Après avoir pris le taxi jusqu'au fameux motel d'ont m'a parlé Liam, je descends et je prends mes affaires, j'arrive devant la porte et regarde l'état du bâtiment, c'est vrai que c'est miteux, mais c'est mieux que rien, je rentre et a l'accueil et la secrétaire me demande ce que je veux et de retirer mon masque.

Je préfère éviter, c'est mieux pour tout le monde. Je veux garder mon anonymat si cela ne vous gêne pas. Promis, je resterai calme.

La femme semble un peu perplexe, mais en glissant un petit billet pour la journée, j'ai réussi à la convaincre, je monte dans ma chambre et la verrouiller, je ne souhaite pas être dérangé pour l'instant, je jette mes affaires sur le lit et retire mon masque avant de retirer ma veste, je me retrouve en tee-shirt, j'enfile mon jean et je me mets à la fenêtre, je m'allume une clope en regardant l'horizon.

Et voilà Los Angeles, je suis là ! Prépare-toii à faire la connaissance de la future rock star ! Je vais tout faire pour y arriver et rendre fiers mes parents de là où ils sont !

Je souris et finis ma clope, je jette le mégot à l'extérieur et je sors mon cahier avec mes partitions. Je sors ma gratte et je commence à jouer.
Je commence à chanter sans me rendre compte du bruit que je fais.

Je m’étais fait mettre dehors… Enfin, c’était plutôt une façon de parler. A vrai dire, Jessica Hill organisait (encore) une soirée chez elle avec un tas d’invités issus de la jet-set. Le genre de fête que, depuis que j’étais sorti de désintox’, je fuyais comme la peste. J’avais, donc, décidé de passer la nuit dans un simple motel de la San Fernando Valley. Ce n’était pas trop cher pour une nuitée et je n’avais pas besoin de plus.

Une fois ma clé en main, j’étais entré dans ma chambre et je m’étais allongé dans mon lit en soupirant. Depuis qu’Evan m’avait parlé du film de Christopher North, je ne pensais plus qu’à ça au point où j’avais des difficultés à dormir. J’en avais parlé à Vicky mais elle n’avait pas forcément été d’une grand aide avec son « quoi que tu fasses, je te soutiendrais ».

Ça ne m’aidait pas à faire un choix.

Je me retournai dans tous les sens dans mon lit tout comme je retournais ce choix dans tous les sens dans ma tête. Et, bientôt, mes réflexions se firent sous un fond de musique. Dans une autre chose, quelqu’un était en train de s’amuser à faire un concert gratuit pour tous les résidents du motel. Si, moi, je tentais de prendre sa comme une berceuse bienvenue, ça ne semblait pas être le cas des autres pensionnèrent qui tapèrent sur les murs dans le but de, je le suppose, faire taire la musique.

Ce type, qui qu’il soit, était doué. Plus doué que moi, c’était d’une évidence implacable. Et il savait aussi chanter ce qui n’était pas donné à tout le monde non plus.

Après un certain moment à écouter la musique, je finis par sortir de ma chambre. Je n’arrivais, de toute façon, pas à dormir et le stress du choix ainsi que la solitude me poussait à des pensées de plus en plus noir. Il était temps que j’aille prendre l’air sur ce beau fond de musique. C’est là-dessus que je devais me concentrer.

Je m’allumai une clope avant de me diriger vers la musique. Des gens se plaignaient toujours et, ce que je ne savais pas, c’était que la vieille pensionnaire de la première chambre avait déjà appelé la police depuis un moment.

Je finis par arriver devant une fenêtre où se trouvait un homme masqué avec sa guitare. Je levai un sourcil. Je ne m’attendais pas vraiment à ça.

Je me permis de l’interrompre.

-Tu es doué… Mais ça ne semble pas plaire à tout le monde. Il y en a plein qui gueulent pour que tu arrêtes…

Je dis ça sur un ton plutôt doux. Les gens se plaignaient trop vite, en général. C’est ce que je trouvais…

-Effrayant le masque. C’est un genre de démon ?

Je dis ça en souriant, plutôt amusé, en réalité par le masque que portait l’homme.

Je continue de gratter et de chanter,j'étais inspiré la mélodie ,je l'avais trouvée à l'aéroport et les paroles dans le taxi qui m'a transporté du bar au motel.

Je gratte les cordes et je prends mes notes, j'écris les paroles sous la partition quand je me fais interpeler par un homme à l'extérieur qui fumait une clope à l'extérieur.
Il me dit que je joue bien, mais que les voisins ne sont pas fans de ma chanson. Je le regarde, le fixant avec mes yeux vert-emeraude.

Merci, enfin un amateur de bonne musique dans le coin, ça change de tous les connards qui sont dans le bâtiment.⁣⁣

Je ris et continue de gratter un petit peu.

Je suppose qu'ils ont appelé les flics ?

Je lui demande, on ne sait jamais, si je commence à avoir des emmerdes dès les premiers jours. Puis, il se met à me parler de mon masque.

C'est un cadeau de mon père à l'époque où il était encore de ce monde. C'est un souvenir de lui que je porte toujours avec moi, il m'a toujours encouragé dans ce que je fais.

Je dis ça avec une voix triste, les émotions remontent, j'essaye de ne pas pleurer, mais ce n'est pas facile bordel.

Tout ce que je pouvais voir du visage de cet homme c’était ses yeux. Le reste était complètement masqué par cette forme qui faisait penser à un démon. Il était en train de composer, on dirait et faisait entendre ses composition dans tous le motel. De quoi en déranger pas mal… Moi, je devais avouer que j’avais vraiment aimé ce qu’il faisait. J’étais bon public, c’est vrai… Et pas facilement contrarié aussi.

Du coup, je ne tardai pas à lui dire qu’il avait du talent. J’étais certain que Ben et Allen seraient ravi d’avoir cet homme à la guitare plutôt que moi. C’était clair et net. Rien que de penser à ça, mon esprit se tourna à nouveau vers Christopher North.

Sniper, je te hais !

Sauf que, non, a vrai dire j’étais incapable de haïr Evan qui, au fond, ne cherchais qu’à m’aider…

L’homme masqué me remercia et je lui souris quand il déclara que ça changeait de trouver quelqu’un qui aimait la bonne musique. C’est clair que les autres pensionnaires du quoi n’étaient pas aussi enclin que moi à tendre réellement l’oreille pour écouter.

-C’est parce que certaines personnes ont sans doute d’autre priorité que de s’arrêter pour écouter…

J’imagine que la plupart ont comme priorité de dormir à cette heure… A vrai dire, ça se défendait mais ils pouvaient tout aussi bien venir gentiment dire à cet homme de faire moins de bruit au lieu de taper sur les mur et crier leur mécontentement.

Mes lèvres se pincèrent quand l’homme supposa qu’ils avaient appelé les flics.

-Je n’en sais rien… J’espère que non.

Aucune envie de voir les flics… Le fait est qu’ils me connaissaient pour la plupart et vraiment pas sous mon meilleur jour. J’ai déjà passé des nuit en cellule alors que j’étais complètement shooté.

Je le questionnai ensuite sur son masque. Je sentis alors sa voix devenir plus triste. Il expliqua que c’était un cadeau de son père mais que ce dernier était décédé. Je pris un air compatissant à cette nouvelle. Je voyais que ça le touchait beaucoup ce qui était compréhensible.

-Je suis désolé pour ça. Si ça a une symbolique, je comprends mieux pourquoi tu le portes. Même si…

Je rigolai un peu comme pour détendre l’atmosphère.

-Ça a sûrement dû en effrayé plus d’un rien que dans ce motel.

A considéré qu’il avait croisé quelqu’un. Ce n’était pas dit.

-Et tu es musicien professionnel ? Ou tu fais juste ça comme passe-temps. Je fais de la guitare aussi mais je suis loin d’être aussi doué que toi.

Très loin, mon petit Hugh.

C’était une nuit assez calme, jusqu’ici. On était stationnés près des studios de cinéma de San Fernando Valley, en profitant pour fumer une clope dans notre voiture de patrouille tout en buvant du coca et en parlant de tout et de rien.

Ou presque de rien.

En réalité, on parlait de Nell, mon ex.

-Tu sais qu’elle cartonne, à Broadway ?

Je souris à Conrad.

-Il parait. J’ai lu ça quelque part. Je suis content pour elle.

En réalité, je me demandais surtout si elle était toujours avec Ward. Et si c’était le cas, je croisais les doigts pour que tout se passe bien. Je savais que Nell avait le pouvoir de changer les gens, même si ça n’avait pas marché avec moi. Et même si je doutais que quelqu’un comme Ward puisse changer.

Tout ce que je voulais, c’était qu’elle ne finisse pas dépecée dans un caniveau. Mais sinon, j’étais ravi de voir qu’elle avait une opportunité de carrière brillante. Et je savais également que ça n’aurait pas été en restant avec moi qu’elle aurait osé. Pourquoi ? Je n’en savais rien. Nos personnalités ne collaient pas. Elle était trop émotive et moi, pas assez.

Je pensais que ça avait été surtout ça, notre problème.

Mais ce n’était plus d’actualité, de toute façon. On était séparé, tout semblait rouler pour elle, c’était le principal.

Je tirais sur ma clope quand on reçut un appel du dispatch. Un simple tapage nocturne. Je regardai l’heure à ma montre. En effet, l’heure légale pour faire du boucan était largement dépassée.

Et comme notre zone de patrouille, cette nuit, c’était San Fernando Valley, on nous dirigea vers le lieu du « crime » : un motel…

Je pris la radio et annonçai.

-Bien reçu, dans cinq minutes, on y est.

Une fois arrivés là, on se dirigea vers la réception tout en tendant l’oreille, mais on entendait rien pour l’instant. Ce qui ne voulait pas dire que c’était fini pour autant. Je m’adressai à la femme de la réception.

-Bonsoir. On a été appelé pour du tapage. Quelque chose à signaler ?

Le visage de la dame se détendit comme si je lui apportais le saint Graal.

-Oui, monsieur l’agent ! Un drôle de type masque s’est présenté pour une chambre… Il était masqué. Un horrible masque. J’ai cru à un braquage pendant quelques secondes. Mais il a dit juste vouloir garder l’anonymat. J’ai eu peur ! C’est peut-être un tueur en série !

Je fis la moue… Quel genre d’hurluberlu se présentait masqué pour prendre une chambre d’hôtel, sérieux ?

J’échangeai un regard entendu avec Conrad. On allait encore avoir à faire à un drôle, je le sentais.

Je reportai mon attention sur la dame.

-Et le tapage ?

Elle haussa les épaules.

-Ça vient de la chambre de ce drôle de bonhomme. La 54. J’ai le double de la clé, si vous voulez.

Je fis un geste de refus.

-Non, c’est bon… On va se débrouiller. Merci, Madame.

On alla jusqu’à la chambre 54… Sur le porche, un homme, petit, fumait. Et près de lui, la fenêtre ouverte donnait sur la chambre 54. Il semblait en train de discuter avec quelqu’un à l’intérieur. En approchant, je reconnu Hugh Crusher, qu’on avait déjà eu en cellule. Mais ça avait été aussi un acteur très connu.

Je levai un sourcil.

-Bonsoir, Hugh… Tout va bien ?

Il n’avait pas l’air sous influence. Il se plaignait peut-être du bruit, lui aussi ? Je jetai un œil par la fenêtre et me retins de sursauter en voyant l’homme masqué qui tenait une guitare.

-Le voilà, notre tapage…

Je tapotai ma montre à l’adresse du gars masqué.

-Il est passé l’heure pour faire de la musique. Vous pouvez enlever votre masque, s’il vous plait ? Qu’on voit votre tête ? C’est interdit de se présenter visage couvert dans la rue et encore moins dans des établissements publics, vous êtes au courant ?

Je regarde l'homme en face de moi et quand je lui demande s'il pense que les autres locataires du motel ont appelé les flics, il semble ne pas savoir, mais fait grise mine comme si ça le gênait lui aussi. Était-il flic ? Ou alors rechercher ? Je n'en sais rien. Cependant je ne sais pas pourquoi, mais sa tête me dit un truc, impossible de mettre un nom sur son visage et pourtant il me semble si familier. L'aurais-je vue à la télé ? Ou alors sur des affiches ? Je ne sais pas.

Mais il m'arrête dans mes pensées après que je lui ai parlé de papa, c'est vrai qu'avec un masque pareil, je peux faire peur.

La dame à l'entrée sûrement, elle est devenue blanche quand j'ai demandé la chambre, mais avec un billet, c'est passé.

Je ris. Il me demande si je suis musicien professionnel ou pas. Je ne saurais même pas comment répondre parce que je fais ça pour le plaisir, mais en même temps c'est ce qui m'a apporter les sous pour manger ce soir. Et puis il semblerait que Liam fasse le boulot en espérant qu'il y arrive. Et en plus, il me dit qu'il fait de la guitare aussi, mais qu'il est moins bon que moi.

Disons que je fais ça pour le plaisir, mais en même temps, je veux en faire mon métier. J'ai déjà rencontré quelqu'un pour ça et j'espère que ça va le faire... Et ne dites pas ça, je suis sûr que vous êtes bon et que si vous continuez à travailler ça va marcher, vous aussi.

Soudain, je vois un flic débarquer, il salue l'homme avec qui je discute. Il l'appelle Hugh...Putain maintenant, je l'ai, mais oui ! C'est Hugh Crusher le fameux acteur. À peine le temps de réaliser que l'homme en bleu me dit qu'il est tard et me demande de retirer mon masque. Je le regarde un peu en colère... Après m'avoir enlevé mon père, ils veulent que je retires ce qui me reste de lui.

Je... Je ne peux pas...Désolé, mais vous m'avez déjà enlevé mon père et vous voulez que je retire ce qui me reste de lui ? Je refuse, je veux bien arrêter de faire de la guitare, mais je n'irai pas plus loin.

La fatigue me fait délirer après tout ce pauvre homme ne fait que son travail, mais j'ai trop de fierté et de colère envers la police pour accepter de retirer mon masque.

Le masque de cet homme était, en réalité, un souvenir de son père ce qui expliquait son envie de le porter constamment. Son deuil semblait récent. Ça s’entendait dans sa voix. Je ne pouvais que compatir. Perdre un proche, ça n’était pas facile surtout un père. J’avais toujours mes deux parents même si ça faisait des années que je ne les avais plus vu mais je savais que si j’apprenais la mort de l’un ou de l’autre, je serais dévasté.

Malgré tout, si j’avais pris le temps de m’intéresser à tout ça, ça n’était pas le cas des autres pensionnaires qui devait avoir eu peur de l’allure de cet homme. Il confirma que la dame de l’entrée était devenue toute blanche quand il s’est présenté pour prendre une chambre. Je rigolai un peu même si je pouvais comprendre la réaction de la femme. On était dans un motel… N’importe qui pouvait se présenter pour prendre une chambre et elle était en première ligne en cas de braquage.

Tout en fumant, je m’intéressais à son talent pour la guitare. Il voulait en faire son métier et, visiblement, il avait déjà un contacte pour tenter de combler son ambition. Après quoi, il tenta de m’encourager en disant que tout ce que j’avais à faire c’était continuer à travailler. Ça me rappela les paroles d’Evan qui disait qu’on pouvait s’amélioré mais que, malgré tout, le talent on l’avait ou non. Et je ne l’avais pas. Pas pour la guitare, en tout cas. Je souris d’un maigre sourire.

-J’y travaille… Tous les jours.

Mais le résultat n’était toujours pas concluant. Mon sourire se fit plus franc.

-Et j’espère que tu sauras faire de ta passion ton métier. Il n’y a rien de mieux que ça.

Je l’avais vécu pendant des années et malgré tout ce qui est arrivé, j’étais toujours convaincu que le mieux était toujours de faire de sa passion son métier.

Sauf que la conversation tourna court quand deux flics s’approchèrent de nous. Mon sourire s’effaça et je finis par écraser ma cigarette au sol pour enfuir mes mains dans mes poches quand je reconnu les Inspecteurs Keller et Greenly. Chaque fois que je les voyais, ce n’était jamais sous mon meilleur jour. Sauf aujourd’hui, peut-être… Je n’avais rien contre eux… Mais ce n’était pas pour ça que j’étais content de les voir.

Keller me salua…

-Bonsoir, Inspecteur Keller… Oui, tout va très bien.

Pour moi, ils venaient certainement pour le tapage et j’étais sûr qu’ils allaient simplement constaté qu’il n’y avait plus de bruit. Ils allaient peut-être dire à l’homme de simplement faire moins de bruit. Keller et Greenly étaient des flics correctes. Il y en avait d’autres bien moins conciliants qui m’avaient laissé des bien plus mauvais souvenirs…

Keller constata que le tapage était bien ici certainement parce que l’homme avait sa guitare en main. Il lui fit une remarque mais c’est le masque qui ennuyait surtout Keller. Il demanda à ce qu’il le retire car c’était interdit par la loi. Je soupirai mais ne dit rien… Sauf que l’homme refusa de coopéré. Je me mordis la lèvre d’un coup un peu plus tendu. Je ne m’attendais pas à ça… Mais visiblement, l’homme en avait gros sur le cœur et semblait en vouloir aux flics…

Je me tournai vers les deux policiers… Je dis alors d’un ton qui était là pour calmer le jeu plus qu’autre chose. Parce que je sentais que ça pouvait vite déraper ce genre de refus.

-Il… Il a perdu son père. Il est en deuil. Soyez indulgent, s’il vous plait.

C’est clair qu’avec ma voix caractéristique, c’était supeeer convainquant… Ça faisait plus supplication qu’autre chose.

-Puis, il est dans sa chambre de motel, non ? On ne peut pas mettre de masque dans sa propre chambre ?

Mon ton n’était pas provocateur. Juste curieux. Et j’espérais que ça puisse permettre à l’homme de garder son masque et, donc, d’éviter une possible arrestation pour refus d’obtempéré.

-C’est pas un gars méchant… Il est juste en plein deuil…

En approchant, j’avais reconnu Hugh Crusher. Je l’avais salué et il m’avait rendu mon salut en affirmant que tout allait bien. Bien sûr que tout allait bien. On allait juste faire comprendre à celui qui faisait du bruit que c’était plus l’heure puis partir en espérant qu’il ne recommence pas.

J’avais vite identifié, à travers la fenêtre ouverte, l’homme qui faisait du bruit. Et j’avais aussi bien compris ce qui avait fait peur à la réceptionniste. Il avait un masque de démon qui ne laissait rien voir de son visage.

Je lui signifiai que ce n’était plus l’heure pour jouer de la guitare à fond. Mais ce qui m’emmerdait vraiment, c’était que je ne pouvais pas l’identifier avec son masque. Il pouvait être quelqu’un de recherché que je ne pourrais pas le savoir. Même si j’en doutais, hein… Quelqu’un de recherché, à moins d’être bête à bouffer du foin, ne se ferait pas remarqué en faisant du tapage.

Je lui demandai donc relativement gentiment d’enlever son masque et ce fut là qu’il s’emballa… En nous accusant presque d’avoir tué son père.

J’échangeai un regard avec Conrad en haussant un sourcil.

Ok, on avait à faire à un fou qui mettait tous les flics dans le même bateau.

Je soupirai et passai une main sur mon visage. J’allais devoir jouer les assistants sociaux, et je détestais ça.

Hugh Crusher intervint en disant que l’homme était en deuil.

-C’est un ami à toi ? Alors tu vas m’aider à lui faire comprendre que je dois l’identifier, deuil ou pas.

Hugh demanda si le masque était aussi interdit dans la chambre d’hôtel. Je regardai Hugh puis m’adressai à l’homme.

-Ecoutez. Je suis désolé si votre père a eu des problèmes avec la police.

Parce que c’était là le problème, si j’avais bien compris.

-Dans votre chambre, vous faites ce que vous voulez. Mais vous avez effrayé des gens et de toute façon, pour mon rapport, je dois savoir qui vous êtes et quelle tête vous avez.

Je marquai une pause.

-Donc, vous allez enlever trente secondes votre masque que je vois votre tronche et vous pourrez le remettre après, tant que vous restez dans votre chambre. Vous allez aussi me présenter votre passeport, permis de conduire ou carte d’identité.

Je fis la moue.

-Et vous allez aussi bien enregistrer que la loi vous interdit de porter cette chose dans les endroits publics et sur la voie publique. Vous devez être identifiable en tout temps, dehors.

Je regardai Hugh… Puis l’homme à nouveau.

-Evidemment, si c’est votre masque de scène, vous pouvez le porter pendant vos concerts, ça va de soi…

Je suis appuyée contre le rebord de la fenêtre et je fixe les policiers et la personne avec qui je discutais.
Il me demande de retirer mon masque une nouvelle fois. Je soupire, mais quand il commence à s'excuser pour ce qui, c'est arriver à papa, je me calme et retrouve mes esprits, la fatigue et le deuil ont dû me taper sur les nerfs et j'étais complètement à coter de mes pompes, je le regarde à nouveau puis je regarde l'homme à coter puis je reviens sur le policier.

Bon... Ok... Je le fais à contrecœur, mais bon si je peux éviter les ennuis. Et je vais vous donner mes papiers aussi, ne vous en faites pas. Je me change et j'arrive.

Je me retire de la fenêtre et ferme les volets. Je retire mon masque et le regarde.

Pardon papa. Je suis désolée, mais je n'ai pas le choix... Je ne veux pas d'ennuis.

Je pose délicatement mon masque sur l'étagère et je retire ma grande bure. Je remets un tee-shirt simple et gris sans rien dessus. Je fouille dans mes poches de blousons et je sors mon passeport et mon permis de conduire français, on ne sait jamais si ça peut lui être utile, je prends mon paquet de cigarettes et mon briquet.

Je sors de ma chambre et me rapproche du policier. Je lui tends mes papiers et une clope. J'en propose une à son collègue et à l'homme qui était à coter de moi.

Monsieur l'agent, je suis désolé d'avoir agi comme ça. Vous faites juste votre travail après tout. C'est juste que je voulais faire profiter les gens de ma musique, et aussi décompresser de la journée, je suis arrivée en ville ce matin, j'ai quitté ma France d'adoption il y a peu, je ne connais pas encore toutes les lois, tout ça, mais je suis vraiment désoler pour le dérangement vraiment.

Je tourne ma tête vers le fameux Hugh Crusher et lui souris toujours autant fatigué.

Je vous remercie monsieur, je ne m'attendais pas à ça de vos parts, je pensais que vous alliez me laisser dans la merde.

Je rigole et finis par me détendre.

Je pris la défense de l’homme masqué face à Keller et Greenly. C’était plus fort que moi. Je n’avais aucune envie que ce type, qui vivait un deuil déjà difficile, ait des ennuis. Et je savais que Keller et Greenly serait du genre à prendre le temps d’écouter pour essayer de régler les choses pacifiquement. D’autres flics ne sont pas aussi indulgents.

Keller se tourna alors vers moi demandant si l’homme était un ami à moi et si c’était le cas, il voulait que je l’aide à se laisser identifier. Mes lèvres se pincèrent.

-Je viens de le rencontrer…

Du coup, je ne pensais pas être vraiment de la moindre utilité.

Mais Jordan chercha, effectivement, à faire en sorte de résoudre ça pacifiquement. Il prit en compte le chagrin de l’homme avant d’expliquer que, effectivement, l’homme avait le droit de porter son masque dans sa chambre mais que pour le rapport de police, Jordan devait avoir son identité. Je trouvais que c’était un bon compromis. Enlever son masque quelques secondes et présenter une pièce d’identité. Il lui expliqua alors la loi et je fus réellement soulagé quand l’homme finit par obtempéré. Il semblait plus apaisé après les paroles de Keller. Il comptait aller se changer et revenir avec ses papiers.

Il ferma alors les volets alors que, moi, je poussai un soupire de soulagement avant de lancer :

-Heureusement que ce n’était pas Jackson et Lewis… Sinon, on se serait fait embarqué tous les deux.

L’homme pour ne pas avoir obtempéré et moi, bah, parce que je suis latino et que j’ai un casier. Je devais avouer être traumatisé par la fois où je m’étais fait arrêté par se binôme il y a quelques années… C’était vraiment pas le meilleur souvenir de ma vie. Et je regrettais encore de n’avoir rien fait à l’époque… Sans doute parce que j’étais beaucoup trop loin que pour me défendre.

Je me tournai vers les deux policiers :

-Je suis toujours au bon endroit au bon moment, on dirait… Moi qui aime passer inaperçu, c’est encore raté.

Et ça me fit rire d’un rire légèrement jaune. Un rire qui provenait du stress de la situation qui s’en allait doucement.

L’homme finit par revenir assez vite. Il avait, en main, ses papiers et quand je vis qu’il disposait d’un passeport, je me dis que c’était vraiment bien qu’on ne soit pas tomber sur Jackson et Lewis… Je pus, aussi, découvrir son visage. Il avait des cheveux noir en bataille et une figure particulière qui lui donnait un charme particulier. Il était bien moins effrayant comme ça, en tout cas. Il présenta ses papiers aux policiers ainsi qu’un cigarette à nous tous. J’en avais bien besoin ! J’en pris.

-Merci.

Je l’allumai alors qu’il s’excusa pour son comportement. Il expliqua venir de France, son pays d’adoption et qu’il voulait juste faire profiter de sa musique et décompresser. Il venait d’arriver aux Etats-Unis aujourd’hui. Quelque part, heureusement qu’il avait des papiers, alors… Sinon, son voyage ici aurait tourné court.

Il me remercia ensuite et mon sourire s’élargit.

-Il y a pas de quoi. J’ai une fâcheuse tendance à ne pas laisser les gens dans la merde.

Quitte à servir de bouclier humain… Je suis souvent beaucoup moins prompt à me défendre moi-même lorsque c’est moi qui subit l’injustice. Une attitude que Jessica Hill trouve très débile, d’ailleurs. Cela-dit, elle n’a pas forcément tort… Bref, je ne réfléchis pas toujours comme il faut et ça me porte souvent préjudice.

Hugh Crusher déclara qu’il venait juste de rencontrer l’étrange phénomène qui avait joué de la guitare un peu trop tard dans la nuit. Je le croyais. Hugh n’était vraiment pas du genre à mentir, pour ce que j’en savais. Avoir passé deux ou trois nuits en cellule avec nous nous avait permis de connaître un peu l’acteur. J’étais d’ailleurs assez étonné de le voir apparemment totalement sobre.

L’homme à la guitare finit par obtempérer et suivre nos injonctions. Même s’il le faisait à contrecœur, il ne voulait pas s’attirer d’ennui.

-Très bien. Nous ne sommes de toute façon pas là pour vous ennuyer non plus.

Rétablir l’ordre, c’était pour ça qu’on était là. Une fois qu’on aurait fait cesser l’infraction, soit le tapage, on tracerait notre chemin et laisserions tout ce petit monde tranquille.

L’homme ferma la fenêtre et les volets pour se changer ; Je fis un signe discret à Conrad pour qu’il aille se poster devant l’entrée de la chambre en cas de fuite du bonhomme.

Hugh, lui, semblait soulagé d’être tombé sur nous et pas sur nos collègues Jackson et Lewis qui, eux, ne faisaient ni dans la psychologie, ni dans la dentelle. Je rigolai gentiment avant de me tourner vers l’acteur.

-Je me demande comment ils auraient justifié ton arrestation.

Je lui souris.

-Tu as l’air en forme. C’est bien de te voir comme ça. Mais qu’est-ce que tu fais dans un motel ?

Il souligna en riant jaune qu’il se trouvait toujours au mauvais endroit au mauvais moment.

-Bah… Tu n’es pas non plus sur les lieux d’un braquage. On l’identifie puis on vous laisse à vos occupations… Enfin, sans trop de bruit, les occupations, hein. On tient pas à revenir dans dix minutes.

L’homme revint alors, croisant Conrad à la sortie de sa chambre, et ils revinrent tous les deux nous rejoindre sur le porche. Le jeune gars, que je pouvais maintenant voir, avait avec lui papiers, clopes et excuses.

-Excuses acceptées… Et merci pour la cigarette.

En générale, c’était plutôt des tasses de café qu’on nous offrait, mais je n’étais pas contre une clope. Je la glissai, éteinte, entre mes lèvres et feuilletai ses papiers. Un passeport et un permis de conduire français.

-Et bien, Johnatan… C’est dommage de cacher une tête sympathique comme la vôtre.

Je passai les papiers à Conrad qui retourna à la voiture le temps de procéder à l’identification via la radio. En attendant, je n’avais qu’à causer un peu avec Hugh et notre musicien nocturne qui remerciait Hugh d’avoir pris sa défense.

J’allumai ma cigarette avant de déclarer.

-Vous avez le droit de jouer de la musique jusque 22h. Je n’ai vraiment rien contre les musiciens, mon frère est lui-même dans un groupe. Mais vous pourriez peut-être, si ça vous prend en pleine nuit, jouer avec un casque ?

Je m'allume ma clope et regarde les gens dans leurs ensembles, le policier accepte mes excuses, ça me soulage, mais j'ai quand même honte d'avoir été aussi con, sans déconner pourquoi j'ai réagi comme ça.

Il me complimente pour ma tête sympathique. J'ai du mal à y croire, mais bon si c'est ce qu'il pense, c'est sympa.

Merci c'est sympa. Disons que je le porte pour emmener mon père partout. Je veux l'emmener réaliser mon rêve et le sien, il voulait devenir une star de la musique et moi, je le veux aussi, c'est pour ça que je suis là d'ailleurs. Lui n'a pas réussi à cause de ma mère qui avait peur de tous... C'est pour ça que je ne le suis toujours pas non plus d'ailleurs. Mais maintenant qu'elle a rejoint mon père, plus personne ne me retient.

Je soupire et tire sur ma clope et soupire. C'est vrai que c'est frais et que ça fait encore mal, mais je dois faire avec pas le choix.

Hugh répond à mon remerciement et me dit qu'il a tendance à ne pas laisser les gens dans la merde. Je le regarde et récupère mon sourire.

Vraiment merci à vous. Vous êtes Hugh Crusher c'est ça ? Maintenant que je vous vois de plus près, je suis sûr que c'est vous. Mon père était fan, il aurait été tellement content de vous rencontrer. En tout cas, vous êtes un chic type.

Ensuite le policier me rappelle la loi et me parle de son frère musicien. Puis, il me suggère de prendre un casque pour jouer la nuit. Je le regarde et rigole.

J'ai déjà à peine de quoi me payer la chambre et à manger, je serai parti les mains dans les poches, ce serait pareil !

Je continue de rigoler et tire sur ma clope.

L’homme avait fini par obtempéré et rentrer dans sa chambre de motel pour aller chercher ses papiers et enlever son masque. Je me sentis soulagé. Je n’aurais pas voulu qu’il se fasse embarqué parce que la tristesse le poussait à faire des choses stupides. Car je savais ce que ça faisait quand les émotions te font faire n’importe quoi…

Je déclarai tout haut être soulagé que ça soit Keller et Greenly qui soient venu et pas Jackson et Lewis qui étaient deux tout autre type de flics. Ma réflexion fit rigoler Jordan qui se demandait bien comment Jackson et Lewis auraient justifier mon arrestation. Mes lèvres se pincèrent.

-Ils auraient cherchés et ils auraient trouvés… Crois-moi…

Pas parce que j’avais quelque chose à me reprocher mais bien parce qu’ils auraient trouvé n’importe quelle petit truc pour m’embarquer ne serait-ce que quelques minutes au poste de police.

Keller constata que j’étais en forme. Il était clair que par rapport aux dernières fois que l’on s’était vu, c’était le cas. Sauf que ma présence dans ce motel sembla le faire tiquer un peu. Il se demandait bien ce que je foutais ici. J’haussai des épaules.

-Je suis un SDF… Donc… L’endroit où je squatte habituellement est actuellement envahi d’invités de luxe et ce n’est, du coup, pas le meilleur endroit où être après une désintox’…

Loin de moi l’idée d’être plus précis. Jessica était bien gentille de m’héberger mais inutile que tout Los Angeles soit au courant. D’ailleurs, je n’avais pas envie, pour le moment, que Los Angeles se rappelle de moi.

Je déplorai, ensuite, être toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Mais Keller relativisa la chose disant que je n’était pas tombé au milieu d’un braquage. L’idée me fit rigoler un peu. Il n’avait pas tort…

-Si ça tombe, vous devrez revenir dans dix minutes pour un braquage…

Je rigolai bien sûr. Bien que je n’étais pas réputé pour avoir toujours de la chance, je n’imaginais quand même pas qu’un braquage puisse avoir lieu ici.

L’homme revint sans son masque et s’excusa pour son comportement. Il n’offrit même une cigarette à tous. Je la pris. Ça aidera à faire descendre la pression. Jordan accepta les excuses et la cigarette et affirma que c’était bien dommage de cacher un tête aussi sympathique que la sienne. Je devais avouer que j’étais d’accord avec Keller… Mais l’homme, qui s’appelait Johnatan, tenait à ce masque ce qu’il expliqua à nouveau plus posément. Il expliqua qu’il était ici pour réaliser son rêve et celui de son père de devenir musicien professionnel. Ça me fit sourire parce qu’il me rappelait moi quand j’étais jeune.

-C’est un beau rêve. Avec ton talent, je suis sûr que tu auras des chances de réussir.

Parce qu’il en avait, du talent, Je l’avais entendu. Maintenant, pour percer à Los Angeles il fallait soit de la chance, soit enfoncer les portes. Moi j’avais eu de la chance… J’espère qu’il en sera de même pour Johnatan.

Il me remercia ensuite avant de me dire qu’il était sûr que j’étais bien Hugh Crusher, l’acteur, donc. Apparemment, son père était fan de moi. Je me mordis la lèvre baissant un peu des yeux avant d’hocher de la tête.

-Ouais… C’est bien moi.

Je relevai la tête sur Johnatan en souriant.

-Merci, c’est gentil.

Jordan expliqua alors, encore une fois, la règle sur le tapage et conseilla à Johnatan de mettre un casque s’il voulait jouer au-delà de 22h. Mais le musicien n’avait pas l’argent suffisant pour s’en payer un. Il venait de loin, vu son passeport et, apparemment, pas avec beaucoup d’argent. Ça me rappelait quand ma famille était arrivée ici. On avait pas beaucoup d’argent non plus… Les premières années avaient été difficiles.

-Je suis sûr que tu pourras rapidement trouver un bon job… Ou, mieux, un manager pour pouvoir vivre de ta musique. Tu as déjà tenté d’envoyer une démo à des maisons de disques ?

C’est tout ce que je pouvais lui souhaiter. J’allais même poussé le vice de lui donner le numéro de Vicky pour qu’il puisse remplacer son pièce guitariste mais je me retins… Vicky risquait de lui dire « non » rien que pour que je ne disparaisse pas de sa vue à elle…

Le temps que notre homme aille enlever pudiquement son masque et nous ramène ses papiers, je demandai à Hugh de ses nouvelles. S’il avait eu une mauvaise passe, il semblait être sur la voie de la guérison. Ou tout du moins, d’un mieux.

Il était content de ne pas être tombé sur nos collègues qui, comme il le disait, aurait embarqué tout le monde rien qu’à cause de la première réaction de l’homme masqué. Mais Conrad et moi, on ne travaillait pas comme ça. On préférait essayer d’abord le dialogue. La plupart du temps, c’était payant.

Hugh affirmait que Jackson et Lewis n’auraient pas eu de mal à justifier une arrestation. Je soupirai.

-J’avoue que ce sont des vicieux.

Et pour moi, ils ne faisaient pas du bon travail de police.

Quant à la présence de Hugh dans ce motel, il déclara être SDF, ce qui me fit lever un sourcil inquiet et interrogateur. Mais il me rassura direct en affirmant que là où il logeait d’habitude, c’était la fête et qu’il ne voulait pas y être à cause de sa récente désintox et, j’imaginais, de toutes les tentations qu’incluaient une fête dans la jet-set.

-Je vois… Tu me rassures, à un moment j’ai cru que tu étais à la rue.

Quoi qu’en y regardant à deux fois, Hugh n’avait pas l’air de vivre dans la rue. Il était bien habillé, bien coiffé et propre.

Je rigolai avec lui quand il dit que peut-être, on devrait revenir pour un braquage.

-Parle pas de malheur.

Pour moi, un shift réussi, c’était un shift où il ne se passait rien. J’étais trop vieux pour réclamer de l’action à tout bout de champ.

Bon avec tout ça, on put enfin découvrir qui se cachait derrière le masque du démon. Il s’agissait d’un jeune homme aux cheveux noir, à la tête ronde et aux immenses yeux verts. Pas de quoi se cacher, en gros. Il nous donna ses papiers et Conrad s’éloigna pour procéder à l’identification.

Il m’expliqua alors pourquoi ce masque était si important pour lui. Il était ici, à L.A., pour réaliser son rêve de devenir musicien… ça avait été aussi le rêve de son père.

Hugh déclara que c’était un beau rêve.

-En effet, mais c’est aussi difficile de percer. Je le sais parce que mon frère a un peu de mal, malgré que BleedingHeart a déjà un album de sorti.

Je souris à Johnatan.

-Et je comprends donc, pour le masque. Mais essayez de respecter au moins la petite loi que je vous ai citée. Sinon vous allez avoir des ennuis tout le temps.

Il avait reconnu Hugh qui le remercia pour ses compliments. Quant à mon conseil de jouer avec un casque, c’était bien beau, mais il n’avait pas les sous pour s’en procurer un.

-Alors faudra jouer à un volume moindre jusqu’à ce que vous ayez de quoi vous payer ça.

Hugh lui demanda s’il avait envoyé une démo à des managers ou quelque chose au moment où Conrad revenait vers nous et rendit son passeport et son permis de conduire à Johnatan.

-C’est bon, Monsieur est totalement inconnu de nos services. Pas d’antécédents, rien. En même temps, d’après son cachet sur son passeport, il est arrivé en ville hier…

Je hochai la tête, tirant sur ma clope.

-Ça correspond à ce que Monsieur vient de me dire.

J’allais tirer ma révérence, mais une dernière question me vint à l’esprit.

-Puis-je poser une question personnelle ? Vous n’êtes pas obligé de répondre… Pourquoi vous accusez la police de vous avoir pris votre père ?

Je continue de tirer sur ma clope et Hugh me demande si j'ai déjà envoyé des maquettes à une maison de disque. Je lui souris.

J'ai joué au Stryge bar ce soir et j'ai eu l'occasion de rencontrer le garde du corps de Billy Lighter en personne. Il était venu me féliciter pour ma prestation et il m'a demandé si j'avais des choses à proposer aux maisons de disques parce que ça pouvait l'intéresser, alors, je lui ai passé une de mes vieilles maquettes enregistrées avec un micro pourri et une réverbération aux fraises dans mon garage.

Je rigole, mais il fallait bien que je commence quelque part. Je continuais à tirer sur ma cigarette. Le policier enchaine en me parlant de son frère qui joue pour BleedingHearth. J'avoue que je n'ai pas eu l'occasion de tous écouter.

J'avoue que je n'ai pas eu l'occasion d'écouter. Mais c'est vrai que c'est dur de percer, mais j'ai déjà fait un premier pas. Et j'espère en faire un second et ainsi de suite.

Soudain le collègue du policier en face de moi revient et confirme que je suis bien arrivé il y a peu. Il me rend mes papiers et je les range dans ma poche. Soudain la question fatidique a été posée. Pourquoi j'ai accusé la police d'avoir enlevé mon père. Mon visage se referme et je souffle un bon coup, C'est encore frai et douloureux, mais je lui devais des explications après tout, lui, il n'y est pour rien alors c'étais le minimum que je puisse faire.

Mon père a toujours été un chic type, toujours dans les clous et toujours dans les règles. Mais... Un soir, il n'est jamais rentré... C'étais sa fin de service au bar et il devait revenir à la maison, mais un coup de téléphone a été donné par les ambulances annoncent la mort de mon père devant le bar. Je me suis rendu sur les lieux et les collègues de mon père m'ont expliqué qu'il a traversé la route et au même moment un chauffard est arrivé,  mon père,c'est jeté en avant pour ne pas se faire percuter, mais la voiture de police qui suivait lui a... lui a...

Je me mets à fondre en larmes, j'ai encore les images du sac sur le trottoir avec le corps de papa, c'était vraiment dur...

Il c'est fait écraser... J'ai évidemment porté plainte pour homicide involontaire, mais le policier n'a pas eu de condamnations parce qu'il était haut gradé... Enfin, c'est ce que je pense, la justice m'a dit que c'était par manque de preuves, mais bon... Ils avaient quand même le corps de mon père... Et derrière, ma mère m'a quittée des suites d'un cancer, mais ça... ce n'est pas la faute de la police...

J'essuie mes larmes comme je peux et je tire un dernier coups sur ma clope avant de l'eteindre en soupirant j'essaye de me calmer comme je peux...

Vicieux ? C’est vrai… Ils ont surtout leurs têtes et plus tout est bronzé, plus tu as de chance de te faire embarquer. Or, il était assez difficile pour moi de cacher que j’étais latino même si j’avais appris à n’avoir aucun accent malgré mon arrivée dans le pays à l’âge de 6 ans. Le cinéma avait aidé à ça.

J’avais expliqué à Keller que j’étais un SDF mais que j’avais tout de même un endroit où squatter. Et pas n’importe lequel. Je n’avais absolument pas à me plaindre surtout que Jessica m’hébergeait gratuitement le temps que je me fasse assez d’argent que pour avoir mon endroit à moi. Puis, j’avais l’habitude de squatter… Ça faisait un peu moins de 10 ans que je squattais à gauche et à droite sans plus vraiment avoir mon propre endroit où vivre. Tout ça semblait rassurer Jordan. Je souris légèrement.

-Non… J’ai encore la chance d’avoir de bons amis.

Même si ce n’est que récemment qu’ils étaient réapparus dans ma vie. Mais tout ça, c’était entièrement ma faute. Je ne les aurais pas perdu si je n’avais pas jouer aux cons…

Je soulignai mon manque de chance de toujours être au mauvais endroit au mauvais moment. Et si Keller disait que la situation n’était pas encore si terrible, je déclarai, en blaguant un peu, qu’un braquage pourrait très bien se produire dans dix minutes. Apparemment, Keller n’était pas spécialement chaud à ce que ça arrive. Ce que je pouvais comprendre. Je crois que personne ne voudrait se retrouver au milieu d’un braquage.

Après ça l’homme revint démasqué et avec des excuses. Il expliqua ensuite l’importance de son masque mais, aussi, le rêve qu’il avait en immigrant ici, à Los Angeles. Il voulait devenir musicien professionnel. Je lui demandai alors s’il avait déjà tenté d’envoyé des démos à diverses maisons de disques. Il rétorqua que ce soir, il avait déjà réussi à attirer l’attention du garde du corps de Billy Lighter. Ça c’était un beau coup de chance ! Il avait même eu l’occasion de passer une cassette à ce garde du corps.

-Et ben ! Ça c’est de la chance ! Si ça tombe, tu vas attirer l’attention d’un manager ! C’est tout ce que je te souhaites en tout cas. Je suis sûr qu’il y en a beaucoup qui ont envoyé leur première démo avec un son pourri.

Parce que, au départ, les groupes ou les artistes n’ont jamais du très bon matériel souvent par manque d’argent. C’est après que le bon matériel arrive.

Jordan disait que percer était difficile. Il mit en avant l’expérience de son frère pour ça… Je crois que c’est la première fois que je fis le lien entre Jordan Keller et le chanteur de BleedingHeart. Johnatan n’avait pas encore eu l’occasion d’entendre BleedingHeart mais confirma les dires de Jordan sur le fait que c’est difficile de percer.

-Parfois, il suffit d’un simple coup du destin… De mon expérience, percer est une chose… Rester au top en est une autre.

Bref, la vie de musicien professionnel n’était pas un long fleuve tranquille tout comme la vie d’acteur. Je savais de quoi je parlais. Je dors d’un un foutu motel, après tout…

Jordan disait mieux comprendre l’histoire du masque mais pour ce qui est du casque, Johnatan ne pouvait, hélas, pas s’en payer un… Il devra faire attention au volume de sa musique, du coup…

Après ça que Greenly revint avec les papiers de Johnatan et Jordan le questionna alors sur ce que le musicien avait dit un peu plus tôt. Johnatan se laissa alors aller à raconter la mort de son père. Une mort tragique et soudaine… Je vis les larmes couler sur ses joue alors que je déglutis pour éviter de verser quelques larmes moi aussi. Je pouvais comprendre sa tristesse mais, aussi, le sentiment d’injustice qu’il avait ressenti. Sans compter que, peu après ça, il avait aussi perdu sa mère… Je crois que si j’avais vécu la même chose que lui, je me serais totalement écroulé.

-Je suis désolé pour ton père… Ce qui lui est arrivé est tragique et injuste.

Ma voix tremblait un peu de tristesse. Décidément, on ne me refera jamais…

-J’espère qu’ici, tu pourras avoir un nouveau départ. Tu verras… Il y a plein de gens qui en valent la peine ici.

Je me tournai vers Jordan et esquissai un petit sourire mes yeux légèrement brillant à cause de l’émotion.

-Même certains flics.

Quand Johnatan revint et qu’on tomba un peu d’accord pour qu’il n’y ait plus d’infraction à l’avenir, ce fut sur un ton un peu plus apaisé qu’on s’intéressé à ce nouveau venu à Los Angeles. Son rêve était de faire de la musique son métier et pour ça, il était au bon endroit, même si c’était dur.

Cela dit, il semblait quand même avoir un peu de chance car il avait déjà attiré l’attention du garde du corps de Billy Lighter qui allait faire passer une démo à qui de droit. Hugh s’exclama en soulignant qu’il avait de la chance et moi, je lui souris.

-Le garde du corps de Billy Lighter, hein ? Donc ça veut dire MTI. Il y a de bons managers chez MTI. On les dit plus coincés que chez BSC. Mais ce qu’ils font reste quand même très bon.

Duncan avait été chez MTI, mais avec le temps, BleedingHeart s’était rendu compte que Timmy Evans n’était pas un manager fait pour eux. Le groupe de mon frère avait besoin d’attention que l’Anglais ne leur donnait pas en suffisance. Maintenant, ils étaient sous la coupe de Jack Perry, chez BSC et ils en semblaient extrêmement contents.

Mais pour Hugh, il ne suffisait pas de percer, il fallait aussi rester au top. Et je savais que pour ça, il ne suffisait pas d’avoir du talent. Il fallait parfois jouer le jeu de la jet-set et c’était dans ce jeu-là que mon frère ne voulait pas, en bon punk, entrer…

Du coup, ils trimaient un peu, mais au moins, ils savaient se regarder dans une glace tous les matins.

J’allais partir, avec Conrad, mais une question me taraudait l’esprit. Je voulais savoir pourquoi la première réaction de Johnatan avait été de nous accuser de ce que je pensais bien être la mort de son père.

J’avais bien conscience que c’était une question intime, mais je ne pensais pas que ce serait aussi douloureux. J’avais moi-même perdu mon père, mais j’étais très jeune… J’avais pleuré, certes, mais un enfant a le droit de pleurer… un adulte moins.

Et pourtant… Le musicien fondit en larme en racontant l’histoire tragique de la mort de son père. Je comprenais sa tristesse… Je comprenais aussi, maintenant, pourquoi il avait la haine contre la police.

Mais je ne savais pas gérer un adulte qui pleurait… C’était aussi le problème que j’avais eu avec Nell… J’étais pas fort en empathie et avait tendance à réagir à cela avec un pragmatisme froid et à toute épreuve.

Hugh avait les larmes aux yeux lui aussi, alors que les miens demeuraient désespérément secs et que je cherchais juste la façon appropriée de réagir.

-Je comprends mieux, maintenant. Je suis désolé. C’est pour ça que Conrad et moi, on est pas très pour les courses poursuites. En générale, on prend la plaque et on choppe les chauffards plus tard plutôt que de mettre les gens en danger.

Hugh lui souhaitait un nouveau départ en disant qu’ici, il y avait des gens qui valaient la peine, y compris certains flics. Je souris au petit latino qui nous faisait clairement un compliment.

-On fait de notre mieux pour arranger tout le monde…

Je regardai les deux pleureurs…

-Bon, ben nous, on va y aller. Passez une bonne nuit tous les deux.

Là-dessus, on se retira pour repartir en patrouille… Je fis un dernier signe aux deux artistes en démarrant.

Le policier me rappelle la loi, en effet pas de bruits après 22 h, j'ai compris maintenant. Tout le monde me donne des conseils pour commencer, mais semble impressionner que j'ai eu la chance de rencontrer le garde du corps de Billy Lighter. Hugh Crusher me dit que je suis vraiment chanceux, et le policier me dit qu'il y a de bons managers chez MTI. Je souris et répond.

Oui, j'ai eu beaucoup de chance de le rencontrer. Et j'espère que ça va marcher. Mais j'y crois réellement. Je n'ai jamais été aussi près et aussi loin en même temps, mais j'ai trop hâte si jamais ça marche vraiment !

Puis le policier me demande pourquoi j'avais des soucis avec la police. Je raconte l'histoire et... Je regarde Hugh Crusher qui est sur le point de pleurer. Le policier reste de marbre, mais je suppose que c'est parce qu'il est en service.

Hugh me regarde et me souhaite d'avoir un nouveau départ et oui, je me le souhaite.

J'espère que ça va le faire.

Puis il me dit qu'il y a des gens bien en regardant le policier qui sourit.

J'ai vu ça. Je vous remercie vraiment. Il y a des mecs bien ici. J'en ai trois en face de moi !

Je souris grandement. Le policier s'en va en nous souhaitant une bonne soirée.

Bonne soirée à vous !

Je lui fais un signe de la main et regarde Hugh Crusher.

Et vous, qu'allez-vous faire maintenant ?

Je lui demande avec un grand sourire.

A peine débarqué, l’homme avait eu la chance de tomber sur le garde du corps de Billy Lighter. De quoi lui donner une bonne opportunité pour la suite. Je trouvais que c’était un sacré coup du destin alors que Jordan, lui, donna son avis sur MTI auquel appartenait The Lightening. J’allais m’avancer en disant que j’étais chez BSC et que c’était une bonne maison de disques mais je devais avouer ne pas encore avoir envie que tout le monde le sache. Alors je me tus me contentant d’hocher de la tête et d’ajouter ;

-BSC et MTI sont toutes les deux de bonnes maisons de disques. Leur rivalité permet de conserver une bonne qualité de service des deux côtés. Après tout est une question d’affinités.

Une bonne qualité de service pour les artistes. Pendant mes 10 ans dans la partie sombre du business du cinéma, j’avais pu obtenir, au moins, quelques compétences en business… La partie que j’aimais le moins en fait. Je devais avouer que tout ce que j’avais vu, durant cette période, m’avait quelque peu dégouter sur bien des points… Je me demandais comment j’avais pu y survivre, d’ailleurs.

L’homme disait être impatient de voir si ça allait vraiment marcher. Je ne pouvais que lui souhaiter. Il semblait adorer ce qu’il faisait. Je souris hochant de la tête quand il disait espérer que ça allait le faire.

Après quoi, il raconta l’histoire de son père. Sa mort tragique et le sentiment d’injustice qui en avait découlé. Je ne pouvais que comprendre sa tristesse. Un tristesse contagieuse qui me toucha aussi. Jordan disait comprendre et il expliqua que lui et son collègue ne s’embarquaient jamais dans des courses poursuite de peur de faire des victimes innocentes sur le chemin. J’étais persuadé que la majorité des policiers faisaient bien leur travail. En tout cas, il était clair que Greenly et Keller faisaient parties des bons flics.

Je déclarai alors que Johnatan pouvait désormais prendre un nouveau départ avant de faire un compliment aux deux policiers. Jordan répliqua qu’ils faisaient au mieux pour arranger tout le monde. J’affichai un sourire avant que Johnatan ne les remercie.

Les flics prirent congé.

-Merci. Bonne fin de service.

Je n’allais pas dire « à la prochaine »… Parce que j’espérais ne pas les revoir. Enfin, pas lorsqu’ils sont en service en tout cas. En dehors de ça, ça ne me déplairait pas en fait…

J’étais, désormais, à nouveau seul avec le musicien. Il se demanda ce que j’allais faire. Je fis une moue de réflexion.

-A vrai dire, je devrais sans doute essayer de dormir. Je manque de sommeil… Mais…

J’esquissai un petit sourire.

-Si tu ne veux pas rester seul, je peux rester avec toi. Je sais ce que c’est de déprimer tout seul dans son coin. Ça n’aide à rien. Alors, si tu as besoin de soutien ce soir, je suis là.

Je parlais de mon expérience de la journée et du fait que j'ai eu l'occasion de rencontrer le garde du corps de Billy Lighter. Les deux personnes avec qui je discute me disent que MTI et BSI sont deux bonnes maisons de disques. Et que leur rivalité était bonne pour le business puisque ça force tout le monde à se donner à fond pour rester au top.

On va bien voir ce que ça donne après, si BSI veut de moi, ils peuvent me le faire savoir si jamais vous avez des contacts là-bas. Comme je dis premier arrivé premier servi.⁣⁣


Je leur souris, j'essaie de mettre un maximum mes chances de mon côté en ne fermant aucune porte.  Je racontais la tragique fin de mon père puis les deux policiers finissent par s'en aller.

Je lève la main en leurs directions puis je regarde Hugh en lui demandant ce qu'il compte faire ce soir. Il me dit qu'il a besoin de dormir et moi aussi, il est vrai, ce ne sont plus des poches, mais des valises que j'ai sous les yeux, cette journée a été assez éprouvante et je sens mon corps qui me lâche petit à petit.

Il me propose de rester avec moi pour ne pas être seul à faire mon deuil dans mon coin, mais ça me gêne de monopoliser son temps. Surtout pour ça, il a sûrement mieux à faire.

Je pense aller dormir moi aussi, cette journée a été vraiment épuisante et puis si jamais MTI me contacte demain, j'ai intérêt à avoir une bonne tête sinon ce sera ridicule et ça pourrait tous faire foirer, ce serait vraiment dommage.

Je souris et je commence même presque  à m'endormir debout tellement je suis HS.

Johnatan, malgré sa tristesse à cause de son deuil récent, restait optimiste pour le début de son aventure à Los Angeles. Il avait déjà eu un coup de chance en tombant sur le garde du corps de nul autre que Billy Lighter et ça, dès son premier jour ici. Il avait l’espoir que ça puisse déboucher sur quelque chose… Et même si ça ne marchait pas, il pourra toujours obtenir d’autres opportunités. Il n’était de toute façon pas difficile sur la maison de disques. Pour lui, ça sera le premier arrivé, le premier servi. S’il s’engageait avec BSC, il était clair qu’on allait se revoir. En pensant à ça, je me sentis un peu mal de ne pas me proposer pour parler de lieu à Victoria… Pas nécessairement pour que Johnatan puisse prendre ma place mais pour qu’elle puisse envoyer Daryll investiguer sur le talent du nouvel arrivant.

Qu’est-ce qui te retient, Hugh ? La peur de t’exposer devant ces trois personnes ? Sans doute… C’était débile… Ma vie ne les intéresse probablement pas… Alors pourquoi ?

Je n’eus pas de réponse à ça… Et je gardai pour moi mon lien avec BSC alors que les deux policiers finirent par partir pour retourner à leur patrouille. J’étais, désormais, seul avec Johnatan. Et même si j’avais clairement besoin de sommeil, je déclarai que s’il voulait que je lui tienne compagnie, j’étais là. Mais lui aussi avait besoin de sommeil. Il voulait être en forme au cas où MTI venait à le contacter. Je souris.

-D’accord… J’espère vraiment que ça marchera…

Je lui souris écrasant ma cigarette avant de le regarder dans les yeux.

-Si tu as besoin de moi, je suis dans la chambre 41. Passe une bonne nuit.

Je la laissais alors aller se reposer. Je voyais bien qu’il ne tenait plus debout. Je le saluai avant de retourner dans ma chambre.

Après le départ des deux policiers, je me retrouvais seul avec Hugh, clope au bec et une fatigue vraiment visible.

Il me dit que si j'avais besoin, il était disponible. Je lui fais signe que ça ira, il a mieux à faire que de trainer avec un gamin comme moi. Lui, il est quelqu'un, moi, je ne suis personne après tout... Enfin pour le moment. Il me fait signe et s'en va en me disant que si j'avais besoin, il était dans la chambre 41 et il me souhaite une bonne nuit.

Merci à vous aussi ! Passez une agréable soirée !

Je lui fais un grand signe de la main avant de retourner dans ma chambre. Je ferme tout à clé et je commence à me déshabiller. Je retire mon tee-shirt avant de tourner le masque de papa face au mur.

Je sais que tu me surveilles, mais tu ne vas quand même pas me regarder me foutre à poil non !

Je m'exclame et ris tout seul de ma connerie. La fatigue est vraiment présente et le temps presse avant que je tombe de fatigue. Je retire tout et mets mon vieux pyjama tout noir. Je finis par me voir dans la glace et je souris.

C'est  vrai que je n'ai pas une si mauvaise gueule .

Je retourne vers le masque de mon père et je le prends dans mes mains et le regarde.

On va y arriver... Ensemble, je te le promets...

Je lui fais un câlin avant de le poser sur l'étagère et de me jeter dans mon lit en mettant la couverture puis je finis par tomber de fatigue près pour la nouvelle journée qui arrive.