Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 25/05/46 Localisation: Malibu Birth place: Los Angeles Je suis: épicurien Song: The Man Who Sold The World - David Bowie
Sujet: Abduction [PV Logan Henry] Jeu 4 Juil - 11:24
Abduction ft. Logan Henry
Savoir dormir profondément quoi qu’il arrive était l’un de mes grands talents. Sauf qu’il s’avéra cette nuit que cela provoqua quelque chose qui allait probablement se changer en une réaction en chaîne que je n’avais pas prévue.
En effet, après ce très bon repas chez les Ricci, après avoir demandé le divorce à Maritza dans ma voiture, je m’étais endormi le cœur léger. Dans mon esprit, je libérais autant Maritza que moi-même. Elle irait refaire sa vie ailleurs, peut-être au domaine de Livia ou quelque chose comme ça, et moi, je n’aurais plus à supporter la haine qu’elle me vouait à longueur de journée. On se partagerait la garde de J.R. 50/50 et tout le monde serait content et pourrait vivre heureux.
Seulement, Maritza en avait décidé autrement. Et je ne me rendis compte de la gravité de la situation et de l’ampleur de la maladie mentale de ma femme qu’à mon réveil le lendemain.
Quand je ne trouvai aucune trace de Maritza, tout d’abord, je pensai qu’elle était déjà partie, avec seulement quelques affaires. Dans ma tête, toujours, ça semblait si évident qu’elel était partie chez Livia que je ne m’inquiétai pas.
Mais quand je ne trouvai J.R. ni dans sa chambre, ni avec Isabel, là, je sentis mon estomac se retourner. Je n’étais pas en colère. J’avais peur.
Alors je pris Isabel entre quatre z’yeux, sachant qu’elle et Maritza avaient développé une certaine complicité. Je me retenais, alors que je la questionnais, non seulement d’élever la voix, mais aussi de la secouer comme un prunier.
-Où sont J.R. et Maritza ? Si tu sais quelque chose, dis-le !
Elle me devait bien ça pour lui avoir donné la place qu’elle avait aujourd’hui, et elle le savait. Elle baissa les yeux, mais ne pleura pas. Ce n’était pas le style d’Isabel de pleurer.
-Madame Reed est partie. Elle m’avait demandé de lui préparer un petit sac. Mais je ne savais pas qu’elle prendrait J.R. ! C’est tout ce que je sais ! Je vous le promets, Monsieur Reed…
Je secouai la tête, n’en croyant pas mes oreilles.
-Et où sont-ils partis ?
Isabel me regarda dans les yeux et je sus qu’elle disait la vérité.
-Je ne sais pas, Monsieur Reed. Mais comme je savais que vous vouliez que Madame quitte la maison, quand elle m’a demandé de lui préparer ses affaires, je me suis dit que ça vous arrangerait.
Je n’avais jamais dit explicitement à Isabel que je voulais que Maritza s’en aille. Mais on ne la faisait pas à la petite latina. Je soupirai et frottai mon visage à deux mains.
-Ok… Je te crois, détends-toi.
Mon deuxième réflexe, après celui d’interroger Isabel, fut de composer le numéro du domaine de Livia. Ce fut elle-même qui répondit et, sans m’encombrer de formules de politesse ou de questions trivial comme « comment ça va ? » parce que je m’en foutais royalement en dehors du fait qu’en plus, ce n’était vraiment pas ma priorité là tout de suite, et lui demandai si Maritza et J.R. étaient chez elle. Livia m’affirma qu’ils n’étaient pas chez elle. Ce à quoi je répondis par un simple « ok, merci » avant de raccrocher.
Troisième réflexe : j’enfilai des vêtements au hasard sans prendre de douche ni me coiffer et sautai dans ma Cadillac pour rouler jusqu’au commissariat en ville. Ce que je ne savais pas, c’était que j’étais blanc comme un mort et aussi fébrile que lorsque j’avais appris que l’avion d’Olivia s’était écrasé en Angola.
Maritza aurait pu partir où elle voulait que ça ne m’aurait fait ni chaud ni froid. Non, je mens, ça m’aurait soulagé. Mais elle ne pouvait pas me prendre J.R. ! J.R. était mon fils autant que le sien !
Moi qui croyait qu’en coupant les liens entre ma femme et ma fille, je n’avais plus de faiblesse…
J’avais oublié J.R., mon fils… Mais je n’aurais jamais pensé que Maritza était assez folle que pour commettre un crime… un rapt parental.
J’entrai dans le commissariat, tremblant un peu mais essayant de contrôler mes mains autant que ma voix. A la réceptionniste, qui était probablement une civile, je déclarai d’une voix blanche :
-Je vins signaler le rapt de mon fils de 1 an et 8 mois par mon épouse, Maritza Reed… J’ignore où ils sont. Je crains pour la vie de mon fils.
La jeune femme me regarda comme si je venais de lui signaler avoir vu un OVNI.
Phillips et moi étions à nos poste au commissariat aujourd’hui. Comme on était entre deux enquêtes on analysait des témoignages réaccueillis par nos collègues afin de leur donner un œil neuf dans leur propre enquête. Je prenais ça très au sérieux. Pour moi, un enquête qui menait à une résolution et, après, à une éventuelle condamnation était une enquête bien menée. C’est quand on ne trouvait rien ou que la justice ne faisait pas son travail par après que je voyais ça comme un échec… Ça avait été le cas quand Edward Fleming avait fini par être relâché il y a quelques mois d’ici. Ce choix de la justice m’avait fait comme un coup de massue…
Depuis, j’avais, pour l’instant, laissé Fleming derrière moi. Cette obsession avait commencé à s’immiscer dans ma vie de famille et je ne voulais pas mettre en l’air mon mariage pour ça… Ça serait comme donner une victoire supplémentaire à ce psychopathe.
-Logan… Il y a un homme… Jimmy Reed qui est là. Il vient rapporté le rapt de son fils… Il est dans la salle d’attente.
J’avais relevé les yeux des preuves que j’analysais alors que notre réceptionniste du jour venait de me prévenir de l’arrivée d’une plainte. Dans une ville comme Los Angeles, il y en avait beaucoup des plaintes… Mais que ça soit homme comme Jimmy Reed qui passe la porte du commissariat pour se plaindre, ça n’arrivait pas tous les jours. Pour une histoire de rapt en plus. Chez les people, c’était plus souvent des violences conjugales ou des histoires de gros sous… Le rapt, ça vient souvent après ça.
Mais loin de moi l’idée de paraitre surpris. Je savais qu’être connu ne voulait pas dire qu’on était pas soumis aux mêmes problèmes que les autres.
-Merci. Je vais aller le voir.
J’avisai Phillips qui se leva à son tour et nous rejoignîmes la salle d’attente où nous attendait le magnat de BSC. Je ne l’avais jamais vu en face à face… Juste sur papier glacé. Sur les photos, il est toujours tirés à quatre épingles, les cheveux parfaitement coiffé et l’air digne, voir supérieur… Ici, j’avais face à moi un homme décoiffé, blanc comme un linge… Là, encore, je n’en étais pas surpris. Nous, les flics, étions probablement les premiers à voir les people dans un état misérable en dehors des gens qui gravitent autour d’eux. Une autre preuve que ce sont des humains comme les autres. Encore une fois, Jimmy Reed ne dérogeait pas à cette règle-là.
Je lui tendis la main pour qu’il la serre.
-Bonjour Monsieur Reed. Je suis l’Inspecteur Henry et voici mon collègue, l’Inspecteur Phillips. Veuillez me suivre, s’il vous plait.
On l’entraina dans une petite salle d’interrogatoire et j’invitai l’homme d’affaire à s’installer. Dans le même temps, l’une des secrétaires arriva avec des cafés pour tout le monde et les déposa. Je la remerciai avant qu’elle ne quitte la pièce nous laissant seuls avec Reed. Ce café était pour le mettre à l’aise et l’aider à faire fi de l’ambiance oppressante de la pièce.
Phillips était celui qui enregistrait et prenait des notes. C’était ainsi que notre binômes fonctionnait. Je posais les questions, Phillips notait et analysait dans sa tête. Il était extrêmement doué pour repérer des choses que je n’aurais pas vu, soit dans les mots des témoins et autres criminels, soit dans leur attitude.
Ici, Jimmy Reed venait en tant que victime. C’est, donc, avec sérieux mais aussi de la compassion que je m’adressais à lui.
-Vous venez pour signaler le rapt de votre fils, Julius Rachel, par votre femme, Maritza Reed. C’est bien ça ? Les noms sont correctes ? Veuillez me raconter ce qu’il s’est passé ces dernières heures entre la dernière fois que vous avez vu votre fils et votre femme et le moment où vous vous êtes rendu compte du rapt de votre femme. Et ce qui vous as mis sur la piste qu’elle s’est, bel et bien, enfuie avec votre enfant et qu’elle n’est pas simplement ailleurs, chez des proches, par exemple, sans avoir pris la peine de vous prévenir.
Je voulais d’abord connaitre les tenant et aboutissants de l’histoire avant de passer à des questions plus précises. Si c’était bel et bien un rapt, il nous faudra agir très vite et lancer rapidement des avis de recherche… J’espérais que, si c’était bel et bien le cas, Jimmy Reed était venu ici rapidement. Parce que ce genre d’histoire peut avoir, parfois, des dénouements tragiques pour l’enfant innocent impliqué, malgré lui, là-dedans.
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Jimmy Reed
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Il ne fallut pas longtemps entre le moment où la réceptionniste quitta son comptoir pour se diriger vers les bureaux cachés derrière et le moment où l’inspecteur Henry apparut devant moi. Et pourtant, cela me sembla être les minutes les plus longues de ma foutue vie. Dans ma tête, je ne cessais de voir Maritza se la jouer Felberbaum et sautant d’un pont avec J.R., tout petit et impuissant, hurlant dans ses bras.
Et ce qui me faisait le plus mal, c’était le sentiment de culpabilité que j’avais. J’aurais dû faire comme d’habitude, calculer mon coup plus subtilement pour que Maritza se décide à partir sans me faire ce coup de folie. Être plus patient, peut-être.
Mais j’en avais eu tellement marre de cette comédie ! Tellement marre de subir une haine vorace de la part de la femme qui vivait avec moi et que j’avais, un jour, aimée… Surtout que si elle me haïssait pour ce que je croyais, c’était de très mauvaises raisons.
Parce qu’elle ne me haïssait pas parce que j’étais chef de gang, non. Ça elle le savait avant que je ne lui passe la bague au doigt. Elle ne me haïssait pas pour le massacre des Conti (cette haine-là ne pouvait appartenir qu’à Samantha Ricci et à raison) elle ne me haïssait pas pour tous les gens que j’avais tué sur mon passage pour aller sauver sa fille des griffes de Ward Fleming !…
Non… Elle me haïssait parce que, inquiet, j’avais dit à Olivia qu’elle était stupide de suivre Howard Stone à l’autre bout du monde pour des concerts qui ne rapporteraient rien. Un Howard Stone qui avait un jour drogué Livia. Un Howard Stone qui avait couché avec Livia alors qu’elle était mineure !
Ça avait été ma seule erreur. Traiter ma fille d’imbécile.
Est-ce que ça valait la réaction extrême de Maritza ? Non.
Une autre raison pouvait être aussi qu’elle n’était pas heureuse de la vie que je lui proposais dans la jet-set. Mais Maritza ne me parlait plus depuis longtemps. Elle ne me l’avait jamais dit. Je le voyais, certes, mais alors, si elle n’était pas contente avec ça pourquoi ne pas me le dire ou, à la limite, demander le divorce et faire les choses bien ?
Restait une seule explication à cela, et ça avait été diagnostiqué : Maritza était tout simplement folle, même si son médecin utilisait le mot poli « dépression »…
Avec toutes ces pensées qui défilaient dans ma tête il me fallut deux ou trois secondes de battements pour me lever quand l’inspecteur Henry me tendit la main. Une main que je serrai un peu fort tellement j’étais tendu.
Je serrai également la main à Phillips.
-Bonjour… Merci de me recevoir.
Je suivis les deux policiers, l’esprit toujours complètement ailleurs et me retrouvai dans une petite pièce austère qui devait servir aux interrogatoires des suspects. Et la première pensée qui traversa mon esprit fut que, si ces flics retrouvaient mon fils sain et sauf, je ferais une donation pour qu’ils puissent aménager leurs locaux pour recevoir les victimes comme il se devait.
Pour rendre les choses plus « conviviales », du café fut amené. Je pris ma tasse entre mes mains pour les réchauffer car elles étaient glacées.
L’inspecteur Henry, lui, entra dans le vif du sujet.
-Oui. Les noms sont corrects. Maritza Reed. Nom de jeune fille Cortez. Et Julius Rachel Reed. Mon fils.
Je soupirai et passai une main sur mon visage.
Par où commencer ?
-Hier soir, après une soirée chez les Ricci, j’ai demandé le divorce à Maritza… Dans la voiture, sur le chemin du retour. Elle ne s’est pas fâchée. En fait, elle n’a rien dit. Pas un mot. Pas un battement de cil. Pas un regard. Je voulais qu’elle parte le lendemain… Ou plutôt, après avoir dormi un peu parce qu’on était déjà le lendemain vu qu’il était vers 2 heures du matin…
Je marquai une pause et frottai mes yeux comme si j’avais passé une nuit blanche, ce qui n’était pourtant pas le cas.
-Je pensais, en demandant ça, nous libérer tous les deux puisque notre couple battait de l’aile depuis un moment et que je voyais bien qu’elle n’était pas heureuse. Enfin bref. Je l’ai vue pour la dernière fois quand on est allé chacun dans nos chambres après avoir couché J.R…. Puisqu’on faisait chambre à part.
Je soupirai.
-Persuadé qu’elle allait empaqueter le lendemain pour aller chez Olivia, notre fille qui a un grand domaine en dehors de la ville, je me suis couché sans m’inquiéter. Le lendemain, plus de Maritza. Mais plus de J.R. non plus. J’ai demandé à mon employée de maison où ils étaient partis mais elle ne savait pas. Elle a affirmé qu’elle avait juste aidé Maritza à empaqueter quelques affaires. Et qu’elle ne savait pas qu’elle allait emmener le petit avec elle.
Je regardai Henry dans les yeux.
-J’ai directement téléphoné chez Olivia. Elle m’a certifié qu’ils n’étaient pas chez elle et je ne vois pas où elle pourrait être d’autres. Sa seule autre amie à ma connaissance, c’est Samantha Ricci et s’ils étaient chez eux, Daniele m’aurait déjà prévenu.
Je serrai les dents et les poings.
-Je ne sais même pas comment elle est partie. Ni avec quel argent. Elle ne m’a pas volé de voiture… Elle a peut-être pris un taxi ou quoi, je n’en sais rien. Mais je suis sûr que le petit est en danger.
La poignée de main de Jimmy Reed était forte et montrait à quel point il était tendu. On l’invita à nous suivre pour rejoindre la petite salle d’interrogatoire. C’était loin d’être le grand luxe mais le commissariat n’avait pas nécessairement le budget pour avoir un nombre de salle suffisant pour chaque personne qu’on rencontrait ici.
C’était à nous de mettre la victime à l’aise pour qu’elle puisse raconter son préjudices en toute confiance. Ce n’était pas toujours simple. Certaines personnes se méfiaient de la police pour des raisons diverses. D’un premier abord, ça ne semblait pas nécessairement être le cas de Jimmy Reed à qui l’une de nos secrétaires venait d’apporter un café.
Je pris alors la parole demandant d’abord si le prénom du fils de Reed ainsi que de sa femme étaient correcte. Il confirma nous donnant à nouveau les noms entiers. Phillips, lui, enregistrait et prenait des notes sur ses observations.
Il était évident que le milliardaire était touché. Ça se voyait sur son visage et dans ses gestes. Je ne dis rien le laissant répondre à ma question très ouverte. On égalera après.
Il se lança expliquant avoir passé une soirée chez les Ricci avec sa femme avant de demander le divorce à cette dernière. Le divorce était souvent une cause de rapt parental mais il fallait, souvent, que le problème soit plus profond que ça pour commettre ce crime. Je ne dis toujours rien me contentant, d’un regard, d’inviter Reed à continuer. Sa femme n’avait, apparemment, eu aucune réaction à sa demande et ils sont tous les deux aller se coucher… C’est le lendemain que Reed s’est rendu compte de la disparition de sa femme et de son fils. Il avait vérifié si elle n’était pas simplement partie chez sa fille, la chanteuse Livia mais ce n’était pas le cas… Elle ne semblait pas, non plus, être chez les Ricci. Tout un tas de choses qu’on devra vérifier.
Reed ignorait comment sa femme était partie. Il évoqua le taxi mais il ne savait pas avec quel argent elle s’en était allé. Une chose semblait sûre pour lui : l’enfant est en danger.
-Qu’est-ce qu’il vous fait dire que votre fils est en danger, Monsieur Reed ?
Parce que, dans les rapts, il y avait plusieurs issues possibles. Soit le parent s’en va avec son enfant pour le protéger de quelque chose (que ça soit rationnel ou non) et, dans ce cas, l’enfant n’est pas nécessairement en danger ; soit le parent s’en va avec l’enfant par vengeance sur l’autre (là encore, l’enfant peut ou non être en danger) ; soit le parent prend l’enfant dans le but d’en finir et de prendre avec lui la vie de l’enfant… Ce dernier cas étant le plus tragique.
De mon avis, peu importe la raison, le rapt n’est pas une chose à faire. Il existe des voies légales pour régler ce genre de problème. Des voies légales qui prendront en compte le bien de l’enfant. Du moins, dans une majorité des cas. J’étais bien conscient qu’on n’était pas à côté d’une bavure de la justice.
Dans tous les cas, il était évident que le couple Reed, avant cette demande de divorce, n’était pas heureux. C’est ce que prétendait le mari. Je n’avais que sa version des choses… C’est l’enquête qui en suivra qui permettra d’y voir plus clair même si la priorité était de retrouver au plus vite Maritza Cortez et le jeune Julius Rachel.
-Donc, vous avez dit que Maritza a peu de proches, c’est bien ça ? Vous avez cité Samantha Ricci, Olivia Cortez et votre employée de maison. Quel est le nom de cet employée ? Aurait-elle d’autres liens avec d’autres personnes susceptible de l’aider dans son acte ? Qui aurait pu lui fournir de l’argent ? Aurait-elle un endroit où elle aurait pu se réfugier en dehors de chez votre fille ou chez les Ricci ?
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Jimmy Reed
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Je ne touchai pas au café, seulement à la tasse chaude pour que mes mains absorbe cette chaleur, ce qui avait l’air d’être vain. Je ressentais exactement la même chose que quand Livia avait disparu dans la jungle et je détestais ça ! J’aurais voulu pouvoir être le monstre que Maritza avait fait de moi dans sa tête malade, mais ce n’était pas le cas.
Sinon, je ne serais pas ici à essayer de donner toutes les informations possibles et imaginables à deux enquêteurs afin qu’on retrouve J.R. avant que Maritza ne fasse encore une plus grosse connerie que celle qu’elle avait fait cette nuit… ou ce matin… Pendant que je dormais encore, en tout cas !
Je leur racontais donc tout… Tout le peu que je savais. Il y avait un tas d’inconnues dans cette histoire. Et c’était bien ça le problème ! Maritza aurait pu aller où elle voulait, même avec J.R., tant qu’elle me laissait une adresse et un numéro pour la contacter afin, un, de me rassurer, et deux, de régler les termes d’un divorce que je voulais équitable.
Maintenant, Maritza, en commettant ce rapt, avait grillé toutes ces chances d’avoir ce divorce équitable. Elle les avait grillées comme elle avait grillé ses chances de devenir l’une des plus grandes dames de Los Angeles !
Si les flics la retrouvaient, elle serait traitée comme une criminelle. Et c’était le meilleur moyen de perdre définitivement son fils.
Mais ce n’était pas ça qui m’importait, là tout de suite. Je me foutais bien de que qu’il pouvait arriver à Maritza tant qu’on retrouvait J.R. sain et sauf.
Encore une fois, il fallut un battement de quelques secondes pour que je réagisse à la nouvelle question de l’inspecteur Henry. Qu’est-ce qui me faisait croire que mon fils pouvait être en danger avec sa mère.
Je le regardai dans les yeux.
-Parce que Maritza est malade. Elle a été diagnostiquée dépressive ou quelque chose comme ça. Elle n’avale quasiment plus que des médicaments depuis plusieurs mois.
Je frottai mes yeux.
-Il faudrait demander à son psychiatre ce qu’elle a exactement. Le secret professionnel fait que même moi, je ne peux pas savoir. Et comme Maritza ne me parle plus depuis encore plus longtemps que ça, je ne détiens pas cette information.
J’acceptais la responsabilité d’être à l’origine du mal-être de Maritza. Mais elle ne m’avait jamais réellement expliqué à quel point elle se sentait mal et pourquoi. Mais par contre, je n’étais pas responsable du fait qu’elle soit restée avec moi. Je ne l’avais jamais retenue. Je n’acceptais pas non plus d’être tenu responsable du fait qu’elle était isolée, avec peu d’amis. Parce que mon but, en la menant dans la jet-set avec moi, avait été que, justement, elle se crée un tas de liens et d’amis. Elle n’en avait jamais saisi l’opportunité. Se contentant de jouer les mères au foyer désespérées.
Je l’avais cru bien plus forte qu’elle ne l’était, en réalité. Etait-ce mal d’avoir investi autant d’espoir en elle ? Autant que j’en avais investi dans Livia ? Mal, peut-être pas. Une erreur de ma part, ça oui.
Et ce fut justement sur le peu de liens qu’avait Maritza que l’inspecteur Henry enchaîna.
-Oui, elle a très peu d’amis… En tout cas, que je sache. Je lui ai donné tout ce qu’il lui fallait pour se créer un carnet d’adresse digne d’une Impératrice… Elle n’en a jamais saisi la chance. Elle a préféré s’isoler… Je sais qu’elle n’aimait pas fort la mentalité de la jet-set mais pas de là à tomber en dépression.
Je soupirai.
-Mon employée de maison se nomme Isabel Perez… Elle s’est prise d’une belle affection pour Maritza. Mais elle m’a juré qu’elle n’aurait pas aidé Maritza à enlever le petit. Elle lui a juste préparé un petit sac. C’est ce qu’elle m’a dit.
Heureusement, j’avais fait en sorte que, si Isabel devait travailler pour moi, elle ait tous ses papiers en ordre. Les flics pouvaient donc aller l’interroger autant qu’ils voulaient… Mais ça me fit penser à quelque chose qui failli presque me rassurer.
-Si Maritza a pris peu de choses avec elle, je suppose qu’elle ne doit pas être allée loin…
Parce que dans ma tête, elle n’avait pas d’argent ! Sauf si quelqu’un l’avait aidée, mais alors, qui ?
Ce furent justement les questions de l’inspecteur Henry qui suivait apparemment le même schéma de pensée que moi.
-Je ne lui connais aucun ami ni aucun proche à Los Angeles en dehors de ceux que j’ai cité. Par contre, elle a peut-être encore de la famille à Tijuana. Je crois que sa mère, au moins, est toujours en vie. Pour l’argent, sincèrement… Je ne vois pas…
Je secouai la tête.
-Un endroit où se réfugier à Los Angeles ? Elle a été un peu bénévole à Saint John’s pour United For Youth. C’était moi qui lui avais proposé l’idée pour qu’elle me représente dans cette bonne œuvre. Mais ça n’a pas duré. Il faut croire qu’elle n’a pas aimé ça non plus.
Elle n’avait rien aimé… A se demander pourquoi elle avait tout plaqué pour se remettre avec moi, sincèrement.
-En plus, si elle est partie loin vivre une vie de cavale… ça veut dire qu’elle a abandonné ses deux autres enfants mineurs, Maximo et Rosalynn Lopez… Et ça, ça m’inquiète aussi…
Parce que ça me ramenait à l’idée que Maritza voulait en finir… Avec J.R.
Le magnat de BSC venait de nous raconter les dernières heures et ce qui l’avait conduit, ici, dans ce modeste commissariat de L.A.. Il avait parlé du divorce qu’il avait demandé à sa femme peu avant qu’elle ne prenne la poudre d’escampette prenant, avec elle, l’enfant du couple. Il me fallait savoir ce qui permettait de dire à Reed que son enfant était bel et bien en danger. Car il y avait bien une différence entre faire en sorte qu’un des parents ne voient plus son enfant et le fait de mettre sciemment en danger ce même enfant. Dans les rapts les deux cas de figure étaient possibles.
Jimmy Reed répondit à ma question déclarant que sa femme avait été diagnostiquée dépressive. Elle était sous médicament et était suivie par un psychiatre. Ce dernier n’avait, du coup, pas pu prévoir le rapt… Sinon, il aurait dû nous prévenir. Le secret professionnel devait être levée dans le cas où il y a un danger imminent pour le patient ou pour autrui. Or, un rapt est une mise en danger d’un mineur. Il nous faudra contacter ce psychiatre afin d’avoir plus de détails que Reed disait ignorer à cause de ce fameux secret professionnel mais, aussi, du mutisme de sa femme.
-Nous contacterons son psychiatre.
Mais le fait que Maritza souffrait de dépression n’était pas de bonne augure… Les gens sous médication et en proie à la maladie mentale pouvait agir de façon impulsive et commettre des actes regrettables. Je tentais, toutefois, de ne pas alarmer Reed. Il était déjà bien assez alarmé ainsi. J’étais de plus en plus compatissant vis-à-vis de sa situation.
Jimmy Reed avait laissé entendre que sa femme avait un entourage réduit. Je voulais en savoir plus là-dessus et voir s’il n’avait pas oublié l’un ou l’autre contact qu’aurait pu avoir sa femme. Ça sera tout des gens qu’il nous faudra contacter pour voir s’il ne sont pas au courant de quelque chose. L’homme d’affaire confirma que sa femme avait peu d’amis. J’entendis qu’il semblait regretter que sa femme n’en avait pas plus, d’ailleurs. Il parla de « carnet d’adresse »… C’est en entendant ça que je me rendais, pour la première fois, compte que j’avais devant moi un ressortissant d’un autre monde. Celui des riches de ce pays. Les gens lambda ne parlent pas de carnet d’adresse ou de faire de leur femme l’impératrice de la ville. Apparemment, sa femme n’aimait pas plus que ça se monde. J’avais lu, à travers L.A.People, que Maritza Reed n’était pas une femme de la haute à la base… Bien au contraire… Mais j’entendais bien, dans son résonnement, que Reed cherchait à savoir ce qui avait pu conduire à ce drame qui, on dirait bien, il n’avait pas vu venir.
-J’imagine que pour une femme qui ne vient pas de ce monde, il est parfois difficile de s’y adapter… Vous dites qu’elle ne vous a jamais parlé de son mal-être… Qu’est-ce qui vous as mis sur la piste que c’était la mentalité de la jet-set qui la rendait malheureuse ? Etes-vous sûr qu’il ne s’agit que de ça ?
Je ne cherchais pas à juger Reed… Juste à essayer de mieux cerner Maritza et de comprendre son schéma de pensée. En en apprenant plus sur sa personnalité, on pourra, peut-être, rendre ses actions plus prévisibles et savoir où chercher.
Maritza était, aussi, proche de l’employé de maison des Reed. Une certaine Isabel Perez qu’on devra, aussi, interroger. Cette dernière ne semblait pas savoir où Maritza était partie.
-Bien... Nous lui parlerons aussi pour retracer les faits.
J’entendais le milliardaire essayer de se rassurer en disant que Maritza avait pris peu d’affaire avec elle et que, de ce fait, elle n’a pas pu aller bien loin. Tout dépendait si tout ça avait été minutieusement préparé ou si ça avait été une décision impulsive. A ce stade, on ne saurait le dire. -A ce stade, c’est difficile à dire, Monsieur Reed…
Je ne voulais pas, non plus, nous entrainer dans des conclusions à ce stade, ni donner des faux-espoirs à Reed. Il n’y a rien de pire que des faux-espoirs.
Reed affirma que les gens cités étaient les seuls amis proches de sa femme mais que cette dernière avait de la famille à Tijuana. Ce n’était pas tellement loin, Tijuana et c’était l’une des destinations les plus vraisemblables… Mais aussi l’endroit où Maritza savait qui allait être fouillé en premier. Phillips notait tout ça même si Reed ignorait, pour l’instant, où Maritza avait trouvé l’argent pour disparaitre.
-Hélas, il ne faut pas toujours beaucoup d’argent pour disparaitre. N’importe qui, même les moins fortunés, peuvent y arriver. C’est plus simple avec de l’argent mais, sans, ce n’est pas impossible… Tout dépend si elle est aidée ou non et d’où Maritza se cache.
Car elle peut ne pas être loin… Parfois, on est mieux caché sous le nez de quelqu’un que à l’autre bout de la planète.
Et, pour l’instant, on ignorait si elle avait été aidée… Reed parla du bénévolat que sa femme faisait à Saint-John… Encore une autre adresse à visiter. Peut-être ont-ils des renseignements. Bien que Reed déclara, encore que c’était quelque chose que sa femme semblait avoir fait sans plus de conviction que ça. Mais elle l’avait fait quand même…
-Lui connaissiez-vous des activités qu’elle aurait fait pour elle-même ?
Si c’était le cas, ça nous fera d’autres adresses à aller voir, éventuellement.
Reed ajouta que Maritza avait, aussi, deux autres enfants… D’un précédent mariage, si je comprenais bien. Encore une information intéressante… Parce que si elle avait, bel et bien, abandonné ses deux autres enfants derrières ce n’était pas bon signe non plus... Mais je devais en savoir plus avoir d’aller vers une conclusion.
-Ce sont deux enfants d’un précédent mariage ? Avec qui ? Voyait-elle souvent ces deux autres enfants ? Où vivent-ils ? Quelle relation Maritza avait-elle avait son ex-compagnon ?
Qui sait si elle n’est pas simplement retournée là-bas, finalement ? Bien que ça semblait être utopique… Quelqu’un qui fait un rapt ira là où personne ne pourra la retrouver.
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Je parlai à l’inspecteur Henry et son binôme de la maladie mentale de Maritza qui n’avait certainement rien arrangé à l’affaire. Je la savais dépressive parce que je savais quels médicaments elle prenait. Mais son psychiatre n’avait pas tenu à me mettre au courant du vrai diagnostic. Je ne pouvais que spéculer.
Dans tous les cas, Maritza était de toute façon instable. Quelqu’un qui est bien dans sa tête et n’a rien à se reprocher ne commet pas un rapt.
L’inspecteur Henry affirma qu’il contacterait son psychiatre et je hochai la tête.
-Je vous donnerai ses coordonnées.
Je répondais à toutes les questions qui m’étaient posées, je ne cachai rien, pas même la haine que Maritza me vouait et dont je cherchais encore intérieurement la raison… Non… J’allais même plus loin, réfléchissant tout haut. Je savais que Maritza n’était pas heureuse de la vie que je lui offrais. Seulement, elle s’était toujours tue, comme si elle avait cru que je voulais une carpe pour épouse alors que c’était tout le contraire. Henry savait, très certainement par la presse, que Maritza ne venait pas de ce monde.
-En effet, ce n’est pas facile, même quand on nait dedans, en fait. Et je sais que j’ai été dur avec Maritza parce que je voulais qu’elle joue dans les règles de la jet-set sans tomber dans ses pièges. C’est peut-être ça. J’ai peut-être été trop dur. Mais elle savait qu’en se mariant avec moi, elle entrait dans mon monde. Et que mon monde est impitoyable.
Est-ce qu’il n’y avait que cela ? C’était la question d’Henry…
-Ça et peut-être le fait que j’ai dit à Olivia, notre fille, qu’elle était bien stupide de suivre Howard Stone en Angola. Les faits ont prouvé que j’avais raison, finalement. Sans compter qu’Howard avait déjà drogué notre fille et couché avec elle alors qu’elle était mineure. N’avais-je donc pas le droit d’être inquiet et de lui dire que c’était une mauvaise idée ?
Je frottai mes yeux.
-Mais je ne suis pas là pour faire le procès d’Howard Stone. C’est du passé tout ça. C’est juste que le mot « stupide » est resté en travers de la gorge de Maritza et Olivia et qu’elles ont eu une réaction à ça qui me semble disproportionnée.
Olivia avait quitté BSC et Maritza avait enlevé J.R. Ces deux femmes étaient décidément complètement folles.
Henry était bien déterminé à mener l’enquête et à interroger un maximum de gens, dont Isabel. Je n’avais rien contre. Je voulais juste qu’on retrouve J.R. Encore une fois, je hochai la tête pour marquer mon accord.
Je repartis dans des réflexions à haute voix, essayant encore de me rassurer en me disait que Maritza ne pouvait pas être allée bien loin sans affaires et sans argent. Mas Henry disait qu’il n’en fallait pas beaucoup à quelqu’un qui voulait vraiment disparaître.
-Si elle est aidée, je me demande bien par qui…
Je ne connaissais personne dans l’entourage de Maritza qui aurait fait ça. Samantha ? Non… Non, elle était assez intelligente que pour ne pas se rendre complice d’un rapt, quoi que je pense d’elle.
Je parlai aussi de la mission Saint John’s où elle aurait pu trouver refuge… Et peut-être qu’elle y connaissait des gens sans que je ne le sache. L’inspecteur Henry demanda si elle avait d’autres activités pour elle-même… Je secouai la tête.
-Heu… Non… La plupart du temps, elle restait cloîtrée dans la villa. Je ne l’ai jamais empêchée de faire quoi que ce soit mais… je ne sais pas… Dans sa tête, je crois qu’elle me voyait comme un dictateur qui ne voulait que la museler… Et si c’est ça, c’est qu’elle n’a jamais rien compris à qui je suis.
Je déclarai qu’elle avait également abandonné Maximo et Rosalynn… Henry voulu en savoir plus.
-Ce sont les deux enfants qu’elle a eus avec Enrique Lopez, à Tijuana, entre Livia et J.R. C’était en effet un précédent mariage. D’après ce que je sais, Enrique vit avec Livia maintenant donc je suppose que les petits aussi. Au début, Maximo et Rosalynn venait souvent chez nous, Maximo avait pour habitude de jouer sagement dans mon bureau pendant que je travaillais…
Je haussai les épaules.
-Puis ils sont venus de moins en moins souvent, mais je ne sais pas pourquoi.
Je soupirai.
-En fait tout a commencé à se dégrader en même temps et j’étais trop aveugle pour le voir.
Je frottai mes yeux.
-Je ne sais pas vraiment quelle relation Maritza avait avec Enrique. Mais elle l’a jeté pour se remettre avec moi sans trop d’hésitation, quand on s’est retrouvés.
La femme de Jimmy Reed, Maritza Reed, était suivie par une psychiatre. C’est ce qu’on appris de la bouche du magnat de BSC. Une condition qui pourrait, en partie, expliqué l’acte désespérée de Maritza. Et qui n’était pas spécialement de bonne augure pour la suite… J’hochai de la tête quand Reed déclara qu’il nous donnera les coordonnées du psychiatre de sa femme qui, visiblement, n’avait pas pu prévoir le rapt.
Au fur et à mesure de mes questions, j’en apprenais un peu plus sur Maritza mais, aussi, sur le couple Reed. Je compris que ça faisait un moment que les choses n’allaient plus entre eux. La vie dans la jet-set ne semblait pas être le terrain de jeu de Maritza alors que c’était ce que lui offrait son riche mari. Jimmy Reed confirma qu’il était difficile de s’adapter à ce monde quand on ne venait pas de là et même quand on y nait, visiblement, ce n’est pas facile non plus. Il affirma avoir peut-être était un peu dur avec sa femme… Restait à savoir ce que signifiait « dur »… Bien que, comme le disait Reed, Maritza savait dans quel monde elle entrait en mariant un riche homme d’affaire… -Vous dites avoir été dur… En quel sens ?
Il continua à chercher des raisons qui aurait pu pousser sa femme à commettre cet acte. Il parla de leur fille qu’ils avaient en commun, la chanteuse Livia. Apparemment, Reed avait jugé la jeune femme stupide de vouloir partir en Afrique avec Howard Stone… Je plissai des yeux en entendant ce que le batteur de The Burning Fire avait, visiblement, fait à la fille de Reed. Quand on creuse un peu dans le monde des stars, on peut voir qu’il n’est pas dénué de dérives diverses. Qu’est-ce que le grand public penserait s’ils savaient ce que le batteur avait fait à une jeune femme mineure ? Pas sûr que ça passe bien… En tout cas, j’aurais été à la place de Reed, j’aurais moi-même émit quelques réserves dans le but de protéger ma fille d’un homme qui avait profité d’elle. Je l’aurais même empêcher de le fréquenter pour être tout à fait honnête. C’était le devoir d’un père de dire à ses enfants quand il juge qu’ils font les mauvais choix.
Quoi qu’il en soit, la remarque de Reed n’était pas passé ni chez sa fille, ni chez sa femme. Je fronçais les sourcils.
-Votre femme et vous avez discuté de cet incident ? Qu’a-t-elle dit ? Que votre fille ait mal pris les choses est une chose mais votre femme quels ont été ces mots vis-à-vis de ça ?
Encore une fois, je demandais ça afin de mieux cerner Maritza et le fonctionnement du couple. Même si je savais qu’il pouvait être compliqué de ses rappeler de vieilles conversations.
Jimmy Reed se demandait bien comment Maritza avait bien pu aller sans argent. Sauf que je savais, d’expérience, qu’il ne fallait pas nécessairement beaucoup d’argent quand on veut disparaitre. Jimmy Reed semblait ignoré, si aide il y avait eu, quel aide elle aurait pu recevoir. Il n’avait pas à donner un nom de quelqu’un susceptible d’avoir aidé sa femme. Je parlais toujours d’une voix calme teinté de compréhension vis-à-vis de la situation éprouvante de l’homme d’affaire.
-Peut-être avait-elle des relations que vous ignoriez.
Parfois, on se rend compte qu’on ne sait rien sur les personnes avec qui on vit. Peut-être était-ce le cas du couple Reed.
Il tenta tout de même de nous donner des liens et endroits fréquenter par sa femme mais la liste était très loin d’être longue. Je cherchais à creuser mais Jimmy Reed affirma que sa femme passait beaucoup de son temps à leur villa. Il clama n’avoir jamais empêché sa femme de faire quoi que ce soit. Apparemment, Maritza le voyait comme un dictateur ce que l’homme affirma être faux… Difficile de savoir qui avait raison pour le coup. Je n’avais que le son de cloche du magnat de BSC. Je pense que de faire le tour de l’entourage de Reed ne sera pas de trop non plus. -Que faisait-elle chez vous ? S’occupait-elle de votre enfant ? Avait-elle des activités au sein de votre villa ?
Peut-être que Maritza n’aspirait pas à sortir parce qu’elle aimait sa vie de femme au foyer… Ce n’était pas un mal, en soi. Ma femme était femme au foyer et on se rend vite compte qu’il y a beaucoup de choses à faire dans une maison surtout avec un enfant en bas âge.
Reed me parla aussi des deux autres enfants de Maritza… Si elle avait bel et bien d’autres enfants et qu’elle les avait laissé derrière alors on pourrait tomber dans le cas d’un rapt par vengeance. Car si c’est par amour pour son enfant, on se doit de l’avoir aussi pour ses autres enfants. Or, Maritza semblait les avoir laissé derrière. C’est en tout cas ainsi que Reed présentait les choses. Il m’en doit plus sur l’ex-mari de Maritza, un certain Enrique Lopez. Apparemment, l’homme vivait chez Livia. Il ne sera, donc, pas difficile à trouver. Les deux enfants de Maritza avait, apparemment, pour habitude de venir voir leur mère à la villa Reed mais les visites furent, ensuite, espacées avec le temps sans que le magnat de BSC sache pourquoi.
-Vous n’avez pas demandé d’explications à votre femme concernant ça ? Il y avait-il une différence de traitement entre le jeune Julius Rachel et les autres enfants de Maritza de la part de votre femme ou de vous ?
Reed déclara que tout s’était dégradé en même temps mais qu’il n’avait rien vu. J’affichai un regard compatissant.
-Le rapt ne sont pas toujours simple à prévoir, Monsieur Reed. Vous n’avez pas à vous blâmer pour ça.
Il ajouta qu’il ne savait pas quel relation sa femme entretenait, actuellement, avec Enrique Lopez. Il affirma simplement que Maritza avait jeté son ex-mari pour se mettre avec lui… J’hochai de la tête laissant Phillips noter tout ça. Voir Enrique nous permettra de combler les blancs à ce niveau.
-Vous avez dit que votre femme était suivie par un psychiatre mais qu’elle ne semble pas vous avoir parlé de ses problèmes. Quel a été votre réaction quand vous avez appris ce suivi ? Lui avez-vous parlé ?
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Jimmy Reed
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J’avais tellement envie de retrouver J.R. en bonne santé que je répondais à toutes les questions de l’inspecteur Henry avec le plus de précision possible et avec sincérité. Je savais que le moindre détail pouvait être déterminant. Mais je savais aussi pertinemment que, dans cette histoire, je n’avais strictement rien à me reprocher.
J’avais fait des erreurs, j’avais parfois été dur, mais je n’avais rien fait qui méritait que Maritza s’en aille avec J.R. sans laisser d’adresse.
Le fait que j’avoue avoir été dur attira l’attention de l’enquêteur qui me demanda d’être plus précis sur ce que j’entendais par « dur ».
-Le monde de la jet-set est impitoyable. Et j’étais pour Maritza un mentor tout aussi impitoyable, n’hésitant pas à lui faire sentir par des remarques ou des regards quand elle faisait des faux-pas, dans le but qu’elle apprenne le plus vite possible à s’en sortir et à trouver sa place. Mais quand nous étions seulement nous deux, à la maison, tout ça prenait fin. Elle n’avait plus besoin de paraître, elle pouvait être elle-même.
Je regardai l’inspecteur dans les yeux.
-Mais jamais je n’ai levé la main sur elle, sur J.R. ou sur Olivia, si c’est là votre question. Jamais. Je n’ai même jamais haussé la voix sur eux. Hausser la voix n’est pas mon genre.
Ça m’arrivait tellement rarement que je savais exactement que la dernière fois que j’avais crié sur quelqu’un, c’était sur Frances, pour qu’elle ferme une foutue porte, le jour où j’avais appris le crash de l’avion d’Olivia.
Je parlai aussi de ce qui avait encore plus attisé la haine que Maritza couvait à mon encontre. Le jour, au yacht, où j’avais dit à ma fille qu’elle était stupide de partir avec Howard Stone. Henry voulu savoir ce que Maritza avait dit à ce propos. Je frottai encore une fois mes yeux, appuyant fort sur mes globes oculaires pour essayer de me rappeler.
-Rien… Elle ne m’a rien mais elle est devenue encore plus froide qu’elle ne l’était. Elle me parlait encore moins si on peut dire que déjà à ce moment-là, elle me parlait encore.
Je soupirai.
-On a juste eu un semblant de conversation quand, quelques temps plus tard, j’ai appris qu’Olivia avait demandé le divorce à Julian Hughes. Encore une fois, je trouvais ça stupide. Maritza n’était pas d’accord et elle me l’a fait savoir avec encore plus de haine. Elle est allée se coucher fâchée et moi aussi. Mais ça s’est arrêté là.
Je secouai la tête.
-Je ne comprends pas pourquoi elle ne m’a pas quitté à ce moment-là. Ou même avant. Si elle n’était pas contente, elle n’avait qu’à demander le divorce et s’en aller mais non…
Je serrai les dents.
-On aurait dit qu’elle adorait ça, me haïr et me le faire sentir. Alors que moi, je l’aimais encore… Tout ce que je voulais, c’était qu’elle apprenne, qu’elle devienne une grande dame.
Ça avait été peine perdue.
Restait un tas d’inconnues pour moi. Où était-elle ? Avec quel argent ? Comment avait-elle quitté Malibu sans prendre une de mes voitures… ? Henry pensait qu’elle avait peut-être des relations que je ne connaissais pas. Je pris une cigarette dans le paquet que je portais dans la poche de poitrine de ma veste et l’allumai.
-Possible. Quand je travaillais dans mon bureau chez BSC, je ne savais pas ce qu’elle faisait à la maison. Ni qui elle voyait… Contrairement à ce qu’elle pensait, je ne dirigeais pas sa vie. Et comme plus elle me haïssait, plus je restais dans mon appartement à la tour, ça lui laissait du temps pour voir d’autres gens, j’imagine.
L’inspecteur Henry demanda alors quel était la nature de la relation entre elle et J.R. et ce qu’elle faisait à la villa.
-S’il y a bien quelque chose que Maritza faisait bien, c’était s’occuper de J.R. En tout cas, jusqu’à ce qu’elle se mette à se nourrir de médicaments. Là, Isabel et moi, on a pris le relais pendant qu’elle faisait le zombie dans le salon. Sinon, avant, elle aimait bien cuisiner.
Je souris, nostalgique.
-Je lui disais toujours qu’on avait des gens pour ça, mais je la laissais faire quand même parce que c’est une excellente cuisinière. Ce qu’elle ne comprenait pas, c’était qu’elle « volait » les tâches de mes employés. En tant que riche, j’estime être un pourvoyeur d’emplois.
Puis les questions de l’enquêteur tournèrent autour de Maximo et Rosalynn, puisque j’en avais moi-même parlé. Deux enfants qui étaient venus régulièrement à la villa pendant leurs vacances scolaires et que j’adorais. Puis qui étaient venus de moins en moins à mesure que Maritza nourrissait cette haine indéfectible à mon encontre.
-On en a jamais parlé parce que Maritza ne me parlait pas. Si je lui posais une question, c’était à peine si j’avais droit à une réponse monosyllabique. Mais non, il n’y a jamais eu de différence dans la façon qu’on avait de traiter J.R. ou Maximo et Rosalynn… Je me rappelle d’ailleurs du jour où ils ont voulu m’apprendre à faire des pancakes. On avait bien rigolé.
Je me demandais encore comment j’avais fait, moi qui avais toujours trois coups d’avance sur tout le monde, pour ne pas avoir vu venir le sale coup de Maritza, mais l’inspecteur Henry disait que je n’avais pas à me blâmer pour ça. Je fis la moue.
-C’est trop tard.
Il me demanda alors quelle avait été ma réaction à l’annonce de la dépression de Maritza.
-Oui… je lui ai dit de se reprendre. De se reprendre vite. Ou de prendre la décision de partir. Que je n’entretiendrais pas un zombie.
Evidemment, je passai sous silence le fait que par « partir », j’avais aussi subtilement évoqué que le suicide de Maritza faisait partie des options.
-Il faut croire qu’elle a fini par prendre sa décision.
Jimmy Reed n’avait pas caché avoir, de temps à autre, été dur avec sa femme. Je voulais qu’il m’explique ce qu’il entendait par là. Il affirma lui avoir parfois fait des remarques ou des regards quand elle faisait des faux-pas de le monde impitoyable de la jet-set afin qu’elle puisse apprendre à s’y conformer. C’était un univers que je ne connaissais qu’à travers les médias. Un monde de stars et de riches… Un monde dit superficiel fait d’apparences. Malgré tout, Reed affirma que, en dehors de ce monde et dans l’intimité cette dureté prenait fin et chacun pouvait mettre au placard la carapace d’apparence créé pour paraitre devant les autres qui jouaient, finalement, le même petit jeu stupide.
-Je vois…
Je ne fis pas plus de commentaire. Il était clair que, d’après ce qu’en disait Reed, Maritza n’aimait pas le monde de la jet-set et n’était pas heureuse de s’y conformer. Peut-être parce que c’était l’endroit où son mari était dur avec elle ? Quoi qu’il en soit, Phillips nota tout ça.
Reed se défendit, par contre, d’avoir été violent avec ses enfants et sa femme. Il n’avait jamais levé la main sur eux. Il affirma n’avoir pas même levé la voix. Même si je savais qu’il ne fallait pas nécessairement levé la voix pour être verbalement violent. Tout ça pourra être vérifié en allant interroger l’entourage des Reed.
-Pas de violence physique, donc… Et vous dites n’avoir jamais levé la voix et, donc, j’imagine, jamais rabaissé votre femme que ça soit en public ou dans le privé ?
Car si c’était le cas et que c’était systématique, ça pouvait être pris comme de la violence. Mais là encore il était très difficile de juger en ayant qu’un seul son de cloche et sans, finalement, une déposition de la part de Maritza qui n’était jamais venue ici en tant que victime et qui, donc, n’avait pas de circonstances atténuantes, pour l’instant, vis-à-vis de son acte… Mais mes questions étaient là pour essayer de comprendre ce qui avait pu mener Maritza à commettre son crime. Je devais essayer de me mettre à la place de celui qui fait l’acte pour ça.
Reed nous parla d’un autre incident qui concernait leur fille à tout les deux. Quelque chose qui aurait pu paraitre bénin. Un père qui fait entendre à sa fille, certes d’une façon très peu diplomatique, ses peurs vis-à-vis d’un voyage dangereux en compagnie d’un homme qui avait déjà profiter d’elle. Apparemment, Maritza n’avait pas aimé ça mais, d’après Reed, elle n’avait rien communiqué de concret après ça. Mais le couple Reed semblait déjà battre de l’aile à l’époque. C’est ce que je comprenais. Ils en étaient déjà à ne plus réellement se parler sans que le magnat de BSC ne sache réellement pourquoi… La seule fois où ils avaient discuté ce fut quand leur fille, encore une fois, avait divorcé de son mari, Julian Hughes. Fait que L.A.People avait rapporté. Il était clair que la façon de voir la vie de leur fille était un sujet de discorde…
-Pourquoi voyiez-vous le divorce de votre fille comme quelque chose de stupide ? Et pourquoi votre femme n’était pas d’accord avec ça ?
Reed ignorait pourquoi sa femme n’avait pas demandé le divorce à ce moment-là… Lui affirma que s’il ne l’avait pas fait c’était parce qu’il aimait toujours sa femme. Il voulait qu’elle devienne une grande dame.
-D’après tout ce que j’entends elle n’en avait pas envie… Ça ne semblait pas être ce qu’elle souhaitait de la vie…
Mais ça n’expliquait, effectivement, pas pourquoi Maritza n’avait pas demandé le divorce. Se sentait-elle coincée ? Difficile à dire… Mais tout ce que j’entendais là, hormis la dépression, n’était pas d’assez grands motifs pour faire un rapt. De quoi me faire me poser des questions. Est-ce que Maritza avait fait un coup de folie à cause de sa dépression ? Est-ce que Reed ne disait pas tout ?
Pour l’instant, je l’ignorais.
Restait à savoir si Maritza n’avait pas eu un complice pour l’aider à faire son rapt. Reed ignorait si elle avait des liens en dehors de ceux qu’il connaissait. Il ne fermait pas la porte à cette possibilité. Maritza aurait très bien pu se faire des liens alors que le magnat de BSC travaillait.
-Pourquoi pensait-elle que vous dirigiez sa vie ? Il y a-t-il des choses qui aurait pu lui faire penser ça ? Une attitude de votre part ou autre chose ?
Parce que cette supposition ne pouvait pas venir de nulle part… Sauf si en plus de la dépression, Maritza souffrait de paranoïa… C’est pour ça qu’une visite chez son psychiatre ne fera pas de tort du tout.
J’appris, ensuite, que les journées de Maritza se résumait à s’occuper brillamment de leur fils et faire la cuisine. Il affirma que pour ce dernier point il laissait faire sa femme malgré qu’il y ait des employés pour le faire… Il était clair que Maritza et Jimmy Reed n’avait pas du tout la même façon de voir les choses… A se demander comment ils avaient pu juger bon de se mettre ensemble. L’amour sans doute. Ça ne se commandait pas, l’amour.
-Est-ce que votre façon très différente de voir les choses a été le sujet de dispute ? Si oui, depuis quand ? Et comment s’exprimaient ces disputes ?
Je creuse… Il le faut bien… J’essayais de comprendre ce qui avait trainer Maritza sur le chemin de la dépression.
Une chose était sûr… Maritza avait toujours très peu parlé à son mari. Elle n’avait, visiblement, jamais réellement exprimé ce qu’elle désirait ou ce qu’elle n’aimait pas. C’est ce que me rapportait son mari. Je pouvais voir que, par contre, Reed avait été heureux à un moment donné dans leur relation. Il souriait de temps à autre à l’évocation de certains souvenirs comme ceux avec les autres enfants de Maritza qui, apparemment, recevait un traitement identique à Julius Rachel.
Phillips nota tout ça avant que Reed ne s’en veuille de n’avoir rien vu venir. Je le rassurais à ce niveau déclarant que tout ça n’était pas toujours facile à anticiper. Si c’était le cas, il n’y aurait presque jamais de rapt. Mais Reed ne cessait, tout de même, de se blâmer.
Restait d’autres zones d’ombres que je cherchais à éclaircir. Notamment sur la réaction de Reed à la dépression de sa femme. Il affirma qu’il avait demandé à sa femme de se reprendre ou de partir… Là, je pouvais entrevoir les raisons du mal-être de sa femme et, peut-être, les raisons possibles du rapt même si ça restait une relation très extrême… Reed n’était pas un mari soutenant. Sa femme était, visiblement, dépressive mais il n’a pas voulu être une oreille attentive. Je comprenais que, à ce moment-là, les choses n’allaient déjà plus entendre eux… Et ça avait dû être la goutte de trop.
-Votre femme était dépressive, Monsieur Reed… Pensez-vous que votre attitude très peu soutenante aurait pu la pousser à un acte de vengeance ?
Ne vous méprenez pas… Je ne valide aucunement la décision de Maritza. Pas quand le divorce est une solution possible. Il était même plus que possible vu que Reed avait demandé ce divorce. L’acte de vengeance est, donc, à privilégier. Bien que, là, on parlait du rapt d’un enfant… Si Reed avait été peu soutenant avec sa femme est-ce que cette dernière se serait dit qu’il en sera de même avec l’enfant du couple ?
-Concernant Julius Rachel, comment éleviez-vous votre fils ? Aviez-vous, votre femme et vous, une façon différente d’élever votre fils ?
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J’étais assez franc avec l’inspecteur Henry. Je lui disais les choses telles que je les avais vues, vécues et ressenties. Et si la première partie de ses questions me permettait de mettre en avant la froideur de Maritza qui s’était extrêmement vite installée après notre mariage, je sentais que maintenant, on était passé à des questions destinées à savoir quels étaient mes trots à moi.
Et j’étais bien d’accord que j’en avais. Mais pas de quoi mériter l’attitude de Maritza.
J’avouai donc avoir été dur avec Maritza dans le but de lui apprendre les ficelles de la jet-set afin qu’un jour, elle aussi devienne une marionnettiste. Qu’elle ait des liens, qu’elle devienne puissante et aussi appréciée que redoutée.
Maritza avait rejeté tout ça pour finalement se murer dans le silence et ne se mettre qu’à sourire bêtement. Une plante verte, voilà ce qu’elle était devenue. Et je n’y étais pour rien. C’était elle qui avait choisi de devenir un légume au sourire Colgate.
Et non, je n’avais pas été violent, ni avec elle, ni avec J.R. Mais l’avais-je rabaissée ? Je pris le temps de réfléchir quelques secondes.
-Elle s’imagine peut-être que de l’avoir repris deux ou trois fois de volée devant certaines personnalités, quand elle disait des choses qu’il ne fallait pas à qui il ne fallait pas, c’était la rabaisser.
Je regardai Henry dans les yeux.
-Mais ce n’était pas le cas. Je voulais juste l’élever à un rang supérieur.
Je continuais ma déposition, répondant docilement aux questions en collant le plus possible à la vérité et, surtout, à ce que je me rappelais. L’inspecteur Henry s’intéressa au divorce de Livia qui avait entraîner la seule pseudo vraie discussion (et la dernière) entre moi et Maritza.
-Olivia était mariée à Julian Hughes. Un bon parti, intelligent… Elle l’a trompé avec Howard Stone et a demandé le divorce ensuite. Je ne voulais pas empêcher ce divorce, j’étais juste furieux parce que c’était stupide. Maritza n’était pas d’accord. Pour elle, Olivia devait suivre son cœur, le genre fleur bleue, vous voyez le genre ?
Je ricanai.
-Je me suis marié avec Maritza par amour. Vous voyez où ça m’a mené ? J’aurais dû me marier par intérêt avec quelqu’un de mon monde, ou rester célibataire… Je ne voulais pas qu’Olivia fasse la même erreur que moi.
Henry conclut avec raison que Maritza ne voulait pas de la vie que je lui offrais.
-C’était tout ce que je pouvais lui offrir. Je ne pouvais pas cesser d’être Jimmy Reed pour son bon plaisir. Encore une fois, pourquoi ne m’a-t-elle pas tout simplement quitté sur ce prétexte ? J’aurais compris.
Et je ne l’aurais pas retenue, ce n’était pas mon genre de courir après une cause perdue.
Le policier voulu ensuite savoir pourquoi Maritza aurait pu croire que je dirigeais sa vie. J’écartai les bras dans un geste d’incompréhension.
-Sincèrement, je n’en sais rien. Comme je vous l’ai dit, je la reprenais quand elle disait des bêtises au sein de la jet-set et m’efforçais de lui expliquer pourquoi. C’est tout. Si elle avait eu des projets, je l’aurais financée… Mais Maritza n’avait ni idée, ni projet. Pour elle, être ma femme devait consister à sourire et se taire. Ce qui est tout sauf vrai et je ne sais pas pourquoi elle a pensé ça.
Je rigolai très franchement quand l’inspecteur Henry demanda si nos façons de voir les choses, qui étaient si différentes, avaient été le sujet de disputes.
-Et je me serais disputé comment ? Tout seul ? Je vous répète que Maritza ne m’adressait à peine que deux mots sur une journée qui pouvait consister en « bonjour » et « au revoir »… Si je commençais une discussion elle me répondait à peine par « oui » ou « non »… J’ai vite abandonné l’idée.
On parla de la dépression de Maritza et de ce qui avait pu la pousser à commettre le rapt. Je racontai comment j’avais réagi au diagnostic de dépression. Il demanda alors si le peu de soutien que j’avais alors apporté à Maritza avait pu lui donner envie de se venger.
-Oui. Oui, je crois qu’elle a fait ça par vengeance parce que je ne l’ai pas soutenue. J’ai des défauts, inspecteur Henry. Tout L.A. le sait. Je suis loin d’être parfait. Je ne sais pas ce que Maritza pensait trouver en moi, si elle voulait me changer ou quoi. Mais ce que je sais, c’est qu’elle a été vite déçue.
Je vrillai Henry du regard.
-Mais qu’elle se soit voilé la face et soudain réveillée ne mérite pas un rapt.
Sa dernière question consistait à savoir comment nous élevions notre fils.
-Il n’a qu’un an et huit mois. Je jouais beaucoup avec lui, je m’en suis occupé avec l’aide d’Isabel quand Maritza a décidé de fuir dans la dépression. Mais en soi, je voulais apprendre à Julius Rachel toutes les ficelles de la vie dans la jet-set. Maritza, elle voulait lui apprendre à devenir indépendant… Je n’étais pas contre, au contraire, j’imaginais qu’à nous deux, on allait donner une éducation complète au petit et qu’il serait plus équilibré que moi.
Jimmy Reed ne nia pas avoir été dur avec sa femme. Il expliqua que, peut-être, le fait de l’avoir repris plusieurs fois de volée devant certaines personnes avait pu faire que sa femme prenne ça pour une humiliation bien que, lui, semblait voir ça comme un apprentissage. Il était clair que ça avait dû moyennement plaire à Maritza Reed…
-Ce n’était peut-être pas le cas de votre point de vue, Monsieur Reed. Mais peut-être que ça l’était du sien, en effet.
Il était clair que le couple Reed était loin d’être un couple modèle. Reed semblait vouloir que sa femme soit une grande dame de la jet-set mais il était clair que Maritza n’aspirait pas à ça. Combinons à ça les disputes autour de leur fille, on avait un couple dont les points de vues bien trop différents empêchaient le consensus sur certain sujet. Mais ce désenchantement ne valait pas un rapt… Un divorce, sans doute… Mais pas un rapt.
Concernant leur fille, Reed avait peu accepté le divorce de Livia avec l’héritier de MTI, Julian Hughes. Il voyait le jeune Hughes comme un bon parti et voir sa fille le tromper avec Howard Stone et divorcer n’avait pas plus au magnat de BSC alors que Maritza, elle, disait que sa fille devait suivre son cœur. Encore une fois, la discorde, ici, venait d’une façon de voir les choses très différentes. J’hochai de la tête pour confirmer à Jimmy Reed que je voyais bien de quoi il parlait. Dans ce cas-ci, les deux réactions étaient légitimes. C’était juste des points de vue différentes et, de toute façon, inutile… Livia était majeur et j’imagine qu’importe ce que pensent ses parents, elle fera ce qu’elle désire… Bien sûr tout ça avait dû, encore une fois, semer la discorde dans le couple et dans la trio.
Des histoires des familles somme toute banales en fait… Mais ça semblait avoir pris une grande ampleur chez les Reed.
Reed regrettait, désormais, son propre mariage par amour. Il aurait voulu que sa fille ne fasse pas la même erreur que lui. Une chose était sûre, Jimmy Reed n’était pas indifférent à ce que faisait sa fille. Preuve qu’il y tenait bien qu’il avait sa vision des choses. Celle d’un riche conservateur.
-On désire toujours le mieux pour nos enfants. Mais je sais aussi que plus ils grandissent, moins on peut avoir un poids sur leurs décisions. On doit finir par les accepter, je suppose…
Et les soutenir, je suppose aussi… Sauf quand, évidemment, on estime que ce qu’ils font est dangereux pour eux ou pour autrui. Il ne fallait pas accepter tout les yeux fermé rien que parce qu’on les aiment. Ça ne serait pas une preuve d’amour, ça ! Un parent se doit de faire part de ses inquiétudes peu importe l’âge de l’enfant et ça même si ça ne lui plait pas.
Tout ça pour conclure que Maritza n’aimait pas la vie dans la jet-set… Ses soucis de couple semblait l’avoir conduit sur le chemin de la dépression. C’est les éléments qu’on avait, jusqu’ici. Jimmy Reed ajouta qu’il ne pouvait pas lui fournir une autre vie que celle de la jet-set et il ignorait pourquoi sa femme ne l’avait pas quitté si elle n’aimait pas ce genre de vie. Là était toute la question.
-Je l’ignore, Monsieur Reed. Je n’ai pas encore assez d’élément pour répondre à cette question.
Il me faudrait Maritza pour répondre à ça.
J’avais soulevé quelque chose dans le discours de Reed. Il semblerait que Maritza pensait que son mari dirigeait sa vie. J’essayais de savoir ce qui conduisait Maritza à penser ça. Il l’ignorait… La seule chose qu’elle pouvait lui reprocher, d’après lui, c’est la façon dont il la traitait dans la jet-set. En dehors de ça, il n’empêchait rien à sa femme. Il souligna qu’elle n’avait pas de projets… Visiblement, Maritza pensait que pour satisfaire son mari il suffisait de se taire et de sourire ce qu’il affirmait que ce n’était pas le cas. Il y avait beaucoup d’incompréhension dans le chef de Reed vis-à-vis de sa femme.
-Peut-être avait-elle peur que si elle parlait vous alliez être dur avec elle, même en dehors de la jet-set ? Je ne fais que des suppositions, bien sûr, Monsieur Reed… J’essaye de cerner ce qui a poussé votre femme à commettre un crime.
Encore une fois, ça n’expliquait pas pourquoi Maritza Reed ne s’était pas simplement éloignée de son mari à coup de divorce… Tout ce dont j’étais sûr c’était que le couple avait une façon différente de voir les choses. Ça fit rire le magnat de BSC qui affirma qu’il n’y avait pas vraiment de dispute car sa femme parlait très peu. Pas de disputes, donc. Juste des non-dit…
J’aurais pu croire que, dans son état d’esprit, Maritza aurait pu penser que son mari se vengerais si elle décidait de se séparer. Que Reed était suffisamment puissant pour réduire sa réputation à néant et s’emparer de leur fils… Mais c’est Reed qui avait demandé le divorce alors cet état de fait ne faisait plus sens réellement.
-Aurait-elle pu avoir peur que vous militer pour obtenir la garde complète de votre enfant en cas de divorce ?
Car, en dehors de la vengeance, c’est, désormais, la seule chose que je voyais…
Il fallait aussi prendre en compte la dépression de Maritza. Reed affirma l’avoir très peu soutenue à ce moment-là. Du coup, il opta pour la conclusion qu’elle s’était vengée de ça. Il ne rejeta pas le fait qu’il avait des défauts mais il souligna le fait que Maritza l’avait marié en connaissant lesdits défauts. Maritza était amoureuse, c’était un fait… Ça l’a peut-être aveuglée. Ou alors, oui, elle a pensé pouvoir changer Reed… Ou bien elle pensait que son attitude détestable n’était que pour les autres. Encore une fois, je ne saurais le dire n’ayant pas Maritza devant moi.
Reed ajouta que le fait que Maritza se soit soudain réveillée ne mérite pas un rapt -Rien ne mérite un rapt, Monsieur Reed. Pas quand il y a des alternatives en cas de situation désespérée.
Comme la police et la justice, par exemple. Et si Maritza ne nous faisait pas confiance, il y a aussi des associations pour ça. Mais se faire soi-même maitre de la soustraction de la garde d’un enfant à l’un de ses parents est une chose tout à fait injuste.
Restait à savoir comment les Reed élevaient leur fils. Apparemment, les deux parents s’en étaient occupés chacun y allant de sa propre éducation qui, d’après Reed, était complémentaire. Il voyait là-dedans une manière pour le jeune Julius Rachel d’être plus équilibré que lui. Visiblement, là-dessus, le couple ne se marchait pas nécessairement sur les pieds.
C’était d’autant plus incompréhensible…
-Merci, Monsieur Reed. Votre témoignage nous a beaucoup aidé.
Je n’avais plus de questions. J’avais assez d’élément que pour lancer les recherches et mener l’enquête. Je ne pouvais pas creuser plus. Chaque minute comptait dans ce genre de situation.
-On va lancer les avis de recherche sur tous le pays et aux frontière. On contactera les autorités des autres pays car il y a risque de fuite en dehors des Etats-Unis notamment au Mexique. De notre côté, nous allons enquêter afin d’affiner les recherche et, nous l’espérons, pouvoir retrouver votre fils le plus rapidement possible.
Je fixai Jimmy Reed.
-On vous tiendra au courant des avancées, bien entendu. Et si jamais vous avez quelque chose qui vous revient et pourrais nous aider ou que vous apprenez quelque chose, appelez-nous directement. Chaque petit élément pourrait nous permettre de gagner du temps précieux.
Nous, nous avons du pain sur la planche. Et je ne comptais pas m’arrêter avant qu’on ait retrouvé le petit sain et sauf.
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Jimmy Reed
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Plus je parlais à l’inspecteur Henry, plus je me rendais compte qu’en fait, Maritza ne me connaissait pas. Elle ne me comprenait pas non plus. Si elle avait cru que mes remarques étaient là pour la rabaisser, c’était qu’elle ne voyait pas plus loin que le bout de son nez.
Je soupirai, secouant la tête, irrité.
On parla de Livia, des disputes qui n’existaient pas parce que Maritza ne parlait pas. Elle ne m’avait jamais parlé. Elle m’avait juste servi du dédain, du mépris et de la haine. Henry, lui, comprenais quand je lui racontai que j’avais dit à Olivia qu’elle était stupide de suivre Howard et de divorcer de Julian.
Mais Henry était un homme, il comprenait donc automatiquement mieux les choses.
-Quel père n’a jamais eu un mot de travers pour ses enfants ? Mon père m’a aussi qualifié de stupide et fainéant… Je ne l’ai pas haï pour autant.
Nous n’étions pas proche non plus, mais je ne le haïssais pas. Et au final, j’avais tout gagné en héritant de BSC.
-Mais non, mon but n’était pas de faire revenir Livia sur aucune de ses décisions. Ni celle de partir en Afrique avec Howard, ni celle de divorcer de Julian Hughes. Je voulais juste la mettre en garde.
Je haussai les épaules.
-La preuve, elle a décidé de quitter BSC et je ne lui ai rien demandé de plus que les indemnités de sorties et les droits sur ses deux premiers albums (sauf les droits d’auteur) que j’aurais demandé à tout autre artiste.
Pourtant, Dieu sait que j’aurais pu tirer plus de cette histoire. Mais je voulais autant qu’Olivia la supprimer de ma vie.
Restait à savoir pourquoi Maritza n’avait pas fait de même avec moi en demandant le divorce. Un divorce que j’aurais voulu plus qu’équitable. J’aurais même été prêt à lui payer une pension alimentaire qu’avec une garde partagée de J.R., je n’aurais même pas été obligé de lui donner.
Alors… Pourquoi ?
Henry n’en savait pas plus que moi pour l’instant, ce qui me fit soupirer.
Je parlai aussi du mutisme de Maritza. Une chose que je détestais chez elle. Si elle avait un problème, qu’elle me le dise, nom de Dieu ! Henry pensait que c’était peut-être parce que Maritza avait peur de se faire ramasser à chaque fois qu’elle l’ouvrait.
-Il me semblait avoir pourtant bien délimité les frontières entre le public et le privé. Mais j’aurais du mal à vous aider à la cerner, cette femme est une énigme. Je ne suis même pas sûr qu’elle sache ce qu’elle veut elle-même.
Et pour ça, Olivia avait hérité d’elle.
Nous essayions maintenant de comprendre ce qui avait pu mener Maritza à commettre un rapt. Henry demanda si Maritza aurait pu penser que je puisse réclamer la garde totale de J.R.
-Qui sait ce que son esprit malade aurait pu penser ? Mais vu l’image qu’elle avait de moi, j’aurais plutôt pensé qu’elle imaginerait le contraire : que je la largue avec J.R. Mais pour moi, il était clair que la garde devait être partagée. J’étais même prêt à payer un supplément pour J.R. quand il serait chez sa mère pour qu’il ne manque de rien et que Maritza puisse l’élever sans se tracasser pour l’argent.
Je fis la moue.
-Mais ça, on en a pas parlé, puisque comme je vous le disais, quand j’ai demandé le divorce, j’aurais pu pisser dans un violon que ça aurait été pareil.
La déclaration de l’inspecteur Henry me rassura alors. Quoi que j’aie fait, quelle qu’ait été mon erreur dans cette histoire, je ne méritais pas le rapt de mon enfant.
Je hochai la tête au reste de son discours pour signaler que je comprenais tout. Parler m’avait un peu aidé et je tremblais moins. Mais je n’avais quand même pas touché à mon café pourtant si gracieusement offert et qui était maintenant trop froid pour être bu.
-Merci de m’avoir écouté. Merci pour tout… S’il vous plait… Retrouvez J.R.
Et là-dessus, je quittai le commissariat en me demandant comment j’allais pouvoir continuer à vivre normalement.
Car sans J.R., sans savoir où il était et ce qu’il risquait, ma vie était en pause.
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