Depuis la fête sur la plage privée de Daniele et Samantha Ricci, je n’avais pas revue Billy. Il faut dire que j’avais profiter de l’approche des fêtes de fins d’année pour décorer mon appartement et pour garnir le bas de mon sapin d’une tonne de cadeaux pour moi et ma chatte adorée, Prada.

Noël m’emplissait d’une belle féérie. Les belles lumières, les chants harmonieux, les cadeaux emballés et décorés, les biscuits aux épices et les sucres d’orge ! J’adorais me blottis avec un mug de chocolat chaud sous une couettes aux couleurs de la saison devant un film de noël dans lequel la neige était représentée par de la purée de pomme de terre déshydratée ! Vous ne le saviez pas, hein ? Et bien là, vous le savez !  Je rêvais d’aller jouer dans la neige, un jour, uniquement pour le plaisir de voir de la fumée sortir de ma bouge en expirant l’air frais de l’hiver. Je me voyais bien tricoter des moufles assorties à une écharpes, rouler de grosses boules de neige pour construite un bonhomme plus haut que moi. Ça devait être chouette de s’allonger dans la neige et de battre des bras et des jambes pour faire une silhouette d’ange !

Est-ce que Billy célébrait noël, de son côté ? Il me semblait plutôt de type solitaire, je l’imaginais mal avec un verre de lait de poule dans une main et une flute en papier dans l’autre, trépignant d’impatience à l’approche de minuit pour ouvrir ses présents. Peut-être qu’il célébrerait avec les membres de son groupe et ses amis proches.  Ou peut-être qu’il ne ferait rien du tout et, si c’était le cas, je trouvais la situation bien triste. Tout le monde avait le droit à son petit noël, qu’il soit célébré en grandes pompes ou non !

Je m’étais rendue plutôt dans la journée au centre-ville et j’avais fait la tournée des boutiques pour dénicher un cadeau pour mon nouvel ami. Ce n’était pas facile de trouver le présent idéal mais d’un autre côté, pouvait-il en avoir qui déplaisait, quand le geste venait du cœur avec toutes les bonnes intentions ?  J’en doutais mais j’optais tout de même pour une valeur sûre ! Billy aimait les chemises à carreaux alors je lui en achetais plusieurs de différentes couleurs et je les emballais toutes ensembles dans un seul et même emballage.

Je ne m’annonçais pas avant de me rendre à la villa de Billy puisque je considérais que je faisais partie de la surprise. Si je l’avisais de ma venue, je ruinais l’effet, non ? Si Billy n’était pas en disposition de me recevoir, je me disais que je pourrais laisser simplement son cadeau et le pique-nique que j’avais préparé sur le seuil de sa porte et qu’il pourrait en profiter ainsi plus tard.

Prada se joignit à moi pour rendre visite à Billy. J’avais un joli sac à main de bonne grosseur dans lequel je pouvais installer ma chatte et ainsi, me balader avec elle. Je n’aimais pas sortir sans elle et puis elle adorait se blottir sur les cuisses de Billy, pourquoi ne pas l’apporter avec moi, en ce cas ? Elle mettrait de la vie et de la joie dans la demeure de mon ami Billy.

Je frappais à la porte en bois vernis de la grande villa de Billy et j’attendis qu’il vienne m’ouvrir sous les protestations de Prada qui ne souhaitait que de sortir de son sac. Elle devrait se montrer encore un peu patiente, ma belle chatte. L’heure de jouer n’était pas tout de suite.  Je serrais la poignée de mon sac entre mes deux mains quand je vis un ombre s’approcher de la porte et cette dernière s’ouvrir.

- Salut Billy ! JOYEUX NOËL !! Bon ce n’est pas « aujourd’hui » mais je me suis quand même permis de passer t’apporter un petit cadeau et un pique-nique à partager, avec moi, si tu veux ! Je peux entrer ? Oooh Wow ! Ça l’air super beau chez toi !!

Noël approchait à grand pas. Je n’avais encore aucune idée de comment j’allais passé cette fête. Je me sentais capable de tout depuis la petite fête sur le yacht de Ricci. J’étais dans ce genre de phase où je pourrais déplacer des montagnes, sortir des tas de chansons, enchainer des tournées et, surtout, encaisser toute cette promotion qu’on devait faire depuis la sortie de notre album. J’étais même prêt à affronter n’importe quelle interview.

Qu’est-ce qui me donnait cette force ? L’aura de Shiri. Je ne l’avais plus vue depuis la petite fête chez Ricci mais j’avais l’impression que sa force et sa joie de vivre me suivait partout. Si bien que j’avais eu envie de décorer l’intérieur de ma villa de façon excessive avant un énorme sapin richement décoré et diverses guirlande qui contrastait avec le blanc de ma villa. Ça représentait bien le Billy que j’étais à cet instant. Un Billy créatif qui était presque prêt à aller fêter Noël dans un bar avec The Lightening au complet.

Rien ne l’empêchait.

A moins que je n’invite Shiri ?

L’idée n’était pas à exclure. Mais peut-être que la jeune chanteuse préférait passer Noël en famille ? Je n’en savais rien. Mais je me disais que je pouvais attendre la dernière minute pour décidé de ma destination.

Je tapais des notes sur mon piano. Ma créativité était à son comble. J’avais plusieurs création écrites rien que sur les quelques derniers jours. Des créations que je devrais partager avec Cash. Peut-être demain ? Je lui demanderais de se pointer aux studios demain.

Il fallait que le monde entende ce que nous avions à transmettre. Qu’il voit qu’on était plus que vivant.

Après une énième composition, je m’étais décidé à aller me préparer pour descendre aux studios de MTI et obtenir des informations chez Lenny ou Samantha concernant notre prochaine tournée qu’ils étaient en train de préparer. C’était surtout de la première partie dont je voulais parler. Je voulais souffler le nom de Shiri. Comme c’est Samantha sa manager, je pense bien que ça pourrait le faire. Shiri avait besoin de visibilité. Son art devait être entendu.

Mais alors que j’avais enfilé quelques vêtements légèrement plus habillé que mon simple boxer et mon t-shirt, j’entendis toquer à la porte de ma grande villa.

De la visite.

Un imprévu.

Mais j’étais prêt à tout recevoir. A tout encaisser ! A relever tous les défis !

Alors, je me dirigeai d’un pas décidé vers la porte pour l’ouvrir sur… Shiri. Mon visage s’illumina à la vision de la jolie rousse et de Prada qu’elle portait dans son sac. Elle me souhaita un joyeux Noël et son enthousiasme me fit rigoler.

-Joyeux Noël ! Entre !

Je la fis entrer fermant la porte derrière nous. On se dirigea vers mon grand living où trônait l’immense sapin.

-Je me m’attendais pas à ta visite mais je suis content que tu sois venue. Avec Prada en plus. Tu peux la mettre à terre si tu veux.

Shiri avait dit qu’elle avait apporté un pique-nique et des cadeaux. Je n’avais pas de cadeaux pour elle. Ce qui me fit faire une petite moue.

-Je n’ai pas de cadeaux… Mais je me rattraperais.

Je lui offrirais un cadeaux à Noël. Quelque chose de grand. Quelque chose dont elle allait se rappeler.

Je sortis des verres de mon bar ainsi qu’une bouteille de champagne que je mis sur la table. Je souris à Shiri.

-Je pensais justement à toi… Juste avant que tu n’arrives. Tu m’inspirais et j’étais en train d’écrire des chansons. Comment ça va de ton côté ?

Quel bonheur de voir un Billy tout souriant m’ouvrir la porte de sa grande demeure. Ile souhaita lui aussi un joyeux noël et m’invita à entrer. Pas besoin de dire que je ne me le dis pas proposer deux fois, pour le suivre à l’intérieur.

- Oooooooooh ! Quel beau grand sapin !

J’étais en admiration devant le roi couronné d’une étoile, trônant dans la pièce. Moi qui aimait tant les arbres de noël, je ne pouvais qu’être ravie devant celui de mon ami. Cela avait dû être tut un défi que de le faire entrer par la porte, le redresser puis le décorer. Chaque branche brillait, rien ne jurait, on aurait dît un sapin de centre d’achat, en mieux.

- C’est parce que c’était une surpriiiiiise !

Je déposais d’abord mon sac contenant ma chatte pour ainsi l’ouvrir et lui rendre sa liberté puisque Billy m’y autorisait puis je déposais sous le sapin le cadeau que j’avais.

- Bah ce n’est pas grave, tu sais. Je ne t’en offre pas dans le but de recevoir mais parce que j’avais envie de te faire plaisir.

Billy ne devait pas se sentir mal de ne pas avoir pensé à m’offrir un cadeau. Notre amitié était toute récente et puis il n’y avait rien qui indiquait qu’à noël, nous devions offrir des présents à tous et chacun. Moi, j’adorais emballer des paquets mais avant tout, les magasiner !

Billy alla chercher du champagne et deux verres avant de me confier qu’il pensait justement à moi avant que j’arrive et même, que je lui avais inspiré des chansons, de quoi me faire rougir et pas qu’un peu. Je ne savais pas quoi dire à ça, c’était beau et très, vraiment très gentil.

- Oh, tout va bien de mon côté ! Je pense que je suis prête à soumettre mon album à Sammy et voir ensuite comment les gens vont l’accueillir. Je suis excitée et terrifiée.

Ça devait faire la même chose pour tout le monde, une première fois, non ?

Pendant que je m’accroupissais pour ouvrir mon panier pique-nique et en sortir le contenu, Prada bondissait ici et là, arpentant la pièce. Elle découvrait un nouvel endroit et tout la fascinait. Parfois, je me surprenais à penser que j’aimerais bien entendre ses pensées et rigoler de tout ce qu’elle pouvait avoir comme idée. Ça devait être plutôt drôle d’être dans la tête d’un chat !

- Alors ! J’ai du pain frais, des tartinades d’oignons confits, des figues, du fromages, des légumes en batônnets et du gâteau au chocolat ! Je ne savais pas ce que tu aimais mais le chocolat, tout le monde aime ça, non ? J’ai aussi une belle nape pour mettre au sol, sinon, ça ne serait pas comme un vrai pique-nique si on mangeait à la table.

Je me relevais en prenant la nappe et je la secouais pour la déplier puis pour l’installer au sol, près du sapin. Je fis attention qu’il n’y ait pas de faux plis et que les coins soient bien étendus sur le plancher puis je pris le panier et le rapprochais de notre coin repas improvisé.

- Dis-moi, quel genre de chanson je t’inspirais ? Je pourrai les entendre ?

Ça pouvait ressembler à quoi une chanson inspirer par une petite rouquine pleine d’énergie ?

J’avais fait entrer Shiri et sa chatte, Prada dans ma villa. Je ne m’attendais pas à la visite de la chanteuse mais j’étais prêt à me dire que c’est tellement je pensais à elle qu’elle avait finit par le sentir et venir. J’étais dans ce genre de phase où j’avais l’impression d’être doués de pouvoirs magiques.

Je souris quand elle s’extasia devant mon sapin. Il était grand. Grand comme la confiance que j’avais dans ce genre de phase. Grand et brillant comme les guirlandes qu’il y avait un peu partout dans ma villa.

Shiri précisa qu’elle m’avait apporté un cadeau en plus du pique-nique. Je n’avais pas de cadeaux pour elle mais je comptais, désormais, lui en acheter un. Quelque chose digne d’elle. Quelque chose de grand et de brillant. Quelque chose dont elle se rappellera. Elle disait que tout ça était une surprise et que je n’étais pas obligé de lui faire un cadeau. Qu’elle l’avait fait parce qu’elle avait envie de me faire plaisir.

-J’ai envie de te faire plaisir aussi.

Alors, je lui offrirais quelque chose.

J’avais été nous chercher du champagne parce que la présence de Shiri valait bien du champagne. Après quoi, je déclarai que je pensais à elle juste avant qu’elle n’arrive. Qu’elle m’avait inspirée. Je la vis rougir et je souris avant qu’elle ne m’explique qu’elle était prête à soumettre son album à sa manager. Elle était excitée et terrifiée. Comme moi à chaque fois que The Lightening était destiné au même exercice.

-Je suis certain que ton album sera très réussi. Je connais cette sensation. Mais crois moi, le meilleur et le pire t’attends. Je pourrais t’aider à traverser ça.

Je me sentais prêt à tout. Même à aider Shiri à traverser ce que je haïssais traverser. La pression, les fans, la presse. Tout allait tomber sur elle mais j’étais certain que son optimisme. Rien ne pourra l’arrêter. Rien ne pourra nous arrêter.

Je le sentais.

Shiri avait libérer Prada qui ne tarda pas à vagabonder dans le living. Je la regardais découvrir son environnement avec un air fasciné. Les animaux me fascinaient toujours. Cash c’était les serpents mais, moi, je trouvais les chats très intéressant. Ils étaient indépendant et, en même temps, adorait se faire servir. Pendant ce temps, Shiri fouillait dans son panier et me cita tout ce qu’elle avait pris. Il y avait du choix et elle voulait poussé le vice jusqu’à réellement manger sur un nappe.

-Je t’aurais bien proposer d’aller dehors mais il fait bien trop froid alors va pour le salon. Pour le reste, je n’avais pas faim jusqu’à maintenant mais, là, je commence à sérieusement avoir faim maintenant que tu as cité tout ce que tu avais dans ce panier.

Elle installa la nappe non loin du sapin et quand ce fut fait, j’apportai le champagne pour le déposer sur la nappe. Shiri se demanda alors quelle chanson je lui avais inspiré. Je pris un air rêveur et pensif.

-Des mélodie que je ne pensais plus pouvoir sortir.

Quelque chose de positif. Qui m’apaisait. Je fixai Shiri.

-Ce que tu m’inspire c’est une amitié qui m’apaise. Une nouvelle énergie.

Je me levai. Je comptais le lui montrer avant d’entamer le repas. Je me mis, donc, devant mon piano à quelques mètres de notre pique-nique improvisé.

-Je vais te montrer.


Et j’entamai la chanson par une mélodie au piano avant que les paroles ne se mêlent à ça. Des paroles qui montrait l’effet apaisant que Shiri avec sur moi. Sa force et son enthousiasme qui me faisait relativiser tout le reste.

Quand elle fut terminée, je me tournai vers Shiri pour entendre ses impressions.

Je n’offrais pas un cadeau à Billy dans le but d’en recevoir un mais il disait que lui aussi, il avait envie de me faire plaisir alors, qui étais-je pour le priver de plaisir ?

- Alors, si de me faire un cadeau te fais plaisir, je ne t’empêcherai pas !

Mon sourire était grand et mes yeux brillant. J’aimais répandre de la joie autour de moi, faire plaisir et surprendre. J’avais réussis aujourd’hui en venant à l’improviste chez Billy, mon ami, avec ma chatte Prada, mon panier à pique-nique et mon paquet cadeau que je déposais au pied de son immense sapin. Jamais de ma vie je n’en avais vue d’aussi gros à l’intérieur d’une résidence !

Billy me confia qu’il pensait justement à moi. En fait, je lui avais inspiré une chanson ce qui m e fit rougir. Je ne pensais jamais un jour devenir la muse de quelqu’un et encore moins d’une célébrité de la trempe de Billy Lighter. À mon tour, je lui confiais que je me sentais prête à soumettre mon album à Samantha pour son approbation. Je savais d’avance que ma manager irait de l’avant, elle avait déjà entendu toutes mes chansons mais comme je tergiversais toujours pendant des cycles lunaires complet avant de prendre une décision, elle ne devait plus attendre après moi ! En tous les cas, elle ne me le faisais pas sentir.

- Je veux bien de ton aide. Ça serait même super de te savoir pas très loin de moi pour me donner un coup de pouce pour passer au travers de tout ça.

Au moins avec Billy, je savais que j’aurais l’heure juste. Il venait justement de me dire que le meilleure ET le pire m’attendaient. Il n’avait pas essayer de me faire avaler qu’il n’y aurait que des paillettes et des licornes roses.

J’installais la couverture à carreaux sur le plancher de son salon alors qu’il disait que dehors de toute façon, il faisait trop froid pour y manger.

- C’est vrai que ce n’est pas très chaud aujourd’hui ! Et puis je viens de terminer un rhume !

J’avais fait l’inventaire de mon panier ce qui avait donné faim à Billy.

- L’appétit vient en mangeant, tu sais ! J’espère qu’il y a quelque chose là-dedans que tu aimes. Je ne connais pas tes goûts, c’est bête. J’aurais pu te le demander mais… Si je l’avais fait, cela n’aurait plus été une surprise !

J’éclatais de rire à ma propre réflexion avant de me reprendre et de demander à Billy quel genre de chanson je lui avait inspiré et s’il voulait me la faire entendre. J’ouvris de grands yeux quand il confia qu’il ne pensait plus être capable de composer ce genre de chanson apaisante inspirée par notre amitié.

- J’ai le droit de dire que ça me rends fière ?

De toute façon, que j’en ai le droit ou non, je venais de le dire.

Billy se leva et s’installa à son piano pour me faire entendre cette chanson dont notre amitié en était la muse. Je m’installais en tailleurs sur la nape et je l’écoutais attentivement, mon menton posé dans mes mains et mes coudes appuyés sur mes cuisses. Je buvais littéralement toutes les paroles de Billy, je transcendais avec la musique et, quand il termina sa prestation privée, c’est avec beaucoup d’admiration que j’applaudissais.

- Oooh ! C’est trop bien comme chanson ! Est-ce que tu vas la proposer pour le prochain album de ton groupe ?

Shiri était sur le point de soumettre son premier album à son manager. Je savais que Shiri avait déjà fait quelques concerts dont en premier partie de feu Lola. Mais elle n’avait pas encore sorti d’album. Chose qui ne saurait tarder désormais. Je devais avouer avoir hâte d’entendre ce que Shiri allait proposer au monde. Le rendu en studio était toujours différent du rendu en live. Mais j’étais certain que ça allait être un petit perle. Quant à ce qui suivra, je savais que ça allait être à la fois le meilleur et le pire.

La célébrité et ses joies. La célébrités et ses dérives. Pour survivre, il fallait être fort.

Je me sentais fort. Alors, je proposai mon aide à Shiri pour travers ça. Une aide qu’elle ne refusa pas me faisant sourire.

-Je ne te laisserais pas tomber.

C’était une promesse. Un promesse que je comptais tenir quoi qu’il en coute.

Shiri avait amené de quoi faire un pique-nique, nappe comprise. Il faisait trop froid pour espérer faire ce petit pique-nique dehors mais ça ne me dérangeait pas de faire ça au milieu du living. Surtout que Shiri sortait d’un rhume. Le pire ennemi du chanteur.

-Les rhume… C’est mon pire cauchemar.

Ça m’arrivait souvent et chaque fois ma voix risquait de s’endommager. Quand j’étais enrhumer, je me préservait en ne chantant pas.

Mieux valait, donc, rester à l’intérieur. Quant à la nourriture amenée par Shiri il y en avait toute une variété qui me donnait l’eau à la bouche. Elle espérait que j’y trouve mon bonheur. Je souris.

-Il y a tout ce que j’aime là-dedans. J’ai l’embarras du choix.

Shiri avait rigolé quand elle avait affirmé que si elle m’avait demandé mon avis sur le menu ça n’aurait plus été une surprise. Les surprises, c’est toujours une prise de risque mais, pour Shiri, cette fois-ci, le risque avait été payant.

-Tu ne pouvais pas plus me faire plaisir.

Je lui fis un petit clin d’œil alors qu’on installa tout ce qu’il fallait pour manger. Shiri revint alors sur ce que je lui avais dit plus tôt. Elle m’avait bel et bien inspirée des chansons que je ne pensais plus pouvoir écrire. Elle se disait fier de la chose.

-Tu as le droit de le dire.

Et je comptais lui faire une démonstration. Je rejoignis mon piano pour commencer à taper les notes dans un mélodie qui m’était venue ses derniers jours. Très vite les paroles d’y mêlèrent. Je donnais tout comme si j’étais à un concert mais j’avais devant moi la principale concernée par cette chanson.

Et quand ce fut terminée, Shiri applaudir me faisant sourire. Elle avait aimé et se demandait si j’allais proposer cette chanson à The Lightening. Je vins la rejoindre sur la nappe avant de prendre ma coupe de champagne.

-Oui. Je compte la proposer. Mais je ne pense pas que cette chanson doit être accompagnée d’autre chose que le piano. Mais le groupe acceptera. Ce qui compte ce n’est pas de faire plaisir à tout le monde mais de rendre la chanson parfaite.

Je savais que Cash accepterais une chanson simplement avec ma voix et le piano. L’art avant tout. La perfection avant tout.

Je levai alors mon verre de champagne.

-On trinque ? A nous ? A Noël?

On trinqua et après que j’ai bu une gorgée de champagne, je souris à Shiri avant de demander :

-Est-ce que tu as déjà pensé à repartir en tournée ? Parce que si c’est le cas sache que je peux essayer de faire en sorte que tu fasses la première partie de The Lightening lors de notre prochaine tournée. Est-ce que ça t’intéresserais ?

C’était super de pouvoir compter sur l’aide, l’amitié et l’expérience de Billy pour apprivoiser ce qui m’attendait au tournant du lancement de mon premier album. Je pouvais sembler être bien naïve, je l’étais en fait, mais je me doutais bien que les attentes à mon égards pouvaient être élevées. Pourquoi ? Parce que j’avais été choisi pour faire la première partie de Lola et qu’on me voyais au bras de Billy Lighter depuis un moment, deux icones de grandes influences de notre génération. Si je n’y pouvais rien pour la première, je ne comprenais pas non plus pourquoi mon amitié avec Billy faisait autant parler.

- Et toi, tu pourras compter sur moi. Nous sommes amis, après tout, et c’est ce que font les amis.

S’installer dans le salon de Billy, au pied de son immense arbre de noël. Je préférais cela autant pour la féérie du moment que parce qu’à l’intérieur de la maison, il faisait plus chaud que dehors. Heureusement que nous ne vivions pas au Canada où il pouvait faire vraiment très froid en cette période de l’année. Je sortais tout juste d’un rhume et je voulais à tout prix éviter de tomber à nouveau malade.

- Quand j’ai le rhume, j’aime m’enrouler dans une grosse couverture toute douce et boire du bouillon de poulet bouillant. C’est réconfortant !

J’aimais surtout me permettre de passer tout mon temps en pyjama, ce que je pouvais faire enrhumée !

Billy trouvait son bonheur dans mon panier pique-nique. J’avais visé juste, comme il le disait et donc, ma surprise ne pouvait lui faire plus plaisir. Moi, ça me réchauffait le cœur de le voir de bonne humeur, il ne m’en fallait pas plus pour être également heureuse.

- Si tu es heureux, alors je le suis !

Je n’aurais cependant jamais cru inspirer mon ami dans la création de chanson. Ça me rendais fière et je le lui confiais, humblement. Je ne voulais pas non plus me donner plus d’importance que je pouvais en avoir.

J’eu droit à une représentation privée de la chanson en question. Très attentivement, j’écoutais, j’admirais, je buvais, j’appréciais la prestation de Billy. La chanson était superbe. Un bon petit rythme, de belles et bonnes paroles et les doigts majestueux de Billy qui couraient sur les touches du piano. Une recette gagnante pour une chanson a succès, si pour autant les autres membres du groupe voulaient qu’elle figure sur l’album.

- C’est une démocratie. C’est chouette que tout le monde puisse donner son opinion et que tu sois capable de les entendre. Ça doit être harmonieux, dans votre groupe. Moi, comme je suis seule, on pourrait croire que je n’ai pas besoin de discuter de mes créations pourtant, je le fais, et tout le temps ! J’argumente avec moi-même, c’est usant !

Billy versa du champagne et on trinqua, à nous et à Noël comme il le suggéra.

- Je lève mon verre a nous et à notre premier Noël. À notre belle amitié, qu’elle puisse être durable et passe au travers des ans.

Je portais mon verre contre celui de Billy pour que le son particulier du verre se fasse entendre puis je bus une gorgée du champagne.

- Oh, pour vrai ? Moi ? En première partie de The Lightening ?

Pour toute réponse, j’éclatais de rire avant de devenir subitement silencieuse, de vider mon verre de champagne d’un trait.

- Est-ce que j’en serai capable ? Parce que mon style et le votre n’est pas similaire, vos fans ne voudront peut-être pas d’une chanteuse rose bonbon pour chauffer la salle. Oh mais je peux m’adapter, je sais que je peux le faire, je sais chanter sur pas mal tous les style. Oh ! J’aimerais tellement ça pouvoir visiter des endroits dans le monde avec toi !

Je souris quand Shiri déclara que je pourrais aussi compter sur elle. Avec nos deux puissance combinées, tout ce qu’il y avait de mauvais dans ce business ne pourrait nous atteindre.

-Merci.

C’est sur le sol du salon que le pique-nique aura lieu. On était à Los Angeles mais les températures n’étaient quand même pas assez élevées pour qu’on se risque dehors. Surtout que Shiri sortait d’un rhume. Quand elle était malade, elle adorait s’enrouler dans une couverture et manger un bouillon de poulet. De quoi me faire rigoler un peu.

-Moi, quand j’ai un rhume, je ne sors pas de mon lit.

Je m’enfermais dans ma chambre sans sortir du lit en attendant que ça passe et en suivant ma propre médication. Je me connaissais. Je savais comment me soigner moi-même. Et ça semblait aussi être le cas de Shiri qui se soignait à coup de bouillon de poulet.

Shiri avait apporté pas mal de nourriture et elle semblait heureuse de mon enthousiasme. Avec tant de choix, elle n’aurait pas pu se tromper de toute façon. Il y avait sérieusement de quoi me donner faim.

Mais les questionnements sur mon inspiration me menèrent bien vite à mon piano et à une représentation privée d’une chanson que m’avait inspiré Shiri. Quelque chose de simple avant comme seul accompagnement une mélodie au piano. Quand j’eus terminé, elle semblait ravie. Quant à savoir si The Lightening allait apprécier et accepter cette nouvelle chanson, ma réponse fut sans équivoque : ils seront d’accord.

Il n’y avait pas d’autres options.

Shiri disait que c’était bien si tous les membres du groupe pouvait donner leur opinion et écouter celle des autres. Chez The Lightening les choses n’étaient pas réellement comme ça. C’était plus complexe que ça. Shiri mit alors une touche d’humour disant qu’elle argumentait souvent avec elle-même. Je rigolai.

-N’empêche que c’est souvent avec soi-même que le débat est le plus compliqué. J’ai souvent se problème-là. L’impression que les choses ne sont pas assez parfaites. Pas assez comme je les ais vraiment imaginé dans ma tête.

Et ça me rendait souvent dingue.

-Au sein de The Lightening disons que c’est surtout un débat silencieux. On propose. On approuve ou non. On retravaille jusqu’à avoir quelque chose de bon. C’est une question de feeling. On sait quand c’est bon ou quand ça ne l’est pas. The Lightening c’est une alchimie.

C’est ainsi que je le voyais. C’est pour ça que je savais que la chanson serait acceptée. Parce que je le sentais. Parce que je savais qu’elle était bonne.

On trinqua ensuite et je souris quand Shiri voulu porter un toast à notre amitié.

-A notre amitié. Car elle sera longue.

Je le savais.

Je le sentais.

Nos verres s’entrechoquèrent avant que je ne boive une gorgée avant de proposer à Shiri l’opportunité de pouvoir faire la première partie de The Lightening. Je savais que j’avais besoin d’elle pour l’énergie qui m’animait demeure. En tournée, j’avais besoin de ça ! Plus que jamais.

Elle sembla étonnée par ma proposition.

-Oui. Pour vrai.

Elle éclata de rire. Je ne savais pas comment l’interpréter. De l’appréhension ? De la nervosité ? L’impression que tout ça était un rêve ? Non, je pense bien que c’était plus spontané que tout ça. Car Shiri était une femme spontanée dirigé par une énergie pure.

Elle se posa alors un tas de questions légitimes. Si elle sera à la hauteur. Si le public de The Lightening l’acceptera. Un tas de questions dont je n’avais pas de réponse simple et claire. Mais une chose était certaine : elle avait envie d’aller sur les routes avec moi et de visiter tous ses endroits avec moi.

C’était pareil de mon côté.

-C’est vrai. Ton style est très différent de celui de The Lightening. C’est sans doute un style qui n’est pas forcément la tasse de thé de certains de nos fans.

Des fans difficiles, réfractaires et violents qui avaient été créé par l’énergie dévastatrice de The Lightening. Il nous permettaient de vivre de notre art mais ils étaient parfois notre pire cauchemar.

-Je ne te cache pas que ça sera un défi de les convaincre. Mais sans doute que certains viendront à nos concerts pour te voir toi. Les premières parties attirent parfois des gens. Si la première partie est différente de la tête d’affiche alors ça rend le public plus large. Des gens pourront apprendre à nous aimer… Nos fans à t’aimer. Surtout si je te présente comme une artiste qui m’a touché.

Mais je ne pourrais rien lui garantir. Faire la première partie était, de toute façon, toujours compliqué peu importe la tête d’affiche.

-Mais je t’en sens capable. Je sens ça dans mes tripes puis… J’ai aussi envie que tu puisses vivre cette tournée avec moi. Nos énergies combinées feront de cette tournée quelque chose de spécial. Si tu acceptes, j’essayerais de convaincre Samantha.

Notre amitié était toute jeune mais elle n’en était pas moins solide. Je certifiais à Billy qu’il pourrait toujours compter sur moi alors qu’il venait de me promettre la même chose. Nous étions des âmes sœurs qui venaient de se trouver, je ne voyais pas les comment le dire autrement. Parfois, la vie faisait bien les choses.

Après s’être installé sur la couverture de pique-nique, j’avais eu droit à une performance privée d’une chanson que j’avais inspirée à Billy. Jamais de ma vie je n’aurais cru devenir la muse de quelqu’un, un jour !  Bon, je ne pensais pas non plus que dorénavant, Billy allait voir besoin de moi pour ressentir des élans créatifs mais ça me flattais tout de même.

Qui ne le serait pas ?

J’étais curieuse de savoir s’il comptait soumettre la chanson au reste de son groupe pour, éventuellement, la mettre sur un album. Il me répondit par l’affirmative et je trouvais ça génial que The Lightening procède de façon démocratique. Billy disait que c’était soit oui, soit non puis qu’ils travaillaient ensuite pour que ce soit oui. Je faisais des signes de la tête, attentive à ce qu’il me disait, parce que moi, je négociais toute seule avec moi-même et que souvent, pour ne pas dire tout le temps, je me sabotais moi-même avec mes doutes éternels.

- C’est dingue, non ? Tout ce qui peu se passer dans une tête alors que la réalité est à cent lieux de nos pensées.

Samantha me répétait souvent que je devais appendre à me faire confiance et d’arrêter de trop réfléchir et non pas de cesser de réfléchir. Il y avait une nuance entre les deux, c’est ce que je devais apprendre à différencier.

On leva ensuite nos verres à notre amitié.

C’était une excellente raison pour boire !

Sans que je ne m’y attende, Billy me demanda si je serais partante pour faire la première partie de leur prochaine tournée. J’en fus bouche-bée. Ce n’était pas rien, je le savais ! J’avais été la première partie de Lola et j’avais adoré ça, vraiment beaucoup ! Je passais par différentes gammes d’émotions avant de demander si j’en serais capable, parce que mon style diffère de celui du groupe de mon ami. Peut-être que ses fans ne seraient pas très enthousiastes, ils voudraient quelque chose de plus rock.

- Ah oui, c’est vrai, vu comme cela ! En plus Olivia Cortez avait fait la première partie de Roadtramp à ses débuts et ça avait été super bien accueilli. Je sais, j’étais dans la foule deux fois !

J’avais adoré mes deux concerts !

- Je me suis acheté un chandail des deux ! On peut aimer des styles différents, c’est pas grave de ne pas être fan que d’un style de musique !

Ça serait tellement formidable d’être en tournée avec Billy et de découvrir le monde avec lui. Nous pourrions visiter des musées, manger dans de grands restaurants, marcher dans les rues et nous imprégner de la culture locale.

- Oh je m’en sens capable, dis-je en me bombant le torse. J’accepte ta proposition et nous serons deux à convaincre Samantha ! Aaawwww c’est trop cool ! Je dois te faire un gros câlin !

Un câlin que je lui fis en lui sautant au cou, oubliant nos verres de champagne qui se renversèrent mais ce n’était pas grave, nous allions partir en tournée ensemble !!

La réflexion de Shiri sur les pensées qui pouvaient traverser nos esprits me fit réfléchir. Le doute était ce qui pourrissait notre capacité à aller plus loin. Je mentirais si je n’étais pas souvent rongé par le doute. Avant les concerts… Avant de présenter un album… Avant diverses interviews… Mais, en cette période où je me sentais tout puissant, le doute semblait être quelque chose qui m’était, désormais, inconnu.

-Le doute est un ennemi.

C’était mon avis. Il ne fallait pas douter. Douter mettait des barrières entre où on est et où on veut aller. Or, je savais que Shiri et moi pouvions aller loin dans notre art.

Sur ce, on trinqua ensuite à notre amitié, principalement. Une amitié qui était né grâce à Prada qui, désormais, semblait parfaitement s’acclimater à mon living. Elle avait, d’ailleurs, pris place sur mon fauteuil et semblait désormais s’y reposer.

Après quoi, je lançai l’idée que j’avais depuis un temps : celui de faire de Shiri la première partie de The Lightening pour notre prochaine tournée. Une idée qui me semblait très bonne. Une idée que j’avais envie de concrétiser. Seulement, le style de Shiri pourrait ne pas convenir à mes fans difficiles. Je savais qu’ils pouvaient être ignoble. Ils l’étaient même avec nous. Alors avec Shiri ? Mais je savais qu’elle pouvait les convaincre… Et, pour cause, elle se rassura en disant qu’Olivia Cortez avait bien réussi lorsqu’elle avait fait la tournée de Roadtramp alors que leurs styles étaient aussi très différent. Je souris.

-Tu réussiras. Tu les convaincras. J’en suis certain.

Surtout que je comptais faire comprendre à mon public que quiconque sera contre Shiri, sera contre moi. Ils pouvaient ne pas aimer mais inutile qu’il le lui fasse sentir. Si ça arrivait, je règlerais mes comptes avec eux comme je l’avais toujours fait.

Shiri déclara alors qu’on pouvait aimer des styles différents. Son optimiste me fit rigoler. Les ondes positives que Shiri dégageait me nourrissaient.

-C’est vrai, tu as raison.

Mais si je voulais Shiri sur cette tournée c’était surtout pour la vivre avec elle car elle était devenue une force. On pourra se partager cette force pour affronter tout : le public, la presse, les critiques… L’univers entier ne pourra nous résister. Le monde sera à nous !

Elle confirma s’en sentir capable ce qui me fit afficher un large sourire. Elle était convaincue et tout ce qu’il nous restait à faire c’était de convaincre Samantha, notre manager à tous les deux. Et avant que je ne puisse confirmer, Shiri me fit un câlin. Je rigolai lui rendant son accolade alors que le champagne maculait, désormais, la nappe.

-On convaincra Samantha.

J’en étais certain.

-Et le monde sera à nous.