Je m’étais rapidement éloigné des cabines après avoir quitté Juliet. Je faisais mine de rien rejoignant le pont arrière pour prendre l’air sauf qu’après le coup de chaud que je venais d’avoir, j’avais un peu froid dehors. Je n’avais pas vu ce qui était arrivé à Stone mais, une chose était sûre… Il n’était plus sur scène. Alors m’est d’avis qu’il s’était fait poliment viré.

J'avisai, un peu plus loin, un veste abandonnée par quelqu'un. Je ne savais pas à qui elle appartenait mais j'avais décidé de me l'approprié. Je la mis sur moi pour éviter d'avoir un foutu rhume à cause de la différence de température.

Je pris un verre de whisky à la volée pour le boire d’une traite alors que je pouvais voir, sur la plage, Tobby Cooper allègrement flirter avec ma sœur. Un spectacle qui dégoulinait de mièvrerie au point où j’en fis une grimace. Je ne savais pas depuis combien de temps Stone avait quitté la scène mais ça ne devait pas faire si longtemps car les gens semblaient doucement se diriger en de plus en plus gros nombre vers le bateau. Carrie, elle, était toujours en bas. Je la voyais d’ici.

Je fermai alors les yeux oubliant momentanément Carrie pour me remémorer ce qu’il venait de se passer ici. Sauf que je ne m’attendis pas à ce que je sentes un contact de ma nuque à mes cheveux. Des doigts de femme. Je rouvris d’un coup les yeux pensant que Carrie s’était d’un coup téléporté sur le pont du bateau mais ce n’était pas le cas. Et quand je vis qui venait de faire ça je fis la moue.

-Kate…

Elle rigola. Elle sentait l’alcool. A moins que ça ne soit ma propre odeur que je sentais… Il faut dire que, ici, tout commençait à sérieusement sentir le mélange de mer et d’alcool. Un mélange bizarre.

-Tu as cru que c’était qui ?

Je roulai des yeux mais ne répondit pas. S’il y avait bien un personne que je ne voulais pas voir c’était bien elle… Du coup, je fis comme si elle n’était pas là et elle dû s’en rendre compte parce qu’elle se mit, à nouveau, à parler dans le but d’attirer mon attention.

-Devine qui j’ai entrevu sur ce bateau et qui s’est caché d’un coup quand il a vu que je l’avais vu il y a même pas une minute ?

Oh ! Une devinette ! Tiens donc ! J’haussai des épaules.

-Je n’en sais rien, moi… Hank North ? Julian Hughes ? Don Hughes? N’importe qui qui aurait pu vivre ne serait-ce qu’un jour avec une vieille harpie comme toi…

Ma remarque plu moyennement à Kate qui me foudroya du regard m’arrachant un petit ricanement.

-Tu te crois drôle ? Non. Ian Hunter.

Je levai un sourcil. Ian ? Ian est ici ? Comment il a fait pour entrer ? Par la même entrée secrète que Stone ?

-Ian ?

Elle hocha de la tête visiblement satisfaite de mon air surpris. Je ne m’attendais pas à ce que Ian vienne ici. Je pensais qu’il était chez Hank… Et Hank ne semblait pas présent. De toute façon, même s’il l’était, la règle de Ricci qui interdisait l’accès au mineur s’applique à Ian.

-Oui. Ian. Il semble se foutre complètement de la règle sur les mineurs… Cela dit ce n’est pas étonnant. C’est de famille.

Elle esquissa un sourire carnassier. Moi, je tiquai sans m’en rendre compte. Elle approcha alors de mon oreille.

-Je me demande s’il comprendra plus vite que toi.

Je tiquai à nouveau alors que Kate ricana avant de s’éloigner. Mais je l’interpelai à nouveau faisant mine que tout ce qu’elle venait de dire n’avait aucune sens pour moi.

-Kate… Stone est devenu quoi ?

Son sourire s’élargit encore.

-Tu ne sais pas ? Qu’est-ce que tu faisais pendant ce temps-là ? Stone est parti de lui-même. Après deux chansons Jimmy est monté sur scène pour dire que tout ça était une surprise de BSC. Vérité ou mensonge ? A toi de t’en faire ton opinion, chéri.

Je reconnaissais bien là Jimmy et ça me fit sourire avant que Kate ne s’éloigne définitivement. Je pris une grande inspiration pour retrouver de l’air frais vu que la proximité de Kate me l’avait pompé, mon air.

C’est là que je repérai Jimmy Reed. Je ne savais pas où était sa femme. Peut-être à discuter ailleurs. Ou en train de le rejoindre, je n’en savais rien. Quoi qu’il en soit, je décidai de m’approcher de lui.

-Jimmy ! Belle surprise que BSC nous a fait !

Bah, Kate avait dit de choisir et même si je n’avais rien vu je pouvais autant croire Jimmy Reed sur parole que faire mine d’avoir absolument été témoin de tout.

-Un Stone qui crache dans la soupe, ça met l’ambiance. Mais j’avoue que j’ai adoré la fin.

Evidemment, je n’avais aucune idée que Stone avait renversé sa vodka sur les chaussures de Reed… Non. Pendant ce temps-là, j’étais occupé à tout autre chose…  

Une fois descendu de la scène en laissant les enceintes jouer du The Army en attendant que Sniper se décide à chanter lui-même sur scène, j’avais rejoint Maritza sur la plage… Le sable collait à mes chaussures et au bas de mon pantalon… C’était désolant… Stone avait voulu donner du spectacle à son public et ça n’avait pas raté…

Tout ce que j’espérais, c’était que le dernier geste de Stone avant de tirer sa révérence passerait pour une partie de ma soi-disant combine.

Je ne savais pas ce que ma femme pensait de tout ça et, sincèrement, je n’en avais cure.

-Ritza… Peux-tu aller trouver Samantha et lui demander si Daniele ne cacherait pas un pantalon et des chaussures de rechange quelque part sur ce bateau ?

J’étais légèrement plus grand que Daniele mais nous avions plus ou moins la même carrure. Peut-être que je pourrais me changer pour passer le reste de la soirée sans empester la vodka.

Je l’embrassai furtivement, une main replaçant une de ses mèches de cheveux derrière son oreille.

-Merci, Ritza.

Elle s’en alla en quête de nouveaux vêtements pour moi tandis que je consacrais toute mon énergie à paraître en pleine possession de mes moyens. Pas que je sois déstabilisé, non…

Mais une partie de mon cerveau se consacrait entièrement et naturellement à fomenter ma vengeance envers Stone.

Ce fut alors que je vis Victor Hunter s’approcher de moi d’un pas décidé. Je l’accueillis avec un sourire. Il avait un verre de whisky en main mais au moins, j’étais sûr et certain que mon avocat ne s’amuserait pas à en arroser mes chaussures.

Pour toute salutation, il affirma avoir aimé la surprise.

-Mais de rien. Fireworks est une valeur sûre. Bien plus que The Burning Fire. Dommage que David McAvoy n’aime pas trop les fêtes.

Si le claviériste avait été là, Stone aurait peut-être évité l’incident diplomatique par égard pour son comparse à qui il fallait déjà bien tout pour maintenir ses neurones connectés.

Victor déclara alors avoir surtout apprécié la fin. La fin ? Quand Stone m’avait métaphoriquement pissé dessus ?

Je tiquai de l’œil gauche et fis la moue. Victor avait pourtant pour habitude d’être de mon côté. Ce n’était pas normal qu’il se moque.

-La fin ?

Je ne pouvais pas lui révéler que moi, je n’avais pas trop apprécié la fin. Parce que si je le faisais, Victor ne croirait plus en cette histoire de mise en scène que j’avais inventée. Alors je voulais savoir ce qui lui avait tellement plu…

Je fis signe à un serveur en désignant le verre de Victor pour montrer que je désirais la même chose puis reportai mon attention sur mon avocat.

-Howard n’a pas été difficile à convaincre. Il est en deuil et donnerait n’importe quoi pour chanter les chansons écrites par sa femme. Qu’il crache dans la soupe n’est pas trop grave. Ses chansons n’en sont que meilleures. Tout le monde sait qu’il est quand même hypocrite.

Puisqu’Howard vivait quand même dans une grosse villa de Beverly Hills et pouvait se permettre de crasher une voiture de sport par semaine.

Je m’étais approché de Jimmy qui affichait un sourire. Il faut dire que si ce que Kate m’avait dit était vrai, Reed avait de quoi être assez fier. Quoi de mieux, finalement, d’avoir laisser penser à tout le monde que la fête échappait à Ricci avant de faire un retournement de situation en disant que tout ça était une surprise. Maintenant, que ça soit un rattrapage de Reed ou la vérité vraie, le résultat final était qu’il y avait un doute raisonnable qui sera à l’avantage du magnat de BSC plutôt que du batteur.

Ainsi, je déclarai avoir apprécié la petite surprise quand Reed fut à ma hauteur. Une surprise que je n’avais absolument pas vue en fait étant donné que j’étais occupé à quelque chose de bien plus grisant qu’un concert de Stone… Sans McAvoy en plus comme le confirma Jimmy. J’esquissai un sourire.

-Oui. Fireworks est bien meilleur que The Burning Fire. On se demande bien pourquoi Stone n’a pas eu cette idée lumineuse plus tôt. Sans doute parce que c’est une esprit lent. Quoi qu’il a quand même eut la jugeote de faire signer ce groupe chez toi et pas chez mon très cher beau-père.

Don sur qui je venais de parler en long et en large avec la jolie Juliet.

Je déclarai avoir apprécié le concert mais particulièrement la fin faisant référence à l’intervention de Reed. Mais quand je le vis tiquer et me questionner, je compris que Kate m’avait peut-être menti… Ou elle ne m’avait pas tout dit. Je levai un sourcil restant sur ma ligne de conduite.

-Bah oui… Le moment où tu es monté sur scène pour rétablir la vérité. Car c’est la vérité, n’est-ce pas ?

J’esquissai un petit sourire en coin.

-Je vais penser très fort que ça l’est ainsi ça le sera. N’est-ce pas comme ça que le monde tourne ? Tu as toujours décidé de ce qui était la vérité dans la jet-set, non ? Et bien, je suis le plus fidèle partisan de tes vérités.

Quand était-je devenu un pro-Reed ? Je crois l’avoir toujours plus  ou moins été. J’ai vite compris qu’il était celui qui décidait de la tournure des évènements dans le petit monde où on vivait. Si jamais tu l’emmerde, tu risques gros. S’il décide que tu dois disparaitre, tu disparais. J’ai pu m’en rendre compte en direct.

Mieux valait être de son côté. En plus si tu y es, il te remercie avec des tas d’avantages. Bref… Je n’admire pas grand monde dans l’Univers. J’ai bien trop d’ego pour ça. Mais Jimmy Reed… J’avoue que je m’inspire souvent de lui. Comme une sorte de perfection à atteindre.

Parlant de vérité, Jimmy continua sur sa ligne de conduite en déclarant qu’il n’avait pas fallu grand-chose pour convaincre cet hypocrite de Stone. J’esquissai un petit sourire.

-Oui. Il l’est. C’est évident. Mais je pense qu’il a tout de même clairement une dent contre toi. J’ai lu et relu la transcription de son interview avec cet enfoiré de Jake Snyder…

Bon Dieu que je haïssais Jake Snyder. Presque autant que Stone semblait haïr Reed pour des raisons qui n'étaient pas vraiment claires... Quoi que...

-Il a balancé sur toi là-dedans… On sent toute la haine qu’il te porte bien que j’ai l’impression qu’il ment sur pas mal de choses là-dedans… Je te vois mal faire tabasser quelqu’un pour une dette de 100 000 dollars. Tu es au-delà de ça.

Car qu’est-ce que 100 000 dollars pour Reed ? Pas grand-chose. J’esquissai alors un petit sourire.

-Par contre, pour avoir couché avec ta fille, encore mineur à l'époque, là, c’est autre chose…

Ouais ! Je suis l’avocat de Reed. J’ai fait mes devoirs en analysant chaque mot qu’avait dit Stone contre mon client. Et j’avais fait mes devoirs en relisant le fameux moment où la presse avait évoqué la fois où Stone s’était, effectivement, fait tabassé dans l’Eastside. C’était peu après le moment où Stone avait été vu sur la plage en belle compagnie. Avec la fille de Reed. Personne ne savait que c’était sa fille à l’époque, donc, personne ne pouvait faire un quelconque lien. Et si j’avais souligné ça, en regardant bien autour de nous pour voir si personne n’écoutait notre conversation, c’était pour montrer à Reed que je ne manquais pas de jugeote.

-M’est d’avis que tu n’en as pas fini avec lui… Mais je suis là pour t’aider, n’oublie pas. Et pour ça, le mieux est que j’ai toute les cartes en main.

C’est-à-dire que je sache, effectivement, la réelle vérité sur toutes les combines de Reed.  

Victor, qui semblait en pleine forme et avait les joues roses, s’était approcher de moi pour parler de ce qui venait de se passer sur scène… C’était un bon test pour savoir ce que ça avait donné de l’extérieur. Mais avant, nous fîmes un petit détour par Fireworks. Victor se demandait comment Stone n’en avait pas eu l’idée avant.

-Je crois que c’est quand McAvoy est revenu que Stone s’est rendu compte qu’il y avait quelque chose à faire. Mais oui, pour une fois, il a fait quelque chose d’intelligent en signant chez nous.

Pas sûr que Don ait apprécié qu’il crache dans la soupe dans ses chansons… Et encore moins Timmy Evans. Mais BSC était réputé pour laisser la liberté d’expression à ses artistes. En réalité, le tri se faisait bien plus en amont, chez nous. S’il y avait des gens que je n’avais pas envie d’entendre, je ne les autorisais tout simplement pas à signer. C’était aussi simple que ça.

Mais quand Victor me parla de la fin de la prestation de Stone, j’eus un doute. Est-ce que Victor se foutait de ma gueule à cause de la vodka versée sur mes chaussures ? Non, en fait, il parlait de mon entourloupe.

Mon sourire revint.

-Bien sûr que c’est la vérité.

Il fallait que j’y croie moi-même. C’était le meilleur moyen pour que tout le monde y croie. Et j’étais très fort pour m’auto-persuader. J’étais d’ailleurs toujours convaincu que le massacre de la Casa Nuova avait été perpétré par Ward.

Cependant, inutile de mentir sur ce qui s’était passé sur scène et donc, sur le dernier geste de Stone. Mon regard tomba sur mes chaussures et le bas de mon pantalon maculés de sable.

-Mais je me serais bien passer de l’improvisation de Stone qui a versé de la vodka sur mes chaussures…

Et je souris en coin quand Victor m’annonça qu’il était prêt à s’auto-persuader lui aussi…

-Ah oui ? Partisan de mes vérités ? Tant mieux… Parce que tu sais très bien que je peux faire en sorte que 2+2=5…

Victor me parla alors de l’interview que Stone avait donné à Jake Snyder à la radio. Stone avait une dent contre moi, disait Victor.

-Je suis au courant. Je crois que, d’une certaine façon, il est jaloux de moi. Ou alors, il n’aime pas mes manières. Mais tout ce que je sais, c’est que sa haine est irrationnelle… Mais évidemment, pour un journaliste comme Snyder, c’est du pain béni.

La révolution était le fond de commerce du journaliste radio… Victor parla de tabassage de Stone pour les 100 000 dollars… Et aussi du fait qu’il avait couché avec Livia alors qu’elle était encore mineure. Je fis la grimace à ce souvenir.

-Je sais, j’ai entendu cette interview, moi aussi. Mais tu sais ce que je crois ? Stone est paranoïaque… Il fait des bêtises puis s’étonne qu’il lui arrive des tuiles. Et bizarrement, chaque fois qu’il se retrouve en mauvaise posture, il pense que c’est ma faute.

Je haussai les épaules.

-Tant qu’il ne vient pas essayer de me tuer dans mon sommeil, je le laisse faire. Mais effectivement, c’est un menteur compulsif…

Et Victor de me rappeler qu’il était là pour m’aider si besoin était. Je tapai sur son épaule, amicalement.

-Je le sais et merci. Je n’hésiterai pas à avoir recours à toi si ça va trop loin. Mais pour l’instant, ça ne m’atteint pas vraiment. J’ai plutôt pitié de Stone. Il n’a pas eu la vie facile, ces derniers temps. Je m’étonne même qu’il ne m’ait pas mis la mort de sa femme sur le dos.

Le serveur m’apporta le whisky que j’avais commandé et j’en pris une gorgée.

-Alors, qu’est-ce que ça fait d’être à une fête d’où tu ne risques pas de te faire virer à cause de ton âge ?

Jimmy se disait que l’idée était venue à Stone quand McAvoy avait subitement réapparu. C’est clair que sans McAvoy, Fireworks n’aurait pas autant de saveur. Stone ne fait pas tout. J’esquissai un sourire en hochant de la tête pour confirmer les dires de Reed.

Il y eu un moment de flottement quand je déclarai avoir apprécié la fin du show. Je clarifiai ma pensée cherchant toujours à faire mine d’avoir tout vu. Je devrais sans doute être aussi convainquant quand on reparlera de tout ça avec Carrie. Bon ! Je réussis, visiblement, à sauver la mise alors que Reed clama que tout ça était bien la vérité. Je souris montrant, en un regard, que c’est ce que j’allais penser aussi.

Par contre, je compris que Kate ne m’avait pas tout dit… Elle avait omis d’ajouter que Stone avait versé sa vodka sur les chaussures de Reed. Elle aurait pu le dire ! Ça m’aurait permis de ne pas passer pour un con l’espace de quelques secondes ! Mon regard descendit sur les chaussures de Reed où le sable collait sans doute à cause de la vodka. Le bas de son pantalon était aussi, légèrement mouillé. Je fis la moue.

-Moui, ça, ça ne m’étonne pas…

Je finis par dire que quoi que soit la vérité de Reed ça sera toujours la mienne même si cette vérité est un ramassis de mensonges. Parce que je savais qu’être dans le camp de Reed était être dans le camp des gagnants. Dans la petite mare de la jet-set de Los Angeles, il est le plus puissant. Et j’aimais gagner. J’esquissai un sourire à sa remarque qui soulignait qu’il pouvait faire en sorte que 2+2 = 5.

-J’en suis très conscient, Jimmy. Mais ma fidélité est inébranlable.

Envers Jimmy, faut-il le précisé. Parce que pour ce qui était de ma femme, c’était autre chose.

Restait que j’étais persuadé que Stone n’en resterait pas là. J’avais épluché l’interview qu’il avait donné à Jake et il était évident que la haine que portait Stone à Reed était énorme. D’après Jimmy tout ça n’était que de la jalousie ou qu’il n’aimait simplement pas les manières de Reed. Alors pourquoi agir maintenant et pas avant ? Tout ceci était irrationnel pour le big boss de BSC.

-Ouais, Snyder aime ça… C’est un sacré mêle tout qui se fait défenseur des plus faibles. Je l’ai déjà vu en dehors de la radio. C’est un vrai connard qui ne peut s’empêcher de l’ouvrir même quand on ne l’a pas invité à parler.

N’empêche que je n’avais pu m’empêcher de revenir sur les allégations de Stone qui disait avoir été tabassé dans l’Eastside sur la demande de Reed. Moi, sincèrement, j’y croyais. Je ne croyais simplement pas que ça soit pour une dette de jeu mais bien parce que Stone s’était fait Livia. Sauf que Reed n’était pas prêt à affirmer ça. Il voyait plutôt Stone comme un paranoïaque ce qui me fit sourire.

-Si c’est vraiment le cas, les gens finiront par se rendre compte d’eux-mêmes que Stone dit n’importe quoi rien que pour attirer l’attention.

Reed se disait que tout que Stone ne venait pas le tuer dans son sommeil il pouvait bien le laisser continuer à cracher dans la soupe.

-Je doute que Stone puisse faire de mal à une mouche. Le seul qu’il risque de tuer à la longue, c’est lui-même.

Rien qu’en prenant le volant, il risque de crever à chaque fois tellement il parait que c’est un mauvais conducteur. Mais tuer Reed ? Naaaan. Il n’en est absolument pas capable.

J’affirmai alors être là pour aider Jimmy. Ça sembla le satisfaire et il confirma qu’il utiliserait la carte que j’étais dans son jeu si jamais Stone allait trop loin. Il disait avoir, pour le moment, plus pitié pour Stone qu’autre chose.

-Il aurait eu du mal de remettre ça sur ton dos. Peyton est morte d’une rupture d’anévrisme. Tu ne sais pas encore tué quelqu’un comme ça.

Je dis ça en affichant un petit sourire en coin. Je savais que Jimmy était doué mais quand même pas à ce point-là.

Le serveur s’approcha de Jimmy pour lui passer une whisky alors que je sortis une cigarette de mon paquet pour l’allumer. A la question de Reed qui changea du sujet, je ricanai. Mais je ne pus m’empêcher, en même temps, d’avoir une petite pensée pour mon infâme neveu.

-Qu’est-ce que ça me fait ? Et bien disons que ça manque d’adrénaline du coup. Bien que…

J’esquissai un petit sourire.

-Je sais comment me donner mon petit shot d’adrénaline. Carrie est présente aussi alors ça met un peu de piment.

Je laissais Reed lire entre les lignes. Il savait que j’étais le roi des coups d’un soir et ça même si j’étais marié.

-Oh parlant d’âge… Je connais quelqu’un qui a décidé de faire perduré ma tradition et qui semble avoir déjoué la sécurité… Ian est ici. C’est Kate qui me l’a dit. Il se cache sur ce bateau. Je ne sais absolument pas ce qu’il va foutre ici. Il ne boit même pas d’alcool… Moi quand je venais quand j’avais 16 ans, c’était pour boire et draguer… Lui… Aucune idée.

Je fis une moue de réflexion avant d’esquisser un sourire.

-En tout cas, il ferait bien de m’éviter. Sinon, je le jette à l’eau.

Le monde en sera, ainsi, délivré.

Oui, j’étais l’homme le plus puissant ici. Et je fus ravi d’entendre Victor dire qu’il m’était fidèle. Cela devenait rare, les gens qui étaient prêts à me suivre, à tout croire. Mais l’avocat était quelqu’un d’intelligent. Il savait que s’il était de mon côté à tous les coups, il en bénéficierait.

N’avait-il pas gagné une place de parking, déjà ?

Alors je lui souris.

-Merci. Tu ne le regretteras pas.

Stone avait donné une interview à Snyder, que j’avais écoutée attentivement. Cela n’avait pas plus à Victor qui avait analysé la chose. Mais apparemment, il ne portait pas le journaliste dans son cœur. Il affirmait que Jake parlait quand on ne l’y avait pas invité.

-Je déteste ce genre de gens. Bizarrement, ce sont souvent les femmes qui font ça.

Maritza avait bien appris à ne plus le faire, par contre. Elle avait désormais trop peur de mes contre-attaques acerbes que pour essayer. Parce qu’elle savait que, même si je l’aimais à la folie, je n’étais pas prêt à accepter un tel comportement de sa part.

Pour en revenir à Stone, je le dépeignis comme un paranoïaque. Ce qui n’était pas tout à fait faux, dans un sens. Il savait des choses, certes. Mais le fait, justement, qu’il sache, risquait de le pousser à me mettre sur le dos des choses qui n’auraient rien à voir avec moi.

Selon Victor, s’il faisait ça, les gens s’en rendraient compte. Je haussai les épaules, dubitatif. Mais au moins, mon avocat pensait que le batteur ne viendrait pas me tuer dans mon sommeil. Il était plus un danger pour lui-même que pour les autres.

-En effet, c’est vrai.

Je fis la moue.

-Mais j’espère que s’il se tue, il le fera d’une façon qui ne laissera aucun doute sur le fait qu’il se soit tué tout seul. Parce qu’avec ce qu’il distille, je vois bien les complotistes me pointer du doigt.

Je soupirai…

-Pas que ça me fasse peur, j’aurai bien vite fait de les faire taire. Mais je m’en passerais bien.

Mon whisky me fut apporté et je remerciai le serveur… Victor s’alluma une cigarette et, posant mon verre sur le bastingage du bateau, je fis de même, reprenant mon verre dès la première bouffée soufflée dans l’air doux du soir.

Je rigolai quand Victor affirma que pouvoir participer officiellement aux fêtes de Daniele manquait d’adrénaline. Cependant, la présence de sa femme mettait quand même un peu de piment. Je levai un sourcil.

-Tu vas donc la tromper juste sous son nez ? Juste pour l’adrénaline ?

Je souris.

-Je te reconnais bien là.

Je pris une gorgée de whisky alors que Victor continuait de me parler…. De Ian ? Ian était ici ? Je failli m’étrangler.

-Décidément ! On entre ici comme dans un moulin ! Si Daniele l’apprend, il va en faire tout un plat et placer des militaires à toutes les entrées !

Je me demandais quand même comment l’adolescent avait fait. Par contre, le « pourquoi » était moins un mystère pour moi que pour Victor.

-Je connais bien Ian. Je pense que s’il est ici, c’est parce qu’il estime qu’il fait partie de la jet-set. Ce qui n’est pas faux. Et puis, c’est une occasion en or de rencontrer des personnes travaillant dans son monde et de se montrer pour attirer des projets…

Je haussai les épaules.

-Tu venais pour t’amuser. Ian est là pour travailler.

Victor, lui, n’hésiterait pas à le jeter par-dessus bord. Je rigolai.

-Pauvre Ian. Je pense que Daniele fera comme toi.

Reed aussi détestait les gens comme Snyder bien qu’il trouvait que ce comportement était surtout l’affaire des femmes ce qui me fit esquisser un sourire en coin. Je reconnaissais très bien Reed dans ce genre de remarques.

On en vint à Stone qui, d’après Reed, était paranoïaque. J’entendais dans le discours de Jimmy qu’il avait plus pitié du batteur qu’autre chose et que tant qu’il ne venait pas le tuer dans son sommeil, il ne voyait pas très bien l’intérêt d’aller en guerre contre Stone. D’après moi, Howard Stone ne risquait aucunement de venir tuer Jimmy. Je le voyais plutôt se faire du mal à lui-même avant de faire mal à quelqu’un d’autre. Jimmy confirma mais espérait que si Stone venait à s’éliminer lui-même, il le fasse sans qu’il y ait la moindre équivoque. J’haussai des épaules alors que Reed disait que ça ne sera pas compliqué de les faire taire mais qu’il s’en passerait bien. Je rigolai un peu.

-Voyons, Jimmy… Qu’est-ce qu’une vie d’homme d’affaire sans des petits obstacles sur le chemin ? Puis, ça me donnera un peu de travail comme ça. Je déteste l’ennui, tu sais…

Or quelque procès pour diffamation ça peut toujours être fun. Bien plus que ceux pour plagiat…

Je m’allumai, ensuite, un cigarette avant de répondre à la question de Jimmy sur les fêtes de Ricci. Je pouvais désormais et depuis quelques années en profiter sans avoir à regarder derrière mon épaule. Bien que, ce soir, avec la présence de Carrie, l’adrénaline était de mise et je ne le cachai pas à Jimmy qui disait me reconnaitre bien là. Je ricanai.

-Je te corrige tout de suite… Je ne vais pas tromper Carrie sous son nez. J’ai trompé Carrie sous son nez. Ce n’est pas la même chose.

C’était déjà fait, c’est ça que je voulais dire. Carrie, à première vue, n’avait rien vu. Ou elle n’a rien voulu voir. Comme d’habitude.

-Personne n’a rien vu, visiblement. Je suis doué.

Il faut bien s’envoyer des fleurs de temps en temps, non ?

J’avouai, ensuite, à Reed que Ian était présent et que c’était Kate qui me l’avait dit. Il sembla surpris et remit, lui aussi, en cause la sécurité. Je ricanai.

-Ecoute… C’était déjà facile d’entrer à ses fêtes dans sa villa sans autorisation alors sur cette plage c’est encore plus simple. L’endroit est trop vaste pour être efficacement surveillé.

Pour moi, vouloir surveiller les contours de cette plage était impossible. J’aurais été mineur, j’aurais pu facilement m’introduire par les rochers, par exemple…

Par contre, j’ignorais sérieusement ce qui avait poussé Ian à venir ici. Il ne buvait pas d’alcool et les filles ne l’intéressaient pas encore… Mais d’après Jimmy, il venait pour rencontrer des gens et parler business. Je roulai des yeux.

-Il comprendra bien vite que les gens ici ne viennent pas pour bosser et qu’ils n’en ont que faire du discours d’un gamin de 14 ans. Il croit quoi, le minus ? Que quelqu’un en a quelque chose à foutre de ce qu’il pense ? Ce n’est qu’une machine à fric pour les réalisateurs et, pour les autres, ce n’est rien d’autre qu’une petite diva…

Si Ian essayait de causer à quelqu’un, j’étais certain que ce quelqu’un allait s’en foutre royalement de parler business avec un môme…

J’ajoutai que si je le voyais, j’allais le foutre à l’eau et Reed pensait bien que Ricci allait faire de même. Je ricanai.

-Je n’en doute pas… Mais c’est le jeu, non ? Quand j’entrai sans autorisation, je savais qu’il y avait un risque que je me fasse mettre dehors. Ian veut jouer… Qu’il joue. Ce n’est pas moi qui vais lui rendre la tâche facile. Au contraire.

En gros, je comptais le foutre dehors dès que je verrais sa petite tignasse blonde platine.

-Et tu devrais faire de même… Si tu le vois. Vire-le. Il n’a rien n’à foutre ici.

Sur mon visage, on pouvait voir que j’étais sérieux. Un gamin de 14 ans n’a rien à foutre ici.

Je souris et secouai la tête en ricanant quand Victor affirma qu’une vie d’homme d’affaire n’était rien sans quelques petites difficultés… En fait, ce qu’il voulait, c’était du travail parce qu’il détestait s’ennuyer.

-je sais et mes secrétaires le savent aussi. Mais je me dis que tant que je n’ai aucun problème juridique, c’est que je mène ma barque d’une main de maître.

Je haussai les épaules.

-Mais si Howard dépasse les bornes… Ou quiconque d’autre… Tu seras le premier à le savoir.

On s’alluma une cigarette chacun… Je regardai de temps en temps vers l’escalier qui menait vers les cabines dans l’espoir de voir Maritza me faire signe de venir me changer. Pas que la conversation avec Victor n’était pas intéressante, mais je puais la vodka et un bas de pantalon mouillé, c’était très désagréable.

Mais quand Victor m’affirma avoir déjà trompé sa femme, je regardai brusquement ma montre.

-Déjà ?! Victor, la fête a commencé il y a une heure et demi…

Je souris et tapai sur son épaule amicalement.

-Mais tu as raison. Les fêtes sont faites pour ça.

Même si mon intention à moi n’était pas de tromper Maritza, loin de là. Victor, lui, se disait doué.

-Et qui est l’heureuse élue ?

De là, Victor m’annonça que son neveu, Ian, était présent alors qu’il n’en avait pas le droit. La fête était interdite aux mineurs pour des raisons plus qu’évidentes. Entrer ici était assez simple d’après Victor. Je regardai vers les rochers sombres qu’il désignait et fit la grimace. Qui irait escalader ça ? Sincèrement ?

Par contre, ce que je comprenais, c’était ce que Ian aurait à gagner à être ici. Mais Victor n’était pas spécialement de mon avis, pensant que personne ne trouverait d’intérêt à parler avec un mioche de 14 ans.

-Tu es bien dur avec ton neveu. Moi, je l’apprécie. Je serais ravi d’échanger quelques mots avec lui. Il ne perd jamais de vue ses objectifs. Il ira loin.

Mais ça me fit quand même rigoler d’imaginer l’enfant se faire mettre à l’eau par un Daniele ou un Victor mécontent. Mais en effet, c’était le jeu. Ian allait devoir rivaliser d’imagination pour ne pas se faire jeter dehors trop vite.

Victor m’enjoignit de le virer, moi aussi, si je le voyais. Je fis doucement « non » de la tête.

-Je ne t’ai jamais viré toi, à l’époque. Pourquoi je le virerais lui ? Il fait sa propre expérience.

Je regardai vers Victoria Hunter qui roucoulait avec Toby Cooper.

-Et s’il pouvait en profiter pour se rabibocher avec sa mère, ça m’arrangerait. Daryll est détestable parce que son artiste n’est pas concentrée.

Je ricanai quand Jimmy déclara que les secrétaires étaient bien au courant que je détestais m’ennuyer. Hey ! J’estime que j’embellis leur journées à ces pauvres âmes !

-Certes, ne pas avoir de problèmes est une preuve de bonne gestion…

Mais ça n’arrange pas l’avocat que je suis… J’aime les défis, moi… Mais Jimmy déclara que si Stone allait trop loin ou bien quelqu’un d’autre, je serais le premier à le savoir. J’esquissai un sourire.

-Tant mieux !

On avait alors parlé de la fête en elle-même et de l’adrénaline que je pourrais avoir en trompant Carrie alors même qu’elle aussi participe à cette petite fête. J’avouai d’ailleurs avoir déjà trompé la vieille momie ce qui surpris Reed. J’aimais surpris Reed ! C’était grisant de surprendre Reed. Et j’affichai un sourire assez fier.

-Qu’est-ce que tu crois… Si je veux pouvoir m’amuser, il faut que je commence tôt.

Jimmy déclara alors que j’avais raison car les fêtes étaient faites pour ça. Et je voulu un instant jouer de mystères en ne lui révélant pas qui était l’heureuse élue mais j’avais une bien trop grande gueule pour ça.

-Juliet Jones. L’écrivaine d’horreur. Elle a de magnifique yeux bleus et, en prime, elle sait tenir une conversation ce qui n’est pas le cas de toutes ici.

Après ça, je déclarai que Ian avait fait son chemin jusqu’à la fête. Normalement, c’était interdit aux mineurs mais Ian semblait se foutre de ça comme de sa première couche. Je ne pouvais m’empêcher de penser à moi depuis que Kate m’avait fait part de ça. Bien que je ne comprenais pas pourquoi Ian voulait tant venir ici mais Reed, lui, semblait le savoir et ce qu’il me dit me laissa perplexe. Pour moi, personne, ce soir, n’avait envie de causer avec un môme de 14 ans… Surtout sur des histoires de business. Mais Jimmy me trouvait trop dur. Lui appréciait Ian… Je levai un sourcil avant d’esquisser un sourire en coin.

-Alors revendique-le comme étant ton môme… Non, plus sérieusement, je ne vois pas ce que tu lui trouves. Ce n’est qu’un gamin pleurnichard…

Et je comptais bien le viré si je le voyais et j’en attendais de même de Reed. J’étais l’oncle de Ian, non ? J’estimais, donc, avoir le droit d’exiger de quiconque de le foutre dehors. Mais Reed refusa me faisant tiquer. Il déclara ne pas m’avoir viré à l’époque et qu’il en ira de même pour Ian. Je rigolai jaune.

-Ouais… Qu’il fasse sa propre expérience pour voir… Ça ne peut que finir bien !

Il y avait une sorte de ressentiment dans ma voix et une once de reproche envers Reed. Mais je ne m’étendis pas là-dessus alors que Reed voulait que Ian se réconcilie avec Vicky parce que tout ça emmerdait Daryll vu que Vicky n’était pas concentrée.

-Je crois que ça, ça n’est pas prêt d’arrivé. Il n’a pas fait un seul pas vers Vicky et Hank North a dit à Victoria de laisser du temps à Ian. Donc… Daryll devra encore prendre son mal en patience. Ma sœur ne saura rien faire de bon dans son boulot tant qu’elle n’aura pas retrouvé son précieux petit monstre.

J’haussai des épaules.

-Dis-toi qu’avec un peu de chance, son amour envers Cooper ne sera que passager. Bien que… Je connais Vicky et rester aussi longtemps avec quelqu’un ne lui ressemble pas, alors…

Alors tout était possible. Mais j’imaginais que Ian finira par se lasser de North. Ou alors Vicky lui manquera trop.

Je plissai des yeux quand je vis, au loin, Juliet en compagnie de Carrie.

-Bon ! Je ferais bien de te quitter… Je dois avouer que j’aimerais savoir pourquoi ma femme est en compagnie de ma maitresse d’un soir.

Je me tournai vers Reed.

-Si tu vois Ian à l’eau, c’est qu’il est tombé sur moi.

Je hochai la tête, mon whisky au bord des lèvres, quand Victor affirma que ne pas avoir de problème était signe d’une bonne gestion. Puis je tirai tranquillement sur ma cigarette. Mais, passant du coq à l’âne, je m’étonnai que Victor ait déjà trouvé le temps de tromper sa femme. J’avais même regardé ma montre tellement j’étais surpris de sa rapidité.

Il était très fier de son coup et ne sut pas résister à la tentation de me dire de qui il s’agissait. Juliet Jones.

-La biographe de Don… D’accord… Je vois.

Je fis la moue, la cherchant des yeux pour mieux me figurer à quoi elle ressemblait… Je la connaissais de nom, j’avais aussi vu sa photo en quatrième de couverture de ses livres, mais je ne l’avais jamais rencontrée en vrai.

Victor trouvait qu’elle avait de la conversation. Je souris en coin.

-Oh tu te rendras vite compte qu’elle est limitée, comme toutes les autres.

Et oui, c’était comme ça.

Alors on parla vite de quelqu’un de plus intéressant : Ian Hunter. Il s’était incrusté à la fête alors que ça lui était interdit. Mais j’appréciais Ian. Il était certes une petite diva, mais je le connaissais depuis sa naissance et j’avais appris à l’aimer, d’une certaine façon. J’avais même cru un moment qu’il était de moi, ce qui était possible.

Victor voulait que je le revendique, ce qui me fit rire. De plus, il ne voyait pas ce que je trouvais à Ian.

-C’est un enfant, certes, mais il sait ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas. Il a de l’ambition et un grand talent.

Je haussai les épaules.

-Mais je ne pense pas qu’il soit de moi. Il a des traits trop particuliers.

Et parfois, je me sentais à sur le point de mettre le doigt sur son géniteur en le regardant… De l’avoir sur le bout de la langue. Mais chaque fois, ça finissait par m’échapper.

Bref, j’espérais que cette fête allait permettre à Ian et Vicky de se réconcilier, mais Victor n’y croyait pas du tout.

-Alors il vit chez Hank North…

J’aimais bien Ian mais j’étais tout de même content qu’il ne se soit pas réfugié chez moi. Quant à Victoria… Son frère pensait que l’amour qu’elle vouait à Cooper n’était pas normal. Mon regard se porta sur le couple.

-En tout cas, ils sont écœurant à regarder… Se donner ainsi en spectacle, c’est vraiment dégoûtant. Cooper est une femmelette.

Je comprenais Ian s’ils  étaient comme ça à la maison.

Victor prit alors congé, ayant repéré sa femme et sa maîtresse ensemble.

-Toi qui voulais de l’adrénaline… Moi, je vais voir si ma femme est en train de me le confectionner, ce pantalon.

Je vidai mon whisky d’un trait et me dirigeai vers les cabines.

Je ricanai à l’avis de de Reed sur Juliet. Il pensait bien qu’un jour, je verrais Juliet comme quelqu’un de limité comme toutes les autres. Je savais que Reed était un misogyne fini mais, sincèrement et contrairement à d’autre, c’était une part de lui que je trouvais amusante plutôt qu’agaçante.

-Peut-être…

Jimmy Reed était certain de ne pas être le père de Ian. Il le clamait depuis des années. Je ne saurais dire si c’était une façon pour lui de faire 2+2 = 5 ou s’il en était absolument convaincu pour des raisons objectives. Quoi qu’il en soit, il aimait bien Ian. Il ne le cachait pas. Alors que, pour moi, ce n’était qu’une petite diva bien trop gâtée par ma sœur qui ne cesse de faire ses quatre volontés.

Et voilà où elle en est aujourd’hui avec ça… A s’inquiéter parce que son fils ne revient pas à la maison parce qu’il pique sa petite crise de nerfs de diva… J’avais affirmé que le gosse avait trouvé refuge chez Hank North chose que Reed semblait ignorer jusqu’ici. J’hochai de la tête.

-Ouais… Chez North. Il faut dire que Ian avait peu d’options…

Justement parce que c’est une petite diva. Par exemple, il se serait pointé chez moi, je l’aurais mis à la rue ou j’aurais appelé Vicky pour qu’elle vienne reprendre son sale rejeton.

Bref, tout ça pour dire que Vicky n’était pas prête d’être à nouveau concentré à cause de son démon tout blond. Jimmy et Daryll allaient devoir prendre leur mal en patience parce que ma sœur semblait réellement amoureuse de Cooper. Un amour que Reed trouvait écœurant. Je rigolai.

-Ouais… J’avoue que c’est très mièvre. On dirait deux ados…

C’est à ce moment que je remarquais que ma chère femme, Carrie, était en compagnie de Juliet, mon amante de ce soir… Je ferais, donc, bien d’aller voir ce qu’il en est ! Je pris, donc, congé de Reed qui, lui, devait aller retrouver sa femme et, surtout, son nouveau pantalon.

Je lui fis un dernier signe avant de m’en aller embarquant avec moi mon verre de whisky.