraint par les règles du gang. Il n’y prenait aucun plaisir contrairement à d’autres.

Donc il n’aurait jamais tué Amon pour un article véridique dans une feuille de chou.

J’expliquai, ensuite, pourquoi je n’étais pas venu au tournoi légal organisé par Vern. Je le regrettais maintenant que je savais que Quinn et Sørensen y avait participé. Amon avoua que ça aurait changé la donne et que, sans doute, je me serais retrouvé en finale contre Quinn. Je levai un sourcil et pris un ton méprisant :

-Depuis quand tu es devenu aussi faible et défaitiste ? C’est quoi cette attitude de looser ? Tu es décevant.

Je plaignais Grant qui avait un tel looser comme entraineur.

Et comme il avait vu ma cicatrice, je lui expliquai comment je m’étais fait ça. Quand je parlai de mon boulot au Wild, il me parla, évidemment, de pole dance… Je ne relevai pas parce que je déclarai tout de suite être comptable. C’était ma version. Celle que dira Maitre Louis à la cour. Celle que le patron du Wild confirmera papiers à l’appui.

J’avais expliqué que Keller m’avait sauvé et Amon de dire que j’avais eu de la chance. C’est probablement vrai… Et il y alla de compliments envers le flic. Oh ouais ! Jordan Keller, ce héros des temps moderne ! Ce flic trop intègre pour ce monde ! Ce sauveur de veuves et d’orphelins ! Ah et il retient en otage mon fils aussi, mais j’imagine que ça ne compte pas ça…

Amon confirma que plein de gens voulaient ma mort mais que Saint Keller, lui, préférerais que je rejoigne mon père à Saint-Quentin.

-Oui. J’imagine. Mais pour que j’aille en prison, il faut que j’ai fait un crime. Or ce n’est pas le cas. Tous les crimes que j’ai fait dans le passé, j’ai déjà été jugé pour. Donc je ne sais pas trop ce qu’attend Keller. Ce que je sais c’est que « ce type trop bien pour ce monde » fait en sorte que je ne puisse pas voir mon propre fils… On m’a caché pendant des années que j’avais un fils et Keller a continué à me cacher ça à la mort de la mère du petit. Je ne trouve pas ça spécialement juste. Tu trouves ça juste ?

Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Et je sais que tu connais bien Grant. Tu l’entraine. Il est doué, n’est-ce pas ? Il a gagné le tournoi junior. Une autre raison pour laquelle je regrette de ne pas être venu à ce foutu tournoi.

Oui. Je savais que je devais jouer les victimes pour obtenir Grant. Et je ne me gênais pas de le faire.

@ Billy Lighter

Ward imaginait que si Finan avait été si vicieux, c’était qu’il avait appris de son beau-père politicien.

Je haussai les épaules.

-Peut-être…

J’étais mal à l’aise de discuter avec Fleming, je ne savais pas pourquoi. Il dégageait quelque chose de dérangeant… Je le savais dangereux, sur un ring comme en dehors… Mais j’étais bien loin d’imaginer quelle était la vérité.

Je trouvais que l’attaque de Finan avait été de bonne guerre après ce que j’avais écrit sur lui dans L.A.People… Mais Ward répliqua que j’avais écrit la vérité, pour une fois.

-Toute vérité n’est pas bonne à dire… Imagine si tout le monde disait tout le temps la vérité ! Ce serait le bordel. Les gens seraient malheureux, il y aurait même des meurtres, je suis prêt à parier.

Et j’annonçai à Ward que malgré ça, Finan avait réussi à s’en sortir au tribunal, ce qui avait été un soulagement pour moi.

Ward dit alors que le chanteur avait un bon avocat… Et aussi qu’il n’avait pas changé de vie, que c’était toujours un Los Diablos.

Je le regardai en fronçant les sourcils.

-Comment tu sais ça, toi ?

Je secouai la tête et sentis que mon cerveau n’aimait pas ça du tout. Ward disait qu’il ne fallait pas croire que les membres des gangs tuaient à tout va dès qu’ils étaient contrarié… Que c’était n’importe quoi.

Je le regardai en biais.

-T’en sais bien beaucoup sur comment marchent les gangs…

Puis on parla du tournoi qui avait eu lieu et Ward me trouva défaitiste… Que j’avais une attitude de loser… Je rigolai un peu.

-Revient me voir quand je serai guéri de mon traumatisme crânien… J’aurais peut-être plus de hargne. Mais là j’ai bien senti que j’étais pas à la hauteur.

Ward me parla de sa cicatrice… Et j’étais sûr que son histoire était un mensonge… Qu’il avait été pris dans un règlement de compte ou quoi… J’étais pratiquement sûr aussi que son histoire de comptable au Wild, c’était du bidon.

Bref, il avait été poignardé, d’une façon ou d’une autre et avait été sauvé par Jordan Keller… Ward pensait que Keller aurait pourtant préféré le voir mort mais moi, je pensais que le policier préférait le voir en prison… Seulement, Ward disait ne pas avoir commis de crime dernièrement et avoir déjà été jugé pour le reste.

-Et dans ce pays, on ne peut pas être jugé deux fois pour le même crime…

Dommage.

Il me demanda si je trouvais juste que son fils, Grant Custer, soit privé de lui. Je savais que Grant était sous la garde de Keller, et Grant m’avait dit que c’était sa maman qui avait décidé qu’il irait chez le policier.

Je soupirai…

-Ecoute… j’en sais rien… je ne connais pas les tenants et les aboutissants mais… putain, Ward, tu t’es fait poignardé récemment. Je sais pas dans quoi tu trempes. Et sa mère avait peur de toi.

Je grommelai…

-A raison… Tout le monde a peur de toi.

Je tapai sur le sac.

-Et ouais, Grant est très doué. Et je comprends pourquoi vu que tu es son père. Vous avez un talent inné pour la violence… Mais Grant est ici pour juguler cette violence.

@ Billy Lighter

Amon s’excusait presque d’avoir écrit la vérité sur Quinn dans L.A.People. Il ne faisait que son job, non ? C’est à Quinn de capter que, maintenant qu’il est connu, il est inévitablement exposé. Mais quand Amon déclara que tout vérité n’était pas bonne à dire, je me disais qu’il ferait bien de changer immédiatement de métier. Puis, il mit en avant un monde où tout le monde dirait la vérité. Si ce monde existait, je serais un prison depuis longtemps. Je ricanai.

-Ouais… Mais on ne vit pas dans ce genre de monde, Amon… Et, sincèrement, tu ferais bien de changer de métier si dire la vérité sur les people te ronge à ce point…

Faire un métier qu’on aimait pas, c’était stupide. J’avais longtemps été dealer métier que je n’aimais pas mais je m’offrais des extra pour rendre ce métier plus intéressant. Mais si Amon détestait tant mettre les célébrités à mal, il ferait bien de se trouver un autre job.

J’appris alors ce que je savais déjà, donc, que Quinn avait réussi à s’en sortir avec une peine minime lors de son procès contre Josh. Et si Amon semblait voir en Finan un homme sur le chemin de la rédemption, je lui déclarai que les rumeurs disaient qu’il était toujours Los Diablos. Evidemment, le journaliste se demandé d’où je tirais mon information.

-Je le sais grâce à South L.A.. Je travaille là-bas alors j’en entends beaucoup. Puis, je fréquentes les bars comme le Crazy Ginger et le Dizzy Warhol. De vrais repères à Los Diablos. J’ai entendu la rumeurs comme quoi Quinn ferait toujours partie du gang. Voilà comme je le sais, Amon… Quand tu va marcher dans la crasse, tu trouves parfois de la merde. Tu devrais le savoir en tant que journaliste people.

J’expliquai, alors, que Quinn ne l’aurait jamais tué pour si peu et je levai un sourcil quand Amon déclara que j’en savais bien beaucoup sur les gangs.

-Ouais. J’ai été Los Diablos. C’est de notoriété public… Tu ne le savais pas ? Pourtant, ma réputation me précède, il me semble. Donc je connais bien les Los Diablos et Quinn.

J’avais été Los Diablos. Beaucoup de gens le savait alors je ne m’en cachais pas. Ce que les gens ne savaient pas c’est que je n’avais pas totalement arrêté de faire partie d’un gang vu que j’étais chef des New Soldados.

C’est du tournoi qu’on parla, ensuite. Du tournoi auquel, finalement, j’aurais dû participer étant donné qu’Amon et Quinn y participaient. Seulement, le Danois été sûr que, si ça avait été le cas, il n’aurait jamais atteint la finale. De quoi me faire dire qu’il était un véritable looser. Visiblement, je l’avais piqué dans son orgueil parce qu’il me demandait de revenir le voir quand il sera guéri de son traumatisme crânien. Je levai un sourcil.

-Alors entraine-toi bien… Parce que je ne te ferais pas de cadeau.

Je n’en fais jamais.

A personne.

On parla brièvement de ma cicatrice, du Wild avant de passer à Keller, mon sauveur d’un soir. Un Keller qu’Amon était certain qu’il préférerais me voir en prison que mort. Ce à quoi je répondis que, pour ça, il faudrait déjà que je fasse un crime.

J’en avais fait. Plein. Dont le dernier en date qui me vaudrait sûrement la peine de mort. Mais personne ne le savait sauf ceux qui devaient le savoir. Et Amon dit que, dans ce pays, on ne pouvait pas être jugé deux fois pour le même crime.

-Oui. Logique. Si tu faisais un crime et que tu payais pour ce crime, tu aimerais que des gens le ramène sur la table pour te faire payer encore une fois, Amon ?

Non. Personne n’aimerait ça. Et j’avais payé pour tous les petits crimes mineurs pour lesquelles j’avais été arrêté.

Alors qu’il envoyait des fleurs à Keller, je mis en avant le fait que le fameux Keller faisait quand même tout pour que je ne puisse jamais voir mon fils. En réalité, ça ne me faisait rien de ne jamais voir Grant mais je devais passé pour le père qui vit une injustice. Et ce rôle était facile à endosser.

Amon, lui, ne voulait pas trop se mouillé ne prenant le parti pour personne. Enfin… Il mit quand même en avant que j’avais été récemment poignardé, que je trempais sûrement dans des trucs pas clair et que Daisy avait peur de moi. Ainsi que le reste du monde. Je fixai Amon droit dans les yeux.

-Je ne trempe dans rien. J’essaye de mener une vie normal. Quant au fait que tout le monde a peur de moi, c’est parce que les gens ne me connaissent pas. Et quant au fait que je me suis fais poignardé, j’ai l’impression, de la bouche de tous, que c’est moi l’agresseur, dans l’histoire. Que je sache, ce n’est pas celui qui m’a poignardé qui a fait 6 jours de coma…

Les gens se basaient sur des préjugés. Des préjugés faux. Parce que leurs préjugés sous-estimait largement la réalité. J’étais pire qu’ils ne le pensaient.

Puis, j’en vins à Grant… Amon confirma qu’il était doué et ce disait que c’était certainement parce qu’il tenait de moi. Il parla de la violence innée que Grant avait et que j’avais aussi.

-Inné ? Non. Je suis devenu violent parce que j’ai grandi dans un environnement violent. Pendant longtemps, j’ai pensé que c’était la seule façon de répliquer. Je ne sais pas dans quel environnement Grant a grandi, ni qui sa mère a fréquenté pendant toutes ces années. On ne nait pas violent, Amon, on le devient. Et penser que Grant est né comme ça, c’est le condamné d’avance. Comme tous ces foutus gens me condamne alors que, depuis que je suis marié et que j’ai une fille, j’essaye de remettre ma vie sur les rails et rassembler ma famille. Mais depuis que j’essaye de faire ça, les gens me font bien comprendre qu’on peut donner une seconde chance à tout le monde mais pas à Ward Fleming.

Je tapai un coup sur mon sac. Un grand coup.

-Heureusement Sky, ma femme, ne pense pas comme eux et me soutien.

J’aime ce speech sur la rédemption.

-Et Grant ? Il t’a parlé de moi ? J’ai vu qu’il se fait appeler Custer Fleming…

Et, quelque part, j’aimais ça.

@ Billy Lighter

Je souris en coin quand Ward me dit que je devrais peut-être changer de métier.

-J’y pense parfois mais… Malgré tout et malgré moi, je suis bon dans ce que je fais. C’est ma malédiction.

Quant à savoir comment Ward savait tout ce qu’il savait sur les bas fond de L.A., c’était simple, il faisait comme moi dans la jet-set, il y traînait tout le temps et gardait les oreilles bien ouvertes. Et j’étais on ne pouvait plus d’accord avec lui pour dire que quand on marchait dans la crasse, on pouvait parfois tomber sur de la merde.

-Merci pour l’expression, je la ressortirai, elle est très juste.

Et en plus, c’était vrai qu’il avait été un Los Diablos.

-Ouais, j’ai déjà entendu dire ça… Ici, à la salle de sport… C’est pour ça que beaucoup te craignent encore.

Moi y compris… mais pas parce qu’il était un Los Diablos. Mais parce qu’il était un boxeur redoutable qui n’hésitait pas à blesser ses adversaires, parfois à vie.

On parla du tournoi et tout compte fait, Ward regretta de ne pas y avoir participé pour se battre contre moi et Quinn… Je ne pensais pas que j’aurais atteint la finale s’il avait été là, et ce réalisme le fit me traiter de loser… Alors je me repris un peu…

Il sourit et je lui souris en retour. Il me conseilla de bien m’entraîner, qu’il ne me ferait pas de cadeau.

-Je prends note…

On parla du Wild où Ward disait travailler, de sa cicatrice et de comment il avait été sauvé par Jordan Keller. Un Jordan Keller qui rêverait de voir Ward en prison, alors que beaucoup d’autre préfèreraient encore le voir mort. Parce qu’il était dangereux. J’étais sûr qu’il était dangereux, même s’il clamait le contraire !

-Non… Je n’ai même pas été jugé pour le seul crime que j’ai commis… Et je n’en ai pas envie. Je préfère l’exil. Sauf qu’en ce qui me concerne, mon « crime » était un accident.

Je frappai un coup dans le sac, encore en colère contre tout ça…

Ward, lui, clamait son innocence devant moi comme s’il s’entraînait pour quelque chose… Et Jordan m’avait parlé de la garde de Grant… Qu’il allait devoir se battre au tribunal pour la garder. Mais je ne savais pas que c’était contre Ward… Bien que plus Ward parlait, plus ça me semblait claire. J’ouvris de grands yeux quand il m’annonça avoir passé 6 jours dans le coma.

-Six jours dans le coma ? Et tu es là, tu sembles en pleine forme. Il n’y a donc rien qui peut te tuer ?

C’était presque une supplication… Ward, lui, continua d’essayer de me convaincre qu’il avait changé de vie. Il disait que sa violence n’était pas innée, qu’il avait été élevé dans un environnement violent et que c’était ça qui faisait qu’il l’était. Et il me disait que penser que Grant était naturellement violent, c’était le condamner d’avance. Et il me confirma à demi-mot qu’il cherchait à rassembler sa famille, donc Grant y compris.

Je fis la moue.

-Si Grant a grandi dans un environnement violent, il n’en a jamais fait mention, que du contraire ! Sa mère était aimante et son tuteur actuel, comme il me l’a dit, tente de lui inculquer des façons différentes de rendre la justice qui est chère à Grant.

Je ricanai quand Ward dit que tout le monde avait droit à une seconde chance, sauf lui…

-Pauvre petit, va… Tu sais, Ward, je ne suis pas le juge qui va déterminer si tu vas avoir la garde de Grant ou pas, alors inutile d’essayer de me convaincre que tu as changé.

Il disait qu’heureusement, il avait sa femme qui le soutenait.

-Bah c’est déjà ça…

Il demanda alors si Grant avait parlé de lui… Et avait remarqué qu’il se revendiquait comme étant un Fleming…

-Il a dit qu’il ne te connaissait pas… Qu’il ne t’avait vu que deux fois et qu’une fois tu as été méchant avec lui et une autre fois gentil. Il ne sait donc pas se faire une idée. Mais ça l’énerve que tout le monde te connaisse et pas lui… Il se fait appeler Fleming parce que le nom fait peur, je crois.

@ Billy Lighter

Amon n’aimait pas tous les aspect de son job mais il disait être doué, donc, ça l’empêchait de changer de carrière. Preuve qu’Amon avait peu d’ambition parce qu’il se croyait bon en une et une seule chose : foutre la merde dans la vie des gens.

Je ne dis rien. Qu’il continue de se torturer si ça l’amuse, je m’en fiche.

Après quoi, j’expliquai où j’avais appris que Finan n’avait pas vraiment quitté son gang. Il suffisait de se promener dans les bons bars pour en savoir un maximum sur les Los Diablos et leur petit vie. Amon avait aimé l’expression que j’avais employé et j’esquissai un sourire en coin quand il déclara qu’il la ressortira.

-N’oublie pas de citer mon nom quand tu la ressorts.

Quant au fait que j’avais été Los Diablos, c’était de notoriété public. La police le savait alors je m’en fichais qu’Amon le sache. Il avoua que c’était une raison de pourquoi on me craignait. J’haussai des épaules.

-Sans doute…

J’avais avoué regretté de ne pas avoir été présent au tournoi avant qu’Amon me montre que, quand il le voulait, il pouvait causer comme un gros looser. Je le lui fis remarqué ce qui sembla le piquer dans son orgueil. Il sera prêt à me battre quand sa blessure sera entièrement guérie. Je lui signalai qu’il avait plutôt intérêt à s’entrainer alors. Sinon, ça n’aura aucun intérêt. Je ne voulais pas me battre contre Amon s’il n’était pas au maximum.

Je finis par parler de Keller et du coup de poignard que j’avais reçu. Si Keller voulait me voir en prison, je déclarai à Amon qu’il faudrait que je fasse un crime pour ça. Il était impossible d’être jugé à nouveau pour un crime déjà commis et j’avais cru entendre, dans la voix d’Amon, qu’il regrettait cet état de fait. Il le regrettait pour moi, sans doute, parce que, lui, n’avait aucune envie de se faire juger une première fois pour un crime qu’il avait commis chez lui. Je compris que c’était au Danemark qu’il l’avait fait parce qu’il me parla d’exile.

-Accident ou pas, le fait que tu n’ai pas été jugé est un injustice, non ? Être exilé à Los Angeles, c’est une belle peine, je trouve. Tu aurais été pauvre, Amon, tu n’aurais pas eu cette chance.

Mais c’était un gosse de riche. Je savais qu’Amon était le fils d’un grand homme d’affaire Danois…

Amon semblait avoir encore du ressentiment par rapport à son passé mais c’était son problème. Je parlai, ensuite, de Grant et du fait que j’avais changé. Mais les gens comme Amon pensait bien que ce n’était pas le cas. Et je m’en défendis parlant, notamment, du fait que c’était moi, et pas mon agresseur, qui avait été dans le coma pendant six jours. Et Amon s’étonna que je sois autant en forme avant de demander si quelque chose pouvait me tuer. Je levai un sourcil.

-Ça sonne comme si tu voulais que je crève… Sympa… Et je ne suis pas tant en forme que ça. Je viens ici pour me remettre en forme. Je les sens les six jours de coma.

Oui. Je les sentais. J’avais mal en me levant et à la fin de la journée, j’étais complètement vidé… Même si… Là, j’avais fait une nuit blanche et je me sentais plutôt bien. Pour l’instant… Pas sûr que ça soit le cas après cet entrainement.

-Mais, ouais… Je suis un survivant. C’est une question de mental.

Après quoi, j’essayais de montrer à Amon que j’avais changé de vie… Une discours que je devrais balancer devant le juge. Pour Amon, la violence était inné mais je n’en était pas sûr… Quant à Grant, j’expliquai que le qualifié de « violent de naissance », c’était le condamner d’avance. Amon, lui, était certain que le petit n’avait pas grandi dans un environnement violent parce que sa mère l’aimait… Ouais. Une mère qui avait tendance à se mettre avec des gens violents. Je connaissais ce genre de mère. La mienne était comme ça. Son premier mari était Thomas Fleming, un serial killer et, le dernier, était Ricardo Sanchez, un chef de gang… Il mit aussi en avant que Jordan était un bon tuteur. Je penchai légèrement la tête sur le côté.

-Et tu crois que Daisy, la mère de Grant, est restée chaste jusqu’à sa mort ? Si ça tombe, elle a fréquenter des hommes pas fréquentables. Qui sait ce que ce genre d’homme a fait au petit ?

Il n’en savait rien.

-Pour Jordan, par contre, je n’en doute pas… J’imagine qu’il joue bien son rôle. Mais je me méfie des gens parfait. Ils ne sont pas doués pour se remettre en question.

Je mis en avant que les gens avaient tendance à ne pas me donner de seconde chance. Mais Amon ne compatissait pas à ça… J’aurais pu taper où sa fait mal à reparler de ses mésaventures au Danemark mais je n’en fis rien. J’avais plus que l’habitude des hypocrite et Amon n’était, de toute façon, pas autant hypocrite que l’hypocrite suprême qu’était Jimmy Reed.

Il déclara que ce n’était pas lui que je devais convaincre mais le juge. Je le fixais.

-Tu sais… Il y a plein de gens qui essayent de changer dans cette foutue ville, chaque jour… Et c’est avec des discours comme ça que ces gens retombent dans leurs travers. Parce que les gens n’y croient pas. Parce qu’ils ont une étiquette et que personne ne les vois autrement que par cette étiquette. Tu aimerais que tes proches te vois uniquement comme le sale type qui détruit la vie des stars qui ne t’ont rien fait ? J’en doute… Ou pour ce que tu as fait au Danemark ? Je ne te le souhaite pas…

Je déclarai alors, part rapport à ça, que j’avais de la chance d’avoir Sky parce que, elle, elle croyait en ma rédemption.

Je posai, ensuite, des questions sur Grant. Je voulais savoir ce que le petit pensait de moi ou s’il avait même parlé de moi. Apparemment, le petit avait expliqué ne pas me connaitre que les deux fois qu’il m’a vu, j’avais agit de façon différente. Ça, c’était parce que la première fois, je n’ai appris qu’en cours de route que ce gamin était le mien… Quant au fait qu’il s’appelait Fleming, il utilisait ce nom parce que le nom faisait peur.

Je fixai Amon.

-Pour faire peur ? Mon nom n’est quand même pas connu jusque dans le cour des récrées, quand même ?

Je levai un sourcil avant de frapper une fois sur le sac et de m’arrêter pour reprendre :

-A notre première rencontre avec le petit, je venais de rentrer après une mauvaise journée et Sky, qui est la baby-sitter de Grant, avait amené le petit à la maison et ce n’était pas prévu… Il n’a pas aimé que je m’incruste dans sa journée avec Sky et, moi, après une journée pareil, je voulais simplement profiter de ma femme… A savoir que je n’avais aucune idée que Grant était mon fils à ce moment-là… La seconde fois, j’ai juste essayer de mieux le connaitre.

J’haussai des épaules avant de fixer Amon alors qu’une idée me traversa la tête.

-Tu l’entraine quand ? Si je passe voir, tu vas le dire à Keller ? Il n’y a aucune injonction judiciaire qui m’empêche de l’approcher mais Keller ne veut pas que je le vois même en compagnie de quelqu’un…

Je pourrais venir sans prévenir Amon… Mais je voulais montrer que je veux faire les choses dans les règles.

@ Billy Lighter

Ok… J’avais compris. Pour Ward, j’étais un test. Pour voir s’il avait une chance de récupérer la garde de Grant. Pour voir si son discours tiendrait devant un tribunal, s’il était convainquant, si tout se tenait…

Je haussai les épaules quand il parla de mon exil qui était un peu une injustice parce que je n’avais pas été jugé pour mon crime, que ce soit un accident ou non. Autant j’avais eu envie d’en parler à Sonne, autant Ward était loin d’être mon confident.

Alors je le laissai dire, recommençant à taper sur le sac pour essayer de lui faire comprendre que j’avais envie qu’il me laisse m’entrainer, qu’il me foute la paix avec des choses qui n’étaient de toute façon pas mon problème. Même si ça me rendait un peu triste : s’il gagnait la garde de Grant, il allait vouloir l’entrainer lui-même et je n’aurais plus la chance de voir le petit.

Et il risquait d’être perverti par Ward alors que mon but était justement que Grant mette toute sa violence, toutes ses frustrations dans la boxe pour pouvoir mettre en pratique les conseils de Jordan dans sa vie de tous les jours, à l’école et en dehors.

Ward avait passé six jours dans le coma suite à sa blessure à l’arme blanche. Et j’avais parlé comme si je voulais qu’il crève.

Peut-être parce que dans le fond, je trouvais que ce serait le mieux pour L.A. tout entier.

Je ne répondis rien et continuai à taper sur le sac.

Il disait être un survivant, que c’était une question de mental. Je le laissai dire. Ward adorait se vanter de ça. J’allais pas apporter de l’eau à son moulin.

Mais quand il parla de Grant, de la violence qu’il avait en lui, je lui dis que je la pensais innée. Mais Ward disait que la mère du petit avait pu avoir des petits-amis violents. J’arrêtai de taper, rattrapant le sac à deux mains.

-Si elle a eu des petits-amis violents, Grant n’en a jamais parler… Il dit toujours qu’il n’y avait que lui et sa maman et qu’il aurait aimé que ça reste comme ça.

Par contre, Ward était sûr que Jordan jouait bien son rôle.

-Au contraire, Jordan est toujours en remise en question avec Grant… Il s’en soucie vraiment. Il a peur de faire des erreurs, mais tous les parents en font, je pense.

Puis Ward s’emporta un peu en voyant que je ne croyais vraiment pas en sa rédemption. Il disait que les étiquettes faisaient retomber les gens dans leurs travers. Que je ne voudrais pas que tout le monde me voit comme un enfoiré de journaliste ou pour ce que j’avais fait au Danemark.

Je le regardai dans les yeux.

-Je suis un enfoiré de journaliste.

Et ça ne risquait pas de changer de sitôt.

Il demanda pourquoi le gosse se faisait appeler Fleming. Et il sembla surpris, disant que son nom n’était quand même pas connu dans les cours de récré.

-Peut-être pas. Mais ici oui… Et dans la rue aussi… De même que dans la tour de Jimmy Reed. C’est là que le petit a décroché un petit emploi. Il veille à ce que les gens aient bien leur badge et un rendez-vous pour voir le big boss. Il adore ça.

Il se justifia alors pour le fait qu’il avait été détestable avec Grant la première fois qu’il l’avait rencontré. Je recommençai à taper.

-C’est pas mon problème, c’est le tien.

Puis il voulut savoir quand j’entraînais Grant, je cessai à nouveau de taper pour le regarder dans les yeux.

-Je ne te dirai pas quand je l’entraine. Désolé, Ward, mais je suis avec Jordan sur ce coup-là.

@ Billy Lighter

J’avais tenté de démonté la croyance d’Amon qui consistait à penser que la violence était innée pour la simple et bonne raison que je n’adhérais pas totalement à cette croyance. J’étais persuadé que tout était plus complexe. Quant à Grant, j’avais dit que rien ne pouvait qu’il n’avait pas été violenté par un des petits-amis de Daisy… Mais Amon disait que le petit n’avait jamais rien dit de tout ça. Je ricanai.

-Tu crois que quand mon père nous tapais dessus, chez moi, j’allais le dire sur tous les toits ? Non… Peut-être que Grant ne veut simplement pas en parler. Je sais ce que c’est…

Ouais… Ce n’est pas parce que le gamin n’avait rien dit qu’il ne s’était rien passé et Daisy était le genre de fille à tomber tous le temps dans les même schéma. Je la connaissais. Elle était naïve, la Daisy. Aussi naïve que l’était ma mère.

Quant à Jordan, je ne contredis pas Amon mais mis en avant que les gens trop parfait ne se remettait pas en question… Mais lui disait que Saint Keller se remettait constamment en question. Je roulai des yeux.

-Décidément, il est vraiment parfait !

Je dis ça sur un ton ironique. Jordan Keller allait certainement se faire passer pour un Saint devant le juge. Mais, moi, j’avais Maitre Louis et il avait déjà sorti Quinn d’un mauvais pas alors je m’attendais à autant de réussite.

Ensuite, je montrai mon agacement vis-à-vis du fait que les gens comme Amon ne semblait pas croire que je puisse être sur le chemin de la rédemption. Je le pris comme exemple en lui disant qu’il ne serait pas forcément content si les gens le voyait uniquement comme un enfoiré de journaliste… Et il rétorqua en disant qu’il en était un…

Ben, voyons.

Je le fixai.

-Mais tu n’es pas que ça, n’est-ce pas ? La preuve… Tu ne supporte pas ce que tu fais subir aux stars.

Il l’avait dit plus tôt avec Quinn.

-Tu es assez intelligent pour savoir que les gens ont plusieurs facettes et qu’ils peuvent changer.

Ça valait aussi pour Ward Fleming ! Non, en réalité mais c’était ce que je voulais que les gens pensent.

C’est ensuite à Grant que je m’intéressais et j’appris que le petit se faisait appelé Fleming pour faire peur… Si je n’étais pas connu dans les cours de récrées, je l’étais ici même et dans les rues et… Dans la tour de Jimmy Reed… Je levai un sourcil et ce que j’entendis après faisait à la fois bouillonner de colère et rire tout en même temps même si, sur mon visage, je ne laissais absolument rien transparaitre.

Grant travaillait pour Jimmy Reed… C’est ce que j’entendais. Apparemment, le petit faisait de la surveillance. Un truc comme ça.

Je ne pu m’empêcher de pencher légèrement la tête sur le côté.

-Jimmy Reed permet le travail des enfants ?

Oui. Bien sûr qu’il le permettait ! Il n’était pas à ça prêt, bien entendu. Il faisait même travailler des gosses dans les rues pour son bon plaisir. Mais qu’il engage Grant Custer Fleming, ce n’était pas anodin.

Et si je détestais de savoir que Jimmy Reed pouvait avoir une influence sur Reed, je me disais aussi qu’Amon venait de me donner exactement le moyen d’entrer en contact avec Grant sous le nez de Keller.

Je ne dis rien de plus… Le reste des questions sur Reed, je les demanderais à Grant.

Au lieu de ça, j’expliquai dans quelles circonstances j’avais rencontré Grant les deux fois mais Amon ne semblait vraiment pas vouloir m’entendre dire ma version de l’histoire…

Et quand je finis par tenter le coup en disant que je pourrais venir voir le petit quand il s’entrainerais, Amon refusa disant qu’il était du côté de Saint Keller.

Ouais. J’avais bien vu ça.

Je le fixai longuement droit dans les yeux.

-Non. Tu n’es pas désolé.

Il ne l’était pas.

Je me baissai pour reprendre mon sac. J’allais aller m’entrainer mais plus loin.

-Ce n’est pas grave. Je le récupèrerais par le juge. Ne t’en fais pas pour ça.

Et je m’éloignais bien plus déterminé encore à gagner la garde du môme.

@ Billy Lighter

-Peut-être… peut-être pas…

Grant avait un sacré caractère, mais jamais il n’avait fait mention de violences subies alors qu’il était avec sa mère. Ça ne prouvait rien, bien sûr mais je ne ressentais pas en lui un enfant qui avait été maltraité. Incompris, ouais. Mais maltraité, non.

Quant à Keller, il se posait des questions, tout le temps, souvent les bonnes… Je le savais parce qu’il partageait brièvement ses questionnements avec moi quand il amenait Grant. Je n’avais pas souvent les réponses, je n’étais pas père moi-même. Mais j’eus un sourire en coin quand il grommela ironiquement que Keller était parfait.

Je fis comme s’il avait parlé sérieusement.

-Ouais, il l’est.

Et moi, j’étais un enfoiré de journaliste. Mais Ward affirma sous forme de question que je n’étais pas que ça parce que j’avais des remords…

Je soutins sont regard.

-Non, en effet. Contrairement à d’autres, je suis humain.

D’où les remords.

Mais je ne relevai pas quand il dit que j’étais assez intelligent pour savoir que les gens pouvaient changer… Bien sûr que les gens pouvaient changer.

Pas Ward Fleming.

Je lui parlai du travail de Grant chez Jimmy Reed et ça sembla l’étonner bien plus que tout ce que j’avais pu lui dire jusqu’ici.

Il demanda si Jimmy Reed permettait le travail des enfants.

-D’après Jordan, c’est en réparation de dégâts que le petit aurait fait à la tour.

J’en terminai avec lui en lui disant que j’étais du côté de Keller, que c’était inutile de tester son argumentaire sur moi. Il en conclut que je n’étais pas désolé. Non, je ne l’étais pas. Je tapai sur le sac… L’ignorant presque totalement.

Ce n’était pas grave, disait-il, il récupérerait Grant via le juge. Et quand il fut hors de portée d’oreille, je grommelai dans ma barbe.

-J’espère que non.

@ Billy Lighter