Vanya avait été invitée par Howard Stone à passer chez lui. Probablement pour une interview, qu’elle m’avait dit, ce qui était logique. J’étais content pour elle parce que son émission avait beaucoup de succès. Et si maintenant, elle n’avait même plus besoin de courir après les stars pour qu’elles se livrent à elle, c’était que sa renommée dépassait tout ce que je pouvais imaginer.

Du coup, j’étais tout seul dans le loft. Ça ne me dérangeait pas dans le sens où j’avais besoin d’un peu de repos. Entre United For Youth, association pour laquelle je me donnais corps et âme, et les sessions d’enregistrement et de répétition avec The Warriors, un peu de temps libre ne me faisait pas de mal.

Même si j’adorais tout ce que je faisais, hein ! Mais à un moment donné, même si j’étais jene, le corps et le cerveau disait stop.

Or, aujourd’hui, je n’avais aucune obligation.

J’avais donc trainé au lit, devant la télé… Puis j’avais déjeuner-dîner avec du pain, des œufs et du bacon, le tout arrosé de café et de jus d’orange…

Puis…

Arf, c’était plus fort que moi… J’avais pris ma basse et avait commencé à répéter… J’aimais bien jouer de temps en temps tout seul parce que je pouvais vraiment entendre ce que je faisais et je pouvais m’amuser à faire des solos plus mélodiques.

Tout ça, évidemment, dans le but de partager ça plus tard avec The Warriors, évidemment !

Oh, et puis, ce soir, je devais me rendre au cours de langue des signes avec Vanya ! J’avais trop hâte ! Ce serait notre premier cours et l’idée d’apprendre une langue aussi spécifique me motivait… Surtout que c’était pour pouvoir communiquer avec notre filleul !

En attendant, les heures passaient. J’avais branché un micro pour chanter en même temps que je jouais vu que je doublais souvent la voix de Finan pour donner de la profondeur à sa voix… Un peu comme si c’était… C’était peut-être bizarre à dire… mais un peu comme un chœur de moines.

Je ne vis vraiment pas le temps passer et comme je jouais plutôt fort dans le loft, je n’entendis pas Vanya entrer… Et comme je chantais les yeux fermés, je ne la vis pas non plus.

♫

Ce ne fut que quand je sentis le doux parfum de ma petite amie tout près de moi que je rouvris les yeux. Mais je n’arrêtai ni de chanter, ni de jouer…

Quand la chanson se termina, je la regardai droit dans les yeux et souris. Puis, sans déposer ma basse, j’allai l’embrasser.

-Salut toi ! Alors, cette interview avec Howard Stone ?

Si je m’attendais à ce genre de proposition de la part d’Howard Stone ! J’en étais encore complètement retournée, dans le sens agréable de la chose, alors que je rentrais chez moi. Dans les jours à venir, j’aurais beaucoup à faire pour me montrer à la hauteur des attentes du jeune veuf et celles d’Olivia Corte qui avait eu le cran de me proposer. Je ne devais pas rater ma chance !

Howard m’avait demandé si je pouvais composer la musique ce qui était au-dessus de mes capacité, cependant, j’avais proposé de travailler sur le projet avec Ivar. Je ne voyais personne de mieux que lui pour m’aider à y parvenir. Avec lui, les problèmes se conjuguaient au passé et les solutions se multipliaient. J’étais donc confiante de trouver la bonne mélodie pour une chanson dont les paroles étaient tout en douceur.

C’était un peu troublant de lire les chansons de Lola, des chansons qu’elle n’avait jamais endisquées. C’était comme entrer dans son jardin secret. Jen e savais pas comment elle fonctionnait quand elle composait. Se servait-elle d’évènement vécu ? Mettait-elle sur papier ses états d’âmes romancés ? Si oui certaines des chansons qu’elle avait écrites laissait entrevoir un profond chagrin. Une en particulier m’avait marquée, elle était réservée à Jackson Holland.

J’entrais dans mon building en tenant tout contre ma poitrine le précieux carnet de chansons et je grimpais les étages à la hâte, pressée de tout raconter à l’amour de ma vie.

Au travers de notre porte, le son de sa basse filtrait ce qui me fit automatiquement sourire. Combien j’adorais l’entendre gratter ses cordes ! J’adorais l’écouter jouer, même pendant des heures, le regarder prendre possession de la pièce qu’il interprétait, l’admirer en pleine création.

Je posais tout et je m’approchais de lui, sans faire de bruit, sans l’interrompre. Je voulais entendre la dernière note, puisque je n’avais pas entendu la première. Quand elle résonna, je touchais délicatement son bras et mon amoureux, sans déposer sa basse, me regarda amoureusement avant de m’embrasser. Je prolongeais le baiser en jouant doucement dans sa crinière puis quand il se rompit, je posais mon front contre le sien.

- Elle n’a jamais eue lieu…

Je l’embrassais encore puis je murmurais contre ses lèvres :

- Salut mon amour !

Ce petit moment tout en tendresse me fit du bien et je l’aurais bien prolongé jusque dans notre lit mais je devais une petite explication à Ivar qui ne devait pas comprendre pourquoi je n’avais pas fait d’interview alors que je me rendais chez Stone pour en faire une.

- J’avais mal compris ce que voulais Howard. En fait, il travail sur un projet des plus secret et il avait une proposition à me faire.

J’avais laissé le carnet de Lola avec le reste de mes affaires. Je me distançais donc d’Ivar pour aller le récupérer tout en lui expliquant un peu mieux ce qui m’arrivait.

- Howard a trouvé un cahier appartenant à sa femme. Elle y a écrit plein de textes et Avec Savannah Prescott et Olivia Cortez, je crois, il projette d’endisquer les textes pour rendre hommage à sa femme. Il cherche des artistes voulant chanter sur l’album et c’est Olivia qui a proposé mon nom ! Tu te rends compte combien j’ai été surprise ?

A la fin de la chanson co-écrite avec Samantha, j’avais ouvert les yeux pour les refermer presque directement et embrasser Vanya qui prolongea le baiser. Si ma basse n’avait pas été entre nous, je l’aurais soulevée du sol et emmenée directement dans la chambre. Après tout, si je n’avais pas trop perdu la notion du temps, il nous restait encore un peu de temps avant de souper puis de devoir partir pour notre cours de langage des signes.

En plus, j’étais souvent curieux, alors j’avais envie de savoir comment ça s’était passé avec Howard Stone. Je haussai les sourcils quand elle me dit que l’interview n’avait jamais eu lieu… Mais… mais… Elle y allait pour ça, non ? Est-ce qu’il y avait eu un problème ?

Murmurant contre mes lèvres, Vanya n’avait pourtant pas l’air d’une journaliste qui se serait fait éconduire en dernière minute.

Au contraire, elle semblait rayonner. Et je n’étais pas assez prétentieux pour croire que c’était du au simple, mais intense, amour que je lui portais.

Mes lèvres toujours proches des siennes, les yeux mi-clos, je demandai :

-Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

En fait, elle m’expliqua qu’elle avait mal compris ce pour quoi Howard l’avait convoquée chez lui. Et elle piqua complètement ma curiosité quand, s’éloignant un pu de moi, elle parla d’un projet secret.

-Un truc top secret ?? Là tu m’intéresses !

Est-ce que ça avait un rapport avec la guerre médiatique d’Howard contre Jimmy Reed ? J’avais pourtant l’impression que ça s’était calmé. Et puis si ça avait été ça, Howard aurait justement voulu une interview, plus que probablement.

Non, ça ne devait pas être ça.

Vanya retourna vers l’entrée du loft et j’en profitai pour me délester de mon instrument de prédilection, le déposant délicatement sur son support après avoir éteint mon ampli et débranché la basse.

Puis elle revint vers moi en m’expliquant, un cahier en main. En fait, c’était un cahier de chansons de feu Lola. Howard avait en fait un projet d’hommage à sa femme et Olivia Hughes, ou Cortez comme l’appelait encore Vanya, avait choisi Vanya pour y chanter une chanson.

-Suprise ? Ouais j’imagine que tu as du l’être !

J’étais moi-même extrêmement surpris.

-Comment Olivia sait que tu sais chanter ?

Moi je savais que Vanya chantait juste parce que je vivais avec elle et que quand elle vaquait à une tâche, elle avait tendance à chanter un peu de tout, de The Army à The Burning Fire. Je pensais bien que le seul groupe que je ne l’avais jamais entendue entonner, c’était The Lightening. Même Roadtramp y passait avec leur chanson Never Cared la balade la plus douce de leur répertoire.

Je souris à Vanya.

-A te voir, j’imagine que tu as déjà accepté. Tu dois choisir un texte ?

Ivar jouait de la basse lorsque je rentrais dans notre appartement. Loin de moi l’idée de l’interrompre alors je m’étais approché silencieusement de lui pour l’écouter jusqu’à la dernière note avant d’échanger avec lui un baiser langoureux. Je doutais qu’Ivar avait bien conscience de tout l’effet qu’il me faisait uniquement en étant tout près de moi.

Il voulut savoir comment mon interview avec Howard Stone s’était déroulée mais il n’y en avait pas eue, c’est ce que je lui répondis avant de quitter son étreinte pour retourner prendre le cahier de Peyton que j’avais laissé en rentrant, avec mes autres affaires. Je piquais sa curiosité en lui parlant du truc secret qu’avait duquel avait voulu m’entretenir Howard.

- C’est très intéressant aussi, tu verras !

Je ne voulais pas faire durer le suspense inutilement alors je lui expliquais ce qui en était réellement. Le projet hommage pour Lola sur lequel travaillaient Howard et Savannah Prescott et qu’Olivia Cortez m’avait proposé pour participer à ce projet. Ma surprise était encore bien là, palpable, impossible à cacher. Je n’en revenais toujours pas !

- Regard mes bras ! J’en frissonnes encore d’excitation tant la surprise est grande !

Je n’étais pas une chanteuse de profession quoi qu’on me disait souvent que je chantais très bien. Je recevais encore de très bons commentaires au sujet du numéro d’ouverture des American Music Awards pendant lequel, Daniele Ricci et moi avions interprétés un medley de toutes les chansons en nomination cette année-là. Mais puisqu’Ivar me demanda comment Olivia pouvait savoir que je chantais si bien, force était d’admettre que ma performance n’avait pas marqué mon petit ami et ça me fit rire.

- Tu ne te souviens pas que j’ai chanté à l’ouverture des American Music Awards avec Daniele Ricci?  Le soir où l’on s’est retrouvé, tous les deux ?

Je vins frotter le bout de mon nez au sien puis je l’embrassais furtivement avant d’ouvrir le cahier de Peyton pour retrouver la chanson sur laquelle j’avais accroché pendant mon entretiens avec Howard Stone. Nous allions devoir la travailler, Ivar et moi, du moins, si mon petit ami acceptait de me donner un coup de main.

- Je ne pouvais vraiment pas refuser cette chanson incroyable. Attend, je te montre… c’est…Je faisais tourner les pages en prenant grand soin de n’en froisser aucune sachant à quel point Howard y tenait, Tiens, c’est ce texte. Tu en penses quoi ?

Je laissais Ivar en faire la lecture en me tenant tout près de lui, en lui embrassant l’épaule, en y appuyant ma tête. J’espérais qu’il trouverait le texte autant beau que je ne l’avais trouvé à ma première lecture et qu’il en aurait une certaine inspiration.

- Howard m’a demandé si je pouvais composer la mélodie mais c’est hors de ma portée, je ne suis pas du tout musicienne. Je me suis un peu avancée en proposant d’y travailler avec toi, si tu veux, évidement. Je ne veux absolument pas te forcer et si tu ne le sens pas, Howard m’a dit qu’il s’en chargerait avec Savannah.

Je ne serais pas offusquée si Ivar préférait ne pas s’impliquer mais j’avouais cependant que de travailler sur un projet du genre avec mon amoureux me ferait grand plaisir.

Vanya avait piqué ma curiosité au plus haut point. J’avais rangé mon instrument pour être tout à elle et à son histoire. Elle me montra qu’elle en avait encore la chair de poule rien que d’y penser ! Et le pire c’était que c’était vrai ! Et ça me fit rire.

Elle m’expliqua donc, tuant le suspens avant que je ne puisse plus tenir en place. Howard n’avait pas voulu la voir pour une interview, mais pour lui proposer un projet. Parce qu’Olivia avait dit à Howard que Vanya avait du talent, apparemment.

Je me demandais bien comment la jeune chanteuse pouvait bien savoir que Vanya chantait juste et Vanya me rappela la cérémonie d’entrée des American Music Awards. C’était juste qu’elle avait chanté avec Ricci ce soir-là.

Je souris.

-Bien sûr que je m’en rappelle mais… Je ne pensais pas qu’on pouvait se faire une idée de ton talent sur une prestation si courte.

Je haussai les épaules. Et frottai mon nez au sien quand elle se mit sur la pointe des pieds en souriant.

-Ce que je veux dire, c’est que Livia a une sacrée oreille. Moi, je sais bien que tu chantes bien.

Pas de là à en faire une carrière, mais pour le projet d’Howard, ça pouvait le faire.

Cahier en main, elle l’ouvrit à la bonne page avant de me le tendre. Je le pris et parcourus les vers étalés sur le papier d’une main indéniablement féminine. L’écriture de feu Lola. C’était un peu bizarre de se dire que celle qui avait écrit ces lignes n’était plus de ce monde.

J’avais l’impression de tenir une des découvertes archéologiques de mes parents… Un vestige d’un monde qui n’était plus. C’était à la fois triste et… étrangement grisant.

Vanya derrière moi, son menton appuyé sur mon épaule qu’elle parsemait de petits baisers, je lus calmement :

Well I knew
What I didn't want to know
And I saw
Where I didn't want to go
So I took the path less traveled on
And I'll let my stories be whispered
When I'm gone
When I'm gone
When I'm gone
When I'm gone
Well in this life you must find something to live for
'Cause when the darkness comes a callin'
You'll go back to where you were before
'Cause this life is as
Fragile as a dream, and
Nothing's ever really
As it seems
As it seems
As it seems
As it seems
Well I lost my innocence when in I let him dive
But the way that he looked at me
Made me feel alive
And now I know
Nothin' at all
But the release that comes when you're
In mid fall
In mid fall
In mid fall
In mid fall
'Cause in this life you must find something to live for
'Cause when the darkness comes a callin'
You'll go back to where you were before
'Cause this life is as
Fragile as a dream, and
Nothing's ever really
As it seems
As it seems
As it seems
As it seems

Je me retournai ensuite vers Vanya qui avait demandé ce que j’en pensais.

-C’est vraiment Lola qui a écrit ça ? Parce que c’est plus profond que toutes les chansons qu’elle a sorties… Pourquoi pas celle-là ? Elle est vraiment belle…

Comme tout le monde, les chansons de Lola, sans en être fan, faisaient partie de ma culture générale. En général, c’était des textes assez superficiels ou faits pour danser. Je soupçonnais maintenant Lola d’avoir eu un énorme talent qu’elle n’avait jamais exploité.

Mais ce n’était pas tout ! Howard voulait que Vanya fasse la chanson de A à Z, musique comprise. Et c’était là que j’entrai en jeu.

-Bien sûr que je peux te composer la musique. Ce sera un plaisir de t’aider ! Tu sais déjà sur quel ton la chanter ? Sur quelle mélodie, je veux dire ? Ou tu n’en a aucune idée ?

Ivar se défendit sur ma taquinerie sur son souvenir de ma prestation lors des American Music Awards. Il disait qu’il était surpris qu’Olivia ait pu se faire une idée sur mes talents de chanteuse avec une prestation aussi courte. Peut-être était-ce le fait que Daniele et moi avions chanter plusieurs chansons dans un condensé mixant les genre et que c’était ce qui avait marqué la fille de Jimmy Reed.

- Il faut croire que j’ai fait un bel effet ce soir-là. En tous les cas, moi je me souviens surtout de l’effet que je t’ai fait !

Je ricanais doucement avant de l’embrasser. C’était lors de ce gala récompensant les talents musicaux que nous nous étions retrouvés, Ivar et moi. Une soirée mémorable et depuis laquelle, nous ne nous quittions plus.

Sans faire trop de chichi autour de ma rencontre avec Howard Stone, j’expliquais à mon petit ami le projet ultra secret du nouveau père de famille et de ce qu’il attendait de moi. J’avais aussi montré à Ivar le précieux cahier de composition de Lola et l’une des chansons qui avait attiré mon regard, au travers de toutes les autres.

Ivar en fit la lecture pendant que je me blottissais contre lui, le couvrant de petits baisers de temps en temps, pendant ce moment que je jugeais asse solennel, par respect pour Peyton.

- Howard m’a dit que c’était le cahier de composition de sa femme donc…  Je n’ai pas de raison de douter que ce ne soit pas elle.

Ivar trouvait le texte profond et magnifique alors que les autres chansons de la diva étaient plutôt... superficielle ?

- Je crois que Lola n’a commencé à écrire ses chansons que lorsqu’elle a quitté sa maison de disque de New York pour s’en venir ici, à Los Angeles. On lui composait ses chansons, elle était…

Je cherchais mes mots.

Je ne voulais pas dire qu’elle était exploitée uniquement parce qu’on lui écrivait ses chansons, plusieurs artistes ont des paroliers, c’était plus que courant. Je ne voulais pas dire non plus qu’elle était contrôlée mais ça revenait tout de même un petit peu à cela. Avec les sorties médiatiques de ses parents, nous pouvions mieux comprendre à quel point Lola était un produit bien avant d’être leur fille.

- Je crois qu’elle a réellement prit son envol quand elle est venue s’établir à Los Angeles.

Malheureusement, son passage n’aura été que de trop courte durée.

Ivar et moi étions d’accord sur la chanson dont je devais aussi faire la mélodie, chose au-dessus de mes capacités mais pas de celles de mon amoureux qui accepta de m’aider dans ce projet qui me tenait beaucoup à cœur.

- Merci ! J’apprécie énormément ton coup de pouce.

Ça devenait même plus qu’un coup de pouce parce que je me disais que le nom d’Ivar apparaitrait ne serait-ce que pour le mérite de la création de la mélodie. Quant à savoir comment je voulais l’interpréter, je haussais des épaules avant de souffler sur une mèche de mes cheveux qui venait me barrer le front.

- Je n’en ai aucune idée, mais ne lisant les paroles, j’imagine quelque chose de très doux sans être endormant. Je suis ouverte à toutes tes suggestions, tu as toujours de bonnes idées.

Voilà pourquoi je voulais travailler avec Ivar !

Mon visage s’illumina et je rougis un peu quand elle me rappela nos retrouvailles aux American Music Awards.

-C’est vrai que ça avait été une belle soirée.

Une soirée des plus importantes dans ma vie. Une soirée qui avait fait que j’en étais où j’en étais aujourd’hui, à vivre tranquillement de mon art en compagnie de Vanya qui, elle aussi, avait bien du succès avec son émission.

N’empêche que Livia avait eu l’oreille, elle. Pour aller jusqu’à inviter Vanya, qui n’était pas chanteuse, à enregistrer une chanson hommage, elle avait du déceler quelque chose chez ma petite amie. Enfin bref, c’était un grand honneur qu’on lui faisait, à Vanya.

L’idée me traversa vaguement l’esprit que Vanya n’était ni une proche d’Howard Stone et encore moins une proche de Lola… Alors est-ce qu’elle avait vraiment sa place sur cet album ? Je supposais que c’était le cas si Howard n’était pas contre… Même si c’était Livia qui avait proposé Vanya… Livia qui n’était pas non plus, à ma connaissance, plus proche que ça de Lola… Elles avaient plutôt été rivales, non ? Avec leurs deux tournées en parallèle.

D’un geste de la main un peu involontaire devant mon visage, je chassai littéralement ces pensées de mon esprit.

Je ne voulais pas gâcher la joie de Vanya de participer à ce projet.

J’avais lu les paroles que Vanya avait choisi d’interpréter et fut assez étonné de la profondeur des paroles. Ça ne ressemblait pas vraiment à ce que Lola avait l’habitude d’enregistrer, du peu que je connaissais ses chansons, parce que j’étais loin d’être un fan.

Je ne doutais pas que ce soit, comme me l’expliqua Vanya, la diva qui ait écrit cette chanson. Du coup, les explications de Vanya étaient un peu inutiles… Mais apparemment ma question qui était plutôt rhétorique et due à l’étonnement demandait quand même un petit exposé. Je rendis le cahier à Vanya en lui souriant.

-A mon avis, ces chansons, qui sont dans ce cahier, reflètent qui était vraiment Lola. Mais à mon avis, ce n’était pas assez commercial pour être enregistré et sorti sous le nom de Lola.

Je haussai les épaules.

-Peut-être qu’elle avait peur de se dévoiler aussi… Son image de diva était une bonne carapace protectrice.

Bref, Vanya devait faire toute la chanson, mélodie comprise. Mais Vanya était encore moins musicienne qu’elle n’était chanteuse et elle me demanda un coup de main. Un coup de main que j’étais ravi de lui donner.

Je lui demandai si elle avait une idée. Comment elle voyait la chanson. Doux sans être soporifique… Je fis une moue de réflexion puis m’éloignai de Vanya pour aller prendre une guitare acoustique dans tous les instruments que j’avais (ce qui voulait dire plusieurs basses, une guitare acoustique et une guitare électrique)…

Je plaçai mes doigts sur les cordes.

-Je vois ça en acoustique… un ou deux accords, pas plus, qui vous revenir en boucle. Quelque chose de très simple, mais efficace. Voilà ce qu’on peut par exemple faire.

Et je me mis à jouer deux accords en arpège… Quelque chose de vraiment très doux, mais qui, comme c’était en arpège, donnait un peu l’effet de fines gouttes de pluie tombant dans un lac.

Spoiler:

J’étais bien d’accord avec Vanya… Si nous avions raison, c’était vachement dommage que Lola n’ait jamais pu s’exprimer comme elle le voulait dans ses chansons, sous prétexte qu’au final, elle était devenue plus un produit commercial, une image, qu’une artiste. Je connaissais vaguement l’histoire de Lola, comme tout le monde. C’était quand même une grande chanteuse et tout le monde savait reconnaître ses chansons, même ceux qui, comme moi, n’étaient pas forcément fans.

Je savais donc qu’elle avait été très tôt exploitée par ses parents.

Et personne n’était intervenu. Pas une maison de disque, pas un manager…

Pas un ami.

Seul Howard avait fini par prendre conscience de ce qu’elle était capable de faire. Malheureusement un peu tard.

Vanya, elle, pensait aussi aux enfants du couple Stone qui grandiraient sans mère. Je pensai du coup à ma propre maman… Elle était encore jeune, parce qu’elle m’avait eu jeune. Mais même alors que j’étais adulte, je n’imaginais pas ma vie sans ma mère.

Alors pour des tous petits ?

-C’est une histoire horrible… Mais… Disons qu’on peut espérer que comme ils n’auraient jamais eu de maman, sa présence ne leur manquera pas trop.

Je haussai les épaules.

-Ça ne les empêchera pas, en grandissant, d’être curieux et de se demander comment était Lola. Mais je suis sûr qu’Howard saura leur expliquer, leur raconter.

Après tout, il était probablement le mieux placé pour le faire.

Bref, on finit par se mettre au « travail ». Même si, pour moi, faire de la musique n’était pas un travail. C’était une passion.

J’avais d’abord fait écouter la mélodie à Vanya puis elle avait commencé à mettre sa voix dessus. Elle avait une très belle voix, un peu patinée et trainante. Pas le genre de voix féminine qu’on entend tout le temps.

Elle n’était pas toujours juste et je souriais quand elle n’était pas dans le bon ton.

-Ok, je pense qu’on tient quelque chose. Et ne t’en fait pas pour la justesse, avec de l’entraînement, tu arriveras à t’ajuster. Mais il va falloir la travailler tous les jours pour être au point. En studio, tu auras plus facile, parce que tu auras un casque avec les retours.

Je me débarrassai de ma guitare et m’approchai d’elle, avec un sourire sensuel. Je lui pris doucement le cahier des mains et le déposai sur un meuble juste à côté de nous, avec tout le respect possible.

Mais là, j’avais une toute autre idée, une toute autre envie en tête. Je l’embrassai puis la soulevai du sol, la surprenant un peu. Mais ce fut pour mieux la déposer délicatement dans le lit et l’embrasser dans le cou tout en déboutonnant son haut et pouvoir lui embrasser la courbe douce de ses seins.

C’était fou comme, quand les gens meurent, ils deviennent tout de suite plus… grands… plus admirables… Même si ça avait été des connards durant leur vie. Pas que je pensais que Lola ait été une connasse. Je ne la connaissais pas et je n’étais pas assez naïf que pour croire tout ce que la presse avait dit sur elle de son vivant.

Mais ce n’était pas pour autant que j’allais amener la chanteuse à un statut d’idole, ce que Vanya semblait avoir tendance à faire.

Certes, Vanya avait raison : la chanteuse laissait à ses enfants un sacré héritage, culturel et financier. Un bagage sur lequel s’appuyer, comme le disait ma petite amie. Mais bon, tout le monde avait tendance à faire ça, non ? A moins de ne pas être un humain qui en vaille la peine.

Je ne répondis rien à ça… Mais quand Vanya déclara qu’elle voulait que la chanson soit à la hauteur de Lola, je tempérai quand même un peu son admiration pour la diva, mais gentiment.

-On fera de notre mieux, mais ne te mets pas la pression sinon tu vas faire moins bien que ce que tu es capable… Tu sais, Lola n’est jamais qu’une personne comme une autre.

Même si elle avait eu un talent indéniable. Mais je n’étais pas fan. On ne devait pas plus à Lola que ce qu’on devait à n’importe quel être humain, c’est-à-dire le respect le plus basique.

Surtout que, je savais que Vanya aimait encore bien écouter les chansons de Lola, mais ce n’était pas non plus une fan de la première heure.

Et d’ailleurs, je me posais toujours intérieurement la question de la légitimité de la présence de Vanya sur cet album hommage. Et que dire de moi si je faisais la mélodie de cette chanson ?!

Je secouai la tête et on travailla un peu, ébauchant le squelette de la chanson. On démarrait bien et je pensais bien qu’en quelques jours, Vanya aurait quelque chose de présentable à faire écouter à Howard Stone.

Parce que finalement, celui à qui Vanya devait vraiment faire plaisir, c’était lui.

J’avais vite regarder l’heure… on avait encore un peu de temps avant d’aller au cours de langue des signes… Et j’avais pas envie de le passer à manger… Alors je m’étais débarrassé de ma guitare et j’avais porté Vanya à travers le loft, jusqu’à notre lit… Elle me souffla qu’elle m’aimait.

-Et moi, j’ai faim de ton amour.

On échangea quelques baisers, nous battant sensuellement avec nos vêtements respectifs. Je ronronnai quand sa main passa dans mes cheveux et coula sensuellement jusqu’à mes fesses. Je l’embrassai langoureusement. D’abord sur les lèvres, puis à la naissance de ses seins qui formait deux monts délicieusement ronds et incroyablement blancs.

-Ta peau es si douce…

Vanya ouvris mon pantalon, me faisant pousser un soupir d’aise, ravi que j’étais d’être un peu plus libre et moins à l’étroit. Elle se débattit un peu le temps de se débarrasser de ses propres vêtements. J’étais toujours impressionné de voir l’aisance avec laquelle elle arrivait à ses déshabiller alors que ses vêtements semblaient si compliqués. Ma collaboration à ce déshabillage en règle consista à faire sauter l’attache de son soutien-gorge, libérant ses seins pour de bon… Des seins que j’entrepris de dévorer avec force de grognements de plaisir.

Je rigolai. Elle avait raison. J’étais tout le temps affamé ! Quand je ne mangeais pas, je pensais à la bouffe. Je ne devais de garder la ligne que par une discipline que je m’imposais à moi-même. Du coup, comme je mangeais raisonnablement, ça me laissait encore plus de temps pour penser à la nourriture !

Mais c’était une toute autre faim qui me tiraillait, là tout de suite. J’avais faim d’elle, de son corps magnifique ! Vanya n’était pas une de ces top model maigrichonnes et toute en longueur, presque squelettiques. Non. Vanya avait toutes les formes dont une femme pouvait être fière. Des seins généreux, une taille gracile et des fesses bien rondes et dodues.

Ce furent toutes ces parties de son corps que je caressai tendrement, avec amour, mais aussi avec une certaine avidité. D’abord par au-dessus de ses vêtements puis, quand Vanya se débarrassa de toutes ces couches superflues, sur sa peau elle-même. Elle était douce, très douce. Et elle sentait la noix de coco. Elle savait que j’adorais ce parfum.

Je libérai ses seins et les pris en bouche, les suçant tout en les soupesant d’une main. J’étais à l’étroit dans mon jeans et son petit cri de plaisir quand nos corps se frottèrent l’un à l’autre me fit frissonner encore plus fort et mon cœur s’emballa, battant à la fois dans ma poitrine et dans mes parties intimes.

Nos regards se croisèrent et bientôt, je me retrouvai sans pantalon ni boxer pour faire obstacle à tous nos désirs. Je me lovai contre elle, mon sexe sensible se frottant contre le sien, chaud et humide.

-Han ouais…

On s’embrassa avec passion. Ma langue joua avec la sienne et mes yeux fermés amplifièrent toutes les sensations que je pouvais ressentir. Et quand le baiser se brisa, Vanya poussa pour me faire comprendre de rouler sur le lit, ce que je fis, l’entraînant avec moi.

Et vous savez ce que j’adore dans ce mouvement ? Sentir ses cuisses glisser de chaque côté des miennes et son sexe s’ouvrir comme pour inviter le mien à le rejoindre. Je renversai ma tête en arrière, roulant des yeux. Mais Vanya n’en avait pas fini de jouer avec mon plaisir.

Je sentis ses tétons raidis glisser en me chatouillant le torse, puis plus bas, sur mon ventre, puis sur mes cuisses pour s’arrêter plus ou moins au niveau de mes genoux. Je savais ce qu’elle allait faire et j’en étais raide d’avance !

Sa bouche me prit d’abord le gland qu’elle suçant comme un bonbon juteux. Je pris une grande inspiration de plaisir et fermai les yeux, mes abdominaux se contractant. Je grognai d’extase quand elle se mit à aller et venir doucement, sa langue jouant sur mon sexe et sa main pressant plus fort à la base.

-Vanya… C’est bon ! Ouais ! Encore !

Je passai ma langue sur mes lèvres, soufflait, essayais de me contrôler. Je ne voulais pas jouir trop vite, mais c’était tellement bon !

Finalement, après quelques minutes de ce doux plaisir, elle s’arrêta juste avant que je ne craque. Je la regardai, essoufflé et interloqué. Puis, je souris et, à la force de mes abdos, me redressai un peu pour venir lui empoigner les fesses et, sans plus attendre, l’empaler sensuellement sur mon sexe dressé au garde à vous.

Et là, je fis tout pour la faire crier de plaisir. J’adorais quand elle était bruyante. Je donnais des hanches en même temps qu’elle dansait sur moi. Mes mains pétrissaient ses fesses et mon sexe, en elle, venait buter au plus profond, avide et palpitant.

Vanya se mit à danser sur moi. Je pouvais sentir ses fesses rondes se contracter dans le creux de mes paumes. J’accompagnais ses mouvements, savourant la caresse de ses fesses sur le haut de mes cuisses.

Je grognais et gémissais de plaisir ! C’était vraiment trop bon ! Je donnais des hanches en roulant des yeux. Et puis… Il y avait toutes ces sensations mélangées : mon sexe dur en elle, la sensation que son corps ne faisait qu’un avec le mien, la pression de ses mains sur mon torse, la sueur qui perlait sur ma peau, la chaleur, l’humidité…

Puis il y avait les bruits : les petits cris de Vanya, le lit qui allait taper contre le mur et grinçait comme pas possible, mon propre souffle, haletant.

Tout ça me porta aux nues du plaisir. Je sentis le corps de Vanya, dont les muscles se contractaient autour de mon sexe, en amplifiant la caresse, se cambrer…

Je suivis le mouvement, me redressant en position assise et allait mordiller, dévorer et lécher ses mamelon tout en caressant la courbe de ses seins de mes deux mains.

-Han… Vanya !!!

Je la fis sautiller sur moi alors qu’elle dansait toujours. Le lit grinça plus fort.

Mais pas assez fort que pour couvrir nos cris d’extase dans l’orgasme nous prit tous les deux en même temps !

-Oh ouais ! C’est bon !!!!!

Je poussai un dernier grognement au moment où je lâchai tout et me déversai en elle sans cesser de donner des coups de hanches. Nos excitations mêlées coulèrent jusque sur le matelas et je me laissai retomber en arrière, ma tête rebondissant sur l’oreiller.

-Oh purée !!!

Cette dernière exclamation de satisfaction était sortie toute seule et me fit éclater de rire alors que je plongeais mes mains dans les cheveux de mon amour qui parsemait mon torse de petits baisers. Puis elle s’allongea complètement sur moi et fit des petits dessins abstrait de ses doigts sur mon torse, me faisant frissonner sans que je sache si c’était son contact ou sa déclaration qui me faisait cet effet.

-Je suis bien là aussi…

J’embrassai son front.

-Mais il va falloir qu’on se bouge si on veut un jour pouvoir communiquer avec Yoric.