Après que Livia soit mise au lit, j’étais parti de son grand domaine pour me diriger vers Downtown pour aller rechercher David. L’était plus que temps que j’aille le rechercher… Ça faisait quand même plusieurs jours que j’promettais de venir le chercher pour le ramener à la maison. Même si j’savais qu’il était sûrement bien mieux avec Collins qu’avec mes parents… Puis, y’avait Dexter aussi. J’devais ramener Dexter. Il me manquait aussi…

J’roulai plus ou moins vite et, à la radio, j’entendis le nouveau single de BleedingHeart. C’était la première fois que j’l’entendais, j’crois… Le type, à la radio, disait que le chanteur, c’était pas Duncan Keller mais un certain VOX. J’étais, genre, parti que quelques jours et un nouveau mystère était né à Los Angeles. A l’oreille, j’avais pas reconnu le chanteur. C’était pas Jesse… Ça aurait pu, hein, vu que BleedingHeart était, désormais, chez BSC avec Jack. Ils avaient migrés après en avoir eu marre de Timmy, d’après ce que j’en savais.

J’pouvais comprendre.

Du coup, c’était clairement pas Jesse… C’était pas David non plus. J’aurais reconnu sa voix à coup sûr. Alors qui ? Mystère. Sûrement que, un jour, tout l’monde finira par le savoir. Personne sait garder de secret à Los Angeles. Pas même ce connard de Reed.

Après BleedingHeart, y’eut des chansons de Fireworks, de Livia, de The Burning Fire… Les gens semblaient content qu’on ait été retrouvé saint et sauf…

J’finis par arriver chez Collins. J’avais enlacé David. Ça avait été spontané. C’était mon meilleur ami et j’savais qu’il avait stressé à mort pendant ma disparition. Ce genre d’attitude prouvait qu’il tenait à moi et j’sais pas pourquoi, ça m’avait fait chaud au cœur.

J’l’avais embarqué dans ma voiture avec Dexter après avoir mille fois remercier Collins d’avoir soutenu et héberger David plus longtemps que prévu. Sans elle, j’sais pas ce qui serait arrivé. Rien de bon, à mon avis.

Une fois dans la voiture, j’remis la radio mais un peu moins fort pour que j’puisse parler à David. Dexter, lui, était à l’arrière et, après la fête qu’il m’avait fait en me revoyant, il était vidé au point où il s’endormit sur le siège arrière.

J’regardais de temps en temps sur la route et de temps en temps vers David.

-J’suis désolé que t’ai eu à attendre aussi longtemps… J’étais à hôpital pour remettre mes poumons en pleine forme. Maintenant, j’vais bien, vieux. On va pouvoir reprendre not’ vie comme avant.

J’reposer mon regard entièrement sur le route.

-Tu t’es quand même bien amusé chez Collins ? Vous avez fait quoi ?

Ils étaient sortis ou des trucs comme ça ? Histoire que David se changent les idées ?

Howard était revenu !

Howard était en vie !

Quand Collins m’avait…

M’avait dit ça…

Tous mes muscles s’étaient

Complètement détendus.

Il ne pouvait pas

Venir me chercher

Tout de suite.

Mais il était là.

Il était à Los Angeles.

C’était comme si…

Comme si je pouvais le sentir

Connecté.

Je pouvais attendre.

C’était même mieux.

Parce qu’avec la décompression.

J’avais eu la migraine.  

Pendant deux jours.

Et j’étais resté couché

Avec Dexter

Dans le divan.

J’avais dit à Collins

De ne pas s’inquiéter.

Que ça arrivait souvent.

Puis un beau jour.

Howard était apparu

A la porte de Collins.

Il m’avait pris dans ses bras.

Je l’avais serré très fort.

Très très fort.

Et j’avais pleuré.

Relâchant tout le reste

La pression

La peur

L’angoisse

Le stress.

Tout était sorti.

Avec mes larmes.

J’étais heureux.

J’avais jamais

Eté heureux comme ça.

Quand je m’étais calmé.

J’avais remercié.

Au moins mille fois.

Collins.

Pour son aide.

Pour son soutien

Pour m’avoir supporté.

Pendant tout ce temps.

Parce que je savais

Que pour l’entourage.

J’étais pas toujours

Toujours facile.

On avait pris mon synthétiseur.

Avec Howard.

Et on l’avait mis dans le coffre.

Puis on avait démarré.

Dexter s’était…

S’était endormi.

Sur le siège arrière.

J’suis désolé que t’ai eu à attendre aussi longtemps… J’étais à hôpital pour remettre mes poumons en pleine forme. Maintenant, j’vais bien, vieux. On va pouvoir reprendre not’ vie comme avant.

Je laissai ma tête.

Tomber en arrière.

Soupirai.

Et souris.

-Ça c’est… C’est vraiment… Cool. Je suis… Content que tes poumons… Aillent mieux. Pen et Phénix… Me manquent…

Même si parfois.

Quand ils pleuraient.

Je savais jamais trop.

Si c’était dans ma tête.

Ou si c’était réel.

Tu t’es quand même bien amusé chez Collins ? Vous avez fait quoi ?

-Ouais… C’était… C’était bien… J’ai… J’ai beaucoup joué… J’ai composé.

Je rouvris les yeux.

Regardai Howard.

Plein d’espoir.

-On va… on va jouer à nouveau ? Hein ? Faire de la musique… Pour guérir.

Quand j’avais serré David dans mes bras, l’avait pleuré. J’pouvais sentir que tout ça avait été une méga épreuve pour lui. Ça faisait maintenant un moment que j’cohabitais avec David. J’commençais à comprendre comment il fonctionnait. J’savais que ça devait être pénible d’être lui. J’comprenais pas bien tous de comment sa maladie fonctionnait mais j’savais qu’elle pouvait pas être soignée et que David devait vivre avec ça. Parfois, j’me demande pourquoi j’me plains de ma vie… Surement parce que, malgré tout, j’suis quand même un p’tit peu un gros égoïste.

J’l’avais toujours été.

J’avais laissé David verser ses larmes et remercier Collins de l’avoir héberger. Après ça, mon ami avait l’air vraiment heureux. L’avait le sourire. Il était soulagé.

On grimpa dans la voiture avec Dexter et j’démarrai. Une fois sur la route, j’m’excusais à David d’avoir tant tarder avant d’être venu le chercher. J’avais parlé de mon séjour à l’hôpital… Aller voir les gens du Good Samaritan était devenu, quelque part, une routine pour moi au point où j’connaissais toutes les infirmières de l’hosto… J’doute être leur patient préféré, par contre…

J’vis David soupiré et puis sourire. Il semblait serein quelque part et ça me rassurait car j’pensais le récupéré dans un plus mauvais état que ça. Mais mon retour semblait l’avoir largement soulagé. Il semblait pas pensé que j’l’avais abandonné ces derniers jours. C’était déjà ça.

Il disait être content pour mes poumons et déclara que Pen et Phénix lui manquaient.

-Ils vont être content de te revoir aussi. J’les ai vu y’a quelques jours. Ils avaient l’air d’aller bien même si passer quasi deux semaines avec mes parents, ça doit être le méga enfer… Quoi que ma mère s’occupe pas d’eux comme elle s’occupait de moi.

Elle s’occupe d’eux comme elle s’occupait de Roger, en fait… J’suppose que c’est une bonne chose.

J’demandai s’il s’était bien amusé chez Collins et elle expliqua avoir composé. J’souris un p’tit peu.

-Cool ! Faudra que tu me montres quand on sera rentré.

David rouvrit les yeux et me demanda si on allait à nouveau jouer. Il disait que ça nous permettra de guérir. La musique avait toujours eu cet effet là sur moi mais, bizarrement, depuis mon retour, je n’étais pas pressé de retourner en studio… Je n’avais, d’ailleurs, aucune inspiration… D’habitude, ce genre d’émotions fortes comme celle que j’avais vécu m’donnais justement plein d’idée mais là… J’sais pas… J’savais comme juste envie de me foutre dans mon divan et dormir…

Mais en bon Howard Stone que j’étais, j’dis rien de tout ça à David. J’souris.

-Bien sûr. Faut qu’on fasse l’album de The Burning Fire. Et pour Fireworks aussi. Et des tournées. C’est pour ça qu’on vit, non ? Tu as des nouvelles des autres, d’ailleurs ? Sav’ ? Nathan ? Cette nouille de Zack ?

L’idée de revoir Zack me plaisait pas tellement… Et la maladie de Savannah me rongeait aussi. J’aimais pas la voir malade. Ça me rappelait chaque fois que j’étais pas au bout de mes peines.

-Dès qu’on arrivera, j’mettrais mes parents dehors qu’on puisse avoir la paix, hein ? T’en dis quoi ? Et on ira dans le studio avec Pen et Phénix, ok ? Comme ça, tu m’montreras tes compositions.

P’t-être que de les entendre me remotivera.

J’étais content.

J’étais soulagé.

J’étais même…

Heureux.

Howard était là.

Tout allait redevenir.

Normal.

Ou plus ou moins.

J’avais appris à

M’habituer à Peyton.

Et Peyton…

Bah elle était plus là…

Bien que…

Si…

Quelque part.

Elle était…

Dans Pen et Phénix.

Je pouvais la voir.

Ils vont être content de te revoir aussi. J’les ai vu y’a quelques jours. Ils avaient l’air d’aller bien même si passer quasi deux semaines avec mes parents, ça doit être le méga enfer… Quoi que ma mère s’occupe pas d’eux comme elle s’occupait de moi.

Je hochai la tête.

-Ton père… Ton père je… je l’aime bien… Mais ta mère… Elle, elle me… Fait peur.

Je rigolai un peu.

Légèrement nerveux.

Howard voulut savoir.

Ce que j’avais…

Fait chez Collins.

Je lui dis que j’avais…

Composé.

Joué.

Encore et encore.

Quand je n’étais pas…

Terrassé par la migraine.

Jouer…

Cool ! Faudra que tu me montres quand on sera rentré.

Je voulais jouer.

-Je… je te ferai écouter.

Il nous fallait la musique.

Pour guérir.

Pour dire…

Qu’on était toujours.

Toujours vivants.

Bien sûr. Faut qu’on fasse l’album de The Burning Fire. Et pour Fireworks aussi. Et des tournées. C’est pour ça qu’on vit, non ? Tu as des nouvelles des autres, d’ailleurs ? Sav’ ? Nathan ? Cette nouille de Zack ?

Je hochai la tête.

Ouais.

C’est pour ça qu’on vit.

-Je… Je n’ai pas de… nouvelles des autres… Seulement… Seulement de Jack. Il téléphonait… régulièrement pour… Voir comment j’allais et… S’assurer que Collins… Allait chez le psychiatre avec moi.

Je pinçai les lèvres.

-Ah… Nathan a téléphoné aussi… une ou deux fois… Il va bien… Notre filleule aussi. Mais Savannah… Elle… elle m’impressionne un peu… Tu sais.

Savannah.

Parlait fort.

Sans se gêner.

Et moi.

Elle me faisait un peu peur.

Dès qu’on arrivera, j’mettrais mes parents dehors qu’on puisse avoir la paix, hein ? T’en dis quoi ? Et on ira dans le studio avec Pen et Phénix, ok ? Comme ça, tu m’montreras tes compositions.

Je souris.

Bien grand.

-Ouais, je veux faire ça !

On arriva…

A la villa.

Les parents d’Howard.

Ouvrirent la porte.

Je fuyais leurs regards.

-Bonjour…

Puis je regardai Howard.

-Je vais… Vais chercher mon synthétiseur… Dans le coffre.

David était impatient de revoir Pen et Phénix. Z’allaient sûrement être content, eux aussi, de revoir David mais, aussi de voir partir mes parents. Où étais-ce simplement moi ? P’t-être bien que c’était simplement moi. Même si David, l’était pas fort à l’aise avec mes parents. Surtout avec ma mère dont il avait peur. J’rigolai.

-June Stone fait peur à tout l’monde. J’parie que même les pires criminels de l’Eastside oseraient pas lui voler son sac…

Pendant son séjour chez Collins, David avait composé beaucoup. L’était impatient de me montrer ce qu’il avait fait. L’était persuadé que la musique pourra nous aider à guérir. L’avait sans doute raison. La musique m’avait toujours aider. Mais j’sentais au fond de moi que quelque chose n’allait pas… Le fait est que j’avais aucune inspiration pour l’instant. Mais p’t-être que les compositions de David m’aideront. J’voulais y croire, en tout cas.

J’demandai s’il avait eu des nouvelles des autres pendant mon absence. Mais c’était pas l’cas. David avait eu que des nouvelles de Jack qui s’était inquiété pour lui. Jack… Lui aussi s’était inquiéter pour moi. Sans doute pas d’la bonne manière mais, avec le recul, j’savais que l’intention y était. Mais Jack agissait toujours d’une façon où j’avais l’impression d’être un p’tit enfant et lui un adulte trop stricte. Pour ça que j’l’avais mal pris la dernière fois. Ça et le fait que l’idée, finalement, venait de BSC et, donc, de Reed.

David avait quand même eu des nouvelles de Nathan et de la p’tite Lola. J’souris.

-C’est cool si elle va bien…

Et du coup, Nathan était toujours en vie aussi ce qui était une bonne chose.

-Et que Jack soit toujours en vie aussi, c’est cool.

Quand à la remarque sur Savannah, ça me fit rire un p’tit peu. J’savais qu’elle impressionnait David. L’était entreprenante, Savannah. Mais quand on la connaissait bien, on savait comment l’apprécier. C’était juste ça. Fallait bien la connaitre.

-C’est Savannah, quoi. Mais elle te veux que tu bien, tu sais.

Elle voulait d’mal à personne. Même si j’savais que sa personnalité pouvait parfois déranger. L’était très rentre dedans, Savannah. C’est sans doute ça qui impressionnait le pauvre David.

J’déclarai que, une fois arrivé, j’allais mettre mes parents dehors et David pourra m’faire écouter ce qu’il avait composé. L’était d’accord de faire ça et j’souris.

On fila, donc, à ma villa et quand on arriva, ce fut mes parents qui ouvrirent la porte. David les salua et mon père sourit.

-Salut David ! Content de te revoir !

Un David qui tarda pas à fuir pour aller chercher son synthétiseur.

-Ok, vieux.

J’le laissais aller avant de fixer mes parents.

-Vous allez rester là dans l’entrée ? C’est ma villa, hein… David et moi, on réinvesti les lieux. Vous pouvez rentrer chez vous. Merci pour les p’tits.

Ma mère fronça les sourcils.

-Tu nous mets dehors comme ça, Howard ? On a passé des jours à nous inquiéter pour ta vie et l’avenir des enfants et, toi, tu nous mets dehors comme ça ?

J’soupirai.

-Ouais, M’an. J’t’ai remercié, ok ? Vous m’avez bien aidé et tout. Mais maintenant, j’aimerais simplement pouvoir profiter de ma villa et des enfants, ok ?

Ça semblait pas « ok », vu la tête de ma mère. Mais c’est mon père qui finit par intervenir.

-Il a raison, June… On devrait y aller. Howard veut retrouver Pen et Phénix, ce qui est normal.

Il me sourit.

-On va aller faire nos bagages.

J’hochai de la tête, reconnaissant envers mon père. Ma mère, elle, me foudroya du regard.

-Je parie qu’il ne faudra pas deux jours avant qu’il nous appelle à la rescousse !

Ceci étant dit, mon père entraina ma mère vers l’étage au moment où David revenait avec le synthétiseur.

-Ils vont partir, vieux. Viens… On va voir les p’tits.

On entra et c’est au salon que j’retrouvais Pen et Phénix qui jouaient sur le p’tite couverture au sol. J’les avais vu il y a quelques jours mais c’était pas le cas de David.

-Tu as vu ? Mes parents les ont pas cassés.

Semblaient même en forme.

-On les amène en bas ? Tu vas me montrer ce que t’as composé, vieux. J’vais les prends vu que tu as le synthétiseur.

J’pris mes enfants, chacun sur un bras.

June Stone fait peur à tout l’monde. J’parie que même les pires criminels de l’Eastside oseraient pas lui voler son sac…

-Han…

On roulait.

On arrivait

A Beverly Hills.

Avec ses grosses villas.

Qui remplaçait les immeubles

De Downtown.

Howard demanda…

Si j’avais des nouvelles.

Des autres.

De tous les autres.

Alors je lui racontai.

Pour Jack.

Pour Nathan.

C’est cool si elle va bien…

Je hochai la tête.

Souris.

Et que Jack soit toujours en vie aussi, c’est cool.

Je regardai Howard.

-Ouais… ouais il est… en vie… Il était… inquiet pour toi… Je sens ça… même au téléphone.

De Savannah.

Je n’avais pas de nouvelle.

Mais c’était pas grave.

Parce que moi…

Elle me faisait.

Un peu peur.

Elle prenait.

Vraiment beaucoup.

Beaucoup de place.

C’est Savannah, quoi. Mais elle te veux que tu bien, tu sais.

Je soupirai.

Baissai les yeux.

J’avais honte.

Parce que quelque chose.

De très méchant en moi.

Se disait que…

Que ça n’allait plus durer longtemps.

Parce que Savanah.

Avait le SIDA.

On arriva à la villa.

Et les parents d’Howard.

S’agglutinaient.

Dans la porte d’entrée.

Salut David ! Content de te revoir !

-Salut…

Quand June Stone.

Me regarda.

Je fuis.

Pour aller chercher.

Mon synthétiseur dans

Dans la voiture d’Howard.

Je les entendais.

Parler de loin.

June avait pas l’air…

Pas l’air très contente.

Howard…

Se fâchait aussi.

Mais à la Howard.

Un peu comme

Un marshmallow trop cuit.

Quand je revins avec mon synthé.

Les parents d’Howard partaient.

Faire leurs bagages.

A l’étage.

Ils vont partir, vieux. Viens… On va voir les p’tits.

Je retrouvai…

Le sourire.

-Ok !

On alla dans le salon.

Moi avec mon synthé sous le bras.

Tu as vu ? Mes parents les ont pas cassés.

-Ils ont grandi… NNNn… Non ? Phénix a… encore plus de cheveux.

J’étais content de les voir.

Je souris à Pen.

Qui me sourit en retour.

On les amène en bas ? Tu vas me montrer ce que t’as composé, vieux. J’vais les prends vu que tu as le synthétiseur.

Il les prit.

Les deux.

Sur ses bras.

Je savais pas comment.

Comment il faisait.

Pour garder l’équilibre.

On descendit

Dans le studio.

Je déposai mon synthétiseur.

Sur son socle.

Et le branchai.

Puis j’attendis.

Qu’Howard soit prêt.

Pour écouter.

-J’ai… J’ai joué ça… Alors que je croyais… Que je ne te reverrais jamais.

Je plaçai mes doigts

Sur les touches.

Et me mis à jouer.

David, l’avait eu peu de nouvelles des autres pendant que j’étais parti. Tout ce dont il était sûr c’était que Jack et Nathan étaient toujours en vie. Bah, c’était déjà ça… Et semblerait que Jack se soit inquiété pour moi. Ouais… C’est ce qu’il m’avait dit dans sa lettre d’excuse. Qu’il s’inquiétait. J’savais pas toujours trop comment cerner Jack. Pouvait parfois être tellement moralisateur…

Bref, on finit par rentrer à la maison. C’est mes parents qui étaient venu nous ouvrir comme si l’endroit était devenu leur principale résidence. David, après avoir salué mes parents, s’était rapidement évaporé pour fuir vers la voiture où s’trouvait son synthétiseur. Pendant qu’il faisait ça, j’fis comprendre à mes parents qu’il était temps pour eux de partir. Ok. C’était p’t-être un peu brusque mais j’avais bien l’droit de réintégrer MA villa sans les avoir dans les pattes, non ? J’les voulais pas dans mes pattes.

Si ma mère montra toute sa réticence vis-à-vis de ma demande, mon père, lui comprenais et tarda pas à éloigner June Stone de moi. David finit par revenir et j’lui déclarai que mes parents allaient s’en aller et qu’on pouvait aller voir les p’tits. Il retrouva le sourire et son se déplaça dans l’salon où nous attendaient Pen et Phénix.

C’est là que David se rendit compte que les p’tits avaient grandis. Ouais… Je m’étais fait la même réflexion quand j’étais revenu. Ils avaient super grandi. Bientôt, j’pourrais manger des glaces à la vodka avec eux. J’rigolai à la remarque de David sur les cheveux de Phénix.

-Il tient ça de moi, j’pense. Des cheveux partout.

Pen souriait. Elle souriait tout l’temps. Elle avait l’même sourire que Peyton. Elle lui ressemblait tellement !

J’proposai à David d’aller en bas dans le studio. J’pris les deux p’tits et on descendit en bas. Je m’installai sur un siège mettant chacun des deux bébés sur un de mes genoux alors que j’les tenais fermement chacun d’un bras. J’regardai David brancher son synthé avant qu’il n’explique qu’il avait écrit ça quand il pensait qu’il me reverrai jamais.

Un moment, j’y ai cru aussi…

Et il se mit à jouer…

Vous savez ce qui est dingue avec Dave ? Il peut avoir du mal à s’exprimer mais, à travers son piano, il parlait plus clairement que tout l’monde. Dans chaque note, j’pouvais exactement ressentir ce qu’il avait ressenti pendant mon absence. Ma gorge se noua… Pen regardait attentivement vers David alors que Phénix, lui, semblait plus intéressé par ce qu’il y avait autour de nous.

Y’avait plein de souffrance dans cette chanson. Et, même si j’avais peu d’inspiration, j’entrevoyais les mots que j’pouvais mettre là-dessus.

Quand la dernière note fut jouée, j’eus du mal de récupéré mes mots… Et c’est d’une voix un p’tit peu rauque quand j’lançai.

-C’est super beau, Dave…

Et super triste aussi.

-J’suis désolé que t’ai pensé que j’reviendrais pas… Mais… J’suis là maintenant, ok ? J’partirais plus, j’te le promets.

C’était clair que j’allais pas repartir de sitôt.

-On va le faire cet album. Parce qu’on est né pour ça, non ?

J’pensais bien qu’avec David, j’finirai par retrouvé l’inspiration. C’était une question de temps.

On avait retrouvé.

La villa.

Les petits.

J’étais soulagé.

Howard n’avait pas…

Pas menti.

Parfois, il mentait.

Mais pas cette fois.

La vie.

Qui était sur pause

Allait reprendre son cours.

Il tient ça de moi, j’pense. Des cheveux partout.

Je secouai la tête.

Revenant au présent.

Et rigolai.

J’avais un drôle de rire.

Un peu dissonant.

Comme tout ce que j’avais

Dans la tête.

Mais j’étais vraiment.

Vraiment heureux.

On descendit au studio.

Mon endroit préféré

Dans la villa.

Parce que là…

Je savais m’exprimer.

Il suffisait

Que je touche les notes

Sur mon piano.

Mon synthétiseur

Ou parfois

D’autres instruments

Comme je le faisais pour Fireworks.

Je me mis donc à jouer.

Pour montrer à Howard.

Comme j’avais eu peur.

Comme il m’avait manqué.

Les notes s’envolaient.

Et même si je ne

Regardais pas Howard.

Je sentais son émotion.

Parce que j’étais une éponge.

C’est super beau, Dave…

Il avait la voix cassée.

Je pinçai les lèvres.

-Merci…

J’suis désolé que t’aies pensé que j’reviendrais pas… Mais… J’suis là maintenant, ok ? J’partirais plus, j’te le promets.

Je m’éloignai du piano.

M’approchai d’Howard.

Et m’assis à côté de lui.

Sur un divan défoncé.

Mais qu’on adorait.

-Si tu te perds… On… On se perd ensemble.

Je ne voulais plus

Etre seul.

On va le faire cet album. Parce qu’on est né pour ça, non ?

Je souris.

-Ouais… Et… Et je pense qu’on… qu’on a encore…. Beaucoup de choses à dire.