Impossible d’être autant excitée que moi en ce soit de fête ! J’avais entendue parler d’une réception pour le dire de manière élégante pour l’inauguration du Yacht de Daniele et Samantha Ricci. Je ne voulais pas rater l’occasion de faire une entrée dans le monde des grands ! Je rêvais de rencontrer pleins de célébrités, de me faire de nouveaux amis et d’agrandir mon cercle de connaissance.

Une autre raison d’être excitée comme une puce était que Billy Lighter allait me rejoindre à la plage pour l’occasion. J’avais pris mon courage à deux mains, plutôt que ma chatte comme lorsqu’elle s’était sauvée dans le studio du chanteur et je l’avais invité. Ça m’était venu comme ça, soudainement et, sans réfléchir et d’un pas décidé que rien ni personne n’aurait pu freiner, j’avais intercepté Billy avant qu’il n’entre dans son studio et j’avais lancé mon invitation. Pour ma plus grande surprise, il avait accepté ce qui m’avait faire rire et sourire.

Toute la semaine suivant mon invitation, j’avais songé à ce que j’allais porter ! Il s’agissait d’une soirée guindée, du moins c’est l’idée que j’en avais. Je ne voulais pas faire honte à Samantha qui, sans jamais s’en moquer, avait parfois de drôle d’expression faciale quand elle voyait mes choix vestimentaires. Je devais me concentrer sur les éléments de la soirée, ainsi, j’aurais une piste de ce qui serait approprié comme tenue. J’avais donc opté pour un maillot rose et blanc à carreaux ainsi qu’une jupe en dentelle planche à porter par-dessus. Mon maillot une pièce aurait ainsi l’air d’un haut ajuster et si l’idée me prenait de me baigner, j’aurais tout ce qu’il me faudrait.

J’avis embrassé Miss Prada, ma chatte puis j’avais pris un taxi pour me rendre à la plage de Santa Monica. Je tenais fermement mon chapeau de paille surdimensionné d’une main et mon sac fourre-tout dans lequel j’avais mis une écharpe en prévision d’un refroidissement de l’air ce qui était on ne pouvait plus normal pour un mois de novembre. J’avais aussi de la crème solaire et un appareil photo. Je ne savais pas si c’était approprié, si on ne me trouverais pas un peu étrange de prendre des photos mais c’était ma première fête du genre, je voulais en immortaliser des bouts.

J’attendais nerveusement à l’entrée installée sur la plage avec le yacht en arrière-plan. Il y avait déjà beaucoup de gens d’arrivés ce qui me rendait nerveuse mais ce n’était rien encore à comparer au moment où je vis Billy arriver. Je sentie mes genoux ramollir et mon cœur s’emballer comme si soudainement, je doutais que de venir ici avec lui était une bonne idée. Enfin, nous n’étions pas venus ensemble mais nous allions être compagnon pour la soirée. Je n’étais pas une vielle du métier mais je savais combien rapidement la machine à rumeur pouvait s’emballer. Au pire, je dirais simplement que Billy aime beaucoup ma chatte et que cela nous avait amicalement rapprochés.

- Ohé ! Billy ! Je suis ici !

Je lui fis de grands gestes de la main pour attirer son regard alors qu’il avançait dans le sable chaud sous les cliquetis des flashs des journalistes présents. J’avais remarqués que déjà plusieurs personnalités étaient là, comme le grand patron de BSC Jimmy Reed, quel bel homme !

Quand il arriva à ma hauteur, je figeais. Est-ce que je devais lui faire la bise ou lui serrer la main ou attendre qu’il fasse lui-même un geste en ce sens, comme de me présenter son bras pour que je m’y accroche ?

- On dirait que je suis nerveuse !, confessais-je en rigolant, Est-ce que je peux te faire la bise ?

Valait peut-être mieux demander avant !

Je ne m’attendais pas à ça… Une invitation de la part de Shiri pour aller à l’inauguration du nouveau lieu de débauche de Daniele Ricci. J’avais été surpris de la voir m’interpeller avant que je n’entre dans mon studio pour me faire cette demande.

Une demande que j’avais accepté.

Pourquoi ? Parce que depuis qu’April était partie, la seule fois où je m’étais senti bien, c’était quand Prade, la chatte de Shiri, était venue dans mon studio et que Shiri était venu la chercher. C’était la seule fois.

Alors, j’avais accepté.

De toute façon, l’idée de rester dans ma villa ne m’emballait pas. Alors, c’est sur un coup de tête que j’étais parti laissant un congé à Liam. Il en avait besoin. Je n’étais pas insensible à toutes les heures qu’il faisait pour moi. J’avais dit que tout ira bien. Que je ne serais pas seul là-bas. Il n’y aura que la jet-set. Je ne risquais rien au milieu de la jet-set. Ce sont les inconnus qui me font peur. La jet-set, je sais comment elle fonctionne. Je les connais presque tout.

J’avais pris ma Lamborghini direction Santa Monica. Un voiturier m’avait fait me garer loin sur la digue ce qui m’avait fortement déplu. J’avais rétorqué qu’il y avait encore de la place plus près mais il avait insisté disant que les places étaient réservés pour d’autres personne.

Je suis Billy Lighter ! Un des protégés de Samantha !

Sauf que Samantha ne s’attendait peut-être pas à ce que je vienne. Je ne lui avais rien dit. Hormis à Liam, je n’avais rien dit à personne.

Je dûs me résoudre à me garer loin sur la digue non sans insulter le voiturier au passage. Une fois garé, je marchai jusqu’à l’entrée où des photographes me mitraillèrent. Je les emmerde eux aussi. Il faut que je trouve Shiri.

Je m’avançai sur la plage jusqu’à la voir alors qu’elle se manifesta. Je souris, un peu rassuré et m’avançais vers elle. Elle portait un maillot et une jupe alors que, moi, j’avais une sorte de veste bordeaux entièrement ouverte et une jeans bleu.

-Salut, Shiri.

Elle avoua être nerveuse… Elle ne savait pas vraiment quoi faire et se demandait si elle pouvait me faire la bise. J’haussai des épaules.

-Oui, tu peux.

On se fit, donc, la bise. Je regardai autour de nous.

-Plein de paparazzi… J’aurais dû m’en douter. Ricci les adores… Moi, je les détestes. Ils m’étouffent.

Je regardais autour de nous avisant la scène qui ne se trouvait pas très loin. Un groupe y grimpa. Des inconnus. Ricci avait certainement mis la scène à disposition de ceux qui le voulaient. Je fis la moue.

-Ricci a mis cette scène pour avoir de la musique sans devoir payer les artistes. Tu peux être sûre…

Je souris à Shiri.

-On va se chercher à boire et visiter le yacht ?

Billy arriva peu après moi et la façon dont il était habillé me fit sourire. Il n’avait pas prit la soirée au sérieux avec son jeans et sa veste ouverte grande laissant son torse complètement nu, en dessous. Ça me soulageais également parce qu’en portante une jupe bien qu’en dentelle blanche par-dessus mon maillot de bain rose à carreaux blancs, je me rendais compte que je détonnais du reste des invités tirés à quatre épingles.  J’aurais dû mettre ma belle robe léopard à traine à traine !

Billy me donna l’autorisation de lui faire la bise, ce que je fis, heureuse de voir et mon geste tout en amitié et en naïveté fut immortalisé par les flashs des paparazzis qui nous avaient mitraillés. Billy ne cacha pas les détester mais moi, ils ne me faisaient ni chaud ni froid. Ils ne faisaient que leur métier, non ?

- Ignorons-les, tout simplement. Ils se lasseront de voir que nous n’avons aucun intérêt pour eux.

Ils n’allaient certainement pas me freiner dans ma spontanéité.

Je pris le bras de Billy ensuite pour que nous puissions entrer officiellement dans le périmètre réservé à la fête privée des Ricci.

- Regarde ! Il n’y a qu’un nom sur la liste noire des Ricci ! C’est plutôt triste pour Howard Stone, non ? Et d’abord, pourquoi il y est ?

Je tombais tout juste de l’arbre moi, dans le monde de la jet set, je ne savais pas encore qui avait fait quoi, qui couchait avec qui et surtout, pourquoi Les Ricci avaient blacklistés Howard Stone !

Billy remarqua la scène, plus loin et mentionna que ça devait être pour avoir le plaisir d’avoir des groupes en prestations sans les payer. J’en ouvris grands les yeux et en rigolant, excitée je dis :

- Oh ! Je vais y aller ! Je veux y aller ! Tu pourrais venir avec moi ? Dis ? Ça te plairais ? Pour le plaisir !

J’étais comme une enfant devant un manège. Je me disais que ce serait con de ne pas saisir l’occasion, ne serait-ce que pour le plaisir de la chose. Et moi qui doutais toujours de mes chansons, qui me remettais toujours en question et qui y pensais toujours quarante-douze fois avant de foncer, ce serait l’occasion de faire quelque chose d’un peu fou fou et de sortir de ma zone de confort.

- Bonne idée ! J’ai soif et je n’ai jamais mis le pied sur un bateau, même pas une chaloupe ! En fait, je ne sais pas nager. Tu sais nager, toi, Billy ?

Le bateau me semblait immense, autant immense que la bâtisse des studios de MTI, autant immense que l’immensité à proprement parler.

- Je suis certaine que tout le monde ici présent aurait un coin tranquille pour lui tout seul, là-dessus tant c’est grooooooos ! Oh, là ! Il y a un serveur avec un plateau plein. Monsieur, par ici !

J’avais conscience que je parlais beaucoup mais je n’y pouvais rien, j’étais habitée par une douce et légère fébrilité.

Il suffisait d’un baiser sur la joue pour que les flashs des paparazzis ne nous inonde de leur lumière éblouissante. Il fallait absolument qu’on s’éloigne d’ici et je ne cachai pas à Shiri que je détestais ces appareils photos ambulants ! Pour Shiri, il suffisait de les ignorer. Je fis la moue.

-Ce n’est pas aussi simple… Pas quand ils sont toujours là à te scruter où que tu ailles…

Ce n’était pas encore le cas pour Shiri mais si elle devenait plus connue, elle comprendra sans doute mon point de vue.

On entra ensemble sur la plage privée. Là où les paparazzi ne pouvaient pas nous suivre. Shiri, elle, avait repéré la liste noire où ne figurait qu’un seul nom. Celui d’Howard Stone, le batteur de The Burning Fire et Fireworks. Shiri était surprise de voir que le batteur avait interdiction d’entrer. Je réfléchis quelques minutes cherchant à savoir pourquoi les choses étaient ainsi. Je savais que Stone avait plusieurs différents avec Ricci. Puis, j’avais vaguement suivi cette petite guerre avec Reed.

-Je sais que lui et Ricci ne s’entendent pas… Et Stone a beaucoup parlé sur Jimmy Reed ces derniers temps et Jimmy Reed est le meilleur ami de Daniele Ricci.

J’haussai des épaules.

-Je ne connais pas bien Stone… Cash le connait mieux que moi…

On s’enfonça dans la plage et je remarquai la scène… Si je voyais là une idée de Ricci pour avoir des artistes connus pour pas un rond, Shiri, elle, avait bien envie d’aller sur scène. Je fis la moue… Si on faisait ça, on entrait dans le piège de Ricci.

-Pas toute suite… Un groupe se prépare à monter. Mais…

Je fixai Shiri.

-Je veux bien y grimper plus tard. Mais uniquement parce que tu en as envie.

En attendant, je proposais d’aller boire un coup dans le bateau. Shiri accepta non sans dire qu’elle n’avait jamais été en bateau et qu’elle ne savait pas nager.

-Je sais nager. Je t’apprendrais si tu veux.

On avança vers le bateau qui, de fait, était très grand. On entra dedans alors que Shiri disait qu’il y avait assez de place pour tout le monde sur ce bateau. Je rigolai un peu alors qu’elle trouva un serveur. On s’approcha de lui et je pris un cocktail qu’il y avait sur le plateau.

-Je crois que les gens qui participent à cette fête se sentiraient à l’étroit dans un petit coin de ce bateau. Ils leur faut au moins une villa pour être content. Quelque part, je les comprends. Depuis que j’ai une villa, je ne saurais plus habiter dans un endroit plus petit.

Je m’étais habitué au luxe. Je ne troquerais ça pour rien au monde. Je me sentais, quelque part, protégé par cette richesse qui me permettait, quand je le voulais, de m’enfermer.

On avança dans le bateau où les pièces étaient assez grande. Spontanément, je pris la main libre de Shiri comme pour la guidé alors que, moi aussi, je ne connaissais pas l’endroit. Chaque pièce était luxueuse et commençait à être pleine de monde. Alors, on sorti sur le grand pont à l’avant. De là on pouvait voir la plage et mieux entendre le groupe qui était monté sur scène et que je ne connaissais pas.

-D’ici, on peut voir toute la plage… Comme si on était le roi et la reine de la soirée.

D’ici, je pouvais ressentir se sentiment de puissance.

Je pensais que d’ignorer les paparazzis suffirait à les ennuyer et attirer leur attention ailleurs. Pour Billy, ce n’était pas aussi simple, je voulais bien le croire, après tout, il avait plus de métier dans le corps que moi. Il disait que tant qu’il y aurait quelque chose à scruter, ils seraient là à nous épier. Je fis une moue pensive avant de hausser des épaules.

- Alors soyons ennuyeux à souhait ! Je sais l’être, hein ! Je pourrais prendre la pose pour eux, bras croisés et moue boudeuse et ne pas bouger pendant des heures ! Quoi que… après réflexion, j’en serais incapable ! Ne pas bouger ? Impossible !

Ce qui attira mon attention à notre arrivée fut la liste noire qui ne comportait qu’un seul nom. Je ne pouvais pas dissimuler ma curiosité,  je ne comprenais pas ce qu’avait bien pu faire de si terrible Howard Stone pour obtenir l’honneur d’être le seul indésirable ici ce soir. Billy m’expliqua que Stone et Ricci ne s’entendaient pas et que Stone avait aussi parlé en mal de Jimmy Reed lequel était un bon ami de Ricci.

- Donc, ceci entraine cela, Stone n’est pas le bienvenu ici. Bon et bien tant pis pour lui.

Billy ajouta ne pas beaucoup connaitre Stone contrairement à Cash, son grand ami, ce qui me fit hocher de la tête en faisant de grand signe de oui.

- Aaaaah oui ! Moi je ne connais pas bien, bien des gens comme ton copain Cash. Il est impressionnant, même qu’il fait un peu peur. Peut-être que je devrais envoyer ma chatte l’impressionner ! Ça à fonctionner avec toi !

Je rigolais, un peu trop, un peu trop fort et même que je grognais un petit peu comme un petit cochon, ça m’arrivait souvent quand je riais de bon cœur. Je m’en voulu quand même un peu d’Autant me laisser aller, Billy ne me connaissait pas beaucoup, je ne voulais pas lui faire regretter dès notre arrivée de passer la soirée avec moi.

Sur la plage, il y avait une scène, un moyen pour Daniele Ricci d’avoir des groupes pour jouer de la musique gratuitement. Ça semblait l’irriter mais moi je trouvais l’idée très bonne même que je pensais monter sur scène et ce serait super si Billy acceptait d’y monter avec moi. Nous pourrions faire ma reprise de sa chanson ou en improviser une autre. Il accepta de m’y accompagner, mais pas tout de suite parce qu’un groupe allait déjà s’y installer mais plus tard, pourquoi pas.

Mais uniquement si j’en avais envie.

- J’en ai envie, oui mais pas au point de te forcer. Si tu ne veux pas m’y accompagner, je le ferai toute seule. Je vais t’aimer quand même tu sais !

Je ne penserais pas moins de bien de lui, il ne serait pas non plus sur ma liste de mauvaises personnes parce qu’il préfèrerait ne pas monter sur la scène avec moi.

- Mais si tu veux vraiment m’accompagner, je serais très contente !

On se dirigea ensuite sur le pont du yacht pour y grimper et le visiter. C’était immense, absolument grandiose, très luxueux ! On voyait combien cela était payant de représenter des artistes et de vivre de leur talent.  J’en sifflais même tant j’étais impressionnée avant de dire que tous les gens ici présent auraient un coin bien à eux, facilement !

- Ah oui ? Tu as une grande villa ? Et tu ne t’y sens pas trop seul ? Parce que moi j’ai un appartement trois pièce mais il est fait très grand avec de hauts plafonds et je m’y sens bien seule des fois. Heureusement que j’ai Prada pour mettre de la vie. J’ai des plantes vertes, aussi ! Ah et un cactus !

J’étirais mes lèvres en réalisant que je débitais un tas d’âneries sans m’en rendre compte. Je n’y pouvais rien ! L’émerveillement et la joie d’être à cette fête me rendait euphorique au point où j’oubliais de réfléchir avant de parler.

Billy prit ma main pour me guider au travers le yacht, à la découverte des pièces. Chaque fois que nous ouvrions une porte, je ne pouvais m’empêcher de m’exclamer de ‘’OOOOOH!’’ et de ‘’AAAAAAAH!’’. J’allais devoir en vendre des albums pour me payer un truc la moitié gros comme ce bateau ! Encore fallait-il que je finisse par le lancer, mon album !

Sur le pont, nous avions une vue magnifique sur la plage ce qui donna l’impression à Billy que nous étions le Roi et la Reine de la soirée. Ça me fit rougir et rêver. J’aimerais bien être la Reine de la soirée, en effet ! Je m’avançais au possible contre la rambarde pour regarder en bas et de ma main qui ne tenait pas mon verre, je caressais la rampe, rêveuse, m’imaginant voguer à l’aventure sur ce bateau, regarder les dauphins nager et le coucher de soleil dans l’horizon lointain.

- Ce serait parfait…

Shiri m’exposa tout une technique pour paraitre ennuyeux aux yeux des paparazzi. Je devais avouer que ça me fit rire un peu. Elle ne manquait pas de répartie. Je rigolai de plus belle quand elle ajouta que, en fait, elle aurait de grandes difficultés à rester en place.

-Alors ils te poursuivront partout. Mais si tu vas assez vite, ils n’auront peut-être pas le temps de te photographier.

Le nom de Stone sur la liste noire avait attiré l’attention de Shiri. Pour moi, ça n’était pas nécessairement étonnant vu les différents entre Ricci et Stone. Ils ne s’aimaient pas… Je n’inviterais pas quelqu’un que je n’aime pas à ma fête non plus. Shiri comprit les choses et ce disait que c’était tant pis pour Howard. J’haussai des épaules avant de déclarer que je ne connaissais pas Stone aussi bien que Cash le connaissait. Je rigolai quand Shiri disait que Cash l’impressionnait.

-Je pense que Prada pourra l’amadouer… Cash aime beaucoup les animaux. Même si ses préférés sont les serpents. Il ne faut pas avoir peur de Cash.

Je n’en avais pas peur. J’avais besoin de lui pour vivre. The Lightening avait besoin de lui pour vivre.

Shiri rigolait beaucoup et je fis remarquer la scène non loin de nous. Pour moi, c’était un piège à con tendu par Ricci afin d’avoir de la qualité sans payer. Mais Shiri, elle, était attiré par la scène peu importait les intentions profondes du manager italien… J’hésitai à accepter de grimper avec elle, même si je ne fermai pas totalement la porte à ça. Elle ne m’obligeait à rien… Je lui souris.

-Nous verrons. Mon humeur a l’art de changer au fur et à mesure de ce qui se passe autour de moi.

Je me connaissais. Je savais que si je pouvais être réticent à grimper sur scène, ça ne sera peut-être plus le cas tout à l’heure.

Je souris quand Shiri ajouta que si je voulais l’accompagner, elle en sera contente. J’hochai de la tête un sourire aux lèvres moi aussi.

On grimpa alors sur le yacht. Pour Shiri, il était très grand mais je savais que pour chaque membre de la jet-set, il faudrait une yacht pareil sans qu’ils aient à devoir partager. J’expliquai que j’avais aussi une grande villa et que je ne voudrais pas m’en séparer. Ça étonna Shiri qui disait que je devais m’y sentir seul… Comme elle dans son trois pièces si elle n’avait pas Prada… Je la regardai longuement.

-Ces derniers temps je m’y sens seul… Mon garde du corps y reste souvent mais depuis qu’April est partie, je ne peux m’empêcher de me sentir mal chez moi. Mais avant cette rupture, ma villa était mon sanctuaire. J’y allais justement pour y être seul.

Après ça, on s’improvisa une visite. Chaque pièce en mettait plein la vue à Shiri. Moi, étant habitué au luxe, je n’y voyais là que l’étalage de la richesse de Ricci.

On finit sur le pont où on avait une très belle vue sur la plage et les lumières. Shiri s’approcha de la rambarde. Je me mis à ses côtés déclarant que, d’ici, c’était comme si on était le roi et la reine de la soirée. Elle trouvait que ça serait parfait. J’esquissai un sourire.

-On pourra l’être… Sur la scène. Tout à l’heure.

Je fixai la plage longuement un sourire aux lèvres. Devant nous s’étendait la jet-set.

-Tu veux un conseil ? Ces gens en bas… Ne les laisse jamais profiter de toi. Ne les laisse jamais te détruire. Parce qu’ils en sont capables. Ne laisse jamais un homme d’affaire t’imposer ses règles… Un manager t’exploiter… Un acteur te briser le cœur pour son petit intérêt personnel. C’est tous les pièges qui s’offriront à toi dès que tu auras plus de notoriété.

Je me tournai vers elle.

-Je t’aiderais à passer les pièges…

C’est ce que je lui soufflai.

Contrairement à Billy, moi, je tombais de la dernière pluie dans le monde du show-business ce qui faisait que je ne voyais pas vraiment le mal dans la présence des paparazzis bien que cela m’eut impressionné à mon arrivée. Pour Billy, ils étaient étouffants et ils ne manqueraient pas d’épier mes moindres faits et gestes. Pour moi, il ne fallait pas s’en formaliser et voir cela comme un jeu.

Qui avait tord ?

Qui avait raison ?

Je préférais m’en remettre au jugement de mon ami qui avait une expérience beaucoup plus longue que la mienne et je notais que je devais faire vite et ne pas trop leur en donner. Je faisais oui de la tête à tout ce que me disais Billy, buvant ses conseils comme parole d’évangile.

Notre conversation passa sur ce pauvre Howard Stone, blacklisté par le couple hôte de la soirée et sur Cash, l’impressionnant et presque intimidant ami de Billy. Je songeais lui envoyer ma chatte en éclaireuse, question de l’amadouer avant de faire mon apparition. Cela fit rire un peu Billy confia que son ami aimait les chats bien qu’il préférait les serpents. Cela me fit grimacer, j’avais une peur bleu des reptiles tous autant qu’ils étaient.

- Beurk ah non ! Je n’aime pas du tous les serpents. Ils me font peur !! Je suis arachnophobe !

Voilà ! C’était dit bien que j’eu un doute et que je fronçais des sourcils pour réfléchir à ce que je venais de dire. Est-ce que c’était la peur des serpents ? Quoi qu’il en soit, j’avais certainement cette phobie et plusieurs autres !

La scène installée par les Ricci me faisait envie ! Normalement anxieuse et stressée avant même d’avoir une raison de le faire, je n’aurais pas souhaité monter sur scène sans m’y être préparer mais ce soir était un soir spéciale qui me donnait envie de faire quelque chose de spéciale. Je me disais que ce serait une bonne occasion de sortir de ma coquille et que ce serait plus facile si Billy acceptait de se joindre à ma folie. S’il ne refusait pas d’amblée, je sentis qu’il ne voulait pas sauter à pieds joints dans mon projet. Il me paraissait alors important de lui dire que sa décision lui appartenait et qu’elle n’influencerait pas la mienne bien qu’il me ferait plaisir de partager la scène avec lui.

- D’accord ! Alors je ferai en sorte que ton humeur reste bonne!

Je rigolais, doucement avant qu’on ne monte à bord et que l’on commence notre visite des lieux. C’était immanquable, je ne pouvais faire autrement que de m’exclamer dans chaque nouvelle pièce tant je trouvais l’endroit impressionnant alors que Billy lui, semblait blasé. C’est qu’il vivait lui, dans une immense villa, il avait donc l’habitude. Curieuse, je lui demandais s’il s’y sentait pas trop seul car moi, même dans mon petit appartement, il m’arrivait de ressentir de la solitude malgré ma belle Prada qui me tenait compagnie.

J’eu droit à une confidence de Billy sur comment il vivait chez lui depuis sa séparation d’avec sa petite-amie et que son garde du corps passait du temps chez lui pour lui tenir compagnie. Je baissais un peu les yeux, je trouvais ça triste.

- Tu dois te réapproprier ton chez-toi. Chasser les mauvaises vibrations. Tu peux faire brûler de la sauge, ça aide à purifier. Et mettre de l’encans et du patchoulis.

Du haut du pont, nous regardions les gens sur la plage ce qui fit dire à Billy que de là où nous étions, nous pouvions sembler être le roi et la reine de la soirée. Cela me fit rêver d’immensité, de couché de soleil et de dauphins avant de souffler que cela serait parfait… Je fermais les yeux et laissais un large sourire se dessiner sur mes lèvres alors que Billy souffla que cela pourrait être possible, sur la scène, tout à l’heure. J’ouvris les yeux et je tournais la tête lentement pour le regarder, mon sourire toujours aussi étincelant.

Je pris un air plus sérieux alors que Billy m’offrait un conseil que je voulais imprimer dans ma tête. Il voulais que je ne laisse personne de ces gens profiter de moi. Mon sourire s’estompa alors que sans savoir pourquoi, je fus parcouru d’un léger frisson et que mon menton même trembla un peu. C’était un bon conseil mais empreint d’amertume, de tristesse et de rancœur… un conseil sur sa propre expérience, j’aurais cru.

- J’aimerais beaucoup, oui, que tu me guide et que tu m’aide à ne pas tomber dans les pièges. J’ai beaucoup de chance de t’avoir comme ami.

Un ami que spontanément, j’enlaçais.  

J’avais expliqué à Shiri que Cash aimait les animaux, particulièrement les serpents. Apparemment, ce n’était pas le truc de Shiri qui se qualifia d’arachnophobe ce qui me fit rigoler un peu.

-Arachnophobe c’est la peur des araignées, Shiri…

J’avais bien vu à la tête de la chanteuse qu’elle avait sans doute remarqué son erreur.

On parla un moment de la scène que voulait rejoindre Shiri. J’étais moins chaud à cette idée car je ne cessais de voir le mal en tout. Or, si Daniele Ricci était un manager de talent c’était aussi parce qu’il était un foutu opportuniste. Shiri aurait pourtant voulu qu’on puisse faire ma chanson à deux alors je ne fermai pas totalement la porte à ça… Tout dépendra de mon humeur. Une humeur qui ne voulait pas modifier Shiri. J’esquissai un petit sourire.

-Tu es en bonne voie pour ça.

On grimpa dans le yacht et c’est là que je finis par parler de l’espace dont avait besoin les gens comme moi pour vivre. De grandes villas… Plusieurs voitures… Parfois plusieurs maisons où s’isoler. C’est ce point, la solitude, que redoutait Shiri qui se sentait parfois seule dans son trois pièce. Moi, la solitude, je la cherchais parfois et j’en vins à parler de ma rupture. Très brièvement. Shiri me donna alors quelques conseils pour ramener les bonnes vibrations dans cet endroit que j’avais partager avec April pendant un long moment. Je souris d’un maigre sourire.

-J’essayerais.

On arriva sur le pont où on avait cette impression de toute puissance. J’aimais ce genre d’impression qui m’envahissais parfois. Comme quand j’étais sur scène devant un parterre de fans.

Shiri profita de cet instant. Je fis de même avant de la mettre en garde contre ce nouveau monde, qui, je le savais, allait bientôt être le siens… Je pouvais l’y aider. J’étais passé par là.

Elle accepta mon aide et m’enlaça.

Mon cœur se mit à battre plus vitre alors que je l’étreignis moi aussi.

-Moi aussi, j’ai de la chance…

C’est ce que je soufflai alors que je considérais nos derniers mots comme un pacte… Celui d’une amitié qui nous permettra d’éviter les pièges.