Je me sentais comme acculée au pied du mur. Ward avait une fois de plus trouvé comment m’écraser avec des mots qui pouvaient sembler être pleins de bonne volonté mais c’était tout le contraire. Mon futur ex-mari ne voulait pas vraiment s’enquérir de son rôle de père auprès de notre fille ! Ce qu’il voulait était de garder une forme d’emprise sur moi pour me manipuler et pouvoir mieux me faire du mal. Il savait que, quand il aurait Heaven avec lui, je serais complètement vulnérable.

Avec Sigurd, nous avions réfléchis, du moins nous avions essayé de trouver des solutions qui pouvaient convenir à ma situation. Il n’y en avait pas beaucoup et celles que nous avions étaient soient trop extrême, comme de fuir à l’autre bout du monde et de passer le reste de ma vie en fugitive pour cacher ma fille, ou alors elles nous coûteraient de l’argent que nous n’avions pas.

Je devais alors marcher sur mon orgueil et ma fierté et aller demander de l’aide, là où je pensais pouvoir en trouver.

Le couple Moriarty n’avait plus signifié avoir besoin de mes services, ils devaient avoir leur raison et je ne pouvais pas leur en vouloir. Savoir que j’étais mariée à Ward Fleming avait sans aucun doute refroidi Sonne et Axel Moriarty. Avoir été dans leur situation, je n’aurais probablement pas été capable de faire la part des choses en sachant que je confiais à la femme d’un criminel, ce que j’avais de plus précieux au monde.

Je connaissais encore l’horaire du couple et je savais que le mardi, Monsieur partait plus tard que Madame. J’avais donc profité de cette case horaire pour venir sonner à la porte de la villa nouvellement reconstruite du couple. J’avais une meilleure relation avec Axel qu’avec Sonne bien que je l’appréciais elle aussi. Cependant, je la sentais plus hautaine, plus à fond dans son rôle de petite bourgeoise ou plutôt de femme qui aimerait être considérée comme une parfaite petite bourgeoise mais qui ne pouvais que frôler ce statut en étant la secrétaire de Daniele Ricci. Avec Axel, le dialogue était plus facile et je sentais que j’aurais plus de chance d’obtenir ce que je voulais que si j’affrontais le couple.

Je sonnais et c’est Axel lui-même qui vînt me répondre. D’un côté, je fus soulagée. Ça voulait dire que je n’avais pas été remplacée ou en tous les cas, que leur nouvelle baby-sitter n’en faisait pas autant que j’en faisais pour eux. Je tenais la maison à bout de bras, je ne me défilais pour aucune tâche et la maison était impeccable et les enfants tout autant et en pleine forme, quand je m’occupais d’eux… de la famille Moriarty.

- Bonjour, Monsieur. Je suis navrée, je me présente sans avoir prévenue mais j’ai besoin de vous parler et…

Je baissais les yeux parce que la honte prenait un peu le dessus. Je me sentais comme une quêteuse ce que je ne voulais pas être mais que Ward me forçait d’être.

- J’ai besoin d’aide et vous êtes pour moi l’un des seuls en qui je peux avoir totalement confiance. Est-ce que je peux entrer ?

J’espérais qu’il accepte de me faire entrer et qu’il écoute ma requête et la considère. J’étais consciente que j’allais lui en demander beaucoup mais j’étais prête à tout lui rembourser, de n’importe quel façon, de n’importe quel moyen. Sonne et Axel Moriarty m’avaient donné une immense chance il y avait de cela plus d’un an et pour cela, je leur étais reconnaissante et immensément redevable. Avec ma demande d’aujourd’hui, ça allait écrouler ma dette morale mais je n’avais plus d’autre choix.

Le monde de la musique avait tremblé quand Peyton « Lola » Davis Stone était décédée en donnant naissance à ses enfants. La nouvelle datait de quelques semaines mais ce n’est que hier qu’on a appris que Stone allait pouvoir enterré sa femme étant donné que les parents de la diva avait perdu leur première bataille dans une longue guerre judiciaire.

Est-ce que j’avais été touché par la mort de Peyton ? C’était une stars et je ne le connaissais pas personnellement. Elle était décrite comme insupportable et je n’ai jamais été spécialement fan de sa musique. Mais nul doute qu’il y avait un tas d’argent à se faire pour Guitar&Pen sur ce sujet. Malheureusement, les journalistes n’étaient pas invité à l’enterrement. Pire, si les fans y étaient conviés, nous étions persona non grata. Je réfléchissais déjà à une façon de pouvoir approcher sans me faire repérer bien que la tâche, j’en étais sûr, ne sera pas aisée.

En dehors de ça, je n’avais pas pu ne pas faire attention au procès de Ward Fleming… Le fils de Thomas Fleming que je savais, au fond, responsable de l’incendie de ma villa. Ward était, aussi, le mari de Sky qui avait longtemps été babysitter de nos enfants, à moi et à Sonne. Sky m’avait certifié que son mari n’était pas comme son père mais fort était de constater que, vu le procès, elle avait retourné sa veste. Je savais que les femmes victimes de violence pouvait agir de la sorte. Mais, pas de chance pour elle, le procès avait tourné en la faveur de Ward.

Quant à Thomas Fleming, il ne m’avait plus ennuyé depuis que je lui avais envoyé Vanya ce qui, je devais l’avouer, me soulageait.

Je m’occupais des enfants se matin. La nouvelle babysitter des enfants devait arriver un peu avant que je ne parte. Elle n’était, malheureusement, pas aussi doué que Sky… Il n’y avait qu’elle qui avait un bon feeling avec James… Mais on avait dû cesser de prendre les services de Sky justement à cause de son mari et de son beau-père.

J’étais installé dans le fauteuil. Alan jouait aux petites voitures, les deux filles aux poupées et James errait dans le salon. Plus il grandissait plus, physiquement, il ressemblait à mon ignoble cousin… Lui aussi était libre mais si Jerry The Kid voulait absolument se le coltiner, qu’il se le coltine.

On sonna alors à la porte. Je crus d’abord que c’était la babysitter qui arrivait plus tôt mais je fus surpris de constater que c’était Sky.

-Bonjour, Sky.

Elle disait s’excuser de ne pas avoir prévenu avec de venir. Moi, je me demandais surtout pourquoi elle venait.

-Ce n’est rien… Je faisais rien de spécial…

Hormis jeter un œil aux enfants qui jouaient…

Elle disait avoir besoin d’aide. Elle disait que j’étais le seul en qui elle pouvait avoir confiance. Ça m’étonnait… Je ne savais pas que Sky n’avait à ce point personne dans son entourage.

J’étais curieux. Très curieux.

-Oui, bien sûr. Entre.

Je l’emmenait au salon et la fit s’installer dans la fauteuil. Alan leva la tête et lança un très clair :

-Bonjour, Sky !

Avec un sourire. Alan parlait très bien pour son âge. Nul doute qu’il suivra ma trace.

Les deux filles firent des « coucou » avec leur main. Quant à James, il sortit de son errance pour aller directement vers Sky et tendre ses bras pour qu’elle le prenne. C’était vraiment étrange… James ne réagissait comme ça qu’avec elle. Il savait parler mais parlait très peu.

-D’abord, sache que je suis navré pour le procès. J’ai lu ça dans la presse…

J’étais, bien entendu, du côté de mon ex-babysitter pour le coup.

-Tu disais avoir besoin d’aide ? En quoi puis-je t’être utile ?

Axel Moriarty était présent à la maison comme je l’avais anticipé et je fus aussi soulagée de constater que les horaires de Madame n’avaient pas changés. Elle était toujours très tôt partie pour le bureau et revenait toujours très tard. Moi, la simple idée de partager la garde de ma fille avec son père me rendait malade et dépressive ! Je ne comprenais pas comment faisait Sonne Moriarty pour se couper autant de ses enfants et sembler s’en porter à merveille !

Monsieur ne sembla pas plus surpris que ça de me voir. Il faut dire que lui tout comme sa femme ne laissaient pas facilement transparaitre leurs émotions. Il était toujours difficile de savoir à quoi ils pouvaient penser, s’ils appréciaient le travail accomplis, ce genre de choses.

Je ne lui cachais pas avoir besoin de lui parler en prenant soin de mentionner qu’il était l’un des seuls en qui j’avais confiance. Ça avait dû assez bien piquer sa curiosité car il me fit entrer et me conduisit au salon. Dans la pièce, je vis les enfants installés entrain de s’amuser et j’eu un pincement au cœur.

- Oh ! Ils ont tous déjà bien grandit ! Bonjour ! Coucou Alan !

Je portais ma main à ma bouche pour camoufler l’émotions de les revoir. Ne pas avoir su me retenir, j’aurais été les enlacer et les cajoler. Ils me manquaient, surtout James avec qui j’avais une belle connexion. J’inspirais profondément pour m’aider à me contenir et je pris place sagement sur le divan, là où Monsieur s’était lui même installer, prêt à m’écouter.

Axel m’avoua être désolé de l’issu du procès et je baissais la tête. Il l’avait lu dans la presse, comme bien des gens et il devait être lui aussi choqué de la décision de la prétendue justice. Elle n’existait pas, la justice, j’en avais bien eu la preuve !  Ou alors elle ne fonctionnait que pour favoriser ceux qui ne le méritait pas !

- Bien… C’est un peu à cause du procès que je suis ici.

Je relevais la tête et regardais vers les enfants. Ils étaient si beaux, si adorables ! En tant que père, il allait certainement comprendre le sens de ma démarche. J’avais bon espoir qu’il accepte de m’aider. S’il ne le faisait pas, Sigurd irait vider son compte de banque et s’endetterait pour me sortir de cette impasse. Je ne voulais pas ça ! Mon petit ami ne devait pas payer pour mon ex-mari !

- Ward ayant été blanchi de toute accusation, il me réclame aujourd’hui la garde partagé de notre fille. Monsieur, je ne peux pas ! Je ne serai jamais tranquille en sachant Heaven avec son père. Il me faut un avocat, un excellent avocat qui pourra éviter que Ward puisse avoir accès à sa fille ou alors, de façon très réduite mais…

Et c’est là que je devais crever l’abcès. Rien ne servait que je tourne inutilement longtemps autour du pot.

- Ce genre d’avocat coûte très cher et je n’en ai pas les moyens… Je suis venue avec l’espoir que vous puissiez m’aider à me payer le meilleur avocat possible. Oh ! Euh… Je vous rembourserai jusqu’au dernier cenne ! Avec les intérêts que vous voudrez aussi ! Je suis si désolée de venir vous importuner avec mes histoires mais je ne sais plus du tout vers qui me tourner.

J’avais fait entrer Sky dans le salon où se trouvaient les enfants. Alan était enthousiaste à la venue de son ancienne babysitter. Elle salua les enfants non sans, je l’avais entendu dans sa voix, une pointe d’émotion. Je me doutais qu’ils lui manquait. Mais si on avait décidé de ne plus faire appel à elle, c’était par sécurité.

Elle disait avoir besoin de mon aide et je semblais être sa seule source de confiance alors je l’avais fait s’installer dans le fauteuil. Après tout, j’étais curieux.

-Oui, ils ont bien grandi. On doit souvent racheter de nouveaux vêtements. Surtout pour les plus petits.

Ce qui était une sacré dépense mais on ne manquait absolument pas d’argent alors ça allait. J’avais peu de scrupule pour pas mal de gens mais, pour mes enfants, c’était différent. Je voulais qu’ils soient heureux et deviennent des gens bien éduqué. Alan prenait se chemin là ce qui n’était pas gagné étant donné qu’il avait les gênes de Fetch. Mais, pour moi, la façon dont on est élevé fait tout. Je l’espérais… Pour James, surtout…

Une fois qu’on fut assis, je déclarai être désolé pour comment le procès de Ward Fleming, son ex-mari, avait tourné. Sky ne portait plus son alliance alors il était clair, désormais, qu’elle n’avait plus de connexion avec un homme qu’elle avait, auparavant, défendu.

Je la questionnai, ensuite, sur les raisons de sa visite. Elle avoua être ici à cause du procès. Je la fixai.

-Je vois…

J’étais prêt à l’écouter et à essayer de comprendre pourquoi c’était vers moi qu’elle se tournait. Elle ne tarda pas à se lancer en parlant de sa fille, Heaven, dont Ward souhaitait la garde partagée. Mes lèvres se pincèrent. Il en avait le droit. Il était blanchi. Et je doutais que, sans bon avocat, Sky puisse y faire quoi que ce soit.

Sauf qu’elle ne pouvait pas se résoudre à ça. Elle voulait un avocat. Un bon avocat. Comme quoi, son cheminement d’idée avait été le même que le mien à ce instant.

-Je comprends… Il est très difficile pour une mère de se résoudre à partager sa fille avec un homme qui lui a fait du mal.

Un psychopathe. C’était ça qui avait filtré dans la pièce du rapport psychologique de Ward Fleming. Mais, apparemment, ça n’a pas convaincu les jurés… Vous devriez voir Thomas Fleming… Ce n’était pas étonnant que son gamin ait suivi le même chemin. Jimmy Reed avait été du même avis quand il m’avait brièvement parlé de Ward au tournoi de boxe il y a quelques temps.

Sky n’avait pas les moyens pour un avocat… et je commençais à voir où elle voulait en venir. Elle n’avait pas les moyens, mais je les avais. Elle disait vouloir me rembourser. Je la fixai… J’avais toujours bien aimé Sky. Pourtant Dieu sait que gagner mon affection n’est pas facile. Je méprisais pas mal de gens pour diverses raisons.

Mais pas elle… Etonnant vu sa classe sociale. Mais elle avait toujours été bienveillante envers mes enfants.

-Ça me ferait mal de savoir ta fille entre de mauvaises mains. Tu as toujours été une babysitter exemplaire envers nos enfants. Sonne et moi n’avons jamais trouvé mieux. La moindre des choses est de t’aider…

Sonne n’était pas là pour donner son avis mais je pouvais prendre des décisions sans elle. Je lui en parlerais ce soir quand on sera tous les deux à la maison.

Je réfléchis quelques instants… Je connaissais quelques bons avocats à Los Angeles… Mais il me fallait le meilleur rapport qualité-prix. J’avais de l’argent, certes, mais je n’étais pas non plus multimillionnaire !

-Le meilleur avocat est Maitre Louis… De réputation, en tout cas. Mais il est bien trop cher, même pour moi…

Je fis la moue… J’avais lu que l’avocat de Fleming était Maitre Anderson que je ne connaissais pas. Mais il l’avait sorti de cette merde, alors, c’est qu’il était bon.

Puis, j’eus une illumination ! Mon visage s’illumina.

-Victor Hunter. C’est l’avocat de Jimmy Reed. Si Jimmy Reed l’a engagé c’est qu’il est aussi bon qu’il prétend l’être. L’avantage, c’est qu’il me doit un faveur. Si tu l’engage, je pourrais t’avoir un rabais assez important sur ses honoraires. Voir même te l’avoir en pro bono. Il fera le poids contre Anderson.

Je souris à Sky.

-S’il demande de l’argent, je t’en prêterais… Je parlerais à Sonne mais je suis certaine qu’elle sera d’accord.

Et Sky m’en devra, ainsi, une… Pourquoi ne pas la faire revenir comme babysitter ? Comme je l’aidais, j’étais sûr qu’elle ne sera pas contre faire des heures parfois imprévue… C’était à réfléchir avec Sonne.

La première chose qui me frappa au visage en entrant dans le salon des Moriarty fut combien les enfants avaient grandis ! Les enfants nous faisaient tous ce genre de sale coup vicieux ! Suffisait de détourner le regard quelques seconds pour se rendre compte qu’ils venaient de prendre deux têtes de haut ! Heaven me faisait ça et comme le disait Monsieur, c’était encore plus flagrant avec les vêtements que je devais sans cesse renouveler. Elle grandissait trop vite et c’était d’autant plus difficile de l’accepter quand je repensais que jamais plus je ne pourrais avoir d’autres enfants. C’était un deuil que je ne parvenais pas à accepter totalement.

- James peut reprendre les vêtements d’Alan, je suppose mais pour les filles, c’est plus difficile. Je vis la même chose avec Heaven.

Maintenant que nous étions installés au salon et que Monsieur était tout disposer à m’écouter, je devais être courageuse et aller au bout de mes intentions. Le pire qui pouvait se produire soit qu’il me dise non et que je doive me résoudre à accepter que Sigurd dilapides ses économies.

Avant que je ne puisse formuler mon importante demande, Monsieur confia être désolé de l’issu du procès. Ce n’était pas étonnant qu’il soit au courant, tout le processus avait été ultra médiatisé. Il arrivait qu’on me demande parfois si j’étais Sky, la femme de Ward Fleming. Heureusement quand même que ça ne se produisait pas souvent et que les gens oublieraient très vite, dès le prochain scandale serait publier. Déjà, avec la mort de la Diva Lola,  on commençait à m’oublier et c’était très bien ainsi. Enfin, pas pour la mort de la chanteuse mais pour moi qui se faisait oublier.

Je commençais mon explication en parlant d’Heaven et de Ward qui voulait que nous partagions la garde, ce que moi, je refusais. Ceci dit, je ne pouvais pas simplement lui dire ‘’Non, fait toi une nouvelle famille avec ta pute de Riley si tu veux jouer au père et laisse Heaven tranquille !’’. Ça aurait été parfait si les choses seraient si simples ! Je devais donc me trouver un bon avocat, un très, très bon avocat qui n’aura pas peur de se mettre les mains dans la merde pour, au mieux obtenir tout droit de parentalité de Ward sur Heaven, au pire, le minimum prescrit par la loi soit un week-end sur deux.

- Quand j’étais dans le coma, Ward à demandé a une amie de venir s’occuper de notre fille et ensuite, ce fut toujours moi qui m’en occupait. Il m’aidait rarement et râlait chaque fois qu’elle pleurait. Je ne peux imaginer qu’il puisse l’avoir avec lui toute une semaine !

Ce serait chaque fois la pire semaine de ma vie !

Puis ce fut là que je fis la demande qui me brulait la gorge. Ce n’était pas facile de quêter mais je n’avais pas beaucoup d’autres options. Je promis au passage de tout rembourser, absolument tout, jusqu’au moindre sous et même avec les intérêts qu’il voudrait. La honte fit place à la gratitude et j’eu les yeux peins de larmes quand Monsieur déclara que j’avais toujours été exemplaire avec leurs enfants et que la moindre des choses était de m’aider. Je craignais qu’il y ait un ’’mais’’ qui subvienne, il y en avait toujours un.

Axel parla de Maitre Louis et je secouais la tête de gauche a à droite.

- Il a représenté Ward bénévolement dans son affaire contre Jordan Keller pour obtenir la garde de Grant. Je n’ai pas confiance en Maitre Louis justement parce que j’ai peur que Ward parvienne à l’amadouer.

Il avait mit dans sa poche un juge et tout un panel de jurés ! Il pouvait très bien faire la même chose avec Maitre Louis. C’était trop risqué !

Je retenue mon souffle quand Monsieur eu une moue expressive que je ne lui connaissais pas. Il semblait avoir eu une illumination soudaine, l’idée du siècle. J’étais prête à tout entendre. Axel soumit le nom de Victor Hunter, l’avocat de Jimmy Reed que je pourrais fort possiblement avoir gratuitement mais, le cas contraire, Monsieur se disait prêt à me prêter de l’argent.

Cette fois, je ne pus contenir mes larmes et je cachais mon visage entre mes mains, le temps de reprendre mon souffle et d’essuyer mes larmes. Je ne voulais pas que les enfants, installés à jouer tout près de nous me voient en cet état. Ce fut le visage toujours cachés entre mes mains que je soufflais entre deux sanglots :

- Merci… Merci… Merci… Je n’ai pas d’autres mots !

Je pris quelques secondes pour me remettre puis je relevais la tête pour regarder Monsieur avec toute ma gratitude dans les yeux.

- Je vous serai redevable, éternellement !

J’hochai de la tête quand Sky déclara que James pourrait reprendre les vêtements d’Alan. C’est ce que nous faisions mais j’aimais aussi que les enfants aient des vêtements neufs. Après tout, Sonne et moi n’étions pas sans sous.

Mais Sky n’était pas ici pour simplement dire « bonjour », elle m’avait dit d’entrée de jeu qu’elle avait besoin de moi. Elle expliqua assez rapidement que ça concernait, justement, l’issue du procès contre son ex-mari. En effet, Ward Fleming cherche désormais à avoir la garde partagée de la jeune Heaven. Chose à laquelle Sky ne pouvait se résoudre. Je savais que Sky prenait soin des enfants des autres alors je n’osais pas imaginé à quel point elle pouvait être protective envers sa fille. Elle l’emmenait sur son lieu de travail quand elle travaillait pour nous.

J’avais fait preuve de compassion et Sky avait avancé que lorsqu’elle était dans le coma, Ward avait fait appel à quelqu’un pour s’occuper d’Heaven et qu’une fois que Sky était à la maison, il ne s’occupait que très rarement de sa fille. Mes lèvres se pincèrent.

-Je vois… Je comprends que ça n’aide pas du tout à laisser Heaven une semaine complète chez lui. Surtout après tout ce qu’il s’est passé.

Je parlais des accusations de Sky, des mois de prison de Ward et de l’issue du procès.

Ce que Sky voulait c’était un bon avocat pour tenter d’éviter qu’Heaven retourne chez son père mais, pour avoir un bon avocat, il fallait de l’argent. L’argent manquait à Sky et c’est, du coup, vers moi qu’elle se tournait pour ça. Elle semblait vouloir que je lui en prête… Il s’agissait, donc, bien d’un prêt à pas d’un don. J’étais prêt à l’aider, bien sûr, sachant très bien que je pourrais, ainsi, remercier Sky pour ses services mais, aussi, pour tenter, aussi, de pouvoir, qui sait, lui faire faire quelques gardes des enfants, ici, quand on pourrait en avoir besoin.

Mais avant toute chose, il fallait trouver le bon avocat. Je trouvais Maitre Louis, qui était le plus réputé du coin, beaucoup trop cher. Mais, de toute façon, Sky ne le voulait pas étant donné que Maitre Louis avait déjà défendu Ward. Je fis la moue.

-Je vois… Ward a eut de la chance sur ce coup-là.

Je ne savais pas que Maitre Louis faisait dans le bénévolat. Il n’était pas réputé pour ça… Entre cette information et le fait que Ward ait gagné aussi facilement un procès de grande envergure me faisait presque pensé qu’il avait des amis haut placés.

Mais je ne dis rien à Sky. Elle était déjà assez angoissé pour ça… Je préférais, donc, lui proposer un avocat que je savais bon, vu qu’il était l’avocat de Jimmy Reed, et qui m’en devait une. Je comptais prêter l’argent à Sky si Hunter décidait de quand même s’octroyer des honoraires malgré mes moyens de pression.

Sky se mit alors à pleurer. C’était l’émotion. Elle me remercia. Je frottai légèrement son dos.

-Comme je dis, tu as été exemplaire avec les enfants, alors, c’est un juste retour des choses.

Elle releva la tête et disait qu’elle me serra éternellement redevable. C’est une phrase que je ne devais pas oublier pour l’avenir. Je souris.

-Prends le temps de te remettre de tes émotions. Tu peux rester un peu avec les enfants le temps que la babysitter arrive. Après tout, tu leur a manqué à eux aussi. Je vais téléphoner à Victor.

Je me levai pour la laisser se remettre de ses émotions et de profiter un peu des enfants. Moi, j’avais un coup de fil à passer.