Maritza allait chez le psy depuis quelques temps. Pourquoi ? Aucune idée. Mais je n’aimais pas ça. C’était un signe de faiblesse.

Et s’il n’y avait que ça !

C’était comme si elle n’était plus là. Elle passait ses journées dans le fauteuil ou le transat à regarder dans le vide. Je ne savais pas quel était son problème et je ne voulais pas le savoir.

Ce que je voulais, c’était retrouver ma Maritza… Celle qui avait un éclat de rire cristallin comme quand on vivait dans l’Eastside. Celle qui savait s’adapter à toutes les situations comme au début de notre mariage.

Mais je n’étais pas dupe, ce que je voulais était impossible. Cette Maritza là était morte, allez savoir comment et pourquoi. Elle avait tout. Des enfants, une grande maison, de l’argent à ne plus savoir qu’en faire !

Qu’est-ce qu’il lui fallait, hein ?

Alors que je nouais ma cravate pour me rendre à la tour BSC, je me rendis compte que ça faisait bien un quart d’heure que J.R. pleurait. Je le trouvai dans on lit, le lange mouillé. Je le pris dans mes bras en prenant la précaution de ne pas salir mon costume et descendit au salon.

Maritza était là, les yeux dans le vide, comme si elle n’avait pas bougé depuis la veille.

Ma mère était là aussi et elle vint dire bonjour à J.R. Je le lui passai.

-Tiens… Je dois parler à Maritza. Isabel va arriver dans quinze minutes.

Ma mère s’éclipsa en babillant des choses incompréhensibles au bébé et moi, je me dirigeai vers la cuisine. Je savais où Maritza rangeait ses médicaments. Elle n’en avait pas fait de secret. Je pris le flacon qui était presque plein. Elle n’avait commencé ce traitement récemment.

Je vins ensuite poser mon cul à côté d’elle.

-Maritza… Je sais que tu m’entends. Alors enregistre bien ce que je vais te dire.

Je marquai une pause pour qu’elle imprime bien.

-Soit tu reviens jouer le jeu de la jet-set avec moi. Et avec le sourire, en prouvant que tu es plus forte que ce que je ne pense.

Je pris le flacon de médicament et la main de Maritza et serrai sa main autour du récipient.

-Soit tu mets fin à tout ça de manière radicale.

Je me levai, lui laissant le flacon dans la main et m’étirai.

-Décides-toi vite, parce que je refuse d’héberger un zombie.

Et j’en ai marre de baiser une étoile de mer qui ne fait rien pour cacher qu’elle me hait.