Être la mère de Ian Hunter n’avait rien de reposant. J’aimais mon fils plus que tout au monde mais il arrivait parfois que s’occuper de lui, de sa carrière ainsi que de la mienne rende mon emploi du temps totalement ingérable. Le seul soucis, c’est que Ian changeait d’agent comme de chemise et que, entre deux agents, ça soit moi qui m’occupe des affaires légales. Oh ! Je n’étais pas doués là-dedans. En général, je demandais à Daryll de m’aider ou à mon frère, donnant l’illusion à Ian que ce n’est pas eux qui le gère mais moi…

Bref, tout ça pour dire que j’avais eu très peu de temps pour mois ces derniers mois… Voir même ses dernières années. Ce qui fait que, cette semaine, j’avais décidé de prendre un peu de temps pour moi en envoyant Ian chez mes parents. Ils habitaient Los Angeles, mes parents. Dans un petite villa à San Fernando Valley. Mais je n’osais pas leur demander trop souvent de s’occuper de mon fils bien qu’ils sont à chaque fois heureux de pouvoir le chouchouter… C’était par respect pour eux que j’évitais de recourir trop souvent à leur service mais, aussi, et surtout, parce que quand Ian revient de chez eux, il se croit absolument tout permis.

C’était déjà pas mal en tant normal mais, à ces moments-là, c’est encore pire.

Mais là, j’avais céder. Il faut dire qu’en dehors de prendre un peu de repos, j’avais aussi une très grande envie de revoir Tobby Cooper en dehors des studios de BSC où on se croisait souvent. Depuis le mariage des Ricci, je pensais souvent à lui. Sa présence m’était hautement agréable et, il est vrai, j’avais un petit faible pour lui.

C’est, donc, tout naturellement que je l’avais invité chez moi dans la villa de Beverly Hills pour un diner. Je devais avouée être tendue. A vrai dire, je n’étais pas habitué aux rendez-vous galant. Je n’ai jamais eu de relation à long terme préférant vivre libre. Sans compter que Ian n’acceptait pas vraiment que quelqu’un d’autre puisse s’immiscer dans notre maison. Alors un petit ami ? Ça serait trop pour lui…

Mais Ian n’allait pas vivre ici toute sa vie. Il grandissait à vue d’œil. Il avait 14 ans… Bientôt, lui aussi vivra ses premières rencontres amoureuses… Bien que la fille qui tombera amoureuse de lui devra avoir un caractère de fer.

Il fallait que je pense un peu à moi. C’est ce que m’avait conseillé Daryll… C’est ce que m’avait, aussi, conseillé Victor… Et si les conseils de Victor sont rarement les bons en ce qui concerne les relations, je faisais confiance à Daryll.

J’avais, donc, passé le pas essayant de me mettre le moins possible la pression lors de ce rendez-vous.

J’avais apprêté la salle à manger avec une petite table ronde, une belle nappe et des chandelles… Oui, ça fait très mièvre mais j’aime bien ! Quant à moi, j’avais enfilé une robe couleur crème et une collier imposant. J’avais aussi attacher mes cheveux dans une sorte de chignon. En espérant que ce que le traiteur avait amené plaira à Tobby.

Quant il sonna à la porte, je me précipitai pour ouvrir lui souriant.

-Bonsoir Tobby. Contente de te voir. Entre…

Je l’avais laissé entré pour l’entrainer vers le salon qui était, lui aussi, décoré de chandelle. Il y avait des photos de Ian un peu partout mais aussi de mon petit frère et de mes parents. Après tout, ils étaient les personnes qui comptaient le plus pour moi. Sur la table basse se trouvait le champagne.

-J’espère que tu vas bien… Tu es sur un projet actuellement ?

Oui… Le boulot, en dehors de Ian, était le centre de ma vie… Donc pas étonnant que mes questions soient là-dessus.  Je pris la bouteille de champagne:

-Tu en veux?

Victoria Hunter m’avait intercepté hier chez BSC pour m’inviter à diner chez elle. Si je m’attendais à ça ? Non, vraiment pas ! Nous ne nous étions pas vraiment revus après ce moment fort lors du mariage de Lele et Sammy. Nous nous étions bien croisés dans les couloirs des studios mais sans plus ce qui était dommage car je gardais un très bon souvenir d’elle. Peut-être ne l’avais-je pas épaté et que c’était la raison pour laquelle elle ne m’avait pas relancé. Je n’étais pas doué avec les femmes, ce n’était pas un secret pour personne, en tous les cas, je ne me berçais pas d’illusion.

Tout venait de changer après que la belle et sculpturale blonde m’aie invité. Ça ne m’avait pas semblé très contraignant quand j’avais accepté, hier mais aujourd’hui, alors que Diablo me regardait me raser, je commençais à me dire que j’aurais dû refuser. J’étais nerveux comme ça ne se disait pas ! Mon cœur battait vite et je passais près de me couper à quelques reprises. Diablo s’en cacha même le museau sous sa patte à me voir aller, la main tremblante et fallait le faire, vu comment il avait la truffe écrasée sur son visage.

- Ouais, ouais, vieux ! Je me calme… Je me calme…

Je rinçais mon rasoir dans l’eau du lavabo et je passais délicatement sous mon nez jusqu’à ma lèvre supérieure une dernière fois puis j’essuyais mon visage avec une serviette propre avant de mettre de l’après-rasage Old Spice. La secrétaire de Daniele disait que ça sentait le vieux monsieur mais moi j’aimais bien ! J’étais de la team des vieilles épices !

- Un jeans et une chemise à carreau, ça ira, hein, vieux ? Ou un t-shirt? Ah ouais mon t-shirt neuf… Ou est-ce qu’il est !?

Je cherchais dans mon seul tiroir à linge le t-shirt tout nouveau que je m’étais acheté sans le trouver avant de me souvenir que… je le portais déjà et qu’il était trempé d’eau de rasage. Je fouillais un peu frénétiquement un nouveau vêtement mais le seul pas trop moche avait une tache de sauce à spaghetti en boîte dessus. Je devais vraiment penser à renouveler ma garde-robe mais je détestais faire les boutiques.

- Tu crois que Madame Moriarty irait faire les boutiques pour moi, Diablo ?

Ce fut donc la chemise à carreau que j’enfilais après m’être assuré qu’elle était propre et pas trop fripée. Il faudrait peut-être aussi que j’envisage d’emménager dans un plus grand appartement, maintenant que j’en avais les moyens. J’aurais honte d’amener Vicky ici. Un deux pièces et demie avec une seule fenêtre, ça fait plus cellule de prison que petit nid douillet.

- Je te laisse la radio allumé, ok ? Et je t’ai vidé des spaghetti Boyardee dans ta gamelle, n’en fou pas partout. Soit sage surtout, compris, vieux ?

Le fait que je parle aussi à m on chien comme si je parlais à un humain ne m’aidait pas non plus à vouloir amener quelqu’un chez moi. Mais peut-être que Vicky le comprendrait ? Elle parlait tout le temps de son fils et je l’écoutais avec grand plaisir, alors, la réciproque pouvait fonctionner ? Je revins sur mes pas en me rendant compte que j’avais oublié les fleurs sur ma table de cuisine, en fait, je n’eu qu’à étirer le bras depuis le seuil de ma porte et attraper le bouquet avant de sortir et de verrouiller.

Pendant tout le trajet, je me répétait des phrases du genre ‘’Wow Victoria, tu es en beauté ce soir ! Ce que tu porte est magnifique ! Tu cuisine très bien, c’était délicieux’’ mais je me disais qu’elle me demanderait peut-être si les autres fois je ne l’avais pas également trouvé très en beauté et qu’elle aurait peut-être commandé à manger et que mon compliment la mettrait mal à l’aise.

Les mains moites, l’une tenant le bouquet un petit trop fort que j’en cassais quelques tiges sans m’en rendre compte, et l’autre frappant trois petits coups francs sur la porte de la maison de Victoria, je tentais de me trouver rapidement quelques sujets de conversations mais elle m’ouvrit la porte avant qu’une idée ne me vienne en tête.

- Hey, salut ! Tu es très belle ce soir… tu l’étais aussi les autres fois hein ! Va pas croire que tu ne l’étais pas, parce que tu l’étais ! Ok…

Je venais de me coller l’étiquette du con de service dans le front alors qu’elle m’invitait à entrer. Je la suivis dans sa magnifique demeure. Mon appartement devait être grand comme le plus petit de ses placards et c’était décoré comme dans un magazine, ceux que lisait Madame Moriarty.

Heureusement, Victoria avait elle réfléchi à des sujets de conversations, quoique ça lui venait peut-être tout naturellement ce qui n’était pas mon cas.

- Ouais, ouais je vais bien et en fait, non, pas tant. Je compose mais rien d’officiel. Et toi ?

Victoria ouvrit le champagne et nous en servit chacun un verre. Moi et l’alcool ne faisions pas bon ménage, je devais me rappeler de ne pas trop boire si je ne voulais pas rendre cette soirée mémorable pour de mauvaises raisons.

- Ouais, merci, j’en veux bien un verre. Tu vas en boire toi aussi ?

J’avais ouvert à Tobby non sans sentir mon cœur battre à toute rompe dans ma poitrine. Je n’étais vraiment pas habituée à ça… Mais je souris quand je vis que Tobby avait opté pour une chemise à carreaux et un jeans. Il s’était habillé simplement mais je trouvais que c’est ça qui faisait son petit charme. Avec lui, pas besoin de paraitre. Il fallait simplement être soi-même. Car lui restait lui-même.

Dans la jet-set, il était difficile de trouver ce genre d’homme. Soit ils étaient prétentieux et s’amusaient à parader (mon frère, est, d’ailleurs, de ce type), soit ils avaient des soucis d’un autre ordre que ça soit l’alcool ou la drogue, soit s’était simplement de gros connard fini. Car, oui, la jet-set ne manque pas de connards finis. Disons que j’avais des amis dans les deux autres catégories et que je faisais au mieux pour trouver ceux avec qui je n’ai envie d’avoir rien n’à voir. Comme Kate Julian… J’étais, autrefois, amie avec elle mais depuis que j’avais appris ce qu’elle faisait à son fils, j’avais coupé les ponts avec elle.

Il déclara que j’étais très belle ce qui me fit rougir et rire tout à la fois car il l’avait fait avec la maladresse qui faisait tout son charme.  

-Tu es très beau aussi. J’adore la chemise à carreau.

Je le fis entrer jusqu’à le mener au salon où les chandelle donnait une côté plus intime à mon grand salon. J’avais demandé à Tobby s’il avait de la musique qui allait sortir prochainement mais, visiblement, ce n’était pas le cas. Il composait mais rien d’officiel pour le moment. Je souris.

-Il faudra que tu me fasses écouter quand nous seront en studio tous les deux.

Car nous avions la chance de nous y croiser souvent.

Il me renvoya la question mais, avant d’y répondre, je lui proposai du champagne tout en ouvrant la bouteille. Il accepta me demanda si moi aussi j’en buvais.

-Oui, bien sûr.

Je souris et nous servis un verre chacun avant de m’installer à ses côtés et de lever mon verre pour trinquer avec lui.

-A notre soirée.

Je bus un petit coup de champagne avant de souris pour répondre à la question de Tobby.

-Et bien… Pour l’instant, j’ai décidé de prendre un peu de temps pour moi. Des sortes de vacances. J’ai été beaucoup prise par mon travail dernièrement… Je suis sur un nouvel album et puis, il y a la carrière de Ian qu’il faut que je gère faute de nouvel agent pour mon fils. Alors, j’ai décidé de faire un break. Ian est chez mes parents ainsi je peux souffler un peu. J’aime mon fils… Il est toute ma vie. Mais il me faut parfois un peu de temps pour moi.

Je souris.

-Surtout qu’il va, un jour, voler de ses propres ailes. Il a 14 ans. Je ne me voile pas la face, bientôt il n’aura plus besoin de moi alors je dois apprendre à apprivoiser la vie sans l’avoir à mes côtés.

C’était à la fois effrayant, existant et triste.

-Tu n’as pas d’enfants… Tu n’as jamais pensé à te trouver une femme et fonder une famille ?

Nous n’avions jamais parlé de choses aussi intime avec Tobby mais je me disais que cette soirée pourrait nous permettre de bien mieux nous connaitre.

Victoria était à couper le souffle dans sa robe alors que moi, j’avais enfilé un jeans et une chemise, rien d’éclatant en comparaison. On voyait bien que nous venions de deux monde complètement à part. Heureusement qu’elle m’avait invité à un souper en toute simplicité car j’aurais eu honte de parader à son bras sur un tapis rouge.

Je la complimentais du mieux que je le pus ce qui voulait dire que j’avais cafouillé ! Je m’étais pourtant préparé des petites phrases toutes simples, pas encore assez simple apparemment. La belle Victoria avait rougie avant de me retourner mon compliment en disant même qu’elle adorait ma chemise à carreaux.

- C’était tout ce qui me restait de propre, à vrai dire.

Plutôt que de me préparer des phrases que je n’utilisais pas, j’aurais dû mettre à l’index des sujets ou des choses à ne pas dire, comme ce que je ne venais de confesser à propos de ma chemise ! Ça ne sembla pas déranger Victoria qui m’invita à entrer. Je la suivi donc jusqu’au salon alors qu’elle me demandait si je travaillais sur un projet en ce moment. J’allais bien en studio, je m’y sentais bien, cependant, je ne travaillais pas vraiment sur un nouvel album.

- Ouais, ouais avec plaisir. J’aurais peut-être tu trainer ma guitare mais je me disais… En fait je ne me suis rien dit j’ai juste prit les fleurs. Tu aimes les fleurs ?

Je lui tendis le bouquets dont j’avais un peu bousillé les tiges en les trainant comme un gros bourrin. Peut-être que si elle les coupait un peu, ok beaucoup, elles tiendraient quand même dans un beau vase. Elle devait bien avoir un vase pour les mettre dedans. Les femmes aiment ce genre de choses.

- J’ai pris des roses… La fleuristes à dit qu’on ne se trompait jamais avec des roses.

Cette phrase aussi aurait dû se retrouver sur la liste des choses à ne pas dire.

Vicky me proposa un verre de champagne que j’acceptais en espérant qu’elle allait aussi en boire. C’était stupide de croire qu’elle s’en priverait, en fait. Je ne savais même pas pourquoi je lui avais posé cette question.

Nos verres en main, on trinqua, installés dans un fauteuil confortable. Les bulles éclatèrent sur ma langue et dans ma gorge, c’était horriblement amer ce truc ! J’en étirais les lèvres, une grimace que je camouflais en un sourire du mieux que je pouvais.

- À notre soirée, oui !

Victoria désirait prendre du bon temps pour elle, une déclaration que j’accueillis d’un hochement de tête positif. Oh ouais, c’était bien de prendre du temps pour soit, surtout que comme elle le disait, elle avait toujours beaucoup bossée et qu’elle s’occupait aussi d’élever son fils seule. J’entendais bien son discours de mère aimante et attentionnée et que même si cela lui prenait beaucoup de son énergie, elle aimait son fils plus que tout. Elle savait aussi qu’il grandissait et qu’il aurait plus d’autonomie, moins besoin d’elle, en tous les cas, c’est ce que je comprenais de ce qu’elle m’expliquait.

Je m’étouffais avec ma gorgée de champagne quand elle me demanda si je n’avais jamais pensé moi, me trouver une femme pour fonder une famille.  

- J’ai été longtemps concentré sur ma carrière de boxer, il n’y avait que ça et mon chien Diablo qui comptait dans la vie, expliquais-je en toussotant. Je camouflais un rot dans mon poing, ces satanées bulles ! Je n’ai jamais eu de petite amie alors je ne me suis jamais posé la question, tu vois? Mais… Mais je comprends pour ton fils, hein. Diablo c’est comme mon Ian à moi !

Je serrais des dents en m’entendant prononcer cette phrase incroyablement mal foutu, comme si je venais de comparer Ian à mon chien !

- Ce que je voulais dire… C’est que mon Diablo est comme mon fils. J’suis pas doué avec les mots, comme tu peux le constater.

Je rigolai un peu quand Tobby déclara que cette chemise était tout ce qui lui restait de propre. Il était tellement spontané ! Loin des apparat et autres faux semblant de la jet-set. Je l’adorais pour ça.

Je l’avais fait entré dans ma maison. Elle était vaste, cette maison, et quand Ian n’est pas là elle me paraissait encore plus grande. Mais j’avais l’habitude des vastes espaces. Même si j’avais atteint une très grande richesse en devenant chanteuse, avant ça, je vivais tout de même très aisément. Mes parents n’était pas pauvre. Ils n’étaient pas considéré comme très riche non plus mais ils avaient une vie très aisée.

Une fois installé, Tobby me parla un peu de ce qu’il faisait niveau musique. Je lui avais soufflé qu’on pourrait se retrouver en studio pour qu’il me montre. Il déclara qu’il aurait pu prendre sa guitare mais avait opté pour des fleurs à la place. Je souris et les prit. C’était une très charmante attention.

-Toutes les femmes aiment les fleurs.

Elles aimaient surtout l’intention qu’il y avait derrière cette offre. Une intention qui me touchait beaucoup. Je me levai prenant la direction du bar qu’il y avait non loin de nous dans le salon. Je rempli alors l’un de mes vase d’eau pour y mettre les fleur qui avaient légèrement été malmenées par le voyage. Des roses. Une conseil de la fleuriste d’après Tobby.

-Elle a raison. Elles sont vraiment magnifique. Merci beaucoup Tobby.

Je revins près de lui alors que je vous avais servi du champagne. On trinqua alors à notre soirée avant de boire une gorgée du champagne que j’avais acheté. Je souris un peu en voyant que Tobby se retenait de grimacer. Sans doute n’était-il pas fan de champagne. Ou alors, il n’y était pas habitué. En tout cas ses expressions m’amusaient.

J’avais alors expliqué ce que, moi, je faisais pour le moment. J’appris à Tobby que je prenais un peu de temps pour moi. Inévitablement, j’avais parlé de Ian. Je savais que les gens me reprochaient de parler trop souvent de lui et je m’étais promis de ne pas trop parler de Ian ce soir… Sauf que… Il est le centre de ma vie depuis 14 ans. Comment pourrais-je éviter le sujet sans tomber à court de choses à dire ?

Alors, je me permis de demander à Tobby si, lui, avait déjà songé à avoir une femme et des enfants. Il était un peu plus jeune que moi, si je ne m’abuse. Mais il a la trentaine bien faite. La plupart des gens ont déjà des enfants à cet âge. Mais pas Tobby.

Il déclara alors avoir longtemps été concentré sur sa carrière de boxeur. Je pouvais totalement le comprendre. Quand on avait une telle carrière, il était difficile d’avoir du temps pour autre chose. La vie est faite de priorité. Il faut parfois sacrifier quelque chose. Tobby avait sacrifié une vie de famille pour sa carrière. Moi, j’avais sacrifié une vie amoureuse pour Ian. J’avais aussi sacrifié une partie de ma carrière pour lui. Je savais qu’elle aurait pu être encore meilleure. J’aurais pu faire plus d’albums. Plus de tournées… Mais j’avais choisi mon fils. Un choix que je ne regrette pas.

Ainsi que pouvais totalement comprendre Tobby qui, l’espace d’un instant, avait bien faillit, je le cru, s’étranger avec ses mots.

Il disait comprendre pour Ian et fis la comparaison avec Diablo, son chien. Je crus que j’allais éclater de rire devant une telle comparaison mais il ajusta ce qu’il voulait dire en disant que Diablo était, pour lui, comme un fils. J’étais attendrie et lui souris.

-Je comprends. Il est ta seule compagnie depuis longtemps. Je ne connais pas bien le monde de la boxe. Mais comme tout sport de haut niveau, ça ne doit pas être un milieu facile. Tu as choisi de t’y donner à 100% et c’est tout à ton honneur. Je ne peux que comprendre tes choix. Au moins, tu n’es pas le genre à prendre une femme et la délaisser parce que tu te consacre à ta carrière. Tu n’as pas fait de malheureuse.

Et je ne doutais pas que son chien soit bien traiter. Il suffisait de voir comment il en parlait. Diablo avait bien de la chance d’avoir Tobby.

-Et ton chien a bien de la chance de t’avoir.

Je souris.

-Moi non plus je n’ai jamais eu de petit ami… Juste des aventure d’une ou deux nuits. Ça me permettait de garder ma liberté. Puis, Ian aurait sans doute fait fuir tous mes prétendant.

Je dis ça en gloussant un peu avant de me reprendre.

-Je sais à quel point il n’aurait pas aimé que je ramène un petit ami à la maison. Mais… Je ne suis plus aussi jeune. Je me lasse un peu des coups d’un soir et… L’idée de me caser avec quelqu’un me torture de plus en plus l’esprit.

Parce que, au fond, je ne voulais pas finir seule ici avec Ian qui passerait de temps en temps avec femme et enfants juste pour me faire plaisir.

Ma maman m’avait toujours dit qu’il ne fallait jamais arriver quelque part, là où nous étions invités, les mains vides. Puis dans les films, les hommes apportaient toujours des fleurs aux femmes donc, je m’étais dit que ce serait une bonne idée que d’apporter un beaucoup bouquet à Victoria. Elle sembla en tous les cas apprécier l’attention en disant que toutes les femmes aimaient les fleurs.

- Ouais… c’est ce qu’on dit… J’crois.

Parce que je ne pouvais as jurer que parce qu’on le disait à la télé c’était la vérité vrai de vrai ! Mais Si Vicky le disait, c’est que ça devait être le cas. Je notais mentalement que je devais lui apporter encore des fleurs la prochaine fois qu’elle m’inviterait.

J’avais suivis la belle Vicky au travers de sa maison, jusqu’au salon, là où elle se dirigea vers le bar pour prendre un vase. Je lui avouais avoir choisis les roses parce que la fleuriste me les avait conseillées. Je ne m’y connaissais pas en fleurs, il y en avaient tant de variétés !

- J’ai un petit peu cassé les tiges… J’espère que ça ne les aura pas trop abîmé !

Je pouvais avoir la main lourde sans que je ne m’en rende compte. Je serrais les poings par réflexe et habitude.

Vicky, ensuite, nous servie du champagne et j’en bus une première gorgée qui me fit grimacer. Je n’avais pas l’habitude des bulles ni de l’alcool quoi que j’en avais bu plus dernièrement que dans toute ma pauvre vie de moine de la boxe reclus. Fallait bien un début a quelques part hein ! Ça ne voulait pas dire que j’allais devenir alcoolique non plus.

On discuta ensuite un peu plus de nous, enfin… Victoria me parla d’elle et de son fils, de sa vie de maman. J’aurais cru la sentir un peu nostalgique, comme si cette situation la rendait à la fois fière et triste. Ça ne devait pas être simple d’élever un fils seule et de gérer à la fois sa propre carrière et celle de son rejeton.

De mon côté, je n’avais jamais pensé à me caser, je n’avais que ma carrière de boxeur en tête. Pendant de nombreuses années, elle avait prit toute la place ne laissant rien, pas même des miettes a quiconque aurait souhaité vouloir partager mon chemin. Je n’avais cependant pas de regret, c’était tout ce que j’avais connu alors ça n’avait pas semblé être accaparant.

Puis, maladroitement, je comparais Ian à mon chien ! Parfois, je voudrais bien me mettre sur pause, le temps de me ressaisir et de réfléchir à ce que je voulais vraiment dire. Heureusement, ma belle amie ne s’en offusqua pas et compris le sens réel de ma phrase. Ce que j’avais voulu dire, c’était que, en dehors de mon métier, il n’y avait toujours eu que mon chien, le seul qui avait eu ce privilège. Il avait toujours été un ami fidèle.

Vicky su mettre des mots sur ce que j’avais vraiment voulu dire. Je l’écoutais en hochant de la tête, en buvant une gorgée de champagne qui passa mieux que la précédente, mon palais se familiarisant de mieux en mieux au goût qu’on disait raffiné.

- Je ne vivais que pour ça, il n’y avait rien d’autre en dehors, sauf Diablo. Je n’avais pas de place pour penser à autre chose que la boxe. Puis j’ai été élevé dans une famille où l’engagement est primordial.

Ça disait ce que ça voulait dire. Bien que je n’ai jamais vraiment réfléchi a fonder une famille, je savais que le jour où je trouverais une femme parfaite pour moi, elle serait la femme de ma vie, pas la saveur du mois.

Victoria ajouta que mon chien avait beaucoup de chance de m’avoir et j’allais répondre que son fils avait lui aussi beaucoup de chance de l’avoir elle mais je sentais que j’allais encore une fois mal dire ce que je voulais vraiment dire. Alors je me retiens la laissant continuer. J’étais surpris d’apprendre qu’une belle femme comme elle n’avait jamais vraiment eu de relation sérieuse mais en même temps, j’étais triste qu’elle eu cumulé les aventures sans lendemain ou presque.

- Mais euh… C’est peut-être indiscret mais, Ian ? Il n’a pas de père ? J’veux dire…  Tu n’a pas été en couple avec son père ?

Si j’avais mis une femme enceinte, j’aurais épousé sa mère et j’aurais pris mes responsabilités! J’étais loin dans ma réflexion que j’en zappais presque que Victoria venait de me dire qu’elle se lassait des relations sans engagements. Je la regardais, un peu confus et gêné, j’osais quand même dire..

- Et tu m’as invité ici…

-Non, elles sont parfaites.

C’est ce que je dis à Tobby qui s’inquiétait parce que les tiges étaient un rien abîmées. Elles l’étaient mais j’appréciais tellement l’intention que ce n’était qu’un détail anodin.

Je leur avais trouvé une place dans un vase avant de rejoindre Tobby sur le fauteuil, de triquer avec lui et de commencer à discuter. J’avais, inévitablement, parlé de Ian… Mais quand j’en parlais, je n’avais pas l’impression d’ennuyer Tobby. Ou alors, il prenait sur lui pour ne pas me le montrer. Je lui en étais reconnaissant quelque part. J’avais bien des amis qui me demandait, parfois, d’arrêter de parler de Ian ou me faisait bien comprendre que tout ça ne les intéressait pas. Jessica était particulièrement douée pour ça… Pourtant Ian est quand même son filleule.

Tobby, lui, après mes questionnements, m’avait parlé de sa carrière. Il s’y était impliqué à 100% au point où il était devenu une champion dans le domaine de la boxe. Sa seule compagnie résidant en son chien, Diablo, qui était comme un fils pour lui. Je ne pouvais que comprendre tout ça. Tobby ajouta qu’il ne vivait que pour ça à l’époque et qu’il avait été élevé dans une famille où l’engagement est primordial. Je souris.

-Ce sont de bonnes valeurs. Et tu as été un grand champion d’après ce que j’en sais, donc, ton engagement a été récompenser.

Je souris.

-Et maintenant, tu es un artiste. Comme quoi, tu as plusieurs corde à ton arc.

Mais je comprenais bien que le fait de se concentre uniquement sur sa carrière avait fait en sorte que Tobby n’ait pas l’opportunité et la place pour avoir une femme et des enfants. Un peu comme moi… Enfin… J’avais toujours été concentré sur ma carrière sans m’impliquer dans des relations à long terme. Ian est venu un peu changer la donne. Il n’était pas prévu… Mais je l’ai accepté et chéri comme un cadeau du ciel.

D’ailleurs, le fait que j’explique à Tobby n’avoir jamais eu de relation à long terme, le fit inévitablement se questionner sur Ian. Je lui souris.

-Non. Je n’ai pas été en couple avec le père de Ian… Ian est le résultat d’un coup d’un soir, si je puis dire. Quand j’ai appris que j’étais enceinte, j’ai accepté ça comme un cadeau. Je ne me destinais pas à être mère mais la vie m’a fait mère quand même. Je savais qui était le père mais… Je ne lui en ai pas parlé. Je ne lui ai pas dit que Ian était de lui car je savais que ça risquait de le mettre dans l’embarras. Puis… J’avais de l’argent, des parents pour me soutenir… Je savais que j’avais la force de l’élever seul. Ce n’est qu’il y a quelques années que j’ai parlé au père de Ian lui expliquant que c’était lui… Il a été surpris mais a tenu à ce que les choses ne changent pas. Tout le monde est heureux ainsi. Le père de Ian est marié et à sa propre vie avec ses enfants. Et Ian n’a jamais cherché à savoir qui est son père. Quand il le demandera, je le lui dirais.

C’était un choix que j’avais fait et je devais avouer avoir un peu peur que Tobby me juge là-dessus. Je ne lui avais pas dit qui était le père. Même mes parents n’en ont aucune idée. Et encore moins Victor qui s’amuserait à le dire sur tous les toit dès qu’il aurait eu un verre de trop dans le nez.

Tobby remarqua alors que je l’avais invité ici alors que je lui avais dit, précédemment, que j’avais envie de plus en plus de me caser avec quelqu’un. Je souris d’un sourire un peu gêné.

-Effectivement… Je… Je te trouve extrêmement gentil. Dans le monde où je vis, les personnes comme toi sont très rares. Tu sais me faire rire. Tu ne roules pas des yeux quand je parle de Ian… Je t’apprécie énormément.

J’aurais souhaité avoir la main moins lourdes sur ces pauvres fleurs qui n’avaient rien demandé à personne mais Vicky m’assura qu’elles étaient magnifiques. En tous les cas, son sourire était sincère ce qui me laissa croire que la fleuriste avait vu juste. Après tout, c’était son métier de conseiller et force était d’admettre qu’elle ne s’était pas trompée.

Vicky alla mettre les fleurs dans l’eau, elles en avaient vraiment besoin après être restés coincées dans ma grosse main maladroite pendant tout le transport. Le vase posé sur le bar, elle vînt s’installer dans le divan avec moi pour boire du champagne.  J’étais très nerveux, pourtant, ce n’était pas la première fois que j’étais en sa compagnie. Nous avions fait plus ample connaissance au mariage de Lele et Sammy, je n’étais pas près d’oublier ce soir-là ! Victoria amorça la conversation en parlant de sa vie, de son fils, de sa carrière et encore de son fils. Le petit Ian était au centre de ses préoccupations, ce que je pouvais très bien comprendre, hein, j’avais Diablo qui comblait le vide dans ma vie comme si c’était mon propre rejeton.

Victoria s’intéressa aussi à mo, hein ! Elle ne parlais pas que d’elle. Le truc c’est que je ne voyais pas trop ce qu’il y avait à dire. Avant de tenter l’aventure musical, j’étais un boxer et je ne vivais que pour ça. C’est ce que je lui expliquais non sans tracer un parallèle douteux entre Ian et mon chien. Heureusement que Victoria avait l’esprit large et un bon sens de l’humour ! Ainsi, elle voyait au-delà de ma maladresse verbale et comprenait le fond de ma pensée sans que j’ai besoin de me reprendre et faire pire que mieux.

- Ouais, j’ai gagné les Golden Gloves à quelques reprises, j’ai été au sommet des poids lourds longtemps et champion presque toute ma carrière. Je communique mieux sur un ring avec mes poings qu’ailleurs. Bah, non en fait, c’était avant que je ne trouve une guitare.

Une corde de plus à mon arc, comme elle me le faisait remarquer.

Si ce que je faisais plaisait à des gens, tant mieux bien que j’avais conscience de ne pas être dans la même ligue qu’Olivia Reed ou les gars de Roadtramp. Ça m’amusait de chanter et aussi longtemps que je continuerais de m’amuser, je le ferais et le jour où ça ne serait plus le cas, je retournerais peut-être sur un ring, qui sait ?

La vie de Victoria semblait un peu triste de la façon dont elle me la racontait. Des amourettes sans lendemain, aucun engagement sérieux alors que moi, j’avais toujours su que, le jour où je rencontrerais une femme, ce serait la bonne. Jolie Julie aurait pu l’être mais elle m’avait brisé le cœur en disparaissant du jour au lendemain. Seulement, je réalisais qu’elle ne m’avait pas parlé du père de Ian. Je me risquais à poser la question, si elle ne voulait pas y répondre, elle en avait le droit.

Je l’écoutait m’expliquer ce petit bout de son histoire en me disant que c’était quand même triste et lâche de la part du père de Ian ne de pas avoir prit ses responsabilités, ne serait-ce qu’en lui donnant un peu d’argent, bien qu’elle n’avait pas l’air d’en manquer. Mais loin de moi l’idée de commenter une situation qui ne me regardait aucunement, je ne fis qu’hocher de la tête.

- L’essentiel c’est que ton fils et toi n’ayez manqué de rien. Puis si tu es heureuse comme ça, c’est ce qui compte.

En tous les cas, elle ne semblait pas d’être une femme à plaindre, au contraire !

Je restais accroché sur ce qu’elle avait dit ensuite, comme quoi qu’elle s’en était lassée des histoire sans lendemain et qu’elle songeait de plus en plus à se caser pour ce bon. Alors, sans vouloir me faire de fausses idées, j’avais quand même saisi qu’elle ne désirait plus d’histoire menant nulle part et qu’elle m’avait invité ici certainement pas pour se plaindre de son fils. Là aussi, je me risquais à poser la question, pour savoir si j’allais ramer une barque tout seul ou si elle avait l’intention de prendre une rame elle aussi.

Son sourire gêné ne la rendait que plus belle encore alors qu’elle répondit sincèrement avant d’énumérer certaines de mes qualités que je ne pensais pas avoir.

- Moi aussi je t’apprécie très énormément tu sais, même plus que ça et euh, bah c’est pas le genre de truc que je fais hein, flirter ou même penser à flirter. Mais tu es certaine ? Parce que… Tu as dit que Ian ferait fuir tous tes petits amis alors. Moi je ne voudrais pas briser l’harmonie entre ton fils et toi mais…

Mais elle me plaisait vraiment beaucoup alors la ligne à ne pas franchir, j’avais bien du mal à définir elle était où.

- Tu en as parlé avec ton fils, de ce que tu ressens ?

Tobby Cooper avait bel et bien était un grand champion de boxe. Ce n’était pas une surprise vu comment il était bâti et, aussi, vu son investissement dans ce sport. Il avait ajouté qu’il communiquait mieux sur le ring qu’ailleurs bien qu’il s’exprimait aussi très bien en chanson.

-Tu as bien fait de trouver cette guitare. Tu es un merveilleux musicien.

Je le pensais sincèrement. Tobby avait su réinventer la country. Je n’avais jamais été fan de country mais les chansons de Tobby m’avait réconciliée avec ce style de musique. Sa voix était envoutante. J’adorais ça.

J’avais parlé de moi, de ma vie, de mes relations sans lendemain. Tout ça avait attisé la curiosité de Tobby sur les origines de Ian. Il avait bien un père, Hank North. Mais même Hank n’avait su qu’il y a un ou deux ans qu’il était le père de Ian… Avant ça, j’avais gardé l’identité du père secrète. Et le secret demeurait toujours. J’espérais, je pas avoir fait passer Hank pour le méchant de l’histoire. Ce n’était pas mon intention. Je savais que si j’avais demandé à Hank de s’impliqué, il l’aurait fait. Mais j’avais demandé l’inverse et Hank n’avait fait que respecter ma décision.

C’était mieux pour tout le monde. Encore aujourd’hui, j’en étais convaincue.

Tobby ne se fit ma jugeant. Il disait que l’important et qu’on ne manque de rien Ian et moi. Je souris.

-On a jamais manqué de rien. Ni d’entourage, ni d’argent. L’argent est loin d’être un problème pour moi et ma famille.

Surtout pour moi. J’étais la plus riche de la famille bien que Victor, depuis qu’il était mariée à Carrie, avait peut-être plus de patrimoine que moi à l’heure d’aujourd’hui. Quant à Ian, il avait son propre argent dont il pourra disposé une fois majeur.

Je n’avais pas caché avoir envie de me caser. Et Tobby fit facilement les liens avec mon invitation à venir ici. Il n’était pas dupe. Et, maintenant que nous étions face à l’évidence, j’avais peur d’essuyer un refus. Je n’avais pas l’ego de Ricci ou Reed pour penser que tout le monde pouvait tomber dans mes bras comme ça. Ce n’était pas le cas.

Je fus soulagé quand Tobby déclara m’apprécier aussi beaucoup voir même plus que ça. Il disait que ce n’était pas son genre de flirter. Je prenais ça comme une acceptation d’aller plus loin… Même si Tobby avait des questions tout à fait légitime vis-à-vis de Ian. Je savais que d’être une mère célibataire ne m’aidait pas forcément à trouver un homme prêt à vouloir partager ma vie.

Je baissai les yeux sur mon verre faisant tourner légèrement le champagne.

-Je n’en ai pas encore parlé à Ian. Je suis certaine que l’idée que quelqu’un vienne s’installer ici ne lui plaira pas.

Je connaissais mon fils. Je savais qu’il était réticent à avoir un beau-père. C’était une question de partage. Mais je le savais suffisamment grand, maintenant, pour comprendre mon point de vue.

-Mais je sais qu’à force de discussion il pourra comprendre que j’aie envie de faire ma vie avec quelqu’un. Je dois aussi arrêter de vivre uniquement pour Ian. Il faut aussi que je pense à moi.

Je relevai le regard sur Tobby. Mon frère m’avait mainte fois dit que je ferais bien de penser à moi. Il dit souvent des conneries mais sur ce point, il avait sans doute raison.

-En ce qui me concerne, je suis certaine. Mais je comprendrais que, pour toi, t’engager avec une femme qui a déjà un enfant adolescent soit quelque chose de compliqué. Le fait est que, de tous les gens que je connais, tu es celui qui me fait le plus rire, qui me donne cette impression de bien-être. C’est même après notre soirée au mariage de Ricci que j’ai eu cette envie de plus en plus présente d’avoir une homme dans ma vie.

En quittant le monde de la boxe, j’avais erré un moment et frayé une partie sombre de moi que je ne pensais pas avoir. Je préférais ne pas parler à Vicky de ma sombre période, je ne saurais même pas me l’expliquer à moi-même et puis, ça n’avait pas duré longtemps, dieu merci, je m’étais remis sur le droit chemin et trouvé une guitare en même temps que ma voie.

- J’essaie…

Je me grattais la nuque après le compliment de Victoria qui m’avait fait du bien. Je ne voulais pas me prétendre excellent musicien, je ne me voyais de toute façon pas mieux qu’un autre. Je jouais de la musique parce que ça me semblait plaire à certaines personnes, en tous les cas, Lele était satisfait. Probablement qu’il l’était parce que ça faisait sonner son compte en banque.

- Toi aussi tu es une merveilleuse chanteuse. J’adore tes chansons, en fais, j’adore surtout ta voix.

Souvent, quand j’écrivais des chansons, je l’imaginais chanter mes mots et ça me faisait sourire mais jamais je n’oserais lui proposer de le faire ! Je n’étais pas du tout à son niveau, elle méritait des chansons écrites par les plus grands parolier, pas par un ancien boxer apprenti cowboy.

Après ça, alors qu’elle parlait de sa vie, de comment elle était passé de relation sans lendemain a une autre, je me montrais un peu curieux en devinant qu’elle n’avait pas eu de relation sérieuse, même avec le père de son fils. Elle ne le nomma pas et je ne posais pas non plus de question là-dessus cependant, je ne pu m’empêcher de pencher que cet homme était un lâche. Si j’avais dû mettre une femme enceinte et qu’elle me l’avait dit, j’aurais tout fait pour prendre mes responsabilités. Je respectais cependant les choix de Victoria après tout, qui étais-je pour la juger et même pour émettre une opinion ? Je n’avais pas d’expérience amoureuse pour pouvoir me permettre quoi que ce soit.

Je n’osais simplement dire que tout ce qui comptait, et c’était vrai, était qu’elle et son fils n’avaient jamais manqués de quoi que ce soit. De ce que je pouvais voir en étant assis dans son somptueux salon, c’était qu’elle n’avait pas eu besoin de se faire entretenir par un homme pour réussir. Puis du peu que je savais de son fils, il ne semblait pas avoir pâti de l’absence d’un père.

Ce qui ensuite me vînt en tête, c’est qu’elle avoua non sans une petite pointe de timidité qu’elle en avait marre de vivre seule et qu’elle avait envie de se caser. Ça fit aller en tous les sens mes pensées dans ma tête. Est-ce qu’elle était entrain de me dire qu’elle avait jeté son dévolu sur moi ? Ça y ressemblait mais je ne voulais pas me faire d’idées précipités. Mais elle disait m’apprécier beaucoup et c’était réciproque, oh que ouais !

Seulement, dans cette équation si simple au premier coup d’œil, il y avait la variable Ian et ça compliquait beaucoup les choses. J’avais bien compris que le fiston n’avait jamais laissé beaucoup de place à sa maman pour qu’elle puisse vivre sa vie sentimentale librement. Le ferait-il maintenant qu’il était plus vieux ? Je lui demandais si elle avait parlé de son désir à son fils et elle répondit par la négative.

- Que… Que quelqu’un vienne s’installer ici ? Que moi je vienne vivre ici ? Moi et Diablo ?

Je voyais déjà le carnage que ferait Diablo de ses beaux coussins en soie !

De la façon dont parlait Victoria, ce n’était pas pour demain la veille, de toute façon ! Elle voulait discuter avec Ian et pas qu’une fois. Plusieurs discussions seraient nécessaires pour lui faire passer la pilule.

- Moi ?

Je la regardais surpris. J’avais été un peu absorbé par mes pensées que je n’avais pas comprit tout de suite qu’elle supposait que moi je ne veuille pas m’engager avec une femme ayant déjà un enfant. En fait, je ne m’étais jamais posé la question mais là, tout de suite, je ne voyais pas en quoi ce serait un problème. C’est chouette, les gamins, surtout de cet âge-là, ils sont autonomes et nous pouvons faire des truc que nous ne ferions pas avec un bébé.

- Non, non ! Moi ça ne me dérange pas, je ne vois pas pourquoi ça serait un soucis. J’ai plutôt peur de m’imposer et que ton fils ne mène la vie dure mais ça, ce n’est pas un soucis hein. Je pourrais l’amener au baseball ou parc d’attraction. Il aime faire du sport ?

Puis je m’arrêtais pour la regarder et, sans réfléchir, je m’avançais vers elle et je l’embrassais.

Je n’avais que des compliments pour les talents en musique de Tobby. Il me les rendit et je souris. Je sentais qu’il était sincère. Pas le genre à faire un compliment juste pour faire un compliment. Du coup, ça illumina mon visage.

-Merci. Je n’ai plus le succès que j’avais avant. Pour une femme ce n’est pas facile de rester au top une fois passer la quarantaine. On est rapidement remplacée par plus jeune quel que soit notre talent.

J’haussai des épaule un peu résigné par cet état de fait.

-C’est comme ça…

De fil en aiguille nous étions revenus à Ian… Plus précisément à son père que je ne nommai pas. Je ne voulais pas mettre Hank dans l’embrassas et j’avais toujours peur que le secret de la paternité de Ian ne finisse dans L.A.People. Il était très difficile de garder un secret à Los Angeles. Beaucoup pense que personne ne le peut… Je ne prétendais pas le pouvoir c’est pour ça que, chaque jour, je me levais en pensant que tout allait finir par se savoir. C’est ainsi. Bien que jusqu’ici, ce secret tenait bon. Comment ? Simple. Il n’y avait que moi et Hank qui le savions…

Du moins, si Hank ne l’avait dit à personne d’autres. Ce que j’en doutais. Je me disais qu’il l’avait certainement dit à sa femme.

Et à qui d’autre ? Je n’en savais rien. Des gens qui savent, visiblement, garder leur langue.

De là, j’avais avoué en avoir marre de vivre seule. Je ne vivais pas vraiment seule mais je ressentais de plus en plus le besoin de vivre avec un autre adulte. Quelqu’un avec qui je pourrais partager des choses. Sans compter que Ian ne vivra pas éternellement ici. Et Tobby compris bien vite que c’est sur lui que j’avais jeté mon dévolu.

Bien entendu, il avait des questions. Et je répondis que je comptais parler à Ian… Lui expliquer les choses. Je savais qu’à force de discussion, il comprendrait.

Dans mon discours, j’avais parlé de s’installer chez moi. J’avais l’impression de choquer Tobby avec mes propositions. Il devait penser que j’allais trop vite et j’en étais un peu gênée. Mais maintenant que je m’étais tant avancée, ça serait bête de reculer.

-Oui. Toi et Diablo. Il y a bien assez de place ici pour vous deux, tu ne penses pas ?

Que Tobby ait un chien ne me freinait pas du tout. Diablo sera une bonne compagnie, j’en suis sûre.

Mais c’était mes envies. Je ne savais pas quels seraient celles de Tobby. Si ça tombe, il ne voyait pas les choses ainsi. Il me voyait peut-être comme une amie ou quelque chose de ce genre. Il ne voulait peut-être pas s’engager avec une femme qui a déjà un enfant. Tout ça, je pourrais le comprendre. Je savais dans quoi je m’engageait quand j’ai décidé de garder mon enfant une fois tombée enceinte.

Je devais assumer ça. Et si je devais rester célibataire toute ma vie à cause de ça, ainsi soit-il. Jamais je ne regrettais d’avoir mis au monde Ian. Jamais.

Mais je crois que mon cœur se mit totalement à fondre quand Tobby disait que le fait que j’ai un enfant ne le dérangeait pas. Il avait plutôt peur que ça soit Ian qui lui mène la vie dure. Je n’allais pas lui mentir et lui dire que ça ne sera pas le cas. Je savais que ça allait être le cas. Mais ce qui me fit le plus fondre, c’était que Tobby prévoyait déjà des activités avec Ian. Ça me prouvait que, en plus de ne pas être déranger par mon fils, il comptait aussi noué un lien avec lui.

Que demander de plus ?

Et je n’eus le temps de répondre à sa question qu’il s’avança pour m’embrasser. Je fermai les yeux répondant à son baiser et l’intensifiant. Je sentais mon cœur battre plus vite dans ma poitrine. Je mis ma main sur sa joue jusqu’à-ce qu’on brise le baiser. J’esquissai un sourire les yeux brillant.

-Je…

Ne savais pas quoi dire. J’étais heureuse ici avec lui. Je laissai un temps de silence à lui sourire… Oh mon Dieu, je devais certainement avoir un sourire très bête. Ensuite, je me lançai :

-Je ne peux pas te promettre que ça sera tous les jours facile avec Ian. Il va te tester. Peut-être même te détester au début mais… J’espère que tu pourras le voir comme je le vois et lui te voir que je te vois. Et… Toutes les activités que tu veux faire avec lui. Tu veux t’impliquer… Comment je pourrais résister à ça ?

Mon cœur battait toujours très vite.

-Ian ne fait pas de sport mais… Personne ne lui a jamais proposé non plus. Alors… Qui sait ?

Je rigolai ensuite un peu.

-Par contre il adore le parc d’attraction et les jeux d’arcade. Et le cinéma aussi, bien sûr, ainsi que la musique. C’est un artiste, Ian… Comme tous les Hunter.

Je rigolai alors à ma propre phrase. Presque tout les Hunter, du moins.

Je caressai doucement la joue de Tobby.

Pour moi, le talent de Victoria était indiscutable. Elle était l’une des plus grandes chanteuses et sa voix, brodée d’or était absolument magnifique. Son visage sembla s’illuminer avec mon compliment malgré qu’elle atténuait mes paroles en disant qu’elle n’avais plus autant de succès, que passé la quarantaine, il devenait plus difficile pour une femme de conserver sa place.

- C’est comme ça aussi dans le monde de la boxe. Passé la trentaine, nous sommes des ancêtres. Tout est... c’est quoi le mot effetserre ? Non… Ça ne veut rien dire ça… Eff… Effé… Éphémère !

J’avais voulu l’impressionner en utilisant un beau grand mot mais je m’étais fait prendre à mon propre jeu en ne sachant pas le prononcer correctement jusqu’à ce qu’il m’apparaisse en tête, comme une quasi-illumination. Elle n’allait pas croire que j’écrivais moi-même mes chansons avec un vocabulaire aussi maigre !

Puis, notre discussion alla là où je ne l’aurais jamais cru. Victoria me proposait de venir m’installer chez elle, avec Diablo car elle m’aimait bien et qu’elle avait envie de se caser définitivement. Je l’aimais beaucoup moi aussi, assez pour avoir envie de faire d’elle ma petite-amie, ma fiancée puis ma femme mais je ne pensais pas que les choses iraient si vite entre nous quoi qu’elle devait quand même en parler avec son fils avant. Il ne fallait pas brûler d’étapes, du moins, pas toutes les brûler.

- Ouais, vaut mieux que ce soit moi et Diablo qui venons vivre ici parce qu’à quatre dans mon deux pièces et demi, on aurait vite fait le tour !

Je rigolais, un peu niais avant de me gratter la nuque.

- Il y a suffisamment d’espace, c’est certain. Mais Est-ce que ça ne ferait pas de moi quelqu’un qui profite de la situation ?

Parce que ce n’était pas le cas !

Moi j’étais prêt à franchir ce cap avec elle, aussitôt qu’elle m’en donnerait le feu vert. Évidement, je craignais un peu que son fils ne voit pas ma venue d’un bon œil mais ce n’était pas assez pour me faire reculer. Je me disais qu’avec le temps, il apprécierait ma présence assez pour faire des trucs avec moi. Aller à la pêche ou se lancer la balle. Il y avait le parc d’attraction ou bien des randonnées de vélo, je voyais déjà pleins d’activités à faire ensemble, moi qui vivais seul avec mon Diablo, ça ferait changement !

Puis, dans un élan de spontanéité, j’embrassais Victoria comme pour sceller la naissance de notre histoire. C’était aussi un engagement envers elle, pour lui faire comprendre que je n’avais pas peur de m’engager avec une mère et son fils et que je prenais sa demande très au sérieux. Le baiser se rompit et je regardais les étoiles dans les yeux de la femme que j’aimais.

- Je suis patient, tu sais ! J’ai l’habitude qu’on me chari alors, ça ne me fait pas peur que Ian puisse me tester.

Nous prendrions tout cela un jour à la fois mais pour l’instant, Vicky devait encore lui parler, c’était la première étape officielle. Elle caressa ma joue et je fis de même avec la sienne.

- Je ne pensais pas régler de grandes questions comme celle-là, ce soir !

Je soufflais un bon coup, c’étaient peut-être les bulles mais j’avais chaud.  J’embrassais encore Victoria puis, quand je baiser se brisa, je rigolais un peu avant de lui demander :

- Bon alors, est-ce que tu me fais visiter mon nouveau chez moi ?

Tobby déclara que, dans la boxe, c’était exactement pareil que les femmes dans le show-biz. Eux aussi, passé 30 ans, ils étaient qualifiés de « vieux ». Il tenta alors de qualifié les choses d’un mot mais se trompa ce qui me fit un peu sourire.

-Ephémère. C’est le bon mot.

Je trouvais Tobby tellement mignon quand il faisait se genre de chose. Sans doute parce qu’il transpirait la modestie et que, dans mon entourage, ce n’était pas tellement la modestie qui étouffait les gens.

C’est là que je m’étais lancé de, de fils en aiguilles, Tobby s’était rendu compte que je lui proposais de venir s’installer ici-même avec son chien, Diablo. Peut-être que j’allais un peu vite… Je n’en savais rien. Mais j’avais la quarantaine désormais alors c’est sans doute ça qui me faisait me presser un peu. Et je fus ravie de voir que Tobby était près à passer le pas. Je rigolai quand il affirma qu’il valait mieux s’installer tous ici que dans son petit appartement.

-En effet, c’est mieux ici.

Il avait, toutefois, peur qu’on pense qu’il profitait de la situation. Je pouvais comprendre ses craintes. Je réfléchis quelques instants avant d’hausser des épaules.

-On ne peut pas contrôler ce que les autres pensent. Moi, je sais que tu ne le fais pas par profit. Je sais que tu n’es pas comme ça. C’est tout ce qui compte.

Je pensais à ma famille Qu’allait-il penser ? Mes parents seront certainement ravis que je me case avec un artiste. Je sais qu’ils apprécient le talent de Tobby. Ils ne sont pas contraire. Mon frère, lui, n’allait sans doute pas le rater. Je savais qu’il allait grandement juger Tobby. Mais nous feront avec…

Restait Ian.

Je devais encore lui parler de tout ça. Si l’avis de Victor n’était pas tellement important, Ian, c’était tout autre chose. Il allait devoir s’habituer à cette nouvelle. Je savais que ça allait prendre du temps avant qu’il n’accepte Tobby mais j’avais très bon espoir. Ian, au fond, était un garçon très gentil.

Et apprendre que Tobby comptait tenir bon et même partager des activités avec Ian ne pouvait que me donner confiance au fait que tout pourrait fonctionner. Surtout qu’il conclut cette annonce par un baiser.

Je l’avais prolongé jusqu’à-ce qu’il se rompt. Je souriais comme une adolescente qui vivait son premier amour. Je réussis à retrouver mes mots pour tout de même dire à Tobby qu’il faudra s’accrocher. Mais il se disait patient et qu’il avait l’habitude d’être charrié. Je souris, rassurée.

-Dans tous les cas, je t’aiderais… Et il finira par s’habituer.

J’en étais persuadée.

Je caressai sa joue me perdant dans son regard alors qu’il caressa la mienne à son tour. Je frissonnai avant de rigoler quand il déclara qu’il ne s’attendait pas à régler de si grande question ce soir.

-Désolé pour ça.

Et il m’embrassa encore. Je souris contre ses lèvres avant de me perdre complètement dans se baiser. Il se brisa à nouveau et Tobby rigola avant de me proposer de lui faire visiter. J’esquissai un petit sourire.

-Avec plaisir.

Je me levai prenant sa main pour lui faire le grande tour. J’étais sur mon petit nuage. Pour vu que ça dure.