-Oh allez Carlos, s’te plait…

Carlos était assis à un table au Dizzy… Il était là attablé avec un autre Los Diablos dont j’savais pas le nom. J’m’étais rendu au Dizzy, ce soir, prétendant à Peyton que j’allais voir une course de voiture avec Sonny. En réalité, j’étais allé dans l’Eastside afin d’aller ouvrir grand mes oreilles et faire la conversation avec un p’tit peu tout le monde dont, principalement, des Los Diablos dans l’but de récolter un maximum d’infos sur les déplacement et frasques de Fleming.

Et quoi d’mieux pour ça que de faire mine d’avoir besoin de came et de causer au Los Diablos le plus bavard du monde : Carlos Martinez.

Parait que j’suis stupide. La plupart des gens le dise. Mais à côté de Carlos, j’suis un putain de génie. Lui, il est stupide. Mais il est loyal et il suit les règles si bien qu’à ma énième demande pour de la drogue, il rétorqua encore une fois :

-Non, Stone, on peut plus rien te vendre. T’es classé dans les mauvais payeurs. Si je fais ça Alonso va me taper sur les doigts et j’en ai pas envie alors, maintenant, dégage de ma vue.

J’dis la moue…

-J’devrais p’t-être demander à Ward Fleming alors. Lui, voudra p’t-être me vendre.

Carlos leva un sourcil.

-T’as bu ou quoi ? C’est même plus un Los Diablos, Ward.

Ça, j’le savais… J’savais qu’il avait fait partie de la Casa Nuova aussi… J’le savais parce que j’fréquentais souvent la salle de sport pour parier.

-J’ai bu que de la vodka. Pas de quoi en faire un drame. Et, justement, ouais, c’est plus un Los Diablos, alors il voudra p’t-être bien me vendre lui. Ou j’devrais demander à ce nouveau gang-là… Les New Soldados. Eux ils savent pas que j’paye mal. Tu sais où j’peux les trouver ?

Carlos fit la moue. L’était contrarié, ça se voyait.

-Je vais pas te dire où vend la concurrence. Dégage, Stone ou je te pète la gueule…

Han… L’est pas cool le Carlos. J’soupirai avant de suivre son regard. C’était pas la première fois qui regardait une fille qui était seule au bar. Une jolie blonde.

-T’as une touche ou quoi que tu la regardes tout le temps, celle-là ?

Il haussa des épaules.

-Non. Elle fait partie du gang. Je la protège.

Elle faisait partie du gang mais elle voulait visiblement passer la soirée seule plutôt que mal accompagné. J’eus un p’tit sourire en coin.

-J’savais pas que vous engagiez des non-latino, moi… L’est jolie… J’vais lui parler !

Carlos roula des yeux mais m’empêcha pas d’y aller. Il savait que j’étais pas un danger et l’en avait marre de moi parce que j’le faisais chier, alors…

J’pris place à côté de la fille.

-Salut ! Comment tu vas ? Parait que Carlos te protège… C’est vrai ça ? T’as l’air plus forte que lui pourtant. Tu t’appelles comment ?

Le savoir c’est l’pouvoir, il parait.

@ Billy Lighter

Plus rien n’allait dans ma tête quoiqu’à bien y penser, ça avait toujours été le bordel là-dedans. C’était pire que pire, dirons-nous. Entre Ward et Keenan, mon cœur balançait, ma loyauté foutait tranquillement mais sûrement le camp et ma vie devenait tellement monotone que ça en devenait pathétique.

Ce soir, Keenan était en vadrouille en solo. Des trucs à faire qu’il avait dit et il n’avait pas voulu que je l’accompagne. M’étais d’avis qu’il commençait à travail son ascension dans le gang et qu’il ne voulait pas m’impliquer là-dedans. C’était sage, si c’était réellement le cas puisque j’étais protégée par Finan, il ne fallait pas que les autres pensent que Keenan m’avait utilisé pour progresser.

De son côté, Ward ne m’avait pas donné signe de vie et j’étais bien décidé à ne pas le faire puisqu’il m’avait reproché mes méthodes. Je n’avais fait que suivre ses putains d’ordres mais de toute évidence, tout n’était que prétexte pour me tomber un peu plus sur la tête. Je n’étais même pas certaine qu’il appréciait vraiment quand on baisait ensemble et qu’il ne faisait comme une corvée à se débarrasser au plus vite plutôt que d’un véritable désir à assouvir.

- Ma vie est pathétique !

C’est ce que je me répétais tout en buvant mon verre de bière, seule au bar alors que Carlos et les autres étaient plus loin, à une table. Quand Keenan n’était pas là, je ne me mêlais pas vraiment aux autres, le cœur y était moins donc l’envie aussi. Et puis Carlos commençait à me saouler avec ses approches tellement plus subtile que ça en devenait grossier. Nous avions couché ensemble une fois, pour le satisfaire et éviter de me griller et ça avait été une fois de trop ! Il avait joui à peine entrer en moi et il s’était endormi presque tout de suite. Keenan était doux, il prenait son temps même si ça durait toute la nuit, il négligeait rien. Ward, même si je n’étais pas certaine qu’il aimait vraiment, était fougueux et ça me rendais dingue de désir.

- T’es qui toi ?

C’était Howard Stone, en chair et en os ou bien son sosie qui profitait d’avoir la même gueule pour approcher les jolies filles dans les club ? Je me redressais sur mon tabouret et je pris une longue gorgée de ma bière avant de reposer mon verre vide sur le comptoir et de faire signe au serveur de me redonner la même chose.  Non seulement il était entré dans ma bulle mais il l’avait fait en me lançant une série de question qui me donnèrent mal à la tête.

- T’es enquêteur de police ou quoi ?

J’étais prête à gager ma semaine de vente qu’une fois que je lui aurais répondu à toutes ses questions, il allait m’en servir une suite encore avant de me demander si j’avais envie d’aller poursuivre cette discussion dans la ruelle ou sur la banquette arrière de sa voiture. Je ne suis plus une pute d’abord puis de toute façon, les mecs comme lui pensaient tous qu’il suffisait de faire un peu les beaux yeux à une fille assise seule dans un bar pour qu’elle leur tombe dans les bras avant d’écarter les cuisses.

Je me retournais pour regarder vers Carlos par-dessus mon épaule et ce dernier avait les yeux rivés sur moi et mon interlocuteur. À croire qu’il me surveillait ou alors qu’il avait peur de perdre encore un peu plus de terrain. Puis je me retournais sur Stone et décidais de lui sourire.

- Moi c’est Riley. Et c’est pas Carlos qui me protège, j’ai l’air d’avoir besoin de protection ?

@ Billy Lighter

Carlos voulait pas m’dire où se trouvait Fleming ou des New Soldados. L’avait peur que j’achète à la concurrence. Mais l’était un peu con, Carlos, en fait… S’il sait que j’paye pas alors il a qu’à m’envoyer appauvrir la concurrence, non ? Ouais… Mais bon, Carlos, l’a jamais été réputé pour avoir un cerveau, alors…

Du coup, j’avais repéré une fille que Carlos regardait intensément. Il disait qu’il la protégeait et qu’elle était une Los Diablos… Mais j’avais jamais vu cette fille d’ma vie. Enfin… J’crois que j’l’avais jamais vu. L’était loin, alors… Du coup, j’me levai pour aller la voir. Si elle était une Los Diablos, sera p’t-être plus bavarde que Carlos.

J’m’installai à ses côtés entrant tout de suite dans le vif du sujet mais la fille demanda qui j’étais. Hein ? C’est une vrai question ? Naaaaaaaaaan. Elle pouvait pas ne pas savoir qui j’étais. Elle sortait d’une grotte la fille ? Han… L’a pas l’air d’une fille qui sort d’une grotte alors p’t-être qu’elle avait simplement pas les yeux en face des trous. Ou elle le faisait exprès. Y’avait des filles, comme ça, qui faisaient semblant de pas savoir pour donner l’impression qu’elle s’en foutait que le batteur de The Burning Fire s’intéressait à elles…

Du coup, j’haussai les épaules et j’répondis :

-Bah, j’suis Howard Stone… J’pensais que ça se voyait…

Et même si j’avais pas été connu, j’étais connu dans l’Eastside… Mais cette fille, pas sûr qu’elle vienne d’ici. J’l’avais réellement jamais vu.

J’fis un signe au serveur qui m’apporta une vodka vu qu’il savait que je buvais que ça et, ensuite, comme j’avais posé plein de questions, la fille demanda si j’étais inspecteur de police.

Naaan. Mais j’travaille pour un flic. Mais ça, j’vais pas le dire. J’haussai alors nonchalamment des épaules.

-Bah non, j’suis batteur…

Ouais… J’joue un peu à l’abruti ignorant… Mais c’est un rôle assez facile à faire quand tout le monde pense que j’le suis.

J’vus une longue gorgée de vodka alors qu’elle donna son nom. Elle s’appelait Riley et elle disait que c’était pas Carlos qui la protégeait. J’haussai des épaules à sa question.

-Bah non, c’est ce que j’dis, t’as pas l’air d’avoir besoin d’être protégée. Surtout pas par Carlos qui, en plus, est pas vraiment le plus baraqué des Los Diablos… Ils en ont des plus fort… Mais bon, Carlos aime bien se faire mousser en jouant les gros durs.

J’haussai les épaules.

-Puis, t’es une Los Diablos alors t’es sûrement une dur à cuir… C’est toi qui doit faire peur à tous ces pauvre gens de l’Eastside… Quoi qu’il y a pas mal de cinglés pire que toi, j’crois, dans le coin… Parait que les New Soldados sont pire que vous. Puis, y’a tous les cinglés habituel, t’sais, comme Yang ou l’autre enfoiré de Ward Fleming… Même si l’dernier à m’avoir cassé la gueule, c’est ton gang…

J’haussai des épaules.

-Au fait, t’aurais pas de la came ? Carlos veut pas m’en vendre…

Fallait que j’montre que j’étais ici pour la came. Pas pour les questions.

@ Billy Lighter

Même s’il s’agissait d’Howard Stone, je n’avais pas apprécié de me faire accoster de la sorte, comme si nous étions copains de longues dates. Il avait percé ma bulle, moi petit animal sauvage que j’étais ce soir. Alors je le regardais avec très peu de sympathies en lui demandant qui il était, dans le sens de pour qui il se prenait et il me répondit qu’il était Howard Stone et qu’il pensait que ça se voyait.

- Ça se voit. T’es content ?

Il pouvait me laisser boire ma bière tranquille maintenant. Hélas non ! Il avait plein de questions, un enquêteur de police en aurait pas eu autant. Alors je lui demandais s’il était un flic et il me répondit avec autant de surprise qu’il était batteur.

- Ça parait, tu tape fort sur mes nerfs !

Je me gourais peut-être mais souvent, avec ce genre de mec, le plus vite tu réponds aux questions, plus vires ils décollent et passent à la proie suivante. Je me présentais donc et j’ajoutais que je n’étais pas protégée par Carlos. D’ailleurs, avais-je l’air d’avoir besoin de protection ? En tout cas, pas en ce moment !

- Mouais, il aime bien ça…

Je rigolais un peu parce qu’Howard avait tout de même bien cerné le personnage de Carlos. Une grande gueule qui aimait bien se faire voir et se faire des accroires. C’était à pas comprendre comment il avait pu grimper les échelons des Los Diablos. Ça devait être un truc genre, concours de circonstances. Il s’était pointé au bon moment et il était tombé dans les bonnes grâces du mec en haut de lui dans la hiérarchie. J’expliquais pas ça autrement.

- J’suis pas une dur à cuir. T’invente pas d’histoire à mon sujet.

Je ne comprenais pas où Stone voulait en venir avec ses suppositions à mon endroit mais je n’étais clairement pas la fille de son histoire. Je ne faisais peur à personne et je n’imposais pas ma loi dans l’Eastside. Je le regardais cependant en levant un sourcils quand il parla de Yang et de Fleming. J’arrivais tout juste à ne plus penser à El Lider qu’il me le ramenait sur un plateau.

- Des cinglés, il y en a même dans les tour à bureau, t’sais !

Mon père disait souvent qu’il n’y avait pas pire truand qu’un homme en veston cravate et c’était probablement la seule chose sur laquelle j’étais d’accord avec lui. De tous mes clients, les mecs en vestons-cravates avaient toujours été les pires !

Cette conversation avait déjà trop duré à mon goût. Si je rentrais, peut-être que je trouverais Keenan affalé sur le divan et qu’il ne serait pas contre un petit rodéo de fin de soirée. J’allais vraiment planter là Howard Stone, le rêve de combien de filles en Amérique du Nord pour ne pas dire dans le monde entier ? Mais je n’eu pas le temps de descendre de mon tabouret qu’il me demanda si je n’avais pas un peu de came à lui vendre parce que Carlos lui refusait une transaction.

- Mauvais payeur ?  De toute façon, t’es une heure en retard. J’ai déjà tout vendu ce que j’avais à vendre ce soir. Pas de chance.

Quoi que j’avais ma propre petite réserve et quelques sachet de coke chez moi que je pourrais lui revendre trois fois le prix s’il me montrait les billets d’avance.

- Si tu as de quoi payer, c’est pas exclu que je te trouve un truc pour te contenter. Montre ce que tu as.

@ Billy Lighter

La fille avait pas l’air de bon poils. Elle avait fait mine de pas savoir qui j’étais alors qu’elle le savait très bien. Et quand j’avais précisé que j’étais pas enquêteur mais batteur, l’avait dit que ça se voyait parce que j’lui tapais déjà sur les nerfs. J’levai un sourcil. P’tain, c’est pas étonnant qu’elle était toute seule au bar et que même Carlos voulait pas l’approcher. L’a pas l’air ni commode, ni sympa.

-Ouais, j’tapes sur les nerfs mais j’suis sympa, moi.

J’dis ça sur un ton désinvolte avant de quand même m’aventurer dans une conversation. J’pensais pas que ça serait si compliqué d’avoir des infos quand on les cherche mais j’imagine que c’est une des lois de l’univers. Si tu cherches, tu trouves pas… Si tu cherches pas, tu trouves. C’est nul mais c’est comme ça.

P’t-être pour ça que les flics trouvent jamais rien.

Bref, j’parlai de Carlos disant qu’il adore s’faire mousser en imaginant qu’il avait un quelconque pouvoir et elle confirma qu’il aimait bien ça. Elle rigola un p’tit peu ce qui était pas plus mal.

Elle dit qu’elle était pas une dur à cuir. J’haussai des épaules.

-Bah, tu as de la répartie en tout cas… Puis, t’es vivantes donc c’est une preuve que t’es pas fragile. Quelqu’un de fragile vivrait pas vingt minutes chez les Los Diablos.

J’la flattais un p’tit peu en espérant qu’elle se déride encore plus mais c’était pas évident. J’déclarai alors qu’il y avait pas mal de tarés dans la rues espérant obtenir des informations mais elle dit simplement que y’en avait aussi dans les tours de bureau. Ça m’fit direct penser à Reed… Du coup, j’ricanai un p’tit peu.

-J’suis au courant. C’est même les pires qui sont dans les tours de bureau. Mais bon, c’est plus facile d’éviter une tour de bureau que les rues. Quoi que, moi, j’vais souvent dans les deux.

J’haussai nonchalamment des épaules à ça. Et comme j’arrivais à rien et que j’voyais bien que l’emmerdais plus qu’autre chose, j’finis par lui demander de la came mais Riley avait déjà tout vendu. J’fis tomber ma tête contre le comptoir prenant une voix désespéré.

-C’est pas vrai ! J’vais devoir chercher des autres dealeurs alors, c’est méga chiant. J’sais même pas où ils sont et les Los Diablos veulent pas me vendre ! Fait chier !

J’me faisais tout triste avant de relever la tête quand elle dit que si j’avais de quoi payer elle pourrait p’t-être me trouver un truc. J’pris un air reconnaissant.

-C’est vrai ? Cool !

J’regardai autour de moi.

-Mais pas ici, hein… Là où il y a pas de monde. J’veux pas que, demain, dans L.A.People, il soit marqué « Howard Stone prends à nouveau de la drogue ».

J’souris.

-On a qu’à aller dans la ruelle, à l’arrière ?

J’regardai vers Carlos qui ne nous regardais plus parce qu’il avait trouvé un fille qui lui prenait toute son attention. Il nous suivra pas et c’était pas plus mal.

-On y va ? Sauf si tu préfères un autre endroit. A moins que tu puisses vraiment pas sortir sans Carlos… Même si j’vois vraiment pas ce que tu risques dans la ruelle à l’arrière du Dizzy…

@ Billy Lighter

Mes pensées étaient déjà assez troublées comme ça alors imaginez après l’intervention d’Howard Stone ! Parfois, je me plaisais à croire que j’étais vouée à en chier à longueur de journée, que ma vie en entier n’était qu’une ritournelle sadique. Ce devait être mon châtiment de Dieu pour la vie de déjantée que je menais.

Il pouvait bien être batteur, Howard, puisqu’il me tapait sur les nerfs, ça faisait pleins de sens et s’il accepta ma boutade, ce ne fut pas sans m’envoyer sa propre pique.

- Un vrai petit rayon de soleil !

J’croyais qu’il abdiquerait, que la conversation venait de se terminer là, mais je me trompais parce qu’il continua de débiter des mots et encore plus de mots. Il parla de Carlos qui devait me protéger mais je niais, parce qu’en vrai, c’était plus la charge de Keenan de le faire. En fait, Carlos il était simplement jaloux parce qu’il n’arrivait pas à me mettre dans son lit aussi souvent qu’il en avait envie. Il avait qu’à pas baiser en mode petit lapin furtif et peut-être que j’aurais envie de récidiver, des soirs comme c soir, quand Keenan est je ne sais pas où avec je ne sais pas qui.

- J’ai de la répartie et je suis vivante. Tu viens de me trouver deux qualités.

Des qualités qui faisaient, selon lui, de moi une fille forte. Je pouvais le croire, en fait, c’était pas faux ni complètement stupide. J’avais buté une pute pour entrer dans les bonnes grâces de El Lider, dans son lit plus précisément. J’avais fait ce que je devais faire pour survivre dans cette jungle.

Et après un petit virage philosophique sur les cinglés dans les tours de bureau, Howard me demanda si j’avais pas de quoi à lui vendre. Finalement, tout ça avait servit à ça, une transaction qui aurait pu se faire en moins de dix secondes s’il n’avait pas fait autant de détour. Malheureusement pour lui, j’avais déjà tout vendu.

- T’as qu’à traîne dans le parc ou dans les ruelles de South L.A. tu vas facilement trouver.

Mais bon, il faisait quand même un peu pitié et faut croire que malgré mon humeur massacrante et ma répartie cinglante, j’avais bon cœur. S’il avait de quoi payer, je pouvais lui trouver de quoi passer la soirée. Il était tout content le Howard, comme un petit chien qui nous ramène la baballe.

- J’en ai pas sur moi, mais je veux voir l’argent avant sinon je bouge pas.

Qu’il use de son imagination. Il n’a qu’à faire comme s’il payait mes bières et sa vodka, tiens et en même temps il ouvrira juste un peu son portemonnaie pour que je vois qu’il a de quoi payer.

- J’irai pas dans une ruelle avec toi, t’es peut-être le plus cinglés des cinglés, hein ! J’te connais pas moi. Et tu sais pas ! C’est peut-être moi qui vais te découper en rondelle. Montre les billets avant.

Il demanda quand même si on y allait, là ou ailleurs sauf si j’avais besoin de Carlos et ça me fit rigoler. Non, je n’avais pas besoin de Carlos, ni de Keenan, ni de Finan et même pas de Ward, pour avancer. Je faisais mon chemin toute seule comme une grande fille en prenant ici et là ce dont j’avais besoin.

- On ira pas dans la ruelle, oublie ça, j’ai rien sur moi ! Faut aller chez moi sauf si tu veux que je te présente d’autre dealer pour les prochaines fois ou tu auras la dalle.

Parce qu’il ne tomberait pas forcément sur aussi sympathique que moi, la prochaine fois !

@ Billy Lighter

L’était pas de bonne humeur, la Riley, mais l’avait de la réplique. J’en avais aussi ce que j’manquais pas de lui faire remarquer. L’avait vraiment l’air paumée et, surtout, d’avoir eu une bien mauvaise journée. Faut dire que si Carlos la suivait partout, elle devait pas avoir un vie très fun.

C’est d’ailleurs de Carlos qu’on parla et du fait qu’elle avait sûrement pas besoin de Carlos pour se protéger. Moi, j’crois pas que dans une rue, Carlos est d’une grande aide. L’est pas le plus baraqué des Los Diablos, ni le plus intelligent alors j’crois pas qu’il fait le protecteur parfait. Puis, j’notai qu’elle avait de la répartie, elle… Ce qui n’était pas forcément le cas de Carlos. Faut dire qu’il faut un p’tit peu de cerveau pour avoir de la répartie. Elle déclara alors que j’lui avais trouvé deux qualités. J’rigolai.

-Trois. T’es jolie aussi… Tout le monde peut pas se venter de ça au fin fond de l’Eastside.

Non… Suffisait de regarder Carlos. L’avait même des dents en moins. Il dit à tout le monde qu’il les a perdu en se battant contre six South Panthers mais la rumeurs cours qu’il s’est simplement fait tabassé par Fleming pour une histoire de filles… C’est moins glorieux.

Fleming était un des cinglés de cette ville mais, d’après Riley, y’en avait aussi dans les bureaux. C’est vrai. Y’en a plein dans les bureaux. Jimmy Reed notamment. J’crois qu’il y a deux grands fléaux dans cette ville : Ward Fleming et Jimmy Reed. J’crois que si tu enlèves ces deux-là, la criminalité baisse de 50%...

Bon, j’exagère peut-être mais vous comprenez l’idée, quoi.

Et comme j’tirai rien en causant comme ça, j’finis par dire à Riley que j’étais ici en recherche de came mais l’en avait plus. Elle disait que j’devrais aller au parc ou à South L.A. si j’voulais trouver d’autres vendeur que les Los Diablos. J’soupirai.

-Han… Mais c’est loin et j’ai pas d’bagnole… Ces enfoirés de flics m’ont retiré mon permis…

J’savais qu’aller à la salle de sport me permettrait d’avoir pas mal d’infos mais on était pas samedi et j’voulais récupérer mon permis le plus rapidement possible alors j’étais venu ici. Et j’avais pas envie de repayer le taxi pour aller à South L.A..

Mais Riley déclara qu’elle pourrait p’t-être me trouver quelque chose. Mais elle voulait être sûr que j’avais de quoi payer. Moi, j’voulais pas faire de transaction ici mais elle, elle voulait pas aller dans la ruelle. Elle disait que j’étais p’t-être un des cinglés de cette ville. J’levai un sourcil.

-Si c’était l’cas, L.A.People l’aurait déjà dit. J’suis pas un cinglé…

Elle voulait voir les billets. J’soupirai et regardai autour de moi avant de sortir mon portefeuille et de l’ouvrir discrètement pour lui montrer que j’avais largement de quoi payer vu que j’avais plusieurs billets de cent dollars. Je rangeai, ensuite, mon portefeuille.

-Contente ?

Mais elle voulait toujours pas la ruelle parce qu’elle avait rien sur elle. Sa came était chez elle. J’soupirai mais, en réalité, j’préférais aller chez elle que dans la ruelle.

-D’autres dealers ?

J’fis la moue.

-Des Los Diablos qui voudra rien me donner… Non merci… On va chez toi.

J’me levai et fixai Riley.

-J’te suis… On y va à pieds ou ta une bagnole ?

J’la suivis à l’extérieur. Carlos nous avait vu mais il décida de pas nous suivre. Il savait que j’étais pas dangereux même si j’avais bien vu qu’il voyait pas la fuite de Riley d’un bon œil.

Une fois dehors, j’repris la conversation.

-T’es pas d’ici, hein ? J’veux dire, t’es pas là depuis longtemps, j’me trompe ?

Ça se voyait dans plein de trucs.

@ Billy Lighter

Mon imagination me jouit peut-être des tours ce qui ne serait pas la première fois, mais j’aurais cru un instant que Stone essayait de me draguer un peu, juste pour dire. Parce qu’il me trouva deux qualités et en ajouta une troisième en disant que j’étais jolie. Quoi qu’il essayait peut-être juste d’être gentil, le truc c’est que je ne connaissais personne qui était gentil sans avoir une idée derrière la tête.

Et l’idée ne prit que quelques détours avant de tomber. Il était à la recherche de drogue et comme Carlos ne voulait pas lui en vendre, il était venu me trouver. Malheureusement pour lui, j’avais déjà toute vendu ma cargaison. Je l’avais facile, la vente ! Même que je vendais mieux de la drogue que mon corps. Avoir su, je n’aurais pas perdu mon temps à parcourir les trottoir de l’Eastside mais d’un autre côté, je n’aurais pas rencontré Keenan.

Je lui suggérais d’aller faire un tour au parc ou encore à South L.A., question d’encourager la concurrence, pourquoi pas, mais Stone n’avait pas de voiture et il trouvait ça loin. C’était loin mais ça se marchait, combien de fois je l’avais fait, moi ?

- T’es pas tant en manque que ça alors, ça va. Tu gère ta fougère, quoi !

Je pouvais le dépanner, je suis trop gentille ! Mais pas avant d’avoir vu l’argent et pour ça Stone voulait qu’on aile dans le fond de la ruelle. Hors de question, je suis peut-être blonde mais pas totalement stupide non plus. Je n’allais pas lui faire confiance sous prétexte qu’il me trouvait jolie.

- Y’a un début à tout et même L.A.People peut pas le prévoir !

Il n’était pas content mais comme il y tenait à sa dose, il sortie son portefeuille et l’ouvrit discrètement le temps que je vois qu’il y avait largement de quoi payer. Ça suffit à me faire sourire alors je descendis de mon tabouret non sans prévenir le barman que nos consommations étaient sur la facture de Carlos. Il allait râler mais je saurais le faire s’en remettre, ce n’était pas la première fois que je lui faisais le coup.

C’est chez moi que je lui annonçais qu’on s’en allait, sauf s’il voulait que je lui présente d’autres dealer mais il ne voulait pas parce qu’il disait que les Los Diablos ne voudraient rien lui vendre. Il avait pleins de pognons mais il payait mal ? C’était à rien comprendre !

- On y va à pied, c’est pas très loin de toute façon.

Et puis je n’avais pas de bagnole. Une petite marche de santé ne lui ferait pas de tort, il devait pas être tellement en forme s’il avait peur de marcher jusqu’au parc. On passa devant Carlos mais je ne le regardais même pas, je n’avais pas de compte à lui rendre ! Enfin, si un peu quand même pas mais là, je décidais que ce n’était pas de ses oignons.

Dehors, Stone engagea à nouveau la conversation et ça me fit soupirer et rouler des yeux.

- T’es une vraie pipelette toi, c’est dingue !

Pourquoi tout le monde que je croisais finissait toujours par me demander si j’étais ici depuis longtemps ? J’avais un si gros accent de la Floride ou bien c’était l’étiquette fluorescente collée dans mon front qui n’était pas assez subtile.

- Ça commence à faire un petit moment mais  non, je ne suis pas d’ici. J’viens de la Floride et si ta l’impression de m’avoir déjà vu et avant que tu me le demande parce que ça commence vraiment à me taper sur les nerfs, oui, tu connais ma sœur. Je le sais parce que j’ai vu que tu étais à son mariage. Tiens, c’est juste là, j’t’avais dis que c’était pas si loin !

J’ouvris la porte du building après avoir traversé la rue en me faufilant entre eux voiture qui venaient en sens inverse et qui m’avaient joyeusement klaxonnée, elles avaient qu’à pas rouler si vite ! Quand Howard me rejoignit, je le guidais pour qu’il grimpe les étages devant moi puis je lui indiquais la bonne porte. Il fallu au moins cinq bonne minutes pour que je retrouve la putain de clé que j’avais balancé dans le fond de mon sac puis je déverrouillais enfin la porte.

- Bon attend, je vais fouiller dans la réserve et, c’est un dépannage unique, on se comprends ? Tu reviens pas ici demain ou dans une semaine pour demander, ça sera nom et si tu tombe sur mon mec, tu risque de faire encore la première page de L.A.People mais pas pour les raisons que tu voudrais.

@ Billy Lighter

Comme Riley avait pas de came, elle m’avait proposé d’aller voir sur South L.A. mais j’lui expliquai que j’avais paumé mon permis de conduire et que j’avais pas envie de marché jusque-là ce qui était super vrai. J’avais pas envie de marcher surtout dans les ruelles de l’Eastside et de South L.A…. Même si… Bah si j’faisais ça, j’risquais p’t-être de trouver plus vite ce que je cherche mais j’risquais aussi de m’faire voler mon portefeuille ou des trucs du genre. Mais mon manque de motivation fit penser à Riley que j’devais pas être tant en manque que ça. J’haussai nonchalamment des épaules.

-En fait, j’me prends à l’avance… J’suis pas encore en manque et j’suis venu ici pour éviter ça.

Mais il semblerait que Riley ait de la came en rade mais elle voulait d’abord voir si j’avais de quoi payer mais, moi, j’préférais causer business dans la ruelle à côté. Sauf que Riley me faisait pas confiance. P’tain, j’suis pas assez connu pour qu’on me fasse confiance ? Non… Personne me faisait confiance dans l’Eastside. Riley parce qu’elle pensait que j’pouvais être un cinglé malgré que L.A.People l’avait pas dit et les autres parce que j’étais un mauvais payeur. J’haussai des épaules.

-Ouais… P’t-être que j’suis un tueur et que autant L.A.People que moi on l’ignore…

Ce que j’venais de dire était absurde et c’était un peu le but. Riley trainait avec des Los Diablos et vendait de la came dans les ruelles et l’avait peur que moi, Howard Stone, j’pouvais être un cinglé… Chacun son truc.

Du coup, j’lui montrai les billets et ça sembla la satisfaire parce qu’elle se leva pour foutre l’addition sur la note de Carlos avant qu’elle ne décide qu’on ira chez elle. Ça m’allait même si j’lui dis, à nouveau, que j’avais pas de bagnole mais son appart’ devait pas être loin parce qu’elle dit qu’on ira bien à pied. J’hochai de la tête.

-Ok.

On sortit, donc, du bar direction son appartement et, sur le chemin, j’décidai de faire la conversation parce que c’était comme ça, en général, qu’on obtenait des infos. J’avais remarqué qu’elle venait pas d’ici. Comment ? Parce que, de un, je l’avais jamais vu dans les rues alors que je venais d’ici… Mais c’était un peu nul comme observation parce que Riley semblait être bien plus jeune que moi et que j’habitais plus dans l’Eastside depuis des années… Mais aussi parce qu’elle connaissait pas ma réputation et ne me connaissait pas bien moi mais ça pouvait être aussi parce qu’elle était jeune… Donc… Bah… J’me plantais p’t-être en disant ça.

Mais non, en fait. Elle venait pas d’ici. Elle venait de Floride. Et j’allais rien dire de plus quand elle déclara qu’elle était la sœur de quelqu’un que j’connaissais parce que j’avais été au mariage de ce quelqu’un. J’pris un air surpris. J’ai été à un mariage récemment ? Non… J’avais pas été invité à celui des Ricci mais, de toute façon, c’était sûrement pas ça parce que Riley était certainement pas la sœur de Samantha Ricci. Alors, j’me remémorai le dernier mariage où j’avais été invité et ça tilta dans ma tête.

-T’es la sœur de Bailey North ? J’suis le parrain de sa fille, Hope…

J’dis ça d’un air surpris. Mais maintenant qu’elle le disait j’pouvais voir les traits de ressemblance entre les deux. P’tain, qu’est-ce que la sœur de Bailey North faisait dans les rues de l’Eastside ? En fait, ça faisait sens… Bailey venait de là aussi mais j’savais que Bailey avait un peu coupé les ponts avec sa famille. D’ailleurs, y’a pas de membres de sa famille qui étaient invités à son mariage alors j’pouvais conclure qu’entre Riley et Bailey, c’était pas le grand amour.

Mais j’en dis pas plus parce qu’on était arrivé devant le building miteux où habitait Riley. J’levai un sourcil.

-Carlos habite là aussi, en fait…

Je dis ça avant que Riley ne traverse la route en s’faisant klaxonner parce qu’elle traversai n’importe comment. Moi j’attendis qu’il y ait plus de voiture pour traverser parce que, à L.A., y’a plein de chauffard alors faut faire attention.

J’suivis Riley à l’intérieur et fut un p’tit peu essoufflé après avoir grimpé les étages. Heureusement Riley prit une éternité avant de trouver ses clés et d’ouvrir la porte ce qui m’avait permis de pouvoir récupérer un p’tit peu.

Elle me dit d’attendre et que ça sera un dépannage unique… Elle dit que si j’revenais et que j’tombais sur son mec j’risquais de crever. C’est ce que j’compris quand elle parla de la première page de L.A.People… J’fis la moue et entrai quand même dans l’appart sans m’y avancer trop.

-Ton mec ? L’est si balaise que ça ? C’est qui ? Alonso ? Han, non, Alonso l’est marié depuis des lustre… C’est qui ? Quinn ? Han non, l’est marié aussi…

J’réfléchis deux secondes.

-C’est surement un Los Diablos… Vous vous mettez en couples entre Los Diablos. C’est toujours comme ça.

Enfin… Sauf Quinn, en fait…

-Alors c’est qui ? Ward Fleming? Han non, l'est plus Los Diablos, il parait... Et l'a une p'tite-amie, il parait...

Juste comme ça, on sait jamais, hein... Et, concernant ça p'tite-amie, c'était p't-être plus d'actualité. C'est Amon qui m'a dit ça y'a longtemps...

-Promis… J’reviendrais pas… J’trouverais un autre dealer chez la concurrence, c’est promis.

J’dis ça avec un grand sourire avant de m’appuyer contre le mur et quand Riley revint avec la came, j’dis simplement :

-J’peux rester le temps que l’taxi arrive ? Faut que j’l’appelle et tout. J’prends des taxis de luxe alors faudra le temps qu’il vienne dans ce trou paumé…

J’dis ça avec un air un peu désolé.

-Enfin, sauf si tu veux me foutre dehors… Mais si j’peux rester, j’te payerais un bonus…

J’regardai l’endroit.

-C’est horrible comme appart’, tu sais ça… J’suppose qu’on peut pas causer de ta sœur en attendant alors j’pense qu’on devrais simplement cause de… De ce que tu veux, en fait…

@ Billy Lighter

C’était bien la première fois que je rencontrais quelqu’un qui s’y prévoyait d’avance pour son prochain manque. Carlos et les autres Los Diablos pouvaient bien se méfier d’Howard Stone.  Mais bon, chacun faisait son petit truc à sa façon hein et je supposais que Stone n’échappait pas à cette règle. Malheureusement pour lui, j’avais vendu tout ce que j’avais à vendre ! Heureusement pour lui, j’étais assez gentille pour accepter de le dépanner avec ma propre came !

Trop gentille mais pas trop conne, je refusais de le suivre dans la ruelle pour qu’il me montre le contenu de son portefeuille. J’apprenais peut-être de mes erreurs, ce n’était pas impossible, mais je voulais qu’il me montre ici qu’il avait de quoi payer mon excès de générosité. Ça l’agaça de toute évidence mais il se plia tout de même à ma demande.

Je décidais donc que je pouvais lui faire confiance et je nous mis en route vers mon appartement, même sil fallait marcher. Il pouvait bien faire ce petit effort, non ? De toute façon il avait vraiment beaucoup de chance parce que ce n’était pas si loin que ça. Puis Howard avait cette fâcheuse manie de parler tout le temps, il ne verrait donc pas l’effort de la marche à parler comme il le faisait ! Puis, comme je ne savais plus combien de personne, il me demanda d’où je venais, ça paraissait tant que ça que je ne venais pas d’ici ?

Donc, avant qu’il ne commence à faire des suppositions, je lui donnais un indice sur la sœur de qui j’étais, parce que ce petit jeu commençait vraiment à me faire méga chier. C’était comme si je ne pouvais pas avoir ma propre identité. Pendant que je continuais d’avancer, Howard se creusait la cavité crânienne jusqu’à ce que l’évidente évidence lui saute au nez. Il m’apprit, alors que je m’apprêtais à traverser la rue, qu’il était le parrain de ma nièce. Hope, quel drôle de prénom, quand même, pour une fille qui disait qu’il n’y avait jamais d’espoir !

Je désignais ensuite à Howard le bâtiment dans lequel je vivais et il répondit que c’était là aussi que vivait Carlos.

- Ouais, mais on s’en fou un peu, non ?

Je levais un doigt d’honneur au véhicule qui venait de me klaxonner. Il avait qu’à rouler moins vite ou à emprunter un autre chemin que le miens parce que moi, je traçais ma route en faisant fis du reste. Je n’avais pas le temps d’être polie, ou plutôt je n’en avais pas l’envie. Puis, une fois devant la porte de mon appartement, je jurais en fouillant dans mon sac pour trouver ma foutue clé. Une fois à l’intérieur de mon appartement, je prévenu Stone que je lui faisais cette faveur pour une fois et que l’offre ne repasserait pas et que s’il se pointais ici sans prévenir, il risquerait de tomber sur mon mec et ça ne serait pas joyeux.

Je regardais Howard avec une expression de dégoût sur le visage quand Stone, curieux comme personne d’autre, voulu savoir si j’étais en couple avec Alonso avant de se raviser en disant qu’il était marié. Et depuis quand le mariage était une preuve de fidélité ? Je gardais toutefois ma question pour moi parce qu’il continuait dans les suppositions en demandant si c’était pas Ward, mon mec.

J’aurais trop aimé ça…

…Mais il avait une petite amie, que disait Stone.

- Il n’est plus un os Diablos, ouais et puis tu es certain qu’il a une petite amie ?

Ça donnait envie de le suivre pour savoir avec qui, autre que moi, il couchait.

Je répondis d’un geste de tête à Howard quand il m’assura qu’il ne reviendrait pas me demander de doses et qu’il prioriserait la concurrence. Ça ne me faisait ni chaud ni froid qu’il aille voir ailleurs, je vendais toujours tout, je n’avais pas forcément besoin de lui pour faire de moi une meilleure vendeuse.

- Prend ta came là où tu veux, j’m’en fiche mais assure toi de la prendre à un vrai dealer et pas un pseudo vendeur. Tu risque de snifer du bicarbonate de soude. Fait cher payer du gramme pour snifer de la p’tite vache !

J’allais dans ma chambre et fouillais pour trouver ce que je cherchais. Un petit sachet de cocaïne que m’avait donné Keenan mais que je n’avais pas consommer. J’en avais envie et, il n’y a pas si longtemps que ça de ça, j’aurais même pas attendu deux secondes pour le consommer mais, je sais pas, dernièrement, je me modérais et je ne ressentais même pas le besoin d’en prendre.

- Heu… Ouais, ouais, si la ligne n’est pas coupée, tu peux.

Ça arrivait des fois que la compagnie nous coupait la ligne mais en général, Keenan arrangeait ça facilement.

- Des taxis de luxe, rien que ça. Le chauffeur t’ouvre la portière et il te donne un verre de champagne avant de t’amener à destination dans sa limousine taxi ?

On ne se privait de rien quand on était une célébrité ! Ma sœur devait être rendue une vraie pincée du bec, elle aussi, depuis qu’elle était mariée avec sa méga star du cinéma. Elle avait même Howard Stone comme parrain pour sa gamine, on ne rit pas hein ! Pas de danger qu’elle aurait fait l’effort de me demander !

- Tu peux rester dans mon appart’ minable en attendant ton taxi et merci de ne pas aborder le sujet ‘’Bailey’’, de toute façon, j’ai rien à dire sur elle.

Ça ne voulait pas dire, cependant, que je ne voulais pas en entendre parler, mais ça aurait paru trop flagrant si j’avais laissé Howard me donner de ses nouvelles.

- Ouais tiens, j’ai peut-être un truc à discuter.

J’avais toujours le sachet de coke et je le regardais en le faisant passer entre mes doigts, puis je me laissais tomber sur le divan défoncé, déformé et tachés de pleins de choses dont probablement du sperme. Mouais, Keenan et moi ne recevions pas vraiment de gens alors nous ne frottions pas systématiquement toutes les taches que nous laissions.

- Avoue que tu voulais aller dans la ruelle pour qu’on baise. Tu t’es dit en me voyant au bar que j’étais une petite proie facile puis, ensuite, tu as accepté de venir ici pour tenter quelque chose. Genre, la superstar qui a besoin d’un taxi, qui accepte de suivre une dealeuse sans poser plus de question. C’tait juste pour une histoire de cul, avoue-le !

Je me redressais pour lui faire face et je le regardais le plus sérieusement du monde.

- On peut baiser, si t’en as envie. Je peux même mettre des draps propre dans le lit si ça peu t’aider à bander.

@ Billy Lighter

Quand j’vis le bâtiment, j’constatai que Riley habitait exactement au même endroit que Carlos. Dans un vieil immeuble miteux du coin. Elle disait qu’on s’en foutait un p’tit peu de tout ça et j’haussai les épaules.

-Ouais… C’est juste un constat.

Puis, elle traversa comme une suicidaire en faisant des doigts d’honneur aux automobilistes qui l’avaient klaxonnés. Quant à moi, j’pris le temps avant de traverser à mon tour à un moment où c’était safe. Pourquoi s’presser alors que Riley prit une éternité à trouver ses clés une fois devant son appartement ? Quoi que, en soi, ça m’arrangeait vu que j’pu reprendre mon souffle après avoir grimper les escaliers. C’est une fois qu’elle réussit à ouvrir la porte qu’elle me prévint que c’était la seule fois qu’elle me dépannerait et que si j’osais venir ici n’importe quand, son mec allait me démolir. Comme j’comprenais pas revenir je m’en fichais un p’tit peu mais ça me permit de constater que la p’tite sœur de Bailey avait bien un mec et j’essayais de deviner pour arriver à des informations, c’est pour ça que j’citais Fleming dans ses possibles prétendants…

Et c’est sur ce dernier qu’elle s’attarda en confirmant qu’il était plus un Los Diablos et en m’demandant si j’étais sûr qu’il avait une p’tite amie… Donc, ça l’intéressant de savoir s’il en avait une ou non ? J’crois que j’dois retenir ça… J’haussai des épaules.

-Aux dernières nouvelles ouais… Mais mes nouvelles datent de plusieurs mois, alors, qui sait ? T’sais Fleming, c’est un cinglé psychopathe alors il change de p’tite amie tout le temps… Quand il les tue pas…

J’savais pas s’il tuait ses p’tites amies en fait. C’est une des rumeurs qui courait sur Ward Fleming et j’avais aucune idée de quelles rumeurs étaient vraies. Tout ce que j’savais sur Ward c’est que c’est qu’il était violent, que c’était le pire connard de l’univers et que ça m’étonnerait pas s’il avait tué plein de gens. Ah et j’sais qu’il a un fils aussi…

J’dis ensuite que j’reviendrais pas ici. Que la prochaine fois, j’irais acheter mes doses ailleurs. Elle se fichait complètement que j’aille chez la concurrence et j’crois que certains Los Diablos pensaient que c’était mieux que j’y ailles pour aller les ruiner. Mais l’était quand même sympa de me prévenir de pas aller acheter de la merde. J’haussai nonchalamment des épaules.

-T’en fais pas… J’sais reconnaitre de la bonne came. J’suis grand, tu sais…

J’attendis qu’elle aille me chercher de la came et quand elle revint j’demandai pour pouvoir appeler un taxi et elle dit que j’pouvais. Enfin, si la ligne était pas coupée… J’haussai des épaules.

-Au pire, j’irais à la cabine téléphonique juste dehors.

Même si j’avais pas vraiment envie de redescendre et remonter. Car j’comptais bien rester ici en attendant le taxi dans le but d’avoir encore quelques informations… Mais semblait que sur Fleming j’en savais plus qu’elle… Même si… Elle semblait le connaitre et j’me demandais en quelles circonstances…

Elle s’exclama sur les taxis de luxe et j’haussai les épaules.

-Ouais… Ils ouvrent la portière… Mais en général, j’sors de la bagnole avant qu’ils ne le fassent. Parce que j’ai pas l’habitude de me faire conduire… J’aime bien conduire moi-même.

Même si tout le monde critiquait ma façon de conduire. J’les trouvais pas cool, les gens.

-Et ouais, y’a du champagne… En général… Mais j’préfère la vodka.

J’utilisais la même compagnie de Peyton… Mais j’espérais que ça allait être temporaire parce que j’trouve les taximen extrêmement lent.

Riley accepta que j’reste ici le temps que le taxi arrive. Taxi que j’avais pas encore appelé. Et elle confirma qu’elle avait pas trop envie de causer de sa sœur. J’haussai des épaules.

-Ok…

Et l’avait un truc à discuter. J’la vis jouer avec le sachet de coke avant de se laisser tomber dans le fauteuil. J’restai debout l’écoutant m’dire qu’elle était persuadée que j’voulais qu’on baise. Non, chérie, j’veux simplement des informations sur cet enfoiré de Fleming et j’crois que j’utilise pas le chemin le plus facile pour ça… J’veux pas m’faire la p’tite sœur de Bailey, surtout que j’suis sûr que Peyton a des yeux partout depuis que j’l’ai trompé avec Savannah…

J’haussai des épaules.

-Non… J’voulais juste de la came, en fait… Même si… Ouais, t’es très jolie. Mais j’suis marié. Tu as lu L.A.People ? Pourquoi ? T’as sérieusement envie ?

J’plissai des yeux.

-Puis, t’as un p’tit ami, non ? Et j’ai pas vraiment envie de me faire tabasser… J’ai déjà donné. Tes petites potes Los Diablos m’ont refait le portrait y’a deux ans environs... Enfin, sauf si vous êtes un couple libre. C’est ce que vous êtes ? Tu te fais d’autres Los Diablos ?

J’me laissai tomber à côté d’elle. Le divan était dégueu mais j’prêtai pas attention à ça.

@ Billy Lighter

Les gens font toujours des liens inutiles, comme par réflexe. Ils associent une chanson à un évènement heureux ou malheureux, une couleur à une sensation ou une émotion, un endroit à un souvenir. Ça se fait comme ça, sans forcer et sans même parfois qu’on s’en rende compte. Moi aussi ça me faisait ça et souvent je me demandais pourquoi je pensais soudainement à cette journée ensoleillée où ma sœur et moi avions couru le long de la rivière, pieds nus, puis, en remontant le fil de mes pensées, je me rendais compte que c’est la brise qui ramène l’odeur d’herbes fraichement tondu qui me ramenait à ce souvenir.

Là où j’observais une différence, c’est qu’Howard lui, se sentait besoin de l’exprimer tout haut, en voyant que je vivais dans le même immeuble que Carlos. Il disait que ce n’était qu’un constat mais il avait tout de même eu besoin de le dire alors qu’en vrai, ça changeait rien à l’histoire, pas vrai ? Il avait probablement fait ses liens, dans sa tête et avait cru que j’avais besoin de l’entendre.

- Ben dorénavant tu diras que c’est là que j’habite et tu oublieras Carlos. Il est inutile dans l’équation.

Une fois devant la porte de mon appartement, je prévenu Stone que je ne lui ferais pas cette fleur une seconde fois et que s’il tentait quelque chose, ce serait à ses risques et périls. Keenan le démonterait s’il se pointait. Non, en fait, probablement pas, il serait heureux de voir le célèbre musicien et il voudrait taper la conversation avec lui et moi je resterais planté la, les bras croisés à les regarder comme l’actrice de soutien de l’histoire.

Stone était curieux ou il travaillait under cover pour la police. Il posait de ce genre de questions, comme de savoir si mon petit ami étai Ward Fleming. Je sentais encore son sperme ou quoi ? Je dévisageais Stone avant de lui demander si Ward avait vraiment une petite amie.

- Ouais… un vrai psychopathe…

Que pouvais-e dire de plus ? Je ne savais même plus dans ma tête où j’en étais par rapport à Ward et de ce que je représentais pour lui. Putain, j’en avais plus la moindre idée et ça faisait peur !

Je conseillais Stone de faire gaffe s’il achetait sa prochaine dose à un pseudo dealer, on ne savait jamais ave quoi il coupait leur came pour en vendre plus.

- Ah ouais, t’es si grand que ça, toi ?

Je le regardais avec un air moqueur. S’il n’était grand, ce n’était qu’en grandeur et encore, il était dans la moyenne comme homme. J’en avais vu des plus grands et des plus petits, aussi.

J’étais allée chercher dans le tiroir de mon bureau le sachet de coke et j’étais retournée au salon ou Howard m’attendait sans toutefois qu’il ne sembla pressé de récupérer son dû. Il se préoccupait plutôt de savoir s’il pourrait se téléphoner un taxi. Ça devait être la classe de pouvoir se faire venir un chauffeur qui ouvrait la portière et qui offrait le champagne et malgré que le chauffeur offrait ce service, Howard disait qu’il sortait de lui-même et qu’il préférait la vodka.

- C’est gratuit, alors on s’en fou un peu, non ? Tu prends et tu dis merci.

C’était mon opinion ! Moi, si j’avais les moyens de me payer un taxi de luxe, je ne lèverais certainement pas le nez sur l’alcool qu’on me sert parce que ce n’est pas ma sorte. Mais bon, sauf si un jour Keenan devenait la tête desLos Diablos, je doutais que je grimpe dans un taxi de luxe un jour… si on considérait que je serais encore avec Keenan ce jour-là.

Bref, pendant qu’il attendait son super taxi de riche, j’acceptais qu’il reste chez moi à condition qu’on ne parle pas de ma sœur. Ça semblait lui convenir, alors c’était parfait. C’est moi qui, cette moi, se montrais curieuse parce que je devinais que son stratagème de coke, puis de taxi qu’il devait attendre n’était rien de plus qu’un moyen détourné de me demander de coucher avec lui. Carlos avait dû lui dire que j’étais une pute, pare que c’est connu ! Quand tu es une pute un jour, tu le reste pour toute ta vie.

Il sembla presque choqué, ça me fit rigoler.

- Depuis quand est-ce que le mariage est une preuve de fidélité ? La grande majorité des mecs qui venaient vers moi étaient mariés. T’es sérieux, quand tu demande ? Et puis
tu veux vraiment me faire croire que tu n’as jamais été infidèle ?

Parce que ouais, une rockstar comme lui, c’était beaucoup de chose mais certainement pas fidèle, ça, je refusais de le croire. Je lui lançais le sachet de coke et je me levais pour aller fouiller dans la poche de la veste que Keenan n’avait pas prise avec lui pour trouver ses cigarettes. J’en pris une et j’allais m’allumer au rond de la cuisinière, à défaut d’avoir trouver des allumettes dans ses poches.

- Ouais j’ai un petit ami mais nous ne sommes pas exclusifs, comme tu le dis. On fait e qu’on a envie, c’est moins compliqué, tu devrais essayer.

Je retournais sur le divan et j’allongeais mes jambes sur celle d’Howard tout en fumant ma cigarette. Je cru un instant qu’il semblait mal à l’aise, mais ça devait plutôt être la surprise, ou alors simplement un air qu’il se donnait.

- Tu discutes avec Carlos puis tu viens m’aborder. Tu demande de la drogue et tu fais tout pour m’amener dans le fond d’une ruelle avant d’accepter de venir chez moi. J’ai cru que c’était ce que tu voulais, qu’on baise. T’en as pas envie ? Même pas un peu ?

@ Billy Lighter

J’savais pas pourquoi Riley faisait tout un fromage que j’avais dit que c’était aussi l’immeuble de Carlos… L’avait dit que, maintenant, j’devais dire que c’était le sien parce que Carlos est inutile dans l’équation. J’haussai des épaules et j’ajoutai rien parce que, quelques klaxons plus tard, on fut dans l’appartement de Riley qui était assez pourri quand même.

En fait, dans l’Eastside, tout est pourri… Les gens finissent par pourrir aussi à force d’y vivre.

J’appris que Riley avait un p’tit ami et, en essayant de deviner qui c’était, j’essayais aussi de trouver des informations en disant que c’était p’t-être Ward Fleming son p’tit ami. En fait, j’espérais que non pour elle… Même si elle finit par ne pas me révéler qui c’était j’appris qu’elle connaissait bien Fleming… Elle confirma que c’était un psychopathe ce qui… N’était pas un scoop en fait. Moi, ce qu’il me fallait c’était du concert pour que Keller puisse le choper…

Riley me conseilla alors de pas acheter de la came n’importe où et j’dis que j’étais assez grand pour savoir ça. J’achetais de la drogue alors qu’elle était encore qu’une gamine, à mon avis… Bailey était déjà bien plus jeune que moi alors ça sœur devait avoir plus ou moins l’âge de Bailey. Voir même plus jeune vu sa tête. J’haussai des épaules.

-Ouais, j’suis grand. Enfin, en âge… J’achetais de la drogue que t’étais encore qu’une gamine, à mon avis…

Elle alla me chercher la fameuse coke que, en fait, j’avais pas besoin. J’avais surtout besoin d’un taxi et on s’mis à parler des taxis de luxe. C’était assez cool, c’est vrai même s’ils avaient pas toujours de la vodka. Mais Riley se serait contenté du champagne pour la bonne raison que tout es gratuit. J’souris.

-Gratuit ? On voit que t’as pas vu la facture de ce genre de service, toi…

En fait, j’ai jamais vu la facture non plus. C’est Peyton qui s’occupe des thunes mais vu le service c’est surement méga cher.

Après quoi, Riley accepta que j’reste le temps d’appeler le taxi tant qu’on parlait pas de Bailey ce qui me convenait. J’vois pas trop ce que j’pourrais dire, en fait. Elles avaient pas l’air de se piffer. En tout cas, Riley semblait pas piffer sa sœur. Puis, c’est des infos sur Fleming que j’cherchais, après tout.

Mais Riley prit un autre chemin en me demandant clairement si j’cherchais pas simplement à coucher avec elle… Surpris, j’déclarai que c’était pas le cas. Que mon but, c’était simplement la coke… Que j’étais marié et tout. Mais elle disait qu’être marié, c’était pas vraiment une excuse… J’fis la moue. L’avait pas tort… J’avais déjà trompé Peyton une fois. Et elle m’avait trompé aussi alors… Ouais, sans doute que Riley avait raison. J’soupirai.

-Ouais, j’sais… Et, non, j’ai jamais trompé Peyton.

J’mentais.

-Par contre, ouais, j’avoue que j’en ai trompé d’autres alors que j’étais en couple. Donc, j’imagine que t’as pas tort.

J’pouvais avouez ça vu que L.A.People avait rapporté plusieurs de mes aventure alors que j’étais en couple. Avec Apolline notamment. Enfin, bref, j’sais que j’suis pas un exemple de fidélité même si j’essaye de m’améliorer.

J’mis le sachet de coke dans ma poche alors que Riley, elle, se prit des cigarette. Chaque fois que j’voyais quelqu’un fumer ça me donnait envie et, ce soir, j’étais assez mal pris parce que… Bah, j’avais envie de clope et Riley était pas mal…

Deux tentations…

Et j’crois qu’elle essayait de m’avoir avec sa conversation sur mes intentions. D’ailleurs, elle poursuivit en disant qu’elle et son p’tit ami étaient pas exclusif pour me dire, j’imagine, que la voie était libre et que j’craignais rien.

-Y’a pas beaucoup de filles qui acceptent ce genre de relation. Et Peyton acceptera pas, donc, voilà…

Mais ça empêcha pas Riley de s’installer pour mettre ses jambes sur moi. Et elle persistait en étant sûr que tout ce que j’voulais c’était coucher avec elle…

Et elle me demanda si j’avais envie.

Et j’avais toujours pas téléphoné à ce foutu taxi…

-J’peux pas… Peyton finit par tout savoir, t’sais et… J’l’aime réellement.

Me tente pas ! C’est pas cool ! J’me mordis la lèvre avant de me rappeler des trucs que m’avait dit Riley plus tôt. La majorité des mecs qui venaient vers elle étaient mariés ? L’est une prostituée ?

-Mais… Depuis quand les Los Diablos engagent des prostituées, hein ? Si j’couche avec toi, tu vas me faire payer ? C’est pour ça que t’essaye de me tenter ?

J’esquissai un p’tit sourire en coin.

-Ou c’est pour dire à tout le monde que t’as couché avec une rockstar ? Pourquoi tu voudrais coucher avec moi, hein, si c’est pas pour quelque chose en échange ?

Ouais… J’essayais de retourner les choses à mon avantage mais ça n’empêchait que la conversation était toujours là-dessus et que, du coup, ça me tentait un peu. Pourquoi ? Bah… Heu… Certainement parce que j’suis Howard Stone et qu’il y a des choses auquel je résiste pas et les jolies filles en font, malheureusement, partie…

@ Billy Lighter

Entre savoir qui est Howard Stone et le connaître, il y a un monde.

Je savais qui il était parce qu’il parait souvent dans les magazines de stars mais je ne connaissais rien de lui, sauf pour ce qui pouvait s’écrire mais delà à jurer que tout était parole d’évangile, j’en doutais. Donc, parce que je l’avais un tout petit peu piqué dans son orgueil il ressentit le besoin de préciser qu’il achetait déjà sa drogue quand je n’étais qu’une gamine.

- Ça veut dire que tu n’es pas qu’un drogué d’occasion mais un vrai camé hors de contrôle. C’est triste.

J’allais donc lui chercher un sachet, question de ne pas le faire patienter trop longtemps et, quand je revenu au salon, il demanda s’il pouvait utiliser mon téléphone pour appeler un taxi mais attention pas un simple taxi comme le commun des mortels prend ! Non ! Un taxi avec un chauffeur attentionné qui servait du champagne, et non pas de la vodka, pour le plus grand malheur de la rockstar.

Moi, je trouvais qu’il ne devait pas se plaindre le ventre plein !

- J’ai même pas les moyens de prend un simple taxi alors je sais pas, je peux pas comparer.

J’crois qu’en regardant tout autour de lui, il pouvait se rendre compte qu’on ne roulait pas sur l’or, Keenan et moi et qu’on ne se payait donc pas des voiture taxi de luxe.

En y réfléchissant bien, je commençais à croire que Stone ne cherchait rien de plus qu’à ce que cette conversation finisse en partie de jambes en l’air. Tous les indices pointaient vers là, en tous les cas mais quand je le lui demandais, il sembla choqué. C’était si invraisemblable que ça ? En tous les cas, pour lui, ça semblait l’être ! Il se défendait d’être marié et que ça voulait dire qu’il ne trompait pas sa femme.

Ça, c’était le plus gros mensonge que j’avais entendu dernièrement !

- Trompeur un jour, trompeur toujours !

Il avait trompé une ancienne petite amie mais il n’avait jamais triché sa femme. Ça viendrait, je pouvais gager ma vie là-dessus. Des mecs comme lui, ça finissait toujours par aller voir ailleurs et ils essayaient toujours de se convaincre d’avoir une raison valable de le faire.

Je m’étais levé pour aller me chercher une clope et en revenant m’installer dans le divan, j’avais allongé mes jambes pour les mettre sur ses cuisses. Il était tendu, je le devinais très bien, pauvre petit ! Était-ce le manque de coke ou l’envie d’aller jouer dans ma petite culotte qui le rendait si tendu ?

Les deux à mon avis !

- Je n’ai pas à l’accepter. C’est comme ça, c’est tout. Et tant pis pour ta femme, si elle est à ce point coincée, c’est triste pour toi. Hey ! Mais peut-être que c’est elle qui triche, dans ton couple !

Parce que si Keenan et moi n’avions jamais dit être un couple et que nous n’avions donc jamais fixés de limites sur ce que nous pouvions et ne pouvions pas faire, peut-être que dans le couple de Mr. Stone, c’était Madame qui avait le plus de plaisir ! Qui sait ?

Je le titillais, c’était drôle ! Mais il fini par dire qu’il ne pouvait pas parce que sa femme avait des yeux partout.

- Tu ne peux pas ou tu ne veux pas, c’est différent ? Je te garantis que ta femme n’a pas d’yeux ici.

Je n’allais pas lui tordre un bras non plus hein ! J’allais juste retirer mon soutien-gorge sans retirer mon t-shirt et l’envoyer au sol. Je ne connais pas une seule femme dans ce monde qui ne se débarrasse pas de son soutien-gorge dès qu’elle rentre à la maison !

- Quand j’étais avec les New Soldados, je me prostituais. Et non, si on couche ensemble je ne te ferai pas payer, je ne me prostitue plus. J’en ai juste envie et t’en as envie. J’ai juste cru que ce serait comme faire d’une pierre, deux coups.

Il continuait de poser des question. Y’a des gens comme ça, qui doivent poser deux cents questions pour établir leur conduite face a une situation, comme si ça allait déterminer comment les choses devaient fonctionner.

- M’en fiche de ce que tu fais dans la vie. J’ai juste envie de savoir si tu vaux autant au lit que derrière une batterie. Mais j’ai pas l’intention de te supplier ou de ruiner ton mariage hein.

Je m’étirais vers l’arrière en cambrant des hanches en sachant très bien que mon t-shirt remontait sur mon ventre, puis je me replaçais sur le divan, mes jambes toujours sur celle d’Howard.

- Le téléphone est par-là, si tu veux téléphoner ton taxi de luxe.

@ Billy Lighter

Comme j’dis à Riley que j’avais pas mal d’expérience et que, tu coup, j’pouvais savoir quand la drogue était bonne ou non, elle me prit pour un camé hors de contrôle. J’haussai des épaules.

-Tu peux penser ce que tu veux…

J’m’en fiche parce que j’sais que c’est pas le cas vu que je me came plus. Et elle me fila la came que j’avais demandé afin que mon infiltration se fasse sans qu’on me pose de question. Qu’Howard Stone veuille de la drogue, c’était pas un scoop dans l’Eastside. Carlos, y a vu aucune piège, en tout cas. Maintenant, qu’est-ce que j’allais faire de cette came une fois rentré ? Bah… Heu… J’trouvais bien quelqu’un qui en a besoin. P’t-être Sav’. Elle sera p’t-être pas contre de la came gratos. Ou j’devrais la revendre tiens… Ouais, c’est pas une mauvaise idée ça. Ainsi, j’récupérerais l’argent que j’donnai à Riley.

On parla un p’tit peu des taxis de luxe vu que j’avais plus de bagnole et que, du coup, j’avais pas d’autre choix que d’utiliser ce genre de taxi. Mais si Riley trouvait que c’était le grand luxe, j’déclarai que c’était aussi méga cher comparé à un taxi normal mais Riley pouvait pas vraiment comparé parce qu’elle avait même pas les thunes pour un simple taxi. J’fis une p’tite moue.

-C’est triste.

Bah, elle devait sûrement avoir une bagnole. Ou son p’tit copain devait en avoir une et j’trouvais ça bien mieux que devoir se taper le taxi.

C’est après ça que Riley conclu que si j’étais ici, c’était uniquement pour me la faire. En fait, j’m’attendais pas vraiment à ça… J’aurais dû m’y attendre, pourtant. Avant, quand j’étais pas marié, chaque fois que j’me retrouvais seul avec une fille pas mal, ça finissait comme ça. J’m’en faisais pour rien, à l’époque. J’vivais au jour le jour. Et… J’étais pas forcément fidèle, ce que j’niai pas. Même si j’affirmai que, maintenant marié, je n’avais jamais trompé Peyton.

Ce qui était faux.

Et Riley était sceptique. Pour elle, si on est infidèle une jour, on l’est toute sa vie.

J’fis la moue.

-Mouais…

Et ça me fit penser à Peyton qui, elle aussi, m’avait trompé. Avec Nathan Williams, en plus. Pas Jerry, hein, l’autre ! Du coup, ça m’fit me poser plein de questions… Et si elle m’avait trompé à nouveau ? Et si l’gosse était pas à moi, en fait ? Han… Trop de questions !

J’devrais arrêter de réfléchir… Surtout à ça…

Ça serait tellement plus simple, finalement, si Peyton et moi on faisait comme Riley et son p’tit ami. Riley trouvait ça dommage que Peyton ne veuille pas de ça. Et elle sema le doute que j’avais déjà encore plus dans ma tête quand elle dit que, peut-être, Peyton trichait et que j’le savais pas.

-Naaaaaan. Elle ferait jamais ça.

J’en étais pas sûr… L’avait déjà fait une fois.

Ou alors, j’me disais ça pour déculpabiliser parce que j’étais pas insensible à Riley ? En fait, fallait avouer que j’étais insensible à aucune jolie fille ce qui faisait que pour éviter ce genre de situation où j’étais tenté, c’était pas évident. Et j’finis par dire que Peyton avait des yeux partout mais Riley disait qu’elle en avait pas ici.

J’ricanai.

-On voit que tu connais pas Peyton.

Elle retira alors son soutien-gorge sans même enlever son t-shirt. J’savais pas comment les filles faisaient ça… Même si j’étais devenu expert pour enlever leur soutien-gorge. J’crois que j’m’en suis déjà vanté plus d’une fois, d’ailleurs.

Et j’essayais de retourner la conversation à mon avantage en me demandant si Riley se prostituait pour les Los Diablos et que, donc, elle essayait de me tenter pour avoir des thunes. Mais, en réalité, l’était plus une pute. Elle l’était avant mais pour les New Soldados. J’haussai des épaules.

-Los Diablos… New Soldados… C’est la même chose. Deux bandes de latinos qui vendent de la came. J’sais même pas pourquoi ils se battent, c’est tous les mêmes.

En réalité, parait que les New Soldados sont pas tous latinos… Mais bon, sont quand même dirigé par un type qui se fait appelé El Lider, alors.

Riley déclara alors que j’aurais pas à payer si on couche ensemble. Qu’elle en avait juste envie et moi aussi. P’tain, elle arrive à voir ça comment, elle ? J’suis si peu subtile que ça.

-J’suis marié.

Ouais… J’essayais surtout de me convaincre moi. Et j’essayais de voir un agenda caché dans les tentative de Riley. Mais elle disait qu’elle se fichait si j’étais batteur ou non. Elle voulait juste savoir ce que j’valais au lit.

J’fis la moue.

-J’vaux autant au lit que derrière ma batterie !

J’lâchai ça un p’tit peu piqué dans mon ego. Depuis que j’étais marié, j’avais l’impression d’être le genre de type méga coincé avec une villa de luxe, une femme parfaite et une p’tite vie rangé. J’pouvais être fidèle sans être une foutue cliché, non ? J’suis Howard Stone, hein ! Le batteur qui fait des frasques toutes les semaines et qui aime s’amuser ! Pas le Howard Stone stupide qui s’fait mener par le bout du nez par sa femme. Parce que j’ai l’impression que c’est ce que les gens pensent de moi.

J’vis Riley s’étirer et se cambrer un peu laissant à ma vue une partie de son ventre dénudé avant qu’elle ne me dise que le téléphone était là-bas.

J’avais toujours cette moue sur ma figure. J’avais mal mon ego et j’me disais que si Peyton me trompait toujours, c’était encore pire.

Alors, j’pris un être désinvolte tout d’un coup.

-Et moi, c’est vrai que j’ai p’t-être envie de voir si tu veux mieux que ta sœur au lit.

C’était pas cool… Pour Bailey en tout cas parce que notre relation avait évolué depuis. Mais j’étais dans l’Eastside et j’venais de comprendre que, ici, j’devais retrouver mes anciennes habitudes pour garder ma confiance et, aussi, obtenir ce que j’voulais. Et qu’est-ce que j’voulais ? Faire tomber Fleming. Et j’crois pas que c’est possible de le faire tomber sans prendre de risque.

Alors, d’un seul coup, j’me déplaçait pour me retrouver au-dessus de Riley et j’vins l’embrasser passant ma main sous son t-shirt pour caresser ses seins. C’était un baiser déterminé et fougueux. J’le fis durer avant de le briser et de regarder Riley dans les yeux.

-T’en veux encore ?

@ Billy Lighter

Je ne voyais rien d’autre que le sexe pour expliquer toute la manœuvre d’Howard Stone. Ses explications bidons, j’y croyais qu’à moitié à vrai dire. Il aurait trouvé de quoi passer son manque facilement sans me suivre jusque chez moi et pourtant nous étions là, sur mon divan et il continuait de vouloir se convaincre que d’être marié lui garantissait une droiture exemplaire. Au risque de faire éclater sa belle confiance en lui, je lui expliquais que la majorité des hommes avec qui je couchais étaient tous mariés alors pour l’alliance d’abstinence au doigt, on repassera.

Peut-être qu’au fond, c’était sa femme qui le trompait joyeusement, il n’en savait rien, même s’il prétendait que jamais elle ne le ferait. Je ne connaissais pas sa femme mais si je savais bien une chose, c’est que rien qui ne semblait acquis ne l’était vraiment. Si j’étais lui, j’arrêterais de me poser autant de question et je vivrais l’instant présent. J’avais envie de lui, mais pas au point de lui tordre un bras, de le supplier à genoux. Keenan allait certainement rentrer d’un moment à l’autre, alors si ce n’était pas l’un, ce serait l’autre.

Je voyais bien qu’il se démenait pour lutter contre la tentation, et je ne parlais pas ici de celle qu’il pouvait avoir pour le sachet de coke que je lui avais remis, mais bien de celle de franchir la clôture et de goûter au vice de l’adultère. Il étirait l’élastique de sa conscience en demandant depuis quand les Los Diablos gérait la prostitution dans l’Eastside. Je rectifiais son tire pour qu’il sache que je ne me prostituais plus donc il n’avait pas à craindre que je le déleste de quelques autres billets que je savais qu’il avait dans son portefeuille et que ce n’était pas pour le gang auquel j’appartiens maintenant mais pour les New Soldados que je me prostituais.

- Plus ou moins la même chose ! L’un engage des putes, l’autre non. Et puis ils se battent, ouais, mais sinon c’est pas drôle, je suppose. Ward…

J’allais nommer mon chef, genre, vraiment, mais je m’étais freiner avant de continuer et je simulais une toux avant de me reprendre. Mais de toute façon, qu’est-ce que le batteur d’un groupe qui ne tourne pratiquement même plus pouvait savoir de la guerre des gangs, en vrai ? Je pourrais lui nommer tout ce que je sais qu’il en aurait rien à foutre et aurait tout oublié demain matin.

- El Lider pense qu’il peut gagner sur tous les fronts mais il perd du terrain en fait. Pourquoi tu penses que j’y suis plus et que je suis ici ?

Encore, il répéta qu’il était marié et ça me fit rire. Il pourrait le répéter encore combien de fois pour parvenir à se convaincre lui-même qu’il ne franchirait pas la ligne ? Et moi, plus il s’acharnait à lutter, plus je m’amusais à le tenter. C’était comme un jeu, en fait. J’avais envie de lui, oui mais je n’y tenais pas plus que ça sauf que de le voir tout faire pour se garder la tête en dehors de l’eau, c’était trop amusant pour que j’arrête.

Et à force de pique, il fini par succomber. J’dois avouer que je ne l’avais pas vu venir, je le pensais vraiment résolu à tenir bon ! Il fallait croire que la chair était faible, et que ce qui l’attendait à la maison ne faisait pas tant le poids parce qu’il s’élança pour se placer au-dessus de moi et glisser sa main sous mon t-shirt pour masser mes seins tout en déversant sa langue de beau parleur dans ma bouche. Je ne réagis pas tout de suite parce qu’il avait dit, tout juste avant, qu’il voulait savoir si j’étais meilleure que ma sœur au lit et si je n’avais pas eu la langue de Stone qui massait mes amygdales, je l’aurais bombardé de questions tellement c’était jubilatoire.

Ça allait attendre.

Lorsque le baiser se brisa, je vis dans le regard de Stone, un mec complètement allumé et trop sûr de lui qui avait mal à son égo. L’avais-je si malmené ? Il semblerait bien que oui ! Il demanda si j’en voulais encore mais la question, la vraie, était plutôt de savoir si lui était prêt à en donner davantage.

Je le défiais du regard pendant que mes mains détachaient son pantalon, l’ouvraient et se glissaient à l’intérieur pour prendre son sexe d’une main et ses couilles de l’autre. Je n’avais pas encore vu la marchandise de mes yeux mais au toucher, Stone semblait être le mieux équipé pour veiller tard !  Je soulevais la tête pour venir chercher ses lèvres et lui donner sa monnaie. Keenan m’avait appris beaucoup et je comptais m’en servir pour rendre Stone complètement dingue et lui montrer que je valais bien mieux que Bailey.

@ Billy Lighter

Pourquoi on en était arrivé là ? J’sais pas… Mais j’étais maintenant tenté par Riley et les intentions qu’elle me prêtait. Y’avait ça mais aussi le doute concernant Peyton… Et si elle aussi se disait la même chose que moi ? Que j’étais incapable de me retenir de la tromper et que, donc, elle aussi pouvait se le permettre ? P’tain, parfois, j’me dis que toutes ces histoires de fidélités, c’est rien d’autre que des conneries visant à diviser les gens plutôt d’autres choses.

Ou alors, j’me trouvais des excuses ?

P’t-être bien. En attendant, j’essayais de pas craquer en continuant la conversation et en apprenant que Riley avait été prostituée. Non pas pour les Los Diablos mais pour les rivaux, les New Soldados. Pour moi c’était la même chose. Enfin, j’prétendais que, pour moi, c’était jamais que des latinos qui faisaient partie d’un gang tous les deux en sachant très bien qu’il y avait des subtiles différences entre les deux. Déjà, les New Soldados, c’est un peu un mélange de tout comme son nom l’indique… Les Los Diablos, c’est quand même que des latinos… Enfin, à l’exception de Riley et de Quinn bien que peut-être d’autres aussi sans que je le sache.

Et Riley disait que c’était « plus ou moins » la même chose. La différence c’était que les Los Diablos engageaient pas de putes alors que les New Soldados bien. Et aussi, le fait qu’ils étaient en guerre prouvait que… Bah, c’était pas les mêmes. Puis y’a Ward qui… Heu… Ward ? L’a bien dit Ward ?

J’crois bien que oui.

Mais elle toussa en se rattrapant et en disant « El Lider ». Est-ce qu’elle vient de me dire que Ward est El Lider ? Han…

J’crois…

Mais j’en étais pas sûr bien que ça m’étonnait qu’à moitié. Mais j’imagine que c’était un truc que j’aurais à creuser. Si j’pouvais donner à Jordan le moyen qu’il prouve que Ward est El Lider alors Ward prendra pour perpète.

-Han… Tu veux dire que les New Soldados sont en train de perdre et que tu t’es dit qu’il valait mieux être dans le camp des gagnant ? J’peux pas te donner tort.

Mais on en revenait toujours à la même chose : au sexe. Et j’mon ego fut touché alors que, il y a quelques temps, j’aurais même pas hésiter à me faire Riley. Mais cette fois, j’avais hésité et j’avais l’impression que dans cette partie de L.A., j’avais pas intérêt à jour aux petit mari vertueux.

Alors, j’franchis le pas que j’devais pas franchir en embrassant Riley et quand le baiser se brisa, j’vis simplement le défi dans son regard.

P’tain, j’détestais ce genre de fille…

Elle finit par ouvrir mon pantalon et j’me mordis la lèvre alors qu’elle me faisait avoir de plus en plus envie. J’savais que j’étais déjà au point de non-retour. Alors, j’pus rien faire d’autre que de continuer à l’embrasser quand elle posa à nouveau ses lèvres sur les miennes. Je gémis contre ses lèvres parce qu’elle jouait avec moi me donnant de plus en plus envie.

Je finis par enlever son dessus libérant complètement ses seins avant de retirer son pantalon et sa petites coulottes. Je m’étais débarrassé du mien aussi et je quittai ses lèvres pour venir la titiller de ma bouche entre ses cuisses. Ma main elle, vint caresser ses seins.

Le fauteuil était pas confortable mais j’crois que dans l’Eastside, j’pouvais pas trouver mieux que ça, hélas…

@ Billy Lighter

Je passais près de gaffer en nommant Ward comme étant le chef des New Soldados mais je me repris, à temps je crois, et puis de toute façon, Howard Stone en avait rien à foutre de cette information-là. Il n’allait fort probablement même plus s’en souvenir demain matin, tant qu’il avait son sachet de coke, le reste devait lui être inutile.  Ça ne l’empêcha pas de quand même me questionner sur mon changement de team et je roulais des yeux a la façon dont il expliqua ma nouvelle affiliation.

- Je l’ai fait pour rester en vie. Et puis au moins là je suis bien traité, je n’ai pas à me plaindre.

Et il y avait Keenan.

Il me jouait dans la tête et dans le cœur, c’était pas cool ! Surtout que je ne pouvais pas aller jusque-là mais ça se faisait tout seul, sans que je force quoi que ce soit et c’est ce qui me terrifiais autant, je crois.

Les mecs sont tous pareil au fond. Ils ne pensent qu’avec ce qu’ils ont entre les jambes, Howard Stone venait de le prouver en franchissant la barrière qu’il disait ne pas avoir franchi encore depuis qu’il était marié. Permettez-moi d’en douter ! Je ne suis qu’une fille parmi tant d’autre, rien d’exceptionnel qui vaille la peine de balancer ses vœux par-dessus bord. Pourtant, juste pour prouver qu’il valait autant au lit qu’avec ses baguettes dans les mains, il avait réduit à néant la distance entre lui et moi pour m’embrasser à pleine bouche tout en malaxant mes seins.

Alors je lui donnais son change, parce que moi aussi j’avais un égo et que j’avais pas aimé qu’il ramène ma sœur comme ils le faisaient tous, tout le temps ! Y’avait jamais moyen que je mène ma propre vie sans qu’il y en ait un qui cherche à nous comparer, Bailey et moi et après ça s’étonnait que je puisse autant la détester !

Piquée au vif, je plongeais à deux mains dans son pantalon et je le caressais et je le branlais et son sexe palpitait dans mes mains et c’était déjà tellement jouissif ! Je grognais de rage quand il se releva mais le regardais avec une envie impatiente le temps qu’il nous dévoile comme deux vers à choux et qu’il s’installa entre mes cuisses pour m’embrasser comme un affamé. Il n’était pas comblé au lit, ça se voyait ! Ça se sentait ! J’en avais vu passer des hommes mariés insatisfaits et ils étaient tous comme lui ! Avide d’un nouveau terrain de jeux pour satisfaire des pulsions qu’ils n’avaient pas le loisir de satisfaire à la maison avec Madame.

Je gémissais à n’en trembler et je m’accrochais d’une main à ses cheveux et de l’autre au coussin du divan qui se lamentait sous notre poids. Tant qu’on ne le cassait pas comme Keenan et moi avions cassé le lit, ça devrait aller. J’en avait les orteils qui se tortillaient en tous les sens et les hanches se soulevaient à chacune de mes respirations.

Puis je le repoussais en relevant ma jambe et en poussant sur son épaule avec mon talon. Je le fis tomber au sol et je me laissais aller sur lui, sur le plancher du salon pour le reprendre en main, fermement, de le branler de deux ou trois vigoureux mouvements puis je le guidais en moi et dansais du bassin en prenant appuie d’une main contre son épaule et de l’autre, sur ma hanche. Keenan aimait ça, quand je faisais ça, il disait que ça me donnait un air sexy, que mon corps ondulait tel une chatte.

Mais je n’étais pas avec Keenan, ça faisait comme des choc électrique dans ma tête de voir le visage d’Howard et pas celui de Keenan.

- J’vaux mieux que ma sœur !!

J’allais plus vite, et plus fort !

Jusqu’à ce que ça se calme dans ma tête mais qu’entre mes cuisses ce soit l’explosion.

@ Billy Lighter

J’me disais, que, finalement, j’avais pas suivi Riley jusqu’ici pour rien… J’crois qu’elle venait de me dire, sans le vouloir, l’identité d’El Lider. Et que El Lider, c’était rien d’autre que celui que j’essayais de coincé pour récupérer mon permis de conduire. J’étais certain que c’était loin d’être anodin comme infos et que ça plaira sûrement à Jordan de l’avoir.

Mais j’avais fait comme si j’avais pas compris et Riley finit par me dire qu’elle avait changé de gang pour rester en vie et que, chez les Los Diablos, l’était bien traitée. Faut dire que si les New Soldados sont bien dirigé par Ward, alors, ouais, j’suppose qu’on y est pas spécialement bien traité.

Et après tout ça, ce fut un p’tit jeu de tentation… Une tentation bien trop fort qui combiné au doute qui naissait en moi, fut bien trop difficile à retenir. Riley était jolie et elle savait comment faire pour titiller l’égo des gens et, en retour, j’tardai pas à titiller le sien d’égo en faisant le rapprochement avec sa sœur.

Le fait est qu’en réalité, y avait rien n’à comparé entre les deux. Bailey était cent fois plus loin dans sa vie que Riley qui, en fait, était au même endroit que Bailey y’a quelques années… Et j’devais avouer que s’il y avait des ressemblances entre les deux, elles étaient quand même pas mal différentes.

Pourtant, tout ça m’empêcha pas de craquer. Sûrement parce que j’avais envie de prouver quelque chose. A qui ? A l’Eastside ? Ou à moi ? J’en savais rien. Mais si j’aimais Peyton, j’avais toujours se sentiment amer que le mariage m’avait retiré une petite de ma vie d’avant.

Une partie de moi.

Et c’est avec ça que j’me débattais. Un combat que j’finis par perdre alors que, après quelques baiser fiévreux, j’finis la bouche entre les cuisses de Riley à la faire gémir. J’la faisais trembler ce qui m’apporta pas mal de satisfaction avant qu’elle mette son talon sur mon épaule me faisant relever la tête. Mais elle y alla tellement fort que j’tombai du fauteuil et que Riley en profita pour reprendre le dessus. J’gémis à mon tour ferment les yeux pour mieux apprécier avant de les rouvris quand elle se mit à onduler sur moi.

J’pouvais pas détourner mon regard d’elle alors que le plaisir grimpait en moi. J’bougeai sous elle alors qu’elle clama qu’elle valait mieux que sa sœur.

Y’avait pas que moi qui avait été piqué dans mon égo, j’crois.

On alla plus vite et j’avais mes deux mains sur ses cuisses jusqu’à-ce qu’on atteignis l’orgasme et que je vins en elle. Après ça, ce fut le calme quelques instants. J’la fis, ensuite, glisser sur le côté alors que la culpabilité tarda pas à me frapper. J’me relevai sans rien dire m’en voulait à moi… A Riley, aussi… Bref, à toutes ces conneries que j’venais de faire.

J’enfilai mes vêtements toujours sans rien dire. Mon cœur battait vite alors que j’pensais à Peyton. Et si jamais elle m’avait plus trompé depuis Williams ? Si c’était l’cas, c’était moi l’connard dans l’histoire.

En fait, peu importait le cas, j’étais le connard dans l’histoire.

Une fois rhabiller, j’vérifiai que la dose de coke était bien dans ma poche. J’fixai, ensuite, Riley… L’en pouvait rien si j’avais craqué… Pourtant, comme à chaque fois que mon cerveau me joue des tours, j’deviens un sale enfoiré.

Et ce soir, ce fus la même chose.

-T’es p’t-être meilleur que ta sœur au lit. Mais c’est le seul endroit où tu l’es…

Pourquoi j’avais dit ça ? J’sais pas. Certainement parce que j’étais un connard quand j’voulais et que j’comprenais pas Riley. L’était ici dans l’Eastside à vendre de la came alors qu’elle pourrait très bien se sortir de là. L’avait sa sœur comme potentiel soutient mais elle semblait pas vouloir se réconcilier pour pouvoir éviter de crever dans un caniveau.

-J’m’en vais…

C’est ce que j’dis avant de m’casser… J’avais pas sonné au taxi, finalement. Pas grave. Y’a plein de cabine téléphonique dehors.

@ Billy Lighter

Keenan envahissait ma tête pendant qu’Howard envahissait mon corps. C’était troublant comme sensation, ce n’était jamais arrivé avant. Il faut dire qu’il y avait eu que Carlos depuis que je vivais avec Keenan et que le premier n’était rien de plus qu’un jeu, une banalité sans importance. Mais en chevauchant Howard, je me sentais troublé, comme si un signal d’alarme clignotait au-dessus de ma tête pour me faire comprendre que ce que nous faisions était mal.

Alors pourquoi nous le faisions ?

Parce que je l’avais piqué dans son orgueil et qu’il avait malmené le miens !

Et ça se termina par un orgasme pas si bon que ça, amer, je dirais même. Howard n’insista pas quand il eu éjaculer en moi et il me fit basculer sur le côté pour se lever et se rhabiller. Je fis pareil avec ma culotte et mon t-shirt et je le laissais vérifier qu’il avait toujours son sachet de coke. Il pensait quoi ? Qu’entre deux mouvements de bassin j’avais pu m’étirer le bras assez loin pour fouiller dans son pantalon et le cacher ?

- Au moins je vaux mieux qu’elle sur quelque chose c’est déjà ça !

J’avais toujours été dans l’ombre de ma sœur. À la maison, à l’école, partout alors je m’en foutais bien que le reste de ma vie soit un bordel monumentale, tant que je valais mieux qu’elle quelque part, j’étais contente.

- Et puis tu ne me connais même pas mais tu sais quoi ? J’en ai rien à foutre de ton opinion ! J’suis pas une méga star qui se rabaisse à baiser une dealeuse pour un petit sachet de coke. Je sais pas qui est le plus pathétique entre nous deux.

Au moins moi, je ne me prétendais pas être ce que je n’étais pas.

- J’te retiens pas !

Il avait vraiment pas besoin de m’annoncer son départ, c’était évident qu’il voulait être n’importe où sauf ici. J’avais si souvent vu ce regard de mec qui se rendait compte qu’il venait de faire une bêtise monumentale ! C’était facile de faire le paon avant et pendant mais c’était après que la queue tombait molle entre les deux jambes que la gifle de remord venait et c’était toujours la même chose. Le mec se rhabillait en toute hâte, balançait les billets sur le coin de la table et disparaissait sans regarder en arrière. La seule différence ici était qu’Howard avait bénéficié d’un coup gratuit.  

@ Billy Lighter