Holden avait eu une bonne ide de nous réunir devant un film avec les pizzas qu’avait commander Howard. Nous avions visionnés Grease, un choix que je voulais autant que mon mari. J’avais découvert que ma belle-mère avait une jolie voix, elle ne chantait pas toujours juste mais avec un peu de coaching, elle ferait une bonne choriste. Puis Holden quant à lui, confia s’être toujours associé à Kenickie, le fidèle comparse de Danny Zuko.

La famille Stone avait encore beaucoup de bagage à trainer mais après la conversation qu’ils avaient eus à table et cette soirée toute en légèreté, tous les espoirs étaient permis. Je l’espérais sincèrement pour Howard qui en avait suffisamment bavé dernièrement et qui avait encore plusieurs casseroles sur ses ronds.

Quant à moi, je ne savais toujours pas où j’en étais mais j’avais décidé de lâcher prise et de m’en remettre au destin. Qui sait où il me guiderait ? Je me disais que si j’étais parvenu à initier un début de relation plus saine entre Howard et ses parents, je devais être en mesure de faire pareil avec mon couple. Je fondais beaucoup d’espoir sur la naissance prochaine des bébés, sur le fait qu’Howard était parvenu à pointer ce qui me blessais dans notre couple et qu’il démontrait de réelles intentions pour améliorer la situation.

À New York, j’étais à nouveau heureuse. Je recommençais à avoir envie de sortir, faire découvrir mes repaires secrets à Howard, mes bonnes adresses, les endroits où j’aimais aller pour me faire plaisir, me ressourcer, bien mangé ou simplement pour passer un bon moment. Ce n’était pas ce qu’il manquait ici ! Je me sentais comme si j’avais quinze ans et que je vivais une première relation amoureuse avec mon gros béguin du lycée. Je n’avais jamais vécu ça, pour dire vrai, ayant toujours été scolarisée sur la route avec des professeurs privés. C’était comme si j’avais la possibilité de vivre une vie qui m’avait été enlevé par le show-business. Une relation amoureuse florissante et une vie de famille normale.

J’en dormais mieux, je vivais mieux.

Je remarquais aussi que je recommençais à faire des projets, rien de bien extravaguant et surtout rien en lien avec mon retour sous les projecteurs, non rien de tout ça. Je parlais de partir en vacances avec Howard et les bébés quand ils auront quelques mois, de les amener voir papa en spectacle ou encore de fête leur premier anniversaire en louant tout le zoo de Central Park pour nous.

Je parlais aussi de Dexter qui me manquait cruellement et songeais à le faire venir ici mais j’avais peur que David ne se sente encore plus seul si nous rapatrions notre chien à New York. Mais, rien n’empêchait David de venir avec nous, le temps qu’Howard et moi tranchions l’épineuse question de notre lieu de résidence. Je n’étais pas dupe au point de croire que j’étais entrain de convaincre Howard de s’établir définitivement ici avec moi et je savais qu’il ne doutait pas que je refuse de retourner à Los Angeles.

J’avais songé à mettre des villes dans un chapeau, à l’exception de New York et de Los Angeles et piger au hasard une destination qui deviendrait notre nouveau chez-nous. Ce n’était pas complètement dénué de sens comme ce n’était pas non plus la meilleure des solution. Peut-être pourrions nous couper la poire en deux et nous établir en plein milieu, entre chez lui et chez moi. Peut-être aussi pouvions-nous accepter l’inacceptable et vivre chacun chez soi et se voir aussi souvent que possible quand nous en aurions l’occasion.  Je ne fermais aucune porte sauf celle de retourner définitivement dans la cité des Anges.

J’avais renouée avec certaines habitudes de vie comme celle de me lever en même temps que le soleil pour aller courir avant de prendre mon déjeuner et une longue douche. J’avais le temps de faire ça avant même qu’Howard ne se réveil. Aujourd’hui, il pleuvait, j’avais donc été au gym de l’hôtel, si tôt le matin, il n’y avait jamais personne et je pouvais faire des vocalises tout en courant car oui, malgré tout, je ne pouvais me résigner à ne plus jamais chanter. En courant, je laissait aussi vagabonder mes idées, mes pensées. Ça allait en tous les sens et ça allait vite !

Je m’arrêtais sec de courir et je descendis du tapis roulant en cherchant quelque chose pour écrire. Je ne trouvais qu’un bloc note avec l’entête de l’hôtel et un crayon qui avait été, de toute évidence, mâchouillé par un mal élevé ! Ça ferait quand même l’affaire le temps que j’écrive tout ce qui me passait par la tête, et, quand ce fut fait, je repris ma course cette fois, non pas sur le tapis roulant mais jusqu’à ma chambre.

- Howard !! Réveil-toi !

J’avais fait un boucan d’enfer en entrant dans la suite et j’avais littéralement sauter sur notre lit plus grand qu’un lit king size, pour réveiller Howard et lui brandir sous le nez le papier que j’avais noircis au crayon de plomb, sous le nez.

@ Billy Lighter

J’me sentais un peu plus léger depuis la soirée télé qu’on avait passé à quatre. Ma mère et moi, on ne s’évitait plus. On se parlait pas encore tellement mais c’était déjà plus qu’avant et d’une façon un peu plus légère. Bref, les avoir autour de moi ne m’ennuyait plus. J’me sentais moins seul en fait.

J’avais l’impression que Peyton allait mieux, aussi… Y’avait encore un tas de questions sur notre avenir qui restait sans réponse mais j’crois qu’on attendait juste le bon moment pour les mettre sur le tapis. En attendant, Peyton sortait plus et m’avait montré tous les endroits important pour elle. J’savais que New York, c’était son p’tit havre de paix. L’endroit où elle se sentait bien. Ce qui était dommage, c’est que mon havre à moi, c’était L.A. et que plus les jours passaient plus Los Angeles me manquait. J’me disais que, tout le temps que j’avais été là-bas avec Peyton, j’lui avais jamais vraiment montré les vrais endroits qui comptaient pour moi.

J’aurais p’t-être dû…

Bref, L.A. me manquait, David me manquait, Dexter me manquait aussi ainsi qu’Hank et Bailey et tout un tas d’autres gens. Mais Peyton semblait se reconstruire ici. Elle parlait même de projets qu’on aurait avec les enfants… Des vacances, des fêtes… Central Park… J’comprenais que, dans l’avenir de Peyton, on vivait ici, à New York. Et si je lui souriais à chaque fois me disant que c’était de bonnes idées, au fond de moi, j’espérais qu’on retournerait à L.A..

Dexter manquait à Peyton aussi mais elle comme moi on voulait pas que David soit seul. Déjà que j’culpabilisais de le laisser seul là-bas. Mais j’savais pas me dédoubler. J’savais pas aider David et Peyton en même temps. A vrai dire, j’savais même pas m’aider moi-même…

La vodka m’aidait… La vodka et Peyton.

Parce que les cauchemars n’avaient toujours pas disparus… Ils étaient juste plus facile à encaisser parce que j’avais Peyton pour les écouter… Puis les acouphènes n’avaient pas disparus non plus. Même si le rendez-vous chez le spécialiste était pour bientôt.

Bref, Peyton revivait p’tit à p’tit mais, moi, si ma vie était plus légère, l’était encore remplie de trop d’incertitudes.

Et, cette nuit, j’avais encore cauchemardé au point où, à 5h du mat’, alors que Peyton s’était levée avec le soleil d’été, j’m’étais rendormis profondément complètement abattu par la fatigue.

Et j’eus quelques heures de paix quand, d’un coup, un grand fracas me fit me réveiller en sursaut.

J’remarquai bien vite que c’était Peyton.

-P’taaaaaain…

C’est ce que j’dis d’une voix pâteuse, les yeux plissés alors que Peyton sommait que j’me réveille. Elle avait sauté sur le lit brandissant devant moi un papier.

-Qu’est-ce qu’il se passe ? Y’a l’feu ?

Non. Y’avait pas le feu… Peyton voulait, apparemment, juste que j’lise le papier. J’me frottai les yeux me redressant un peu avant de lire. J’compris bien vite que ce qui était écrit étaient des paroles de chanson. Semblerait que New York ait inspiré ma femme…

Ou L.A….

Ou le monde en général… Notre monde…

Parce que ce que j’lisais ça, ça parlait des apparence, des choses superficielles, c’est ce que j’comprenais… Ça parlait aussi des rumeurs dont les gens se nourrissaient… C’était bien foutu. J’levai mes yeux pour les poser sur Peyton.

-C’est ton nouveau tube ? Parce que c’est super bien foutu. On pourrait faire une méga bonne chanson avec ça.

Ouais j’disais « on » parce que j’avais déjà un rythme en tête. La musique c’est le seul truc qui me vient naturellement.

J’esquissai un p’tit sourire.

-T’as retrouvé l’inspiration on dirait, non ? J’trouve ça cool… Qu’est-ce qui t’a inspiré ça ?

Un peu de tout j’imagine… Pas L.A., j’espérais…

@ Billy Lighter

J’étais remontée du gym en courant, tenant bien ma feuille entre mes mains. En faisant ma course du matin sur le tapis roulant, l’inspiration m’était venue comme ça et il à peine avais-je commencé à coucher les mots sur la feuille que je m’étais retrouver avec quelque chose que je devais montrer à Howard sans plus attendre.

J’avais traverser la suite jusqu’à notre chambre et sauté sur le lit ce qui réveilla brusquement Howard qui jura avant de se rendre compte de ce qui se passait.

- Je suis désolée mais ça ne pouvait pas attendre !

Je brandissais la feuille devant ses yeux, toute fière. Il devait le lire et quand il aurait compris, il verrait le génie couché sur cette page noircis au crayon de plomb. Il dû se frotter les yeux d’abord pour bien se réveiller puis il prit enfin la feuille et en fit la lecture. Je le regardais, suspendu à ses magnifiques lèvres qui remuaient à mesure qu’il lisait mes mots.

Howard arriva au bout de sa lecture et il me regarda avant de me demander si c’était une nouvelle chanson que je venais de composer pour mon répertoire. Je fis non de la tête et je le pointais lui. Je ne l’avais pas écrite pour moi, ma carrière était chose du passé, il semblait l’avoir oublié !

- Non ! C’est pour toi, pour Fireworks.

Je me projetais sur lui pour l’embrasser fougueusement. Je vibrais d’une belle énergie comme il y avait longtemps que cela ne m’était pas arrivé. Puis, comme l’avait Howard avant que je ne le renverse sur le lit, nous pouvions faire une méga bonne chanson avec ça.

- Une belle collaboration entre nous ! Nous sommes fort là-dedans, chaque fois ça réussit !

Nous avions une belle complicité créative. Je savais trouver les mots et lui les mélodies. Si David embarquait, ça me pouvait que devenir la prochaine bombe radiophonique dont tout le monde parlerait et fredonnerait.

Je couvrais Howard de baisers qui semblait heureux, et probablement surpris que j’ai pu retrouver l’inspiration, avant de m’en demander la source.

- Je courrais en pensant à ton interview avec Jake Snyder et voilà… Relis la chanson. C’est subtil mais en même temps, si tu l’enregistre chez BSC, ça prend tout son sens… Lis entre les lignes.

Puis oui, ça résumait aussi très bien le life style de Los Angeles, cette ville qui empoisonnait ses citadins à coups de rumeur, d’illusion, de mascarade. Il n’y avait pas pire hypocrite que Los Angeles, dirigée par Jimmy Reed et ses clones.

J’arrêtais de couvrir mon mari de baisers et je le regardais, attendant son verdict.

- T’en pense quoi ? Parce que moi je pense que tu devrais rentrer à Los Angeles en discuter avec David, l’enregistrer comme le nouveau single de Fireworks et offrir le plus majestueux pied de nez à cet enculé qui se croit intouchable !

Je ne voyais pas plus belle façon de faire un doigt d’honneur qu’en musique !

@ Billy Lighter

Peyton venait de me réveiller brutalement… Elle disait que j’devais regarder un truc. Que ça pouvait pas attendre. J’croyais qu’il y avait le feu mais, non, y’avait pas le feu. Y’avait juste une feuille de papier griffonner de mots qu’elle voulait, visiblement, que j’lise tout de suite.

Alors, j’la lu. Et j’compris que c’était une chanson qu’elle venait d’écrire. Quelque chose de méga bien foutu. Peyton était un as des paroles. Pas étonnant qu’elle soit une artiste complète avec tant de talent.

J’avouai adorer cette chanson. Y’avait de quoi faire un truc méga bien. J’demandai si c’était une nouvelle chanson qu’elle ajoutera, bientôt à son large répertoire mais c’était pas le cas.

C’était pour Fireworks. C’est ce qu’elle disait.

-Pour Fireworks ?

Elle avait fait une chanson pour nous… Pour David et moi. Je souris avant qu’elle ne m’embrasse. L’avait l’air toute motivé Peyton. Apparemment, ce qu’elle venait d’écrire la mettait super en joie.

Peyton était enthousiaste qu’on fasse une collaboration et moi, j’voyais bien cette chanson faire un bon tube. C’est ce que j’recherchais en général. Que chaque chose que j’sors plaise à un maximum de gens. C’est comme ça que Fireworks marchait si bien. J’souris à Peyton.

-Normal que ça réussi à chaque fois. On est doué.

Un p’tit peu de vantardise faisait pas de mal surtout que c’était vrai. On était méga doué. On était pas doué en plein d’autres trucs mais ça on gérait largement.

Je profitai des baisers de Peyton en souriant. Ça faisait longtemps que le ton entre nous n’avait plus été aussi léger et tourné vers l’avenir. J’suppose que c’était plutôt beau signe. Le signe que Peyton allait mieux. Qu’on guérissait de la crise qu’on avait traversé.

Ce qui avait inspiré Peyton, c’était mon intervew avec Snyder. J’relis quelques passages voyant, maintenant, l’inspiration entre les lignes. Elle disait que si j’l’enregistrais avec BSC, ça prendra tout son sens. Ouais. L’hypocrisie. C’était ça. J’esquissai un sourire.

-Ouais, j’vois où tu veux en venir.

Surtout que Reed avait pas tardé à répliquer à mon interview que j’avais fait avec Snyder. Il l’avait pas fait de manière structurer. Il l’avait fait en répondant aux journalistes qui avaient fait le pieds de grue devant sa villa d’après ce que j’avais lu. Rien que savoir que ça avait détruire sa p’tite vie paisible, ça m’faisait plaisir.

Elle se demandait ce que j’en pensais. Mais de son avis, j’devais rentrer à L.A., discuter de ça avec Dave, l’enregistrer pour en faire un single et faire un pied de nez à Reed qu’elle traitait d’enculé.

J’rigolai avant que mon visage ne s’illumine.

-Tu veux m’aider dans ma guerre contre Reed, c’est ça ? Donc… Tu trouves pas que j’exagère avec tout ça ? J’sais qu’avec toi, j’pourrais lui faire encore plus mal. Deux têtes valent mieux qu’une pour trouver de bonnes idées. Surtout qu’il table sur le fait que j’suis alcoolique et que mon couple va mal pour me décrédibiliser et…

J’m’arrêtai d’un coup revenant sur ce qu’elle venait de dire plus tôt.

-Mais… Tu as bien dit que je devais rentrer à L.A. pour l’enregistrer ? Tu veux dire après que Phénix soit né, c’est ça ? J’vais pas te laisser seule ici…

J’la regardai interloqué. La chanson était géniale… Et j’crevais d’envie de l’enregistrer et de la sortir… Mais j’pouvais pas être à New York et à L.A. en même temps. Pas faute d’avoir réfléchi à cette impossible possibilité pourtant.

@ Billy Lighter

Ça n’avait pas plus à Howard de se faire réveiller aussi abruptement mais il y avait des choses dans la vie qui ne pouvaient pas attendre. Ce que je venais de composer était l’une de celle-là et quand il lirait, il comprendrait pourquoi je n’avais pas pu attendre. Quand il eu les yeux en face des trous, il prit ma feuille et en fit la lecture avant de me regarder et de me demander si c’était mon nouveau tube car selon lui, ça en était un ! Howard et moi étions en désaccord sur un tas de choses en général mais pour la musique, nous avions l’oreille et le sens critique très aiguisé ce qui faisait que si nous avions le même feeling, c’est que nous avions raison !

Je ne voulais pas endisquer cette chanson, je ne l’avais pas écrite pour moi mais pour mon mari, pour qu’il règle ses comptes de la plus belle des façon, en solo ou avec Fireworks s’il jugeait que la chanson se glisserait bien dans le répertoire de son groupe.

- Oui, pour Fireworks !

Ça m’enthousiasmais de faire une collaboration avec mon mari et son groupe ! Je ne m’étais pas sentie aussi bien depuis tellement longtemps que je ne savais même plus canaliser mon excitation alors, je me suis mise à embrasser Howard partout, encore et encore.

Il n’y avait aucune raison pour que cette chanson ne soit pas le prochain hit de l’année, tout ce qu’Howard et moi faisions ensemble réussissait… sauf notre mariage mais ça c’était une autre histoire ! Tout ce qui était en lien avec le show business était couronné de succès quand Howard et moi y travaillions ensemble.

- Nous le sommes !

Howard était curieux de savoir ce qui m’avait inspiré et je lui expliquais qu’en faisant mon jogging matinal, j’avais trouvé l’inspiration en repensant à son interview avec Jake Snyder. Je n’avais pas hésité à coucher mes mots sur le premier bout de papier trouvés et c’était tellement important que je ne fasse que je n’avais même pas eu le dédains d’utilisé un vieux crayon tout mâchouillé ! Je suggérais à Howard de relire la chanson, sachant quelle était la source de mon inspiration et qu’il comprendrait le but de ma chanson.

- C’est exactement ça. Si tu juge que tu dois le faire, alors je te suis à cent pour cent là-dedans et je t’appuie.

Je n’allais pas laisser Jimmy Reed ridiculiser mon mari avec son air hautain tout simplement parce qu’il est à la tête d’une des plus grosses maisons de disque de Los Angeles ! J’avais dit à Howard que je l’aiderais à traverser sa tempête. Je ne pouvais pas lui retirer tous ses cauchemars mais j’avais déjà contribué à assainir sa relation avec ses parents et je fonçais avec lui tête première dans sa guerre contre Jimmy Reed sans oublier que je lui avais trouvé un rendez-vous avec l’un des meilleur spécialiste au monde pour les problème d’acouphène.

Howard reprit mes paroles ensuite, surprit que je lui suggère de rentrer à Los Angeles.

- Je ne vais pas accouché dans la semaine, chéri ! Tu peux rentrer à Los Angeles, endisquer la chanson et revenir ici et tout ça en même pas vingt-quatre heures!

Je ne m’attendais pas à ce qu’Howard se tape le voyage aller-retour, je ne lui demanderais pas de le faire, là n’était pas le point. Il pouvait partir et revenir rapidement s’il y avait urgence mais j’en doutais.

- Je suis bien entourée avec tes parents, tu peux partir la tête tranquille et revenir quand ce projet aura avancé. Tu pourrais aussi profiter de l’occasion pour demander à David s’il veut venir ici avec Dexter parce que les deux me manques.

Puis ça nous permettrait de voir si l’éventualité d’une vie de couple séparée est viable ou non.

@ Billy Lighter

La chanson que venait d’écrire Peyton était bien pour Fireworks. Et, de fait, j’voyais bien Fireworks fait ce genre de chose. J’entendais presque même déjà une mélodie bien que c’était surtout David, le roi de la mélodie. Moi, j’étais le roi du rythme. Du coup, à nous deux, ça donnait le meilleur groupe du monde.

En tout cas, Peyton était méga motivée. Et j’étais sûr qu’une collaboration entre nous pourrait que faire des étincelles. J’en profitai pour dire qu’on était doué ce que confirma Peyton. On doutait sur plein de choses mais en ce qui concernait la musique, on avait peu de concurrents.

L’inspiration, elle l’avait trouvé dans mon interview avec Jake. Celle que j’avais fait pour répondre à ce que Jimmy Reed avait dit dans Guitar&Pen. J’savais pas encore très bien ce que les gens pensaient de cette p’tite guerre. Mais j’savais que, au final, c’est moi qui aurait le plus de gens de mon côté même si ce connard de Reed avait pas hésité à faire penser qu’il avait pitié de moi avant de remettre tout ce que j’disais sur lui sur mes problèmes de couple et un soi-disant alcoolisme. C’était qu’un gros enfoiré et il va tomber de très haut un jour.

J’l’espérais.

J’allais tout faire pour ! Et ça sans même devoir dire que, en plus d’être un connard, il était aussi chef du pire gang de Los Angeles.

Mais jusqu’ici, j’savais pas ce que Peyton en pensait vraiment. Ce n’est que maintenant que j’comprenais qu’elle était totalement de mon côté et qu’elle allait m’appuyer dans la guerre. J’lui souris sincèrement et l’embrassai brièvement.

-Merci. Ça compte beaucoup pour moi.

Peyton voulait que j’aille enregistrer la chanson maintenant à Los Angeles ce qui me surpris. Elle me renvoyait presque à la maison alors qu’elle ne voyait que par New York depuis que j’étais arrivé. Alors, j’la questionnai essayant de savoir si elle se rendait compte de ses paroles.

Mais ouais, elle s’en rendait compte. Elle disait qu’elle allait pas accoucher demain et que j’avais le temps d’enregistrer la chanson et de revenir. Je fis une moue de réflexion.

-Ouais, c’est pas faux ça…

Elle disait qu’elle avait mes parents ici… Et que j’pourrais en profiter pour ramener Dexter et David parce qu’ils lui manquaient.

-Ouais, ils me manquent aussi…

Et j’m’en voulais de laisser David seul à L.A…

-J’espère que David voudra venir… J’aime pas quand il est seul là-bas surtout avec l’autre psychopathe qui habite à côté…

J’déposai le papier sur la table de nuit avant de fixer Peyton.

-J’prendrais l’avion dès qu’on aura vu le spécialiste pour mon oreille. Et j’irais enregistrer avec Dave.

J’esquissai, maintenant, un p’tit sourire en coin.

-Mais en attendant, maintenant que j’suis réveillé, j’ai d’autre plan.

Et j’fis doucement glisser Peyton sur le lit me mettant au-dessus d’elle avant de l’embrasser tendrement.

@ Billy Lighter

J’avais composé dans un élan d’inspiration, une chanson qui allait être le prochain hit! Elle allait jouer sur toutes les radios, tout le monde allait la demander, la fredonner, je n’avais aucun doute de ça ! Je ne pouvais pas régler tous les problèmes de mon mari mais je pouvais le soutenir et l’aider. Cette chanson en était une démonstration.

. Le combat que menait Howard était aussi le mien, c’est ce qu’un couple devait faire, se soutenir et s’aider.  Ensemble, nous étions plus fort, ça avait toujours été le cas et de m’en souvenir ravivait en moi quelque chose que je pensais mort. Je couvrais Howard de doux baisers, ici et là. Il n’y avait pas que mon inspiration musicale qui avait été titillée, de toute évidence.

- J’avais perdu de vue qu’ensemble, nous pouvons affronter n’importe quoi…

Ça comptait pout Howard, ça comptait autant pour moi.

Je lui suggérais donc de se rendre aussi vite que possible à Los Angeles pour proposer la chanson à David et l’enregistrer. Elle devait sortir rapidement, c’était maintenant que la riposte d’Howard à Jimmy Reed allait avoir un fort impact. Ma proposition surprenait Howard mais, partout aux États-Unis pouvait se faire en moins d’une journée par avion alors il n’y avait pas de stress. Je n’allais pas accoucher avant plusieurs semaines et je n’étais pas toute seule à New York. Ses parents étaient avec moi et même sans eux, je ne me sentirais jamais seule à New York. Ce serait aussi une occasion de demander à David de venir passer un moment avec nous ici et de ramener Dexter parce qu’eux deux me manquaient terriblement !

- Ça fera du bien à David de te revoir et puis dis lui bien qu’il me manque et que j’aimerais bien reprendre le yoga avec lui.

C’était au travers cet exercice que nous avions noué un lien inespéré.

Howard espérait aussi que David viendrait, il n’aimais pas le savoir seul à Los Angeles et je devais avouer que moi non plus, ça ne me plaisais pas mais il pouvait au moins compter sur la présence de Collins quand il en avait besoin. Je pensais même l’avoir aperçue quand ils avaient fait ce petit concert pour me reconquérir, l’autre soir au restaurant de l’hôtel. Howard et moi avions passé tout notre temps dans la suite par après ce qui fait que je n’avais même pas eu le temps d’aller voir David.

Howard décida qu’il prendrait l’avion dès qu’il aurait vu le spécialiste pour ses acouphènes ce qui me semblait être une bonne idée.

- D’accord alors je ferai en sorte que tu puisses passer en priorité au plus tard demain.

Le plus vite Howard verrait le spécialiste, le plus vite Fireworks enregistrerait leur nouvelle chanson. J’étais pressée de l’entendre sur tous les postes de radios mais j’étais encore plus pressé de voir Jimmy Reed sourire tout en encaissant le coup sur sa gueule d’enfoiré !

Howard se plaça ensuite au-dessus de moi, annonçant avoir d’autre plan et je le regardais d’n regard entendu, souriant, joueuse et amoureuse.

- Il n’y a pas que moi qui ait retrouvé l’inspiration, on dirait !

Je l’enlaçais de mes bras et de mes jambes, me sentant légère comme il y avait longtemps que je ne m’étais pas sentie. Howard et moi avions encore un tas de questions en suspens, cependant, ayant retrouvé notre complicité, nous avions toutes les raisons de croire que nous saurions y répondre en temps voulu.

@ Billy Lighter