-C’est décidé ! Je vais à New York !

Holden avait levé le regard de son journal alors que je m’étais exclamée à la table du déjeuné après avoir déposé le numéro de Guitar&Pen de ce matin où j’y avais lu les derniers déboires de celle qui était ma belle-fille.

Il me regardait de son air éberlué comme si je lui avais annoncer que les extra-terrestres nous envahissaient. Ou comme si j’étais soudainement possédée par je ne sais quoi.

-A New York ? Pourquoi à New York ?

Pourquoi à New York ? Il se posait vraiment la question alors qu’il avait, quelques minutes avant moi, pu lui que Howard était en train de foutre en l’air son propre mariage alors que ses enfants, MES petits-enfants, n’étaient même pas encore né ? Holden était-il à ce point déconnecté de la réalité qu’il ne pouvait pas comprendre, à l’avance, quels étaient mes intentions alors que ça faisait des siècles qu’on était marié ?! Non. Non parce que j’imagine qu’Holden était, à l’instant, en train de réfléchir à comment il allait flirter avec Anna, une de nos voisines de 10 ans ma cadette, quand il ira l’aider à réparer son robinet défectueux.

-Parce que c’est là que se trouve Peyton Stone d’après les quelques magasines que je viens de lire pendant que tu rêvais d’Anna. Holden. Cette femme porte nos petits-enfants et Howard semble se désintéresser d’elle comme s’il s’agissait d’un simple jouet. Je ne peux qu’avoir de la compassion pour cette jeune fille qui s’est faite avoir par les beaux yeux d’Howard ! Je ne peux pas la laisser sans agir. Ça serait, en plus, notre chance de pouvoir connaitre nos petits-enfants. Cette Peyton a l’air d’être sérieuse, elle, ce qui fait que ces petits-enfants ont des chances d’être bien élevé. Mais, pour ça, je dois aller l’aider. Je me sens le devoir de l’aider.

En fait, je voyais plus loin que ça. Si Peyton et Howard divorçaient mais que je venais en aide à Peyton pour les bébés, nous pourrons, peut-être nous en occupé lorsqu’elle ira en tournée. Depuis la mort de Roger et de ma carrière de mannequin, je ne rêvais plus que d’une chose : pouvoir, à nouveau, m’occuper d’un enfant. Roger me manquait et je voyais dans les enfants de Peyton une signe que je pourrais retrouver en eux mon fils disparu.

Holden me regardait, toujours surpris…

-Je vois… Mais Peyton ne te connais pas, June… Tu n’as plus parlé à Howard depuis…

Je fronçais les sourcils.

-Depuis peu ! Je l’ai vu dans l’Eastside il n’y a pas longtemps. Il est toujours aussi insolant !

Holden soupira.

-Peu importe… Même si on jugeait que c’est une bonne idée, comment vas-t-on payé le voyage jusqu’à New York ?

Je fronçais un peu plus fort les sourcils devant une telle question !

-Avec l’argent que nous avons de côté ! Je partirais seule pour éviter que les dépenses soient trop grandes. Je me payerais une chambre dans un hôtel pas cher. Je peux bien supporter ça le temps d’une nuit.

Holden me fixai sa cigarette se consumant toute seule entre ses doigts alors qu’il semblait totalement pris de court.

-L’argent pour nos vieux jour ? Tu veux l’utiliser pour ça ?

Là, ça y est, je suis vraiment en colère ! Au point que je tapai du poing sur la table.

-On est dans nos vieux jours, Holden ! Vois la vérité en face ! Tu n’as plus vingt ans quoi que tu en pense ! Je partirais demain !

Et c’est ce que j’ai fait. Je suis partie en utilisant nos économies afin de me rendre à New York. Ça faisait des années que je n’avais plus mis les pieds ici… Quand j’avais démarré ma carrière de mannequin, j’y avais fait une séance photo. Quand je pense à cette époque, je sentais toujours les larmes monter à mes yeux. Si je n’étais pas, subitement tombée enceinte, je serais, à cette époque, en train de vivre mes « vieux jours » dans une belle villa à Beverly Hills…

A la place, j’étais bien à la retraite mais je vivais dans une minuscule maison dans un quartier où il fallait garder son sac bien contre soi pour éviter de se faire voler ou agresser… Mon entourage était composé de mon mari adultère et de commères qui me servaient de confidentes…. Tout ça sans mon fils chéri qui avait donné sa vie pour son pays. Chaque jour Roger me manquait encore bien plus que ma carrière de mannequin tuée dans l’œuf par une grossesse.

Arrivée à New York, je me dirigeai vers l’hôtel où résidait Peyton. J’avais lu dans un magazine que c’était là qu’elle avait établi ses quartiers pour se reposer. Je me présentai, donc, à la réception de cet hôtel luxueux.

-Bonjour Monsieur. Je souhaiterais avoir le numéro de chambre de Peyton Stone, s’il vous plait.

Il me regarda avec l’air surpris. Un peu le même air que m’avait servi Holden quand je lui avais fait part de mon idée. Décidément, les hommes sont vraiment tous les mêmes.

-Madame Stone ne souhaite pas être dérangée… Surtout pas par des inconnues. Vous pensiez quoi ? Que vous alliez pouvoir voir Peyton Stone comme ça ?

Il semblait presque se moquer de moi le bougre ! Je fronçai alors les sourcils avant de fouiller dans mon sac pour sortir ma carte d’identité avant de la plaquer juste devant l’homme sur le comptoir de la réception.

-Je suis aussi Madame Stone ! June Stone ! Je suis belle-mère de Peyton. Allez-vous m’empêcher de venir réconforter ma belle-fille ? Si vous ne me donner pas le numéro de chambre, je serais contrainte de me plaindre à la presse de la piètre qualité de votre établissement qui empêcher des membres d’une même famille de se voir ? J’ajouterais que vous sembler me traiter comme une moins que rien ce qui est parfaitement insultant !

Il sembla déstabilisé. Les hommes sont ainsi. Facilement déstabilisé. Il se confondit en excuse qui sonnait comme des bafouillement avant de me donner le numéro de chambre de Peyton. Je le remercier et, après avoir tourné les talons, j’avais affiché un petit sourire en coin assez fier de mon coup.

Je pris, ensuite, l’ascenseur et me retrouvai, peu après devant la porte de la chambre de ma belle-fille.  Je pris une grande inspiration avant de frapper à la porte. J’attendis ensuite avant de lancer.

-Peyton… Je m’appelle June Stone. Je suis la mère d’Howard. Serait-il possible que nous nous parlions. J’ai lu les dernier article et votre situation m’a beaucoup touché.

J’avais parlé d’une voix assez fort mais douce dans le ton. Je devais faire en sorte qu’elle accepte au moins de parler.

@ Billy Lighter

New York avait un effet salvateur sur moi.

À peine avais-je posé mon pied dans la grosse pomme que tout le poids que je portais sur mes épaules m’avait quitté. Je comptais y passer le restant de ma grossesse et même que j’envisageais de faire déménager la mère porteuse et l’installer dans le même hôtel que moi, sur un autre étage évidement mais ainsi, il serait plus facile de coordonner nos accouchements plutôt que de faire voyager un nouveau-né depuis Los Angeles.

J’avais été accueilli au Plazza comme une reine et on m’avait installé dans leur plus belle suite, celle que je retenais chaque fois que je revenais à la maison. Ici, il n’y avait aucun fans scandant le nom de mon mari, pas de Timmy Evans pour m’infantiliser, par de Delfino pour me regarder comme si j’étais sur le point de me casser en mille morceaux et surtout il n’y avait pas de Docteur Spenser pour me diagnostiquer une dépression farfelue.

Fabio Lorenzi était le meilleur massothérapeute de tout New York. Il avait des mains magiques capables de dénouer n’importe quelle tension et de me faire oublier ma piètre existence et ma carrière en déclin. Je n’avais pas besoin de parler, de toute façon, je détestais qu’on me parle pendant un massage ! Ce moment était dévoué au calme et à la relaxation et n on pas au commérage à moins que je l’initie. Depuis ces années où je réservais ma chambre au Plazza, Fabio me connaissait que trop bien qu’il savait qu’il n’était autorisé à parler que si je l’invitais à le faire.

J’avais déjà pris trois massage depuis mon arrivée ainsi que quelques séances de méditation. Je commençais vraiment à reconnecter avec moi-même. Timmy Evans n’avait clairement pas besoin de jouer au manager paternaliste avec moi et de faire semblant qu’il s’en faisait, j’allais parfaitement bien et tout ça, je le devais à New York. J’avais même décidé que j’irais relancer mon ancienne maison de disque le temps d’enregistrer de façon indépendante mais en utilisant leurs installations, un tout petit single de deux chanson questions de me faire voir encore et surtout par Howard, question qu’il n’oublie pas que j’existe et qu’il souffre autant que je souffre.

Ce serait le point final à ma carrière puisqu’ensuite, je devrais me concentrer sur l’éducation de mes bébés !

J’étais installée dans ma somptueuse chambre, une tablette de papier sur mes cuisses, entrain de dresser la liste de tout ce que je ferais mieux que mes parents concernant l’éducation de mes enfants quand on frappa à ma porte. Je n’étais pas surprise, j’attendais le room service avec mon repas faible en glucides et sans gluten. Et puis j’avais aussi exigé qu’on apporte des roses. Des dizaines de bouquets de roses blanches que je voulais mettre partout dans ma suite.

J’ouvris donc la porte pour y découvrir une femme dont le visage m’était familier bien que je n’aurais pas su dire d’où je la connaissais. Elle leva elle-même le voile sur ce mystère avant même que je ne la questionne, se présentant comme était la maman d’Howard. Je croisais les bras sur ma poitrine, appuyés sur mon ventre et je levais le menton pour la considérer quelques instants. Madame Stone, ma belle-mère, avait lu des articles concernant notre situation matrimoniale à Howard et moi et voilà qu’elle avait quitter l’Eastside pour venir me rencontrer, certainement pas par soucis de vouloir arranger les choses entre son fils et moi, je savais qu’elle en avait rien à foutre de lui !

Ceci rendait encore plus intriguant la présence de la femme.

- Voilà qui est surprenant, et on ne me surprend pas facilement, je dois l’avouer. Entrez. Quelle belle-fille serais-je de laisser ’’belle-maman’’ dans le corridor !

@ Billy Lighter

L’hôtel était d’un luxe indécent qui me rappelait les mois que j’avais passé en tant que mannequin. Cette époque, si lointaine, restaient les meilleurs journées de ma vie.

J’en rêvais encore parfois la nuit.

Ainsi, mon regard s’arrêtait toujours sur les décorations et diverses fioritures luxueuses qui parsemait le chemin jusqu’à la porte de la suite de Peyton. Une suite, je n’en doutais pas, qui devait être immensément grande.

J’avais toqué à la porte et je ne dû pas attendre longtemps avant que la femme d’Howard ne vienne ouvrir. Elle ne semblait pas aussi fatiguée que le disait les médias. Sans doute que de passer quelques jours loin d’Howard avait déjà reposé la chanteuse dont le ventre ne laissait aucun doute sur sa grossesse en cours. Des jumeaux… Deux enfants de mon sang que j’avais envie de connaitre. Deux enfants qui, je l’espère, ressembleront plus à Roger qu’à Howard. C’était une question de loterie mais l’éducation pouvait tout changer ! Enfin quoi que… Avec Howard j’avais eu bon y mettre du mien, il est resté inchangé.

Je m’étais présenté à Peyton qui se disait très surprise. Je devais avouer être fier d’avoir surpris la diva. J’esquissai un petit sourire avant qu’elle accepte de me faire entrer.

Ainsi, j’entrai dans la somptueuse suite encore plus indécente que le reste de l’hôtel. Je fis semblant de ne pas être étonnée par tant de richesse et je pris place dans le salon quand Peyton me donna l’autorisation de m’asseoir.

-C’est un bien bel endroit. New York est une ville magnifique. J’y suis déjà venue étant plus jeune. J’ai déjà logé dans des hôtels aussi beau que celui-ci. Mais c’était à une toute autre époque.

J’avais déposé me petit sac à mes pied avant de placer mes mains sur mes cuisses.

-Tout d’abord, je voudrais vous féliciter pour la future naissance de vos enfants. La grossesse est un moment difficile. Je suis passée par là.

J’avais mal vécu l’une d’entre elle. Ça avait ruiné ma carrière. Je soupirai avant de reprendre mon assurance.

-J’ai eu vent qu’il y avait de l’eau dans le gaz entre vous et Howard. Sachez que je ne suis aucunement là pour venir recoller les morceaux. Ce n’est pas mes affaires. C’est à vous de savoir ce qui est bon pour votre couple. Si je suis venue, c’est parce que je m’inquiète pour vous. Vous faites désormais partie de ma famille et même si vous divorcer d’Howard ça sera toujours le cas car vous serez la mère de mes petits-enfants. J’aimerais, ainsi, forger un lien avec vous et vos enfants. Sachez que dans toute vos batailles, je pourrais devenir votre allié.

J’y allais franchement sans passer par quatre chemins. J’imaginais qu’Howard n’avait pas fait mon éloge ainsi loin de moi l’idée de faire croire à Peyton que je vouais la moindre affection à mon second rejeton.

@ Billy Lighter

De toutes les personnes qui pouvaient venir me trouver ici, ma belle-mère était bien la dernière d’entre elles. Je ne l’avais encore même jamais rencontré ! Ma surprise ne pouvait qu’en être plus grande et je ne lui cachais pas que c’était un exploit difficile à réussir ce qui sembla la satisfaire mais la femme avait un regard fermé, difficile à interpréter.

Je l’invitais tout de même à entrer dans ma suite du Plazza, curieuse de savoir pourquoi, soudainement, la famille de mon mari démontrait de l’intérêt pour moi. De coin de l’œil, je pouvais la voir admirer la chambre, avant qu’elle ne s’installe sur le divan que je lui désignais et que je prenne moi-même place dans celui lui faisant face.

Madame Stone m’expliqua être déjà venue alors qu’elle était plus jeune, à New York, une ville qu’elle trouvait magnifique et qu’elle avait même logé dans un hôtel aussi beau que le Plazza. Une autre époque, disait-elle.

- Il n’y a pas meilleure ville que New York. Et puis c’est le seul endroit au monde où je me sente vraiment chez moi.

Je m’étais fait un petit cocon à Los Angeles mais ce n’était pas et ne serait jamais comparable avec la grosse pomme. J’y avais vécue mes plus belles années, mes plus grosses réussites et j’avais un lien particulier avec mes fans. Il n’y aura que cela de positif dans ma séparation avec Howard, le fait de retrouver ma ville qui m’est si chère à mon cœur.

Puis ma belle-mère me félicita pour les bébés, chose qu’elle aurait très bien pu faire depuis le fond de son Eastside. Il était inutile de casser sa tirelires pour venir me retrouver à New York pour me le dire. Un coup de fil aurait pu faire l’affaire, également.

- Une grossesse,  pendant une tournée mondiale, avec un mari absent. Ce n’est pas un moment difficile, c’est un cauchemar.

Évidemment, elle savait pour Howard et moi comme à peu près tout le monde sauf ceux vivants dans le fond des grottes. Merci aux torchons de Los Angeles pour avoir ébruité en premier la nouvelle. Madame Stone avait de bien belles intentions, très louables mais encore là, je ne comprenais pas pourquoi maintenant et pourquoi venir jusqu’ici pour me flatter dans le sens du poil. Elle aurait pu faire tout ça alors que j’étais à Los Angeles, quand ma grossesse eut été annoncée.

Cependant, contrairement a mes parents, elle voulait créer des liens avec mes bébés et me soutenir. C’est ce que j’attendais de mon mari mais il m’aura fallu attendre que ce support moral vienne de sa mère et de manière complètement insoupçonnée.

- Et le père d’Howard ? Il en dit quoi de vos beaux projets ?

Quelque chose me disait que ceci était l’initiative de ma matriarche de la famille, autrement, le père aurait suivi le mouvement et aurait accompagné sa femme. C’était l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la famille de mon mari et découvrir tous les petits grains s’y cachant.

- Et puis, je peux comprendre votre désir de nouer des liens avec vos petits enfants mais en quoi le fait de devenir mon alliée est important ? Je me trompe peut-être mais pour faire le chemin jusqu’ici pour me faire cette proposition, j’ai dû mal à croire que ce soit totalement désintéressé. Pour devenir alliées, Madame Stone, il faut jouer franc jeu.

@ Billy Lighter

L’endroit où résidait Peyton était tout simplement sublime et je n’exagérait rien dans mes compliments autant sur l’hôtel que sur la ville de New York. Un ville qui semblait être l’endroit favori de la chanteuse. Elle s’y sentait bien qu’elle disait. Je lui souris.

-Je ne peux que vous comprendre.

J’étais passé, ensuite, aux félicitations. Après tout, Peyton était enceinte et, si c’était un mauvais moment à passer, avoir des enfants était une bénédiction quand ils étaient voulus. Quand ils ne l’étaient pas, c’était une toute autre histoire, bien sûr, mais il semblerait que ceux que Peyton et Howard allaient avoir étaient voulus.

Mais la grossesse de Peyton était une véritable épreuve pour la jeune femme étant donné que, en plus de ça, elle se devait de faire des concerts sans avoir à ses côtés son mari. Je devais rendre ça à Holden qu’il avait toujours été présent. Tout du moins, physiquement… Son esprit était parfois ailleurs mais il savait agir quand il le fallait malgré ses autres multiples défauts. Je pris un air désolé pour la jeune femme.

-Je ne peux qu’imaginer votre douleur. Un tournée mondiale doit représenter énormément de pression. Un enfant, c’est aussi de la pression. Et, bien entendu, je doute qu’Howard s’en rende compte. Il n’est pas très doué pour se rendre compte des choses. En général, il ne sait penser qu’à lui.

Je n’exagérais rien. J’avais réellement de la compassion pour Peyton. Je me reconnaissais en elle sur certains points. Quant à Howard, pour moi, il n’avait toujours été qu’un petit égoïste incapable de prendre la vie au sérieux.

Evidemment, Peyton désirais savoir pourquoi je m’intéressait soudainement à elle. Ainsi, j’avais parlé de mes petits-enfants. Je voulais faire partie de leur vie ainsi que soutenir Peyton. Elle faisait, désormais, partie de ma famille elle aussi à partir du moment où elle est tombée enceinte.

Peyton se questionna alors sur mon mari et je lui souris.

-C’est notre projet à nous deux. Holden aussi veut faire partie de la vie de nos petits-enfants et la vôtre. Il aurait pu le dire de vive voix mais le voyage était bien trop cher pour deux. Nos maigres économies ne permettait pas qu’il puisse, lui aussi, venir jusqu’à New York.

Je mentais en partie. Holden ne faisait que suivre le mouvement. Bien que je savais qu’il aimerait rencontrer ses petits-enfants une fois qu’ils seront nés.

Peyton disait comprendre mon désir de connaitre mes petits-enfants. Ça ne m’étonnait pas. Ça semblait être une femme intelligente, à se demander comment elle était tombée amoureuse d’Howard. Elle essayait de comprendre l’entièreté de mon initiative. Serait-elle méfiante ? Sans doute. Howard ne devait avoir eu aucun bon mot pour moi.

-Si j’ai fait le chemin jusqu’ici, Peyton, c’est parce que je trouvais cela trop important que pour simplement passer un banal coup de fil.

Je marquai une pause avant de reprendre.

-Si vous divorcez d’Howard, j’ai bien peur que le blâme soit remis sur vous. La presse ne fait aucun cadeau à personne mais encore moins aux femmes qui ont du pouvoir. Les hommes détestent ça et préfèrent les descendre plutôt que d’avouer qu’elle sont puissantes. La cote de popularité d’Howard est très haute, vous vous en êtes rendue compte à votre propre concert. Il a l’art de se mettre les gens dans la poche rien qu’avec ses beaux yeux. Je ne veux pas vous savoir seule pour affronter tout ça. Elever des enfants sera déjà suffisamment éprouvant que pour le faire sous la pression des médias et des gens en général. Je vous sais forte, Peyton, mais si je peux vous aider, je le ferais. Votre santé influera sur celle de vos enfants alors être votre allié c’est vous aider vous mais les aider eux aussi.

Je jouais franc jeu en disant ça.

-Mon intérêt est simplement votre bien être et celui de mes petits-enfants. Ma relation avec Howard n’est pas bonne. Ce n’est pas un secret. Mais ce n’est pas pour ça que je suis sans cœur. Au contraire. Votre histoire me touche, tout simplement.

Je fixai toujours Peyton.

-S’il y a divorce, il vous faudra gagner la garde alternée ou complète… Pensez-vous Howard capable d’élever des enfants ?

Moi, je l’en savais incapable.

@ Billy Lighter

Contrairement à son fils, June Stone comprenait mon affection pour New York. C’était un bon point jouant en sa faveur me faisant baisser un peu ma garde. Je demeurais tout de même prudente, ne connaissant pas la femme et ne sachant rien de ses intentions. Après tout, Howard et moi étions mariés depuis un moment déjà, elle avait eu beaucoup de temps pour se manifester mais étrangement, elle s’était donner le mal de venir me retrouver jusqu’à New York pour faire officiellement ma connaissance.

Ma grossesse était le médias qu’avait choisit ma belle-mère pour amorcer la conversation, c’était prudent de sa part, après tout, elle ne me connaissait pas et en ce moment, épuisée comme je l’étais, j’étais prête à dévisser bien des têtes pour pas grand-chose. Je lui confiais donc sans remords que ma grossesse n’était pas ce moment béni de ma vie pendant lequel j’apprenais à faire des purées de petits fruits. Je détestais être enceinte et tout ce qui venait avec. Je détestais encore plus cela du fait que cela aurait dû me rapprocher de mon mari mais il en était tout autrement.

June Stone avait cette façon de compatir à mon martyr en rabaissant systématiquement son fils mais de manière à ce que cela ressemble à de la compassion à mon encontre. Je n’arrivais pas à savoir si j’aimais cela ou si je trouvais cela détestable.

- Howard fait ce qu’il croit être le mieux. Peut-être n’a-t-il pas eu de model pour lui montrer à faire autrement.

Nous étions assises l’une en face de l’autre et cela aurait pu ressembler à une scène de film de fin d’après-midi quand les commères du village se réunissent pour bavarder autour d’une tasse de thé. Or, ce n’était pas aussi désintéressé qu’il n’y paraissait. June Stone était ici pour m’apporter du support pendant ma grossesse et par désir de nouer des liens avec ses petits-enfants, les enfants du fils qu’elle n’aimait pas.

J’étais curieuse quand même d’en entendre davantage sur ses intentions et je la questionnais à savoir si son époux avait la même volonté qu’elle et sa réponse sonna une légère alarme dans ma tête. Si Holden Stone n’avait pas fait le voyage avec sa femme, c’était parce qu’ils n’en avaient pas les moyens. De vouloir nouer des liens avec mes bébés et moi serait-il un moyen de se renflouer ?

Ce n’était pas à exclure.

Alors je lui demandais de jouer franc jeu puisque je n’avais aucun intérêt à développer une relation avec une personne qui ne mettait pas sur la table, toutes ses cartes. Je l’écoutais m’exposer les détails de sa démarche, la profondeur de ses inquiétudes, la sincérité de ses intentions.

De ce que j’entendais, June avait pensé à tout et voyait loin. Elle imaginait déjà un combat pour la garde des bébés, je n’y avais même pas pensé, du moins pas vraiment. Je savais que tant qu’ils allaient être allaité, mes bébés seraient totalement dépendant de moi et que partout où ils iraient, j’y seraient. Je n’avais pas l’intention d’allaiter mes enfants mais ça, personne n’avait besoin de le savoir.

- Howard sera un père génial… quand les enfants seront autonomes.

Quand il pourrait les nourrir de McDonalds à tous les repas et les laisser aller seuls aux toilettes. Avant cela, il ne saura pas où donner de la tête, demandera à ses amis comme Savannah Prescott ou Bailey North de prendre soin des bébés pendant qu’il ira se saouler la gueule dans un des bars de la ville. Cela dit, il sera un père génial, mais pas tant que les enfants n’auront pas l’âge de Jesse Stark-Perry.

- Il est trop tôt pour parler de divorce, de toute façon. Howard finira bien par se rendre compte que je ne rentre pas à Los Angeles et il viendra me rejoindre ici. On se parlera et on baisera toute la nuit et puis ça ira mieux ensuite… Sinon…

Sinon j’allais mourir de chagrin.

@ Billy Lighter

Peyton Stone n’aimait pas être enceinte et je ne pouvais que compatir à ça. Moi-même j’avais eu une grossesse très difficile quand j’attendais Howard. Elle était à ce point difficile que ça avait abouti à une césarienne qui m’avait fait faire une croix définitivement sur mon métier de mannequin.

J’avais encore la trace aujourd’hui.

Je ne cachais pas le fait que je méprisais Howard. C’était de notoriété publique, de toute façon, d’après ce que j’en savais. Même si Howard avait certainement dit à tous ces amis de la jet-set que c’était moi qui était en faute alors que, si j’avais coupé les ponts avec lui, c’était pour une très bonne raison. Ainsi, je soulignais le caractère égoïste de mon second né.

Mais Peyton le défendait tout de même et ne tarda pas à me blâmer ou blâmer Holden pour le comportement d’Howard. Je pouvais voir que la jeune femme restait sur ses gardes comme si elle essayait de flairer le piège. Pourtant, je ne voulais lui en tendre aucun. Je trouvais ma démarche bénéfique autant pour elle que pour moi.

Je restais calme ne m’énervant pas et parlant toujours d’une voix posée.

-Holden a des défauts mais c’est un homme qui aimait nos deux enfants. Lui et moi avons cherché à apporter le meilleur soutien et la meilleure éducations à Roger et Howard. J’étais stricte… Je le conçois. Mais c’est parce que j’ai toujours eu à cœur que mes enfants réussissent dans la vie. J’ai essayé ainsi qu’Holden à transmettre des valeurs à mes enfants dont l’altruisme. Roger était un exemple d’altruisme au point qu’il l’a payé de sa vie en mourant pour son pays. Howard, lui, n’a toujours pensé qu’à lui malgré tout. Nous n’avions pas beaucoup d’argent mais nous l’utilisions à payer les frais scolaire et Howard ne trouvait rien de mieux à faire que de négliger ses études…

Je parlais toujours posément fixant Peyton dans les yeux. Ce que je disais n’était que la vérité.

-Alors veut-il bien faire ? Peut-être… Je ne doute pas de ses bonnes intentions. N’en reste pas moins que son caractère est tel qu’il est et qu’il ne changera pas.

Il était trop vieux pour ça.

Peyton s’était, ensuite, questionnée sur Holden et j’avais mis en avant qu’il aurait voulu être de la partie mais que notre compte en banque ne le permettait pas. Ce n’était pas entièrement un mensonge, cela-dit. Un voyage pour deux aurait encore plus entamer nos économies.

J’expliquai, ensuite, où étaient mes intérêts dans l’histoire. Tous les mots que je prononçais n’était en rien un mensonge. Je voulais faire partie de la vie de mes petits-enfants et noué une relation avec ma belle-fille. Une jeune femme en qui je me reconnaissais beaucoup. Est-ce que c’était assez pour faire taire sa méfiance évidente ? Je n’en savais rien.

J’en vins, ensuite, au possible divorce entre les deux et à la garde des enfants. Il paraissait que Peyton était une femme prévoyante alors j’imaginais qu’elle avait déjà pensé à tous les scénarios. Restait à savoir si elle pensait Howard capable d’élever des enfants. Sincèrement, j’avais déjà la réponse… Et Peyton disait que, oui, il fera un père génial… Mais uniquement quand les enfants seront autonomes. J’hochai de la tête.

-Vous voyez juste. Je ne doute aucunement qu’une fois les enfants autonomes, il se fera un plaisir de jouer à l’enfant avec eux. Je ne doute pas de sa capacité à les aimer… Mais il faut aussi élever ces enfants.

Or si Howard a une partie de la garde, il ne sera aucunement capable de s’occuper de ses enfants. Peyton semblait consciente de ce fait. Comme quoi, elle était loin d’être stupide et naïve.

Quoi que… Elle me fit quand même part du fait que le divorce n’était pas encore d’actualité et qu’elle s’attendait à ce qu’Howard vienne ici. Elle se fit plus vulgaire par après mais je ne relevai pas.

-Je l’espère pour vous. Mais n’oubliez pas que le but est votre bonheur et celui de vos enfants. Je sais ce que c’est que d’attendre quelque chose de la part d’Howard. Ça n’a jamais fonctionné. Mais vous êtes la seule à pouvoir savoir ce qui est bon pour vous. Je voulais simplement vous dire que je serais toujours à votre écoute pour tout. Si j’ai fais des erreurs dans ma vie, j’ai tout de même de l’expérience et je serais ravie de la partager avec vous.

Je marquai une pause avant de reprendre.

-Et je sais que vous ferez tout pour vos enfants. Renoncer à sa carrière pour les élever c’est courageux. Très courageux. Peu de gens sont capable de ce genre de choix. Surtout que vous aller certainement devoir les élever presque seule. Enfin… Je vous viendrais en aide, bien entendu, à chaque fois que vous en aurez besoin.

@ Billy Lighter

En ce moment, mon estime pour Howard n’était pas bien haute ce n’était pas pour autant que j’appréciais la façon qu’avait ma belle-mère d’en parler. Howard, malgré tout ce que je lui reprochais, faisait de son mieux. Certes il le faisait très maladroitement ou avec trois guerres de retard mais il le faisait.

Howard et moi n’avions pas eu de modèle parfait venant de nos parents. Les miens m’avaient exploité pour s’enrichir quant à la famille de mon mari, de ce que j’avais compris, elle le tenait pour responsable de tout ce qui n’allait pas dans ce monde. En ce cas, il nous était bien difficile de développer une relation saine sans tomber dans les mêmes paternes de ce que nous avions connu.

Bien sûr, que je défende mon mari ne sembla pas plaire à June bien qu’elle restait calme et posée tout en continuant ses explications. Puis, elle prit le partit de son époux, tout comme je venais de le faire pour Howard et ça me fit sourire. N’était-ce pas là la preuve qu’en amour, nous pouvions encaisser beaucoup ?

- Howard a sa vison des choses, vous avez les vôtres, j’ai la mienne… Qui voit claire ? Qui a des œillets ? Nous faisons tous de notre mieux sans savoir si c’est réellement le mieux parce qu’il n’y a pas de guide pour nous dire si nous avons raison ou non.

Ce serait bien plus facile si c’était le cas mais certainement beaucoup moins excitant. Je me souvenais de notre relation d’avant, quand nous ne cherchions qu’à se provoquer et se blesser et que ça finissait toujours avec une baise monumentale. Nous avions tort mais c’était tellement bon et excitant !

Pour June, Howard ne changerait pas et, malheureusement, je savais qu’elle disait vrai. Même sa maladie n’avait pas été suffisante pour le faire renoncer à ses travers. Il avait certes amélioré certaines choses mais ces derniers temps, il buvait plus qu’autre chose. Et moi non plus, je n’avais pas changé. J’avais voulu me le faire croire mais force était d’admettre que ça avait été un lamentable échec. Nous étions probablement trop gangrénés de l’intérieur pour savoir changer.

Je défendis encore Howard en disant qu’il ferait un papa génial mais lorsque nos enfants seraient autonomes. Avant, je ne le voyais pas changer des douches, les bercer des heures en plein cœur de la nuit ou varié les purées pour agrémenter les repas. Est-ce que je ferais mieux que lui ?  Je n’en savais rien puisque je n’avais jamais eu d’intérêt à prendre soin d’un autre être humain que moi avant mon mariage et ensuite, mes tentatives pour prendre soin de mon mari avaient toutes été de lamentable échecs.

- Et… Et vous voulez m’aider à les élever ?

Je regardais June Stone dans les yeux alors que, après que la possibilité du divorce fut évoquée pas ma belle-mère et rejetée par moi, elle m’expliqua que tout ce que son mari et elle désiraient était mon bonheur et celui de mes enfants. Elle parla beaucoup ensuite mais je restais accroché sur le bonheur qu’elle voulait pour moi et mes enfants. Quelqu’un sur cette terre voulait mon bonheur, désirait être présent pour moi et me soutenir.

Je sentais ensuite mes yeux se remplir de larme quand elle souligna ce que je faisais déjà pour mes enfants. Le sacrifices de ma carrière était de loin le plus significatif.

Ce fut à ce moment que je lâchais toute mes réserves et appréhension et que j’allais enlacer June en la rejoignant sur son divan avant de pleurer silencieusement contre son épaule, le longues et interminables minutes. Je venais de comprendre ce dont j’avais cruellement besoin, au-delà de la présence de mon époux qui n’avait pas daigné me rejoindre à New York ou de me donner ne serait-ce qu’un coup de fil pour savoir comment j’allais. Après tout, ce n’était pas comme si toutes les feuilles de choux n’en avaient pas parlé dans leurs pages.

- Je voudrais que vous restiez avec moi aussi longtemps que possible. Je peux faire venir Holden si vous voulez. Cette suite possède plusieurs chambre, vous pourrez vous installer ici avec moi. Vous voulez ? Vous allez rester ici avec moi, June ? S’il-vous-plait !

@ Billy Lighter

J’avais défendu mon point et, du coup, celui de mon mari en ce qui concernait l’éducation de mes enfants. Je ne pensais pas avoir fait tant d’erreurs. Pas tant qu’une autre mère. Tout ce que je désirais, c’était que mes enfants aient une bonne éducation. Ça avait fonctionné pour Roger. Pas pour Howard qui, aussi loin que je me rappelle, n’en avait toujours fait qu’à sa tête.

Peyton disait que chacun avait sa vision des choses. Elle ne saurait dire qui avait tort ou raison. Elle disait que personne n’avait de guide pour savoir ça. J’hochai de la tête.

-En effet. Je ne peux qu’être d’accord avec vous.

N’empêche que j’étais persuadé qu’Howard ne changerait jamais. Il n’avait pas changé avant alors je doutais que maintenant qu’il était plus vieux, il change tout d’un coup. Bien que, malgré tout, Peyton pensait qu’il ferait un bon père une fois que ses enfants seraient autonomes. Je ne doutais pas qu’il ferait un bon compagnon de jeu mais un compagnon de jeu n’est pas un père.

Peyton était courageuse et défendait bec et ongles son mari. Pouvais-je lui en vouloir ? Non. Je comprenais. Moi-même je défendais Holden malgré ses nombreux défauts dont l’adultère faisait partie. Je ne pouvais tout de même m’empêcher d’avoir de l’affection pour lui.

Je voyais que Peyton était toujours méfiante. Sans doute que le fait que moi et Howard soyons en froid faisait en sorte que la chanteuse soit méfiante. Surtout qu’elle espérait, visiblement, ne pas en venir au divorce. Divorcer devait lui paraitre comme un échec chose que je pouvais comprendre. Mainte fois j’avais aussi pensé au divorce sans passer le pas.

Alors, je lui dis que seule elle pouvait savoir ce qui était bon pour elle. Mais que je me tenais à sa disposition pour partager mon expérience. Je voulais aussi l’aider à élever ses enfants si elle le désirait. Cette phrase sembla retenir son attention.

-Oui. Si vous le désirez.

M’imposer viendrait sûrement à rendre Peyton d’autant plus méfiante. Alors, je ne m’imposait pas. Je me tenais juste à sa disposition.

Je fis par, ensuite, de certains compliments envers ma belle-fille qui avait fait des choix difficiles pour ses bébés. Mettre un terme à sa carrière est une décision que je n’aurais jamais eu le courage de prendre. D’ailleurs, ma carrière de mannequin s’était terminée bien malgré moi. J’aurais tant voulu continuer même avec deux enfants sur les bras. Mais je n’avais pas pu. Une grossesse terminée par une césarienne avait eu raison de mes nombreux rêves.

Je ne m’attendis cependant pas à ce que Peyton se lève afin de m’enlacer. Je fus d’abord surprise avant de l’accueillir pour l’enlacer moi aussi. Elle pleurait la pauvre jeune femme. C’était la preuve qu’il était temps que j’entre en scène pour venir la soutenir !

Elle souhaitait que je reste à ses frais. Je ne m’attendais pas à une telle générosité subite. Elle voulait même qu’Holden se joigne à nous et j’étais certaine que je n’aurais aucune mal à le convaincre de venir à New York sans débourser un centime ! Car si Howard et Holden avait bien une chose en commun c’est que c’était des opportunistes finis !

Je passai une main dans les cheveux de ma belle-fille avant de me décaler un peu afin de prendre son visage entre mes mains pour sécher ses larmes.

-J’appellerais Holden et nous resterons avec vous autant de temps qu’il vous plaira. Ne vous en faites pas. Je ne vous abandonnerais pas.

Et je l’enlaçai à nouveau ayant trouvé en Peyton un nouvel enfant à chérir.

@ Billy Lighter