Il fallait que je change d’air ! Depuis que ce petit enfoiré d’activiste avait décidé de porté plainte pour coups et blessures, j’étais littéralement sur les nerfs. Et ce n’était pas le cerveau de truite de Carrie qui allait amélioré mon humeur !

Alors, j’avais changé d’air ! C’est à San Francisco que j’avais décidé d’aller pour tout un week-end. Seul. Pas de Carrie pour m’ennuyer. Juste moi et cette convention sur romans d’horreur qui avait lieu en ville tout le week-end. Si Carrie pensait que j’étais parti voir un client, mes intentions ici était, en vérité toutes autres. Je savais qu’ici j’allais pouvoir y trouver Juliet Jones. La jolie écrivaine était, en effet, un peu la vedette de la convention et sera là pour, notamment, des séances d’autographes et autres panels questions-réponses. Moi, ce que je comptais faire, en réalité, c’était de la ramener à ma chambre d’hôtel et, peut-être, savoir si ce bouquin sur Don avançait ou non et si, éventuellement, elle désirais plus d’informations sur Eleanor Harris.

Parce que j’en avais, hein ! Notamment le fait que Timmy Evans l’avait approchée et, aussi, qu’Harris n’était rien d’autre qu’une petite brebis effrayée.

J’étais, donc, passé par la case « hôtel » avant de me diriger sur les lieux de la convention. Ce genre d’endroit étaient souvent remplis de rats de bibliothèques ou de gens de mon espèce (en somme des riches un peu guindés). Autant dire que j’étais plutôt à ma place ici bien que je n’étais pas réellement un rat de bibliothèque. Je lisais beaucoup mais ce n’était pas mon passe-temps principal. Je préférais largement aller à des fêtes, me pavaner à gauche et à droite et autres conneries du genre plutôt que de rester chez moi à bouquiner. Sans compter qu’être avocat et acteur en même temps faisait en sorte que je n’avais plus vraiment de temps pour le reste depuis quelques semaines maintenant.

J’avais, tout d’abord, écouté l’interview question-réponse de Juliet. La plupart des questions étaient sur ses romans, bien sûr mais il y en avaient quelques-unes sur la biographie de Don Hughes dont l’écriture était en cours. Beaucoup ce posaient la question crucial à savoir : « Pourquoi avoir accepté de faire une biographie sur un homme que même les médias ne considéraient pas forcément comme intéressant ? ». Je savais que c’était le challenge plus que l’homme qui intéressait Juliet. Elle m’avait dit quelque chose du genre quand on s’est vu au yacht de Ricci. Je savais aussi, que tous ces gens présents ici, n’avaient aucune idée de la bombe qu’allait envoyer Jones à travers cette biographie. Celle-ci étant que Don n’a pas été si irréprochable que ça pendant sa longue carrière d’homme d’affaire. Comme tout être humain, il avait merdé et le résultat était d’avoir donné vie à une brebis effarouchée.

J’esquissai un sourire appréciant de savoir qu’ici, seuls Juliet et moi-même étions, pour l’instant, au courant de tout ce que Don avait comme secrets.

Quand le questions-réponses fut terminé, c’était le moment des autographe. J’avais pris l’un des livres de Juliet pour la cause et j’avais fait la file jusqu’à me présenter devant Juliet Jones.

-Bonjour, Juliet. Comment tu vas ? Tu peux signer mon exemplaire de The Midnight Exorcism?

J’esquissai un petit sourire. Je n’avais aucune doute qu’elle n’aurait aucun mal à me replacer.

-Oh, au fait, pas mal ce petit questions-réponses. Les gens posent de bêtes questions mais ça n’a pas l’air de t’ennuyer plus que ça. Quel self control !

Moi, je n’aurais pas su passé toute une interview sans une remarque cynique, ironique ou pire encore.  

Ce week-end, j’étais l’auteur invité au Salon du Livre de San Francisco, un honneur que j’avais accepté avec joie. J’avais hâte de rencontrer les gens qui y viendraient et discuter avec d’autres écrivains venu parler de leur livres et leur futurs projets. C’était toujours une belle occasion d’échanger entre auteurs et de se créer des liens. Le milieux étant restreint et pas toujours très favorable aux femmes, je me plaisais toujours de prendre part à ce genre d’événement et de pouvoir et rencontrer d’autres femmes qui se démenaient pour faire sa place.

J’étais excitée à l’idée de donner une conférence pendant laquelle, je pourrais lire les premiers chapitres de mon dernier livre publié et ensuite, répondre aux questions des gens venus à la lecture. C’était une belle occasion de rencontrer ses fans et d’en trouver de nouveaux. J’aimais bien échanger avec eux, connaitre leur vision de mes romans, entendre ce qu’ils en pensaient, ce genre de choses.

Installée confortablement dans une fauteuil placé au milieu de l’estrade, j’avais lu les premiers chapitres de mon dernier livre devant un auditoire complètement captivé. J’avais remarqué au travers eux, un visage familier, celui de Victor Hunter. Je ne m’étais pas laissé déconcentrer et j’avais mené ma lecture jusqu’au bout avant de me prêter à une session de questions-réponses.

Les questions étaient diversifiées.

J’appréciais qu’on me questionne sur l’ensemble de mes écris et pas que sur les projets futurs bien que je savais que la biographie que j’étais entrain de rédiger cultivait beaucoup de curiosité du fait que cela ne correspondait pas du tout à mon style habituel.

- J’aime les défis et écrire une biographie en représente un immense. Je ne peux laisser libre-court à mon imagination et rester fidèle à une chronologie établie. Ceci dit, je vous invite chaudement à vous la procurer à la parution. Votre lecture vous surprendra, je ne vous dis que cela…

S’en suivit une séance de dédicace.

Je dû signer un bon nombre de livre, répondre encore à quelques questions et on me demanda même de me prendre en photos avec quelques admirateurs et admiratrices.

Le suivant dans la fille qui tirait à sa fin me tendit un exemplaire de The Midnight Exorcims et me demanda une dédicace. J’inscrivit un petit message dans le livre avant de signer mon nom et je refermais le livre avant de le retourner à Victor.

Spoiler:

- Je vais très bien, merci. Tu es à San Francisco par affaire ou parce que tu avais envie de renouveler ta bibliothèque ?

Victor me félicita pour le self control dont j’avais fait preuve pendant la période de questions. Il disait que les gens posaient parfois de bêtes questions ce qui fit réagir l’homme derrière lui dans la file et de qui je pris l’exemplaire tendu impatiemment.

- Est-ce plus bête de me questionner sur un fait expliqué dans l’un de mes livres ou de me demander si je peux signer un exemplaire pendant une période de dédicace ?

Je signais le dernier exemplaire puis je me levais et je serrais la main de l’organisateur de l’évènement avant de me diriger vers la sortie et de m’engouffrer dans un taxi qui me ramena à mon hôtel ou, une fois dans ma chambre, je troquais mon tailleur veston-pantalon pour une robe au décolleté vertigineux. Ma mère m’avait toujours dit que l’on attirait pas les mouches avec du vinaigre et bien que j’étais plus que certaine que mon appât avait été gobé, je ne devais rien laisser au hasard.

Votre lecture vous surprendra. La reine du suspense savait comment utilisé ce suspense pour augmenter ses ventes. Il était claire qu’elle savait mener son affaire malgré que le nom de Don Hughes ne fasse pas vraiment mouiller les gens. En fait, ce qui était intéressant, dans la vie de Don c’était tout ce qui gravitait autour. Les Olivia Cortez, les Julian Hughes, les Kate Julian et les artistes qui sont passés chez MTI. Je comptais aussi faire en sorte qu’un jour, on la lise pour avoir une petit bout de vie de Victor Hunter.

C’est pas faute que je me démenais à faire un foutu film pour ça ! Et je souffrais en le faisant, ce film, ça je peux vous le garantir !

Une fois le questions-réponses terminé, Juliet s’était mise à une table et s’était attelé à signer des autographes et, de temps à autre, pendre une photo ou l’autre. Je finis par arriver à sa hauteur après une bien trop longue attente à mon goût. Je lui avais quémandé un autographe présenter l’un de ses bouquins devant elle. Mon préféré. C’était le préféré de pas mal de gens, d’ailleurs. Mouais… Je devais avouer que depuis notre petite escapade dans le yacht de Ricci, j’avais lu quelques livres de Juliet que je n’avais pas encore lu afin de mieux la connaitre. Quoi de mieux pour connaitre quelqu’un que de se pencher sur son art ? C’était le meilleur moyen de mon avis !

Je souris en regardant ce qu’elle écrivis dans mon livre. Oh ! Intéressant ! Directement une invitation. Que demander de plus ? J’esquissai un petit sourire en coin mais ne fit aucun commentaire.

Une fois le livre fermé, je le repris non sans engager la conversation. J’esquissai un petit sourire quand elle demanda si j’étais ici pour affaire ou bien pour renouveler ma bibliothèque.

-Principalement pour affaire. Mais aussi pour fuir la justice…

A vrai dire, j’étais ici parce que je savais qu’elle allait être à cette convention… Mais il ne fallait jamais dire à sa proie qu’on la traquait. Ça réduisait les chances de l’avoir. Montrer qu’elle n’était pas la cause principale de mon déplacement m’empêchait de passer en position de faiblesse dans ma petite traque. Quant à la justice… Je ne la fuyais pas étant donné que j’avais payé ma caution mais j’aimais, mais c’était histoire de mettre un peu de piment et piqué la curiosité de Juliet.

-J’ai vu en arrivant qu’il y avait une convention et comme j’avais du temps à tuer, me voici !

J’affirmai qu’elle avait eu beaucoup de self control lors de son interview. Qu’est-ce que les gens pouvaient avoir le don de poser des questions débiles ! Mais Juliet me montra, encore une fois, sa grand répartie en me piquant au passage. Je ricanai ne sachant pas si j’adorais ça ou si je détestais ça. Probablement un délicieux mélange des deux.

-La reine du suspense à toujours autant de répartie, on dirait bien ! Sur ce, je vais te laisser à tes autographes en espérant que tu ne fatigueras pas trop ton poignet.

Car elle pourrait bien en avoir beaucoup besoin tout à l’heure !

Sur ce, je lui fis un clin d’œil avant de quitter la file et de rouvrir le livre pour relire à l’endroit le petit mot de Juliet. On avait pris une chambre dans le même hôtel, on dirait ! Parfait !

J’avais quitté la convention pour aller acheter une bouteille de champagne hors de pris avant de me faire couler un bain attendant le bon moment pour me pointer dans la chambre de Juliet. J’enfilai, ensuite, une tenue décontractée bien que tout de même chic avant de me rendre, armé de ma bouteille de champagne, devant la porte de la chambre de l’écrivaine.

Je toquai et quand elle vint m’ouvrir, je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire devant la tenue de Juliet. Une jolie robe qui ne laissait aucun suspense sur ce qu’elle contenait.

-J’ai amené le champagne !

Je dis ça en brandissant ma bouteille hors de prix et quand elle me fit entrer, je ne me gênais pas pour trouver des verres et ouvrir la bouteille tout en parlant.

-Alors ? Tu ne t’es pas trop ennuyée aujourd’hui ? Quoi que ce genre de convention doit être bien moins ennuyeux que d’écouter mon beau-père raconter sa vie, je me trompe ?

Je tendis le verre de champagne rempli à Juliet laissant légèrement mon regard se perdre dedans avant de le reposer sur les yeux bleus de Juliet.

-Oh, au fait ! J’ai rencontré Eleanor Harris… C’est bien la fille de Don, il n’y a pas de doute. Ils sont le même caractère !  

Ce fut une bonne surprise que de voir Victor Hunter faire la file pour une dédicace. Mon petit flair me permettait de croire qu’il n’était pas ici pour se procurer mon dernier livre mais pour tout autre chose. Je me basais sur le fait qu’il n’était pas un rat de bibliothèque assumé et qu’il avait bien d’autres passe-temps que de celui de lire.

Je fis comme si je ne l’avais pas vu pendant ma lecture des premiers chapitres de mon dernier livre tout comme je ne déployais pas ballons et flûtes quand il me tendit son livre pour que je le signe. J’y griffonnais simplement une note et je lui demandais s’il était ici par affaire ou par envie de diversifier sa bibliothèque. Il affirma être ici par affaire, tiens donc comme le hasard fait bien les choses… Puis il ajouta qu’il fuyait aussi la justice. Ça, c’était intéressant ! Seulement, je ne m’y attardais pas plus que ça et je lui répondis, quand il qualifia les questions de mes admirateurs d’un peu bête, qu’il n’avait pas fait mieux avec la sienne.

- Les mots sont ma raison de vivre, Monsieur Hunter. Être à court de répartie serait un comble pour une écrivaine.

J’échangeais avec Victor un regard qui voulait tout dire. Il avait lu ma dédicace et ma séance tirait à sa fin. Il s’en alla donc en ayant des mots pleins d’espoir pour mon pauvre petit poignet mais en tant qu’écrivaine, il n’avait pas besoin de s’en faire tout comme je me doutais qu’il faisait bon usage du sien.

Je terminais donc ma rencontre avec mes admirateurs et je quittais ensuite à bord d’un taxi qui m’amena jusqu’à mon hôtel. Je savais que Victor me rejoindrait, restait à savoir dans combien de temps il le ferait. Je ne perdis donc pas de temps et je pris une douche rapide avant d’enfiler une robe qui me mettait bien en valeur.

Victor toqua à ma porte à peine quelques instant après que j’eu jugé mon apparence parfaite pour les circonstances. Je ne vouais pas trop laisser le hasard diriger le reste de ma journée. J’allais ouvrir à Victor qui avait en main, la précieuse bouteille de champagne.

- Ça tombe bien, j’ai soif !

Je le fis entrer et il fit sauter le bouchon de la bouteille pour remplir nos verres. Il n’avait pas acheté du bas de gamme ce qui démontrait le goût raffiné de l’avocat.

- J’adore ce genre de journée. Je peux réellement contempler l’appréciation des gens sur mes écrits ce qui n’est pas comparable avec les récits de ton beau-père. C’est tout à fait autre chose.

Ça devait être un peu comme lui, quand il devait écouter les récriminations et demandes de son client versus le moment où il plaidait devant la cours. Deux choses complètement mais qui faisaient parties du métier.  Il me tendit mon verre et on trinqua avant d’en boire une gorgée. J’adorais sentir les bulles éclater sur ma langue et mon palais.

- Les pommes de Don ne sont pas tombées très loin de ses racines, de ce qu’il m’a été permis de constater. Je me doutais bien que cela devait être la même chose avec Eleanor. Je n’ai pas l’intention de la rencontrer pour rédiger ce passage de la vie de ton beau-père. Don m’a fait comprendre qu’Eleanor n’a pas envie de faire partie de sa vie, de sa famille.

Là aussi, je pressentais que Victor aurait de quoi à en dire.

Être à court de répartie serait un comble pour une écrivaine. Tout comme ça serait un comble pour un avocat. Est-ce que ça voudrait dire qu’on avait un point commun ? Elle et moi on aimait les mots… Mais, aussi, les utiliser pour répliquer de la bonne façon au bon moment.

Quoi qu’il en soit, sa remarque m’avait fait sourire et c’est avec un rendez-vous en poche que j’avais quitté les lieux de la convention. Je m’étais fait couler un bain avant de rejoindre la chambre de Juliet.

C’est habillé d’une robe qui mettait ses courbes en valeur qu’elle m’ouvrit. Moi, j’avais le champagne. De quoi passer une bonne soirée, n’est-ce pas ? Aussi bonne que la petite escapade sur le yacht. Je l’espérais en tout cas. J’en avais besoin avec l’enfer de ce tournage et ce foutu procès que j’allais devoir affronter. Heureusement que je savais que mon avocat est très bon !

J’esquissai un petit sourire quand Juliet déclara qu’elle avait soif. Je ne m’étais, donc, pas fait prié et j’avais fait sauter le bouchon avant de nous servir un verre chacun en prenant totalement mes aises dans cette chambre qui n’était pas la mienne.

Je l’avais questionné sur sa journée et il semblerait que Juliet adorait recevoir l’avis des gens sur ce qu’elle écrivait. Elle disait que ses autres écrits n’étaient pas comparables aux récits de Don. Sans blague ! La vie de Don doit être un ennui mortel.

-Entendre le vieux Don causer encore et encore de son ennuyeuse petite vie… Je me demande comment tu fais pour ne pas t’endormir devant lui. La plupart des membres de la famille Hughes sont des gens sans saveur… Si Don n’avait pas tant de gens intéressait qui gravitent autour de lui et une bonne écrivaine pour écrire sa biographie, aucun doute que personne ne s’y intéresserait.

Avais-je dit « bonne écrivaine » ? Oui. Je l’avais dit. Et si Juliet recevait un compliment de ma part c’était que je l’appréciais. Et les gens que s’apprécient se comptent sur les doigts de la main.

On trinqua avant que je m’envoie une bonne gorgée de champagne.

J’avais déclaré avoir rencontré Eleanor Harris, la petite brebis effrayée. Elle était comme Don : facilement impressionnée. Elle avait fui après quelques piques bien placées de ma part. Preuve que, comme le disait Juliet, les pommes de Don ne tombe jamais très loin de l’arbre. Carrie et Julian étaient comme ça aussi. C’est ce que Juliet semblait penser. Elle affirma qu’elle n’ira pas à la rencontre d’Eleanor pour écrire la partie de vie de Don qui parlait d’elle. Apparemment, Don avait bien fait comprendre à Juliet qu’Eleanor n’avait pas envie de faire partie de la vie du vieux Hughes. Je ricanai.

-Ni d’aucun Hughes, à mon avis. Elle a carrément fui avant qu’on ne passe à table lorsqu’on l’a invitée Carrie et moi. Elle semble tellement gênée par des discussions banales comme l’argent et toutes ces conneries… Elle a eu l’impression que je l’interrogeais alors que je ne faisais qu’être moi-même… Mais elle est vite secouée, la petite Harris.

J’haussai des épaules.

-M’est d’avis qu’elle est du genre à préférer vivre cachée sous une pierre que de vivre réellement. C’est l’impression qu’elle m’a donné. Sa vie doit être d’un ennui mortel. Comme celle de Don.

J’esquissai un petit sourire en coin. Assez parler d’Harris. Je préférais un tout autre sujet que celui-là.

-Alors ? Tu as déjà écrit quelques passages sur moi ? Tu as déjà écris le passage où Don me soupçonne d’être un profiteur coureur de jupons qui n’en a rien à faire de Carrie ? Tu as encore des gens à voir pour compléter ta biographie ? Tu veux que je te donne mon avis sur Don où j’en ai déjà assez dit sur lui pour que tu saches exactement ce que je pense de lui ?

Mon sourire s’accentua. Je devais avouer être curieux d’où en était Juliet dans cette fameuse biographie.

Est-ce que Victor allai saisir l’occasion et répondre à la petite invitation que j’avais laissé dans son livre pendant la séance de dédicace ? Je l’espérais car j’avais grand soif et pas que de champagne. J’avais enfiler une robe qui m’avantageait et j’avais vaporiser du parfum au creux de mon cou, sur mes poignets et entre mes seins, question de titiller ses sens. Il ne se fit pas espérer trop longtemps alors qu’il frappa à ma porte pendant que je me regardais dans le miroir une énième fois pour être certaine que j’étais parfaite.

Je le fis entrer, je refermais la porte derrière lui, fier qu’il était en brandissant la bouteille de champagne qu’il n’avait pas oublié. Victor n’attendit pas pour faire sauter le bouchon et nous servir tout comme il se montra impatient d’en savoir davantage sur la biographie de son beau-père que j’étais entrain de rédiger.

Son enthousiasme me faisait sourire, il ne lâchait pas facilement le morceau bien que je lui avais dit que pour savoir ce que j’allais écrire, il devrait lire mon livre quand il serait publié.

- Tu juge bien sévèrement ton beau-père et sa famille. D’ailleurs, comment va ta femme ? Elle n’est pas venue avec toi à San Francisco ?

Je ne tenais pas spécialement recevoir des nouvelles de Carrie mais ça me plaisais de lui rappeler qu’il avait épouser l’une de ces personnes qu’il qualifiait d’inintéressante à moins qu’elle ne soit l’exception qui confirme la règle ? J’en doutais, autrement, que ferait-il ici en ce moment ?

- Je compte les zéro qu’il a aligné sur  mon chèque de paie, c’est une motivation signifiante qui m’empêche de m’endormir.

Qui est-ce qui croyait encore en dix-neuf-cent-quatre-vingt-six que les écrivains roulaient sur l’or ? S’il y en avait, ces gens étaient bien naïfs ! Il fallait être plus que doué et surtout avoir un pénis entre les jambes pour espérer se mettre riche en écrivant des livres ! Bon, j’ai l’air de me plaindre comme ça, en toute honnêteté, je gagne bien ma vie mais n’en demeurait pas moins que je ne pouvais pas encore me permettre de refuser des contrats comme celui que Don m’avait proposé.

Ceci dit, je retenue que pour Victor, j’étais une bonne écrivaine.

Mon amant me raconta ensuite comment la pauvre Eleanor Harris avait fui lors d’un souper en sa compagnie et celle de sa femme Carrie. La jeune femme aurait été décontenancée par des conversations banales sur l’argent et intimidé par l’interrogatoire que lui faisait subir Victor. À l’entendre, la réaction de la jeune femme était exagérée alors qu’en vérité, mon petit doigt me laissait croire que c’était plutôt Victor qui minimisait l’attitude qu’il pouvait avoir eu envers l’enfant illégitime de Don Hughes.

Sur un ton qui traduisait bien mon scepticisme, je lui répondis :

- Évidement que tu l’as mise tout de suite à l’aise et que tu as tout fait pour alléger toute possible tension. Faire tapisserie est tout un art, tu sais. Cette fille n’a rien demander à personne et soudainement, elle doit gérer Don dans le rôle du père et toi, comme beau-frère. En vérité, je la plains !

Je m’esclaffais avant de prendre une autre gorgée de champagne. Plus je gravitais autour de la famille Hughes et que j’en apprenais, plus je m’amusais et étais convaincue que mon livre ne passerait pas tant inaperçue.

Victor passa d’Eleanor à mes écrits. Il en avait des questions, je m’en doutais bien. Il voulait tout savoir alors que je n’avais que très peu de réponses pour lui, en tous les cas, pas celles qu’il voulait entendre.

- Il ne me reste que Brent et Julian à rencontrer, le reste est pas mal bouclé quant à savoir ce que j’ai écrit, tu devras attendre d’avoir ton exemplaire pour le découvrir.

Ceci dit, il sera heureux de lire que ce que pense Don de lui est sensiblement tel qu’il le suppose. Pour vue que la belle Carrie ait les reins solides car elle n’aimera certainement pas lire cash ce que pense son cher papa de son tendre époux.

- Tu peux encore alimenter le chapitre en m’expliquant pourquoi tu fuis la justice, à moins que cela n’eu été qu’une figure de style. Ceci dit, je pourrais peut-être romancer autour de toi. Je peux faire ta biographie après celle de Don, si tu veux.

Il pourra ainsi répondre aux allégations de son beau-père en disant qu’il le calomnie alors que la réalité est tout autre.

Je ne cachais pas vraiment à Juliet ce que je pensais de la famille Hughes. A quoi bon ? J’avais l’habitude de ne pas avoir ma langue dans ma poche et de ne pas faire de secret sur ce que je pensais des autres. Enfin, sauf de Carrie, bien sûr ! Argent oblige !

Juliet trouvait que j’avais le jugement facile et c’est en partant de ça qu’elle demanda comment allait ma femme. Je voyais bien qu’elle voulait me rappeler que j’étais marié de quoi m’arracher un petit sourire.

-Elle va merveilleusement bien ! Elle est à Los Angeles en train de faire vendre son foutu parfum. Celui que je suis obligé de mettre pour lui faire plaisir.

Elle n’arrêtait pas de me harceler avec son parfum. Si elle n’avait pas un bel héritage qui lui pendait au nez, je crois que je le lui aurait fait boire son foutu parfum !

-Je suis venu seul. Carrie ne me suit jamais en voyage d’affaire.

Même si, ici, je n’étais pas réellement en voyage d’affaire mais, ça, Carrie l’ignorait.

Quant à savoir ce que Juliet trouvait d’intéressant dans la vie de Don Hughes, c’était, en réalité, l’argent que ça lui rapporterait à la fin. En voilà quelqu’un qui sait avoir de bonnes priorités !

-Je ne vais pas te contredire là-dessus. C’est, en effet, une très bonne motivation.

L’argent était toujours une motivation valable, de mon avis. Et j’aimais les gens qui osaient dire qu’ils faisaient certaines choses pour l’argent. Juliet faisait partie de ces gens-là. Pas comme Harris qui semblait fuir l’argent comme s’il s’agissait du fruit défendu !

Parlant d’Harris, je n’avais pas tardé à faire un très bref compte-rendu du repas qu’on avait eu Carrie et moi avec la demi-sœur de ma femme. Tout ça avait tourné très court étant donné que la petite brebis effrayée s’était enfuie après quelques petites innocents questionnements de ma part. Mais Juliet n’était pas dupe et fut sceptique quant au fait que je me sois si bien comporté ce soir-là. Pour elle, gérer Don comme père et moi comme beau-frère, ça ne doit pas être une sinécure. Je pris alors l’air le plus innocent du moi.

-Mais voyons ! Je me suis comporté en parfait gentleman. Comme d’habitude.

Mais à la fin de cette phrase, j’esquissai un petit sourire qui décrédibilisait totalement ce que je venais de dire. Bien sûr que je n’avais rien fait pour mettre Harris à l’aise. Ça avait été plus fort que moi au grand dam de Carrie, d’ailleurs.

-Certes, elle n’a rien demandé à personne. Mais rien ne l’empêchait de refuser d’être cité dans ton livre, je me trompe ? Tout comme rien ne l’obligeait à rencontrer Don. Ni moi et Carrie, d’ailleurs.

Mais Eleanor avait voulu tenté le coup quand même. Désormais, elle cherchait à fuir.

Je finis par ne plus parler d’Harris pour parler plutôt des écrits de Juliet. Et, plus principalement, où elle en était et si elle avait déjà écrit sur moi. Elle affirma qu’il lui restait Brent à voir ainsi que Julian Hughes. Pour le reste, la reine du suspense continuait à ne pas vouloir me dire ce qu’elle avait écrit sur moi. J’esquissai un petit sourire. Pas certain que j’arriverais à la faire craquer. Quoi que ?

-Brenty et Julian ! Bon courage avec le second ! Pour le reste, je reconnais bien là la Reine du Suspense. Mais tu m’offriras un exemplaire du livre n’est-ce pas ?

Ou devrais-je payer pour lire les conneries de Don ? J’espérais que Juliet me ferait ce petit cadeau en gage de… Notre amitié ? Pas sûr qu’on soit ami mais amant probablement que oui.

Elle s’intéressa alors plus à moi lui disant que je pourrais alimenter ses chapitres en lui expliquant pourquoi je fuyais la justice. Quant à l’idée qu’elle puisse faire ma biographie, c’était tentant mais c’était un peu prématuré.

-Tu me tentes, je dois bien l’avouer. Mais je crois que je vais attendre d’avoir quelques années de plus au compteur avant de venir te chercher pour écrire ma biographie. D’ici-là Don sera un squelette au fond d’un cercueil.

Et moi, j’aurais bien profité de sa fortune !

Je ricanai avant de reprendre un sourire malicieux.

-Et non, ce n’était pas vraiment une figure de style. Une petite exagération, peut-être ? Il y a quelques jours, j’ai démoli la figure d’un espèce d’intrus qui s’est invité à une réception chez Jessica Hill. Il ne venait pas de la jet-set mais à réussi à séduire cette petite naïve de Willow Ford. Tout ça pour quoi ? Venir insulter tout le monde. Je lui ai péter la gueule et il a porté plainte pour coup et blessure. J’ai payé la caution mais le fait est que je vais devoir me défendre en justice pour ressortir blanchi.

A vrai dire, je risquais pas mal de chose dont de la prison ferme… Mais je me savais très bon avocat et j’avais pas mal de lien que je pouvais faire jouer pour ressortir blanc comme neige.

-Au pire, si je suis dans un mauvais jour et que je me plante devant le tribunal, tu pourras venir m’apporter des oranges en prison. Quoi que je préférerais autre chose que des oranges si tu vois ce que je veux dire…

Je bus le reste de mon verre avant de le déposer et de mettre mes mains sur les hanches de Juliet.

Victor semblait aimé tirer à bout portant sur les mains qui bercent son landau mais qui étais-je pour le juger ? J’avais bien accepté de rédiger la biographie de Don Hughes parce qu’il avait aligné les zéros sur mon chèque et en prime, j’avais couché avec son gendre. Un exercice que j’allais certainement répéter incessamment. Cela ne m’empêcha pas de lui demander des nouvelles de Carie. En fait, j’étais surtout curieuse de savoir si elle l’accompagnait à San Francisco.

- Comme le dicton dit Une femme sans parfum est une femme sans avenir.

J’esquissais un sourire moqueur qui ne s’atténua pas, au contraire, alors qu’il ajouta qu’elle ne le suivait jamais en voyage d’affaire.

- Elle te fait tout de même porter son parfum, même en voyage. Ta femme sait prendre les choses fermement en mains.

La biographie de Don demeurait au centre des préoccupations de Victor, du moins quand il discutait avec moi. Il ne pouvait s’empêcher de dire à quel point cela devait être ennuyant mais la paie en valait la peine, je ne m’en cachais pas !

- Nous devons tous vivre et, contrairement à d’autre, je n’ai pas une belle famille riche pour  m’entretenir.

C’était une pique bien décochée. Je ne dénigrais pas la carrière de Victor, être avocat payait plutôt bien mais il faudrait être bien aveugle pour ne pas se rendre compte que ce qui motivais surtout le bel avocat, c’était ce qui se trouvait dans les coffres de son beau-père. La seule chose que je ne pouvais affirmer sans aucun doute était s’il avait réellement épousée Carrie uniquement pour l’héritage de Don ou s’il y avait tout de même un peu d’amour dans cette union.

Ce fut ensuite au tour d’Eleanor Harris de se pointer le bout du nez dans notre conversation. Victor était fier de l’effet qu’il avait eu sur sa nouvelle belle-sœur et là encore, je me permis de le piquer un tout petit peu.

- Il n’y a pas plus gentleman que toi, en effet. Je prends donc note qu’Harris manque de savoir vivre.

Je ricanais en buvant une gorgée de champagne alors que Victor continuait sur sa lancée.

- En effet, elle aurait pu refusée d’être nommée dans le livre de Don et rien ne l’a forcée à vous rencontrer tous.

Victor ignorait que la jeune femme avait acceptée d’être identifiée dans la biographie de Don Hughes mais qu’elle avait refusé de me rencontrer à ce sujet tout comme elle avait tenue à dire qu’elle ne nourrissait pas le besoin de nouer des liens avec sa branche paternel bien qu’elle n’en fermait pas la porte. Elle avait dit vouloir laisser les choses se faire naturellement et pas sous prétexte qu’une biographie allait paraitre.

Mes écrits se portaient plutôt bien. Il me restait Julian et Brent à rencontrer et j’aurais tout en main pour terminer ma rédaction. Évidement, ce n’était pas aussi simple que cela parce que Don insistait pour tout voir au fur et à mesure et avait toujours quelque chose à redire et une justification à placer ce qui compliquait un peu, pour ne pas dire énormément mon travail mais à la longue, je m’y faisais.

- Je t’offrirai avec plaisir ton exemplaire et je te le dédicacerai personnellement.

Je proposais ma plume à Victor si ce dernier décidait de répliquer aux allégations de son beau-père mais mon amant préférait attendre quelques années pour s’y mettre. Sage décision car, après la biographie de Don, je n’étais pas certaine que je voulais me relancer dans ce genre de projet de sitôt.

À mon tour de poser les questions. Je voulais savoir s’il avait voulu faire preuve de sensationnalisme en disant fuir la justice ou s’il avait vraiment un grief à son encontre. Il avoua avoir mit son poing au visage d’un autre homme lors d’une fête chez Jessica Hill et que, caution payée, il devait tout de même passer devant le juge.

- Et bien c’est du joli Monsieur Hunter ! Je reconnais bien là le mauvais garçon en vous.

Je retenu surtout qu’il nourrissait une certaine affection pour Willow Ford, autrement, il ne se serait pas Sali les mains pour sauver l’honneur d’une jeune fille un peu trop naïve. Victor ne volerait pas au secours d’une damoiselle en détresse par pure acte de dévotion.

Il posa ses mains sur mes hanches après avoir supposé que, s’il devait se retrouver derrière les barreaux, je lui apporterais des oranges en prison. Je le regardais dans les yeux et approchais mon visage du sien.

- J’injecterai du whisky dans tes oranges.

J’effleurais ses lèvres des miennes et fit glisser mes mains le long de ses bras puis je l’embrassais langoureusement. Nous avions fait le tour entre Don Hughes, Eleanor Harris et ses déboires avec la justice. J’avais eu une longue journée et je n’avais plus envie de discuter. Après tout, il n’était pas venu ici pour me raconter ses déboires tout en buvant.

- Tu peux descendre la fermeture éclair de ma robe si tu n’as plus rien à ajouter, sinon, je devrai te mettre la porte et trouver un autre moyen de me détendre.

Je me retournais afin qu’il puisse ouvrir ma robe qui n’aura pas servi à grand-chose sauf retarder l’inévitable.

J’esquissai un sourire au dicton lancé par Juliet alors que j’avais parlé des parfums de Carrie. Je savais que cette citation était de Coco Chanel. C’était assez ironique. Certaines femmes se battent pour qu’on les voit pour autre chose que leur apparence et ce sont des femmes qui balancent des répliques pareilles. Et vous savez pourquoi Coco Chanel a balancé ce genre de phrase ? Parce que c’est une femme qui savait ce que sont les priorités.

-Celle qui a dit ça avait le sens des affaires.

Un peu comme Carrie. Je devais rendre ça à ma femme qu’elle savait mener une affaire. Sa marque marchait plutôt bien même si je devais mettre son fichu parfum constamment. Si je ne le faisais pas elle tirait la gueule. Ce qui valut, évidemment, un bon point de la part de Juliet pour ma femme. Je ricanai à sa remarque.

-Elle a beau marquer son territoire en me faisant porter son parfum, ça ne m’empêche quand même pas d’être dans ta chambre d’hôtel aujourd’hui.

C’est un fait !

Juliet avait expliqué faire la biographie de Don plus pour l’argent que pour le fun. J’aimais son sens des priorités et j’esquissai un petit sourire en coin quand elle affirma qu’elle n’avait pas une belle-famille pour l’entretenir.

-C’est vrai. Bien que je pouvais vivre sans ça. Mais pas avec tout le luxe pour me satisfaire. J’aime le luxe.

Je ne niais pas ça. J’étais un livre ouvert. Je l’avais toujours été. Je n’ai que deux ou trois démons dans le placard mais c’est tout. C’est sans doute pour ça qu’il était si simple de me détester.

Je n’avais pas pu m’empêcher de parler d’Harris et de montrer à quel point elle était une petit fillette peureuse dont le nombre de sujets tabous est impressionnant ! C’est comme si chaque sujet qu’on abordait avec elle était une attaque contre elle. Une vraie parano ! Sauf que Juliet se rendit bien compte que je n’avais pas dû mettre la demi-sœur de Carrie à l’aise. Je fis mine de nier avoir été ignoble et Juliet joua dans mon jeu clamant qu’Harris manque de savoir vivre.

-Clairement ! Le traiteur avait fait un magnifique repas et elle n’en a même pas mangé une bouchée ! Elle n’a même pas voulu en ramener pour le donner aux pauvres qu’elle aime tant.

Et si Harris ne voulait pas avoir affaire à Don et le reste de sa famille, elle aurait simplement pu refuser d’apparaitre dans le livre. De ça, Juliet était d’accord.

En ce qui concernait la biographie, la Reine du Suspense ne semblait pas vouloir m’en dire un mot. Juste que ça avançait bien et qu’il ne lui restait plus que Brent et Julian à voir pour compléter ses écrits. En attendant, moi, je devrais me contenter d’attendre pour voir les conneries que Don a dit à mon sujet. J’esquissai un petit sourire quand Juliet confirma qu’elle m’offrira un exemplaire dédicacé.

Je reportais l’offre de Juliet d’écrire ma propre biographie à plus tard. Histoire qu’il y ait plus à dire. Puis, je savais qu’écrire une biographie me demandera de revenir sur certains passage de mon existence que je n’avais pas vraiment envie de revisiter.

Elle se fit alors curieuse sur la phrase que je lui avais dit tout à l’heure, pendant la séance de dédicace. Je lui racontai, alors, la vérité sur ce que j’avais fait prenant les choses à la légère. J’avais tellement confiance en mes capacités en tant qu’avocat et en tous mes liens pour me dire que j’allais m’en sortir sans grand mal. Je rigolai quand elle disait qu’elle reconnaissait bien là le mauvais garçon que j’étais.

-Que veux-tu ? J’ai la fâcheuse tendance d’être un livre ouvert.

Jimmy Reed me l’avait déjà reproché d’ailleurs.

J’avais posé mes mains sur ses hanches clamant que si jamais je venais à être mis en prison, elle pourra toujours m’apporter des oranges. J’esquissai un sourire quand elle ajouta qu’elle injectera du whisky dans lesdites oranges.

-C’est un bonne idée…

C’est ce que je soufflai alors que ses lèvres se rapprochèrent des miennes avant que Juliet n’initie un baiser qui se fit langoureux. Je le lui rendis accentuant mon emprise sur ses hanches. Une fois le baiser brisés, je compris que Juliet voulait passer à la vitesse supérieure.

Elle se retourna alors et j’entrepris d’ouvrir doucement sa robe non sans ajouter :

-Tu sais comment faire en sorte que je la boucle, toi.

Je dis ça sur un ton un rien ironique et, une fois que Juliet fut défaite de sa robe, je posai mes lèvres dans son cou mes mains remontant jusqu’à sa poitrine. J’étais derrière elle et je chuchotai à son oreille.

-Le pire c’est que je crois que j’aime ça.

Mais ça n’aurait pas été Juliet Jones ou une autre femme aussi intéressant, j’aurais sûrement bien moins apprécié.

Je posai d’autres baiser dans son cou en caressant ses seins avant d’enlever mon t-shirt me retrouvant à moitié nu. Je la fis alors se retourner face à moi mes mains descendant sur ses fesses avant que je ne l’embrasse langoureusement jusqu’à ne plus avoir de souffle, mes mains explorant son corps avec plus de patience, certainement, que lors de la soirée au yacht.

Je lui offris un autre baiser avant de l’allonger sur le lit esquissait un sourire alors que j’étais au-dessus d’elle encore à moitié habillé bien que j’avais abandonné mes chaussures dans l’aventure.

Peut-être que Carrie avait autant le sens des affaires que Coco Chanel mais une chose dont je ne doutais pas, c’est qu’elle savait marquer son territoire. En forçant Victor à porter son parfum, même en voyage d’affaire, elle laissait sa griffe sur son homme. C’était assez subtile pour ne pas sembler être un acte volontaire mais en même temps, assez flagrant pour avoir l’impression qu’elle se trouvait dans la pièce avec nous.

- Qui refuserait de boire un verre de champagne en agréable compagnie ?

Pas moi en tous les cas !

Victor était venu me rejoindre dans ma chambre en toute connaissance de cause. Nous savions tous les deux que l’intention n’était pas de jouer aux cartes.

J’aimais taquiner Victor sur sa façon de parler de sa belle-famille, la manière qu’il avait d’être condescendant, comme si les Hughes lui devaient tout, qu’ils n’étaient rien sans lui alors que, bien qu’il avait tout de même une carrière avant d’épouser Carrie, il pouvait surfer sur la réputation de la famille Hughes pour accroitre sa visibilité. En gros, Victor mordait sans remords la main qui berçait son berceau.

- Tu sens même le luxe, Victor.

Je ricanais tout en buvant une gorgée de champagne.

La pauvre petite brebis d’Eleanor Harris atterrit dans notre conversation. De ce que je comprenais, Victor avait assez effrayé sa nouvelle belle-sœur qu’elle avait fini par fuir carrément la soirée, laissant là en plan, un délicieux repas cuisiné pas un traiteur. Elle ne se casse pas le cul, Carrie Hughes !

- Tu ne l’as pas en odeur de Sainteté, la petite Harris… Ok j’arrête avec les références olfactives  

Victor m’expliqua ce qu’il faisait réellement à San Francisco. J’écoutais son récit dans lequel il s’exposa comme le mauvais garçon qui avait voulu jouer au héros. Il risquait gros, en tous les cas, s’il devait perdre au tribunal, il verrait sa réputation entachée et sa crédibilité descendre en flèche. C’était mon opinion mais il était inutile de la lui soumettre, il devait le savoir mieux que moi, ce qui lui pendait au bout du nez. Et si les choses tournaient mal, j’irais lui porter des oranges au whisky en prison.

- Je suis créative.

Nos visages s’effleuraient et l’envie furieuse de l’embrasser s’empara de moi. Je répondis à mon impulsion et l’embrassais jusqu’à manquer de souffle. Il s’exclama alors que je savais comment le faire taire et qu’il adorait ça. Il descendit la fermeture éclaire de ma robe qui glissa de mon corps jusqu’à tomber au sol et posa ses lèvres aux creux de mon cou et ses mains sur ma poitrine. J’en ressentais déjà les fourmillement de l’excitation quand je vis tomber son t-shirt au sol, non loin de ma robe avant que je ne me retourne et que l’on s’embrasse encore, passionnément.

On se retrouva sur mon lit, lui au-dessus de moi. L’empressement n’avait pas sa place, aujourd’hui puisque nous avions tout notre temps. Personne ne risquait de nous surprendre et si Carrie se pointant à la chambre de Victor, elle la trouverait vide, tout simplement.

Je caressait le torse de Victor, ses épaules et ses bras. Mes mains remontaient jusqu’à ses épaules puis à nouveau sur ton torse jusque sur son ventre avant d’aller sur l’attache de son pantalon. Je défis le bouton, la petite fermeture éclair, je l’ouvris et le fis descendre sur ses fesses autant que je le pus dans ma position. Je caressais sans me gêner la bosse naissante dans son boxer.

Je rompis le baiser et j’interrompis mes caresses le temps d’échanger un regard fiévreux. Je libérais ma poitrine de mon soutien-gorge en dégrafant l’attache dans mon dos, épargnant ainsi Victor d’une épreuve que peu d’homme savait réussir d’une seule main. J’en fis une boule de dentelle hors de prix et je la lâchais sur le lit puis je guidais l’une des mains de Victor sur mes seins.

Je sentais le luxe et ce n’était pas uniquement à cause du parfum hors de prix de Carrie. C’est parce que j’avais toujours vécu dedans depuis ma plus tendre enfance. J’avais été biberonné au luxe et j’en voulais, désormais, toujours plus. C’est pour ça que je me coltinais un mariage sans saveur. Pour pouvoir m’élever encore plus haut à coup de dollars et de réputation. Ainsi, j’avais esquissé un petit sourire en coin à la remarque de Juliet.

On avait parlé d’Eleanor Harris, la petite brebis effrayée et Juliet, la Reine des Mots, ne tarda pas à faire une énième référence olfactive. Je rigolai un peu. Il était clair que je n’appréciais pas plus que ça Eleanor Harris. Je détestais les gens qui se réfugiaient dans un trou au moindre petit obstacle ou qui se posent beaucoup trop de questions. Ce genre de gens ne savent pas profiter de la vie !

J’avais expliqué mes petits déboires avec la justice mettant en avant que j’étais plutôt sûr de moi quant à l’issue du procès. J’étais un très bon avocat. Je pensais bien pouvoir m’en sortir sans mal surtout que ce sale activiste qui avait porté plainte n’avait sûrement pas l’argent pour se payer une défense aussi bonne que la mienne. C’était un fait !

Mais trêve de bavardage. La créative Juliet Jones avait eu tôt fait de me faire taire par des sous-entendus de menaces et un baiser enflammé. Je lui enlevai sa robe me débarrassant de mon t-shirt au passage. Je frissonnai déjà de plaisir rien qu’à l’embrasser dans son cou avant qu’on ne rejoigne son lit.

Ses caresses étaient divines. J’étais bien plus sobre qu’à notre soirée sur le yacht ce qui me permettait de mieux profiter de l’instant. J’étais venu jusqu’à San Francisco pour ça et je devais avoué ne pas regretter le voyage, jusqu’ici. Juliet savait y faire avec ses petites mains d’écrivaine.

J’accentuai le baiser quand elle ouvrit mon pantalon le faisant glisser un peu pour caresser mon sexe à travers mon boxer. Je gémis un rien de satisfaction contre ses lèvres.

Le baiser finit par se rompre et j’esquissai un petit sourire en échangeant un regard avec Juliet. Raaah, ne me regarde pas comme ça ! Je veux prendre mon temps, aujourd’hui et je n’y arriverais pas si tu me donnes tant envie !

Elle dégrafa son soutien-gorge sous mon regard plein d’envie avant de diriger ma main vers ses seins. Je me mis à les caresser l’embrassant à nouveau avec encore plus d’envie. Mon boxer devenait étroit alors que, entre-temps, je m’étais complètement débarrassé de mon pantalon. Ses tétons durcissaient sous mes doigts alors que nos langues semblaient se battre pour une certaine dominance.

Mon boxer frottais contre sa culotte et, sentant l’envie croitre encore, je finis par briser le baiser descendant sur sa poitrine pour m’y attarder un moment prenant ses seins en bouche avant de descendre encore le long de son ventre entrainant sa culotte vers le bas avec mes mains pour la dévêtir complètement.

Je relevai les yeux affichant un petit sourire malicieux alors que j’embrassai son intimité du bout de lèvre comme pour lui donner envie.

Mais on devait prendre notre temps, non ? Alors, je remontai mon boxer forttant, désormais, contre son intimité nue. Je vins embrasser ses lèvres caressant son corps d’une main.

Victor était à San Francisco par affaire et ses ‘’affaires’’ consistaient à fuir la justice. Donc, sachant cela, il ne m’en fallait pas davantage pour déduire qu’il n’avait pas choisit sa destination au hasard. Il savait que je m’y trouvais pour le salon du livre et que ce serait l’occasion idéale pour profiter davantage de passer un peu de temps ensemble, ce que nous n’avions pas su faire lors de la soirée de Daniele Ricci. Je me faisais peut-être du cinéma, aussi ! Mais ça me plaisait plutôt bien de croire que Victor était demeuré sur sa faim la première fois.

Moi aussi d’ailleurs.

Il avait répondu à mon invitation et m’avait rejoint dans ma chambre d’hôtel, champagne en main, un bon prétexte pour réchauffer l’ambiance. Nous avions bavardé superficiellement, inutile de lancer de beaux et grands débats puisque nous savions tous les deux que nous étions là uniquement pour s’envoyer en l’air. Qu’avions-nous en commun, Victor et moi, sinon ? Il savait qu’il n’obtiendrait rien de moi au sujet de la biographie de Don Hughes avant sa sortie officielle et ce, malgré ses questions.

J’avais initié l’acte en effleurant ses lèvres des miennes puis s’en était suivit un baiser fiévreux qui s’était brisé le temps que Victor ne me retire ma robe. On se retrouva ensuite sur mon lit et, affamée que j’étais, j’avais rapidement trouvé le chemin du bonheur en ouvrant son pantalon.

C’était terriblement excitant de coucher avec lui alors que j’étais sous contrat avec son beau-père qui ne mâchait pas ses mots quand venait le temps de dire ce qu’il pensait de son gendre. Évidemment, je nuançais les propos de Don, à sa demande mais j’avais eu droit à une superbe envolée verbale de la part du patriarche de la famille Hughes. Don avait été beaucoup moins virulent au sujet d’Olivia qui avait elle aussi malmené le cœur de son rejeton.

Victor et moi échangions un regard provocateur avant que je ne désagrafe mon soutien-gorge et que je ne lui guide les mains sur mes seins. J’en tremblais d’excitation alors que l’on s’embrassait fougueusement. Je pouvais très bien deviner l’effet que je lui faisais alors que son sexe pressait contre le mien, au travers de son boxer. Je mourrais d’envie de le lui retirer mais j’avais initié assez de mouvements que pour lui concéder un peu de contrôle.

Victor descendis lentement sur mon corps, laissant ici et là quelques perles de plaisir jusqu’à se retrouver entre mes cuisses alors que ma culotte glissa le long de mes jambes pour finir sur le sol. J’aurais voulu qu’il embrasse mon sexe avec autant de passion qu’il n’avait embrasser ma bouche mais au lieu de ça, il remonta sur moi et m’embrassa à nouveau. Je l’enlaçais d’abord puis je le caressais partout où je savais le faire.

J’empoignais ses fesses furieusement, je mordillais le creux de son cou, le bout de ma langue traçais sur son torse, c’était une véritable chasse au trésor. Par moment, on cessait tout mouvement que pour se regarder dans les yeux, se défiant comme pour savoir qui je nous deux relancerait les hostilités. Il n’y avait pas de perdant ni de gagnant, seulement deux adultes assoiffés de désir et de passion.

Sans promesse ni pression.

Je me retrouvais au-dessus de lui je ne sais trop comment mais je savourais ce moment en le regardant intensément, en passant une main dans ses cheveux puis en traçant lentement une ligne imaginaire du bout des doigts sur sa joue. J’embrassais son torse luisant de sueur et je continuais de descendre jusqu’à embrasser son sexe dressé tel un mât. Je n’en pouvais plus d’attendre, je voulais l’entendre utiliser sa belle et suave voix pour m’implorer de continuer et lui montrer qu’une écrivaine n’était pas seulement habile de ses mains mais savait aussi se servir de sa langue.

Vous savez ce que j’aime chez Juliet Jones ? C’est qu’elle sait ce qu’elle veut ! Il n’y a aucune hésitation dans ses gestes si bien qu’elle semble toujours totalement maitre de la situation. Et j’aimais les filles qui ne se posent pas trop de questions et qui savent où elles vont.

Comme ce soir. Elle comme moi, on savait où on allait. A partir du moment où elle m’avait donné rendez-vous ici à travers un autographe, on savait que ce n’était pas pour faire un Monopoly. On voulait simplement réitéré l’expérience qu’on avait vécu sur le yacht de Ricci. Avec moins de gens autour et avec plus de temps pour prendre le temps.

C’est par des baisers que tout avait commencé. Des baisers fiévreux qui nous avaient mené sur le lit d’hôtel de Juliet. Il ne fallut pas longtemps avant qu’on ne se retrouve plus qu’avec un seul vêtement pour nous couvrir. L’excitation grimpait en flèche mais on tentait tous les deux de rester calme pour profiter de chaque instant en se provoquant par quelques regards.

Je sentais Juliet frissonner sous mes caresses sur ses seins alors qu’on ne cessait de s’embrasser. Je couchais souvent avec Carrie mais il était clair qu’elle ne me faisait pas autant d’effet que Juliet. Même Willow n’arrivait pas à la cheville de la Reine du Suspense. Sans doute parce que, contrairement aux deux blondes, Juliet avait encore la fougue de la vingtaine.

J’étais descendus le long de son corps la laissant, certainement, sur sa faim alors que je n’étais que peu attardé sur son sexe. J’étais remonté pour l’embrasser encore alors que ses caresses se perdaient sur mon corps. Elle m’enlaçait. Je sentais qu’elle en voulait plus.

J’en voulais plus aussi.

Je grognai de plaisir quand elle empoigna mes fesses mordant mon cou. Je caressai, d’une main chaque partie de son corps que je pouvais atteindre alors que sa langue se faisait aussi provocatrice que ses regards. Elle cessait parfois tout mouvement comme pour se venger de ne pas avoir profiter du moment où son intimité était à ma merci.

Et chaque fois, c’était moi qui craquait relaçant par une caresse ou par un baiser afin de provoquer un gémissement ou un baiser de sa part.

Juliet fit par prendre le dessus, littéralement. Je pouvais profiter de la vue de là où j’étais et ma main se perdis sur sa poitrine alors que la sienne se perdit dans mes cheveux. Puis elle descendit me faisant me mordre la lèvre. Je gémis quand elle embrassa mon sexe. Mais elle n’en fit pas plus.

Je grognai d’abord d’impatience avant de relever la tête pour comprendre qu’elle voulait sans doute que je la supplie pour qu’elle continue.

-Tu es vraiment la Reine du Suspense dans tout !

C’est ce que je lançai avant de lui lancer :

-Allez… Continue. Tu sais que je n’attends que ça…

Je dis ça sur un ton suave comme pour l’inciter à continuer. Quand elle finit par le faire je reposai ma tête profitant des autres compétences de Juliet Jones. Je gémissais ne me retenant pas de montrer que j’adorais ça.

-Continue…

C’est ce que je soufflai encore perdant mes mains dans ses cheveux.

Il ne faut pas que tu craques, Victor ! Et c’est avant de passer le point de non-retour que j’avais fait se redresser Juliet.

Je me redressai à mon tour pour venir l’embrasser avant d’échanger nos place pour que je vienne, à mon tour, torturer son intimité de ma bouche. Ce que je lui avais refusé tout à l’heure, je ne pouvais plus le lui refuser après tant d’effort de sa part.

Il n’y avait pas d’urgence.

Nous avions le temps de prendre notre temps et c’est exactement ce que nous faisions en se caressant, en s’échangeant des regards parfois brûlant de désir, parfois moqueur. Nous ne risquions rien ici, dans ma chambre. Aucune chance qu’un invité mystère se pointe le bout du nez par mégarde ou que Carrie nous trouve dans une position compromettante.

Je n’avais pas détester ressentir le goût du risque lors de la fête sur le Yacht de Daniele Ricci mais cette-fois c’était encore mieux.

Nous investissions tout l’espace sur mon lit, trainant avec nous les draps, faisant tomber les coussins. Il n’y avait aucune règle et aucun moyen de se contrôler. Ça doit être pour cela que je me retrouvais un moment au-dessus de Victor, sans m’en rendre compte, sans lutter pour grimper au sommet de notre pyramide charnelle.

Ceci dit, je glissais tout de même sur son corps, le couvrant de baiser, jusqu’à ce que j’arrive à la hauteur de son sexe fièrement érigé. J’y allais tout en douceur sachant très bien que ça le rendrait fou, tant de lenteur. Victor s’exclama qu’il n’attendait que ça. Je m’exécutais donc, le prenant entre mes lèvres et en main, le branlant et le suçant tel le plus attrayant et satisfaisant sucre d’orge dans la vitrine du confiseur. Ça me rendais autant dingue de désir que lui, de le sucer. Il me semblait soudainement tellement moins certain de lui, peut-être était-ce ses gémissements de plaisir ou les mouvements de son bassin qui trahissait combien il succombait à mes talent.

J’y allais plus vite et plus fort, il ne demandait que cela, que je continue. J’étais prête à redoubler d’effort buccal pour le mener à l’extase mais il se déroba à moi. Voulait-il que je continue ou que je m’arrête ? Je l’avais poussé dans ses derniers retranchements et voilà qu’il reprenait du poils de la bête en me donnant la monnaie de ma pièce.

C’était maintenant moi qui était allongée sur le lit, Victor entre mes cuisses, embrassant mon intimité avec une avidité assumée. Il me faisait gémir très fort et mes mains se perdaient dans sa chevelure dorée. Je pressais un peu, même, comme pour l’inciter à sucer plus fort mon clitoris délicieusement sensible, rendu à ce stade. Je pouvais ressentir les battement de mon cœur accélérer jusque dans mes orteils et, contrairement à lui, je me laissais aller à jouir pleinement du moment.

Si j’étais douée avec les mots, Victor l’était avec sa langue.

Je le forçais à se distancer, j’avais besoin de reprendre mon souffle et mes sens mais de le voir nu, le sexe défiant les loi de la gravité me fit perdre la tête. Je le poussais sur le lit pour reprendre le dessus et telle une cavalière en fuite, je cavalais sur ses cuisses.

Finalement, il y avait urgence !

Celle de jouir encore pour remettre ça à nouveau.

Après tout, nous avions toute la nuit, et le jour d’après pour recommencer.

Quand Juliet avait parcouru mon corps de baisers jusqu’à descendre à mon point le plus sensible, je commençais à en perdre légèrement la tête. Elle savait comment faire pour faire montrer la température tout en essayant de ne pas aller trop vite. Raaah ! Carrie devrait sérieusement prendre des cours ! Juliet excellait dans l’art de coucher, ça ne faisait aucun doute !

Je dû lui demander de continuer car je n’y tenais plus. Je voulais sentir ses lèvres et elle répondit à mon envie en prenant mon sexe en bouche. Je n pouvais retenir mes gémissements face à tant d’application de sa part. Mes yeux se révulsaient, par moment, tellement je sentais le plaisir grimper en moi. Tout ça montrait bien à Juliet à quel point elle me faisait de l’effet.

Pourtant, Dieu sait que je n’étais pas si facile à satisfaire. C’est sans doute pour ça que j’avais mes proies préférées. Et Juliet était, définitivement, en haut de la liste.

Je ne cessais de lui dire de continuer et, à chaque fois, elle augmentait la cadence. Au point où j’en vins à me dire que j’allais complètement craquer si ça continuait. Or, je ne voulais pas que tout ça finisse trop vite.

Alors, je repris le dessus l’offrant l’égale de ce qu’elle venait de me donner. Comme une récompense. Je me mis entre ses cuisses jouant avec son intimité avec la langue. Les premiers gémissements ne tardèrent pas à sortir de la bouche de Juliet me faisant sourire contre ses lèvres intimes. Elle pressait ma tête plus fort me faisant comprendre qu’elle en voulait plus.

Et je lui donnai ce qu’elle voulait jouant plus habilement de ma langue jusqu’à ce qu’elle jouisse sans se retenir.

Elle mit alors sciemment de la distance entre nous. J’esquissai un petit sourire en coin me redressant alors qu’elle semblait vouloir reprendre son souffle.

-Alors ? Satisfaite, Miss Suspense ?

Comme toute réponse, Juliet me poussa sans que je m’y attendes prenant place sur mes cuisse. Je ricanai faisant le geste pour nous unir alors que Juliet y mettait du sien pour imposer une certaine cadence.

Je plaquai mes mains sur ses cuisses allant et venant en elle nos gémissements se faisant sûrement entendre dans les chambres voisines. Je ne pris même pas la peine de changer de position laissant Juliet le soin de rester au-dessus. Mes mouvements se firent plus demandeur jusqu’à-ce que je vienne en elle.

Puis, ce fut l’accalmie. Je reprenais mon souffle assez satisfait de se premier round. Car loin de moi l’idée de partir. Je comptais bien rester toute la nuit et le matin suivant. Voir plus si je le pouvais.

-Toi, tu sais comment me changer les idées.

Il n’y avait pas de doute. Elle venait de me faire oublier les derniers jours de tension.

-Faut qu’on remette ça plus souvent…

C’était un genre d’invitation. Celui de faire, en quelque sorte, de Juliet l’une de mes maitresses régulière.

Mon cœur tendait à reprendre son calme.

-Mais en attendant, je compte bien en profiter toute cette nuit.

Coucher avec Victor était autant excitant que de me retrouver devant une nouvelle page blanche sur laquelle je pouvais laisser aller toute mon imagination. Nous avions une belle connexion au lit, j’oserais même dire que nous partagions une complicité avide. Quoi qu’il en soit réellement de ce que nous vivions ensemble, je voulais vivre ce moment à fond.

Comment lorsque je m’installais pour écrire avec un bon verre de vin, je me laissais guider par mes pulsions et mon imagination. J’explorais le corps de Victor comme si je me baladais au travers les dédales parfois obscurs de mon cerveau pour en laisser émerger une poésie sensuelle. Ses gémissements de plaisir accentuaient les miens et me donnais l’envie de continuer ma prose.

Je le menais aussi près que possible du point de non-retour à ma grande satisfaction. Victor échangea les rôles pour me faire goûter la même médecine, pour mon plus grand plaisir mais contrairement à lui, je ne me contraignais pas à tempérer ma jouissance. Le la laissait s’emparer de moi tout entière et je jouissais fort, jusqu’à ne plus supporter qu’il ne me touche, tant il avait fait grimper mon niveau de sensibilité. Je ne voulais que reprendre mon souffle quelques secondes avant de l’embrasser passionnément et de m’installer sur lui et de nous unir intimement.

Comme lors de notre première fois, ce fut tout aussi bon et intense. Tout le long, je le regardais dans les yeux, j’admirais son visage déformé par le plaisir au travers mes cheveux volant autour de ma tête dans le mouvement. Je posais mes mains sur les siennes sur mes cuisses autant pour m’accrocher à lui que pour, symboliquement, signer cette œuvre à deux.

On atteignit l’apothéose ensemble et ce fut l’accalmie.

Comme lorsque je refermais un bon livre qui m’avait bien remuée, j’aimais rester silencieuse lorsque j’en refermais la couverture, question de bien m’imprégner de tout ce que je venais de vivre. Je m’allongeais sur Victor, appréciant le peau à peau rassurant et confortable. Je voulais me laisser porter par le soulèvement de ton torse, ne penser à absolument rien d’autre que nous.

- Existe-t-il un meilleur moyen que de faire le vide ?

Je ne connaissais pas une autre méthode rencontrant autant de succès pour se changer les idées et oublier son mal être du moment.  Je relevais la tête et j’embrassais Victor avant de me reposer exactement dans la même position, contre son épaule, et je fermais les yeux.

- Mmmh… Mmmh

Je grognais doucement alors qu’il proposais de remettre ça plus souvent puis je relevais la tête pour le regarder, je passais ma main dans ses cheveux, puis sur sa joue.

- Toute la nuit, Monsieur Hunter ? Vous avez de grandes aspirations et je n’en attendais pas moins de vous.

Pourquoi ne pas en profiter autant que l’on pouvait avant de reprendre chacun des chemins séparés ?

À nouveau je l’embrassais d’abord doucement, ici et là sur son torse et son visage puis, quand mes lèvres se posèrent sur les siennes, ce fut assez pour réveiller ce que nous tentions de calmer.

La nuit nous appartenait.