Aujourd’hui à l’émission, je recevais Savannah Prescott ainsi qu’Howard Stone, tous les deux investigateurs de l’album hommage à Lola. J’étais vraiment heureuse de les recevoir, de leur offrir ma tribune afin qu’ils puissent parler ce qu’ils avaient désirés faire en réunissant les plus belles voix de Los Angeles pour mettre en musique, des textes écrits par la grande diva de la musique contemporaine et qu’elle n’avait malheureusement pas eu le temps de faire de son vivant.

Comme à l’habitude, une table était garnie de tout ce qu’il fallait pour complet les petits comme les grands appétits pendant que nous allions bavarder du sujet qui nous préoccupait aujourd’hui. J’avais ma liste des sujets et quelques notes bien que je préférais toujours me laisser guider par mon instinct et le cours de la conversation. La seule chose qui était prévu et bien ancrée était l’ordre des chansons qui allaient jouer pendant la durée de mon émission.

Pour la première fois, l’intégralité d’un album allait être diffusé au cours d’une émission. La station avait jugé que pour cette occasion, passer toutes les chansons en ondes était de mise et c’était également une façon pour mes patrons de saluer leur sympathie aux proches endeuillés tout en soulignant le travail accompli.

Savannah et Howard étaient arrivés, ils venaient d’entrer dans mon studio. Je m’étais levée pour les embrasser amicalement tous les deux et j’avoue que j’avais prolongée un peu mon étreinte avec Howard, comme pour lui témoigner un peu plus de mon support. Les médias n’avaient pas été autorisés à entrer dans l’église lors des funérailles de Peyton, chose que je pouvais aisément comprendre. Malheureusement, dans mon métier, il était rare que le panier soit départagé. Il suffisait d’une pomme pourrie pour que le pommier au complet soit abattu.

- Je suis vraiment heureuse que vous ayez accepté de venir. J’ai été touchée par l’album, en entier hein ! Pas que par la chanson qu’Evan y interprète. Prenez place, les casques d’écoutes sont devant vous et nous débuterons après que les deux premières chansons de l’album auront passées.






Il s’agissait de Holding On et de What’s Going On respectivement interprété par Livia et par Savannah. Cette dernière avait le teint cireux, des cernes monumentale que même son maquillage ne parvenait pas à dissimuler. Je la savais malade et condamnée.

Le jingle de mon émission se fit entendre et un message que j’avais préalablement enregistré pour informer mes auditeurs que l’émission du jour serait consacrée à l’album hommage à Lola passa avant que les deux premières chansons de l’album coulent sur les ondes. C’était peut-être par soucis pour leur travail ou parce qu’après tout ce temps à travailler sur cet album ils pouvaient enfin lâcher prise sur leur projet mais ni Savannah ni Howard ne prononcèrent un mot pendant ce moment. Je restais moi-même silencieuse, c’était presque comme un moment de communion.

Quand What’s Going On se termina, j’ouvris mon micro et j’enchaînais immédiatement.

- Bonjour à vous, cher auditeurs de L.A.Rocks vous écoutez le SydG’s Brunch et je suis présentement en compagnie d’Howard Stone et de Savannah Prescott. Bienvenue à vous deux et merci d’avoir accepté mon invitation.

Je marquais une petite pause le temps de laisser mes invités saluer les auditeurs ou simplement faire un petit coucou, cela me permis de prendre une gorgée d’eau, puis je repris possession du micro.

- Nous venons d’entendre les deux premières pièces de l’album Things I Wanted To Say But Never Did. Il est composé de textes écrit par Lola. Comment vous est venu l’idée de mettre en musique et en voix ses textes inédits ?

Il semblait évident que le but de le faire avait été de rendre hommage à Lola mais de cette manière et en faisant appel à des gens qui avaient voulu, à leur manière, offrir de nouvelles chansons de la diva était extraordinaire. Je laissais mes invités répondre avant de poursuivre.

- Ce que moi je trouve extraordinaire, c’est que l’album est portés par plusieurs voix différentes. Ce n’est pas que les proches intimes de Lola que l’on entend mais des gens qui ont été d’une façon où d’une autre marqué par elle et qui avait envie de contribuer car l’héritage léguée par Lola ne s’arrête pas à ses albums. Il n’y a penser qu’aux nombreuses fondations auxquelles elle était associée. Je suppose que vous n’avez pas eu de difficulté à trouver des collaborations ?

C’est en taxi que j’avais fait le trajet depuis la maison de la maman de Cash et la station de radio L.A.Rocks. Je n’étais pas au sommet de ma forme aujourd’hui. À vrai dire, je me sentais comme si j’avais sauté d’un avion sans parachute et que j’avais survécu à l’atterrissage que pour mieux dévaler un ravin pour finir piétinée par une cohorte de chevaux sauvages. J’avais fait l’effort de me tartiner le visage de maquillage pour me donner meilleure mine mais je devais me rendre à l’évidence qu’il me faudrait plus que ça pour bluffer le monde. Un miracle serait de mise, en bas de ça, il était inutile d’espérer.

J’aurais pu décliner l’invitation, j’y avais songé d’ailleurs mais cela aurait été de concéder une victoire à la maladie et ça, je le refusais ! Je m’étais fait la promesse de me tenir debout jusqu’à la toute fin et je le ferais ! Ce n’était qu’une petite fatigue passagère, j’en aurais de plus en plus souvent c’est ce que m’avait confirmé Élizabeth Spencer.

Ce n’était pas la première fois que j’entrais dans les studios de la station de radio, je me demandais cependant si ce serait la dernière fois.

Sydney, fidèle à elle-même nous accueillie chaleureusement, un grand sourire sur son visage angélique et nous proposa de nous servir à une table sur laquelle un véritable festin des petits déjeuner trônait. Je n’aurais pas hésité à y plonger à deux mains mais mon appétit n’était plus ce qu’il avait déjà été. Je me contentais d’un jus d’orange que je siroterais très lentement pour éviter d’être prise de nausées pendant l’interview.

Sydney donna le ton en démarrant l’émission avec les deux premières chansons figurant sur l’album hommage à Peyton. Je ne pu m’empêcher de prendre la main d’Howard dans la mienne alors que nous entendions pour la premières fois en onde, les textes de Peyton. Ça faisait toujours un bel et drôle d’effet que d’entendre le fruit de son travail en onde et aujourd’hui, ça avait un petit quelque chose de plus émouvant encore.

- Merci pour l’invitation, nous étions heureux de l’accepter.

Je ne savais pas si Howard avait l’intention de se servir de la tribune offerte par Sydney Grey pour régler ses comptes, au fond de moi je l’espérais sincèrement quant à moi, je n’allais pas mâcher mes mots, de toute façon, je n’avais jamais été du genre à le faire.

Je me permis de répondre en premier à la question de Sydney puisqu’initialement, ce fut mon idée de rendre hommage à Peyton lorsque j’avais trouvé son cahier de rédaction dans son studio chez MTI.

- C’est moi qui a eu l’idée et je me suis empressée de la partager à Howard puis, en discutant, c’est devenu le projet que vous avez entre les mains aujourd’hui.

Le rendu était excellent, d’ailleurs, les vraies critiques, non pas les vendu à la solde de certaines maisons de disques, étaient unanimes tout comme le publique qui s’était empressé d’acheter l’album et d’en faire le numéro un des ventes dès sa sortie. Une très bonne nouvelle pour United For Youth qui recevrait la totalité des fonds amassés.

- Les gens ont beaucoup de cœur sont solidaires. C’est ce qui fait que nous n’avons pas eu besoin de supplier ou de chercher longtemps pour avoir de l’aide. Je pense entre autres à Jackson Holland, un ami de longue date de Lola. Je pense à Vanya Kournikova qui n’est pas chanteuse de formation mais qui était fan de la musique de Lola ou même à Livia qui a avouée à mainte reprise avoir été influencée par Lola et qu’elle faisait ce métier en grande partie parce qu’elle désirait petite lui ressembler. Nous avions tous des raisons personnelles de vouloir chanter ses textes.

Aujourd’hui, j’avais une interview avec Sydney Grey pour parler de l’album hommage qui venait de sortir. J’étais assez content parce que l’album avait été super bien accueilli. Les seuls qui semblaient pas fort content étaient les maison de disques MTI et BSC mais, ça, je m’y attendais un peu. Pensent qu’à l’argent et j’savais que si on avait fait ça avec l’une ou l’autre, ils auraient pris un pourcentage sur l’argent reversé… C’était comme ça que fonctionnait le business… Sauf que mon but était pas là alors, on avait fait les choses autrement et, quelque part, c’est en partie l’argent de Peyton qui avait financer le projet vu que j’en avais hérité.

J’étais content d’aller à l’émission de Sydney… Mais j’allais pas y être seul. Y’aura Savannah aussi… Et l’idée de la voir malade me retournait un p’tit peu l’estomac. Ces derniers temps, je l’avais un p’tit peu éviter parce que j’avais peur de la voir ravagé par la maladie. J’savais que c’était lâche… Mais j’me remettait doucement de la mort de Peyton. J’étais pas encore prêt à devoir retraverser un autre foutu deuil. Pourtant, la Mort semblait pas d’accord avec mon envie…

C’est en Mustang que j’me dirigeai à la station radio. J’me garai dans le parking. Un peu de travers mais ça fera l’affaire. Une fois à l’intérieur, j’rejoignis Savannah qui était arrivé un p’tit peu avant moi. L’avait des cernes, le teint cireux. L’avait même l’air d’avoir perdu du poids. J’pouvais voir que la rumeur était vraie… L’allait vraiment de plus en plus mal. Mon estomac se serra mais je ne dis rien. Je cherchais même à être souriant pour pas la mettre mal à l’aise.

On se dirigea vers le studio où se trouvait Sydney. Une fois à l’intérieur, j’découvris qu’elle avait apporté un super gros festin. Sydney s’était levé et m’avait enlacé longuement. Sûrement par compassion. Je lui rendis son étreinte alors qu’on s’installa et que j’pris un croissant histoire de manger un peu. Semblait pas il y avoir de vodka… Heureusement, j’en avais bu avant de venir. Savannah, elle se contenta d’un jus d’orange alors que Sydney lança l’émission déclarant qu’elle avait été touché par tout l’album, pas juste par la chanson d’Evan. J’souris alors qu’elle envoya les deux premières chansons. Celle de Livia et celle de Savannah. Deux style assez différent. L’album était un peu un patchwork de styles, il faut dire. C’est normal quand on invite des artistes différents qui ont plus ou moins d’expériences.

Savannah pris ma main dans la sienne. J’tournai le regard vers elle. J’esquissai un sourire. J’pense que c’est de ça qu’elle a besoin en fait.

Les chansons finirent et Sydney repris la parole et nous présenta. Savannah remercia Sydney pour l’invitation.

-Merci à toi, Syd. C’est toujours cool de venir manger ici.

C’était pas faux… Même si j’avais toujours pas trouvé la vodka… L’est où la vodka ? A défaut, je mordis dans mon croissant. Et Sydney posa la première question qui concernait le comment du pourquoi on en était venu à ça. C’est Savannah qui répondit parlant ce l’idée qu’elle m’avait soumise en me montrant le cahier de Peyton qu’elle avait retrouvé chez MTI. J’souris.

-C’est le cahier qui lui a donné l’idée. Celui avec les paroles de Peyton. Des paroles qui avaient encore jamais été mise en chanson. C’était assez dommage que laisser ça là. L’a juste fallu réfléchir sur le moyen le plus juste de pouvoir partager ces textes-là.

Et faire un album hommage avec plusieurs artistes c’était pas nouveau et c’était toujours une idée assez bien parce que j’trouvais que, musicalement, ça permettait de faire des trucs qu’on avait pas l’habitude de faire.

D’ailleurs, c’est de ça que parla Sydney. Des tous les artistes qui étaient sur l’album et de comment on avait fait pour convaincre ces artistes bien que ça a pas été tellement compliqué. Savannah répondit qu’on avait pas tellement du supplier les gens. C’était pas faux. Certains s’étaient lancés simplement parce que les fonds étaient pour les bonnes œuvres. Y’a pas forcément besoin d’autre chose, parfois… Savannah, elle, expliqua les motivations de certains.

-Puis, y’a ceux qui ne connaissaient pas personnellement Peyton mais qui étaient emballé par l’idée que l’album servirait à des bonnes causes. J’pense à Sniper qui a fait ça parce que c’était pour une bonne cause. Ou encore Jesse qui, faut le rappeler, a été lui-même orphelin et qui, du coup, voulait pouvoir aider des enfants qui ont été dans la même situation que lui avec sa musique. C’est histoire d’utiliser sa notoriété pour une bonne cause… Tout simplement. Donc, non, l’a pas vraiment fallut se forcer pour que les gens acceptent nos propositions.

Surtout que j’en connaissais personnellement la plupart, donc… Fallait pas chercher plus loin.

Mes invités étaient arrivés et je démarrais mon émission en faisant entendre les deux premières chansons de l’album hommage à Lola. Tout dans cet album m’avait séduit, pas que la chanson interprété par mon amoureux. Les textes étaient beaux, nous avions tendance, je crois, à penser que Lola se contentait d’interpréter des chanson qu’on lui apportait comme sur un plateau d’argent. Il s’avérait que la défunte chanteuse avait une plume magnifique.

D’ailleurs, ce fut Savannah Prescott qui avait trouvé le cahier dans lequel Peyton avait écrit ses textes et l’avait montré à Howard pour qu’ensembles, ils décident d’en faire un album. Howard ajouta qu’ils avaient dû ensuite réfléchir au meilleur moyen ensuite de mettre tout ça en semble pour en faire un album.

- Je suis d’accord que de laisser aller ces textes aurait été très dommage, surtout avec le résultat que nous pouvons écouter aujourd’hui.

L’album était composé de différents styles musicaux, de quoi ravir un large public mais si je me fiais aux critiques, il n’y avait pas à s’en faire.

J’interrogeais ensuite le duo concernant les différentes voix que l’on pouvait entendre sur l’album. Nous y retrouvions Livia, Sniper, Nathan J. Williams, évidement Savannah Prescott et Howard Stone mais aussi Vanya Kournikova. Je supposais que tout ces gens avaient pu être influencé d’une façon ou d’une autre, un jour par la Diva ou alors être encouragé par la bonne action qui berçait aussi l’album, soit celle de redonner toutes les sommes amassés à United For Youth.

Savannah me confirma ma pensée et Howard la secondai en ce qui concernait la cause des enfants chapeauté par United For Youth.  Personne n’avait été difficile à convaincre pour contribuer au projet.

- Soyons honnête, il est impossible de se montrer insensible devait ce genre de projet, car, si on passe par-dessus l’idée de base qui était de rendre hommage à ton épouse, offrir toutes les sommes des ventes à United For Youth ne peux laisser personne indifférent.

Sauf les deux plus grosses maisons de disque de Los Angeles qui, murmurait-on, aurait boycotté la sortit de l’album. Venant de Jimmy Reed, je n’étais pas surprise puisqu’il était réputé pour ne pas avoir de cœur mais MTI, ça c’était un peu étrange.

- L’album à permis de découvrir une nouvelle et très belle voix, celle de Vanya Kournikova. Est-ce elle qui vous a approché ou bien son nom s’est imposé parce que son petit ami, Ivar Miller, est le porte-parole de United For Youth ?

C’est Howard qui me répondit cette fois et, quand ce fut fait, je m’adressais directement à mes auditeurs.

- Restez à l’antenne car, après une courte pause publicité, nous pourrons entendre When I’M Gone interprété par Vanya Kournikova ainsi que I Need You Baby, de Jackson Holland toujours tiré je vous le rappel, de l’album hommage à Lola

Ouais… Ça aurait été dommage de laisser les textes de Peyton enfermé à jamais dans son p’tit carnet rose. C’était toujours dommage de laisser des textes derrières quand on a l’occasion de les partager. Mais c’était comme ça. Moi aussi j’avais des textes que j’avais pas encore mis en musique et que je ne comptais pas mettre de sitôt. C’était un truc d’artiste. Parfois, la musique ne venait pas toujours. Juste les paroles. Mais les gens qu’on avait invité pour l’album avait bien fait le job. Ils avaient réussis à s’approprier les textes qu’ils avaient choisis.

Syd avait parlé des gens qu’on avait, justement, invités. Leurs motivations et tout. Chacun avait sa raison… Soit ils admiraient Peyton, soit ils la connaissaient personnellement, soit c’était pour United For Youth qu’ils le faisaient. J’trouvais qu’une de ces raisons étaient suffisantes pour accepter de participer. L’en fallait pas vraiment plus. Et Sydney de dire qu’il était difficile d’être insensible à notre projet parce que, justement, les fonds étaient pour la bonne cause. J’savais que ça avait pas plu à mes maisons de disques. Pas forcément que les fonds aillent à United For Youth mais parce qu’ils avaient pas pu être mis en avant dans l’hommage. J’savais, de bruits de couloirs, que Reed boycottait ouvertement. Sincèrement, ça m’étonnait pas vraiment. J’étais en guerre ouverte avec Reed. Et… J’devais avouer que de ne m’allier à aucune maison de disques pour ce projet était une autre façon d’le provoquer un peu. De montrer qu’il ne déteint pas l’âme de tout le monde. Que j’fais encore ce que j’veux.

-C’est clair ! J’pense que ça laisse personne indifférent.

En positif ou en négatif.

-C’est d’ailleurs pour ça que c’est un projet indépendant. Sans maison de disques. C’était le seul moyen de donner absolument tous les fonds à United For Youth. Les maisons de disques prennent toujours un pourcentage. S’en fichent de la charité. Ce qui compte, pour eux, c’est de faire de l’argent. Et j’trouve que MTI et Black Horse ont déjà assez gagné de la mort de Peyton… Ils ont pas besoin d’avoir de l’argent d’un hommage en prime.

Quant à BSC, bah, z’ont rien n’à voir avec Peyton. Sont pas légitime dans l’histoire. Bien que… Bah… Ouais, y’a des artistes de BSC sur mon album. Dont la fille de Reed. Sans doute pour ça qu’il doit fulminer. Mais j’aime quand il fulmine. Ça prouve que celui qui se prend pour un foutu Dieu est un foutu putain d’humain !

Sydney parla alors de Vanya et nous demanda comment l’en était venue à participer à ce projet. J’souris.

-A vrai dire, c’était au moment où j’cherchais des artistes pour l’album. Quand j’ai approché Livia elle m’a parlé de Vanya. Elle se rappelait que Vanya avait fait une plutôt bonne prestation lors des AMA de l’an dernier. Personnellement j’m’en rappelais plus…

J’rigolai un peu.

-Du coup, j’ai demandé à Vanya de me montrer son talent et j’ai trouvé ça pas mal. Elle s’est aidé de son p’tit ami, Ivar Miller, pour la composition de la chanson. Vanya est pas une chanteuse pro mais elle se débrouille pas trop mal. Et c’est une fan de Peyton, alors, elle était très emballée par le projet.

C’était aussi simple que ça… J’ai a peu près approché chaque artiste de la même façon. J’les connais tous plus ou moins personnellement, donc… Ça a été simple.

Après ça Sydney passa deux autres chanson. Celle de Jackson et celle de Vanya. Nos micros étaient éteint pas ces pauses alors j’abaissai mon casque pour attirer l’attention de Syd.

-Dis… Y’a de la vodka ?

Parce que j’ai soif…

L’interview commençait en force avec les deux premières chansons de l’album de diffusées pour la première fois à l’antenne. Il y avait quelque chose d’émouvant et de satisfaisant à les entendre enfin prendre leur envol. J’eu une pensée pour Peyton, j’espérais que de là où elle était, elle entendait le travail accomplit pour elle et qu’elle en était fière.

Sydney interrogea sur la participations des gens sur l’album et on expliqua Howard et moi comment les choses s’étaient passés. Les artistes se retrouvant sur l’album avaient eu leur propres raisons de le faire. La mienne était ma façon de remercier Peyton pour le temps qu’elle avait mis à m’aider sur mon propre album alors qu’on ne s’aimait vraiment pas beaucoup. Elle avait fait preuve de beaucoup d’altruisme et de professionnalisme en passant par-dessus le fait que j’avais couché avec Howard. J’avais découvert une femme pourvu d’un grand cœur, contrairement à ce qu’on pouvait penser d’elle. Sa passion pour la musique était également très grande. Elle n’avait pas lâcher le morceau, en studio, pour rendre mon album à son seuil d’acceptation.

- J’vois pas ce que les maisons de disques ont à chialer, le ventre plein comme elles l’ont ! Nous ne voulions pas associer cet hommage à une maison de disque parce que ça ne les regardaient tout simplement pas. Nous l’avons fait dans un studio privé, tout ceux qui y ont participé l’ont fait de bon cœur, ce que les maisons de disque n’ont pas ! Pas plus compliqué que ça !

Dans les dents, les Jimmy Reed de ce monde !

J’les emmerdes !

Sydney demanda comment Vanya Kournikova s’était retrouvé sur l’album parce qu’elle n’est pas chanteuse, la belle petite animatrice ! Elle a su relever le défi, cela dit ! Sa chanson est tout en douceur et est très belle.

- En ce qui me concerne, la chanson de Vanya est l’une de mes préférée de l’album.

Sydney s’adressa aux auditeurs avant de lancer les publicités puis les deux chansons suivantes de l’album. Howard abaissa son casque pour demander de la vodka à Sydney et moi, j’allais simplement remettre un peu de jus dans mon verre et plusieurs glaçons. J’aurais bien mis de la vodka dans mon verre, même que ça aurait été tellement bon, une vodka-jus d’orange ! Mais avec le cocktails de médicaments que je prenais, je n’aurais pas pu finir l’interview sans tomber dans les vapes et me mettre à déballer pleins de conneries.  Et parlant de médocs, c’était l’heure de prendre mon cocktail quotidien !

- J’espère tellement que l’album se loge à la première place des ventes et y reste pour un bon moment juste pour monter qu’on a besoin de personnes pour grimper les échelons.

Je me réinstallais à ma place et ouvrit mon sac pour en sortir mon pilulier, mon nouveau meilleur ami qui me suivait partout et qui cliquetait par son contenu impressionnant. J’ouvris la petite case du matin et j’en versais la totalité dans ma main pour les avaler d’un trait, aidé d’une bonne gorgée de jus d’orange. Mes longues années de débauches m’aidaient quant à la quantité de truc que je pouvais avaler d’un seul coup !

Le but ultime avec cet album était de rendre hommage à une grande voix qui s’était éteinte beaucoup trop tôt mais le fait que tous les fonds amassés allaient être reversés en totalité à United For Youth rendait difficile, voire impossible d’en être indifférent.

Sauf si on manquait cruellement d’humanisme.

Sauf si on était à ce point assoiffé de gain.

Howard expliqua que l’album avait été enregistré de manière indépendante, sans qu’aucune maison de disques ne soient derrière pour chapeauter le projet. Ainsi, il était certain que cent pour cent de l’argent irait à la bonne place. Il nomma MTI de Los Angeles et Black Horse de New York, les deux maisons de disques auxquelles avait été sous contrait Lola mais je savais qu’il visait aussi BSC dont certains artistes se retrouvant sur l’album étaient sous contrat avec.

Savannah abonda dans le même sens en expliquant que les maisons de disques avaient déjà le ventre bien plein et qu’elles n’avaient pas besoin de cet album pour se remplir d’avantage les poches.

- Effectivement, les maisons de disques doivent garder un pourcentage ne serait-ce que pour payer les frais des gens en studio, la mise en marché de l’album ainsi que le pourcentage des managers des artistes se prêtant à l’exercice ce qui fait que le pourcentage passe de cent à environ soixante.

Il ne fallait pas être diplômé de Princeton pour comprendre ça.

Je questionnais ensuite sur la présence de Vanya Kournikova sur l’album. Une belle surprise autant qu’une belle découverte. Howard expliqua comment elle était venue à prendre part au projet alors que Savannah, de son côté, avoua adorer la chanson de la jeune animatrice télé.

- C’est ce qui me touche de l’album. Le fait que ce ne soit pas que des amis proches de Lola et même, dans le cas de Vanya, une chanteuse reconnue. Ça rend l’ensemble encore plus intime et sincère.

J’envoyais le second bloc publicitaire qui serait suivit de deux autres des chansons de l’album.

- Je crois que je peux te trouver ça…

Il devait bien rester un fond de vodka quelque part, à moins qu’elle ait été sifflée lors du dernier party de bureau, ce qui se pouvait fort bien. Savannah elle, devait prendre des médicaments, la pauvre femme. J’étais presque contente de fouiller pour trouver de la vodka plutôt que de la voir s’alimenter de comprimés. Au moins, elle gardait le moral et son mordant, pour cela, elle avait tout mon respect.

- Ah ! Voilà ! Ce n’est qu’un fond de bouteille mais c’est mieux que rien.

Je laissais à Howard le soin de se servir pendant que passait la seconde chanson, celle de Jackson Holland. Quand elle se termina, je repris le micro pour moi.

- Vous êtes de retour au SydG Brunch et je suis toujours en compagnie de Savannah Prescott et Howard Stone. Vous venez d’entendre When I’M Gone et I Need You Baby respectivement interprétées par Vanya Kournikova et Jackson Holland. Nous savons que les chansons sont tirées de textes écrit par Lola. Un article d’Isaac Lawson dans le Today’s Paper de New York donne crédit aux allégations des parents de Lola comme quoi elle n’allait pas bien peu avant son décès. Le journaliste se base sur les paroles de la chanson I Need You Baby. Qu’as-tu à répondre aux gens qui voient au travers des chanson de ta femme des appels à l’aide ?

Je ne savais pas si Howard avait lu l’article d’Isaac Lawson mais venant d’un critique New Yorkais, je n’étais pas surprise. Ils mangeaient presque tous dans la main des parents de Peyton. Ils avaient déclaré la guerre à Howard et ne cachaient même pas leur intention d’obtenir la garde des bébés du couple. C’était si triste de voir des enfants pris au cœur de querelles de grandes personnes. La question n’était pas délicate mais elle pouvait permettre à Howard de remettre les pendules à l’heure.

- Espérons que cet album hommage leur fasse voir à quel point leur fille était aimée, par toi, par ses amis et par ses fans.

C’était un beau tremplin pour passer les deux prochaines chansons chantés par Nathan J. Williams et Shiri, la nouvelle petite perle de MTI.

Not’ p’tite interview s’en alla vers le sujet qui « fâche ». Les maison de disques. On avait pris le parti de faire ça de manière indépendante. On en avait tous les droits. Les maisons de disques avaient ma signature.

Pas mon âme.

Jamais j’donnerais mon âme à des gens comme Reed ou Hughes. Jamais.

Alors, j’expliquai notre choix. Enfin… A la radio, j’disais que c’était pour être sûr que 100% de l’argent reviendra à United For Youth ce qui n’aurait pas été le cas si on était passé par une maison de disques pour des raisons, j’le savais, légitimes. Mais en vrai, je devais avouer que c’était aussi pour leur faire un nouvel affront. Et j’savais qu’ils l’avaient mal pris. C’était les bruits de couloir en tout cas. Autant BSC que MTI n’avaient pas aimé la manœuvre. Ils me trouvaient ingrats. Ils nous trouvaient sûrement tous ingrats.

M’en fiche. Parce qu’au fond, je sais que ce que je fais, c’est bien.

Et Savannah défendit aussi mon point. L’hommage ne regardait pas les maisons de disques. En réalité, ça regardait que Peyton…

Et les maisons de disques n’ont pas le droit d’avoir l’âme de Peyton, non plus…

-Voilà… Z’ont rien eu à payer alors qu’est-ce que ça les regarde ?

Bah, ok, ils auront pas de bénéfices. Et j’savais que si j’étais passé par eux, ils en auraient pris un. Sydney, elle, expliqua, sûrement pour son public, pourquoi les maisons de disques prenaient un pourcentage. J’hochai de la tête confirmant avant d’ajouter.

-Et ils s’prennent un bonus aussi… Donc, y’aurais eu beaucoup moins pour United For Youth.

On parla un p’tit peu de Vanya, la nocive de l’album. Elle s’était plutôt bien débrouillée et Savannah déclara que la chanson de Vanya était l’une de ses préférées. Sydney, elle, disait que ce qui la touchait c’était que l’album ne rassemblait pas uniquement les amis proches de Peyton. Ni même des chanteurs confirmés.

-J’espère que les gens vont le voir comme ça aussi.

Vanya envoya, ensuite, d’autres musiques ainsi que la pub. J’en profitai pour demander de la vodka et Syd s’efforça d’essayer d’en trouver. Savannah, elle, disait espérer que l’album se place à la première place des ventes. J’rigolai.

-Vu les artistes qu’il y a sur l’album, il y a de grandes chance, j’pense.

Mais la remarque de Sav’ me replongea dans mon passé… Comment j’avais réussi à monter les échelons, déjà ? A qui j’devais ça ? A moi, c’est vrai… Sans mon talent et ma persévérance, j’y serais jamais arrivé. Mais j’avais eu de la chance aussi. La chance qu’Amon avait de l’oreille…

Sav’ sortit alors ses médicaments. L’en avait plus que moi, c’est dire… J’détournai un rien l’regard. J’essayais réellement d’oublier que sa vie était comptée.

La vodka m’aidera à oublier car Syd avait réussi à en trouver. J’lui souris.

-Merci.

J’me formalisai pas… J’bus une grosse gorgée à même la bouteille alors que la chanson de Jackson se termina. Sydney reprit son émission mais je ne m’attendis pas à ce qu’elle parle de tous ce qui venait de New York… Depuis le dernière procès des parents de Peyton, j’avais cessé de lire ce qui venait de la ville de Peyton. Parce que j’avais vite compris que tous semblaient prendre le parti des deux tyrans qui avaient élevé Peyton. Syd, elle, était pas passé à côté d’un article de Lawson… J’fis la moue… Ils voyaient dans les paroles de la chanson chantée par Jackson pour dire que ma femme n’allait pas bien. J’savais que les parents de Peyton voulaient prouvé que c’était moi qui avait poussé Peyton au suicide… Alors que le rapport des médecins était clair… Peyton est morte d’une rupture d’anévrisme en donnant naissance.

-J’ai à répondre qu’ils doivent aller se faire foutre.

Voilà ! Qu’ils aillent se faire foutre. Lawson, les parents de Peyton, tout ceux qui voudraient m’enlever mes enfants.

-Peyton et moi, on avait nos haut et nos bas. Comme tous les couples. Autant elle que moi, on était pas habitué à vivre comme un couple marié. Fallait tout le temps s’ajuster. Et elle comme moi, on utilise la musique pour se décharger. Chaque chanson représente un état d’esprit à un moment donné. Mais ça veut pas dire que cet état d’esprit est permanent. Parce que si on va par-là, ça veut dire que les trois quart des artistes sont suicidaires, moi y compris…

Est-ce que c’est l’cas ? Non. C’est pas parce qu’on dit qu’on va mal qu’on va s’foutre une balle dans la tête.

-Malgré les haut et les bas, Peyton et moi, on s’aimait. Les parents de Peyton essayent simplement de me décrédibiliser et de mettre tout sur mon dos pour avoir la garde de mes enfants. Des enfants qu’ils voudront exploiter comme ils ont exploité leur fille pendant des années. Peyton avait réussi à se défaire de leur emprise. J’laisserais pas mes enfants tomber entre leurs mains.

Quitte à devoir foutre tout mon argent en Maitre Louis.

Sydney espérait que les parents de Peyton puisse voir, à travers l’album, que Peyton était aimée. J’doute qu’ils voient quoi que ce soit. C’est de gros enfoirés.

Elle passa, ensuite, les deux chansons suivantes. J’bus une nouvelle gorgée de vodka avant de soupirer.

-J’savais pas pour l’article de Lawson… J’lis plus rien qui vient de New York. Quel gros enfoiré.

C’est ce que j’soufflai alors que les chansons étaient diffusées et que mon micro était, de ce fait, éteint.