Encore une fois de plus.. Non.. Une énième fois alors ? Bref, j'en avais pas la moindre idée, mais toujours est-il que ce soir, je m'étais encore laissé avoir par un collègue de beuverie et je m'étais retrouvé au Stryge. Comme le restant des jours de la semaine. D'un côté ça m'ennuyais, alors que je pensait à Liz qui faisait mon boulot à ma place. Mais je pouvais pas reculer à l'appel de l'alcool, surtout en guise de bonne compagnie et quand il s'agissait du Stryge, le bar qui pour moi, était bien plus qu'un bar, mais que j'assimilais plus à mon QG.

Je descendais quelques verres entouré d'amis. Qui rapidement fichèrent le camp à cause de l'heure tardive qu'il étais, sans que je ne m'en rende compte. Ils travaillaient le lendemain.. Ca faisait longtemps que cette notion de vivre en harmonie avec le temps m'avais échappé. Rentrant alors à la maison à pas d'heures. Mais peu importais, il n'y avais généralement personne pour me le reprocher. Et surtout ces derniers temps, depuis que Liz rentrais encore plus tardivement que moi à la maison. Je me demandais parfois même si elle rentrais vraiment ?

Mais l'heure n'était plus aux questions. J'achevais mon verre de scotch d'une traite, et interpellais le barman en lui demandant de me resservir la même chose. Ce soir, aucun groupe ne jouais au Stryge, ce qui me désola, et m'ennuyais aussi. Parceque j'étais à présent seul, haut-perché sur mon tabouret et accoudé au comptoir, face à face avec mon verre vide. Mais la porte du bar s'ouvrit, et mon regard se tourna vers les deux filles qui venaient d'entrer. En parlant du loup.. On en voyais la queue. Mais Liz était accompagnée d'une amie a elle. Une aubaine.. pour une fois qu'elle me ramenais une fille !

Leur démarche laissait présager quelques verres de trop.. et ce qui vint confirmer mon présage, ce fut son amie, qui vint se jeter au comptoir et qui glissais, en commençant de brèves salutations, qui finirent par s'adresser à ma jambe. À défaut de ne pas rire pour essayer de la sortir de la situation dans laquelle elle venais de se mettre, je l'aidais à se relever. Elle fut étonnée par l'adresse familière de Liz à mon égard.

« Oui, je suis son père. Ravi de te rencontrer ! », avais-je lancé d'un ton enjoué.

Liz me proposait à leur payer un coup. Ca ressemblais à une obligation, sorti aussi spontanément. Mais au vu l'allure des deux jeunes filles, ca paraissait évident qu'elles n'étaient pas à leur première tournée.

« T'as pas déjà assez bu comme ça ? », un air accusateur pouvais se lire sur mon visage, et également s'entendre dans mon intonnation.

Liz me présentais donc Ivy, comme étant fauchée, et elle aussi en passant. Le tact légendaire de Liz ne me surpris pas, ce qui ne fut en revanche pas le cas d'Ivy.
Elle disait que si elle finissait à la rue, elle jouerais des bongos dans la rue pour faire danser les passants. J'étais loin d'être convaincu que les clients du Stryge apprécieraient les bongos, mais elle avais de l'ambition en tout cas. Elle finis par décréter que Liz était plus badass qu'une pieuvre qui faisait du kickboxing. Original comme comparaison !

« Une pieuvre qui fait du kickboxing ? Où est-ce que tu vas chercher ça ? »

Je finissais tout de même par rire aux propos de la jeune fille. Qui acheva par un splendide "Valoi valoi", qui je pense était fait exprès, car s'ensuivit un sourire de la part d'Ivy.

Le barman me rapporta mon verre de scotch et je lui expliquais que j'allais prendre autre chose.

« Vous voulez boire quoi les filles ? », avais-je demandé tout en me retournant face à elles.

Suite à l'histoire d'Ivy qui se projettais à jouer des bongos dans les rues, Liz et son immense gentillesse -et son coup en trop dans le nez- proposa vivement à Ivy de venir loger chez nous, pour venir nous exposer ses talents de musicienne hors pair. Pour elle, L.A était dangereux. Il est vrai qu'être une fille, et traîner dans les rues seule amplifiais les chances de se faire agresser.. et j'avais assez formé Liz là dessus pour qu'elle s'inquiète elle-même pour les autres apparemment. Mais Ivy disait n'avoir peur de rien.. à part des parapluies. Et ainsi, elle disait qu'elle viendrais à la saison des pluies. Et elle poursuivis, en nous racontant qu'elle savait pratiquer d'autres instruments que le bongo, mais que tous avaient un rendu de son détestable, surtout entre ses mains. Les filles à cet âge là avaient malheureusement une fahceuse tendance à se dévaloriser pour riren, mais bon..

« Des parapluies ? Sérieusement ?? »

Un rire amusé m'échappa tandis que j'allais regarder devant moi pour chercher mon verre, qui avais étrangement bougé de place. Je regardais Liz d'un air suspicieux, et celle-ci se montra prête à me démontrer en live qu'elle n'avais pas trop bu. Et je la regardais alors faire un truc complètement tordu avec sa jambe et son bras. Ce qui m'arrachais un nouveau rire, et ce qui vint bien confirmer ce que je pensais de son état.

« Alors, là.. tu viens à la fois de me prouver que t'es complètement pétée.. mais que t'arrive quand même tenir debout.. Beau score ! Bon, j'imagine du coup que c'est pas un verre de plus qui va faire d'immenses dégâts. »

Finalement, la soirée n'allais pas manquer d'ambiance avec les deux qui venaient d'arriver pour me tenir compagnie ! Ivy m'affirma même que chez elle, ce genre de comparaisons venaient assez spontanément.

« Ca doit être comique à voir dans la vie de tout les jours ça.. », je lui souriais avant de passer commande de 2 scotchs au barman.

Au moins, maintenant j'avais la certitude qu'on m'avais bien pris mon verre, mais j'avais pas fait attention à Liz à ce moment là et ne savait donc pas ce qu'elle avais fait avec, ou ce qu'elle avais mis dedans. Et dans le doute, je poussais mon verre vers Liz pour lui faire don de mon verre. Cette enfant était pleine de surprise, et j'avais clairement pas l'intention de me retrouver à dormir dehors ce soir, ou qu'on m'emmène dans une boîte gay à mon insu.. elle en aurais clairement été capable.