Les nouvelles étaient mauvaises… Hier soir, j’avais reçu un appel de la part des enquêteurs qui s’occupent de l’incendie de notre maison et il s’agirait, effectivement, d’un incendie criminel. Je devrais passer les voir afin de leur parler et, éventuellement, leur dire si j’avais une idée de personnes qui pourraient m’en vouloir.

Je savais qui était le coupable. Du moins, qui était le commanditaire. Mais j’avais, jusqu’ici, encore eu l’espoir qu’il bluffait. Mais ce n’était plus le cas. J’étais, désormais, sûr que c’était lui.

Je n’avais rien dit à Sonne de cet appel… Je ne voulais pas l’alarmer. Pas avant d’avoir vu Vanya Kournikova. Parce que, si j’arrivas à convaincre Kournikova, alors, je pourrais donner un semblant de bonne nouvelle à Sonne. Car je ne pouvais pas en parler aux policiers. Fleming m’en avait interdit. Et ce n’est pas comme si je serais tranquille si jamais les enquêteurs l’attrapaient pour la simple et bonne raison qu’il est déjà en prison ! Mais ça ne semblait pas l’arrêter de commettre des méfaits !

Donc, mon seul salut était de convaincre Kournikova afin de clamer cet homme qui, apparemment, ne voulait que son quart d’heure de gloire dans la presse. J’espérais que l’opportunité sera assez alléchante pour la jeune journaliste. Les récits de tueurs en série, après tout, était toujours un bon sujet qui plaisait, souvent, au public. Les gens ont l’art d’aimer lire ou entendre des récits glauques. C’est pour ça que la presse aimait les rapporter.

Et si la simple opportunité ne suffit pas à la jeune femme, je lui dirais les raisons de ma demande. Tout simplement. Il faudra, de toute façon, que je m’adapte au fur et à mesure étant donné que je ne connaissais pas Vanya Kournikova.

C’est chez Guitar&Pen que j’avais donné rendez-vous à Vanya. Je n’y étais plus retourné depuis l’incendie mais on avait fait tout les coups de fils qu’il fallait et j’avais dit à Sonne qu’il fallait que je règles certaines choses importantes au bureau mais je ne n’en avais pas pour longtemps.

J’étais, donc, arrivé au bureau avec de l’avance. J’avais téléphoné à Vanya le jour avant lui disant que j’avais un scoop pour elle. Je n’en avais pas dit plus. En l’attendant, j’avais lu des magazines où plusieurs relatait encore la filiation de Finan Quinn aux Los Diablos. Une situation qui devait accaparer Samantha Mancini qui nous hébergeait. Elle n’aurait pas été aussi sympathique avec nous, j’aurais savouré cette informations, je dois le dire. Parce que ça faisait encore des points pour BSC.

On avait, alors, toqué à ma porte et j’avais refermé le magazine et l’avait rangé dans un tiroir.

-Entrez.

Il s’agissait bien de Vanya. Je m’étais levé pour la saluer.

-Bonjour Mademoiselle Kournikova et merci d’avoir pris le temps de venir.

Je lui souris et l’invitai à s’installer face à moi. Je repris place dans mon siège devant mon bureau.

-Comme je vous l’ai dit au téléphone, j’ai un scoop pour vous. Etant journaliste spécialisé dans la musique, je ne peux rien en faire mais étant donné que vous avec des sujets plus généraux, je peux vous donner ce scoop. Mais avant ça, est-ce que vous connaissez Thomas Fleming ? On le connait aussi sous le nom du Boucher de Los Angeles.

Je voulais savoir si Vanya connaissait déjà de nom ou plus ce qui nous intéressait aujourd’hui. Si ce n’était pas le cas, il faudra que j’éveille son intérêt…

@ Billy Lighter

Axel Moriarty avait un scoop pour moi !

Je ne connaissais pas vraiment Axel, pas personnellement en tous les cas. Je savais qu’il était l’un des journalistes phare de Guitare&Pen, qu’il descendait systématiquement tout ce qui venait de MTI mais sachant que Jimmy Reed était parrain de l’un de ses enfants, on voyait un peu le conflit de loyauté.

J’espérais que son scoop n’avait rien à voir avec les mésaventures de Finan parce que c’était déjà beaucoup à encaisser pour que j’en ajoute. C’était difficile de se faire une tête là-dessus, Finan étant un bon ami. La dernière chose que je voudrais serait bien de lui tirer encore plus dans le pied surtout qu’Ivar et Tiffany sont déjà bien malgré eux jusqu’au cou là-dedans.

J’avais suggéré à Ivar de prendre un contrat de publicité pour ses sous-vêtements masculin, comme ça, les gens parleraient moins de Finan et plus de ses abdos et les vieilles tantes aigries qui descendent le groupe en flèche changeraient leurs fusils d’épaule en voyant combien Ivar est sexy presque tout nu !

C’était une idée comme une autre !

En tous les cas, moi, j’avais tout le loisir d’admirer mon homme et pas presque tout nu ! Non, complètement nu. C’était à mon tour de le laisser au lit alors que je devais me rendre chez Guitare&Pen dans l’avant-midi.

En tous les cas, nous pouvions dire qu’Axel avait appâter un poisson ! Dire à une journaliste qu’il a un scoop, ça fonctionne à coup sûr !

J’avais toqué à la porte du bureau du journaliste et était entrée quand il m’invita à le faire.

- Bonjour Monsieur Moriarty ! Eh bien, vous avez su attiser ma curiosité…

Je m’installais dans le fauteuil installé en face de son bureau et l’écoutais faire l’introduction de sa proposition. Je fronçais des sourcils quand il avoua ne rien pouvoir faire avec son scoop puisqu’il était un journaliste musical mais que moi, était plus diversifiée je saurais probablement sortir la nouvelle.

- Thomas Fleming ? Je sais qui il est, oui. Il a une réputation qui ne fait plus de doute sur la personne. Emprisonné à vie, sentence sur sentence, il a une longue et impressionnante feuille de route… Pardon, je ne suis pas certaine de savoir où vous voulez en venir.

J’avais fait un reportage qui s’était cassé la gueule et n’avait pas obtenu les effets escomptés. Je ne savais même pas si River Moriarty avait obtenu de meilleures conditions d’internements. Je regardais Axel avec probablement les plus gros points d’interrogations qu’on ait jamais vu dans les yeux.

- Thomas Fleming se lance dans la chanson ? Thomas Fleming reprend Johnny Cash At San Quentin?

@ Billy Lighter

Vanya était bien là au rendez-vous ce qui me soulagea un peu. Je devais, maintenant, la convaincre d’aller faire cette fichue interview en espérant qu’elle accepte. J’espérais que l’histoire que j’allais être obligée de lui conté suffirait à la convaincre.

En tout cas, elle se disait déjà curieuse. C’était déjà ça. Il faut dire qu’un journaliste qui n’est pas un peu curieux fait un très mauvais journaliste. Et je savais que Vanya Kournikova était une femme curieuse et qui aimait les sujets polémique. Elle avait, d’ailleurs, voulu faire polémique avec son reportage sur le Hollwyood Mental Health Center et les conditions de vie des résidents… On avait même pu voir, dans ce reportage, mon cousin River… Je n’avais pas aimé le reportage et, j’aurais été dans une autre situation, je me serais fait un plaisir de descendre Kournikova mais comme le reportage n’avait pas fait fureur et que j’avais besoin d’elle, je ne préférais pas mettre ça sur le tapis et me concentrer sur ce qui m’amenait à faire appel à elle laissant ce reportage sur le fait que la jeune femme voulait seulement se faire un nom.

Donc, je l’interrogeais d’abord afin de savoir si elle connaissait Thomas Fleming. Et c’était bien le cas. Elle connaissait sa réputation. Mais ne savais pas vraiment où je voulais en venir avec ça. Elle se demanda alors, avec beaucoup d’interrogation dans le regard, si Thomas Fleming allait se lancer dans la chanson.

Je souris un peu ironiquement.

-Non… Même si j’imagine que ça ferait un bien drôle d’article s’il décidait de faire ça…

Mais non, tout ce qu’il voulait c’était son quart d’heure de gloire. Un quart d’heure où il chantera ses propres louanges très certainement. Parce que, pour lui, tuer des gens était un sorte d’art. C’était ce qu’il m’avait fait comprendre.

-Non, en fait, j’ai rencontré récemment Thomas Fleming. Je suis aller l’interroger pour un ami à moi, un autre journaliste. Cela en échange d’information sur un autre sujet. Bref, c’était du donnant-donnant. Seulement, Thomas Fleming n’a, semble t’il, pas aimé mon attitude et s’est venger sur moi et ma famille. Vous avez, sans doute, lu L.A. People ? Et bien, cet incendie, c’est l’œuvre de Fleming. Du moins, il a envoyé quelqu’un faire cela de sa prison…

Je pris un air grave…

-Il me l’a fait savoir pas téléphone qu’il était coupable et m’a défendu d’en parler à la police… Si jamais je parle, je sais qu’il fera du mal à ma femme et mes enfants… Tout ce que veut Fleming pour que je sois en paix est d’avoir un reportage ou un article sur lui mais il veut que cela soit fait par vous et personne d’autre… Et il veut que vous aillez l’interviewer en personne.

Je soupirai un marquant un pause avant de reprendre.

-Je suis dans une impasse… Et vous êtes ma seule chance d’en sortir.

J’espérais que la vérité suffise à ce qu’elle accepte. J’avais bien souligner qu’impliquer la police mettrait ma famille en péril.

@ Billy Lighter

Je m’étais rendu au rendez-vous d’Axel Moriarty avec beaucoup de curiosité et d’empressement. Je n’avais aucune idée de ce qu’il pouvait bien me vouloir mais je me disais que peut-être ma réputation commençait à être assez haute pour qu’on puisse me proposer des collaborations ou tout autre chose qui continuerait de propulser ma carrière. J’espérais aussi que le journaliste ne désirait pas me rencontrer pour parler de la situation de The Warriors. Je ne voulais absolument pas commenter la nouvelle, surtout que ça affectait mon petit ami et nos amis. Je trouverais aussi cela très déplacé de la part d’Axel et si c’était la raison de son appel, je lui ferais savoir sans détour ce que je pensais de lui !

Axel n’avait pas fait durer trop longtemps le suspens mais avait tout de même fait une petite introduction en me parlant de Thomas Fleming. Je ne connaissais pas personnellement cet homme mais comme pleins de gens lisant moindrement les journaux, je savais quelle réputation terrifiante il trainait dans ses bagages.

Ensuite, je ne voyais pas le lien entre Thomas Fleming et moi sauf si ce dernier pensait se lancer dans la chanson. Axel avait esquissé un frêle sourire avant de me dire que non, Thomas Fleming ne comptait pas se lancer dans la chanson et que cela ferait un bien drôle d’article.

- Et un bien drôle d’effet dans la population… Je doute qu’il remporte le trophée du meilleur nouvel artiste de l’année !

Et je n’irai certainement pas lui porter son prix dans le fond de sa cellule ! Juste à y songer, j’en avais des frissons dans le dos !

J’écoutais Axel m’expliquer ce qu’il attendait de moi non sans froncer des sourcils. J’eu même envie de le traiter de fou avant de l’entendre me parler de l’incendie de sa maison et du fait que Fleming revendiquait le geste et, bien évidemment, hors de question pour le journaliste de faire appel à la police de peur de représailles encore plus grave.

Seulement, je n’avais pas du tout envie de faire cette interview là !

- Mais pourquoi moi ?

Je posais la question mais au fond, je savais très bien pourquoi moi. Il avait dû voir mon reportage au Hollywood Mental Health Center et s’était dit que j’étais l’une de ces journalistes à l’âme de Jeanne D’Arc ! Il y avait une grosse différence entre mettre en relief les mauvais traitements qu’une institution fait subir à ses pensionnaires et donner de l’attention à un criminel comme Thomas Fleming !

- Il veut quoi exactement ? Il veut s’adresser aux gens et clamer son innocence ou alors se venter de ses crimes, et laisser sa trace dans les mémoires en m’utilisant ?

J’avais mes mains glacées et la tête qui bouillonnait de questions. Si j’acceptais, est-ce qu’ensuite je serais moi aussi soumise au même genre de chantage que l’était Axel ? Je devrais me présenter à la prison de Los Angeles chaque fois que Thomas Fleming voudrait discuter de ses souvenirs passés ?

- Je… Je n’en ai pas envie, ça me fait vraiment peur. Il me fait peur !

Bon, d’un autre côté, je ne serais certainement pas seule dans une pièce avec lui. Enfin, je supposais que des gardiens de prisons seraient présent et que je serais séparés de Fleming par des barreaux ou une vitre comme ce fut le cas avec River.

Je regardais Axel, complètement désolée.

- Supposons que j’accepte, vous viendriez avec moi ? Je ne veux absolument pas être seule avec lui !

@ Billy Lighter

Je doutais aussi qu’il remporte le trophée du meilleur nouvel artiste de l’année… Mais on pouvait dire que cette Vanya avait de l’humour. Un humour que je n’avais pas perçu dans son reportage sur le Hollywood Mental Health Center. Certainement parce que l’humour ne se prêtait pas au sujet…

Mais Thomas Fleming ne voulait pas se lancer dans la chanson mais simplement avoir son petit quart d’heure de gloire. Il voulait qu’on parle de lui. Parce que, ce type se pense être un génie du mal et si je n’avais pas eu peur des représailles, je lui aurais bien dit que, si c’était le cas, il ne serait pas en train de croupir en prison.

J’avais, donc, besoin de la Vanya car c’était une requête de Fleming. Et, pour la convaincre, je jouai la carte de la franchise en espérant qu’elle soit assez touchée par ma situation que pour aller interviewer le psychopathe à Saint-Quentin.

Je la fixai, donc, d’un air grave après lui avoir tout dit. Et, sa première question était de savoir pourquoi elle et pas quelqu’un d’autre.

-Et bien… Il m’a fait comprendre que c’est parce que vous êtes une femmes et qu’il vous trouve jolie… C’est aussi simple que ça…

On parlait d’un tueur de femme qui vivait dans une prison où il n’y avait que des hommes et ça depuis des années. Donc, j’imaginais que c’était uniquement pour ça et non plus le talent de Vanya.

Quant à savoir pourquoi Fleming voulait cette interview, Kournikova avança deux hypothèses… Les deux seules possibles, d’ailleurs… Je soupirai.

-La deuxième hypothèse… Quand je suis allé le voir, j’ai vu un homme qui se faisait un plaisir de décrire ses crimes qu’il ne regrette absolument pas. Il clame même en avoir tué bien plus que ce que la police n’aurait trouvé de cadavre. Ce qu’il veut c’est son quart d’heure de gloire… Et c’est parce que je ne lui ai pas donné, la dernière fois, qu’il s’est venger. Il veut qu’on parle de lui. Rien de plus… Il sait qu’il n’est pas innocent… Il ne veut pas inspirer la pitié mais la fascination.

Thomas Fleming était totalement irrécupérable. Et il avait largement sa place en prison… Il méritait même la peine de mort mais, à l’époque, seul un vice de procédure avait conduit à ce qu’il échappe à la chaise électrique.

Vanya avait peur. Elle disait qu’elle n’avait aucune envie de faire cette interview. Je comprenais sa peur. Moi aussi, cet homme me faisait peur ! Mais si on lui donnait ce qu’il voulait, il ne nous ferait rien.

-Je comprends votre peur. Moi aussi, il me fait peur.

Vanya me demanda si j’allais venir avec elle… Mes lèvres se pincèrent… Je ne crois pas que ça allait plaire à Fleming.

-Non. Je pense qu’il veut vous voir vous et uniquement vous… Mais vous ne serez pas seule. Quand je suis allé le voir, il y avait des gardiens et il était menotté. Aucune chance qu’il vous fasse du mal. De toute façon, s’il veut absolument ce reportage, il n’aura d’autre choix que de ne vous faire aucun mal… Mais si ça vous fait peur, prenez un cameraman avec vous. Ça devrait lui plaire…

Je ne doutais pas que ça lui plaise… Je soupirai à nouveau.

-Je suis sincèrement désolé de vous mettre dans une telle situation… Mais je n’avais pas le choix. Vous êtes prête à faire ça ? Pour moi et ma famille ?

Je cherchais à l’attendrir. Car il fallait qu’elle accepte.

@ Billy Lighter

Ma mâchoire ne rencontra pas mes genoux mais ce fut tout comme tant la surprise me frappa de plein fouet. Je ne me serais jamais attendu à ce que mon confrère de chez Guitare&Pen me confi une histoire digne d’un film d’action. Sa famille avait été mise en danger par le meurtrier en série le plus puissant de Los Angeles, Thomas Fleming.

- Mais… Votre famille ?  Tout le monde va bien ?

Je n’en revenais pas, de ce que j’entendais !

J’étais abasourdie !

Une famille avait passé près de mourir parce qu’un psychopathe avait eu envie d’assouvir ses pulsions meurtrières. C’était à glacer le sang et la suite n’avait rien de bien rassurant. Thomas Fleming désirait que je me rende en prison pour l’interviewer. Selon Axel, le choix du prisonnier s’était porté sur moi parce que j’étais une jolie femme.

- Heureusement pour lui que je ne suis pas que jolie ! Je suis intelligente aussi, et il est hors de question que je me rende là-bas aveuglément.

Je n’allais pas tout simplement me jeter dans la gueule du lion avec un sourire niais sur les lèvres! J’étais plus intelligente et prudente que cela. Et ça c’était si j’acceptais de jouer le jeu, pour le moment, je n’avais pas pris ma décision et j’étais loin de prétendre que je penchais vers le oui.
J’essayais de comprendre pourquoi il voulait cette interview. Il voulait clamer son innocence, ce que personne n’accepterait de croire, ou alors il espérait justement se faire voir, reprendre un peu de son effet de peur sur les gens et marquer les générations suivantes qui tendaient à l’oublier.

C’était tout ce qu’il méritait d’ailleurs, être oublié.

Pour Axel, la deuxième de mes hypothèses était la bonne. Thomas Fleming avait besoin d’attention et il avait aussi besoin de parler aux gens pour jouir autant que possible de sa réputation. Axel ne lui avait pas offert contentement, il s’était vengé et maintenant il exigeait une nouvelle interview et avec moi.

Je confiais à Axel que je n’avais pas envie de me rendre là-bas, que j’avais peur ! Il n’y avait pas de honte à avoir peur.

Mais peut-être que s’il m’accompagnait, je me sentirais un peu plus brave. Cependant, Axel ne pouvait pas, ou peut-être qu’il ne voulait pas, venir avec moi. Il disait que de toute façon, je pourrais avec un caméraman avec moi et que je ne serais pas directement en contact avec Thomas Fleming car il y aurait des gardiens de prisons et que Fleming sera menotté. J’hochais doucement de la tête, j’entendais ce qu’il m’expliquait mais je n’assimilais pas que cela puisse être possible.

Puis Axel appuya là où ça faisait mal. Il me demanda si, malgré tout, je voudrais bien lui faire cette fleur, pour lui, mais pour sa famille ! Je soufflais entre mes lèvres, les yeux bien grands avant de me lever et de faire quelques pas dans le bureau du journaliste, les bras croisés sur ma poitrine.

Je réfléchissais à toute allure.

Je pensais aux risques que je courrais, à celle qui plainaient au-dessus de la famille d’Axel, à tout ce qui pourrait encore arriver. Qu’est-ce qu’une petite interview, entourée de gardiens de sécurités, contre la sécurité d’une famille ? J’avais plongée dans les dédales obscurs de la maladie mentale en tentant d’aider River Moriarty.

River Moriarty !

- D’accord ! J’irai ! Mais j’ai une condition !

Je retournais m’installer sur la chaise que je venais de quitter et je regardais Axel droit dans les yeux.

- Ma condition concerne votre cousin, River. Il mérite une réévaluation de son cas et d’être dans une aile de moindre surveillance. Vous pouvez lui obtenir cela et faire en sorte qu’il puisse avoir son congé définitif du Hollywood Mental Health Center ! J’irais voir Thomas Fleming quand j’aurais eu la confirmation que River à été déplacé dans l’aile de moindre surveillance, pas avant !

@ Billy Lighter

Vanya était passée de curieuse à choquée en l’espace de quelques instants alors que je lui expliquait que Thomas Fleming était responsable de l’incendie qui avait ravagé ma villa. Elle demanda si ma famille allait bien. J’hochai de la tête d’un air toujours grave.

-Ils on été choqué et secoué. L’évacuation a été éprouvante. Mais ils se remettent petit à petit.

Mais ils n’étaient pas encore hors de danger vu les menaces que j’avais reçues de ce même Fleming. Et j’avais besoin de Kournikova pour totalement nous sortir de là. C’est ce que je lui dis expliquant que si Thomas Fleming la voulait elle, c’était parce que c’était une femme et qu’elle était jolie. C’est ce qu’il m’avait insinué. Elle déclara alors qu’elle n’était pas que jolie et qu’elle ne comptait pas aller là-bas aveuglément.

-J’ignore s’il pense que vous êtes stupide. Je n’ai pas pu lui parler assez que pour savoir ce qu’il pensait réellement de la gente féminine et de vous en particulier.

Bien que… Nous parlions quand même d’un homme qui s’amusait à tuer des femmes. Donc, ça donne, je l’imagine, un avant-goût de ce qu’il en pense…

Kournikova se demandait bien pourquoi il désirais une interview et j’expliquai simplement que Thomas Fleming voulait son moment de gloire. Il croupissait en prison… Plus personne ne parlait de lui à l’extérieur. Alors, il voulait que ça change. Tout simplement. Et il avait saisi la première occasion qui c’était présentée à lui pour arriver à ses fins.

Vanya avait peur, ce que je pouvais comprendre. Mais je refusai de venir de peur que ça ne plaise pas à Fleming. J’essayais de la rassurer en disant que, de toute façon, le criminel sera bien gardé et qu’elle pouvait venir avec un caméraman.

Elle se leva… Sembla réfléchir. Je la regardai les bras croisés sur mon bureau attendant sa réponse.

Et elle accepta. Je me retins de pousser un soupire de soulagement. Mais ça fut de courte durée parce que Kournikova voulait une contre partie à laquelle je ne m’attendait pas. Elle voulait que j’utilise mon influence pour transféré mon cousin dans une aile de moindre surveillance au Hollywood Mental Health Center.

Je plissai des yeux. River était très bien où il était ! Et j’étais un peu choqué que le simple fait que ma famille soit en danger ne suffise pas à Vanya Kournikova.

-Je ne m’attendais pas à ce qu’une femme qui a descendu un établissement psychiatrique pour les soi-disant mauvais traitements qu’on y fait puisse marchander la sécurité d’une famille de cette façon.

Mais Vanya ne demandait pas la libération de River. Juste qu’il ait plus de liberté là où il était enfermé et que son cas soit réévaluer.

-River a presque failli balancer mon fils en bas âge de la fenêtre de l’étage… Comprenez que je préfère qu’il soit enfermé qu’ailleurs. Mais puisque vous avez été, apparemment, séduite pas sa tendance manipulatrice et que je suis coincée par rapport à la sécurité de ma famille, j’accepte de faire le nécessaire pour que son cas soit réévaluer et qu’il puisse aller dans une aile moins surveillée. Mais ne vous attendre pas à ce que le diagnostique soit différent. River est un sociopathe et hormis mettre à rude épreuve le personnel de l’endroit, il ne fera rien de bon dans une aile moins surveillée. Mais comme c’est fait à votre demande, je n’aurais pas le poids de la culpabilité s’il arrive quelque chose à un autre patient ou à un membre du personnel de l’endroit.

Tant qu’il restait enfermé là-bas c’est tout ce qu’il comptait pour moi !

-Je ferais ça dès demain. Et, quand vous irez voir Fleming, essayez de ne pas prendre pitié de ses conditions de détention… N’oubliez pas que, lui aussi, est un manipulateur fini.

Oui parce que si elle s’était fait embobinée par River, j’espère qu’il n’en sera pas de même pour un homme dont les meurtres n’étaient plus à prouver.

@ Billy Lighter

Le malheur des Moriarty était effroyable. Déjà, passer au feu, tout perdre et risquer sa vie c’est suffisant pour faire des cauchemars pendant des décennies, mais de savoir qu’en plus l’incendie était de main criminelle, c’est encore plus stressant. Qu’avait fait le couple pour mériter une telle chose ? En fait, c’était Axel qui avait rendu visite à Thomas Fleming en prison et qui ne lui avait pas donné satisfaction escomptée. Pour se venger, le tueur en série avait trouver un moyen depuis sa cellule de prison dans laquelle il allait croupir jusqu’à la fin de ses jours, pour faire du mal à mon collègue journaliste.

Je secouais la tête complètement chaviré de cette situation. Heureusement, personne n’avait été blessé, en tous les cas pas physiquement.

Thomas Fleming avait exigé que j’aille le rencontrer afin de l’interviewer, une lubie d’un type qui a beaucoup trop de temps à penser. Si, en autre circonstance j’aurais pu être flatter qu’on veuille de moi sous prétexte que je suis jolie, aujourd’hui, je trouvais cela un rien insultant et inquiétant. Fleming pensait peut-être que je n’étais qu’une tête vide qui allait aller le rencontrer sans se poser de question ! Il allait voir que je n’étais pas du genre à faire la belle sur commande et que je savais bien m’entourer.

- Je crois deviner ce qu’il pense de la gente féminine.

J’avais peur, je ne le cachais pas à Axel. Je ne voulais pas me rendre la toute seule même s’il y aurait des gardiens de sécurités, même si Fleming serait menotté, même s’il y aurait une vitre entre nous, ou des barreaux, peu importait, je n’allais pas me rendre là-bas toute seule, hors de question ! J’allais trouver quelqu’un pour m’y accompagner, j’avais d’abord pensé à Axel puisque la demande avait transigé par lui mais il ne croyait pas que cela serait une bonne idée.

Il y avait beaucoup de chose à réfléchir rapidement, c’est ce que je fis en me levant et en marchant un peu dans le bureau d’Axel. Il me vînt alors une idée qui fit sourciller le journaliste et père de famille éprouvé. J’avoue que le timing pouvait sembler douteux mais c’était lui qui avait besoin de mon aide, pas l’inverse. Je risquais peut-être de devenir la prochaine victime de Fleming, comme l’avait été la famille d’Axel avec l’incendie ! Je me sentais dans mon droit de marchander et pas n’importe quoi !

- Votre famille sera en sécurité, puisque j’irai. Je ne vois pas en ce cas pourquoi cela vous choque à ce point que je demande un service en retour !

Je ne pensais pas demander la lune en demandant à Axel de faire réévaluer la situation de son cousin et de faire en sorte qu’il ne soit plus dans une aile complètement déconnectée du reste des gens. Lui permettre d’avoir des sorties, de réintégrer doucement une vie sociable décente afin que, lorsque les médecins spécialistes le jugeront apte, il puisse retourner vivre sa vie laissée en suspend derrière.

- Tout ce que je vous demande, c’est de faire en sorte que son cas soit réévalué et qu’il ne soit plus dans une cellule à peine éclairée dans laquelle il croupit limite presque dans ses propres excréments ! Je suis navrée pour votre fils, ce que River lui a fait me choque, soyez-en certains mais j’estime que River à droit à de meilleures chances de réadaptations et ce n’est pas dans l’état dans lequel il le maintienne actuellement, qu’il risque de s’en sortir !

J’étais prête à partir, puisque l’entente était conclue mais je regardais Axel, une main sur la poignée de la porte de son bureau, me servir un conseil qu’il avait visiblement oublié de mettre en application pour lui-même.

- Merci du conseil je tâcherai de ne pas faire l’erreur que vous avez-vous-même commise ! Sur ce, j’ai une interview à aller préparer ! Bonne fin de journée, Monsieur Moriarty et mes meilleures pensées pour votre femmes et vos enfants !

@ Billy Lighter

En effet, il n’était pas très compliqué d’avoir une petite idée de ce que Thomas Fleming pensait de la gente féminine. Il suffisait de voir son tableau de chasse pour s’en rendre compte… J’imagine que ça n’aidait pas Vanya Kournikova à en avoir moins peur… Bien qu’elle espérait qu’il la sous-estimerait.

Kournikova avait, donc, peur et comptait s’entourer quand elle ira voir Thomas Fleming à Saint-Quentin. Je me retins de lui dire qu’il vaudrait mieux parce que Fleming semblait jouir de certains avantages à Saint-Quentin. Preuve qu’il devait avoir des allier au sein des membres du personnel. Ce n’était pas un hasard s’il était sorti d’isolement et s’il avait pu commanditer un incendie depuis sa cellule.

Donc, elle accepta mais demanda quelque chose en échange ce qui me surprit. Je pensais qu’aider une famille suffirait à la jeune russe mais ce n’était pas le cas. Elle en voulait plus. Elle voulait réévaluer le cas de River. Je détestais les gens qui se mêlaient des affaires de famille des autres et qui pensaient connaitre certaines personnes mieux que les autres. River méritait d’être là où il était après ce qu’il avait osé faire à mon fils !

Mais Vanya se défendit disant que c’était un service pour un autre. Et qu’elle ne comprenait pas que ça puisse me choquer.

-Je ne pensais pas que vous profiteriez du danger qui pèse sur ma famille pour obtenir ce que vous voulez. Vous devriez vous lancer en politique. Vous en avez les capacités. En politique, il faut des gens comme vous.

Des gens qui en manipule d’autres pour arriver à leurs fins. Du coup, je me demandais si son reportage était réellement pour aider les patients du Hollywood Mental Health Center ou bien les utiliser pour gagner en notoriété. Si c’était la seconde solution, ne compter pas sur moi pour faire passer Vanya Kournikova pour une Sainte.

J’expliquai que River avait sa place mais elle disait que tout ce qu’elle voulait c’était que son cas soi réévaluer. Elle se disait navrée pour mon fils mais clamait que River ne pourrait pas être réadapter où il était actuellement. Mes lèvres se pincèrent.

-La sociopathie ne se soigne pas, Mademoiselle Kournikova. Il ne pourra jamais sortir de cet endroit. Et si jamais, par malheur, sa arrive, j’espère que s’il commet l’irréparable dehors, vous subirez tout le poids de la culpabilité.

Je lui servi, ensuite, un conseil bien senti. Parce que, si elle c’était fait manipuler par River, il y avait des chances pour qu’elle se fasse, aussi, manipuler par Thomas Fleming. Mais elle se vengea et je fronçai les sourcils. Mon erreur n’avait pas été de me faire manipuler mais de sous-estimer Fleming.

-C’est cela, oui…

Et quand elle s’en alla, je fermai la porte derrière elle sans aucun ménagement.

@ Billy Lighter