Ça fait pas mal de temps que je n'ai pas vu Robin. Je m'en moque. En fait, c'est ce que je me répète en boucle depuis des jours pour convaincre mon esprit que c'est une vérité. Je n'assume pas le fait qu'il me manque. Je n'ai pas envie de le voir, je n'ai pas envie de lui parler, et visiblement il a compris ça puisqu'il m'a laissée tranquille. Mais je me sens aussi abandonnée, comme une pauvrette, alors que je pensais qu'il tenait à moi. Que de paradoxes... J'essaie d'oublier ma solitude. Mes parents sont en week-end au Texas, je suis seule chez moi en pyjama à motifs moutons. Je mets mon casque et allume mon Walkman, me mettant à fredonner en rythme avec la chanson. Et il y a aussi ce clip qui tourne dans ma tête. La proposition de Lighter, l'argent que je recevrais une fois le moment venu... Mais River, aussi. Pourquoi est-ce que j'ai accepté, bordel ? J'étais inconsciente, seulement voilà, il est trop tard pour abandonner. Je me fais toujours avoir. En fait, je suis la gamine qui se prend tous les pièges et qui n'arrive qu'à s'en défaire que de façon temporaire. J'ai l'impression de toujours retomber entre les griffes de Moriarty, comme dans les films d'horreur.
Je ferme les yeux et m'assoupis petit à petit, pour me réveiller une demi-heure plus tard, fatiguée et énervée. Je retire mon casque et me masse la tête. Je ne sais même plus quoi faire. J'ai perdu Robin, j'ai perdu mes attaches et je me sens larguée, paumée au milieu d'un monde que je ne connaissais pas. Comme si toute ma vie jusque-là n'avait été qu'un moyen, un prétexte pour me dorer la pilule en attendant l'univers hostile des adultes. Je suis encore si jeune et j'ai l'impression de me battre pour ma vie, entre un requin féroce et un lion sans pitié. Je me laisse couler un peu plus, vautrée sur le canapé. J'ai envie de rien. Ah, si, j'ai bien une petite soif. Je vais chercher une bouteille en verre dans le frigo, et la décapsule. Y a rien de mieux que du coca quand ça va mal. J'en suis à la moitié de ma bouteille lorsque la sonnette de l'entrée retentit bruyamment dans toute la maison. Je frémis, immobile dans mon sofa. Je n'attends personne. Qui ça peut bien être ? Un cambrioleur ? Ça ne sonne pas aux portes. Un assassin ? C'est tout à fait crédible... Je m'approche lentement de la porte, morte de trouille, après avoir posé la bouteille sur la table basse. Je jette un coup d’œil à la fenêtre ouverte, il risque de passer par là. Je la ferme dans le plus grand silence, puis je m'approche de la porte. Je l'ouvre brutalement, mets quelques secondes à reconnaître la personne derrière, puis, dans mon soulagement, referme la porte au nez de cette personne. Ce n'est qu'en m'appuyant contre le battant en soupirant que je me rends compte que c'était Robin.
Who Am I? Age: 28 ans Date de naissance: 27 septembre 1957 Localisation: Los Angeles Birth place: L.A. Je suis: rancunier, protecteur, gamin Song: Coming Back To Life - Pink Floyd
Sujet: Re: I'm a nightmare dressed like a daydream. [Robin] Jeu 16 Juil - 12:35
I'm a nightmare dressed like a daydream ft. Holly Cartwright
Holly… Depuis sa rencontre avec River et le froid qui s’était installé entre nous, je ne l’avais plus vue. J’avais peur… J’avais même clairement peur qu’elle m’engueule encore une fois. Alors j’avais laissé les jours passé. La seule fois où j’ai entendu parler d’elle s’était par l’intermédiaire de Billy Lighter. Le chanteur en avait après elle parce qu’il voulait lui donné un job pour un clip. Un clip où il y avait River… C’était une grand opportunité pour Holly et j’avais donné ses coordonnées au chanteur sans oublié de le prévenir qu’entre River et Holly, c’était pire que la guerre. Elle le détestait comme je ne l’avais jamais vu détester quelqu’un. Je ne savais même pas si Holly avait accepté ou si Billy avait changé d’avis. Et pourtant j’avais envie de savoir.
Jouer à Mario m’ennuyait parce que ça faisait deux jours que je ne pensais qu’à elle. Surtout depuis qu’Amon m’était un peu sorti de la tête vu qu’Evelyn m’avait permis d’avoir ma vengeance. Maintenant tout le monde savait ce qu’il avait fait.
Holly ne m’avait pas appelé, elle n’était pas venue jusque chez moi. Rien… Pas un signe de vie. J’avais l’impression qu’elle attendait que je craque. Ou alors elle ne voulait tout simplement pas me voir.
Après avoir tourné en rond dans mon appartement pendant presque toute la matinée et après avoir raté mon omelette, j’avais finalement décidé de faire le premier pas. S’il elle m’en voulait toujours je le saurais très vite et je n’aurais plus qu’à rentrer chez moi. Qui ne tente rien n’a rien.
Je sortis de mon appart et pris ma voiture jusqu’à la maison des parents de Holly. La voiture de ces derniers n’était pas là. Ils devaient être partis quelque part et j’espérai qu’Holly ne les avait pas accompagnés. Arrivé devant la porte j’eu un petit stress. Et si j’avais fait le mauvais choix. Peut-être que j’aurais dû simplement lui téléphoner… Trop tard, j’y étais maintenant. Je pris une grande inspiration et sonnai à la porte d’entrée. Après un petit moment à attendre, la porte s’ouvrit et je vis l’expression soulagée d’Holly. Je souris. Mais la porte se referma tout de suite. Bah… Mais… Holly… J’entendis un petit « merde » de l’autre côté.
-Holly, ouvre-moi. Faut qu’on parle.
Je frappai un peu contre la porte pour accompagner mes paroles.
-Je venais m’excuser pour la dernière fois avec River… Ouvres-moi, s’il te plait.
J’étais sincère. Je ne voulais pas qu’on ne se voit plus uniquement à cause d’un malentendu.
La première question qui m'assaille, c'est pourquoi j'ai fermé cette putain de porte une fois que j'ai reconnu le mystérieux visiteur. Peut-être parce que c'est Robin. Peut-être parce qu'il se trompe, que je n'ai pas envie de le voir. Peut-être parce que je suis conne ? Quelle que soit la raison, je me sentirais bête de rouvrir à nouveau la porte pour l'inviter à entrer. Et puis, est-ce que j'en ai réellement envie ? J'aimerais bien qu'on se pardonne tous les deux, mais s'il vient réclamer des excuses, il peut toujours courir. C'est à lui de parler, à moi de lui pardonner. Mais c'est un bien trop grand rôle pour une fille comme moi. J'suis comme les volcans. Ils se tiennent tranquille pendant très longtemps et puis un beau jour, ils explosent sans prévenir, et ils brisent tout autour d'eux : leur vie, leurs amis, leur famille. Est-ce que Robin a vraiment mis vingt ans à le comprendre ? Ou autre possibilité, il vient peut-être me demander de le laisser tranquille, lui aussi. Me rendre des comptes avant de m'abandonner une bonne fois pour toute. C'est ce que je mérite. Je suis ingrate, stupide, rancunière... Je me demande comment il a pu me supporter jusque-là. Alors, la meilleure façon de savoir ce qu'il fait ici, c'est de lui ouvrir la porte. Ce que je fais, très précautionneusement, entendant ses derniers mots. En oubliant évidemment que je suis en pyjama à motifs moutons le plus moche au monde, offert par ma grand-mère pour mon dernier anniversaire... Je lève les yeux vers Robin. Il a l'air si sincère que j'aimerais le croire... Mais je suis naïve, comme toujours. Je me mets à pleurer et me jette dans ses bras comme si ma vie en dépendait, comme si il représentait ma seule bouée en ce monde. Et c'est un peu ça, mon ancre, mon port. Dès que je suis perdue, il suffit d'un seul regard et je suis remontée à bloc. C'est pour ça que j'ai si peur de perdre Robin, il est tellement précieux. Je finis par le lâcher, essuyant mes larmes. Et voilà, mon maquillage est foutu. Tant pis, je suis tellement contente de le voir. Je le fais rentrer, fermant la porte derrière nous. Je lui propose de s'asseoir sur le canapé.
– J'suis désolée pour ce qui s'est passé. Et pour River et tout le reste...
À la seule mention de ce nom, je redeviens aussi dure et froide qu'une planche de bois. Là je n'ai pas envie de plaisanter, il est l'heure de discuter sérieusement. Et je suis sûre que ça va être long et compliqué.
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Sujet: Re: I'm a nightmare dressed like a daydream. [Robin] Ven 17 Juil - 13:12
I'm a nightmare dressed like a daydream ft. Holly Cartwright
J’étais planté comme un con devant cette porte à essayer de convaincre Holly de me faire rentrer. Je commençais sérieusement à regretter d’être venu jusqu’ici. Holly n’était pas encore prête à me recevoir, apparemment. J’insistais toujours en lui envoyant mes excuses. Je me sentais un peu coupable de notre froid, même si je ne savais plus très bien pourquoi. Elle s’était disputée avec River et elle n’avait pas aimé que je le défende. C’était stupide de s’en vouloir pour ça.
J’étais sur le point de lui dire au revoir et de m’en aller quand la porte s’entrouvrit. Je croise le regard d’Holly et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, elle se jeta dans mes bras en pleurant. Je le serrais contre moi. Ça me déstabilisa un peu parce que je n’aimais pas la voir pleurer. Parce que ça voulait dire que toute cette histoire l’avait touchée et que tout sortait maintenant. Holly était une fille sensible qui pouvait parfois craquer. -Ça va aller Holly…
Je prenais une voix rassurante et elle me lâcha essuyant ses larmes qui faisaient couler son maquillage. Dans une autre situation, on se serait dit bonjour et j’aurais fait une blague sur son pyjama à motifs mouton mais là, le cœur n’y était pas. On avait tellement de choses à se dire. Il fallait tout mettre à plat.
Elle me laissa rentrer et je la suivis à l’intérieur. Comme je l’avais déjà remarqué auparavant, ses parents sont absents. Holly m’invita à m’installer sur le canapé et je n’hésitai pas. Il valait mieux qu’on soit assis pour discuter. Elle s’excusa. -Tu n’as pas de raisons de t’excuser… Je ne sais pas ce que River t’a dit ou t’a fait mais si tu ne l’aime pas, je crois qu’il y a une raison.
On ne pouvait pas aimer tout le monde après tout. Certaines personnes en détestaient d’autre et s’était comme ça. Moi, je n’avais rien contre River, il a toujours été cool avec moi. Un peu bizarre mais cool. -Je suis désolé de l’avoir défendu sans même savoir ce qu’il t’avait dit. J’aurais pas dû.
J’étais sincère, leur dispute était entre eux deux et je n’avais pas à prendre parti alors que je ne savais pas vraiment ce qu’il s’était passé.
J'ai envie de dire : c'est bon, Robin. C'est bon. Je veux pas de ta pitié, pas de tes excuses. J'veux que tu te taises et qu'on se pardonne en silence, comme on faisait avant. Mais non. Tu parles et tu brises le moment, mais je t'en veux pas au fond. T'es comme ça, t'es Robin. Je te laisse parler, les yeux baissés. En me disant que ça n'a rien à voir. Que je ne t'en veux même pas pour ça, quand j'y réfléchis. J'en ai juste assez d'être une gamine, de voir les mêmes têtes tous les jours. Je veux changer d'air. Mais je veux pas changer de Robin. Il est comme un frère, et même si je déteste l'aimer, je veux qu'il le reste pour toujours. Le frère que je n'ai jamais eu. D'ailleurs, c'est un peu ce que j'espérais, étant petite. Que papa et maman l'adoptent. Et là on aurait vécu ensemble, on aurait passé tout notre temps ensemble. Mais évidemment ça ne marche pas comme ça. J'avais l'innocence et la naïveté du jeune âge, alors que là, j'ai tant l'impression de retrouver le même Robin que d'en retrouver un différent. Il a tellement changé. Il n'a plus seize ans et il va falloir que je m'y fasse. On est des grands maintenant, on doit se battre, comme tous les autres avant nous. On est au milieu de l'arène. Ils lâchent les lions, les tigres, mais on les abat, encore et toujours. Même si ça doit nous faire mal.
– C'est pas grave, on s'en fout de River. C'est pas lui qui va tout changer. Je souris un peu. C'est juste que... j'avais besoin de temps. Et j'étais surtout vexée parce que j'avais un truc à te dire, mais maintenant, c'est trop tard. C'est passé.
Je sais qu'il a bien envie que je lui dise, mais il risque d'être déçu en apprenant qu'il ne peut plus venir. C'était la semaine dernière et pourtant il y a déjà si longtemps... Je regarde en l'air, songeuse. Est-ce qu'il va se mettre en colère ? Je ne l'espère pas. Je ne veux pas que quelque chose d'aussi insignifiant détériore notre relation un peu plus.
– En fait, un petit pub du quartier a demandé à mon groupe de jouer pour lui un soir. C'est ce qu'on a fait. Je voulais te dire de venir, mais tu ne m'en as pas laissé l'occasion... Un petit silence. Mais ne t'inquiète pas, il y aura d'autres fois.
Ça a été un petit coup de boost dans ma carrière. Les clients ont bien aimé, enfin je l'espère et au vu de leurs têtes j'imagine que oui. J'espère que ça se reproduira, que le bar nous engagera une nouvelle fois, ou alors un autre. On pourrait vivre de ça si on le voulait. Et j'ai tellement hâte du suivant, de voir de nouvelles têtes... Le début de la gloire, en somme.
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Sujet: Re: I'm a nightmare dressed like a daydream. [Robin] Sam 22 Aoû - 11:35
I'm a nightmare dressed like a daydream ft. Holly Cartwright
On était prêt à parler, à se faire des excuses. On s’était d’ailleurs excuser l’un l’autre. Elle puis moi. Je voulais sourire, rigoler avec elle, faire comme si rien ne s’était passé. Recommencer comme avant, comme quand on était môme. Mais on était plus des gamins et, entre temps, des choses avaient changé. Et le monde essayait de nous torturer pour qu’on change avec lui.
Holly disait s’en foutre de River et ce qui lui avait surtout fait mal c’était qu’elle avait quelque chose d’important à me dire. Depuis ce jour-là, j’y avais pensé tous les jours jusqu’à me faire une raison. Je m’étais dit que, jamais, je ne saurais ce que Holly avait à me dire ce jour-là. D’après elle, il était de toute façon trop tard. Je baissais les yeux. Honteux que tout ça se soit passé de cette manière. J’aurais fait tout pour revenir en arrière et tout changer… J’avais beaucoup de fois voulu dans ma vie revenir en arrière pour tout changer.
Elle finit par me révélé ce qu’elle avait à me dire le jour où on s’était disputé. Elle avait joué dans un pub et elle aurait voulu que je vienne la voir. Bordel, qu’est-ce que j’aurais voulu la voir en concert. Je n’avais encore jamais eu l’occasion.
-Merde…
C’était tout ce que je pouvais dire. Enervé de ne pas avoir pu voir ça. J'étais pourtant très content pour elle. Elle avait pu recevoir sa chance de faire ses preuves. Et c'était génial. -J’espère que tu as quand même pu profiter de ce concert malgré tout… Ça c’est bien passé ?
Malgré River et malgré moi. J’espérais qu’elle avait transformé sa colère en art comme elle arrivait si bien à le faire. Et que tout le monde avait pu profiter de son talent.
-La prochaine fois je serais-là. Tu n’auras plus jamais l’occasion de revoir River de toute façon.
Je souris avant de faire disparaitre mon sourire. En y repesant peut-être bien. J’avais eu un coup de fil de Lighter. Il voulait d’Holly dans son clip. Je l’avais prévenu qu’elle n’aimait pas River.
-Lighter t’as parlé ?
J’avais dit ça sans transition, je pris un air concerné parce que je l’étais. Je supposais, au fond, qu’elle avait décliné la proposition du chanteur. Juste pour éviter River.