Fallait vraiment que j’décide de venir ici quand le groupe amateur qui jouait avait décidé de reprendre des chansons de The Burning Fire… C’était pas de vaine parce que les musiciens étaient vraiment pas bon… Mais vraiment pas bon du tout ! J’crevais de mal aux oreilles au point où j’avais envie de vomir ma vodka.

Ok… J’exagérais un p’tit peu. Mais j’étais mauvais public quand j’entendais des gens reprendre des chansons que j’connaissais sur le bout des doigts.

-Ressers-moi une vodka… J’en ai besoin…

J’disais ça à Jenny, une des serveuse du Rainbow. Elle reprit mon verres et semblait avoir de la compassion pour moi.

-Tu as mauvaises mine, Howie… Les fans t’étouffe ? Si c’est le cas, je peux leur dire de te laisser tranquille…

Non… Les fans m’ennuyaient pas. J’avais signer quelques autographes en arrivant mais, depuis, on m’foutait relativement la paix. C’était l’avantage d’être à L.A.. Les gens avaient l’habitude de me voir, voir me connaissaient personnellement, donc, ils venaient pas me faire chier…

-Non… Le problème, c’est le groupe.

Jenny rigola un peu avant de dire :

-Je t’amène la bouteille alors… Ça ira plus vite.

Et elle s’en alla un moment avant de revenir avec la bouteille de vodka. Je la remerciai alors que j’attendais toujours Kenzie. J’lui avais donné rendez-vous ici. J’aurais préféré l’inviter au Crazy Ginger parce que j’trouvais le bar plus cool mais mon estomac se retournai chaque fois que j’passai à South L.A.. Alors, j’avais décidé d’éviter South L.A..

Donc, j’étais ici et j’attendais Kenzie. Demain, je repartais à New York. Dave et moi on avait fini d’enregistrer et on avait donné la chanson à Jack. C’était a lui de faire le reste. Et j’avais envie de voir ma p’tite sœur avant de repartir. Rien que pour voir si elle était réellement enceinte et, aussi, pour voir si ça allait avec Moriarty.

Parce que j’tenais à elle et j’voulais pas qu’il lui arrive quelque chose.

Et Kenzie finit par entrer alors que le groupe sur scène massacrait MON tube Hell In Your Eyes.

J’vais mourir…

Mais à la place j’fis signe à Kenzie pour qu’elle vienne par ici. J’lui souris.

-Salut Kenz’. Comment tu vas ? Commende ce que tu veux, j’paye…

@ Billy Lighter

Howard voulait me voir mais ils ne voulait pas venir chez moi et il ne m’invita pas non plus chez lui. Il m’invitait plutôt à le rencontrer au Rainbow. Peut-être qu’il voulait se réconcilier avec moi, parce que ouais, je jugeais que pour le comporte que sa femme et lui avaient eux chez moi quand Nathan et moi voulions leur faire une surprise, méritait des excuses.

Je n’étais pas en super forme aujourd’hui. J’avais des nausées qui allaient et venaient et puis j’avais mal aux seins ! Combien de fois dans ma vie je pouvais prétendre avoir eu mal aux nibards ? Genre, jamais ! Puis j’avais aussi mal à la tête à force de me questionner encore et encore sur ce que je voulais. Un instant je voulais donner une chance à cette surprise inattendue de la vie et l’instant suivant, je me disais que ce n’était pas le bon moment et que fort probablement ça ne le serait jamais.

Ça me pesait sur la conscience de devoir trancher entre ce que je voulais et ce que je sentais que Nathan voulait. Mon petit ami avait été très clair sur le fait que, peu importe ce que je déciderais, il me seconderait mais n’en demeurait pas moins qu’il dormait avec sa main sur mon ventre, qu’il parlait bébé dès qu’il nous savait seuls tous les deux.

Puis le temps commençait à presser si je décidais de ne pas le garder car, puisque Nathan avait été adopté, je ne me voyais pas suggérer l’adoption comme moyen de contraception tardif. Bref, c’était le bordel dans mon corps et dans ma tête et je présentais que de rejoindre Howard au Rainbow n’allais rien arranger de tout ça. Il ne m’en faudrait pas beaucoup pour que je craque !

Nathan avait proposé de me conduire mais j’avais préféré prendre un taxi. De toute façon, je ne voulais plus tant que nous laissions Betty toute seule car depuis quelque temps, elle avait un drôle de comportement. Elle évitait la maison, rasait les mur, comme si elle voulait passer incognito et ça c’était quand elle ne passait pas le plus clair de son temps dans la tente au fond du jardin qu’elle avait demandé à Nathan de lui réinstaller.

J’entrais dans le bar et serrais des dents en entendant le groupe sur scène massacrer la chanson de mon frère. Lui qui devait déjà être dans la place, il devait saigner des oreilles et pas qu’un peu !  Ruiner une si bonne chanson devrait être interdit ! Les bars ? Ils ne prenaient pas les groupes en audition avant de leur donner des heures de scène ?

Je repérais mon frère devant qui traînait une bouteille de vodka. Il me fit signe et je lui répondis d’un geste de tête pour qu’il comprenne que je l’avais repéré et, me faufilant au travers des gens qui ne semblaient pas dérangés par le son des casseroles rouillées, je finis par atteindre mon frère. Je lui plaquais un bisou sur la joue, parce que malgré tout, j’étais contente de le revoir après tout ce qu’il avait traversé. À l’hôpital, je ne l’avais pas embêté avec ses histoires, non plus avec son attitude envers River Moriarty et le fait qu’il semblait nous bouder depuis mais ce soir, ce serait l’occasion de démêler tout ça.

- S’lut ! J’vais bien, toi ?

Il me proposa de prendre ce que je voulais, il payait la traite. Je ne buvais pas tant en général mais j’acceptais de me faire gâter par mon frère. Alors je regardais la serveuse de l’autre côté de son comptoir et, tout heureuse, je lui demandais :

- Une limonade avec un petit éventail dans lequel il y a une cerise de piqué dans le cure-dent ! Il y aurait un dégradé de couleur dans la limonade ? Ah et tu peux mettre du Seven Up dedans !

Elle me regarda comme si elle venait de tomber face à face avec le clown sortant de sa boîte à coucou puis tourna des talons pour se diriger vers son réfrigérateur pour prendre ce dont elle aurait besoin pour me faire mon cocktail. Moi, je redirigeais mon attention sur mon frère.

- J’ai été surprise que tu m’invite. Je me trompe peut-être mais j’ai eu une genre de comme de style d’impression que tu m’évitais ou essayais de le faire. J’me trompe ?

Parce que j’avais quand même fais les premiers pas en allant lui porter en personne un magnifique cactus qui semblait faire un doigt d’honneur quand il était à l’hôpital. Je m’attendais à un retour de sa part ensuite mais ce fut encore et toujours le silence total.

@ Billy Lighter

Kenzie était arrivée et me fit un signe de tête pour me montré qu’elle m’avait bien repéré. Elle s’avança et me fit la bise avant que j’reprenne ma descente de vodka.

-J’vais bien…

Mieux qu’il y a quelques jours en tout cas… Et encore mieux que quand j’étais sorti en miette de l’entrepôt des New Soldados. Y’avait toujours un mieux chaque jour qui passait, donc, j’imagine que les choses allaient finir par rentrer dans l’ordre.

J’l’espérais en tout cas.

La serveuse revint vers nous et Kenzie fit une commande dont elle avait le secret. Elle voulait la totale et tout sans alcool. J’aurais trouvé ça inquiétant si j’savais pas que Kenzie était enceinte et que, du coup, elle n’allait pas se risquer à boire de l’alcool. J’connaissais un rayon, maintenant, sur ce que les femmes enceintes pouvaient faire ou non. Peyton suivait toutes les recommandations à la lettre… Enfin, sauf celle qui consistait à manger. Elle manquait toujours autant d’appétit.

La serveuse était pas forcément ravie de l’exigence de la commande mais elle moufta pas sûrement parce qu’elle avait Kenzie Stone en face d’elle et que Kenzie Stone était ma sœur. Puis, le client est roi, il parait.

Kenzie me regarda, ensuite, disant qu’elle était surprise que j’l’invite. Elle croyait, en fait, que j’lui faisais la gueule. J’levai un sourcil.

-Non, j’t’évitais pas… Disons que j’avais un tas de trucs à régler avec Peyton et tout et j’ai pas eu beaucoup de temps pour le reste. Puis, j’ai été content de te voir à l’hosto. L’est cool ce cactus. Les fleurs sont toutes mortes mais pas le cactus.

Même si j’étais sûr que j’serais assez pas doué que pour le faire mourir de déshydratation.

-C’est River Moriarty que j’évite… C’est tout. J’espère que tout va bien, d’ailleurs. Qu’il a pas essayé de vous faire du mal… Surtout qu’il parait que t’es enceinte, alors…

J’bus un coup de vodka.

-Félicitation. Un Stone de plus. Ça en fera trois alors, des p’tits Stone. J’trouve ça cool.

J’souris. J’étais sincère.

@ Billy Lighter

J’fis la bise à Howard qui répondit par une grande gorgée de vodka. Je ne pouvais pas me fier a ça pour savoir s’il allait bien ou pas parce que mon frère buvait de la vodka comme d’autres se servent de leurs narines pour respirer. Tout ce que je pouvais constater c’est qu’il avait bien meilleure mine que lorsque je lui avais rendu visite à l’hôpital. C’était un bon début.

Howard me proposa de me prendre ce que je voulais à boire, c’était sa traite ! J’allais en profiter et donc, je me commandais une limonade pétillante avec toute la décoration qui venait avec et le dégradé de couleur que seul les bars savaient faire ! Ouais, je voulais ça parce que j’adorais ça et que ça donnait un effet d’exotisme !

Mon cocktail commandé, je regardais mon frère et lui avouais ma surprise quand il m’avait invité car j’avais eu l’impression qu’il cherchait plutôt à m’éviter. Je comprenais qu’il ne voulait pas revoir River Moriarty, ça avait été très clair pour tout le monde ayant assister à l’horrible scène.

- Bon au moins, mon cactus à survécu, c’est cool ça.

Et c’était cool de savoir qu’il ne m’évitait pas mais qu’il essayait de régler ses problèmes de couple. Ouais, ça, j’avais pas bien tout suivis l’histoire mais j’avais compris l’essentiel comme quoi, Peyton s’en était allée à New York, Howard était rentré à Los Angeles, et la mère et notre père eux, avaient choisis de se faire payer des vacances avec ma belle-sœur. J’allais lui demander ce qui c’était passé mais il rectifia mon impression en disant que c’était surtout Moriarty qu’il évitait et qu’il espérait que j’allais bien vu que j’étais enceinte.

Là, j’imitais la truite fraîchement sortie du lac.

J’avais de grands yeux exorbités et la bouche grande ouverte, sous le choc de l’entendre en parler alors qu’il n’y avait que Nathan et moi qui savaient ! Comment Howard pouvait savoir ? Il avait des yeux rayons x ? Il avait vu en dessous de mon t-shirt que j’avais un tout petit bourrelet qui s’apparentait à un début de petit bidon ?

Je reçue ses félicitations comme une douche froide et que dire de sa projection des trois petits Stone s’amusant ensemble. Il trouvait ça cool !

- Bah pas moi !!!

Je me surpris moi-même pas la détermination que j’avais mise à préciser que moi, je ne trouvais pas ça cool. En fait, je ne savais pas si je trouvais ça cool ou non mais une chose était certaine, qu’il sache alors que Nathan et moi avions convenue de ne rien dire tant que nous n’avions pas pris une décision finale, ça me faisait chier ! Puis je me disais que c’était impossible que Nathan ai osé ébruiter la nouvelle sans m’en parler.

- Et puis, comment tu  le sais ? On ne l’a dit à personne !

Howard ne gardait pas tant bien que ça les secrets. S’il pensait que ça pouvait lui servir, il hésitait pas à l’ouvrir. Puis le pire, c’est que de savoir qu’une autre personne savait, faisait s’écraser sur mes épaules la pression de le garder alors que je ne savais pas encore ce que je voulais. Là que mon frère savait, si je décidais de ne pas le garder, ça ferait de ça une histoire qui ne serait plus privé, entre moi et Nathan.

Puis, pour la première fois depuis que je tergiversais entre l’idée de me faire avorter et celle de foncer tête première, je me laissais aller à pleurer. Moi, là fille qui je s’en fait jamais avec grand-chose, qui voit toujours le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, qui donnait toujours une chance à la vie quoi qu’elle apporte, je pleurais.

- J’ai trop la trouille, Howard ! J’sais pas quoi faire !

@ Billy Lighter

Kenzie se prit une méga limonade avait plein de trucs dedans comme boisson. Ma commande était bien plus simple : de la vodka. En fait, j’avais même pas besoin de demander. La serveuse avait tout de suite su que j’voulais de la vodka.

Kenzie pensait que j’lui râlais dessus mais j’mis les choses au clair en disant que c’était pas le cas du tout. J’déclarai que le problème venait de River Moriarty. J’avais aucune envie de le voir… Puis, j’avais été méga occupé ces derniers temps entre ma femme et l’hosto. Ma vie était pas des plus simple, alors…

Mais j’l’avais remercié pour le cactus. En plus c’était le seul truc encore vivant de ce qu’on m’avait filé à l’hosto. Même l’alcool de Reed était mort vu que j’l’avais bu en moins de temps qu’il fallait pour le dire.

-Oui, c’est méga cool.

J’disais à Kenzie que j’espérais qu’elle allait bien. Vivre avec River devait pas être simple et j’espérais qu’il avait rien tenté contre elle. Surtout que j’savais, maintenant, qu’elle était enceinte ce que j’dis sans aucun détour.

Et j’vis sa tête devenir toute bizarre. L’avait l’air d’un poisson, ma p’tite sœur. C’était assez bizarre…

Elle trouvait pas ça tellement cool qu’il y ait des p’tits Stone en plus… Elle parlait pour elle bien sûr. En fait, j’savais pas que son p’tit avec Nathan était pas prévu. Bah… C’était pas comme si ça serait le premier Stone pas voulu hein. J’avais appris que j’avais pas été voulu il y a quelques jours seulement.

Et quelque part, voir Kenzie penser la même chose que ma mère me fit faire la moue. Kenzie était toujours méga joyeuse et positive… Là… L’avait l’air effrayée.

Elle se demandait comment j’le savais. J’levai un sourcil.

-Bah… David me l’a dit. C’est Aunt Betty qui l’a dit à David… Apparemment, tu l’as au moins dit à Aunt Betty…

Et à River ? P’tain, j’espérais que non bien que, après un moment, Kenzie pourrait plus cacher l’évidence.

Puis… Bah, elle se mit à pleurer. J’pris un air surpris. J’étais méga pris du court là. Je m’attendais méga pas à ça.

Elle disait qu’elle avait la trouille.

J’pris ses dans les miennes.

C’est là que la serveuse revint avec le cocktail de Kenzie. Elle prit un air surpris en voyant ma p’tite sœur pleurer. J’lui fis signe que ça allait aller et elle s’éloigna.

-Hey, Kenzie… Tout va bien ok ? T’sais… Un bébé, ça fout toujours les jetons même quand on l’a voulu. J’le sais. Moi aussi j’crève de trouille. Moi aussi, j’sais pas quoi faire. Mais parait que ça s’apprends sur le tas. C’est Hank qui m’a dit ça…

J’souris.

-Puis, on t’aidera, hein… J’habite juste à côté. Puis, t’as Aunt Betty… Puis, tu pourras t’aider d’une nounou, hein.

L’a l’argent, Nathan.

@ Billy Lighter

Howard était content de son cactus et moi, j’étais contente de savoir qu’il avait survécu à son hospitalisation. C’était un peu con de dépenser pleins de frics pour des fleurs parce qu’elles ne durent jamais longtemps, deviennent fades et laides et ont doit les jeter après même pas une semaine. Mon cactus lui, en plus de faire un doigt d’honneur, était toujours en vie et ne demandait que peut d’entretien.

Malgré tout, je comprenais plus ou moins l’attitude de mon frère qui m’évitait parce qu’il évitait River Moriarty. En plus, quand il eu obtenu son congé de l’hôpital, plutôt que de me passer un coup de fil, il avait filé à New York alors du coup, je savais toujours pas quoi penser de la situation ni comment la gérer.

- Faudra quand même qu’un jour où l’autre, tu trouve un moyen de gérer ton problème avec River hein parce que tu ne peux juste pas toujours te cacher de lui. Ça fait un peu cours d’école, non ?

Ok, ce que lui et sa femme reprochaient à mon invité était plus grave qu’une querelle autour d’un ballon-poing mais d’en demeurait pas moins que sils n’avaient jamais voulu porter plainte, ils devaient trouver un moyen de vivre avec parce que je n’allais pas non plus dire à l’ami de mon petit-ami qu’il devait quitter ma maison, voir mon quartier parce que mon frère et sa femme avaient peur de lui !

Ça ne se faisait pas.

Bref, j’aurais pas cru après ça que mon frère me félicite pour ma grossesse, un secret que je voulais à tout prix garder entre moi et Nathan mais qui avait de toute évidence fuité. Quand je lui demandais comment il l’avait su, il me répondit platement que c’était par David qui l’avait su de Betty.

- Nous ne l’avons dit à personne… Betty à dû l’entendre à notre insu.

Ça me fit paniquer, sans blague ! De savoir que des gens savaient me donnait la pression de ne plus avoir le choix de garder mon bébé. Puis ça me fit éclater en sanglots et je détestais ça parce que jamais je ne pleurais ! En tous les cas, pas en public et encore moins dans les bras de mon frère.

Je lui avouais avoir la trouille et, alors qu’il prit mes mains dans les siennes, il me répéta un peu ce que Nathan avait lui-même dit et je secouais la tête. Je savais tout ça. Je savais que je n’étais pas l’une de ces filles qui se faisaient mettre en cloque sur la banquette arrière d’une bagnole pendant le bal de promo. Nathan et moi c’était du sérieux et il ne se sauverait pas, au contraire.

Je savais aussi que je pourrais compter sur Betty et même sur Howard. Nathan et moi avions déjà fait la déduction que d’observer Howard et de faire l’inverse serait probablement la bonne méthode pour prendre soin de notre gamin.

Seulement, ma trouille était ailleurs et les belles et sincères paroles de mon frère ne l’effleurèrent pas.

- C’est pas ça, Howard. Je sais que j’aurai des gens pour m’aider, que Nathan et moi ne seront pas tous seuls.

Je dégageais une main de l’étreinte d’Howard et j’essuyais mon visage du revers de ma manche et je trouvais à me calmer en prenant une gorgée de ma superbe limonade dont le dégradé était assez réussi. Je posais ensuite mon verre et j’inspirais un bon coup.

- J’ai la trouille parce que je ne sais pas si j’en veux un bébé. Avec Nathan on fait toujours super attention, je sais même pas comment ça pu se produire, putain ! Je ne me vois pas bercer, nourrir, laver, réconforter, moucher, habiller un petit humain. Je n’ai pas envie de mettre ma vie sur pause pour mon bébé.

C’était bien la première fois que je verbalisais concrètement le fond de ma pensée et de me l’entendre le dire me semblait encore pire que de le penser. Je devais être un bien piètre humain pour ne pas avoir envie de sacrifier ma vie pour mon propre enfant.

- J’aurais voulu qu’on le décide, qu’on le planifie, tu vois ? Avoir le temps de réfléchir et de trouver le bon moment. Puis si vous partez en tournée ?  Genre, ta femme a mit un terme à sa carrière pour vos gamins, ne me dis pas que c’est parce que ce n’est pas du tout accaparent !

@ Billy Lighter

Kenzie disait que j’devrais, un jour, gérer « mon problème » avec River Moriarty. L’est sérieuse là ? J’lui ai dit que Moriarty avait faillit me tuer. L’a oublié ça ? A moins qu’elle pense toujours que j’fabule…

-Cour d’école ? L’a essayé d’me tuer. Non… J’veux pas causer à ce type. J’ai pas envie qu’il m’enferme dans un cave pour me torturer, hein.

J’me retins de dire que j’avais déjà donné à ce niveau-là. Mais Kenzie savait pas la vérité sur mon « accident d’escalier ».

-Et j’me cache pas, hein. J’habite à côté de ce taré à cause de ton p’tit ami.

J’dis ça sans vraiment m’énerver… J’faisais surtout la moue en fait. Et j’savais que Kenzie pensait que si ce que j’disais était vrai, j’aurais dû porter plainte à la police après mon accident de bagnole. Sauf que j’avais pris le temps avant de me rendre compte que celui qui avait fait ça, c’était River… Au départ, j’ai cru que c’était un gang ou l’autre pour une histoire de dettes…

Mais j’voulais pas tant parler de River… J’voulais plutôt féliciter ma p’tite sœur pour son bébé à venir. Apparemment, pour elle, c’était pas tant une bonne nouvelle et c’était pas sans me rappeler la conversation que j’avais eue avec ma mère y a peu… C’était triste qu’un p’tit bébé soit, d’entrée de jeu, pas le bienvenu. Ça m’fit penser aussi à Jesse… L’était sûrement pas le bienvenu mais de ce que j’en sais, sa mère avait quand même tout fait pour lui. Quand Jesse parlait de Jewel, c’était toujours en bien.

Bref, Kenzie se demandait bien comment j’le savais et j’déclarai l’avoir sur par David qui l’avait sur par Betty mais, apparemment, Betty était pas censé le savoir.

-P’t-être… T’façon, Kenzie, ça se serait vu tôt ou tard.

Ouais… Ça aurait fini par se voir.

Mais je m’attendais pas à ce que tout ça fasse pleurer Kenzie. L’avait peur qu’elle disait. Ouais. J’pouvais comprendre. Avoir un môme, c’était effrayant. Surtout quand on s’y attendait pas. Parce que, visiblement, c’était méga pas planifié, tout ça…

Mais j’tentais de la rassurer en prenant ses mains dans les miennes. J’disais qu’elle aura de l’aide. De Nathan, de Betty et puis de moi aussi. Elle devait pas s’en faire. Moi aussi j’allais avoir des gosses et j’partirais en éclaireur vu qu’ils naitront avant celui de Kenzie.

Mais apparemment, le problème était pas tant là. Elle se dégagea alors de mon étreinte pour s’expliquer. Elle avait peur parce qu’elle savait pas si elle voulait son bébé… Mon cœur se serra malgré moi. Décidément, la conversation avec ma mère avait p’t-être pas fait que du bien.

Mais j’comprenais le point de vue de Kenzie… Elle voulait pas mettre tout en pause pour un bébé… Elle aurait voulu que ça soit planifié. Bref, elle se posait un tas de questions. J’la fixai.

-T’sais, parfois, la vie nous prend de court…

Sans qu’on le veuille… C’est comme ça…

-Mais t’sais… J’pense pas que tu dois mettre ta vie en parenthèse parce que t’a un enfant… Hank et Bailey ont deux filles et Bailey a quand même sa marque de vêtements pendant qu’Hank continue de tourner des flilms. C’est méga possible d’avoir du temps pour soi, apparemment. Puis, t’as des gens autour de toi… C’est justement pour dégager du temps et tout…

Puis, le bébé, il va grandir et tout. Il saura vite se débrouiller seul.

-Si Peyton a décidé de mettre fin à sa carrière c’est parce qu’elle veut totalement être là pour ses trois enfants. Et j’me compte dans les trois. C’était son choix. L’était pas obligé de le faire. On aurait pu trouver des solutions. On a tous des thunes. On peut même engager des nounous et tout.

Bref, on est pas sans rien. Kenzie et Nathan tout comme moi et Peyton.

-Si Nathan part en tournée avec moi, bah, tu pourras venir avec, hein. Les bébés peuvent voyager aussi. Il s’amusera le p’tit môme, non ?

Moi, j’voyais bien les choses comme ça.

-Maintenant… C’est votre choix à toi et Nathan de garder le bébé… Mais l’avortement, c’est pas rien. J’le sais…

Peyton avait avorté parce qu’elle savait pas si l’enfant qu’elle portait était le mien ou celui de River… Mais ce que j’me souvient le plus c’est dans l’état qu’était Natacha quand elle avait avorté de l’enfant qu’elle portait…

@ Billy Lighter

Ce qui se passait entre mon frère, sa femme et River Moriarty ressemblait pour moi à une querelle de cours d’école. Je doutais que les accusations de Peyton et Howard puissent être fondées mais vu comment il ne lâchait pas le morceau, il commençait à mettre le doute dans ma tête. Alors quand il réitéra que River avait voulu le tuer je fixais sérieusement mon frère.

- Tu ne peux quand même pas t’empêcher de vivre à cause de lui. Tu ne viendras plus jamais chez moi, c’est ca ?

Pourtant il avait autant le droit que River d’y être !  Il m’avait déjà dit ne pas avoir porté plainte faute de preuves, donc, ce qu’il lui fallait, c’était une preuve. Et ça, nous pouvions lui en trouver, suffisait d’être plus malin que River.

- On a qu’à le coincer, alors ! Faire en sorte qu’il parle trop où qu’il tente quelque chose mais qu’il y est un témoin sans qu’il ne s’en doute. Je ne sais pas comment mais si tu es certains de ce que tu dis, je veux bien te croire et t’aider.

Ça n’allait pas être simple surtout parce que Nathan et River étaient très amis et que ça risquait peut-être pas de plaire à mon amoureux que je tente de coincer son ami mais il comprendrait peut-être si je lui expliquais.

Je ne m’attendais pas que ce petit tête à tête au bar soit une raison pour mon frère de me féliciter pour ma grossesse. Je ne pensais pas que Betty puisse avoir capter l’une de nos conversations à Nathan et moi à ce sujet tout comme je ne pensais pas qu’elle pouvait aller le dire à David.

Je me sentais comme aculée au pied du mur avec une décision beaucoup trop grosse pour moi alors qu’Howard me répétait la même chose que Nathan. Pour eux, tout irait bien car nous étions bien entourés alors il n’y avait pas de raison que ça aille mal.

Pour moi, le fait que nous ayons des gens autour de nous pour nous aider ne me rassurais en rien, de toute façon ce n’était pas ça qu’il m’inquiétait. C’était plutôt mes propre compétences de mère qui me faisaient douter. Je ne m’étais jamais posé la question sérieusement à savoir si je voulais ou non des enfants. Quand j’en voyais un, il représentait pour moi un mystère de la vie que je n’arrivais pas à décoder.

- Je sais que ça va finir par ce voir…, marmonnais-je.

La peur que je ressentais fut soudainement trop grosse pour que je puisse continuer de la refouler et je terminais en larmes devant mon frère visiblement décontenancé de me voir en cette état. Je ne devais pas être la première à pleure devant lui, il devait avoir l’habitude avec sa femme, non ?

Je lui verbalisais mes craintes en me disant que là qu’il y avait quelqu’un pour entendre concrètement ce que je ressentais, ça rendait la situation encore plus vraie. Je me sentais honteuse de ressentir tout ça et plus encore de l’avouer à quelqu’un, même si ce quelqu’un était mon frère et qu’il n’avait pas l’habitude de se laisser impressionner par ce que pensaient ou disaient les autres.

Doucement, malgré le band qui continuait de massacrer ses chansons, Howard m’expliqua que la vie nous prenait parfois par surprise et que ça ne voulait pas dire pour autant que j’allais devoir changer ma façon de vivre pour autant. Il me parla de ses amis Hank et Bailey entre autres avant de me dire qu’en ce qui concernait Peyton, elle avait prit cette décision parce que c’était ce qu’elle voulait.

Il me fit rire, un peu, en s’incluant dans les trois bébés de Peyton.

- Tu as peut-être bien raison.

Je soupirais puis je passais mes deux mains sur mon visage avant de les laisser tomber mollement sur celles de mon frère alors qu’il disait que l’avortement, ce n’était pas rien. Je le savais, sans le savoir. J’avais entendu parler d’histoire horrible là-dessus, de comment ça se passait et de la souffrance qui s’en suivait. On disait même que pleins de femmes devenaient stériles suite à un avortement. Mais comment mon frère le savait, ça, je ne le savais pas.

Je n’envisageais pas non plus l’adoption parce que je me disais que si je choisissais cette option, je ferais trop de peine à Nathan et Betty, par le fait même. J’étais donc un peu coincé avec un bébé dont je n’étais pas prête à prendre la responsabilité mais, tout irait bien parce que Nathan et Howard en étaient convaincus et que nous étions bien entourés.

- P’pa, il va péter du cœur d’être trois fois grand-père en un an !

Je ne voyais pas souvent Holden, il devait bien s’en foutre de mon bébé et honnêtement, je n’en avais pas grand-chose à faire non plus de ce qu’il pouvait penser. Je me sentais un tout petit peu mieux d’avoir parlé avec Howard, la dernière personne au monde que je pensais capable de me rassurer mais il l’avait fait. Je m’élançais donc pour le prendre dans mes bras, longtemps, parce que j’en avais besoin et que quelque part, je sentais qu’il en avait autant besoin que moi.

@ Billy Lighter

Kenzie disait que j’pouvais pas m’empêcher de vivre à cause de River. Je m’empêchait pas de vivre, hein… Mais bon, c’est vrai que d’aller chez elle, j’avais du mal. J’haussai des épaules.

-J’m’empêche pas de vivre… Et je viendrais chez toi quand ce cinglé sera pas là.

Voilà. Parce que j’imagine qu’il sortait, parfois, hein. Quoi que… P’t-être qu’il passait ses journées à m’épier quand j’étais chez moi. P’tain, faut que j’arrête de penser comme ça.

Puis Kenzie eut comme idée de coincer River. J’levai un sourcil. Elle voulait que je piège River pour avoir la preuve que c’était un cinglé de psychopathe. Elle voulait même m’y aider. Et c’était pas sans me rappeler ma superbe idée d’aller enquêter sur Ward Fleming pour récupérer mon permis et aider le p’tit Grant… Du coup, j’rigolai un peu d’un rire à la fois jaune et… Bah un drôle de rire en fait.

-Et risquer qu’il nous tue ? Naaaan. Aucune envie de faire ça… Mais j’suis sûr qu’il va faire une erreur un jour et toi, Nathan et Betty vous verrez qui il est vraiment. Même si j’espérais vraiment qu’il vous fera aucun mal. C’est ça qui m’ronge en fait.

J’voulais pas qu’il touche à ma p’tite sœur. L’avait pas intérêt ! Sinon, j’jure que j’prendrais un foutu flingue dans ma collection et j’allais aller moi-même le dégommer.

-Ce genre de type, ça fini toujours par se faire avoir.

Comme Ward. Il s’était fait avoir et j’priais sincèrement pour qu’il finisse sur la chaise électrique. Méritait que ça ! P’t-être que quand ça arrivera, j’dormais mieux…

La conversation tourna ensuite entièrement sur la grossesse de Kenzie. Une grossesse qu’elle aurait voulu cacher mais ça se cache pas éternellement ce genre de truc chose qu’elle savait.

Mais tout ça lui faisait peur au point qu’elle éclata en sanglot. J’étais pris de court parce que j’avais pas l’habitude de voir ma p’tite sœur dans cet état. L’était toujours méga joyeuse et optimiste. Mais là, elle s’écroulait parce qu’elle crevait de trouille.

J’comprenais ça. Même si ça m’fit un peu mal d’entendre qu’elle avait pas voulu ce bébé. Elle se sentait méga pas prête. J’savais pas si on était un jour prêt pour ça. Même quand on désirais être parent. C’était l’inconnue… Et l’inconnue, ça fait méga peur.

J’essayais de rassurer Kenzie en disant qu’elle aurait pas à arrêter sa vie pour son bébé. Hank et Bailey faisaient un tas de choses en dehors de s’occuper de leurs filles et si Peyton avait voulu arrêter sa carrière c’est parce qu’elle l’avait choisi et pas par obligation. Puis, Peyton aura trois enfants à charge (moi compris) et pas un. Cette réflexion fit un p’tit peu rire Kenzie ce qui me fit sourire.

-Ouais. Et j’suis le pire des trois en plus.

J’étais sûr que les gosses seront moins chiant que j’pouvais l’être par moment.

Kenzie pensait à l’avortement et, sans la juger, j’la mis en garde que c’était pas rien. Le choix lui revenait mais j’pouvais au moins lui dire ce que j’avais ressenti de mon vécu sur la chose même si je n’avais fait que le voir de l’extérieur.

Kenzie semblait plus calme et finit par dire que notre père allait crever d’une crise cardiaque d’apprendre qu’il va être grand-père trois fois en un an. J’rigolai à ça.  

-J’crois que ça lui fera plaisir, t’sais. J’l’ai vu à New York, l’avait l’air super enthousiaste pour les deux miens. Il sera content pour le tien aussi.

J’savais pas très bien comment était, actuellement, la relation entre notre père et Kenzie… J’en avais aucune idée. J’savais simplement qu’ils étaient sûrement pas si proche mais j’pouvais me tromper. C’est surtout sa mère qui avait élevé Kenzie.

Kenzie me prit, ensuite, dans ses bras et j’la serai contre moi. Ça me fit du bien. Beaucoup de bien.

-Tu vas voir. Tout ira bien. Pour toi comme pour moi.

J’l’espérais en tout cas. Parce que j’crois qu’on avait assez encaisser, là.

@ Billy Lighter