Ça y était !!!!! Ils l’avaient fait ! Je n’en revenais pas encore !

L’album de The Lightening était enfin dans les bacs ! Ils y avaient travaillé dur et longtemps. Mais le résultat valait largement l’attente !

J’avais pu tout suivre, de la genèse de leurs idée, à la construction des chansons, jusqu’à l’enregistrement proprement dit. Et j’avais bien conscience de la chance que j’avais. J’étais privilégié, en tant que garde du corps de Billy Lighter. Il se déplaçait rarement sans moi… Sauf sur un ou l’autre coup de tête, comme quand il était allé voir Cash chez lui suite à la sortie d’un article mensonger dans L.A.People.

Et j’étais bien content que Cash ait réussi à raisonné le chanteur, pour le coup. Parce que Billy, dans ces cas-là, pouvait faire des bêtises qui nuisaient à son image alors qu’il était, dans le fond, quelqu’un de vraiment gentil.

Il suffisait de le connaître un peu. Son plus gros problème, c’était ses tendances bipolaires. Mais ça, il n’y pouvait rien.

Samantha et Lenny avait prévu pour The Lightening une séance de dédicace chez Empire Records, événement qui avait été pas mal promu ces derniers jours à la radio et dans les magazines. Il risquait d’y avoir du monde et donc du travail pour moi. Mais ça ne me faisait pas peur… Depuis le temps que j’étais garde du corps de Billy Lighter, j’avais plus que l’habitude.

Le magasin de disque n’ouvrirait pas ses portes avant que le groupe soit prêt, pour éviter tout débordement.

J’aidai le groupe à s’installer sur une longue table, au fond du magasin. On avait disposé plusieurs étagères où les gens pouvaient prendre un exemplaire de l’album pour ensuite venir le faire signer. J’avais aussi aidé à disposer des photos et des posters eux aussi destinés à être dédicacés.

Billy était fidèle à lui-même, un peu renfermé. Quant à Cash, je percevais son excitation, heureux qu’il était d’aller encore une fois à la rencontre de son public. Ils s’étaient tous installés à la table, marqueurs en main….

Je me penchai vers Billy.

-Ça va ? C’est bon ? Tu es prêt ?

Quand il me donna le feu vert, je me redressai et m’adressai au patron de l’enseigne.

-Ok ! Tu peux y aller.

Les portes s’ouvrirent et un flot de gens se déversa à l’intérieur. Mon cœur se mit à battre plus vite, mais mon sourire était imprégné sur mon visage.

On se serait cru dans les plus grands moments de The Lightening. Normal ! C’en était un !

Je fis un peu barrage quand les fans se précipitèrent vers le groupe.

-Ok, doucement formez une file, il y en aura pour tout le monde !

Mais les fans de The Lightening étant ce qu’ils étaient, ils avaient tendance à se pousser.
-On en pousse pas, merci. C’est pas parce que vous tentez de forcer le passage que ça ira plus vite.

L’album était sorti…

Ça m’avait fait un poids en mois une fois que j’avais entendu l’un de nos nouveaux titres passer à la radio avec toutes les éloges qui ont suivis. Seuls certains journalistes mal intentionnés ou bouchés avaient osés critiqué en mal notre nouvel album.

J’en étais fier mais j’étais tout de même nerveux alors que Samantha et Lenny nous avaient préparé une séance dédicaces à l’Empire Records.

Je savais qu’il allait il y avoir du monde. Je savais qu’on allait être arrosés de questions de la part des fans. Je savais que certains journalistes allaient, peut-être, en profiter pour se faufiler jusqu’à nous nous soutirer des informations. Je savais que ça pouvait déborder à tout moment.

Tout ça, je le savais. Et je m’y était préparé psychologiquement le jour précédent.

On était assis à une table préparée exprès pour la séance. Ils n’avaient pas encore ouverts les portes et mes yeux étaient méthodiquement cachés derrières mes lunettes de soleil. J’étais entre Cash et Michael alors que Ziggy et Steve était aux extrémités. On formait une ligne qui allait, bientôt, se prendre un flux de fans en pleine figure.

Je fumais. J’étais nerveux. Par chance, la présence de Liam me rassurait. J’avais le visage fermé alors que Cash, lui, semblait heureux d’être ici… Il adorait ce genre de séance. Moi, ça m’angoissait.

Liam se pencha vers moi demandant si j’étais prêt.

-Ouais… Pas le choix.

Non. Je n’avais pas le choix.

Liam lança alors au patron qu’il pouvait ouvrir les vannes.

Et il les ouvrit… Les gens commencèrent à s’engouffrer alors que Liam essayait de les contenir et de les discipliner. Je me penchai vers Cash.

-Le chaos… Nos fans représentent vraiment ça…

Je soufflai ma fumée de cigarette bien content d’être caché derrière mes lunettes de soleil. Ainsi, il leur était impossible de lire l’angoisse sur mon visage…

Enfin ! Enfin je pouvais respirer !

J’avais l’impression d’avoir retenu mon souffle depuis notre dernier album. Et notre petit dernier était une véritable bouffée d’air frais. Les fans allaient adorer… Même si des journalistes comme Axel Moriarty de Guitar&Pen n’avaient pas été tendre avec nous.

Est-ce que ça m’avait étonné ?

Non, pas le moins du monde. Il suffisait de suivre un peu Guitar&Pen pour savoir que Moriarty était clairement du côté de BSC. Roadtramp n’avait eu que des éloges. Mais je trouvais que notre petit Wish I Had A Gun en méritait tout autant.

Mais nous étions The Lightening. Et nous serions toujours un groupe controversé. Tout ça parce que nous étions franc, tant dans les paroles de Billy que dans les notes violentes que l’on sortait.

Notre musique était toujours un cri du cœur alors que celle de Roadtramp, sans être mauvaise, loin de là, n’était faite que pour amuser la galerie et mettre tout le monde d’accord.

The Lightening ne faisait pas ça. The Lightening ne cherchait pas à plaire à tout le monde.

Tout était prêt pour notre séance de dédicace et j’étais heureux. J’aimais aller à la rencontre de nos fans. Même si je savais que certains d’entre eux étaient de véritables connards qui détournaient nos chansons pour les faire porteuses de leurs idéaux alors qu’ils se trompaient complètement sur leur signification.

Mais bon, c’était comme ça.

Une fois nos chansons révélées au grand public, c’était un peu comme si elles ne nous appartenaient plus.

Liam s’était beaucoup affairé avec les raodies pour tout préparer pendant que, moi, je regardais, me prélassant avec une bouteille de Jack Daniel’s, assis sur ma chaise. Comme Billy, j’étais caché derrière mes lunettes de soleil… Plus pour garder une part de mystère qu’autre chose… Et aussi peut-être pour qu’on ne voit pas que mes yeux étaient brillants à cause de l’abus d’alcool.

Une fois que tout fut fin prêt, Liam demanda à Billy s’il était prêt. S’il y avait une seule question qu’il fallait impérativement poser, c’était celle-là, et Liam le savait.

J’avais eu un peu peur que mon ami retarde l’ouverture des portes, mais il n’en fit rien. Mais directement, avec le flux de personne qui entra, Liam fut mis à l’œuvre pour essayer de canaliser tout ça.

Les gens se bousculaient, criaient, devenaient fous rien qu’à la vue de mes boucles noires et de la tignasse flamboyante de Billy.

Je sifflai entre mes dents comme un serpent quand Billy se pencha vers moi pour me dire que nos fans représentaient le chaos.

-Le chaos… C’est nous… Eux, ce sont nos enfants.

Les enfants du chaos.

-Hey ! Liam ! Laisse passer les filles d’abord !

Howard et moi avions bien bossé sur l’album hommage pour Peyton. Toutes les chansons avaient été réparties et nous avions pu déterminer l’ordre dans lequel elles apparaitraient sur l’album. Je laissais Howard gérer autant que possible puisque je me rendais bien compte que tant qu’il était occupé à bosser là-dessus, il ne l’était pas à broyer du noir seul dans sa chambre avec quelques bouteilles de vodka.

Je passais moi, beaucoup de temps à m’occuper de Penelope et de Phenix. C’était le plus près de la maternité que je pouvais et voulais bien l’être. Ils étaient encore si jeunes pourtant, je les sentais bien curieux, dès que nous étions dans le studio. Puis, je me faisais peut-être des idées mais j’avais l’impression qu’Howard préférait sa fille à son fils. C’était dans sa façon d’agir, de parler, quelque chose dont je ne parvenais pas à expliquer mais que malgré tout, me sautait aux yeux. Un jour, quand j’en jugerai le moment opportun, je me risquerai peut-être à poser la question à mon ami.

Aujourd’hui, je ne me rendais pas à Beverly Hills bosser sur l’hommage à Peyton. Aujourd’hui, je me rendais plutôt au centre-ville, chez Empires Records faire la file comme bon nombre d’autres groupies, pour me faire autographier le dernier album de The Lightening. Je me plaisais bien à jouer le jeu puisque Cash ne m’avait pas invité à m’y rendre avec lui, chose que je trouvais tout à fait normal. C’était un trip de groupe, une chose qu’ils avaient à vivre entre eux et dans laquelle je me voyais très mal m’imposer. Cela dit, rien ne m’empêchais de faire la file comme tout le monde pour les féliciter et faire signer mon exemplaire, même si je couchais régulièrement avec le guitariste.

Comme je l’avais anticipé, il y avait une foule immense devant les portes de Empire Records.  Les fans de la première heure attendaient depuis tellement longtemps la sortie de cet album qu’il aurait été étonnant que personne ne se presse devant la boutique pour obtenir un autographe ou une photo du groupe. Je me plaçais à la toute fin de la file mais pas pour longtemps. Je fus rapidement rejoins par pleins d’autres fans tant et si bien qu’en regardant derrière moi, je ne voyais plus la fin.

- Vous êtes Savannah Prescott, non ?

- Si, c’est bien moi.

- Oooooh ! Je peux prendre une photo avec vous ? Vous pourriez signer mon t-shirt ? Oh j’y crois pas !! Wow !!!

Je n’étais pas là pour ma propre gloire mais je ne pouvais pas refuser de faire plaisir à une jeune fille qui avait pleins d’étoiles dans les yeux, d’autant plus que plusieurs avaient été refroidis en apprenant que j’étais atteinte du Sida. Je n’en voulais à personne, je ne pouvais que m’en prendre à moi-même mais m’apitoyer sur mon sort était mal me connaitre.

- Mais, pourquoi vous faites la file ? Vous pourriez passer direct devant tout le monde, non ?

- Parce qu’aujourd’hui, je suis une fan au même titre que vous.

Les portes finirent par s’ouvrir et il y a eu un mouvement de foule assez impressionnant. Je suivis le mouvement, tenant mon exemplaire de l’album bien en main et, au bout d’un moment, j’atteignis la table et, près de Cash je demandais :

- Salut beau gosse, tu me signe mon album, steuplé ?

Il y avait un monde fou et le brouhaha couvrait largement la musique, qui n’était autre que l’album de jour, diffusé dans le magasin. Les gens s’arrachaient la nouvelle pépite et tout le monde voulait avoir la chance d’obtenir une petite signature ou un dessin. Je savais que Cash aimait dessiner des petites têtes de mort ou des serpents en plus de signer. Parce qu’il avait ce talent-là qu’en plus, il savait dessiner.

Je canalisais les gens et il y avait tellement de bruit que je n’entendais pas ce que le groupe disait derrière moi.

-Doucement ! The Lightening est là pour quelques heures et il y en aura pour tout le monde !

Si Billy ne décidait pas à un moment donné qu’il en avait marre… Ou pire, si quelqu’un dans la foule faisait quelque chose qui pourrait lui déplaire. Il fallait que je pare à toute éventualité.

J’entendais, par contre, les déclics des appareils photo des fans. Les plus riches avaient de beaux appareils presque professionnels. Mais la plupart des gens avaient des appareils jetables. Je leur souhaitais d’arriver à faire de belles photos, ce qui n’était peut-être pas forcément facile dans la bousculade.

J’avais laissé passer les premières personnes jusqu’à ce que Cash hausse la voix derrière moi.

Il voulait que je laisse passer d’abord les filles.

Je souris, secouai la tête, reconnaissant bien là le guitariste.

Je triai donc les gens, pour le plus grand bonheur des jeunes femmes et adolescentes… pendant que les hommes se mettaient à râler.

-Les gars, faut que je vous laisse passer quand même quelques messieurs.

Sinon ça allait être l’émeute.

Comme dans le groupe, ils étaient quatre, je laissais passer quatre personnes à la fois. Trois filles et un homme d’abord, puis je rétablis la parité à mesure que Cash vidait sa bouteille de Jack Daniel’s et devenait trop saoul pour vraiment compter.

Puis, dans la foule, apparut Savannah Prescott. Je fus un peu surpris de la voir là, au milieu de la foule à se frayer un chemin.

-Oh salut, Savannah ! Vas-y, passe…

Je savais que Savannah n’avait strictement rien à dire concernant The Lightening et que Cash la tenait éloignée du groupe. Pas pour la protéger elle, mais pour protéger son groupe. Et Billy faisait pareil avec April. Les petites amies n’étaient pas les bienvenues ni aux sessions d’enregistrement, ni aux événements comme celui-ci… A moins de faire comme Savannah et de faire comme si elle était une simple fan.

Je me tournai vers Billy… J’avais un peu peur qu’il prenne mal la présence de Savannah, comme une transgression à la règle. Et je lançai.

-Tout va bien, Billy ?

Je souriais d’un air béat. J’adorais ce qui était en train de se passer… Les fans étaient canalisés par Liam, mais je pouvais entendre leurs voix, leurs cris, leur amour, émaner de partout. Dans tout ce qui pouvait me manquer dans la vie lente de The Lightening, c’était cette communion avec les fans. Même s’ils n’étaient pas tous gentils comme les fans de Roadtramp.

Non, les nôtres pouvaient être de gros connards et je ne doutais pas qu’il y en ait dans la foule aujourd’hui.

Mais notre ange gardien était là. Nous avions Liam et tout allait bien se passer.

Assis à côté de Billy, je signai les premiers exemplaires de notre premier album. La pochette était vraiment belle, le graphiste avait fait du bon boulot. C’était simple et efficace.

A un moment donné, voyant toutes les filles en mini-jupes qui s’agglutinaient dans la file, je ne résistai pas à l’envie de privilégier ces jeunes femmes très bien roulée. J’étais comme ça. J’avais un gros faible pour les belles formes. Etais-je fidèle ? Est-ce que je me destinais tout entier à Savannah jusqu’à sa mort ?

Pour l’instant, je n’avais jamais été voir ailleurs. Mais je ne nous considérais pas non plus comme un couple, donc ça pourrait m’arriver.

Mais j’étais sûr que Savannah n’hésiterait pas non plus. Nous étions liés d’une certaine façon, mais pas par un concept tel que la fidélité.

Enfin, dans ma tête, c’était comme ça.

Et en parlant de Savannah, elle finit par apparaître.

Je restai d’abord interdit derrière mes lunettes de soleil et mon cœur fit un bond. Je ne l’avais pas invitée à venir, mais rien ne l’empêchait de jouer les fans.

Ce qui m’inquiétait, c’était Billy.

-C’est pas moi qui lui ai dit de venir.

Liam la fit passer et elle vint directement vers moi, avec cette assurance qui la caractérisait, sans qu’elle semble se demander si elle était bien à sa place ou pas.

Je lui souris, espérant que Billy n’allait pas me péter une durite.

-Ok, passe-moi ton album.

J’y dessinai deux serpents entrelacés, en pleine copulation. Puis je signai rapidement.

Je regardai Billy, soufflant sur mes boucles de cheveux qui se soulevèrent brièvement avant de retomber devant mes yeux.

-Sav’ peut rester un peu ?

C’était déjà la cohue… Je sentais le stress monter alors que Cash déclara que le chaos, c’était nous… Et que ceux-ci n’étaient que nos enfants. Je fis la moue devant cette affirmation sachant très bien que, quelque part, Cash avait raison.

Cash demanda à ce que les filles passent en premier. Les femmes… Elles pouvaient être douces mais, aussi, de vraies vipères. Malgré ça, leur compagnie m’était indispensable. Elles m’inspiraient… Elles m’effrayaient… Elles me faisaient du bien… Elles me faisaient du mal…

Aujourd’hui, elles seraient privilégiées.

J’entendais Liam tenter de canaliser le flux de gens. Il voulait qu’on fasse aussi entrer des hommes. J’imagine que si on ne laissait que des femmes entrer nous auront le droit à une émeute.

C’est toujours comme ça… Les gens sont impatient. Quand je suis en retard au concert, je peux même, parfois, entendre leur impatience.

Aujourd’hui, c’est pareil.

-Fait entrer des hommes aussi…

Je dis ça à Liam lui donnant ma bénédiction. Les gens arrivèrent alors et on comme ça à signer, à se faire prendre à photo, à discuter de l’album.

Puis, Savannah arriva. Cash me regarda… Je pouvais sentir l’inquiétude dans sa voix alors que Cash disait qu’il ne lui avait pas dit de venir. Je ne dis rien, je me contentai de détourner le regard de lever yeux sur Savannah alors que Liam la fit passer et qu’elle salua Cash demandant un autographe. J’étais au courant du destin tragique de Savannah… J’avais écouté attentivement son album solo. Je savais que Cash était lié à elle. Qu’ils s’aimaient…

Cash lui fit un dessin sur l’album avant de signer… Pendant ce temps, Liam me demanda si j’allais bien. Je le fixai.

-Je vais bien.

Pourquoi cette question ? Pourquoi d’un seul coup tout le monde semblait me redouter. Liam. Cash… Je savais que les femmes qui nous étaient liées ne pouvaient pas entrer dans notre cercle de création. Mais ce n’était pas de mon dû. J’avais fait d’April le fille de Be Mine !. Pour moi, nos femmes étaient partie intégrante de notre création.

Cash me demanda presque timidement si Savannah pouvait rester un peu. Mais c’est Savannah que je regardai :

-Salut, Savannah… Tu as l’air d’aller bien. Je suis content de voir un visage que je connais parmi tous nos fans. Prends une chaise et fais-toi un place entre Cash et Steve, si tu veux.

Je lui souris. C’était une façon de dire qu’elle pouvait rester un peu si elle le voulait.

-Tu en as pensé quoi de l’album ?

Ce que Cash et Liam ne savaient pas c’est que j’avais récemment était un contact avec Stone et Savannah car j’avais accepté de faire partie du projet d’hommage à Peyton. Je n’étais pas proche de la diva mais Stone voulait donner l’argent à des œuvres que je voulais, moi-même, aider. Il m’avait convaincu de cette façon-là.

Après avoir longtemps bossé avec Howard sur l’album hommage à Peyton, j’avais eu envie de jouer la groupie moi aussi et d’aller faire la file pour me faire dédicacer le tout dernier album de The Lightening. Loin de moi l’idée de m’imposer dans leur truc entre mecs, un truc qui leur appartenait, Cash me l’avait déjà bien fait comprendre, mais j’avais le droit en tant que fan de me procurer la satisfaction de faire signer mon album. Ce n’était pas plus malin que ça. Une petite signature, deux ou trois échanges et je m’en irais.

Dans la file, j’avais papoté avec d’autres filles qui espéraient probablement plus qu’une signature et je compris que le nœud du problème était peut-être bien là. Peut-être que de me voir apparaitre parmi la cohortes d’admiratrices freineraient Cash dans sa quête séductrice. Nous étions intimement liés, comme un couple sans se formaliser de ces balises et sans surtout rien se promettre. Peut-être que nous aurions pris des chemin différent si ce n’était de mon état de santé.

Je ne regrettais pas d’être venue, j’espérais seulement que je ne gâcherais pas leur plaisir alors, quand je fus assez proche dans la file, Liam me fit passer devant mais son air me fit sourciller. Le putain de SIDA me faisait paranoïer plus que de raison. J’étais presque entrain de me dire qu’il avait peur que je propage ma maladie par évaporation de mes pores de peau ! Je ne me laissais pas démonter, je voulais uniquement qu’on me signe mon album parce que c’était ça le but de l’évènement du jour !

D’une vois forte et chaude, je demandais à Cash de bien vouloir me le signer. Il accéda à me demande en prenant le temps de m’y faire un petit dessin puis il demanda à Billy si je pouvais rester un peu. Entre Liam qui était blême, Cash qui semblait avoir rapetisser dans ses soulier et Billy qui était en train de signer l’album de la fille devant moi, il n’y avait que ce dernier qui semblait vraiment heureux de me voir, ou me revoir puisque nous avions récemment passé du temps pour travailler sur l’album hommage à Peyton.

Il me salua en disant être content de voir un visage qu’il connaissait en plus de m’inviter à prendre une chaise pour m’installer entre Cash et Steve, si j’en avais envie. Ça me fit rigoler puis je secouais à tête. J’étais littéralement épuisée. Je souhaitais plutôt aller me faire couler un bon bain, y rester des heures et dormir jusqu’au lendemain midi, à condition que la maman de Cash ne mette pas le son de la télévision trop fort.

- C’est gentil, ça ! Merci mais non. Je préfère vous laisser vivre votre trip entre vous. Je voulais que passer pour vous soutenir à ma façon et récolter des signatures sur mon album.

Un album sur lequel Billy voulait connaître mon opinion. Je passais une main dans mes cheveux noir et, reprenant mon précieux entre mes mains, je le serrais contre moi.

- Il est génial du début à la fin ! Vous avez bien géré, vous allez tout déchirer en tournée !

C’était sincère et le fait que je couchais avec Cash n’avait absolument rien à voir. J’avais toujours adoré The Lightening. Ce groupe avait beaucoup influencer le courant des Pink Ladies à l’époque, comme probablement plusieurs autres.

Le nouvel album de The Lightening était sorti ! Je l’avais déjà écouter une quarantaine de fois si bien que Faith devait en avoir carrément marre de n’entendre que du The Lightening à longueur de journée ! Mais, putain, qu’est-ce que j’adorais cet album que j’avais longuement attendu. Il était génial ! Encore mieux que les précédents et l’attente avait été tellement longue que ça n’en était que plus savoureux.

Et, aujourd’hui, j’aurais même la chance d’avoir une dédicace étant donné que The Lightening faisait une séance à l’Empire Records. Un évènement que je n’allais pas rater tellement c’était rare que de voir The Lightening en public. C’était un foutu bon groupe mais, bordel, qu’est-ce qu’ils étaient frileux avec leurs fans. Fan dont je faisais partie depuis leurs débuts.

Je m’étais, donc, pointé tôt. Biiiiiiiiiien avant l’ouverture des portes. Mais il y avait déjà des gens présents. Je voulais passer dans les premiers alors je me mis le plus possible près des portes. Plus l’heure d’ouverture avançait plus les gens s’amassaient et jouaient du coude. Je faisais de même pas prêt de laisser ma place. J’avais pas envie de rester des heures de plus à poireauté ici avant d’avoir vu Cash et Billy ! Car ouais ! C’était surtout pour eux que les gens venaient. Ils étaient l’âme de The Lightening.

Finalement, les portes s’ouvrirent… Mais un type tria un peu les choses pour laisser les filles passer prioritairement. C’est sérieux ça ?! Bordel de merde ! Pourquoi les femmes d’abord ? Je grommelai et vis, un peu plus loin, Savannah Prescott se frayer un chemin. Elle a besoin de venir signer son album alors qu’elle couche avec Izbel ? C’est n’importe quoi ! Elle aurait pu lui demander un foutu autographe sous la couette, non ?

J’avançai, donc, lentement. Bien plus lentement que les femmes. Moi qui m’étais amené super tôt, je me fis, alors, dépasser par une fille qui, elle, était arrivée bien après moi. C’était frustrant à mort ! Au point que alors que j’avais atteint l’intérieur de l’Empire Records pour me retrouver plus si loin (mais trop loin quand même à mon goût) du groupe, je pris la fille par le bras pour la tirer vers l’arrière.

-Arrête de dépasser, ok ?! J’étais avant toi…

Elle fut surpris et rétorqua, furieuse :

-C’est les femmes d’abord, connard ! Tu as pas entendu le type de la sécurité ?

Et elle repassa devant ce qui m’énerva. Je la tirai à nouveau au arrière mais un peu trop fort alors elle perdit l’équilibre et fini au sol. Elle cria alors à la fois de douleur et de surprise :

-Hey !!! Tu es cinglé ou quoi !!  

Elle avait les larmes aux yeux et se tenait la cheville tout en continuant de crier que je l’avais agressé. Sa copine, elle, m’insultait. Parce que, ouais, elles étaient deux, en plus.

-Arrête de chialer ! Tu m’es passé devant ! Je ne t’ai pas agressé.

Et ça s’échauffait, du coup, tout autour de nous.

Savannah Prescott était apparue au milieu de la foule et je l’avais, bien entendu, laissé passer. En tant que… quoi exactement ? Copine de Cash ? En tout cas, elle était proche du groupe et faisait elle-même partie du monde des rockstars, je ne voyais pas de raison de la recaler.

Si ce n’était la possible réaction négative de Billy.

Mais finalement, tout se passa bien et je repris des couleurs. J’avais bien capté dans l’attitude du chanteur qu’il y avait une sorte de complicité entre eux et c’était tant mieux. Si Cash pouvait lui aussi accepter la copine de Billy, April, ce serait pas mal. Cela dit, April n’était pas Savannah… Elle était beaucoup plus torturée et était plus que difficile à comprendre même pour moi qui avais l’esprit assez ouvert et qui faisait des efforts.

Je continuais à m’occuper des gens tout en laissant trainer une oreille derrière moi. Avec The Lightening, on ne savait jamais quand ça allait péter, même entre eux.

Masi Billy proposa à Savannah de rester et même de s’asseoir à la table. Aucun problème de ce côté-là. Je me retournai et souris à la jeune femme.

Cependant, celle-ci ne comptait pas rester et ce ne fut que dans le ton de sa voix fatiguée que je compris que même si ça ne se voyait pas vraiment, sa maladie lui coûtait pas mal d’énergie.

The Burning Fire n’était pas à l’abri de futurs coups durs, si je comprenais bien. Parce que Savannah devait les ralentir et pas sûr qu’elle saurait tenir une tournée.

Mais ce n’était pas mon problème. Je trouvais seulement ça atrocement triste parce qu’elle avait un talent indéniable.

Mes pensées furent brusquement interrompues par des cris dans la foule. Je regardai un peu plus loin en me mettant sur la pointe des pieds.

Ça criait, ça s’insultait et la foule avait eu un brusque mouvement vers l’avant quand quelqu’un était tombé. Une fille à entendre les cris.

-Hey ! On se calme ! Il y en aura pour tout le monde !

Je passai sous le cordon qui séparait le groupe de ses fans et me frayai un chemin jusqu’au noyau du problème. Une fille, à terre, se tenait la cheville. Celle qui devait être son amie était hystérique et houspillait un jeune gars au visage arrogant.

Je regardai le jeune homme.

-Tu auras ton tour, comme tout le monde !

Je tendis la main à la fille, à terre, pour qu’elle ne se fasse pas piétiner mais ce fut toujours au gars que je m’adressais.

-T’as pas honte de frapper une fille ? Tout le monde aura son tour, mais si tu ne t’excuses pas, j’hésiterai pas à te foutre dehors.

La fille, elle, prit ma main et se releva, boitillant et grimaçant.

-Ça va ?

Savannah était là, pour ma plus grande surprise… Et un peu de bonheur aussi, même si ça me décontenança parce que je ne savais pas comment Billy allait réagir. Parce que je savais que si ça avait été April, j’étais pas sûr que j’aurais bien pris sa présence.

Mais Billy réagit avec le sourire, contre toute attente… Je les regardai l’un et l’autre ravi mais…

-Qu’est-ce que vous me cachez, vous deux ?

Je soufflai sur mes cheveux pour mieux voir derrière mes lunettes de soleil. Ils se souriaient et Billy accepta qu’elle reste, lui proposant même une place à notre table. Steve prenait déjà une chaise que je l’aidai à placer entre nous…

Mais Savannah déclina l’invitation.

Je la regardai attentivement… Ouais, en y regardant de plus près, elle avait l’air fatiguée. Elle n’avait pas les traits tirés ni une sale gueule mais elle était un peu pâle. Trop pâle pour la brunette qu’elle était. Même si elle avait naturellement la peau beaucoup plus blanche que la mienne. Quand nous faisions l’amour, nous étions un parfait Ying-Yang.

Je fis la moue.

-Tu es sûre que ça va, Sav’ ? Tu peux te reposer dans l’arrière-boutique si tu veux, avant de partir.

Je lui souris.

-Si tu vas chez moi, maman te préparera de quoi te requinquer.

Billy voulut savoir ce qu’elle avait pensé de l’album, ce qui était étonnant… Quoi que… Billy aimait avoir des feedback sur ce qu’il faisait.

Mais venant de Savannah qui était liée à moi d’une façon ou d’une autre ? Une pierre dans la chaussure de The Lightening ? Ça, c’était étonnant quand même. Et Savannah ne tarit pas d’éloge sur l’album. Ce qui fait apparaître un beau grand sourire sur mon visage tandis que je signais une autre dédicace pour un garçon qui ne devait pas avoir plus de 14 ans.

Alors que Savannah allait tirer sa révérence, il y eut brusquement du grabuge et mon premier réflexe fut de me lever tout aussi brusquement pour attraper Savannah par le bras…

-Attends… Attends que ça se calme. Liam va gérer… Viens derrière la table.

Je tenais à la protéger. Si elle essayait de sortir maintenant et qu’il y avait un mouvement foule à cause de quelques connards, je m’en voudrais à mort.

Car c’était nous qui créions ce chaos.

Liam et Cash semblait inquiet quand Savannah s’est pointée devant nous pour avoir un autographe. The Lightening avait des règles… Des principes… Et les femmes des membres du groupe entraient rarement dans l’équation sauf si c’était à but créatif. Je savais que j’étais celui qui était le plus à cheval sur les règles. Mais j’aimais bien Savannah. On travaillait même, depuis peu, ensemble, sur leur projet, avec Stone, d’album.

Ce qui fit que je l’accueillis avec le sourire. Cash se demandait ce qu’on lui cachait. J’esquissai un petit sourire en coin.

-Surprise.

Je ne voulais rien révéler aujourd’hui. Il y avait bien trop d’oreilles qui écoutaient prêt à tout révéler à l’insu de Savannah et Stone. C’était à eux de savoir quand il voudront révéler sur quoi ils travaillaient.

Cash souhaitait de Savannah reste un peu. Je proposai qu’elle vienne s’installer entre Cash et Steve… Mais elle déclina l’invitation. Elle disait qu’elle ne faisait que passer. Je la fixai droit dans les yeux. Elle était blanche et j’avais déjà pu voir, lors des enregistrements, qu’elle fatiguait très vite. C’était sa maladie… Elle la consumait de l’intérieur sans que personne ne puisse faire quoi que ce soit pour arrêter tout ça.

Je trouvais ça horriblement triste. Savannah allait être, dans le futur, l’un de ses artistes parti bien trop tôt.

Un club que, je le savais, je pouvais rejoindre n’importe quand.

L’idée me fit frissonné et je revins dans le moment présent quand Cash proposa quand même qu’elle se repose à l’arrière avant de partir.

-Tu peux rester autant que tu veux. C’est toi qui voit.

Cash proposa à Savannah d’aller chez sa mère pour qu’elle lui fasse un repas. La mère de Cash cuisinait très bien. J’aimais manger là-bas moi aussi.

Mais avant que Savannah ne parte, je demandai ce qu’elle avait pensé de l’album. Elle avait adoré et j’esquissai un sourire.

-Merci. Une tournée ça sera éprouvant mais… J’ai envie de partir.

Je dis ça tout en signant un autographe à une jeune femme… Mais une fois que j’eus terminé, on entendit des cris et il y eu du mouvement dans la foule devant nous.

Le chaos…

Nous étions le chaos…

Je déglutis alors que Cash s’occupa d’essayer de mettre Savannah à l’abri de notre côté. Liam était sur la situation et essayait de la gérer.

Je ne signais plus rien… Je regardais vers Liam m’attendant à ce que l’endroit prenne soudain feu… J’entendais, d’ici, un gars rouspéter et je finis par lancer assez fort pour que Liam entende :

-Fous tout ceux qui ont fait ça dehors, Liam.

Quoi qu’ils aient fait. Nous étions le chaos… Mais je ne voulais pas que le K.O. puisse nous atteindre ou atteindre Savannah qui était, maintenant, sous notre protection.

Je fixai Savannah et Cash.

-Après ça sera encore notre faute s’il y a des blessés.

Et Amon se fera un plaisir de raconter n’importe quoi.

Le premier que je croisais en faisant la file pour obtenir mes autographes dans les règles de l’art fut Liam, le garde du corps de Billy Lighter. Il aurait vu un fantôme qu’il n’aurait pas semblé autant inconfortable. Je ne faisais rien de mal, bon sang ! Je ne voulais que jouer le jeu de la groupie sans m’imposer, rien de plus. Il me fit tout de même passer en avant puis ce fut Cash qui sembla un tout petit peu décontenancé par ma présence. Je le trouvais mignon quand il perdait un peu ses moyens mais il signa tout de même mon album suite à ma demande un peu provocatrice. Billy, quant à lui, m’accueilli avec le sourire. Les derniers jours à travailler sur l’album hommage pour Peyton nous avait rapproché tous les deux. Sans dire que nous étions devenus de bons amis, il y avait une belle et bonne entente installée entre nous deux.

Cash était curieux, il avait flairé qu’il y avait anguille sous roche et, d’un regard avec Billy, on lui répondit d’une même voix :

- Surprise !

Et ça me fis rigoler.

Billy signa ensuite mon album alors que Cash me proposa de rester, de m’installer entre lui et Steve mais je déclinais l’invitation bien qu’elle me touchais. J’avais plusieurs raisons de refuser comme le fait que je respectais l’intimité de leur groupe mais aussi, et c’était surtout ma principale raison, je ne voulais pas avouer être fatiguée dernièrement. Mon nouveau traitement me rendait malade, littéralement ! La transition avec l’ancien ne se faisait pas en douceur, il me fallait du temps pour m’y faire.

Billy assurait que je pouvais rester autant que je voulais, n’en tenais qu’à moi d’accepter alors que Cash, à qui je ne pouvais pas mentir aussi bien que je le voulais, proposa que j’aille me reposer à l’arrière-boutique si j’en ressentais le besoin. C’était touchant, j’appréciais beaucoup autant de sollicitude mais je m’en tenais à ma première idée, celle de jouer la groupie le temps de récolter mes signatures puis de rentrer ensuite. Sans trop insister, Cash proposa que j’aille chez lui et laisser sa maman me cuisiner un truc qui me redonnerais meilleure mine.

- Je pense que je vais me laisser tenter par la cuisine de ta maman, sa soupe de légumes est la meilleure en ville !

Se délecter de soupe aux légumes ne faisait pas très rockstar et la fille qui attendait derrière moi semblait s’impatienter mais je n’en avais rien à foutre, je parlais avec les mecs et Billy voulait connaitre mon avis sur leur album. Je ne lui cachais pas l’avoir adoré. Sincèrement, c’était un album sensationnel qui allait cartonner en tournée !

- Ouais, ce sera éprouvant mais tellement ravigotant en même temps ! Vous allez vivre un trip de fou ! Je vous envie !

Parce que moi, honnêtement, je commençais à douter que j’allais revivre une telle expérience avant ma date fatidique.

J’allais partir, j’avais fait le tour et puis la proposition de Cash, celle de me laisser dorloter par sa maman me tentait de plus en plus mais un mouvement de foule me bouscula, Cash se leva tout aussi brusquement pour m’attraper et me tirer vers lui en me demandant de passer derrière la table avec eux, ce que je fis, un peu par automatisme en essayant de comprendre ce qui avait provoqué tout ce chaos. Liam interpella un homme, une fille était au sol et peinait à se relever et Billy décréta qu’il fallait foutre tous les fauteurs de troubles dehors.

- Ça va… Ça va se calmer.

J’étais tout contre Cash, toujours confuse de la rapidité avec laquelle tout s’était déroulé et je me rendais bien compte que je n’avais plus la force physique pour gérer ce genre de stress, que je refusais de voir que le déclin était plus amorcé que je ne voulais bien me l’avouer.

Je reconnu le fautif, ou du moins l’un des fautifs. Il était le petit ami de la nounou des enfants d’Howard. Je ne l’avais que croisé dans l’allée de la villa de Stone alors qu’il reconduisait sa copine à son travail. Nous ne nous étions pas parlé, juste échangé un bref regard furtif.

- Je ne connais pas son nom, mais il est le petit ami de la nounou des bébés d’Howard Stone.

J’espérais que la baby-sitter avait plus de patience que son petit copain !

La fille gémissait, se plaignait et sa copine devenait complètement hystérique ! Elle est juste tombée, hein ! Pas de quoi en faire tout un plan.

-Tu peux pas arrêter de gueuler ?! Ça se fait pas de passer devant les gens !

Je ne pensais pas être coupable. C’était elle qui avait commencer. Elle avait cru qu’elle pourrait passer devant les gens sans avoir de conséquence ? Elle se prenait pour qui, sérieusement ?

Elle commençait à me taper sur les nerfs et tout le monde commençait à s’agiter. J’entendis alors le type qui semblait en charge de la sécurité demander de se calmer. Je suis calme ! C’est cette conne qui n’arrête pas de gueuler !

Le type de la sécurité arriva près de nous et me dit que j’aurais mon tour comme tout le monde. Je fronçai des sourcils :

-Hey ! C’est elle qui m’est passée devant !

Il aida la fille à se relever alors que sa copine s’était un peu calmé avec l’intervention du type. Mais c’est à moi qu’en voulait le type. Il était même prêt à me foutre dehors.

-Hey ! Je l’ai pas frappé, ok !

Le type demanda à la fille si elle allait bien. Elle hocha de la tête, les larmes aux yeux.

-J’ai mal à la cheville… Je ne saurais plus marcher…

Elle tient debout, hein ! Elle abuse. Je roulai des yeux avant d’entrouvrir la bouche quand j’entendis Lighter dire qu’il fallait virer « ceux qui ont fait ça ». Je m’exclamai :

-Hey ! Me vire pas, ok ? Je m’excuse, ok ? Même si, elle a commencé en passant devant moi juste parce qu’elle a une paire de nichons.

Ouais… Elle s’était crue toute permise parce que le femmes étaient favorisées ici. La copine de la fille s’exclama alors :

-Tu lui a même fait mal au bras ! Regarde, il est tout rouge. C’est toi qui a un problème !

Je fixai le type nommé Liam en essayant d’ignorer cette connasse :

-Me vire pas… Je veux juste un foutu autographe. Ça fait des heures que j’attends, merde !

Le jeune homme n’était vraiment pas content et les jeunes femmes non plus. Apparemment, celle qui était tombée avait voulu passer devant. Je regardai vite Cash et fit la moue. Je savais qu’il aimait les jolies filles, mais je savais aussi que c’était le genre de truc qui pouvait vite dégénérer. J’avais quand même fait passer les filles devant, parce que j’étais un peu là pour accéder aux demandes du groupe.

Ça avait été une mauvaise idée. J’aurais du le dire, j’étais sûr que Cash ne m’en aurait pas tenu rigueur.

Mais là c’était un peu tard maintenant.

N’empêche que, que les femmes soient privilégiées ou pas, ce mec n’avait pas à frapper les femmes. Ce fut ce que je lui dis et il se défendit en disant qu’il n’avait pas frappé.

-C’est ça, elle est tombée exprès.

N’empêche que quand je relevai la victime, je sentis bien que celle-ci exagérait un peu. Elle s’était certes tordu la cheville, mais de là à ne plus savoir marcher, c’était un peu du cinéma.

-Vous pouvez marcher, ça va aller.

Il fallait que je règle vite la situation, parce que pendant ce temps-là, le reste du monde attendait. Et plus ils attendraient, plus je risquais d’avoir ce genre d’incident sur les bras.

J’entendis Billy donner l’ordre de foutre les fauteurs de troubles dehors. Et en jetant un coup d’œil vers le groupe, je remarquai que Cash avait mis Savannah hors d’atteinte. Ce qui n’était pas plus mal.

Le jeune gars avait entendu l’ordre de Billy et pris un ton suppliant pour qu’on ne le mette pas dehors. Je pouvais comprendre…

Je soupirai…

-Si je te laisse aller, quel message j’envoie, hein ? Qu’il suffit de foutre un peu la merde pour passer devant ?

Parce qu’en mon for intérieur, j’avais un peu envie de faire passer ces trois-là devant, qu’ils aient leurs autographes et se tirent. Mais si je faisais ça, ça allait être l’émeute à coup sûr.

La copine de la victime s’indigna que le gars avait fait mal au bras de la pauvre fille. Je regardai le bras en question. Un peu rouge, ok, mais rien de bien grave non plus.

-Bon, je sais que vous attendez tous depuis des heures. Maintenant, plus de privilège, ce sera au premier de la file, homme ou femme, de passer.

Je toisai les trois fauteurs de trouble mais parlai assez fort pour que tout le monde m’entende.

-C’est un avertissement ! Les prochains qui foutent la merde, ce sera direct dehors !

Puis, au trois concernés :

-Maintenant vous attendez votre tour, sagement.

Je souris bien grand quand Savannah et Billy m’affirmèrent d’une même voix que ce qu’il y avait entre eux était une surprise. Rien que de les voir complices, ça me faisait chaud au cœur. Mais je me demandais quand même bien ce qu’ils trafiquaient ! Billy était trop doué pour garder les secret et je savais que je ne saurais rien avant que le fruit de leur partenariat soi devant mon nez…

Ou dans mes oreilles.

Je sifflai de contentement, comme un serpent ayant trouvé une mare de soleil sur le béton de L.A.

Savannah pouvait rester avec nous, mais, fatiguée, elle préférait aller chez moi manger de la soupe. Je rigolai parce que… ben, parce que c’était probablement très loin de l’image que les fans se faisaient d’elle. Elle qui, avant, vivait à 100 à l’heure était maintenant contrainte par la maladie de faire attention à elle.

Je riais du contraste, mais dans le fond, ce n’était pas marrant. Cela dit, je savais aussi que Savannah ne voulait pas que je m’apitoie sur son sort pendant le temps qui lui restait.

Billy et elle parlèrent ensuite de l’album et du désir de Billy de repartir en tournée… Pour mon plus grand bonheur ! J’allais retrouver les routes sinueuses, les longs voyages en avion… Le soleil, la pluie, la neige peut-être même ! Qui sait ?

Elle disait nous envier et c’était compréhensible. On en avait déjà parlé sur l’oreiller, du fait qu’une tournée serait actuellement très difficile à gérer pour elle. C’était bien dommage pour The Burning Fire qui en plus devait dealer avec le deuil d’Howard Stone.

Ça n’avait jamais été facile pour ce groupe. Je me demandais même s’ils en bavaient pas plus que nous. Parce que le problème de The Lightening, c’était nous-mêmes… Tandis que The Burning Fire subissait les assauts d’une malchance extérieure.

Puis il y eut le mouvement de foule et Savannah vint se réfugier derrière la table. Je passai une main autour de sa taille et la gardai contre moi.

Billy voulait que les emmerdeurs soient mis dehors et j’étais bien d’accord. Mais Liam sembla gérer et averti tout le monde. On pouvait compter sur Liam pour, en générale, régler les choses à l’amiable. Mais je n’avais aucun doute que si quelqu’un mouftait à partir de maintenant, Liam ferait ni une ni deux et trierait les gens sans ménagement.

Après tout, il avait prévenu.

Je passai un doigt sur la joue de Savannah.

-Ça va ? Plus de peur que de mal ?

Savannah, elle, sembla reconnaître l’enfoiré qui avait foutu la merde. Un proche, plus ou moins, d’Howard Stone. Elle ne savait pas son nom, par contre. Mais s’il arrivait jusqu’à la table sans se faire virer, on saurait son nom pour lui autographier son album.

Je lançai à ce gars :

-Plus de bagarre, ok ?!

Puis je me rassis, entraînant Savannah avec moi sur la chaise à côté de moi.

-On va attendre de voir si y a plus de grabuge avant de te laisser sortir, ok ?

Savannah et moi laissions planer la surprise du projet sur lequel on avait bosser ses derniers jours. Je n’avais encore rien dit à Cash mais il finira par comprendre quand l’album hommage à Lola sortira.

Pour moi, Savannah pouvait rester mais elle déclina l’invitation. Je ne connaissais pas les raisons de son refus mais il était clair que Savannah était fatiguée. En travaillant avec elle j’avais pu voir qu’elle fatiguait très vite et je n’avais pu m’empêcher de penser que notre vie à tous tenait à un fil. Suffisait de voir ce qui était arrivé à Lola.

Elle accepta quand même l’offre de Cash d’aller chez sa mère a lui pour qu’elle fasse un bon repas. Apparemment, Savannah aimait la soupe au légume de la mère de Cash. C’est vrai qu’elle était bonne.

-La meilleure du monde…

Je parlais de la soupe.

Savannah avait aimé l’album. Qui disait album disait tournée à venir. J’étais impatient autant que j’appréhendais. Mais l’envie de partir d’ici était tellement forte que ça dépassait mon appréhension. Savannah confirma que ça allait être éprouvant mais, en même temps, il n’y avait pas meilleur sensation. Elle nous enviait.

-Tu pourras passer sur certaine date si tu veux et si tu en as la force.

Parce que les tournées, ça ne semblait pas être d’actualité pour elle. The Burning Fire n’avait rien sorti depuis un temps et avec la mort de Lola et la maladie de Savannah ça n’allait sûrement pas s’améliorer.

Je connaissais ça… Des évènements qui t’empêche d’avancer. Moi, c’était souvent mes propres démons qui me freinaient.

Puis, il y eut du grabuge… Un début de mouvement de foule. Des cris. Liam intervint et je le sommais de foutre dehors ceux à l’origine de ça. Cash, lui, s’était empressé de mettre Savannah à l’abri avec nous derrière la table et les cordons qui nous séparaient de cette foule qui, parfois, pouvait s’avérée bien hostile.

Savannah déclara que ça allait se calmer. Liam ne semblait pas convaincu par mon idée de mettre les gens dehors. Il opta pour une mise en garde. Je fronçai les sourcils. Je savais qu’il savait ce qu’il faisait mais j’aurais préféré que les fauteurs de trouble soient punis.

Cash, lui, demanda à Savannah si elle allait bien. Une Savannah qui avait déjà vu l’homme à l’origine de toutes ces conneries.

-J’espère que la nounou n’est pas comme lui…

Cash lança qu’il ne voulait plus de bagarre et la foule s’était, entre temps, calmée. Savannah était à l’abri avec nous et il ne fallu que quelques petites minutes avant que les trois fauteurs de troubles ne se retrouve devant nous.

Le garçon était face à moi :

-Alors ? Il s’appelle comment le petit con qui fout la merde ?

Il grommela avant de lancer qu’il s’appelait Monty.

La fille à la cheville légèrement blessée, elle, était face à Cash et elle dévisageait Savannah avant de reporter son regard sur Cash.

-Cash ! Je suis folle amoureuse de vous ! Je m'appelle Chelsea!

J’avais fait la file comme bon nombre d’autres fans de The Lightening et j’avais obtenue mes autographes, une petite satisfaction personnelle qui tenait plus de la blague parce que je pouvais avoir autant de signatures que je voulais en un claquement de doigts. J’avais simplement eu envie de jouer le jeu de la groupie et, de cette manière démontrer mon support indéfectible à Cash, Billy et les autres.

Cash me proposa de rester et si l’invitation était tentante et même si Billy était d’accord, je préférais rentrer pour me reposer. Les journées étaient exténuantes dernièrement et le réconfort d’un bon bol de soupe aux légumes cuisiné par la maman de Cash me faisait plus envie que de prolonger ce bain de foule.

Billy voulu savoir, avant que je ne quitte, ce que j’avais pensé de l’album. Mon opinion le fit sourire et rêver de la tournée à venir. J’en rêvais moi aussi, pas de la leur, mais de celle que je ne ferais probablement jamais, avec The Burning Fire. J’espérais que notre groupe retrouve un peu de fougue et termine l’album qui n’en finissait plus de se créer.

- Oui, bien sûr. Il y aura bien quelques dates où je pourrai passer vous voir.

C’était sympa de la part de Billy de m’offrir l’opportunité de passer sur quelques dates. Je ne comptais pas m’incruster et chambouler l’équilibre fragile de The Lightening mais Cash allait me manquer pendant tout ce temps. Notre relation non exclusive n’empêchait pas que l’attachement, voir l’amour que l’on éprouvait l’un pour l’autre se fasse ressentir de temps en temps.

J’allais quitter mais un mouvement de foule soudain engendré par l’impatience des gens faisant la file depuis longtemps me fit me retrouver derrière la table, avec les gars, blottis contre Cash. Je regardais vers Liam qui avait la situation en main. L’un des agitateurs était le petit ami de la nounou des bébés d’Howard Stone. Bon je sais que dis comme ça, ça ressemble à l’ami de l’ami du voisin de la sœur du frère du cousin du facteur mais je l’avais reconnu, tout simplement parce qu’il avait déposé Faith, la nounou en question, chez Howard alors que je m’y rendais. Je ne savais rien de plus de lui mais, comme le disait Billy, il fallait espérer que la nounou soit un peu plus patiente que son petit copain.

- Je l’espère pour les jumeaux !

Cash caressa ma joue du bout de son doigt puis s’assura que j’allais bien.

- Même pas de peur. Je vais bien, merci de m’avoir secouru.

La façon qu’il avait eu de me ramener contre lui avait été tout de même assez chevaleresque, même une fille s’était laissé attendrir par ça.

La séance de signature pouvait recommencer mais Cash préférait tout de même que je reste un peu, question d’être certain qu’il n’y ai plus de grabuge, avant que je ne quitte. J’acceptais son offre en posant quelques secondes mon front contre son épaule puis je relevais la tête pour le regarder.

- D’accord je vais rester un peu. Rien qu’un peu puis je rentre.

Je reculais ensuite un peu ma chaise question de ne pas être placée carrément entre Steve et Cash puisque je ne faisais pas partie du groupe et que je n’allais rien signer. C’était plus logique de mon point de vue d’être en retrait, après tout, ce n’était pas mon moment de gloire, mais le leur.

Une belle jeune femme avec des yeux de biches et une paires de seins libre sous un t-shirt un peu trop grand déclara son amour à Cash et ça me fit sourire. Sa déclaration était tout en innocence et pleine d’espoir et je ne pu m’empêcher de dire, pas assez fort pour qu’elle m’entende quoi que cela se pouvait :

- Si tu en profites pas, je tenterais bien ma chance, moi !

La fille exagérait ! Je l’avais pas frappé ! Mais le type chargé de la surveillance ne semblait pas forcément me croire.

-Non ! Elle est pas tombée toute seule ! Mais elle m’est passée devant ! J’allais pas la laisser passer comme ça, hein !

C’est pas parce que c’est une fille que je ne devais pas me défendre. C’est n’importe quoi ! Alors, les femmes peuvent faire ce qu’elles veulent sans conséquences ? C’est n’importe quoi ! Vraiment n’importe quoi !

Le type aida cette petite conne à se relever. Il voyait bien qu’elle pouvait marcher. Je roulai des yeux.

-Vous voyez… Elle exagère !

Je protestai, ensuite, quand Lighter voulait qu’on me vire. Je n’avais pas attendu pour rien ! Et j’en avais un peu marre que les stars s’amusent à me virer. Peyton Stone l’avait déjà fait de son vivant tout ça parce qu’elle se promenait n’importe où. Là, je n’avais rien fait de mal !

Mais l’homme pesa le pour et le contre du message qu’il risquait d’envoyer. Je me fit alors plus suppliant.

-Pas besoin de me faire passer devant. Mais me foutez pas dehors !

Le type finit par accepter de me laisser dans la file mais il nous avertit tous… Cash fit de même de là où il était. Je grommelai :

-D’accord…

Et j’attendis, donc, patiemment mon tour en devant me coltiner les discussions à la con des deux filles. L’une était amoureuse de Cash… Celle que j’avais foutu au sol. Je roulai des yeux. Cash s’en fout de toi, ma jolie, tu es une nobody pour lui.

Finalement, on finit par arriver à auteur du groupe. Je souris à Lighter mais la manière dont il me parla me fit froncer les sourcils et marmonner.

-Je m’appelle Monty…

Et je suis pas un petit con ! C’est pas cool d’entendre ça de quelqu’un qu’on admire.

La fille que j’avais blessée avoua son amour à Cash Izbel. Je roulai des yeux alors que Lighter était en train de signer mon autographe.

-Cash n’aime sûrement pas les petites tricheuses…

Son amie parut indignée par ma réflexion.

Je grommelai avant de regarder vers Savannah qui était maintenant près du groupe. Elle en avait de la chance !

-Il y a des fans privilégiés…

C’est ce que je lançais en parlant de Savannah.

Je pouvais comprendre la frustration du garçon… Non seulement le groupe avait privilégié les filles pendant quelques minutes, mais en plus, si la fille en question avait essayé de lui passer devant, c’était d’autant plus injuste. Cependant, je pensais bien qu’il y avait d’autres moyens d’arranger les choses que la violence.

-Peu importe, on ne pousse pas. C’est à l’école primaire qu’on fait ça.

En plus, la fille exagérait sa blessure, probablement pour essayer d’approcher le groupe plus vite. Et à vrai dire, je voyais bien Billy la prendre en pitié alors qu’elle faisait du cinéma. Heureusement, le chanteur était trop loin pour vraiment comprendre ce qu’il se passait.

Finalement, tout le monde se calma, parce que le jeune homme avait tellement peur de se faire virer d’Empire Records après des heures d’attente qu’il était même prêt à supplier.

Comme il n’y avait pas eu d’effusion de sang et qu’ils semblaient prêts à se tenir calme, j’ignorai l’ordre de Billy et les laissai poursuivre leur file, reprenant ma place à l’extrémité du cordon de sécurité.

Après encore une petite demi-heure où Savannah resta en sécurité près de Cash, les trois fauteurs de troubles arrivèrent au bout de leur attente. Je les fis passer en leur souriant.

-Merci d’être restés calme.

Ils allèrent chercher leur dédicace et je fis un peu la grimace en entendant l’accueil que Billy réserva au jeune homme. Il avait attendu longtemps pour se faire insulter. Ok, il avait pas à foutre le bordel, mais l’incident avait été plus que mineur quand même… Vu que la fille qui était tombée semblait avoir complètement oublié son entorse à la cheville, sautillant devant Cash et lui déclarant son amour.

Je soupirai, mi-amusé, mi-dépassé et me tournai vers la foule qui avait bien compris que s’ils voulaient des signatures, ils avaient tout intérêt à ne pas faire de vagues.

J’attendis un peu puis me dirigeai vers Savannah.

-Savannah… tu veux que je t’escorte jusqu’à la sortie ?

Si on partait en tournée, Savannah était prête à venir nous avoir et Billy, à l’accueillir comme il se devait. Sincèrement, je me demandais ce qui les avait rapprochés comme ça. Et ça me faisait culpabiliser un peu… Parce que je savais que jamais je ne pourrais avoir ce genre de complicité avec April… Déjà que j’avais du mal avec notre manager, Samantha Ricci… Mais disons qu’à ce niveau-là, je commençais à m’y faire, à force d’habitude. Mais April… non…

Savannah, qui voulait rentrer chez moi, fut contrainte de rester encore un peu parce qu’un incident avait éclaté dans la foule. Et je n’avais pas envie qu’elle prenne un coup perdu ou qu’elle se fasse écrasée par le public. Elle était assez affaiblie par la maladie et son nouveau traitement et je doutais qu’elle puisse facilement rester debout dans un mouvement de foule.

Heureusement, Liam géra. Quant à Savannah, elle reconnut le fauteur de troubles comme étant le copain de la nounou de Stone. Enfin, des enfants de Stone. Un peu perdu dans cette description, imbibé d’alcool que j’étais, je calculai sur mes doigts au quantième degré cela mettait le gars par rapport au batteur de The Burning Fire.

Savannah et Billy, eux, espérait que la copine du gars en question avait plus de patience avec les jumeaux. Ce qui me fit rigoler.

Savannah me remercia de l’avoir secourue et je lui souris.

-Mais de rien.

Elle allait rester un peu… Et finalement, elle resta jusqu’à ce que ceux qui avaient créé l’incident se retrouvent devant nous. Liam n’avait plus eu à intervenir, ce qui était pas plus mal.

Billy accueillit Le gars qui s’appelait Monty assez durement… Je me penchai vers le chanteur, cigarette pendant aux lèvres, haleine imbibée de Jack Daniel’s et les mouvements un peu mous. Plus ça avançait, plus j’étais saoul, forcément.

-Billy, soit cool… Les gens attendent longtemps…

Puis une fille apparut devant moi en sautillant au point de me donner le mal de mer. Elle était amoureuse de moi. Je souris malgré ma nausée.

-Toutes les filles sont amoureuses de moi…

Je pris mon marqueur et lui dessinai une belle tête de mort au chapeau haut de forme sur son album, avant de signer « To Chelsea, With Love, Cash ».

Savannah, un peu en retrait, fit une remarque comme quoi il fallait profiter mais je ne savais pas dans quel sens prendre sa phrase. Alors je rendis simplement son album à Chelsea avec un sourire.

Puis Liam, qui estimait que les choses étaient assez calmes, proposa à Savannah de l’escorter jusqu’à la sortie.

-On se voit tantôt à la maison ?

Après que Savannah avait affirmé qu’elle passera nous voir sur quelques dates, il y eut du grabuge dans la salle ce qui provoqua une début de mouvement de foule. Cash mit Savannah à l’abri et Liam prit en charge ceux qui foutaient la merde.

Je voulais qu’ils partent…

Mais Liam en décida autrement ce qui me fit grommeler alors que Savanah avait reconnu l’homme responsable de ce mouvement de foule. C’était le petit ami de la nounou des enfants Stone. Et elle comme moi, on espérait que la nounou n’était pas comme son petit ami. Sinon, putain, vive la vie de ces deux pauvres enfants. Parce que ce type avait l’air d’être un sacré petit con…

Cash demanda à Savannah si elle allait bien et elle le rassura sur ce point. Elle prit alors place de notre côté alors qu’on s’attelait à signe autographes sur autographes. Prendre photos sur photos… Jusqu’à-ce que les fauteurs de troubles de tout à l’heure arrivent à notre hauteur.

Si Liam les remercia de s’être tenu calme… Mais, moi, je ne me gênais pas d’insulté le dénommé Monty qui avait bien failli allumé la mèche qui aurait pu nous rendre, encore, coupable d’une catastrophe. Cash, lui, me demanda d’être cool.

-Je fais ce que je veux.

Ceci étant dit, la fille à la cheville blessée nommée Chelsea déclara son amour pour Cash ce qui, bien sûr, amusa mon guitariste. Ça amusa moins Monty qui fit encore une réflexion. Je le foudroyai du regard alors que Cash signa l’autographe de la fille avant de dire que toutes les filles étaient amoureuses de lui.

-Il y en a aussi pour moi, Cash…

Bien que j’aimais April. Mais je ne pouvais empêcher les autres de tomber amoureuses de mois.

Quand les trois fauteurs de troubles furent parti, Liam proposa à Savannah de la raccompagner. Cash comptait la rejoindre après la séance. Je soupirai :

-J’aimerais venir avec toi, Savannah mais si je fais ça, Lenny et Samantha vont faire un arrêt cardiaque.

Ouais… Nous on avait encore du pain sur la planche.

Rester n’était pas prévu mais dans la foulée des évènements et avant même que je ne m’en rende compte, Cash m’avait tiré vers lui de son côté de la table. Il semblait que l’impatience commençait à gagner la foule et à gâcher la belle euphorie qui l’animait jusqu’alors. C’est dingue comment tout pouvait vite dégringoler. Il n’avait pas suffi de grand-chose pour qu’une fille se retrouve au sol et que Liam doive remettre la foule à l’ordre.

Après une brève délibération avec Cash et Billy, et parce que je ne voulais prendre aucun risque en traversant la foule, j’acceptais de rester un moment pendant la séance d’autographe. Ça me faisait rêver à mon tour qui tardait à venir. Avec tout ce qui nous tombait dessus avec The Burning Fire, ce genre d’évènement prenait les allure d’un mirage.

Une fille s’avança alors et se présenta à Cash avant de lui dire qu’elle était follement amoureuse de lui. Ça me fit sourire, surtout quand Cash ajouta que toutes les filles étaient amoureuses de lui.

- Ah ouais ? Toutes ?

Ce que je ressentais pour Cash était assez fort pour être de l’amour, c’était vrai, mais ce n’était tout de même pas assez fort pour l’enfermer dans un cadre conservateur chaste. La preuve était que s’il voulait partir avec cette fille, je n’en ferais pas un drame puisque moi-même je ne refuserais pas ses avances, si elle m’en destinait.

Les trois responsables de l’échauffourée avaient eu ce pourquoi ils s’étaient présentés ici et ceux présents semblaient calme. Une foule sous contrôle, c’est tout ce qu’on demandait, nous les artistes, du moins dans ce genre d’évènement parce qu’en concert, ils pouvaient bien se lâcher pour danser autant qu’ils en avaient envie. Liam me proposa donc de me raccompagner jusqu’à la sortie et je lui fit signe que oui de la tête tout en lui souriant. C’était gentil de sa part de proposer, parce qu’il était là pour The Lightening, pas pour surveiller le cul de Prescott.

- Merci Liam, je te suis !

Je me levais et posais ma main sur l’épaule de Cash qui me demanda si nous allions se voir plus tard à la maison. Je n’avis aucunement envie d’aller ailleurs que chez lui, avaler un bol de soupe cuisiné par sa maman, prendre un bain chaud et le lover dans son lit, nue, et dormir jusqu’à ce qu’il rentre.

- Oui c’est là que je m’en vais !

Je l’embrassais alors que Billy poussait un long soupire en disant qu’il aimerait bien partir avec moi mais que s’il faisait ça, ses managers en feraient une maladie. Je le croyais sans peine, Timmy s’arracherait les cheveux de la tête si je faisais un truc du genre.

- Tiens bon ! Après, vous irez boire un coup ensemble, vous passerez un bon moment à célébrer la sortie de votre album puis tu rentreras avec le sourire collé aux lèvres. Allez ! J’y vais moi ! Bye les mecs !

Je passais entre Steve et Cash et je rejoignis Liam et je le laissais m’escorter jusqu’à la sortie après quoi, plutôt que de prendre le bus de ville, je grimpais à bord d’un taxi qui m’amena jusque chez Cash.