Moi, j’avais attendu le bus dehors à l’arrêt de bus. J’avais sortis mes dessins et j’avais commencé à dessiner Jordan qui engueule Nell. Moi, je n’avais pas aimé comme il avait parlé à Nell. Il avait été méchant avec elle. Il décide tout. Moi, je comprends pas pourquoi Maman l’aimait bien.

Quand le bus est arrivé, j’avais rangé mes dessins avant d’aller m’asseoir et de regarder par la fenêtre le paysage défiler. Moi, je savais où habitait Amon. J’avais déjà téléphoné à Amon et son adresse est dans le bottin de téléphone. C’est pas trop si loin de chez BSC alors je savais quel bus prendre.

J’avais mis mon gros sac à côté de moi et un type est arrivé et l’a mis à terre pour s’asseoir à côté de moi… En fait, il y avait pas qu’un type mais trois type. Un à côté de moi, un devant et un derrière. Moi, il me fallut qu’une seconde pour voir que celui qui était à côté de moi était Jason, un ado qui boxe parfois. Je plissai des yeux. Qu’est-ce qu’il voulait ?

-Toi tu veux quoi ? Va ailleurs et remet mon sac où il était.

Je dis ça sur un ton agacé. Moi, je voulais que Jason me laisse tranquille. Moi, je voulais pas discuter avec lui.

-Grant Ward Fleming ! Ça fait quoi d’être le fils d’un chef de gang ? Ton père est un tueur, pas étonnant que tu sois si cinglé.

Il se tourna vers ses potes.

-Ce gamin est complètement dingue. Un vrai petit con.

Moi, je crois que Jason râlait toujours que je l’ai battu l’autre jour. Je roulai des yeux.

-Toi, casse-toi ou je te frappe encore.

Je grommelai ça et Jason me fixa avec un sourire en coin.

-Essaye et je t’extermine, minus.

Ah oui ? Je me redressai et j’étais prêt à lui envoyer un poing en plein figure piqué au vif par son insulte mais ses deux amis attrapèrent mes bras et Jason me mit en poing dans le ventre assez fort pour me couper le souffle.

Je failli vomir.

Ils rigolaient tous les trois ce qui me rendit furieux. Je réussi à me dérober de l’emprise des deux amis de Jason et je lui mis un poing en plein figure en lançant.

-JE SUIS PAS UN MINUS !

Jason cria… Le chauffeur s’arrêta… Il vint nous voir et les deux amis de Jason expliquèrent que je l’avais frappé et que j’étais le fils de Ward Fleming. Le chauffeur me mis alors dehors avant mon sac.

Le bus s’en alla sans moi. Je jetai mon sac au sol, furieux avant de serrer mon ventre. J’avais très mal mais j’étais surtout furieux. Pourquoi c’est moi qu’on a mis dehors ?

Pourquoi c’est toujours moi le méchant ?!

Je ruminai ça en reprenant mon chemin vers chez Amon en suivant la ligne de bus. C’était loin et quand je finis par arrivé, j’avais mal au ventre et aux pieds.

Je sonnai à l’interphone et quand j’entendis la voix d’Amon, je lançai.

-C’est Grant… Moi, je viens vivre chez toi. Je veux entrer !

Maintenant ! Je ne voulais plus être dehors !

@ Billy Lighter

J’étais en train de me mitonner des boulettes suédoises, avec une belle sauce brune et de la purée… De temps en temps, je ne résistais pas à un bon plat scandinave… Puis, je me disais qu’après, je pourrais peut-être essayer de passer un coup de fil à Sonne, pour voir comme elle allait et peut-être tenter ma chance pour l’inviter à venir me rejoindre…

Ou moi aller chez elle et profaner leur lit conjugal, si Axel n’était pas là.

Mais je ne savais pas encore que mes plans allaient être bouleversés à un point que je n’imaginais même pas.

Tout en cuisinant, mon esprit divagua vers Howard et Lola… J’avais fait un article assez neutre sur la mort de cette dernière… Parce que je n’avais aucune envie de faire plus de mal à Howard, qui restait quand même mon ami, plus qu’il n’avait déjà mal.

Je n’avais jamais compris son amour pour la diva et je n’étais probablement pas le seul. Mais peut-être avait-il vu en elle quelque chose que personne d’autre n’avait encore décelé chez elle ? Un peu comme Sonne avec moi, finalement… Car pour le commun des mortels, qui était-je sinon un enfoiré de journaliste people ?

Ce qui était hypocrite parce que la majorité de ces gens-là ne pouvait s’empêcher de lire mes articles quand même.

Howard était à New-York, je le savais. Et il y resterait probablement jusqu’à ce que Peyton soit en terre, car les rumeurs commençaient à circuler comme quoi la chanteuse voulait être inhumée dans sa ville préférée… Et tout le monde savait que ce n’était pas L.A.

Puis il y avait les bébés… Des jumeaux dont Howard allait devoir s’occuper…

Je pensais à ça tout en regardant mes patates bouillir… Est-ce qu’il allait s’en sortir ? Howard, pas mes patates…

Je fus interrompu dans mes pensées quand la sonnerie de l’interphone retentit. Je nettoyai mes mains avec un essuie puis décrochai le combiné.

Je n’eus même pas le temps de dire « Allo, bonsoir… » que la personne… ou plutôt le gamin à l’autre bout du fil s’annonçait. C’était Grant. Il venait vivre ici ?

-Hein ? Quoi ?

J’avais posé les questions mais tout en appuyant sur le bouton pour ouvrir la porte d’entrée de l’immeuble.

-Monte mon loft est au dernier étage.

J’allais ouvrir la porte dudit loft et attendis Grant… Quand il apparut, je le regardai d’un air un peu surpris.

-Qu’est-ce qu’il se passe, mon pote ? Tu fugues encore ? Jordan sait que tu es ici ?

Puis, je vis qu’il se tenait le ventre.

-Tu as faim ? Ou mal ?

@ Billy Lighter

Moi, j’avais utilisé l’interphone pour prévenir Amon que j’allais venir chez lui pour toujours. J’aimais bien Amon. Lui, il voulait pas contrôler ma vie comme Jordan. Lui, il m’entrainait. Il avait même bien voulu que je fasse des combats. Je préférais ça que Jordan qui met tous ceux que j’aime dehors.

Moi, j’entendis qu’Amon était étonné. Mais il me dit quand même de monter.

-D’accord.

La grosse porte s’ouvrit et je grimpai au dernier étage. Ici, c’était grand. Plus grand que l’immeuble de mon père. Amon était là dans l’encadrement de la porte de son loft.

-Lu’…

Je me tenais toujours le ventre parce que ça faisait très mal. Moi, j’avais déjà eu mal dans des combats de boxe mais pas comme ça. Et je savais pas si c’était à cause du coup ou de tout ce qu’il s’était passé et de la colère que je ressentais à cause de ça.

Amon demanda ce qu’il se passait. Si j’avais fugué. Si Jordan savait que j’étais ici. Je plissai du nez devant toutes ces questions.

-Oui. Il sait que je suis ici alors je fugue pas.

Si je fuguais, je lui aurais pas dit. Là, j’ai dit que j’y allais et j’y suis allé. Il le sait. Il m’a dit que je pouvais. De toute façon, je l’aurais fait aussi s’il était pas d’accord.

Amon demanda si j’avais mal ou faim.

-Mal…

Et j’entrai dans le loft. Il était grand. Moi, j’avais jamais vu un appartement comme ça. Je lâchai mon sac sur le sol. Ça fit un « boum » parce qu’il était lourd. Je soufflai de soulagement avant de me tourner vers Amon.

Je voulais lui dire que Jason m’a frappé dans le bus…

Mais la colère était telle que je lançai.

-Jordan m’a frappé dans le ventre. Il a mit Nell dehors et m’a frappé parce que je voulais pas qu’elle parte. Moi alors j’ai décidé de venir ici.

Je mentais.

Mais Jordan m’avait fait mal alors je lui faisais mal aussi. Mon ton était rempli de colère.

-Je veux rester ici pour toujours… Moi, j’en ai marre que Jordan il contrôle toute ma vie. J’aimais bien Nell et il a été méchant avec elle et l’a mis dehors. J’ai toujours pas compris pourquoi.

Mon père.

A cause que Jordan déteste mon père.

@ Billy Lighter

Grant grimpa jusqu’à mon loft dans l’encadrement de la porte duquel je me tenais. Il me salua à sa manière en se tenant le ventre. La première chose que je voulais savoir, c’était s’il était en train de fuguer. Mais apparemment, Jordan savait où il était donc ce n’était pas une fugue.

Je souris.

-Ok, très bien.

Ça n’expliquait pas ce qu’il fichait là, mais je remarquai qu’il se tenait le ventre. En fait, il avait mal. Je haussai un sourcil, perplexe, et m’écartai pour le laisser entrer dans le loft.

Il posa son sac qui était énorme ! Plus gros que son sac de sport. Plus lourd aussi vu le bruit qu’il fit en touchant le sol. Grant avait dit dans l’interphone qu’il venait VIVRE ici… Et je commençais à me rendre compte que ce n’était pas qu’une façon de parler.

Mais avant que j’aie pu dire quoi que ce soit, Grant ouvrit les vannes et me raconta que Jordan l’avait frappé et avait foutu Nell, que je savais être la petite-amie du policier grâce à nos courtes conversations à la salle de sport, dehors…

Mais ce qui me laissait bouche bée, c’était l’idée que Jordan ait frappé son pupille.

Je ne pensais pas, pour avoir vu maintes fois Jordan, qu’il était capable de ça… Mettre sa copine dehors, ok, ça peut arriver. La fin d’un couple n’est pas une histoire rare et d’après ce que je savais, la maison où habitait Grant appartenait à Jordan.

-Viens t’asseoir…

Je l’installai au salon et allai vers la cuisine pour couper le feu sous mes casseroles pour ne pas que tout crame. Puis je revins vers Grant avec deux verres de coca dont un que je lui tendis.

-Jordan t’as vraiment frappé ?

Je pinçai les lèvres, le regardant d’un air grave.

-Tu pourras rester ici autant que tu veux, Grant… Mais tu ne penses pas que tu devrais dire ce que Jordan t’as fait à la police ? On ne frappe pas un enfant, ça ne se fait pas…

Je marquai une pause et soupira avant de frotter mon visage à deux mains.

-Un adulte non plus, d’ailleurs… Est-ce que Jordan a frappé Nell aussi ?

Je tombais de haut parce que je tenais Jordan en haute estime pour tout ce qu’il faisait pour le gamin… Mais sérieusement, je n’y croyais pas encore…

@ Billy Lighter

Moi, je dis à Amon que j’avais pas fugué. J’avais pas fugué. Jordan savait que j’étais ici. Il avait pas le choix sinon je serais parti tout seul. Moi, j’en avais vraiment marre de lui.

J’avais posé mon sac après avoir dit que j’avais mal au ventre. Jason avait tapé fort et j’avais mal depuis. J’étais très en colère. Sur Jordan. Sur Jason. Ils n’avaient pas le droit d’avoir fait ce qu’ils ont fait.

Amon me demanda ce que j’avais fait à mon ventre. D’abord, j’allais dire que c’était Jason. Qu’il m’avait vu dans le bus et qu’il m’avait frappé. Mais ma colère envers Jordan était plus forte alors, je mentis. Je dis que c’était Jordan qui m’avait frappé et qui avait mit Nell dehors. Ce n’était pas vrai mais je voulais me venger de ce qu’avait fait Jordan. Lui, il se croyait fort. Il pensait que personne ne pouvait rien faire sur ce qu’il disait. Alors, moi, je voulais lui montrer que ce n’était pas le cas.

Amon, il semblait choqué et me demanda de m’asseoir. Je le fis me laissant tomber dans le fauteuil. Il s’en alla près de sa cuisine pour couper le feu sous les casseroles et revint vers moi avec un coca. Je le pris et je bus un coup de coca.

Il demanda si Jordan m’avait vraiment frappé. Je le regardai dans les yeux.

-Oui.

Au fond de moi, je sentis comme en pincement. Mais ce n’était pas aussi fort que ma colère.

Amon dit que je pourrais rester ici autant que je le voulais. Oui. J’allais rester jusqu’à-ce que mon père sorte de prison. Mais Amon disait que ça serait peut-être bien que je dise à la police ce que Jordan a fait.

Je plissai le nez. Amon disait qu’on ne pouvait pas frapper un enfant. Ni un adulte. Il demanda si Jordan avait frappé Nell.

J’allais dire « oui ».

Mais je finis par hocher négativement de la tête.

-Non. Mais il lui a dit des choses très méchantes. Elle était triste et il l’a mis dehors avant tous ses sacs. Moi, j’ai pas compris ce qu’il s’est passé et quand j’ai voulu comprendre il m’a tapé.

Mais le dire à la police, ça ne servait à rien. Jordan va dire que je mens. Je mens…

- La police c’est les amis de Jordan. Ils m’écouteront pas. Moi, je dois le dire au juge et je viendrais vivre ici jusqu’à-ce que mon père sorte de prison.

Je regardai autour de moi.

-Où sera ma chambre ?

@ Billy Lighter

Grant, assis dans mon fauteuil avec son coca confirma froidement que Jordan l’avait frappé. Il y avait quelque chose qui ne collait pas dans cette histoire… Jordan savait plus que certainement, en tant que policier, ce qui lui pendait au nez pour avoir battu un enfant… Et je savais que la garde de Grant était quelque chose de précieux pour lui.

Mais surtout… :

-Il t’a frappé puis t’a autorisé à venir ici ?

Si j’avais fait quelque chose d’aussi mal à quelqu’un, surtout un enfant, j’aurais gardé ledit gosse près de moi, enfermé dans sa chambre, pour ne pas qu’il parle.

Jordan, lui, aurait mis un coup de poing dans le ventre au petit puis lui aurait dit : « Ok, tu as le droit d’aller chez Amon, le pire colporteur de rumeurs de L.A. ? »

Mais d’un autre côté, je ne savais pas si je pouvais mettre la parole de Grant en doute, d’autant que je voyais bien que sa douleur n’était pas simulée.

Je lui dis donc qu’il pouvait rester ici tant qu’il voulait… Et moi, j’essayerais d’éclaircir les choses au fil des jours…

Grant disait aussi que Jordan avait mis sa petite-amie dehors… Chose qui pouvait arriver. On ne sait jamais ce qu’il se passe dans les couples des autres.

Mais au moins apparemment, Jordan ne l’avait pas frappée… C’était quand Grant avait voulu comprendre ce qu’il se passait que le policier avait merdé.

-Donc, tu n’as aucune idée de ce qui a pu se passer entre Jordan et sa femme ? Même pas une petite ? Qu’est-ce qu’il a dit comme choses méchantes à Nell ?

Qu’est-ce qu’elle avait bien pu faire pour mériter un traitement pareil ? Je connaissais peu Jordan… Seulement à partir des bribes de conversations les fois où il amenait Grant à a salle de sport. Mais il ne me semblait pas être un dégénéré.

Quant à aller en parler à la police, Grant refusa en disant que la police, c’était les amis de Jordan. Pas faux, dans un sens…

-Je ne sais pas si le juge te laissera venir vivre ici… Je n’ai aucun lien légal avec toi… Je ne suis que ton entraîneur et encore ! Même ça, ce n’est pas officiel…

Il se demandait déjà où serait sa chambre, mais moi j’étais resté à l’information d’avant : il voulait retourner chez son père… Un père accusé de violence conjugale, de proxénétisme et d’association de malfaiteurs…

-Heu… Je ne sais pas si c’est une bonne idée de retourner chez ton père, tu sais.

Je soupirai.

-Je connais peu Jordan. Mais je connais très bien Ward. Ce qu’on dit sur lui est vrai. C’est un super vilain, Grant. Il fait vraiment du mal au gens, juste pour le plaisir.

Je pinçai les lèvres.

-Je ne sais pas s’il sortira de prison, en plus…

@ Billy Lighter

J’avais dit que Jordan m’avait frappé. C’était faux mais l’énervement passait au-dessus, pour l’instant, de tout ce que Jordan avait fait pour moi. Moi, je ne voyais, aujourd’hui, que le type qui essayait de contrôler ma vie et celle des autres. Que le type qui avait fait mal à Nell que j’avais bien.

Alors, je voulais qu’il souffre comme j’avais souffert.

Mais Amon semblait trouvé ça bizarre que Jordan m’ait autorisé à venir ici après m’avoir frappé.

-Moi, j’ai dit que j’allais appeler la police s’il me laissait pas partir.

Moi, j’expliquai que Jordan avait mis Nell dehors et que je n’étais pas d’accord avec ça. Ça c’était vrai. J’avais juste dit, en plus, qu’il m’avait frappé quand j’avais essayé de comprendre. En vrai, il m’avait expliqué mais je n’avais rien compris. Nell avait été voir mon père et ça n’avait pas plu à Jordan. Nell avait pas voulu utilisé le conseil de Jordan alors il avait pas été content. Jordan veut toujours qu’on fasse comme il veut. Il aime pas qu’on fasse autrement. Voilà pourquoi il a mis Nell dehors.

Amon demanda si je savais pourquoi Jordan avait mis Nell dehors. J’avais pas dit que Jordan me l’avait pas dit. J’avais dit que j’avais pas compris pourquoi ça, ça faisait qu’il mettait Nell dehors.

-Parce que Nell avait besoin d’aide et qu’elle a fait autrement que passer par l’aide que Jordan lui avait dit. Aussi parce qu’elle a été voir mon père à la prison. En fait, quand tu fais pas ce que Jordan veut que tu fasse, il te met dehors. Il veut que tout le monde fasse comme LUI il veut et j’en ai marre !

Il écoute personne. Il écoute que lui.

-Il a dit « dehors » méchamment. Il lui parle comme a un bébé ou un chien. Nell n’est pas un bébé ou un chien. Il l’a mis dehors avant que le taxi arrive vraiment. Tout ça, c’est très méchant.

Oui. C’est méchant.

Moi, je dis alors que j’avais réfléchis et que la police étaient les amis de Jordan alors ils m’écouteront pas. Mais Amon disait que le juge me laissera jamais rester chez lui parce qu’il n’a aucun lien avec moi. Je roulai des yeux.

-Moi, je dirais au juge que s’il m’écoute pas et qu’il me met chez Jordan ou ailleurs, je me casserais.

Voilà. Je me casserais. Je juge pourra pas toujours me courir après.

Quand mon père sortira de prison, je retournerais chez lui mais, en attendant, j’allais rester chez Amon. Mais il dit que c’était pas une bonne idée que je retourne chez mon père.  

Je roulai des yeux. Il allait pas commencer lui aussi ?

Il disait qu’il connaissait pas Jordan mais bien mon père. Que c’était un super vilain. Qu’il ne sortira sans doute pas de prison.

Je fixai Jordan.

-Il me fait pas mal à moi. C’est Jordan qui me fait mal. Moi, je vivais bien chez mon père avec Sky. Il m’a jamais rien fait. Je m’en fiche de ce qu’il fait aux autres.

Je continuai de fixer Amon.

-Et s’il sort pas, je resterais ici pour toujours. Voilà.

C’est comme ça.

Je décide maintenant.

-Où est ma chambre ?

Il n’avait pas encore répondu à ça.

@ Billy Lighter

Grant me dit qu’il avait menacé Jordan d’appeler la police s’il ne le laissait pas partir…

-Et maintenant, tu ne veux plus appeler la police… Tu veux juste rester ici…

Je pris une gorgée de coca, réfléchissant mais n’arrivant pas à mettre le doigt sur ce qui ne collait pas dans le discours de Grant… Et en me disant qu’en même temps… Et bien… C’était Grant et il avait toujours été un peu spécial. Pas vraiment un petit garçon épanoui… En même temps, le pauvre était balloté de gauche et de droit depuis qu’il avait perdu sa mère…

J’avais perdu ma mère quand j’étais enfant, moi aussi… C’était probablement ce qui faisait que je m’étais attaché à Grant. Sauf que moi, au moins, j’avais eu un père… Un père très dur et strict et qui voulait aussi diriger ma vie pour moi… Mais un père quand même.

Je demandai pourquoi Jordan avait mis Nell dehors… Je connaissais Nell encore moins bien que Jordan parce que je n’en savais que ce que Grant me racontait d’elle… Je ne pouvais donc par juger. Mais je levai un sourcil quand Grant me dit qu’elle avait été rendre visite à Ward en prison.

-Tu veux dire… Qu’elle a été voir Ward à la place de suivre le conseil de Jordan ? Ou c’est deux histoires différentes ?

Histoire de voir si je suivais bien… Parce que si c’était dans ce sens-là que les choses s’étaient passées, je crois qu’à la place de Jordan, j’aurais pas été super content non plus.

Mais Grant continua… Il avait trouvé que Jordan avait parlé vraiment méchamment à sa copine et qu’il parlait à Nell comme si c’était un bébé ou un chien.

-Tu sais, Grant… Quand la colère est là… Des fois on dit des choses qu’on regrette après. Mais je suis d’accord avec toi, ça ne se fait pas… Il aurait pu aussi rompre avec Nell sans lui crier dessus… Et la laisser attendre le taxi à l’intérieur.

Je repris une gorgée de coca et déposai mon verre sur la table.

-L’amour, ce n’est pas une chose facile… C’est pour ça que je préfère rester seul.

J’avais Sonne mais était-ce vraiment de l’amour ? En partie. Mais disons qu’on ne vivait que les bons moments qu’un couple pouvait avoir, sans les inconvénients.

Grant voulait rester ici le temps que son père sorte de prison. Je lui avais expliqué que le juge ne voudrait pas ça. Mais il insistait. Puis je le prévins que chez son père, ce n’était peut-être pas le meilleur endroit pour lui non plus.

-Mais il n’y a plus Sky, Grant… Il n’y aura plus que toi et ton père. Elle l’a accusé d’être violent avec elle… Je ne pense pas qu’elle va retourner vivre avec lui et toi après ça.

Ou alors, elle était folle.

Je soupirai… Peut-être que Ward ne sortirait jamais de prison… Et je sentais bien que c’était pour le moment impossible de faire changer Grant d’avis. Il demanda encore où était sa chambre.

-Le loft est un espace ouvert… Mais j’ai un petit bureau où on peut t’installer un matelas… Viens…

@ Billy Lighter

Moi, j’avais expliqué à Amon ce que Jordan m’avait expliqué sur pourquoi il n’aimait plus Nell. Mais je comprenais pas… J’arrivais pas à comprendre Jordan. Moi, je croyais qu’il l’aimait… Moi, si je devais plus aimer les gens quand ils m’écoutaient pas alors j’aimerais plus personne dans le monde entier.

Amon me posa d’autres questions. Je plissai des yeux réfléchissant à tout ce qu’avait dit Jordan. Moi, je pense pas que c’est deux histoires différentes. Moi, je crois que c’est la même.

-Oui. Moi, je crois que c’est la même histoire. Moi, je pense que Nell faisait ce qu’elle veut. Elle est pas toujours obligée de faire ce que Jordan dit. Jordan a pas toujours raison. Il croit juste qu’il a toujours raison.

Oui. Moi, je voyais pas ce qu’il y a de mal à aller voir mon père. Moi, je peux pas y aller mais Nell peut. Le juge a pas dit qu’elle pouvait pas.

Moi, j’expliquai aussi que Jordan avait dit des choses méchantes à Nell. Il faisait comme si elle était un chien. Nell n’est pas un chien mais Jordan a oublié ça. Moi, il me dit d’être poli mais il l’est pas. Les adultes font jamais ce qu’ils disent.

Amon disait que quand la colère est là on dit parfois des choses méchantes. J’hochai de la tête. Mais il pouvait pas faire ça.

-Oui. Il aurait dû. Mais il l’a pas fait. Il a été méchant.

Amon disait que l’amour n’était pas une chose facile et je roulai des yeux. Lui, il préférait rester seul. Je fixai Amon avant d’hausser les épaules. Je savais pas dire si c’était mieux. Moi, j’aimais être avec Sofia, avec Sky, avec Nell, avec Leia… Aussi avec Amon. J’aimais bien être avec Maman avant qu’elle ne meurt.

Moi, je déclarai que j’allais rester ici jusqu’à-ce que mon père sorte de prison. Mais Amon disait que mon père était pas fréquentable et qu’il sortira peut-être jamais de prison.

Je m’en fichais, s’il sort, j’irais chez lui. Même si Amon disait que Sky n’y sera plus. Je plissai des yeux.

Pourquoi ?

Parce que mon père avait été violent avec elle. Je fis la moue.

-Elle viendra parce que je serais là.

Moi, je pense que ça ira comme ça. En attendant, je demandai à Amon de me montrer ma chambre. Mais je n’aurais pas de chambre par que l’appartement d’Amon n’avait que cette pièce. Je regardai autour de nous et fis la moue.

Une seule pièce ? Elle est grande mais je préfère avoir ma chambre…

Mais pour l’instant, j’avais pas le choix.

-C’est un drôle d’appartement…

Je pris un air un peu contrarier avant de fixer Amon :

-Ok. Matelas. Je vais t’aider.

Peut-être qu’Amon me construira un mur. On verra bien.

@ Billy Lighter