La petite fête d’anniversaire de Johnatan avait été une grande réussite ! On avait pu faire de nouvelle connaissances et on s’était tous bien marré ! Le petit groupe qui gravitait autour du jeune protégé de Brento était soudé. C’est ce qui lui faudra, à Johnatan, pour survivre à Los Angeles et s’y faire une place de choix. Il était bien parti pour ça en tout cas.

Comme toute fête du genre, Brento et moi avions abusé si bien que, quand tout le monde était retourné chez lui, on avait fait des heures supplémentaires à boire et se raconter des souvenirs qu’on s’était déjà raconté des milliards de fois voir qu’on avait en commun ce qui faisait qu’en plus de se les raconter on les avais carrément vécu ensemble… Deux vieux radoteurs qui au bout de la nuit avaient fini par tomber raide mort bourré dans mon grand lit. Si Sørensen avait vu ça il aurait sûrement de quoi alimenter sa rumeur comme quoi Brent et moi vivions une idylle cachée.

Sauf qu’on était juste bourré et qu’on avait pas spécialement réfléchi avant de s’endormir comme des abrutis abattus par une semaine mouvementée et bien trop arrosée.

Mon sommeil fut digne de ceux qu’on a quand on est bourré. D’abord une énorme black-out avant que des rêves sans queue ni tête ne vienne perturber un peu ma tranquillité tout comme mon estomac qui commençait à se rendre compte que j’avais un peu trop abusé. Tout ça avant de repassé en mode black-out qui dura…

Trop peu longtemps, en fait…

D’un coup, la lumière du jour entra dans la pièce. Une lumière aveuglante qui, inévitablement, me réveilla et me fit grommeler…

-Brento… Rendors-toi…

C’est ce que je dis sans me rendre compte qu’il était tout à fait impossible que Brent se réveille avant moi-même dans mon état avancée de gueule de bois. Sauf que ce n’est pas la voix de Brento qui s’éleva dans la pièce mais celle d’une femme.

-REVEILLEZ-VOUS ! TOUT DE SUITE !

Enora Lee…

Je me redressai un peu les yeux à moitié ouvert découvrant une Enora Lee avec sa tête des mauvais jours qui regardait vers mon lit, ses deux poings sur les hanches… Je plissai des yeux pour la voir plus nettement car je n’avais ni mes lunettes, ni mes lentilles.

-Putain pourquoi tu gueule comme ça ?

C’est ce que je dis d’une voix pâteuse mais, au lieu de me répondre, Enora s’approcha du lit pour enlever d’un geste rageur la couverture qui nous couvrait Brento et moi…

-Hey ! T’es folle ou quoi ?

C’est ce que je dis plissant toujours les yeux alors que je n’étais vêtus des mêmes vêtement que la veille. Enora était furieuse était j’étais bien trop dans le cirage que pour me rappeler qu’Enora avait de très bonnes raisons d’être furieuse.

Je détournai un rien ma tête vers mon réveille et j’eus du mal à distinguer les aiguilles mais après deux secondes, je réussis plus ou moins à voir qu’il n’était pas plus de 9h du matin.

-Il est 9h du mat… On est dimanche, bordel de merde !

Je grommelai ça mais Enora nous foudroyai toujours du regard.

-Ouais ! Et vous avez encore bien picolé comme je vois… C’est devenu une habitude ou quoi de se torcher la gueule à ce point ? Vous avez emmerder qui cette nuit ? La vieille voisine du début de la rue ?

Elle était vraiment, vraiment furieuse…

On s’était vraiment éclatés à l’anniversaire de Johnatan. Mais tous ces petits jeunes étaient bien trop sages ! Ils étaient tous repartis alors que Shran et moi on était motivés pour discuter jusqu’au bout de la nuit. Tout en continuant à boire, bien sûr !

Hugh avait repris ma voiture pour rentrer et je lui avais dit qu’il faisait ce qu’il voulait, que je restais là avec Shran et qu’il pourrait venir me rechercher le lendemain ou qu’au pire, je prendrais un taxi.

Tout ce beau monde parti, on avait donc continué à boire, à discuter, à se marrer en se racontant des histoires qu’on connaissait pourtant tous les deux par cœur ! C’était ça, l’amitié ! Ne jamais en avoir assez des vieux souvenirs et avoir l’envie d’en créer d’autres !

Et au final, on s’était écroulé dans le grand lit de Shran, tout habillé… Mon estomac était rempli de Martini et j’avais un peu mal au ventre, mais la fatigue finit par l’emporter, effaçant mes derniers souvenirs de cette soirée… J’allais avoir de beaux trous noirs le lendemain ! Bref, tout ça pour dire que je me mis à ronfler comme une locomotive.

J’étais tellement dans le coaltar que je ne me rendis pas compte que le jour avait fini par se lever, emplissant la chambre d’une belle lumière… Et encore plus quand on reçut une petite surprise.

Mais je continuai à ronfler.

Je n’entendis pas Shran.

Par contre, le cri d’Enora Lee me fit ouvrir de grands yeux surpris et je pris une grande inspiration effrayée.

Mais ma voix, quand j’essayai de parler, était endormie et pâteuse.

-Mais qu’est-ce que… ?

Je me retournai, gémissant en sentant mon estomac se retourner et ma tête pulser de douleur. Mes yeux devaient être injectés de sang autour de mes iris bleus.

Alors là, j’entendis Shran qui demandait pourquoi je gueulais comme ça.

-Quoi ? Mais je gueule pas…

La couverture disparu brutalement et j’eus le réflexe de me recroqueviller sur le lit. Ce ne fut que là que je suivi le regard de Shran.

-Oh ! Enora leee… Comment ça va ?

Pas bien, vu ses poings sur ses hanches. Ce n’était jamais bon, les poings sur les hanches. Shran lui demanda si elle était folle…

-Oui, mais ça on le savait…

Oulà, j’avais pas encore bien dessaoulé, je ne sentais même plus le danger. D’après Shran, il était 9h du matin… Un dimanche.

Je me détendis un peu, m’étalant sur le lit en grommelant.  

-Reviens dans deux heures, Enora…

Mais elle ne semblait pas décidée à nous laisser cuver, nous reprochant d’avoir encore bu et nous soupçonnant d’avoir emmerdé quelqu’un.

Je m’assis sur le lit… J’avais même gardé mes baskets, c’était dire…

-Quoi ? Mais on a emmerdé personne. C’était l’anniversaire de Jo… Nameless…

Puis je me tournai vers Shran…

-Si on prenait du café avec de l’aspirine ?

Enora venait de nous aveugler avant de nous réveillé de sa voix stridente… De quoi se faire redresser Brento qui était tout aussi désorienté que moi. Même si la première chose que je demandai ce fut pourquoi Enora criait de la sorte. Je n’étais même pas passé par la question : « qu’est-ce que tu fous là ? »… Pour la simple et bonne raison que j’avais l’habitude qu’Enora soit déjà à voyager dans ma villa au petit matin. Ça arrivait souvent ces derniers temps parce qu’elle me conduisait aux studios.

Brento, dans sa désorientation, disait qu’il ne gueulait pas. Je grommelai :

-Pas toi, l’autre folle là…

J’avais un mal de crâne carabiné et mon estomac était en vrac. Du coup, toutes petites contrariétés me faisait râler. Elle finit par enlever la couverture alors que Brento se rendit, enfin, compte, qu’on était plus deux mais trois dans la pièce. Il demanda à Enora comment elle allait.

-A ton avis ?!

Je ne pus m’empêcher de demander à Enora d’une voix entamée par une soirée bien arrosée, si elle était réellement folle. Brento disait que ça on le savait déjà ce qui fit qu’Enora le foudroya du regard.

-Folle et fâchée…

Un combo plutôt destructeur dans le cas d’Enora Lee.

Je remarquai qu’il n’était que 9h du matin… Putain ! On est dimanche et elle vient nous réveiller à 9h ? Pas une heure pour sortir un Brent qui invita mon ex-femme à repasser dans deux heures. Mais elle s’y refusa préférant nous reprocher d’avoir bu avant de nous demander si on avait emmerdé la voisin du début de la rue…

Hein ?

Il me fallut deux secondes pour comprendre où elle voulait en venir alors que Brento disait qu’on avait simplement fêter l’anniversaire de Nameless. Il avait bien failli donner le vrai nom de Nameless mais il s’était repris. De toute façon, j’étais sûr que, au fond, Enora avait déjà fait A+B au sujet de Nameless… Mais elle se gardait bien de le dire à quiconque.

-Ouais… On a juste fait la fête… Rien de plus…

Cette fois-ci en tout cas parce que j’avais bien l’impression que si Enora était furieuse c’était parce qu’elle était au courant de ce dont on ne voulait pas qu’elle soit au courant. Alors quand Brento demanda si on prenait un café et de l’aspirine, Enora déclara.

-Amenez-vous à la cuisine ! Et ne me faites pas attendre !

Et elle sortit de la chambre en claquant la porte… Je tournai mon regard vers Brent…

-Elle sait… On va se faire dégommer…

Je sortis du lit. Mon mal de crâne était encore pire un fois debout et je gémis.

-Putain…

J’avisai alors la fenêtre avant de soupirer.

-Je serais en meilleur forme, je me casserais par la fenêtre…

Mais je n’y étais pas et il faudra bien affronter Enora à un moment donner. On se dirigea, donc, tel des zombies pas très frais, vers la cuisine. Enora nous y attendant les bras croisé… Elle avait quand même déjà fait un verre d’aspirine. J’allais le prendre mais elle m’arrêta d’un regard.

-C’est pour Brent. C’est lui qui en voulait.

Je fronçais les sourcils toujours en partie aveugle parce que je n’avais pas pu mettre les mains sur une paire de lunettes ou l’autre tellement c’était le bordel. La cuisine était en bordel. Il y avait des cadavre de bouteilles vide et tout.

J’allais faire une réflexion mais loin de moi l’idée d’empirer les choses. J’avais trop mal au crâne pour jouer à ce petit jeu. Je m’avançai alors vers le plan de travail juste à côté d’Enora et me servis un verre d’eau remarquant qu’Enora avait déjà envoyé le café. Je sortis alors plusieurs petit pot contenant mes pilules. Je pris d’un coup mon traitement et deux anti-douleurs. C’était plus efficace que l’aspirine.

-Va t’asseoir à côté de Brent maintenant !

Je fronçai les sourcils mais n’objectai pas. Je m’installai à côté de Brent tenant mon ventre car j’avais l’impression que j’allais vomir.

Enora était debout contre le plan de travail et nous foudroyait du regard.

-Joe Maxwell m’a téléphoné hier pour m’expliquer que jeudi pendant la nuit vous êtes allé, bourré, saboter son tournage ! Vous êtes entré sans autorisation dans son studio, vous avez saboter une scène avant d’insulter cette petite pimbêche d’Alicia Ford. Comble de tout, Shran, tu a foutus un coup de poing dans la figure de Maxwell !

Je pouffai de rire… C’était nerveux, en fait, mais ça ne fit pas rire Enora.

-Et ça te faire rire, en plus ?! Vous savez ce qu’il m’a dit d’autre ? Qu’il allait porter plainte contre Lee Pictures pour toutes vos conneries réunies car d’après lui je suis responsables des frasques de mon réalisateur et de mes acteurs ! Vous vous rendez compte dans quel merde vous venez de me foutre ?!

Il me fallut un looong moment avant de comprendre ce qui nous arrivait… En fait, nous étions pris au piège, mis au pied du mur par Enora Lee… Mais j’étais encore un peu bourré et je ne comprenais pas pourquoi elle nous en voulait. Tout ce que je voulais, c’était dormir encore deux heures, puis cuver tranquillement toute la journée parce que demain, ce serait reparti pour une semaine chargée !

Quand enfin je retombai un peu sur mes pattes, je demandai comment allait Enora… Elle me rétorqua une question qui était rhétorique mais à laquelle je ne pus m’empêcher de répondre.

-Pas très bien… Tu as les poings sur les hanches et tu es toute rouge…

Ce qui s’annonçait mal pour notre matricule. Je savais que j’avais un truc à me reprocher mais sur le coup, je ne savais plus trop quoi. Je dis à Shran qu’on savait depuis longtemps qu’elle était un peu folle et elle me fusilla du regard au point que j’eus envie de me cacher sous la couverture qu’elle nous avait arrachée et qui gisait maintenant au pied du grand lit.

Elle nous en voulait apparemment d’avoir picolé hier… mais… Mais on avait le droit de faire la fête, quand même ! Ce n’était pas comme si on ne le faisait jamais, c’était dans nos habitudes… C’est ce qu’on répondit tous les deux, Shran et moi.

Quand elle nous ordonna de nous amener à la cuisine, ce fut là que mon franc tomba. D’ailleurs, Shran disait qu’on allait se faire dégommer. Je portai les deux mains à mon front, moi qui atterrissais seulement.

-Oh merde… Maxwell… Je l’avais presque oublié !

Je me levai du lit en même temps que mon ami qui gémis, jura, puis alla vers la fenêtre de la chambre… Il disait que s’il était en meilleure forme, il aurait fui par la fenêtre.

-Elle aurait fini par nous rattraper et de toute façon, on aurait été obligés de la voir au moins mardi…

Quand elle venait sur le plateau de Spaceship.

Je soupirai.

-On a pas le choix…

Je frottai sur mon t-shirt pour le défroisser un peu, mais en vain. J’étais plus en train d’essayer de rallonger mon espérance de vie qu’autre chose, en fait.

Quand on débarqua d’un pas mou et hésitant dans la cuisine, j’entendis le bruit presque salvateur d’un cachet effervescent dans un verre d’eau. Shran voulut le prendre, mais Enora déclara que ce verre était pour moi. Enora était toujours plus indulgente avec moi et je comptais un peu là-dessus pour sauver nos miches.

Je m’assis et pris le verre d’aspirine, en regardant le cachet remonter à la surface pour finir de fondre. Mais quand je vis Shran s’approcher d’Enora, je le regardai, la peur dans les yeux et grimaçant un peu. J’avais envie de lui dire de ne pas trop s’approcher d’elle. Je me rappelais encore trop bien des baffes que nous avait mises Alicia.

Mais elle ne le frappa pas, Shran pris une poignée de médicaments d’un seul coup et son ex-femme lui ordonna de venir s’asseoir près de moi. Quand il fut assis, je me rapprochai un peu de lui, comme pour qu’on se protège mutuellement et li posai la main sur l’épaule.

-Si tu vomis pas tout ça dans les deux prochaines heures, chapeau !

Enora se mit alors à parler et comme de fait, Maxwell avait fait un rapport complet à Enora. Je la laissai parler… J’avais envie de rire, mais je cachai ça derrière une moue que je planquais en baissant la tête. C’était très con, ce qu’on avait fait. Mais qu’est-ce qu’on avait ri !

Shran, lui, en riait encore. Un peu nerveusement, mais il riait quand même. Je lui filai un petit coup de coude dans les côtes, mais c’était déjà trop tard. Et Enora nous annonça que Maxwell allait porter plainte contre Lee Pictures…

-C’est plutôt contre nous qu’il devrait porter plainte. Tu n’étais même pas là…

Je haussai les épaules.

-Et puis, il exagère, c’était un tout petit coup de poing.

Faux. Shran avait pris un énorme élan… Mais contrairement à Datalore, moi, je savais mentir quand il fallait…

-En plus, sa scène était quand même foutue parce qu’Alicia Ford était en train de la massacrer…

Je regardai Enora dans les yeux avec un air de chien battu…

-Bon, c’était pas fort intelligent ce qu’on a fait, j’avoue mais… On avait eu de gros problèmes pendant la semaine et avec l’alcool… Tu sais…

Je ne savais pas si elle savait pour le départ de Livia, mais je comptais bien me servir de ça pour l’attendrir.

Enora était furieuse et Brento, encore bien dans la cirage, constata tout haut qu’elle l’était en mettant en avant le teint rouge d’Enora ainsi que la position typique de la femme fâchée qu’elle prenait à cet instant. Une Enora qui ne tarda pas à nous ordonner de venir à la cuisine. Elle quitta la pièce alors que je savais parfaitement pourquoi elle était furieuse.

On allait se faire démolir. J’en étais certain. Et je le dis tout haut faisant rappeler à Brento pourquoi Enora était dans un tel était un dimanche matin. Il avait complètement oublié Maxwell. Moi pas assez que pour ne pas que la colère d’Enora me le fasse me le rappeler.

J’avais, un instant, considéré l’idée de fuir par la fenêtre mais j’étais loin d’avoir la forme suffisante pour ce genre de cascade. Brento encore moins, de mon avis… Et je ne pouvais pas laisser mon ami derrière avec la dragonne. Je n’étais pas comme ça. Du coup, j’abandonnai l’idée alors que Brento disait que, de toute façon, on aurait été obligé de rencontré Enora mardi. Je fis la moue.

-Ouais… Même le lundi. Elle se pointe tous les jours maintenant…

Pour me surveiller. Uniquement pour ça. Elle a dit qu’elle le ferait tant que je n’aurais pas été vérifié si mon traitement était encore suffisamment efficace. Sauf que j’étais en plein tournage et que, bientôt, j’aurais deux tournages sur le feu. Ce n’était absolument pas le moment.

On avait pas le choix, comme le disait Brento… On devait affronter la colère d’Enora. Je devrais en avoir l’habitude pourtant…

On arriva à la cuisine tels deux zombies et c’est Brento qui eut le droit d’avoir le verre d’aspirine préparé par Enora. C’était déjà la preuve qu’elle aura, durant cette engueulade, bien plus que compassion pour Brento que pour moi. Pourquoi ? Parce que c’était TOUJOURS comme ça ! Brent attirait plus la sympathie que moi dans le chef d’Enora dans ce genre de situation. C’est totalement injuste !

Je dus m’approcher d’elle pour prendre mes médicaments. Je n’avais pas le choix. Mon mal de crâne allait bientôt devenir invivable et je devais, de toute façon, prendre mon traitement. Je le fis sans recevoir la moindre baffe de Miss Lee qui m’ordonna d’aller m’asseoir près de Brento.

Je m’exécutai… Je n’étais pas assez en forme pour contester.

Brento se rapprocha de moi comme si une plus grande proximité pourrait nous protéger de la fureur d’Enora. Il déclara que si je ne vomissais pas tout ce que je venais d’avaler dans les deux prochaines heures c’était un miracle. J’avais déjà l’estomac tout retourné alors je lançai à Brent.

-Je crois que c’est peine perdue ça.

Je savais que j’allais vomir… Je ne savais simplement pas quand. Le plus tard possible était le mieux pour que je puisse au moins assimiler mes pilules.

Je me tenais le ventre alors qu’Enora commença son laïus sur ce qu’on avait fait jeudi… Et vous savez quoi ? Je ne trouvais rien de mieux comme idée que de pouffer de rire. Un rire très nerveux qui me valu un regard noir d’Enora et un coup de coude de Brento. Quoi ? Je n’avais pas pu m’en empêcher. Le fait est que j’étais extrêmement nerveux là tout de suite en plus de n’avoir que très peux de remords par rapport à ce qu’on avait fait jeudi.

Enora lança alors que Maxwell avait porté plainte contre Lee Pictures ce qui me fit plisser des yeux. Alors il l’avait réellement fait l’enfoiré ?! Ça révolta Brento qui déclara que c’était plutôt contre nous qu’il aurait dû porter plainte. Qu’est-ce qu’il raconte, là, le Brento ? Je tournai ma tête, sceptique, vers lui. Il n’aurait simplement pas dû porter plainte du tout, ouais ! On a rien fait de bien méchant, hein !

-Quoi ?

Enora fixa Brento.

-Je suis entièrement d’accord avec toi, Brent !

Brento disait que Maxwell exagérait. Ah ! Là, on est d’accord ! J’hochai de la tête.

-Ouais ! Je l’ai à peine frôlé. Il exagère… Puis, Alicia, elle, elle nous a giflé… Donc, voilà, égalité.

Enora me foudroya du regard. Si elle avait eu des flingues à la place des yeux, j’aurais été criblé de balles. C’était clair et net. Elle nous en voulait et pas qu’un peu. Je savais, en un regard, savoir où en était la colère d’Enora sur une échelle de 1 à 10 et là, c’est au maximum…

-Il a une fracture de la pommette, Shran ! Et je sais que quand tu frappes ce n’est jamais à moitié !

Une fracture ? Sérieusement ? Je pris un air incrédule.

-J’ai pas tapé si fort…

Elle rétorqua, toujours fâchée.

-Tu était complètement bourré. Tu n’as pas senti ta force comme d’habitude.

Brento lança alors que la scène qu’on avait « sabotée » était déjà bien sabotée par Alicia elle-même. Enora tourna son regard vers mon ami prenant un air sceptique.

-Ce n’est pas une raison !

Oh que si !

-Oh que si !

Encore un regard meurtrier… A froncer les sourcils comme ça, Enora finira par avoir mal aux yeux, moi, je vous le dis.

-Non, ce n’en est pas une… Alicia est peut-être la pire actrice du monde, ce n’est pas une raison pour saboter le travail des autres.

Brento pris alors son plus bel air de chien battu. C’était la seule arme qu’il restait pour attendrir un temps soit peu Enora… Moi, je savais que je n’avais plus aucune arme. Elle m’en voulait et rien ne pourrait changer ça hormis le temps. Brent lança alors qu’on avait pas été fort intelligent mais qu’on avait eu de gros problèmes et que, l’alcool aidant, on avait un rien déconné.

-Ouais ! On avait vécu une sale semaine. On a voulu décompressé. On a déconné… Pardonne-nous, ok ?

Enora secoua la tête. Elle était toujours contrariée.

-Une sale semaine ? Je sais que le coup que t’a fait Livia, Brent, était un sale coup… Je sais que ça a dû être difficile de perdre un artiste de cette manière. Mais tu as encore deux très bons groupes qui iront loin. Ta carrière est plus qu’au beau fixe même sans la petite diva. Je crois même que c’est plutôt positif ce qui est arrivé et que tu t’en rendra vite compte. Je ne pensais pas que tout ça te ferais faire des conneries pareilles ! Je te pensais plus mature que ça !

Je fis la moue. Hey ! Brento a quand même eu un coup dure, là ! Elle exagère un peu Enora. Une Enora qui ne tarda pas à montrer son doigt vers moi dans un geste accusateur.

-Et toi, tu n’as aucune excuse. Ta semaine n’était pas pire qu’une autre, hein !

Qu’est-ce qu’elle en sait, hein ! On ne vit pas ensemble que je sache ! Et je me défendis.

-Si ! Le Docteur Crawford était en va…

Elle tapa du poing sur le plan de travail me faisant légèrement sursauté tellement ça fit du bruit. Elle est complètement folle !

-Il a le droit d’en prendre des vacances ! Tu aurais pu aller voir son remplaçant si tu avais si mal à la tête que ça ! Ce n’est pas une raison pour te saouler la gueule comme ça et foutre la merde, Shran ! Maintenant JE suis dans la merde et je peux te dire que ça lui fait très plaisir à Maxwell de pouvoir nous attaquer de la sorte !

Elle regarda Brent.

-Maintenant dis-moi sincèrement qui a eu cette idée de merde, hein ?

On ne pouvait pas échapper à Enora et sa colère… Si ce n’était pas aujourd’hui, ce serait demain… En effet, notre duo était très souvent un trio… Nous étions tous les trois très amis, même si cette amitié, avec Enora, prenait une autre forme que celle qu’on entretenait Shran et moi. Le truc, c’était que quelque part, elle était toujours la supérieure de Shran, puisqu’elle était sa productrice.

Je soupirai à l’idée qu’on se fasse dégommer, mais plus vite on y allait, plus vite ce serait fini. Tout ce que j’espérais, c’était que Lee Pictures ne coupe pas les vivres de Spaceship pour une toute petite connerie…

On s’assit donc dans la cuisine quand Shran eut pris ses médicaments et on se rapprocha l’un de l’autre, pour faire front, tous les deux, ensemble.

En voyant le teint blafard de Shran et comment il se tenait le ventre, j’avais la certitude qu’il allait vomir… Et lui aussi, apparemment.

Mais tout ça ne fit pas rire Enora qui restait sur sa ligne de conduite… Bon, ben, j’aurai essayé.

Elle nous annonça alors, après un bref résumé de nos frasques, que Joe Maxwell allait porter plainte contre Lee Pictures. J’aurais préféré qu’il porte plainte directement contre nous, ce qui surprit et outra Shran qui me fixa. Enora, elle, était d’accord avec moi, par contre.

Je soutins le regard de mon ami.

-Bah oui, c’est nous qui avons foutu le bordel, pas Lee Pictures, Shran…

Dans mon regard, j’essayai de lui faire passer le message télépathique : « Tu ne veux pas que ça recommence comme en 70 ! ». Par contre, je n’hésitai pas à dire que Maxwell exagérait. Pour moi, plus qu’un véritable désagrément, ça lui ferait une histoire à raconter ainsi qu’à nous. Le cinéma n’était-il pas plein d’anecdotes du genre ? Mais Enora répliqua que Shran avait mis un coup de poing au réalisateur de Galactic Wars.

Shran répliqua qu’Alicia nous avait giflés.

-Oui ! Ça compte aussi ! On dit toujours quelque chose quand un gars lève la main sur quelqu’un, même si ce n’est qu’une gifle. Mais qu’une femme gifle un homme, c’est comme… normal ? Non, ce n’est pas normal.

J’étais pour l’égalité. Dans les deux sens.

Sauf qu’Enora nous annonça que Maxwell avait une fracture de la pommette… J’ouvris la bouche, mais rien n’en sortit. Je n’aurais pas cru non plus que, même avec l’élan qu’il avait pris, Shran avait pu faire autant de dégâts.

Je regardai Shran, refermant la bouche et pinçant les lèvres alors qu’Enora lui disait qu’il ne sentait pas sa force. Puis j’osai un timide…

-C’est Maxwell qui a provoqué…

En déterrant ce qu’il s’était passé en 70…

Avec un air de chien battu, je tentai une autre stratégie en disant qu’on avait eu une mauvaise semaine. Enora avait apparemment appris ce qu’il s’était passé avec Olivia Cortez. Elle était d’accord que c’était un sale coup, mais que ça ne justifiait en rien ce qu’on avait fait sur le tournage nocturne de Galactic Wars. Qu’elle me trouvait plus mature que ça et je baissai les yeux comme un gamin pris la main dans le sac.

-Je suis désolé… Mais c’était tellement… Je sais pas… Sur le coup, ça nous a paru marrant… C’était rien de bien méchant.

Puis elle s’en prit à Shran qui n’avait pas eu une semaine si dure que ça. Son histoire de médecin, pour Enora, ce n’était pas une raison. Maintenant, elle était dans la merde et c’était notre faute.

Elle me fixa alors et j’eus envie de me planquer dans un trou de souris. Elle demanda qui avait eu cette idée de merde.

Je soupirai, sans la regarder. Mais répondis sans hésiter.

-C’est moi… En fait, Shran voulait juste qu’on aille jeter un œil. Dire bonjour… C’est moi qui ai eu l’idée d’apparaître sur l’écran pendant qu’ils tournaient.

Je la regardai enfin et écartai les bras.

-Avoue que c’était quand même marrant, Enora ! Si Maxwell n’avait pas délibérément provoqué Shran, il n’y aurait jamais eu de coup de poing…

Brento avait défendu Enora au lieu de nous pour commencer son petit plaidoyer… En gros, il plaidait coupable… Je m’exclamais, du coup, quand il affirma que c’est contre nous que Maxwell aurait dû porter plainte et non contre Lee Pictures… Enora semblait totalement d’accord avec lui et Brento se tourna vers moi pour dire que c’était nous qui avions foutu le bordel et pas Enora. Je grommelai.

-Je sais mais bon…

Pas obligé de nous mettre une cible dessus. On avait pas fait grand-chose à Maxwell, hein ! Mais je voyais bien dans le regard de Brent qu’il voulait simplement éviter de mettre Enora plus en colère qu’elle ne l’était déjà. J’avais dépassé largement les bornes en 70 et il ne fallait pas que ça se reproduise. Même si, en 70, l’histoire était complètement différente que ce qu’il s’était passé jeudi.

On essayait de mettre en avant qu’on avait rien fait de mal mais Maxwell avait parlé du coup de poing et Enora mis ça sur le table aussi. Je me défendis déclarant qu’Alicia, elle aussi, nous avait giflé. Mais ça, ça compte pas, hein ? Non, on dirait bien ! Brento renchéri à ma suite soulignant la différence de traitement entre mon coup de poing et les gifles d’Alicia. Enora fit la moue.

-Je n’ai pas dit que c’est normal. Mais ce n’était pas une raison de s’abaisser au niveau d’Alicia en frappant Maxwell.

Je savais qu’Enora détestait Alicia mais, ici, elle semblait à ce point en colère sur nous qu’elle ne voyait que ce qu’on avait fait de mal. Elle affirma que j’avais cassé la pommette de Maxwell chose que j’ignorais. On était parti trop vite pour réellement voir les dégâts de mon coup de poing. Mais je ne me rappelais pas avoir tapé aussi fort. J’en fus, moi-même, surpris… Plus qu’Enora elle-même qui affirma que, bourré, je ne sentais pas ma force. Je tiquai me serrant un peu plus le ventre alors que Brento tenta de me défendre en lançant, timidement, que c’était Maxwell qui avait provoqué.

-Non c’est vous en allant l’emmerder ! Vous ne seriez pas allé sur son plateau, il n’aurait pas eu l’occasion de vous provoquer et Alicia de vous gifler !

Mouais… N’empêche que sa réaction face à notre visite était exagérée et ça Enora ne semblait pas le voir ! Elle n’était pas là, il faut dire et elle semblait croire Maxwell sur parole…

Brento changea alors de stratégie alors que, petit à petit, j’avais de plus en plus envie de vomir. Il mit en avant qu’on avait eu besoin de décompresser après une semaine de merde ce qui faisait qu’on avait un peu trop déconné. Mais même ça, ça ne semblait pas être une bonne excuse. Pourquoi ? Parce que Brento n’avait perdu QUE Livia pour elle… On voit bien qu’Enora n’a pas l’habitude de se faire rejeter comme une merde, hein ! Elle a facile sur ce coup-là. Mais pour Brento, ça a été un coup dure. Elle ne peut pas comprendre ça, Miss J’ai Toujours Réussi Ce Que Je Fais.

Brento s’excusa mais mis en avant que tout ça n’était pas méchant.

-Ouais… Maxwell a exagéré. On a rien fait de méchant du tout. C’était une blague… Mais Maxwell n’a aucun humour…

Et j’avais eu une semaine de merde aussi ! C’est ce que je lançai mais Enora frappa sur le plan de travail clamant que ma semaine n’avait pas été aussi dure que j’essayais de lui faire croire. Elle ne vivait pas dans ma tête, hein ! Elle n’a aucune idée de ce que c’est ! Sans Crawford dans le coin c’est comme si je sautais dans la mer sans bouée de sauvetage ! Surtout dans une période chargée comme celle-ci.

Elle fixa alors Brento demandant qui avait commencé. J’essayais de rassembler mes souvenirs mais c’est Brent qui lança la vérité pure. J’avais proposé qu’on aille sur le plateau de Galactic Wars et Brent avait eu l’idée d’intervenir dans la scène d’Alicia. Il disait à Enora d’avouer que c’était quand même drôle et que si Maxwell ne m’avait pas provoqué, il n’aurait jamais reçu de coup de poing.

-Exactement !

Je n’en rajoutai pas parce que j’avais l’impression que ma simple voix agaçait mon ex-femme. Elle fronça les sourcils me regardant avant de regarder Brent.

-Dire « bonjour », hein ? Ouais… Je doute que les intentions de Shran soient celle-là quand il a proposé cette idée !

Je grommelai.

-J’étais trop bourré pour réfléchir aussi loin, Enora…

Elle me foudroya du regard.

-C’est bien ça qui m’ennuie aussi dans l’histoire, Shran. T’étais bourré jeudi. Hier aussi… Tu sais que tu ne peux pas boire autant.

Et quoi ? Je dois arrêter de vivre ? Je roulai des yeux alors qu’Enora poussa un long soupire avant de nous regarder à nouveau avec un regard accusateur.

-Et, non, Brent, ça n’a rien de marrant. Pas alors que Maxwell a porté plainte. Je croyais que tu aurais eu la présence d’esprit de ne pas faire de conneries pareilles mais ça n’a pas été le cas.

Brent avait toujours cette pression-là d’être celui qui doit faire en sorte que je ne déconne pas. Il doit en avoir marre à la fin, le pauvre. Autrefois, c’était Don et Stanley qui l’obligeait à remplir ce rôle-là. Comme si j’étais totalement incapable de me contrôler !

-Vous avez donner à Maxwell de quoi vous atteindre et m’atteindre moi. Il va tout dire à la presse… Je devais sauver Lee Pictures alors j’ai dû faire un deal avec Maxwell… J’ai dit que Lee Pictures se désolidarisait de vous deux sur ce coup-là. Que Maxwell pouvait vous poursuivre et qu’aucun des avocats de la boite ne vous serait donné tout comme Lee Pictures ne payera aucune amande si la justice vous condamne.

Est-ce que j’avais peur d’une condamnation ? Non. J’avais l’argent. J’avais de quoi payer un avocat et les amandes s’il faut.

-T’en fais pas, Enora. J’ai assez de thunes pour gérer ça comme un grand, hein ! J’ai pas besoin de Lee Pictures et de ses avocats. Hein, Brento ? On a pas besoin d’elle ! On a jamais eu besoin d’elle !

Ok… Là, c’était un peu fort et je disais toujours ça quand Enora m’emmerdait. Et là, elle m’emmerdait à jouer les productrices en colère ! Sauf qu’au lieu d’une remarque assassine, Enora se retourna d’un coup pour sortir une tasse et la remplir de café. Dans ses gestes, je voyais bien qu’elle essayait simplement de faire autre chose pour ne pas dire quelque chose qu’elle risquait de regretter.

Enora était furieuse et on était en train de se faire engueuler comme deux adolescents qui venaient de prendre leur première cuite. Cela dit, j’essayai de nous défendre un peu comme je pouvais, mais j’avais peu d’argument. Shran avait frappé Maxwell, mais Alicia nous avait frappés aussi. N’y avait-il pas égalité du coup ?

Pas pour Enora. Elle ne trouvait pas ça normal non plus mais disait qu’on aurait pas dû s’abaisser au niveau d’Alicia…

-Je sais, mais…

« Mais » quoi, Brent ? Le fait était que je n’avais pas vraiment d’argument contre ça… Même si, même avec le recul, je pensais toujours que ce qu’on avait fait n’était qu’une petite blague pas bien méchante… Si on oubliait le coup de poing qui avait clôturé l’affaire, évidemment. Mais ça, je soutenais que c’était la faute de Maxwell.

Il savait comment mettre Shran à bout et il n’avait pas hésité à le faire.

Enora n’était pas du tout d’accord avec ça, cependant. Evidemment, si on avait pas été sur le plateau, aucun coup de ne serait perdu en chemin…

Je frottai mes yeux douloureux à cause de l’abus d’alcool de la veille.

-Je sais, tu as raison, Enora mais…

Je pinçai les lèvres pour éviter de sourire.

-Il faut bien qu’on ait des choses drôles à raconter.

Shran renchérit en allant dans mon sens et en disant que Maxwell n’avait aucun humour. Je hochai la tête avant de sursauter quand Enora frappa sur le plan de travail si fort que j’eus peur qu’elle se soit cassé la main.

-Pu… rée !

Apparemment, si nous on trouvait ça bien drôle, le répéter sans cesse avait fini de mettre la productrice à bout.

Elle me regarda alors et me demanda de qui venait cette idée de merde. Alors je fus franc et vrai. C’était ma faute parce que c’était moi qui avais décidé de ruiner la scène d’Alicia… Même si cette scène était quand même ratée d’avance. Mais Enora pensait bien que « dire bonjour » dans le jargon de Shran signifiait autre chose…

Je pinçai encore les lèvres et laissai Shran se défendre en disant qu’il était bourré et ne pouvait pas voir bien loin dans l’avenir à ce moment-là. Et ce fut là qu’Enora lui reprocha de boire de trop… Là, je pris la défense de mon ami…

-Entre jeudi et hier, il y a eu vendredi où on a beaucoup travaillé et pas bu une goutte d’alcool, Enora…

C’était vrai. On ne picolait quand même pas tous les jours. Et je ne pensais pas que le rythme auquel on était bourré sur une semaine était dangereux pour Shran et son épilepsie.

Mais en disant ça, je reportai l’attention de la dragonne sur moi et elle me dit sur un ton déçu qu’elle me pensait plus mature que ça. Je réagi direct…

-Mais sincèrement, Enora ! On ne pensait pas, sur le moment, faire quelque chose de bien mal ! Si j’avais su que ça finirait par des coups, je ne l’aurais pas fait ! Tu sais combien je déteste la violence !

C’était sans compter sur la violence naturelle d’Alicia et sur les provocations de Maxwell.

Enora nous annonça alors qu’elle avait fait un deal avec Maxwell pour sauver sa boîte. Et donc, on allait se retrouver, Shran et moi, en première ligne, sans avocat de la boîte et, si on était condamnés à une amende (parce que ça n’irait probablement pas au-delà de ça), on devrait s’en acquitter nous-mêmes.

-Tu as bien fait, Enora… On a qu’à assumer.

Shran, lui, tint une autre forme de discours en prétendant qu’on avait ni besoin de Lee Pictures, ni d’Enora… ça, je savais que c’était juste de la provocation de la part de Shran…

Je regardai mon ami.

-Ne va pas trop loin, Shran. Tu sais que Spaceship a besoin d’Enora. Ton prochain film aussi.

J’eus alors un petit sourire en coin.

-En plus, je connais un avocat qui m’en doit une…

N’avais-je pas sauvé, récemment, les miches de mon neveu par alliance ? Bon, il s’était excusé à Shran en échange… Mais je pensais bien avoir droit à encore un petit coup de pouce de sa part.

Brento avait un beau nombre d’excuses qui, pour moi, étaient totalement pertinentes. Que Maxwell soit le provocateur m’ayant conduit à le frapper ne faisait pas sens pour Enora qui disait qu’on aurait pas dû se trouver là-bas en premier lieu. Brento s’avoua vaincu mais lança qu’il fallait bien qu’on ait des drôles choses à raconter. Mais vu le regard d’Enora, elle n’en semblait pas du tout convaincue.

Et je savais qu’il n’y avait rien de plus borné qu’une Enora fâchée.

Sauf que Brent avait raison ! On n’avait pas fait grand-chose finalement et Maxwell n’avait, simplement, pas d’humour. Ce qui eut le don d’énerver encore plus ma productrice qui tapa sur le plan de travail, exaspérée par nos excuses qu’elle ne semblait pas vouloir entendre !

Brento se rendit alors coupable de ce qu’il s’était passé. Du moins, en partie. C’était quand même moi qui avait eu l’idée d’aller sur le plateau de Galactic Wars. Seulement, Enora se disait que mes intentions n’étaient pas aussi pure que Brent voulait le faire paraitre. Et qu’est-ce que fut ma défense à ça ? Dire que j’étais bourré. Ce qui était un fait ! Mais ça amena un tout autre genre de critique de la part d’Enora qui trouvait que j’étais bourré bien trop souvent. C’est Brento qui vint à ma rescousse sur le coup. Enora se tourna vers lui les bras croisés et les sourcils froncés.

-C’était pendant la nuit que vous êtes allé emmerder Maxwell ! Donc, ça compte pour vendredi aussi. Pour moi, vous avez été bourré trois foutu jour de suite !

Ce fut à moi de froncer les sourcils.

-T’exagère, là, Enora ! On est grand de tout façon ! On boit quand on veut !

J’ai 47 ans ! Je n’ai pas besoin qu’Enora Lee vienne me faire la morale sur ma consommation d’alcool ! Mais elle semblait déterminée à me montrer qu’elle n’approuvait pas.

-Ok, Shran ! Bois quand tu veux ! Tue-toi si tu veux ! Mais fait en sorte que ça ne vienne pas gâcher tout ce que j’ai construit.

Elle parlait de ce qu’il s’était passé avec Maxwell, bien sûr… Je grommelai des mots incompréhensible ne renchérissant pas. Ça faisait la deuxième fois en peu de temps qu’on me ramassait sur ma consommation d’alcool qui, pourtant, est dans la moyenne… La première fois, c’était le Docteur Crawford qui m’avait dit d’y aller doucement surtout avec les nouveaux anti-douleur.

Enora affirma alors être déçue par Brento. Mon meilleur ami s’en prenait chaque fois plein la gueule quand je dépassais les bornes… Comme s’il existait uniquement pour me gérer. C’était assez réducteur ! Je sais me gérer tout seul et Brent n’est pas là pour jouer ma conscience ! Sauf que tout le monde, Enora comprise, le voyait comme ça. Il se révolta, donc, clamant qu’on ne pensait pas que les choses tournaient ainsi. Qu’il détestait la violence.

-Tu sais que la moindre provocation peut lui faire péter les plombs… Il y avait Maxwell et Alicia… Vous croyiez que ça allait finir comment, sincèrement ?

Je fixai Enora.

-Pas comme ça ! En fait… On n’a pas réfléchi ! Et c’était beaucoup moins grave que tu ne l’imagines. Et Brento n’est pas ma babysitter ! Il n’y est pour rien !

Ce fut là que ma productrice déclara qu’elle avait décidé de nous laisser seul sur ce coup-là. Elle avait fait un deal avec Maxwell dans le but de sauver l’honneur de Lee Pictures. Brento approuva le choix d’Enora alors que, moi, énervé par tout ça, j’avais lancé que je n’avais, de toute façon, jamais besoin d’Enora. Je savais qu’elle n’aimait pas quand je disais ça. Je savais que de toutes les choses que je pouvais dire celle-là était celle qui allait le plus la toucher.

Et elle se retourna vers le café uniquement pour ne pas exploser alors que Brento, lui, me disait de ne pas dépasser les bornes. Que j’avais besoin d’Enora. Cette dernière, qui nous tournait toujours le dos en versant du café, lança :

-Il a tendance à l’oublier, ça… Il a tendance, aussi, à oublier qu’il n’y a plus beaucoup de producteurs qui veulent encore bosser avec lui.

Je plissai des yeux faisant la moue avant de grommeler :

-Mouais…

J’avais peu d’arguments sur le coup. Sans Enora, pas de Spaceship… Brent avait raison et Enora en était bien consciente.

Ce fut là que Brento lança qui connaissait un avocat qui lui en devait une. Je me tournai d’un coup vers lui prenant un air surpris avant que je ne rétorque :

-Ah non, hein ! Je sais précisément de qui tu parles et il n’en est pas question ! Je ne veux pas en devoir une à ce petit connard raciste de Victor Hunter !

Enora posa un café devant Brent avant de sortir le jus d’orange du frigo en lançant :

-C’est un petit connard raciste mais c’est un bon avocat… Si vous avez l’occasion de pouvoir l’avoir alors il vaut mieux l’avoir. Maxwell aura, lui, une armée d’avocats…

Elle est folle ou quoi ? Je secouai la tête alors qu’elle mis un verre de jus d’orange devant moi.

-Non ! Je préfère avoir un avocat commis d’office plutôt que Victor Hunter ! T’es complètement cinglé, Brent ! Je ne veux rien à voir avec ce type ! Tu peux le prendre pour toi mais, moi, j’en prendrais un autre !

Enora soupirai mais n’en rajouta pas… Quand à moi, je me demandais si Brento n’était pas tout simplement tombé sur la tête.

-Et il a déjà remboursé sa dette en plus. Il a fait son mea culpa, le petit con.

J’ai bien ri, d’ailleurs, quand il l’a fait.

-Non, je refuse ! Comment tu peux même envisager ça, hein ?

Je fis la moue quand Enora répliqua à ma défense qu’étant donné qu’on était bourré pendant la nuit, soit à cheval sur deux jours, on avait été bourré vendredi aussi. Ce qui faisait que ma théorie tombait par terre…

Shran, lui, rétorqua qu’on buvait quand on voulait.

-C’est vrai. On est adultes, Enora… Et on ne boit pas tant que ça et tu le sais.

Pas plus que la moyenne des gens. Aucun de nous deux ne pouvait être qualifié d’alcoolique. Mais pour Enora, c’était déjà trop et elle lança à Shran qu’il n’avait qu’à boire jusqu’à se tuer. Que tout ce qu’elle voulait, c’était que son travail ne soit pas détruit.

J’essayai d’obtenir un temps mort.

-Bon, ok… on se calme… Vous exagérez tous les deux…

Et encore une fois, c’était moi qui étais pris le cul entre deux chaises.

Pour moi, on faisait une montagne d’une taupinière… Je racontai alors comment j’avais trouvé ça drôle sans penser que ça pouvait finir dans la violence que j’exécrais. Mais pour Enora, ça n’avait pu finir que comme ça, parce que Maxwell et Alicia savaient exactement comment faire péter les plombs à mon ami.

J’ouvris la bouche pour répondre, mais Shran me devança en disant que non seulement, les choses avaient été moins graves qu’Enora, qui n’était pas sur place, l’imaginait, mais qu’en plus je n’étais pas sa babysitter.

-Je suis d’accord avec Shran… Enora, les choses ne sont pas si graves. C’est Maxwell qui en fait une affaire d’état.

Une affaire d’état dans laquelle Lee Pictures ne prendrait pas part pour nous défendre. Elle se désolidarisait de nous pour que la plainte ne concerne pas sa boîte. Je pouvais le comprendre. Mais Shran, lui, réagit en disant qu’il n’avait pas besoin d’Enora. Il n’y avait rien de plus faux et il le savait. Enora aussi.

-Bon… ok… on est tous d’accord pour dire que tout ce qu’on dit ici, on le dit sous le coup de la colère. Ça compte pour du beurre, ok ?

J’essayai de calmer le jeu, mais ma tentative tomba à l’eau quand j’évoquai Victor Hunter pour nous défendre. Shran n’était pas du tout d’accord. Pas DU TOUT. Il ne voulait rien avoir à voir avec Victor.

-Je sais mais…

Enora me coupa la parole pour dire exactement ce que je pensais. Victor était ce qu’il était, mais en tant qu’avocat, c’était un des meilleurs. Et on avait bien besoin de ça face à l’armée d’avocats de Maxwell. Je désignai Enora d’une main.

-Elle m’enlève les mots de la bouche. En plus, Victor voudra nous prouver qu’il est le meilleur.

Je pinçai les lèvres. Shran disait que Victor nous avait déjà payé sa dette.

-Oui, ça, il ne va pas manquer de nous le faire savoir…

Shran refusait catégoriquement d’avoir recours à Victor. Il se demandait comment moi, je pouvais seulement l’envisager.

Je haussai les épaules.

-C’est juste le meilleur avocat que je connais. Mais on peut prendre chacun notre avocat.

Je soupirai et posai ma main sur l’épaule de Shran.

-Ecoute… je sais que tu ne peux pas engager Victor pour une question de valeur et de principe… C’est vrai que le créateur de Spaceship ne peut pas engager quelqu’un comme Hunter.

Je souris, malicieux.

-Mais moi, je peux… parce que je suis de la famille de Victor… Et en plus, comme ce qu’on a fait n’a rien à voir avec MTI, je ne pourrai pas plus emprunter un de leurs avocats que je ne pourrai le faire avec Lee Pictures… Tu comprends ?

Je fis la grimace.

-D’ailleurs, mon frère et ton frère vont probablement me passer un savon aussi…

Brento avait raison. On ne boit pas tant que ça. Deux cuites en une semaine c’est notre grand maximum et Enora le sait très bien. De toute façon, j’estimais être suffisamment grand pour ne pas avoir quelqu’un derrière moi pour me dire quand je peux boire ou non. Mais ça ne plaisait pas à mon ex-femme qui me balança que je pouvais bien me tuer qu’elle n’en aurait rien n’à foutre tant que je ne venais pas détruire son travail. J’avais l’impression de revivre une de nos bien trop nombreuses disputes qu’on avait eues lorsqu’on était mariés.

Et comme à chaque fois, ça escaladait. Brento demanda alors qu’on se calme.

-C’est elle qui a commencé !

Ou nous quand on est allé sur le plateau de Maxwell…

Brento essayait de temporiser déclarant que tout ça n’était pas aussi grave que ça. On avait, en réalité, rien fait de mal… Enfin, si on oublie le poing qui s’était perdu. Sauf qu’Enora pensait bien que le simple fait qu’on aille « dire bonjour » à Maxwell en sachant très bien que ce dernier pouvait me faire exploser était là notre erreur. N’empêche qu’il n’allait pas crever non plus, hein, le Maxwell ! Brento disait être d’accord avec moi sur le fait que Maxwell avait exagéré. Mais ça ne dérida pas mon ex-femme.

-Peut-être bien n’empêche qu’il compte quand même porter plainte et que le coup de poing existe bel et bien ! Et ça ne se fait pas !

Enora nous annonça alors que Lee Pictures allait se désolidariser de nous sur ce coup-là. Sincèrement ? Je m’en fiche ! Et je ne me fis pas prier pour le dire dépassant, encore une fois, les bornes. Brento, pris entre deux feux, demanda si tout ce qu’on disait ici, c’était pour du beurre. Enora soupira et lança alors.

-Ne t’en fais pas… Il m’a déjà dis bien pire que ça… Et moi aussi.

Ouais… Là on se lançais limite des politesses. Je fixai Brento.

-Je suis fâché parce qu’elle est énervée pour rien !

Et Brento trouva, sans le savoir sans doute, la meilleure manière de détourner ma colère d’Enora en parlant de Victor Hunter qu’il voulait comme avocat. Il était complètement cinglé ou quoi ? Je n’avais aucune envie d’avoir Victor comme avocat. Déjà parce que c’est contre mes valeurs et, ensuite, parce que je n’avais aucune envie d’en devoir une à un type comme lui. Brento savait que j’allais lui dire tout ça alors pourquoi il avait proposé ? L’alcool lui avait grillé des neurones ?

Et quand Enora alla dans le sens de Brent, j’eus l’impression, ici, qu’il n’y avait que moi qui préférait aller en prison pour l’éternité plutôt que de prendre Hunter comme avocat !

Brent confirma les dires d’Enora disant que, en plus, Victor voudra prouver qu’il est le meilleur.

-Il va surtout jubiler de voir qu’on a besoin de lui !

Et on lui devra quelque chose parce que Victor pensera avoir déjà payé sa dette envers Brento ce que savait très bien mon meilleur ami. Mais il disait que c’était le meilleur avocat qu’il connaissait. Je grommelai.

-Je suis sur que je peux en trouver un meilleur que lui.

Car, comme il le disait si bien, on pouvait prendre un avocat différent.

-Ouais ! Parce qu’il n’est pas question que je prenne Victor Hunter !

Plutôt crever !

Brento posa sa main sur mon épaule alors que j’avais encore plus mal à la tête à cause de cette conversation. J’attendais que les anti-douleur fasse effet. Brento disait qu’il comprenait mon point de vue et que le créateur de Spaceship ne pouvait pas engager quelqu’un comme Victor.

-Exactement ! Puis, je risque de le tuer avant la fin du procès !

C’était un fait. Parce que Victor ne pourra pas s’empêcher de me descendre ne serait-ce qu’en dehors de la cour de justice. Je le voyais venir.

Mais Brento, lui, savait l’encaisser. C’était un pouvoir qu’il avait et, comme il le disait, la presse ne lui en voudra pas pour la simple et bonne raison que Victor est de sa famille. Par alliance, mais de sa famille quand même. Brento n’avait pas d’autre alternative étant donné que MTI ne lui fournira pas d’avocats… Je fis une moue regardant Brent avant de regarder mon verre de jus d’orange.

-Mouais… Je comprends… Prends-le si tu veux… Mais je trouverais mon propre avocat et cet avocat ne sera pas un petit raciste privilégié. Et j’espère que Victor te défendra comme il faut. Il n’a pas intérêt à te foutre dans la merde exprès.

Sinon, c’est lui à qui j’irais démolir la pommette.

Brento ajouta que nos frères allaient lui passer un savon. Je fis la moue avant de soupirer.

-Ouais… Mais ça sera pas pire qu’Enora. Don va juste te taper un peu sur les doigts et Stanley... On s'en fiche de Stanley, il n'a rien à te dire, d'abord...

Cette dernière fis la moue.

-J’aurais pu faire pire que ça, Shran… Et tu le sais…

Je ne dis rien… Parce que je savais qu’elle pouvait faire bien pire. Je bus un petit coup de jus d’orange mais j’avais trop mal au ventre que pour en boire plus. Je passai ma main sur ma figure avant d’Enora ne soupira à son tour.

-Bon ! Vous avez besoin de vous reposer… Vous avez vraiment des têtes de déterré et, demain, on tourne. Alors, faites en sorte d’être en forme et de ne pas abuser aujourd’hui. Je vais rester ici, de toute façon… Ton jardin est dans un état misérable Shran et j’ai besoin de jardiner pour décompresser.

Et jeter un œil sur nous, surtout.. Je grommelai.

-Fais comme tu veux…

Elle hocha de la tête et quitta la pièce. Je passai une main sur ma figure avant de soupirer.

-Ça c’est mieux passé que je ne l’aurais imaginé…

Je finis dans une des éternelles scènes de ménage de Shrane et Enora. Je ne connaissais que trop bien ce genre d’escalade entre eux et pour finir ça allait être à celui qui dirait les plus grosses saloperies.

Alors comme toujours, j’essayai de m’interposer entre eux. Comme le disait Enora, ils avaient déjà fait bien pire. Quant à Shran, il disait être fâché parce qu’Enora était énervée.  

Je soupirai puis regardai Enora avec une moue.

-Je sais que vous pouvez faire pire. Mais ce n’est pas une raison.

Bref, tout ça pour dire qu’une chose était claire : Shran et moi allions bientôt nous retrouver devant un tribunal pour intrusion et, en ce qui concernait Shran, coups et blessures volontaires. Ah… Et peut-être pour sabotage ou espionnage industriel aussi, si Maxwell jouait au vicieux.

Et ce fut là que j’arrivai à dériver la colère de Shran sur moi en insinuant qu’on avait qu’à prendre Victor comme avocat… Bon, ok, Victor avait de gros défaut, c’était un petit chieur et, certes, il allait jubiler si on lui demandait son aide… Shran avait entièrement raison.

Mais c’était quand même un des meilleurs avocats que je connaissais. Et en plus, je n’avais pas fort le choix, puisque ni Lee Pictures, ni MTI, ne me fournirait d’avocat pour réparer mes bêtises.

Je regardai Shran en posant mes deux mains sur ses épaules.  

-Je comprends que tu ne veuille pas de Victor. Mais soit vraiment sûr que celui qui te défendra le fera bien. Parce que tu vas prendre plus d’accusations que moi…

A cause du coup de poing uniquement. Ce foutu coup de poing que je n’avais pas eu le temps de voir venir.

Je laissai retomber mes mains et après avoir avalé l’aspirine, je pris une gorgée de café. Shran disait que s’il prenait Victor, il allait le tuer avant la fin du procès et c’était probablement vrai. Mais moi, je n’avais pas trop le choix et ce fut ce que je lui expliquai. Il espérait juste que Victor me défendrait convenablement.

-Oh, ne t’en fait pas… Il voudra prouver encore une fois qu’il est le meilleur. Je le connais comme si je l’avais fait.

Ce qui me faisait un peu plus peur, c’était que Don et Stanley allaient me tomber dessus. Parce que mes conneries allaient automatiquement déteindre sur MTI… Mais Shran pensait que ce ne serait pas si grave.

Je fis la moue.

-Ah oui ? Tu crois ? Parce que je ne sais pas si tu te rappelles de ta petite chanson sur Marina…. Mais je me suis bien fait engueuler parce que soi-disant, j’aurais dû te tenir.

Et on était un peu dans la même configuration ici sauf qu’en plus, il y avait eu violence.

Quant à Enora, elle revendiqua sa capacité à faire bien pire. Je regardai Shran en me mordant la lèvre inférieure. Oui, elle pouvait très bien arrêter Spaceship.

-Ni Shran, ni moi on veut que tu fasses pire, Enora… Je suis désolé de ce qu’il s’est passé.

Là-dessus, on reçut l’autorisation d’aller nous reposer… Je bus ma tasse de café, réalisant qu’en effet, j’étais crevé… Enora, elle, s’en alla jardiner… Pas dans son jardin, hein, dans celui de Shran.

Une fois qu’elle eut quitté la pièce, mon ami déclara que ça s’était mieux passé qu’il ne l’avait imaginé. Je soupirai…

-Alors je ne veux pas savoir ce que tu imaginais… Retournons nous coucher…