Tout avait été à une vitesse folle à partir du moment où, pensant être en train de me faire pipi dessus tellement je rigolais devant le film que Monty et moi visionnions, je réalisais que je perdais carrément les eaux et que j’allais expulser le précieux bébé.  Monty avait fait le numéro qu’on nous avait remis afin qu’on vienne me chercher discrètement et qu’on me conduise à l’hôpital.

Une fois installée dans une chambre très confortable et après un examen minutieux, il n’aura fallu qu’une grosse heure en tout et partout pour que vienne au monde une magnifique petite fille. Enfin, c’était ce qu’on m’avait dit, qu’elle était magnifique et en pleine santé parce que moi, tel que stipulé dans le contrat que j’avais signé les deux yeux fermés en ne pensant qu’au pognon, je n’avais pas le droit de la prendre dans mes bras après l’accouchement. Il semblerait que les parents biologiques craignaient que je développe un lien avec leur bébé, comme si neuf mois en mois n’auraient pas suffit à créer ce putain de lien.

En plein débalancement hormonale, je pleurais silencieusement dans ma chambre en fixant le mur devant moi, seule. J’attendais que Monty ne revienne. On l’avait prié de sortir de la chambre le temps que le médecin et les infirmières ne terminent avec moi, ce qu’ils avaient à fait et maintenant que c’était fait, que mon ventre était vide et qu’il ne me restais qu’à attendre le dernier chèque de Maitre Louis pour mon rôle de mère porteuse, je pleurais.

Monty entra enfin dans la chambre et je tapotais le bord de mon lit pour qu’il vienne s’y installé et, quand il y fut, je passais mes bras autour de lui pour le serrer aussi fort que je le pouvais, aussi fort que j’en avais besoin pour me sentir un peu mieux.

- Je savais qu’au bout du compte, je ne serais rien pour cette gamine mais de ne pas avoir eu le droit de la voir, ça me blesse. J’aurais pas misé là-dessus il y a neuf mois, c’est dingue.

Vivre cette grossesse-là, même si le bébé n’était pas le miens, ça m’avait profondément changé. Je ne voyais plus la vie de la même manière. Je comprenais mieux certaines chose que ma mère m’expliquais avant et dont je n’accordais aucune importance à l’époque. Je comprenais ce qu’elle voulait dire par un amour inconditionnel, moi qui croyais savoir ce que c’était qu’aimer. Je pourrais tuer pour cette gamine, me faire violence et déplacer des montagnes. Je le ferais sans hésiter mais je n’en avais pas le droit parce qu’en vérité, je ne serais jamais rien de plus qu’une inconnue pour elle.

- Est-ce que tu me rendrais un petit service ?

Peut-être qu’il ne parviendrait pas à accomplir la mission que je voulais lui confier mais si je ne lui demandais pas, je ne le saurais pas.

- Peut-être que tu pourrais aller à la pouponnière et essayer de voir c’est laquelle ? Je voudrais juste savoir… Je voudrais juste que tu me dises toi, qu’elle est belle.

Je me disais que, bien que je ne la verrais pas, si Monty lui l’avait en tête, ça me ferait comme un souvenir par ses yeux à lui. Ce serait mieux que rien du tout et qui sait s’il ne découvrirait pas le nom des parents en même temps. Je me nourrissais d’espoir, le temps que mon corps ne reprenne le contrôle sur sa gestion hormonale.

@ Billy Lighter

Tout avait été très vite !

Faith avait perdu les eaux alors qu’on regardait un foutu bon film ! Comme ça. Sans signe avant-coureur ! Et on avait dû se grouiller de mettre en branle le protocole « Maitre Louis ». Il avait pas vraiment ce nom-là mais c’est comme ça que j’avais décidé de l’appeler…

On était venu chercher Faith pour l’emmener à l’hosto de riche et je l’avais accompagné. Pas question que je reste comme un abruti à l’hôtel sans savoir ce qui arrivera quand Faith aura expulsé le bébé et que, donc, elle n’aura plus aucun intérêt par les parents impuissants.

Une fois à l’hôpital, Faith avait été emmenée et je n’avais pas le droit de la suivre parce que « je n’étais pas le père ». Ouais ! Je suis bien au courant ! Mais c’est ma foutue petite amie quand même, non ? Bah apparemment, c’était pas suffisant pour que je puisse voir ce qu’ils allaient faire d’elle. Putain et s’il y avait un foutu problème et qu’il fallait choisir entre Faith et le bébé, hein ? Comme ça arrivait dans certains foutus films ! Ils allaient choisir quoi ?! Bah le bébé ! C’est clair !

Putain de bordel de merde!!

Je faisais les cents foutus pas dans le couloir… Ça semblait emmerder d’autres gens qui étaient dans la salle d’attente mais je n’en avais rien n’à foutre !

Finalement, on finit, après un temps qui m’avait paru être une foutue éternité par venir me chercher pour me dire que je pouvais venir voir « Mademoiselle Bennett ».

J’entrai, donc, dans sa chambre où elle pleurait installée dans son lit. Qu’est-ce qu’il c’était passé ? Le bébé était mort ? Putain, si c’est le cas, on doit tout rembourser ? Putain, faites que ça soit pas ça ! Surtout que j’ai aucune envie que ce pauvre gosse crève, moi !

Je vins m’asseoir sur le lit de Faith quand elle me donna l’autorisation. Je la serrai contre moi avant que je comprenne que ce qui l’attristait c’était le fait qu’elle avait pas pu voir le bébé…

-Je sais… C’est vraiment pas juste. Je comprends pas pourquoi ils ont pas voulu que tu le vois au moins une fois.

Je crois que c’était pour pas qu’elle s’attache mais je savais que c’était déjà trop tard. Je vivais avec Faith. J’avais bien vu qu’elle s’y était attaché d’une façon ou d’une autre. Même moi, j’aurais voulu voir à quoi il ressemble. Bah ouais ! Passer tant de temps avec une femme enceinte sans savoir à quoi ressemble le bébé, c’est un peu naze…

Je caressai doucement Faith. Je savais pas quoi dire… Surtout que, maintenant, on allait brutalement revenir à notre vie d’avant bien qu’on avait pas mal d’argent de côté.

Finit la vie au-dessus de nos moyens…

Faith me sortis de mes pensées quand elle demanda si je pouvais lui rendre un service.

-Ouais, je peux.

Elle voulait que j’aille voir à quoi ressemblait le bébé… Et, peut-être, je pourrais, au passage, apprendre qui étaient les parents… C’est ce que je pensais, en tout cas. Je fis la moue. J’avais bien envie de savoir, je devais l’avouer. Mais je savais que si je me faisais prendre dans la pouponnière, on allait se faire démolir par Maitre Louis.

Je finis par afficher un grand sourire.

-Je vais faire ça ! Il faudra pas que je me fasse choper, sinon, ce taré de Maitre Louis va nous bouffer tout cru. Mais j’y arriverais. Je te dirais à quoi elle ressemble. Et, peut-être que j’apprendrais qui sont les parents impuissants !

Je me levai, embrassai Faith avant de m’éclipser… Je suivis le chemin vers la pouponnière en me faisant discret… Une fois devant l’entrée du couloir, j’attendis qu’une infirmière dégage dudit couloir pour aller devant la vitre où se trouvaient les bébés.

Il y en avait un tas !!

Bordel de merde !!!

Heureusement, les foutus lits en plastoc avait un autocollant rose ou bleu en fonction du sexe du bébé et, comble de tout, il y avait le nom des bébés sur le lit. Sûrement pour que les parents qui venaient voir les bébés puissent repérer leur progéniture sans se fouler.

Je regardai à gauche et à droite… Toujours pas d’infirmière. Ok !

Je fixai les filles… Il y en avait trois. Une petite blonde nommée Jessica Norman… Il y avait sa date de naissance ainsi que l’heure et ça datait de trop d’heure pour que ça soit celui de Faith.

Ok.

Suivante.

Une gamine noir de peau nommée Karen Harrison. Là encore, l’heure ne collait pas… Alors, il n’en restait qu’une.

Penelope Stone ?

Une gamin toute blanche avec un touffe de cheveux noir.

Stone ?!

Wow !

Naaaaaaaan…

Je la regardai quelques instant avant de filer quand j’entendis des sons de voir qui approchaient. Je rejoignis, ensuite, la chambre de Faith avant de m’asseoir sur le lit.

-Wow !

J’avais les yeux dans le vide et je fixai Faith.

-Elle a des cheveux foncés. Une peau toute blanche. Elle fermait les yeux. J’ai pas pu voir ses yeux. Elle dormait… Mais… J’ai son nom.

J’esquissai un sourire.

-Penelope Stone.

@ Billy Lighter

Je pleurais en silence dans ma chambre, le cœur complètement crevé. C’était si injuste d’avoir littéralement avoir dû mettre ma vie en suspend pour porter ce bébé, lui donner le meilleur de moi-même et je ne pouvais même pas la prendre dans mes bras un tout petit instant. L’accouchement avait été si rapide que je n’avais même pas eu l’impression que c’est ce qui se passait réellement.

Toute cette aventure, du début à la fin, aura été surréaliste.

Tout ce que j’avais vécu pendant ces neuf mois pendant lesquels j’avais dû me soumettre à une tonne de règles plus stupides les unes que les autres. Je ne comptais plus tous les rendez-vous médicaux prévu et ceux qu’on me donnait en surprise pour s’assurer que je n’enfreignais aucune règle. Mon alimentation qui avait été scruté à la loupe, ma vie personnelle, les fréquences de mes relations sexuelles !

Monty et moi avions été logés dans une cage dorée mais une cage, tout de même. J’avais forcé pas la bande, mon petit ami à observer les règles, lui aussi, parce que toute seule c’était trop difficile et tellement injuste de le voir se prendre du bon temps ne serait-ce qu’en dévorant un sac de chips alors que moi j’avais droit à une quantité savamment pesé de carottes !

Quand Monty eu la permission d’entrer dans ma chambre, je l’invitais à s’assoir tout près de moi pour que je puisse le serrer dans ses bras et pleurer contre son épaule. Ça faisait du bien de sentir sa chaleur et son réconfort m’envelopper. Lui non plus ne comprenait pas pourquoi je n’avais pas pu voir le bébé.

- C’est tellement injuste ! Je me sens vide, comme si on m’avait arraché une partie de moi-même !

C’était littéralement ce que je ressentais.

Il fallait que je sache au moins si elle était belle. Au fond de moi, je savais qu’elle l’était et les infirmières m’avaient toutes dit qu’elle était en parfaite santé mais si ça venait de Monty, je serais rassurée et ça me ferais un souvenir par ses yeux à lui. Monty sembla réfléchir deux secondes puis accepta de se rendre à la pouponnière.  

Il ne fut pas parti très longtemps mais j’avais tout de même vu passer chaque minutes comme une éternité. Il semblait perdu quand il reprit sa place près de moi sur le bord de mon lit. Sur le coup, je fus inquiète qu’il me dise qu’il y avait des complications avec le bébé. J’étais prête à tout entendre, même le pire !

Monty dit qu’elle avait les cheveux foncés et une peau toute blanche mais qu’il n’avait pas pu voir ses yeux, elle dormait. Ma puce dormait paisiblement dans un moïse en plastique blanc, impersonnel mais elle allait bien.

- Comment elle s’appelle ?

Il avait su lire le nom sur le moïse et, grâce à ça, je pourrais peut-être avoir des nouvelles d’elle dans un futur rapproché et même lointain. Qui sait ?

- Penelope Stone… Stone?

Comme dans Howard Stone?

Ça ne faisait pas de sens dans ma tête parce que la femme de Stone était enceinte et attendait même des jumeaux alors pourquoi ils auraient eu besoin de me faire porter un troisième bébé s’ils en attendaient déjà deux ? Un bébé de remplacement, au cas où quelque chose n’irait pas pendant la grossesse de la chanteuse ? Non, c’était tordu et morbide comme plan !

- Je me fais un scénario tordu dans ma tête. La femme de Stone attend des jumeaux, ça ne peut pas être eux les parents de Penelope. Pourquoi faire appel à une mère porteuse quand tu es déjà enceinte ?

@ Billy Lighter

Faith trouvait injuste de ne pas avoir pu voir le bébé. Je trouvais ça injuste aussi. Après tout, elle l’avait fait, hein ! Enfin… Pas totalement. Mais elle l’avait porté neuf mois quand même ! C’est pas rien !

Elle disait se sentir vide et, apparemment, le moyen pour elle d’aller mieux était de savoir à quoi ressemblait le bébé. Pour ça, il n’y avait qu’une seul moyen : aller voir à la pouponnière comment se portait le bébé. Faith ne pouvait pas y aller vu qu’elle semblait exténué alors cette mission me revenait.

Je savais que je devais y aller sans me faire repérer alors je fis de mon mieux pour ne pas me faire voir. C’est là que je découvris, non seulement, la bouille de l’enfant qu’avait porté Faith mais, aussi, son nom et, donc, le nom des parents impuissants. C’était un mystère depuis le début et quand j’appris enfin la vérité, j’y croyais pas !

Stone !

Comme Howard et Peyton Stone !

Ça pouvait pas être une foutue coïncidence. Après tout, Faith avait été recrutée à Los Angeles avant d’avoir dû faire ce voyage à New York parce que les parents impuissants étaient ici… C’est exactement le trajet fait par Peyton Stone…

Mais Peyton était pourtant enceinte ! Je l’avais vu de mes propres yeux quand j’avais failli la tuer avec un spot et qu’elle m’avait fait une crise pas possible en m’accusant de tentative de meurtre sur elle et son foutu bébé !

Si elle était enceinte, Faith servait à quoi alors ?

Je cogitai à tout ça en revenant dans la chambre de Faith. J’avais les yeux dans le vide parce que tout ça n’avait aucun foutu sens !

Je m’installai sur le lit décrivant à quoi ressemblait Penelope. Avant de lancer son nom quand Faith me le demanda. Et, comme moi, Faith cala sur le nom de famille.

-Ouais ! Stone ! Comme Howard et Peyton Stone. Tu te rends compte ?

Et comme moi, ça plongea Faith dans de grosses réflexion. Pour elle aussi ça n’avait aucun foutu sens.

-Aucune idée ! Peut-être qu’elle voulait des jumeaux et pour être sûr d’en avoir, elle a fait appel à toi tout en tombant enceinte elle-même en même temps. Ou alors, elle est pas réellement enceinte ! Elle a juste un foutu coussin sous ses vêtements pour faire croire… Mais… Dans ce cas… Elle n’attendrait pas des jumeaux vu que tu n’en as qu’un ! Sauf s’il y a une autre mère porteuse ! Putain, si c’est le cas, elle m’a accusé d’une tentative de double meurtre pour rien !

Il y avait plein de foutus scénario mais aucun ne faisait de sens.

-Si c’est un de ces scénarios, ça veut dire qu’ils sont tous les deux bien cinglés. Surtout si Peyton peut tomber enceinte… Ça sert à quoi d’avoir une mère porteuse dans ce cas ?

Elle était folle. Voilà tout.

@ Billy Lighter

On m’avait interdit de voir le bébé que je portais depuis neuf longs mois. Je savais donc qu’il m’était impossible de me rendre moi-même à la pouponnière pour aller la contempler de mes propres yeux. Je demandais donc à Monty en fondant l’espoir que si lui la voyait, ça mettrait un baume sur cette séparation douloureuse. Je le croirais lui, s’il me disait qu’elle était belle et en pleine santé.

Monty y alla et revînt assez rapidement dans ma chambre. Je cru d’abord qu’il n’avait pas pu se rendre à la pouponnière. Ça aurait pu être possible, vu comment les choses s’étaient déroulés depuis le début de cette aventure de mère-porteuse et la grande paranoïa autour de cette enfant-là.

Monty avait pu la voir. Elle avait les cheveux foncés et la peau blanche. Elle devait être magnifique. Même si des milliers de fillettes avait les cheveux foncés et la peau blanche, je pouvais l’imaginer et je savais qu’elle devait être la plus belle de toutes !

Elle se nommait Penelope Stone, un nom pas si anodin que ça. Un nom qui me fit sourciller et me poser milles et une question, inventer tout autant de scénario.

- Je me rends compte mais…

Pourquoi Peyton et Howard Stone auraient eu recours à mes services de mère porteuse alors que la chanteuse était déjà enceinte ? Elle attendait des jumeaux qui plus est ! Quel était l’intérêt d’en faire couver un troisième par une parfaite inconnue ? Tout ça ne faisait aucun sens pour moi. Il fallait que ce soit une autre famille Stone.

Monty se créait autant d’histoire que moi ce qui faisait que, de l’entendre les dire, rendait toutes ces possibilités plus plausibles. C’était à rendre dingue de ne pas savoir le fin mot de l’histoire d’autant plus que Monty et moi avions déjà dit que ça ne devait pas être drôle que de naître et d’avoir Peyton comme mère !

Je ne voulais pas que Penelope grandisse dans ce genre d’univers mais je n’y pouvais rien ! Pour elle, je ne serais rien. Pas une amie de la famille, pas une tante alors encore moins une mère, pas même une tante spirituel.

- Elle t’a accusé de tentative de double meurtre… pas de triple meurtre.

Je regardais Monty, comme si ce que je venais de dire était la clé de l’énigme.

- Si elle attend des jumeaux, ça aurait été un triple homicide, non ?

Ça me semblait logique dans ce cas et évident que la chanteuse et son mari ne disaient pas la vérité sur la grossesse de la diva. Restait à savoir pourquoi !

- Disons que Peyton et Howard aient essayés d’avoir un bébé sans succès et que comme elle voyait sa tournée approcher, ils se soient dit ‘’faisons porter notre bébé par une autre!’’ et qu’en lâchant prise sur leur projet bébé, elle soit finalement tombée enceinte ? Parait que la pression ça joue pour beaucoup sur le mental.

Tout ça restait tordu, un peu moins mais tordu quand même.

- Si ce sont vraiment eux les parents de Penelope, ce qui me rassure c’est que je la verrai grandir dans les magazines. J’aurai des nouvelles d’elle.

C’était une bien maigre consolation mais ça m’allait pour le moment. Après tout ça, j’étais physiquement et émotionnellement épuisée. Je proposais donc à Monty d’aller la petite télé que j’avais dans ma chambre pour qu’il puisse regarder du sport pendant que je me reposerais. J’espérais qu’on viendrait me signer mon congé rapidement, je n’avais pas envie d’entendre les nouvelles maman s’extasier devant leur nouveaux nés. Qui plus est, entendre un bébé pleurer me donnait mal aux seins ! L’infirmière m’avait dit qu’on viendrait me donner quelque chose pour stopper la production de lait mais pour les prochaines heures, il n’y avait rien d’autre à faire qu’attendre.

@ Billy Lighter

Le nom de la petite laissant entendre que ses parents n’étaient autres que Peyton et Howard Stone… J’avais pas pu faire autrement que de me faire un tas de scénarios dans ma tête au retour de la pouponnière. Comment ça se faisait que Peyton ait décidé de faire appel à Faith si elle-même était déjà enceinte ?

Il y avait quelque chose qui n’allait pas dans cette foutue histoire… Au point où je pensais même que Peyton se foutait de la gueule du monde en faisant semblant d’être enceinte. Ça serait le comble parce qu’elle a osé dire que j’avais failli assassiné son bébé alors qu’elle n’en a peut-être même pas sous ses couches de vêtements !

Je rapportai la nouvelle à Faith à qui j’avais, aussi, décrit la bouille de Penelope étant donné que j’étais, à la base, aller risqué notre pactole pour ça. Mais ça valait le coup vu que Faith semblait plus apaisée après ça.

Seulement, le nom de famille fit aussi tiqué Faith qui ne tarda pas à se faire le même genre de scénarios que moi. Dans tous les cas, j’avais bien l’impression qu’Howard et Peyton Stone étaient complètement cinglés ou qu’ils avaient décidé d’avoir des jumeaux. Dans tous les cas, ils avaient menti à la presse, c’était évident. Ils avaient même pas parlé de mère porteuse.

On réfléchissait alors que j’étais déjà en train de qualifier les deux Stone de cinglés mais Faith arriva avec un autre indice qui me fit entre-ouvrir la bouche. Elle avait raison. Peyton m’avait accusé de tentative double meurtre et pas de triple meurtre.

-Putain t’a raison ! Ça veut dire qu’elle n’en porte qu’un !

Et l’autre était celui de Faith. Penelope, donc. Putain, Faith avait de la suite dans les idées. Autant que j’avais de l’imagination, visiblement.

Elle arriva alors avec une autre théorie qui se tenait aussi bien et qui faisait que les Stone étaient… Bah un peu moins cinglés même si, de mon avis, Peyton restera à jamais un diva imbuvable.

-Ouais, c’est peut-être ça… Ça expliquerait cette situation super bizarre…

Et le fait que Penelope allait être un bébé de stars connues rassurait Faith qui se disait qu’elle pourrait voir Penelope grandir à travers les magazines. Je fis la moue.

-Ouais… En espérant que Peyton laisse des images passer… C’est une furie, tu sais…

Je soupirai.

-Putain, je pleins à mort Penelope… J’espère que Peyton va pas faire de sa vie un enfer. Parce que je me pleins souvent de mes parents mais avoir Peyton comme mère, ça doit être horrible.

Ouais… Vraiment horrible… J’aimerais vraiment pas être à la place de la petite.

Faith était, maintenant, crevée et j’allumais la télé pour regarder le football. On avait maintenant plus qu’à attendre que Faith puisse se casser d’ici.

@ Billy Lighter

J’étais complètement crevée après l’accouchement et la séparation que je venais de vivre. Jamais de ma vie, je n’aurais cru ressentir ce genre de chose, un sentiment d’abandon qui faisait cruellement mal, qui s’apparentait à ce que j’avais ressentit lorsqu’on m’avait annoncé le décès de mes parents. Cette fois, ça venait me chercher jusqu’au plus profond de moi, jusque dans mes entrailles.

Monty avait allumé la télé et moi, je m’étais retourner sur mon flanc, dos à lui, et je tentais de dormir un peu. Mon sommeil fut entrecoupé de visites d’infirmières qui s’assuraient que je récupérais bien, que je ne souffrais pas ou ne développais pas de trouble post partum. Chaque fois je grognais que j’allais bien et que tout ce que je voulais, c’était de rentrer chez moi. Dans mon lit, je me sentirais très vite mieux.

Le lendemain, on m’annonça que je ne pourrais pas avoir mon congé tout de suite et que je devais faire activer ma production de lait. Je ne comprenais pas très bien pourquoi je devais fournir le lait pour Penelope ni pourquoi je ne pouvais rentrer chez moi et le plus enrageant dans tout cela, personne ne me disait rien !

- C’est n’importe quoi ! J’ai remplis ma part du contrat, le bébé va bien et doit être avec ses parents, ils n’ont plus besoin de moi !

Pourtant, j’étais toujours coincé dans ma chambre d’hôpital et vraisemblablement, pas prête d’en être délivrée.

- Allume la télé, ça fera un truc pour passer le temps pendant que je me trais ! Putain j’en reviens pas d’être réduite au rôle de vache laitière !

Ça ne faisais aucun sens ! Monty et moi devrions être de retour à Los Angeles, dans notre ancienne vie confortable. Au lieu de ça, nous étions coincés dans une chambre d’hôpital à New York sans savoir pourquoi. Maitre Louis allait m’entendre, si pour autant il retournait l’un de nos nombreux appels demeurés sans réponses.

- FLASH INFORMATION ! C’est avec tristesse que nous apprenons le décès prématurée de la chanteuse Lola née Peyton Davis. Selon le communiqué de l’hôpital, la Diva la plus populaire du monde aurait succombée à une rupture d’anévrisme alors qu’elle donnait naissance à ses premiers enfants, des jumeaux. Heureusement, les bébés se portent bien. Toute l’équipe de la chaîne désire offrir ses plus sincère sympathies à Howard Stone ainsi qu’à la famille et aux proches de la chanteuse !

Je regardais Monty, ma bouche et mes yeux ouverts très grands.

- Peyton est morte ?! C’est pour ça qu’on me demande de tirer mon lait ! Pour nourrir les bébés ! Putain… J’y crois pas…

Je ne savais pas en fait, comment réagir à la nouvelle. Une petite partie de moi se demandait si cela voudrait dire qu’on me laisserait Penelope avant qu’une autre partie de moi, plus raisonnable, me faisait comprendre que cela n’arriverait pas mais qu’en attendant, je pouvais encore être utile pour prendre soin de la petite et de son frère.

- Je comprends mieux pourquoi Maitre Louis ne retourne pas nos appels. Il doit être débordé à gérer la succession et tout. Wow… Elle est morte… Comme ça, sans avertir, sans laisser penser que cela pouvait arriver.

J’avais soudainement les yeux pleins d’eau. Il y avait quelque chose d’immensément triste au destin de Lola pourquoi je n’avais éprouvé jusqu’à maintenant, plus de haine qu’autre chose.

@ Billy Lighter

Faith était crevée et, moi, malgré la télévision, je m’emmerdais à mort. On devait attendre… Attendre… Et attendre encore… J’avais réussi à dormir un peu mais, en dehors de ça, j’errais dans l’hosto ou aux côtés de Faith quand elle ne dormait pas et que les infirmières ne l’emmerdait pas pour diverses choses.

Elle allait bien. Tout ce qu’il lui fallait c’est partir d’ici. On avait plus rien à faire ici, après tout. Peyton et Howard avait leur petite fille et même si Faith et moi on comprenait pas pourquoi ils avaient eu recours aux services de Faith, son travail était terminé.

C’est le lendemain qu’on vint dire à Faith qu’elle devait faire du lait. Pourquoi ? Peyton sait pas en faire ? Ils ont pas du lait en poudre ? Faith comprenait pas. Elle disait qu’elle avait rempli sa part du contrat.

-Putain, tu vas devoir faire ça combien de temps ? J’en ai marre, moi, de cet hosto.

Je grommelai parce que si Faith était coincée ici, c’était aussi mon cas ! J’allais pas repartir sans elle, donc, je devais attendre.

Faith avait bien tenté d’appeler Maitre Louis mais cet enfoiré d’avocat ne répondait pas à ses appels. Du coup, on était coincé ici sans la putain de moindre explication ! Et on ne savait même pas combien de temps ça allait durer, bordel !

Faith, aussi énervée que moi, voulait qu’on allume la télé pendant qu’elle jouait les vaches laitières. Peyton et Howard prenaient ma petite amie pour un objet ou quoi ? On dirait bien !

J’allumai la télévision et on tomba sur un flash spécial. Mais je ne m’attendais certainement pas à ce que le télé vienne nous annoncer que Peyton Stone était morte.

J’ouvris de grands yeux devant cette nouvelle totalement inattendue…

-C’est sérieux, ça ?

Je m’exclamai alors que Faith semblait aussi choquée que moi. Genre… Elle était morte comme ça ? Wow…

Faith fit alors le lien avec la demande des infirmières… Il n’y avait, en fait, plus qu’elle pour pouvoir nourrir les enfants.

-Wow…

Je soufflai ça. Je n’aimais pas Peyton. Elle m’avait limite harcelée lors de la date milanaise. Mais bon… Là… C’était quand même un choc et je savais pas vraiment quoi en penser.

Faith disait mieux comprendre pourquoi Maitre Louis répondait pas à ses appels. Putain, Howard Stone allait sûrement gagné le jackpot !

-Putain, Stone va gagner un max de thunes !

Je dis ça avant de me tourner vers Faith qui… Pleurait ? Je pris un air surpris.

-Hey… Pleurs pas…

Je vins la rejoindre sur le lit et passai mon bras autour de ses épaules.

-C’est soudain et tout… Et quelque part, c’est triste mais… Faut aussi qu’on pense à nous Faith. Il va se passer quoi maintenant ? Ils vont te garder combien de temps avec tout ça ? Putain, Stone va devoir s’occuper de deux mômes en même temps…

J’aimerais vraiment pas être à sa place.

-Toi, t’es pas morte, chérie. On est chanceux, non, quelque part ?

Restait à savoir ce qui allait se passer maintenant… J’espérais que Maitre Louis allait pas engager Faith comme nounou à plein temps… Quoi que… Ça serait pas un mauvais job, en fait. Et je savais que Faith voulait voir Penelope, alors…

@ Billy Lighter

J’étais complètement sous le choc ! Peyton Stone, celle pour qui je venais de jouer la mère porteuse pendant neuf long moins, venait de mourir en donnant naissance au petit frère de Penelope, MA Penelope.

Le fait que Maitre Louis était aux abonnés absents s’expliquait un peu mieux. Il devait crouler sous les appels et pleins de documents à rédiger et vérifier. Ça ne me rassurait pas quant à la durée de mon contrat qui, de toute évidence, venait de se prolonger mais au moins, je savais que je n’étais pas emprisonnée dans cet hôpital sans raison.

Monty et moi étions tous les deux sans mots. Il était difficile de comprendre comment une telle chose avait pu se produire. Pour moi, c’était un mauvais coup du destin et pour mon petit ami, c’était l’occasion pour Howard Stone de ramasser le gros lot. Certainement que la diva avait couché son époux sur son testament et vu la carrière qu’elle se trainait depuis toutes ces années, et si je me fiais uniquement sur ce que le couple avait déboursé pour m’entretenir pendant ma grossesse, Lola avait certainement plusieurs millions en banque.

Ce que je ressentais face à cette nouvelle était difficile à identifier. Je ne connaissais pas personnellement Peyton. Tout ce que je savais d’elle était basé sur ce qu’on disait d’elle dans les médias et qu’elle avait faussement accusé mon petit ami de tentative de meurtre. Malgré cela, elle ne méritait pas de mourir si jeune et encore moins en donnant naissance à son bébé.

Des larmes bordèrent mes yeux et, quand Monty se retourna vers moi, se mirent à couler le long de mes joues. Il m’enlaça pour me réconforter doucement. Il disait que nous devions penser à nous malgré le triste sort qu’avait connu Peyton. Je fis oui de la tête tout en haussant mes épaules.

- Je sais…

Puis moi j’étais en vie et en santé, nous devions embrasser cette chance et aller de l’avant alors que Stone, lui, se retrouvait avec deux bébés sur les bras, dont Penelope qui devait manquer d’amour maternel dans son petit lit en plastique transparent à la pouponnière.

- Peut-être que nous pourrions demander à le rencontrer ? Stone, je veux dire. Puisque je dois tirer mon lait tel une vulgaire vache, je pourrais aider à prendre soin des bébés pendant le temps qu’il s’organise et pleure sa femme.

La perspective de jouer à la nounou ne me plaisait pas plus que ça mais de pouvoir passer du temps avec Penelope, ça, par contre, changeait absolument tout. Puisque je commençais aussi à très bien connaître Monty, j’ajoutais un argument qui pèserait sans doute dans sa réflexion.

- Je suppose que pour le même prix, Stone serait heureux de ne pas avoir à se casser trop là tête avec les bébés.

L’argent allait motiver notre pensée, comme cela avait été le cas avant que je ne signe mon contrat de mère porteuse.

- Je vais encore laisser un message à Maitre Louis. Je vais lui dire que je sais qui est le couple, que je suis prête à continuer pour le bien des bébés, puisqu’il s’agit d’une situation exceptionnelle et urgente. Il sera certainement content den e pas avoir à gérer l’audition de nounou et Stone ne doit pas avoir envie non plus de réfléchir à ça. Je suis une solution clé en main et je suis déjà dans leur compte à payer !

@ Billy Lighter

Faith, elle s’était mis à pleurer après l’annonce choquante de la mort de Peyton. Moi, je pleurais pas. J’aimais pas plus que ça Peyton et, même si c’est super choquant, ce n’est pas la première star qui meurt prématurément. Même si, là, c’était pas à cause d’un suicide ou de la drogue mais d’un accouchement. Du coup… Ouais, c’est dramatique.

Et ça troublait Faith alors je tentai de la consoler. Après tout, elle, elle était vivante. C’était ça qui était le plus important pour nous. Le reste, on pouvait pas le contrôler. D’ailleurs, c’est super ironique qu’une maniaque du contrôle comme Peyton ait vraiment pas pu contrôler sa propre mort.

En fait, personne le peut…

En attendant, Stone allait devoir se débrouiller avec ses deux gosses. Ça il l’avait certainement pas vu venir et, honnêtement, j’aimerais pas être à sa place. Puis, on ne savait pas, non plus, avec tout ça, combien de temps Faith allait être coincée ici. Maitre Louis, il nous avait rien dit en cas de décès, hein ! Il aurait dû ! Je croyais que ce genre de type devait penser à toutes les éventualités…

Même si… Bah si Faith était coincée c’est qu’il y avait sûrement penser mais qu’il s’était dit que les chance que ça arrive soit trop faible que pour nous prévenir…

Faith se disait qu’on pourrait peut-être rencontrer Stone. Je fis la moue écoutant son idée jusqu’au bout. Faith pourrait aider le batteur avec les bébés… Moi, ça m’allait si elle était payée pour ça. Elle était sûre que Stone allait accepté pour ne pas avoir à gérer ses mômes en plus de son deuil.

Je réfléchis avant d’esquisser un sourire en coin.

-Pourquoi pas… On est coincé de toute façon alors autant tenter le coup. Enfin, si Stone de paye, hein. Faire la nounou ça se paye.

Faith comptait prévenir Maitre Louis pour lui dire qu’on était au courant pour le couple et que Faith pourrait faire une parfaite nounou pour les bébés. Avant la mort de Peyton, notre avenir était de revenir à notre vie d’avant. Ici, on avait peut-être une alternative.

-Ok ! On fait ça ! En espérant que le salaire soit aussi bon que celui de mère porteuse. Voir meilleur. Et sans restriction débiles cette fois.

Je déposai un baiser sur la joue de Faith avant d’esquisser un sourire.

-En espérant qu’il nous laisse l’appartement à Beverly Hills. Peut-être qu’on pourra négocier ça. En tout cas, on devrait tout tenter pour en tirer un maximum.

@ Billy Lighter

Je me rendais bien compte qu’avec la mort de Peyton Stone, la mère biologique de Penelope, Monty et moi n’étions pas près de rentrer à la maison. On me demandait d’activer ma montée laiteuse pour fournir en lait les bébés de la diva et de son ivrogne de mari. D’un côté, je me disais que ce revirement de situation me permettrais de ne pas perdre de vue le bébé que j’avais porté pendant neuf longs mois, d’un autre, j’en avais marre d’être traité comme un meuble.

Cependant, après une rapide cogitation, je voyais une opportunité de continuer à faire du fric sans trop se casser le cul. Je partageais ma réflexion à Monty qui croyait que nous n’avions rien à perdre, tant qu’à déjà être coincé ici. Aussi bien tenter de rentabiliser la situation.

J’allais devoir, avant tout, réussir à rejoindre Maitre Louis qui se faisait discret en ce moment mais vu ce qui se passait, je pouvais me montrer compréhensive et patiente… un peu.

- Évidement qu’il devra me payer.

Même que je me disais qu’il pourrait peut-être, dans son immense mansuétude, nous faire cadeau de l’appartement de Beverly Hills. Nous y étions bien confortablement installés et ce serait le paradis d’y vivre sans toutes les contraintes que je devais supporter pour être en règle avec le contrat de mère porteuse que j’avais signé. C’était permis de rêver puis si je pouvais tirer avantage de la situation, je ne voyais pas pourquoi je m’en priverais !

Monty était partant tant que le salaire était bon. Au pire, j’aurais le même que celui de mère porteuse qui était déjà excellent, au mieux, j’aurais plus parce que mes tâches seraient plus nombreuses mais j’aurais aussi des bénéfices.

- Je vais commencer par me faire prendre comme nounou et je négocierai des primes et tout !

Mon petit ami avait un gros appétit alors qu’il parlait de l’appartement de Beverly Hills qu’il voudrait bien que l’on conserve. Ça me fit rire puisque j’avais eu exactement la même pensée.

- Je pensais la même chose ! Ce serait pas grand-chose pour lui de nous le laisser. Il va hériter de millions avec la mort de sa femme. Un appartement en cadeau représente une bagatelle pour lui. Je vais mettre ça dans la négociation !

Je me frottais les mains, satisfaite de la tournure des évènements. Après tout ça, ne je voyais plus qu’une seule chose à dire.

- Paix à l’âme de la diva !

@ Billy Lighter