Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 30/05/46 Localisation: Eastside Birth place: Carson City, Nevada Je suis: colérique Song: Brothers In Arms - Dire Straits
Sujet: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Mar 21 Jan 2014, 21:50
Réveil en sursaut. Encore. J'ai l'habitude. Je suis trempé, en sueur et essoufflé, mais les images s'effacent déjà. C'est pas plus mal. J'ai pas envie de m'en rappeler. Je ne sais que trop bien ce qu'elles racontent. Et je sais aussi que je ne suis pas prêt de me rendormir. Je passe mes jambes hors de mon lit et me frotte le visage à deux main. Putain... Un coup d'oeil au réveil. Plus que trois heures avant de prendre mon service. Bordel.
Ca sert à rien que je reste là à regarder le plafond. Ca sert à rien que je déambule dans l'appartement. Duncan et son groupe doivent être endormis dans le salon. Pas de mouvement. Ils ne se sont pas réveillés. Je n'ai donc pas hurlé. Je souris. Au moins, il y a une légère amélioration.
Je fini par me lever, vêtu seulement d'un short noir, je me dirige dans la salle de bain, me donne un coup de brosse à dent juste pour dire et prend une courte douche pour ne pas faire du bruit trop longtemps. J'enfile un nouveau slip, c'est mieux, un jeans et un t-shirt noir. Pas besoin de veste, même s'il faisait un peu frais, ça me réveillerait.
Je sors de l'appart non sans avoir jeter un coup d'oeil à mon frère étalé dans le salon au milieu de leur bordel "organisé". Je referme doucement la porte et ferme l'appartement à clé.
Mes pas m'emmène au Crazy Ginger. Pourquoi? Parce que c'était le bar le plus proche. Je m'installe au comptoir, après m'être faufiler entre tous les jeunes chevelus et les filles surmaquillés entrain de danser. Je commande une bière et commence à la boire calmement en écoutant la musique. Et sans pouvoir m'empêcher d'analyser tout autour de moi. Le moindre embryon de bagarre, je le voyais: cette fille qui draguait ouvertement ce mec alors qu'à deux mètres, je pouvais voir que le mec officiel de cette fille venait de les repérer; ces deux rockers plein à mort qui parlaient musique de plus en plus fort... Alors, Cash ou Billy? Qui était le meilleur? Y avait aussi ces deux filles qui se traîtaient de tous les noms...
Je soupirai... Dans 3heures, Jordan, le début de service... Pas avant.
Snif. Une paille. De la poudre. Blanche. Dans 30 minutes, les effets démarrent. Psychostimulant, anorexigène et parfois même hallucinogène. Speed. La soirée ne fait que commencer, baby !
La jeune femme avait inspiré tout le rail d'un coup à l'aide de sa paille. Sa narine la démangeait un peu, ce n'était jamais très agréable comme mode opératoire mais le plus simple, de toute évidence. Elle jeta sa paille dans la poubelle, fit disparaître le restant de poudre dans le lavabo où elle fit aller l'eau et elle s'y rinça les mains par la même occasion.
Son regard se porta sur le miroir où elle voyait un pâle reflet de la fille qu'elle était. Réel ou pas réel ? Elle ne savait pas. Ses grands yeux bleus étaient cernés de crayon noir. Bientôt, ses pupilles de dilateraient sous l'effet du stupéfiant. Son rythme cardiaque s'accélérera. Elle ne sera plus aussi fatiguée, elle n'aura plus aussi faim et elle sera... Juste bien.
Elle arrêta le mince filet d'eau de couler en tournant la vanne du robinet puis soupira. Sa main passa dans ses cheveux qu'elle avait teint en brun dernièrement. C'était une couleur qui lui allait bien, la simplicité dans toute sa splendeur. Et trouvant dans ce geste du courage pour sortir des toilettes de The Crazy Ginger dans lesquelles elle était depuis une bonne dizaine de minutes. Son regard balayait la foule. Un groupe rock'n'roll miteux passait sur un petit podium en face d'une sorte de piste de danse. L'ukrainienne traversait ce mur de corps en ébullition, dégoûtée que cela soit pour une groupe si minable, et commanda un verre au bar, une simple orangeade. Cela lui suffira. Elle n'avait pas besoin d'alcool, juste quelque chose de désaltérant pour elle pouvoir passer le nuit sans mourir de soif car bientôt elle n'aurait plus l'envie d'avaler quoi que ce soit !
Et alors qu'elle attendait son petit verre, avec son petit billet en main pour payer, elle remarqua un jeune homme assis au comptoir. Leurs regards se croisèrent et elle eu un petit sourire. Il avait l'air tellement fatigué ! Quelle âge devait-il avoir ? Sans doute la trentaine... Pourquoi cette mine déconfite ? Aucune idée...
Gaïana détourna son attention de lui quelques secondes plus tard lorsque le barman vint lui donner son verre qu'elle paya honnêtement, sans rechigner. Une vraie petite fille modèle. Elle l'avala cul sec et s'essuya la bouche d'un revers de main avant de se diriger vers la sortie.
L'air frais lui fit un bien fou, tant l'intérieur du club était étouffant. Elle marcha un petit moment devant celui-ci, attendant son rendez-vous avec son ex-dealer. Elle lui devait encore de l'argent... Malheureusement son séjour au commissariat n'avait rien arrangé. Oui, elle en était sortie indemne mais pour cela, elle avait dû passer un accord avec Billy Lighter. Elle «travaillait» pour lui. Désormais, une partie de sa journée était dédiée au récurage de son appartement, ce qui ne l'aidait pas car elle avait besoin de ce temps pour faire un job étudiant... Mais du coup, l'argent, qui coulait déjà pas beaucoup de base, ne rentrait plus. Elle se demandait même comment elle allait bien pouvoir faire pour payer son loyer ce mois-ci. Galère. Espérons que son ex-dealer comprendrait. Le voilà qui arrivait.
C'était un homme assez trapu, mal rasé mais avec un regard assassin et le visage dure. Gaïana, même en le connaissant très bien, avait une peur parfois incontournable en le voyant arriver, ou aussi lorsqu'il s'énervait. Ce qui risquait bien de se produire cette nuit.
« Salut. » « Salut. » « T'as mon fric ??! » « Et bien écoute... »
Voilà qui commençait déjà mal. Francesco durcit encore ses traits en fronçant les sourcils d'un air très agressif. Gaïana se faisait toute petite, ses épaules s'affaissant et ses bras croisés se serrant plus fort sur sa poitrine.
« J'suis... désolé... J'suis vraiment dans la merde... en ce moment et.. Et.. »
Mais Francesco ne lui donna même pas le temps de finir sa phrase qu'il péta un câble !
« QUOI MAIS PUTAIN TU TE FOUS DE MA GUEULE !! »
Emporté par sa colère, il attrapa le petit bout de femme qu'elle était pour la plaquer contre un mur, sa main se leva pour lui donner une énorme gifle qui dévissa la tête de Gaïana, la joue en flamme... Mais ça n'allait certainement pas s'arrêter... C'était déjà sa dernière chance... Elle pouvait pas en demander une autre... Francesco allait lui faire payer d'une autre manière. Et elle le regrettera encore amèrement.
Jordan Keller
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Jeu 23 Jan 2014, 11:31
De là où je suis assis, j'ai la porte d'entrée/sortie à ma droite, et la porte des chiottes à ma gauche. Je peux surveiller toutes les issues. Je peux voir quiconque entre ou sort du Crazy Ginger. Je choisis toujours ce genre de place où j'ai vue sur tout. Parce que j'aime avoir le contrôle sur mon environnement.
On nous avait bien dit, à l'instruction, tant à l'armée qu'à la police, qu'on allait changer. Peut-être même au point que nos proches ne nous reconnaîtraient plus ou s'éloigneraient de nous. Qu'on perdrait des amis. Mais j'avais eu de la chance, mon seul véritable ami était flic tout comme moi et on se protégeaient l'un l'autre. Quant à ma famille, on était tellement soudés que jamais, mes nouvelles manies de paranos ne les avaient éloignés de moi. Ce qui m'emmerdait le plus, c'était les connaissance de la famille. Eux ne me voyaient plus que comme un flic et si par malheur de je retournais dans le Nevada pur saluer ma mère et qu'elle recevait ses amies ou autres... Je devais justifier les missions qui nous étaient données à la police. Et ça, ça avait le don de m'énerver.
C'était d'ailleurs pour ça que j'étais venu m'exiler à Los Angeles pour faire mon travail.
Je pensais à tout ça tout en buvant ma bière, de plus en plus vite. Il était 4 heures du matin, maintenant et les esprits autour de moi commençaient à s'échauffer à cause du mélange d'alcool et de drogues dures. J'aurais dû pousser plus loin, aller jusqu'au Stryge Bar. On n'intervenait pratiquement jamais au Stryge Bar, sauf pour des comas éthyliques. Quand le groupe débutant eu fini de jouer, le barman remis un disque. The Lightening. Evidemment. Ici, c'était le QG de mon groupe préféré, même si je n'avais jamais eu l'occasion de les rencontrer les rares fois où j'osais venir boire une bière ici. Je préférais nettement aller dans le bar miteux où travaillait Ruby.
Et tout le monde dans le Stryge Bar devait attendre impatiemment leur nouvel album. Quand Billy Lighter se mit à crier dans les hauts-parleurs, les gens devinrent fous. Les filles se mirent à crier et à danser. Les mecs imitèrent les poses de Cash Izbel. Et moi, je me levai, payai ma bière et cherchai mes clopes dans ma poche tout en me dirigeant vers la sortie.
Une fois dehors, j'allumai ma clope quand un "clac!" impressionnant retenit juste à côté de moi. Je tournai instinctivement la tête vers le bruit... Et soupirai. Francesco venait de mettre une baffe à lui dévisser la tête à une jeune fille. Je connaissais bien Francesco, puisqu'il était dealer. Et le pire, c'était qu'on arrivait jamais à le chopper aux bonnes heures. Il était du genre prudent. Et là,n j'étais probablement juste là au moment où il le fallait. Et j'étais pas en service.
Mais ce qui m'impressionnait, c'était que la fille était restée debout. C'était pratiquement impossible. Pas avec le bruit que ça avait fait. Elle aurait du s'écrouler et tomber dans les vappes. Mais non.
Toutes ces réflexions me prirent à peine une seconde avant que je n'interpelle le dealer en m'approchant d'eux.
-Francesco!
Le dealer, qui n'était qu'une minuscule merde au bout d'une longue chaîne qui menait à une mafia dont la maison mère était probablement basée en Italie, leva la tête vers moi. Sourit, mais ne lâcha pas la fille tout de suite.
-Keller... T'es pas en service. Dégage.
Pas faux... Mais pas vrai non plus.
-Si je veux, je suis en service 24/24h, 7/7 jours... Et tu me donnes de plus en plus envie de prendre mon service plus tôt que prévu. Je trouve quoi, à ton avis, si je te fouille maintenant?
Il avait déjà essayé plusieurs fois de se bagarrer avec moi et mon binôme. Et il savait très bien que même tous seuls on pouvait faire pas mal de dégâts. Je jetai un coup d'oeil à la fille. Elle avait les yeux grands ouverts, les muscles raidis à leurs maximum. Elle devait être complètement mort shootée. Cocaïne. L'héro rendait mou. La cocaïne rendait fous et insensible à la douleur. Ce qui expliquait pourquoi la claque de Francesco lui avait fait à peine plus de mal qu'une piqûre de moustique.
Francesco me regarda deux secondes et je soutins son regard. Je savais que je le ferai. Que s'il ne dégageait pas, tant pis, j'allais faire quelques heures sup' avant de prendre mon service normal. Et il savait tout aussi bien que moi que je le ferais. Comme il savait qu'il ne me fallait qu'un seul coup de fil pour avoir le renfort de mon binôme. Quel que soit l'heure. Il regarda la jeune femme, la lâcha et la pointa du doigt en lui garantissant qu'il reviendrait. Pas grave... Nous aussi on reviendrait. Dans la journée. Je garantissais qu'aujourd'hui, on allait patrouiller dans le secteur du Crazy Ginger, quitte à rester 12 heures dans le parking du club.
Il s'en alla et j'allai vers la jeune femme en continuant de le regarder s'éloigner. Je posai ma main sur l'épaule de la fille pour la pousser gentiment vers le mur, qu'elle ait quelque chose pour se soutenir. Une fois le dealer hors de vue, 50% de mon attention fut sur elle et 50% sur ce qui nous entourait. Jusque là, R.A.S.
-Assieds-toi.
Elle avait les muscles tellement contractés que je me doutais que son coeur devait battre à mort. Et les shootés à la coke sont complètement imprévisibles. Alors je préférais qu'elle soit à terre que debout face à moi. Je m'accroupi devant elle et bougeait les cheveux de son visage pour voir si sa tronche avait pas trop été abîmée. Elle saignait un peu de la lèvre.
-Tu vas avoir une sale gueule demain... Et le pire c'est que tu te rappeleras même pas pourquoi. T'as pris quoi? Coke?
J'entourai son biceps d'une main. Elle avait le bras fin, mais complètement raide. J'aurais pas fais mieux si j'avais essayé de me contracter consciemment...
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Jeu 23 Jan 2014, 13:58
Ses jambes ont tremblé sous elle mais elles tinrent bon. De toute manière, l'autre main de Francesco lui serrait le bras et lui donnait un certain soutien même si sa poigne était trop forte, douloureuse. Et elle grimaça. Le speed avait commencé à faire effet mais la douleur était encore présente bien qu'elle s'estompait. Les larmes vinrent aux yeux de Gaïana alors que Francesco allait continuer à la frapper. Une voix interpella le dealer qui s'arrêta en plein élan. Son visage se tourna vers un jeune homme. Celui que la soviétique avait vu boire dans le bar. Ils se connaissaient ? Elle en aurait été étonnée si seulement cela l'intéressait un tant soit peu. En vérité, elle voyait l'inconnu tel un messie venue la sauver des griffes de son plus terrible adversaire. Bien que le véritable démon se trouvait en elle, son amour pour les jeux dangereux.
Les deux hommes se jaugeaient du regard et le temps semblait s'être arrêté un moment pour faire place au silence après s'être menacés, en quelques sortes. Qui aurait le dernier mot ? Le coeur de Gaïana battait la chamade. Pitié, que ce Francesco dégage ! Ils se retrouveraient, pour sûr, mais d'ici là, elle aura sûrement l'argent qu'elle lui devait ! Avec un peu de chance. L'attention du dealer se reporta sur elle. En valait-elle vraiment la peine ?
La jeune femme priait pour elle même, dans sa tête. Très cher Dieu, si vous entendez cette prière, promis, j'deviens une vraie catho ! Je vous prierai tous les soirs, tous les midis, tous les matins. J'arrêterai tout, la drogue, le sexe, la paresse... Bon, peut-être pas au point d'être nonne mais j'ferai des efforts. Pitié, entendez-moi ! La poigne de l'homme menaçant se desserra et accordant un regard au ciel, Gaïana remerciait le tout puissant. Putain, trop bon ! Et puis finalement... C'était sans doute pas lui. Ca méritait peut-être pas tout ces efforts qu'elle promettait à quelques dieux inexistants...
Francesco s'éloigna et, soulagée, Gaïana ferma les yeux pour inspirer lentement un bon bol d'air frais. Bon dieu qu'elle avait chaud ! Rien à dire, ce qui faisait le plus d'effet c'était bien l'adrénaline. Aucune drogue ne pouvait y être comparée ! Son pouls se calma légèrement, tout de même encore plus rapide qu'à l'accoutumée dû au speed. Et alors que le dealer partait, l'autre jeune homme se rapprochait doucement tous ses sens en alertes. Le moindre mouvement anormal l'aurait certainement fait réagir. Plus aucun doute. Maintenant que la jeune fille pouvait à tout loisir penser à quelle genre de personne était ce type, elle devina. Son air désintéressé dans le bar qui le rendait différent des autres, son regard de lynx pour percer à jour les plans des gens, sa stature altière et assurée mais en même temps fatiguée. Fatiguée de tant d'attention, de tant d'emmerdes à résoudre, de tant de pensées négatives, de suppositions... Et elle avait soudain mal au coeur pour lui, pour ce qu'il devait vivre en tant que bon samaritain, alors qu'elle était la demoiselle en détresse.
Keller, c'est ce qu'avait dit Francesco. Ce mec s'appelait Keller. Et alors qu'il s'approchait encore un peu d'elle pour voir dans quel état elle était, il lui conseilla (si ce n'était pas un ordre) de s'asseoir. Pas de problème ! La jeune fille laissa ses genoux fléchir sous elle et elle fut au sol en un rien de temps, ayant laissé sa pauvre veste en cuir se frotter contre le mur froid et rêche du Crazy Ginger. Submergée par les émotions, elle se recroquevilla sur elle-même. Pliant ses jambes contre elle et les entourant de ses bras. Elle enfouit son visage dans ses genoux et éclata soudain en sanglots. Trop d'émotions. Son corps trembla sous l'effet de quelques contractions et soudain, la jeune fille sentit la main du policier se poser sur son épaule gauche. Ce geste avait tout pour être rassurant, bienveillant. Mais la jeune fille était trop à cran pour le supporter sans rechigner. D'un brusque mouvement de bras, elle écarta le bras de ce fameux Keller.
« LÂCHES-MOI, PUTAIN ! »
Son visage devait être inondé de larmes, rougie par la claque cinglante du dealer et encadré par quelques mèches brunes en bataille. Sa lèvre saignait un peu, et Gaïana avait un goût de métal sur la langue. Sa mâchoire était contractée sous l'effet de la drogue, coupant sa faim de manière radicale.
« Lâches-moi... »
Ces mots avaient été murmurés. Honteuse de son geste, elle cacha à nouveau son visage en posant son front contre ses genoux et elle éclata dans un nouveau sanglot. Mais le jeune homme, accroupi devant elle, ne perdit pas son calme. Il continua de lui parler après un court silence, lui demandant ce qu'elle avait pu prendre. Gaïana releva la tête pour le regarder sans ciller.
« Coke ? T'es fou ! »
D'un revers de main, elle balayait ses larmes sur son visage. Tant pis si elle serait balafrée quelques jours. Et elle s'en rappellerait très bien. Comment pourrait-elle oublier la haine sur le visage de son ex-dealer ? C'était la chose la plus effrayante qu'elle ai jamais vue ! Et toute cette haine, lui était adressée. Rien qu'à elle, rien que pour elle. Francesco n'oubliait pas. Non. Jamais. Elle allait devoir être extrêmement prudente désormais. Il avait d'excellents contacts, pas besoin de se leurrer. Espérons que le chemin qu'elle empruntait de Billy à chez elle était suffisamment sécurisé. Sinon, elle s'enfermerait chez elle jusqu'à mourir de faim.
Le flic dégagea son visage de quelques cheveux rebelles et sa main se reposa sur elle, sur son bras. Gaïana ne le lâchait pas d'un regard à mi-chemin entre défi et méfiance. Ses larmes avaient cessé de couler et un silence s'ensuivit avant que la soviétique ne le brise en répondant enfin à la question du policier.
« Je me souviendrai de tout. C'est juste des amphets. »
Pas une goutte d'alcool. La fille en vérité était complètement clean, le cerveau en ébullition, le corps stimulé à l'extrême avec les effets du speed. Elle était partagée entre le sentiment d'euphorie qui l'envahissait et la gravité des événements qui venaient de se produire, ne sachant s'il fallait encore pleurer ou se réjouir et s'amuser de cette fin de soirée.
La main de l'homme sur son biceps lui donna soudain un certain réconfort, sa poigne dure mais douce était comme un lien physique qui lui gardait les pieds sur terre. Donnant une certaine réalité à ce qui s'était passée et Gaïana, les bras entourant toujours ses genoux, laissa sa tête se poser sur son bras où était posée la main de Keller. Sa joue trouva le contact de la main froide contre sa joue tellement agréable qu'elle en ferma la yeux, apaisée. Elle ne voulait pas parler, peu importe qui était cet homme, ou ce qui allait se passer après. Elle avait juste envie de prendre son temps, de méditer sur ce qui s'était passé. Dans cinq minutes, dix minutes, voir même une heure, ses neurones qui communiquaient entre eux à une vitesse folle lui feront bien penser à autre chose, rapidement.
Jordan Keller
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Jeu 23 Jan 2014, 15:18
Ouais. Evidemment. Comme si ça allait être facile. Enfin je n'avais plus Francesco dans les pattes, c'était déjà ça. Et il avait pas intéret à ce qu'on le retrouve pendant la journée parce qu'il allait passer un sale quart d'heure. Et, moi et mon co-équipier, on était très forts pour faire ça subtilement et sans avoir l'air de transgresser les règles. Au contraire, on pouvait très bien s'en servir.
La fille exécuta l'ordre que je lui avais donner, parce que ouais, c'était un ordre, et s'assis par terre. Ok, ben c'était déjà une bonne chose de faite. Avec la dose qu'elle avait du prendre et les émotions qu'elle venait de vivre, elle saurait jamais se relever toute seule et ça m'arrangeait très bien. Elle était très bien à terre.
Elle se mit à sangloter. Normal. J'avais vu des gars plus grands et plus baraqués qu'elle qui étaient juste bourrés et qui pleuraient toutes les larmes de leurs corps en gueulant qu'ils allaient se suicider. Le mieux, c'était d'attendre que ça passe en les gardant vissés au sol. Puis de les ramener chez eux une fois calmés.
Je ne sursautai même pas, la laissant balayer mon bras et hurler. Au moins, elle était loin d'être H.S. Quand elle releva le visage vers moi avant de l'enfouir dans ses bras, je pus clairement voir, rien qu'avec l'éclairage public, que ses pupilles étaient totalement dilatées. Elle me dit ne pas avoir pris de coke... Enfin à sa façon... Mais bien des amphétamines. Théoriquement, ça avait plus ou moins les mêmes effets visibles, mais pas au ressentit. Elle sanglotait toujours, mais ça m'empêcha pas d'avoir un petit rire cynique.
-Fou? C'est pas moi qui prend de la merde...
Bon. OK. C'était un peu hypocrite, je devais l'admettre parce qu'en matière de drogue, j'étais pas vraiment un puceau... Le Vietnam avait eu vite fait de me baiser à ce niveau-là... Mais une fois revenu au pays, j'avais plus jamais touché ni de coke, ni de LSD. J'en avais plus besoin non plus, dans le confort retrouvé de ma belle Amérique. Et c'était la seule chose qui me dépassait un peu là-dedans... Pourquoi les gens se droguaient ici? Alors qu'ils avaient plus ou moins tous un minimum ce qu'il leur fallait, ou tout du moins, les posibilités de pouvoir faire quelque chose de bien?
Elle avait demander deux fois que je la lâche et pourtant, elle fini par se calmer et laisser sa tête tomber contre ma main. Je la laissais aller au contact juste parce qu'en dehors d'être shootée, elle paraissait propre... Pas comme toutes ces cradingues qu'on avait déjà ramassées qui risquent de te refiler des merdes au moindre contact. Ma clope allumée en bouche, la retenant seulement avec mes lèvres, je parlai doucement à la fille:
-Ok, c'est bien. Laisse aller.
J'étais pas pour, comme certains de mes collègues, traiter les gens comme de la merde parce qu'ils se foutent en l'air. Ou même parce qu'ils ont fait une petite connerie. Pour la simple et bonne raison qu'après, t'en tire plus rien, parce qu'ils ne t'aimes pas. Quelque part, il fallait être un peu manipulateur, les mettre en confiance... Et ils te donnaient tout ce que tu voulais.
Le visage de la jeune femme était brûlant. Putain de saloperie de drogue... Mais probablement aussi à cause de la tarte que Francesco lui avait donnée. Je ne dis pas à la fille quej'étais flic. Elle pouvait se mettre à flipper, hurler ou des trucs comme ça. Mais je ne pouvais pas non plus me résigner à la laisser là, complètement droguée et à la merci de n'importe qui.
-T'es brûlante. On va aller te rafraîchir un peu, ok?
J'avais pas spécialement envie qu'elle ait des convulsions. Je connaissais, pas loin de là, une annexe de la maison communale dont l'arrière était pourvu de chiottes et la porte en restait ouverte. Bon, c'était pas hyper clean parce qu'en plus des flics en patrouille, beaucoup d'autres personnes en tout genre avaient réussi à dénicher le lieu, mais au moins, on y serait tranquille et j'aurais un téléphone à proximité, au cas où.
Je soulevai le visage de la fille pour qu'elle me regarde.
-Je te ferai aucun mal.
Mais j'avais toujours pas envie de lui dire que j'étais flic. Instinctivement, ma main se porta aussi sur mon t-shirt, à hauteur de mon torse, pour vérifier que mes plaques de l'armée étaient elles aussi bien planquées. C'était le cas. Parfait.
J'aidai la jeune fille à se relever. Et la soutint en la faisant marcher devant moi. Je ne gardai aucun contact pour ne pas l'oppresser ni qu'elle se sente forcer d'avancer. Je voulais encore moins qu'elle me prenne pour un violeur qu'elle ne sache que j'étais flic.
-C'est pas loin. Tu t'appelles comment?
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Jeu 23 Jan 2014, 16:56
« C'est toi la merde ! »
Elle lui avait répondu du tac au tac, lorsque l'homme lui avait répondu avec cynisme à son "t'es fou!" alors que son regard dédaigneux se posait sur l'homme. Remarquant que celui-ci fumait une clope. Je me laissais cependant bercée, quelques sortes, l'instant d'après le visage sur sa main fraîche. Ce contact fit remarquer au policier que la jeune fille était brûlante. Pas vraiment de quoi s'inquiéter. Il n'y avait sans doute rien d'anormal à ce vu la situation et les événements s'étant produit. Mais le flic proposait de partir de là un moment pour qu'elle puisse se rafraîchir. Mais non, merde, elle s'en fout.
« Non, j'ai pas envie... »
Elle ne comprenait pas pourquoi ils devaient se bouger de là alors qu'au fond, elle se sentait bien. La présence de Jordan lui inspirait confiance, de par le simple fait qu'il avait réussi à faire partir le dealer. De ce fait là, il devait sûrement avoir pas mal d'influence mais également, une sorte de pouvoir. De la force. Force qui lui faisait se sentir en sécurité.
La main de l'homme vint à son menton pour lui faire relever la tête, l'obligeant à le regarder des yeux. Il prononça alors cette phrase, tellement cliché. "Je te ferai aucun mal" Mouais. Si on veut. Gaïana était loin d'avoir peur que ce type lui voulait faire du mal. Elle avait plutôt l'habitude des gens dangereux et avait appris à y faire face d'une manière ou d'une autre. Et parfois même, de jouer dans le jeu de la personne en question. D'un côté, elle les manipulait aussi. Faisant croire qu'elle était de son côté aussi alors... non.
Sur cette phrase, sa main venait machinalement sur son torse comme pour y chercher quelque chose. Gaïana ne le quittait pas des yeux et elle ne fut pas dupe. Mais soit, elle se tut. Car elle n'avait pas envie d'en parler. L'occasion se prêterait peut-être plus tard. Là, le flic ne semblait pas prêt à se dévoiler. Pas sans raisons. Il préférait jouer le bon type qui aide.
Pas le temps de protester une seconde fois, il l'aidait à se lever. Et une fois que Gaïana était debout sur ses béquilles, Keller la relâcha doucement afin de lui laisser une certaine liberté mais sa main proche d'elle pour tout de même l'aider en cas de problème.
Pour lui faire plaisir, la junkie s'avança de deux-trois pas mais s'arrêta. Elle regardait le sol et ses pensées se secouaient dans tous les sens dans sa tête. Que foutait-elle ici ? Ha ouais... Pour sortir ce satané Billy de sa tête. Billy qu'elle connaissait grâce à Cash avec qui elle avait fait la folle au commissariat. Au commissariat parce qu'elle s'était fait prendre en flagrant délit en train de démonter la voiture de son ex-petit copain alors qu'elle était bourrée et sous LSD... Au fond, tout ça n'était qu'un cercle sans fin. Quelle grosse merde. Keller avait sans doute raison. La drogue, c'est de la merde. Mais même en pensant ça, cela n'allait pas l'empêcher à en reprendre demain soir ou le soir d'après...
Immobile durant un moment qui lui parût sans fin, elle déglutit. Non sans difficulté. Pas que cela lui fasse mal mais juste que sa mâchoire contractée ne l'aidait pas et que c'était un geste désagréable là.
« Toi d'abord. »
C'est ce qu'elle lui avait répondu lorsqu'il avait demandé son nom. Ses bras se croisèrent sur sa poitrine sortant de ses pensées et de sa torpeur. Elle se retourna face au flic, le regard posé sur un point imaginaire en bas à droite. Elle devait presque avoir une tête de moins que son interlocuteur, tant Gaïana était petite. Lui donnant un air plus fragile encore alors que son attitude devait faire penser à une petite gamine qui allait se faire gronder, qui faisait mine d'avoir réfléchir et d'avoir compris où était le mal.
« Et... Merci. »
Elle tenait tout de même à le dire. Sans lui, elle serait peut-être à l'état de charpie, réduite en bouillie sur place avec les coups de Francesco comptait lui donner. Ses bras se serrèrent plus fort contre elle alors que son visage se pencha un peu plus encore vers le sol, laissant ses cheveux cacher son visage. Derrière elle, des jeunes sortaient en parlant entre eux assez fort, prêts à partir squatter chez quelqu'un pour le reste de la soirée.
Jordan Keller
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Ven 24 Jan 2014, 21:37
J'étais tellement habitué à me faire insulter que je ne fit même pas attention à la remarque très subtile de la jeune femme. Et je n'avais pas pris cette habitude que depuis que j'étais flic. Quand tu arrivais à l'US Army, c'était la première chose qu'on faisait: on te traîtait de tous les noms. Et fallait pas broncher. Fallait encaisser. Le moindre froncement de sourcil, le sergeant le voyais. Et là, t'étais cuit, bon pour récurer les chiottes pendant une semaine. Et on en avait passé, des semaines, Conrad et moi, à récurer ces putains de chiottes.
La petite junkie eu beau me dire qu'elle n'avait pas envie de bouger, je la forçai quand même à se lever. Je ne la sentais pas en sécurité ici et moi non plus par la même occasion. D'autant qu'avec la fatigue, j'avais peur de ne pas avoir d'aussi bons réflexes que je ne l'aurais voulu.
Une fois qu'elle fus debout et plus ou moins en équilibre, elle avança de trois pas. Puis elle s'arrêta. Putain, c'est pas vrai. Elle allait pas me faire chier deux heures, non plus. Je voulais bien être gentil, mais fallait pas déconner non plus. Et ma patience, comme mes réflexes, avait des limites plus prononcées quand j'étais crevé.
-Allez, avance. Faut pas rester là.
La drogue devait lui mettre les idées sans dessus dessous. On trouna le coin de la rue et c'était déjà beaucoup plus calme. plus qu'une centaine de mètres et on serait plus ou moins en sécurité et moins à vue. Mais quand je lui demandai son nom, elle me retourna ma question, soudain beaucoup plus alerte, les bras croisés. Si je voulais qu'elle avance, je devais faire des concessions.
-Jordan. Avance.
Je la poussai légèrement sur l'épaule, la forçant encore à avancer. Finalement, on arriva devant une porte à l'arrière d'un bâtiment bien entretenu. Je rallumai une clope et j'ouvris la porte, la tenant pour faire signe à la jeune femme d'entrer. Une fois à l'intérieur, j'ouvris toutes les portes des différentes chiottes. Pas de papier, évidemment. Bon ben système D. Comme d'habitude.
Je m'approchai d'un lavabo et allumai l'eau avant de faire signe à la jeune femme d'approcher. Mais elle réagissait trop lentement à mon goût. La drogue bousillait son attention. Et elle ne faisait attention à moi qu'une fois sur deux. Je l'attrappai doucement par le bras et fit claquer mes doigts devant ses yeux aux pupilles dilatées. Ses muscles étaient toujours aussi raides.
-Putain détends-toi, tu vas me faire une crise cardiaque bordel.
Je la plaçai devant le lavabo dans lequel l'eau coulait, devant le miroir.
-Rince-toi le visage, mets en dans ton cou aussi. Faut faire descendre la température.
Si c'était à Francesco qu'elle avait acheté sa came, j'avais intéret à me méfier des effets secondaires de cette merde. Parce que non seulement les amphets déshinibaient mais en plus, il coupait sa merde avec des merdes pires encore. Et elle avait certainement payé ça assez cher... Enfin non, elle l'avait pas payé en fait.
Maintenant qu'on avait un peu plus de lumière, je pouvais voir la joue gonflée de la jeune femme. Mais elle n'avait rien de cassé. Elle n'était pas bleue non plus. Peut-être demain. Mais ce serait plus mon problème.
-Pourquoi tu prends cette merde? Ce mec est taré, tu sais. Il est capable de te tuer pour 100 dollars, surtout si t'es personne.
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Dim 26 Jan 2014, 18:10
Des remerciements, de la discussion, il semblait en avoir rien à foutre. Ou bien il avait d'autres préoccupations en tête. Répondant vaguement à sa question lorsqu'elle lui avait dit de d'abord dire son nom avant qu'elle ne donne le sien, qu'elle ne donna même pas, finalement.
La seule chose qui lui semblait important, c'était de se bouger de là. Ok, ok. Elle a compris. Et Gaïana finit par obtempérer en sentant la main du flic la pousser vers l'avant pour qu'elle marche. Très bien, son corps entier n'aspirait qu'à bouger à cracher un feu qui brûlait en elle et ne cherchait qu'à s'exprimer même si une autre part d'elle-même, refoulée derrière la drogue, ne rêvait que d'une bonne nuit de sommeil.
Le bâtiment annexe n'était vraiment pas loin et en y arrivant, Jordan lui ouvrit la porte l'intimant de rentrer et que ça saute ! Il laissa la porte se refermer d'elle-même, laissant la jeune fille debout dans le petit couloir. Elle évaluait la pièce autour d'elle. Elle était pas très jolie, ni très propre en fait. Mais le regard de Gaïana se perdait dans la contemplation du carrelage du mur, dont certaines pièces se détachaient ou étaient recouvertes d'une substance non identifiée. Si bien qu'elle n'entendit pas la réplique du policier qui avait fini de vérifier toutes les toilettes. Elle ne sortit de sa rêverie que lorsqu'il lui prit le bras, la faisant légèrement sursauter par la même occasion. Il la fit s'avancer vers un lavabo dont il avait ouvert le robinet et avait claquer ses doigts devant ses yeux pour en vérifier les réflexes de l'ukrainienne.
« Putain, entre toi et moi, c'est toi qui doit te détendre !! »
Le flic ne semblait pas vouloir s'arrêter de gesticuler dans tous les sens comme s'il voyait des fantômes dangereux partout et ne savait plus où donner de la tête. Son comportement la rendait malade, alors qu'elle ne l'était pas, et nerveuse aussi. Rien de tel pour améliorer son stress. Son regard dure fixait le policier puis elle soupira, le silence tombé. Elle se pencha sur le lavabo et recueillit l'eau froide dans ses mains pour s'en asperger plusieurs fois le visage.
L'eau lui fit l'effet d'une nouvelle gifle sur ses joues chaudes mais bon dieu, qu'est-ce que ça lui faisait du bien. Gaïana passa ses mains humides et froides dans son cou. Elle se redressa alors et se pinça les lèvres. Elle devrait peut-être boire un coup aussi, pour se déshydrater mais elle n'en voulait pas.
Jordan la regarda d'un peu plus près, son visage, voir si à la lumière, sa blessure ne semblait pas plus affreuse. Mais qu'il la laisse tranquille quoi... bon, sa réaction là-tantôt avait peut-être été démesurée. elle devrait le remercier, une nouvelle fois, de se faire tant de soucis.
« Ca va, mec, pas la peine de t'inquiéter de la sorte. Si ça te fait autant chier d'aider quelqu'un, pas besoin de te donner autant de mal. J'préfère qu'on me laisse tranquille dans ce cas-là. »
Véridique. Au combien même l'homme devait se sentir impliqué, il ne semblait le prendre que comme une lourde tâche qui ne faisait que le ralentir, l'embêter... Autrement dit, oui, ça le faisait chier. Si tel n'était pas le cas, c'était ce que Gaïana ressentait. Sans doute était-il fatigué à cette heure avancée de la nuit. Gaïana savait que les gens fatigués étaient généralement beaucoup plus à crans, plus facilement énervés. Et en la dévisageant un peu, oui, elle retrouvait cette air blasé, un visage creusé par la fatigue et les inquiétudes...
Ses mains ayant arrêté le robinet d'eau froide, Gaïana s'était tenue au lavabo un instant. Lorsqu'elle eut trouvé son calme, elle laissa retombé ses mains le long de son corps pour se diriger vers les toilettes, elle en fit le tour comme Jordan plus tôt et lorsqu'elle en trouva une moins sale et qui avait encore un abattant, elle rentra dedans, baissant l'abattant pour pouvoir s'assoir allègrement dessus. Ramenant ses jambes contre elle pour pouvoir poser ses coudes sur ses genoux, elle vit Jordan arriver à l'encadrement de la petite cabine.
« Qu'est-ce qui a ?? »
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Mar 28 Jan 2014, 23:59
Et le pire, c'était qu'elle avait raison. Il fallait que je me détende parce que je devais être aussi tendu qu'elle. C'était un réflexe que mon corps avait, juste pour me garder éveillé. Au point que parfois, j'en avais mal au dents tellement ma mâchoire était serrée pendant des heures sans que je ne m'en rende compte. La junkie avait raison... Et une putain de partie de moi le prenait un peu mal.
Mais quand elle commença à s'asperger d'eau, j'écoutai tout de même son "conseil", la regardant faire et m'appuyant contre le mur à la couleur douteuse. Tout ça après avoir vérifié que le coup qu'elle avait pris était aussi peu grave que je ne le pensais. Ce qui était le cas. Au pire, elle aurait peut-être un oeil au beurre noir, mais je ne pensais même pas que ce serait le cas. Je soupirai, l'écoutant me dire que si ça me faisait chier d'aider, elle préférait que je le laisse tranquille.
-Si ça me faisait vraiment chier, j'aurais laissé cet enfoiré de Fransceco te péter tes dents.
J'étais déjà pas du genre diplomate, pas du genre à prendre les choses avec des pincettes d'habitude. Mais alors là, avec la fatigue en plus et le cauchemar que je venais de faire, je l'étais encore moins.
Elle avait fini par arrêter l'eau, se tenant au lavabo. Je restais là, silencieux, à l'observer. J'aurais très bien pu partir, si son comportement ne m'avait pas intrigué. Parce que même si ce qu'elle disait ressemblait à ce que n'importe quelle petite junkie à la con aurait pu dire, son visage et son regard aux pupilles dilatées disait de temps à autre le contraire de ce qu'elle affirmait. Ce qui m'intriguait d'autant plus, c'était qu'elle était seule, pas avec des amies ou des potes...
Elle se dirigea ensuite vers les toilettes et je la suivis du regard. Je croyais qu'elle allait gerber ou quelque chose comme ça. Mais non, quand je vis qu'elle allait chercher les chiottes les plus propres, je su que j'avais faux. Elle entra dans la dernière et je crus qu'elle allait fermer la porte pour plus d'intimité. Mais ce ne fut pas le cas non plus. En même temps, après tout ce temps passé à L.A., je savais que la logique était rarement de mise.
J'allais m'appuyer dans l'encardement de la cabine quand je fus sûr que son but n'était pas d'utiliser les sanitaires. Elle s'était recroquevillée sur la cuvette et me regarda en me demandant ce qu'il y avait.
-Et quoi? Tu fous quoi là, maintenant? Tu crois pas qu'il serait temps que tu rentres dormir?
Et toi, Jordan? Tu penses pas qu'il serait temps que tu rentres dormir?
-T'as déjà du bol que je te ramènes pas au poste. Mais bon... Comme tu fous pas la merde.
Je m'approchai, mais pas trop, pas assez près pour qu'elle puisse me mettre un coup de pied, et m'accroupi pour me mettre plus ou moins à son niveau. La non verbal avait une importance incroyable dans ce genre de situation. Debout, j'avais une position de force, dominante sur elle... Et ce n'était pas fait pour mettre quelqu'un en confiance. Ce que je voulais un peu faire. Et... En parlant du poste, je venais de me trahir. Tant pis.
Je la regardai dans les yeux, essayant d'adoucir mes traits qui gardait trop de souvenirs de l'armée.
-Tu devrais aller porter plainte dès demain pour les coups. Je me ferais un malin plaisir à épingler Francesco pour ça... Puisqu'on arrive jamais à l'avoir pour la drogue.
Je parlais peut-être un peu trop. Mais à l'heure qu'il était, j'en avais rien à battre.
-T'es venue toute seule? T'as pas des potes avec toi?
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Dim 02 Fév 2014, 20:42
Au moins, il avouait qu'il en avait un peu quelque chose à foutre ô combien même il semblait peu enclin à jouer sur les mots. C'était peut-être un bon début, après tout. Puis ne nions pas qu'elle lui devait fière chandelle. Francesco ne se serait sans doute pas arrêté à quelques dents de cassées. Mais elle ne lui répondit pas, pas la peine dans ce cas-ci.
Gaïana regardait son interlocuteur s'appuyer sur la cloison de sa toilette, comme pour garder un oeil sur elle. Qu'avait-elle encore fait ? Quelque chose n'allait-il pas rond chez elle ? Ou serait-ce Jordan qui ne tournait pas rond ? La soviétique fronça des sourcils comme une enfant contrariée lorsqu'il lui répondit un peu sèchement.
« J'fais le légume là, ça se voit pas ? »
Une occupation méga-super-giga-trop importante ! Comment pouvait-on aller rentrer chez soi pour dormir alors qu'on avait l'occasion de légumer dans une annexe mal odorante ? C'était sans doute un des passe-temps favoris de la jeune fille, après la sexe et la drogue. Et peut-être même la musique, les soirées, l'alcool... Bon, il fait partie des choses essentielles de la vie des jeunes, point barre. Aucune envie de bouger en plus. Gaïana était fatiguée et malgré les amphétamines qu'elle avait ingéré, ses paupières lui semblaient un peu lourdes. Surtout sans activité physique.
Son visage se cachait dans ses mains, d'un air lasse. L'adrénaline de sa rencontre avec Francesco était retombée et sa fatigue lui retombait dessus d'un coup. Tant pis, elle gérait quand même. Elle allait bien devoir...
« Ouais ben j'aurai dû y rester la semaine passée... »
Elle faisait allusion à son petit tour en cellule au commissariat. Elle regrettait désormais d'avoir accepté que Billy paie sa caution en échange de ses bons et loyaux services... Travailler pour lui, si on peut dire ça travailler, était une véritable plaie. Cela ne l'amusait pas du tout, en plus du fait que cet homme était un véritable tyran... De plus, cette histoire lui a causé bien plus d'ennuis qu'autre chose. Si sa mère ou son père l'auraient aidé à payer cette caution, elle aurait eu plus de temps pour pouvoir les rembourser. Elle aurait donc assez d'argent pour payer son loyer sans doute et également pour mettre fin à ses dettes vis-à-vis de son dealer. Étant donné qu'elle aurait pu travailler en journée. Sauf que là, elle passait son temps chez la rockstar qui ne pensait qu'à lu, qu'à l'embêter en la faisant nettoyer plus encore. Tout son appartement brillait mais cela ne lui suffisait pas. Elle espérait seulement que cela en valait la peine, toutes ces emmerdes... Seul l'avenir le lui dira.
Jordan s'accroupit devant elle, un peu à distance. Ferait-elle peur au flic ? Gaïana n'était qu'une junkie sans défense. Même si elle aurait voulu faire mal à quelqu'un, elle se ferait plus de mal à elle-même dans sa tentative.
« Francesco a trop d'amis. Tu devrais le savoir. J'en sortirai pas indemne de cette histoire... »
Elle le connaissait bien, pour l'avoir aidé un certain temps à se faire une nouvelle clientèle et même, à sa plus grande surprise, l'avait aidé à sortir incognito de certaines mauvaises situations qu'elle avait vécue, en remerciement. Mais leur amitié s'arrêtait là et cela avait bien suffit à Gaïana de comprendre que Francesco avait bien plus de pouvoir qu'il ne paraissait en avoir. Même en cage, il restait un loup dangereux.
Relevant la tête en laissant tomber ses mains, son regard se porta sur le jeune flic toujours agenouillé devant elle. La dureté de son visage semblait l'avoir quittée et elle soupira en regardant autour d'elle chaque détail, chaque graffiti que comportait la petite cabine.
« J'voulais pas.. sortir avec mes amis, aujourd'hui. »
Elle eut un maigre sourire, une seconde, qui se dissipa rapidement lorsque son regard se posa de nouveau sur Jordan.
« Et toi ? Qu'est-ce que... tu foutais ? J'ai cru comprendre que... tu ne bossais pas... maintenant ? Alors... Pourquoi être ici à t'occuper d'une petite junkie qui ne sait pas se défendre toute seule ? »
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Mar 04 Fév 2014, 10:48
Gaïana représentait à peu près tout ce pour quoi j'avais lutté toute ma vie, ici ou à des kilomètres d'ici, pour mes frères et leurs potes, pour des civils pauvres et complètement paumés dans une guerre qui les dépassait... Et qui me dépassait aussi... Elle faisait le légume, qu'elle disait. Ouais ben à quoi ça servait? A quoi ça servait de se droguer quand on avait tout à portée de main pour faire autre chose, quelque chose de bien? D'autant qu'elle avait l'âge idéal pour.
Mais non, elle voulait juste rester là, dans des chiottes puantes. Son accent m'avait révélé depuis un moment qu'elle était soviétique. Et son physique... Son physique me tentait de penser qu'en plus d'être une junkie, elle vendait probablement son corps dans le coin... Et à la limite, si c'était le cas, qu'elle avait été "importée" aux USA afin de rapporter des thunes à la mafia russe, je voulais bien comprendre qu'elle ait besoin de prendre de la merde pour tenir le coup.
Je tiquai et la regardai dans les yeux quand elle dit qu'elle avait déjà été en cellule la semaine passée. Je la regardai attentivement même. Parce que si elle avait l'habitude de traîner dans le quartier, c'était chez nous qu'elle avait du atterrir. Et il se trouvait qu'un collègue m'avait raconter une histoire aussi bizarre que marrante... Et j'avais du aussi lui expliquer qui était Cash Izbel.
Ma curiosité naturelle me poussait à lui demander si elle connaissait le guitariste de The Lightening, mais je me retins. Elle était venue ici seule... Un peu normal si elle travaillait. Enfin si elle faisait le boulot que je pensais qu'elle faisait.
Je ne pu m'empêcher de sourire et baisser les yeux quand elle demanda ce que je foutais là. J'aurais pas répondu ou j'aurais utilisé une parade si j'avais étét en service. Mais je n'y étais pas et je n'avais de compte à rendre à personne.
-Parce que j'ai rien d'autre à foutre. Insomnies.
Je fronçai les sourcils et lui posai les questions qui me trottaient dans la tête.
-T'es russe ou quelque chose d'approchant, non... Et t'as l'air crevée en dehors du fait que les amphet t'aident à tenir le coup. Tu travailles pour quelqu'un? Quelqu'un qui t'exploite?
Les putes, je les considéraient, pour la plupart, plus comme des victimes qu'autre chose. Elles n'avaient pas toutes eu le choix. Mais bon, j'avais peut-être tout faux aussi. Je souris encore une fois. Fallait quand même que je demande...
-Et Cash Izbel, tu le connais?
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Mer 05 Fév 2014, 13:05
Des insomnies ? Cela n'étonnait guère Gaïana, en fait. Cela se voyait que Jordan ne devait pas avoir de nuit reposantes. Mais elle se demandait bien pourquoi. Bien qu'il y avait des gens qui n'avaient tout simplement pas besoin de dormir beaucoup ou avaient un sommeil léger, difficile. Chaque personne était différente après tout. Peut-être Jordan faisait-il partie de ceux qui avaient du mal à s'endormir ou qui se réveillaient souvent la nuit. Ou peut-être y avait-il quelque chose de camouflé derrière cela ?
Gaïana fronça des sourcils, penchant légèrement la tête sur le côté, cherchant une réponse à la question qu'elle se posait. Jordan sembalit être mature et dépassé par la vie, par les événements. Ce n'était sans doute pas dû au hasard. Cela devait évidemment cacher quelque chose, un lourd secret... un traumatisme ? L'âme humaine est tout de même quelque chose de fascinant. Au fond, on oublie jamais rien. On vit avec.
Pas le temps de poser la question au flic car il continuait la discussion sur une toute autre direction, voulant en savoir plus sur elle sans doute. Elle sourit faiblement, une seconde, et soupira un coup.
« Oui, je viens tout droit de l'URSS. Enfin, ça fait cinq ans ou six ans déjà. Cette course a l'armement effraie mes parents. »
La jeune femme passa sa main dans ses cheveux pour dégager son visage d'une mèche rebelle. elle rit un coup avant de continuer. Jordan semblait se faire des idées la concernant.
« C'est un interrogatoire ? Je ne risque pas de finir en prison si je réponds? »
Elle le taquinait parce qu'il lui semblait important de détendre un peu l'ambiance qui régnait dans la pièce, entre eux deux. Mais elle offrit rapidement la réponse aux questions qu'il désirait.
« Je ne suis pas... »
Elle chercha ses mots un instant, ne sachant comment s'exprimer car au fond, c'était bien ça la question de Jordan, n'est-ce pas ?
« Ce que tu crois. »
Elle n'était pas une prostituée, elle ne travaillait pour personne. Enfin, si, pour Billy si on pouvait appeler ça travailler. Jamais il ne lui viendrait à l'idée de le devenir, même si elle avait dure à boucler ses fins de mois, même très dure, elle ne le ferait pas. Par respect pour elle, même si au fond, elle vivait dans un monde de débauche. Elle devrait peut-être le faire, pour au moins faire ce qu'elle aime mais elle ne voulait pas tomber là-dedans. Ce serait se rabaisser plus encore alors qu'elle était déjà un déchet aux yeux de la société.
Gaïana avait baissé la tête pour regarder la sol, dans ses pensées. Mais la question suivante la sortit dans sa contemplation du carrelage. Son regard se posa sur le visage de Jordan qu'elle contempla un instant avant de laisser son visage illuminé par un grand sourire amusé.
« Ce mec... Il est génial. On a fait parler de nous au commissariat ? Qu'est-ce que tu sais exactement ? »
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Mer 05 Fév 2014, 15:21
La jeune fille commença à me dévisager comme je la dévisageais. Son regard devait être exactement semblable au mien en ce moment précis où on se regardait les yeux dans les yeux. C'était déroutant parce que d'habitude, les gens fuyaient mon regard, baissaient les yeux. Mais pas elle. Peut-être à cause des amphets, peut-être pas... Mais une chose était sûre, ça me cassait les couilles dans le fond. Mais je ne lâchais pas, et elle non plus. Et j'avais l'impression que chaque trait de mon visage y passait sans pour autant qu'elle ne quitte mon regard. Et je me retrouvais dans la position où j'avais l'habitude de mettre moi-même les gens. Et ce n'était pas confortable.
Je lui posais des questions et quand elle me demanda si elle risquait quelque chose en répondant, je hochai négativement la tête sans dire un mot. J'étais trop occupé à essayer de lui faire baisser les yeux sans y arriver pour m'empêtrer avec des mots.
Elle venait donc bien de l'URSS et n'était pas ici seule, sans parents à ce que j'avais compris. Ben c'était déjà ça. Maintenant, fallait voir la tronche des parents aussi... Parce qu'il y en avait beaucoup à L.A., des parents, qui servaient à rien et avaient fait des gosses pour le simple plaisir de les concevoir.
Et puis elle me dit, on ne pouvais plus vaguement, qu'elle n'était pas ce que je croyais. Je supposais qu'on était sur la même longueur d'onde. De toute façon, en ce qui me concernait, qu'elle l'ai été n'aurait pas changé grand chose... Je chassais plutôt ceux qui empochais le plus gros des thunes et qui profitaient des filles, les réduisant parfois en esclavage. Surtout quand il s'agissait de jeunes étrangères en quête du rêve américain.
Les putes, je ne les considérais pas comme un fléau. Je n'osais même pas imaginer le nombre de viol en plus qu'on aurait sur le dos si elles n'étaient pas là pour réguler les hormones de certains hommes qui n'étaient rien plus que des animaux.
Je finis par lâcher son regard, juste après lui avoir posé la question sur Cash Izbel. J'abandonnais, littéralement, lui laissant la victoire à ce petit jeu silencieux. J'avais pas assez dormi pour jouer à ça et en plus, elle se défendait on ne pouvait mieux. Comme si elle n'avait rien à cacher et honte de rien. Une certaine forme de force se dégageait d'elle mais ce n'était que maintenant que j'y prenais attention.
-Oh et puis merde... T'as raison, je suis crevé, j'en peux plus.
Avec un pauvre sourire résigné, je baissai carrément la tête, soumis, avant de me retourner, de prendre une chaise à moitié décrépite mais qui tenait encore debout, qui était dans un coin et la plaçai à l'envers, face à la jeune femme avant de m'assoir dessus, jambes écartées et bras croisés sur le dossier sur lesquels je posai ma tête trop lourde.
Une fois installé, je répondis à sa question. Le visage de la jeune soviétique s'était illuminé au nom du guitariste de The Lightening. Et l'ambiance s'était directement détendue une fois que j'eus abdiqué. Et ce n'était pas plus mal parce que je pouvais avoir sa confiance. Comme quoi, jouer au plus fort n'était pas toujours la meilleure solution.
-Alors, je sais comment tu t'appelles. Tu t'appelles Gaïana.
Je n'avais dit que son prénom au cas où je serais dans le faux. Histoire de ne pas révélé l'identité complète de quelqu'un qui avait passé une nuit en cellule.
-Quant à ce que je sais sur ce qui s'est passé, je dirais les grandes lignes, sans les détails puisque quand mon collègue est arrivé, il a mis fin à votre petit jeu érotique à coup de tuyau d'arrosage.
Je ne pus m'empêcher de rigoler, me rappelant de l'air choqué du collègue quand il nous avait raconté ça. Pour Conrad et moi, qui connaissions Cash Izbel, ce n'était qu'une demi-surprise, mais pour ce collègue, bien plus vieux que nous et qui ne s'intéressait pas à ce genre de musique, ça lui semblait tout à fait insensé. Et on avait littéralement éclaté de rire devant le pauvre vieux.
-Vous avez traumatisé un flic et c'était quand même vachement osé ce que vous avez fait. Déjà comment il a fait pour changer de cellule?
C'était dit sur un ton bien plus décontracté. Parce que comparé à certaines affaires, là, il fallait dire que c'était plutôt marrant. Numéro un, parce que c'était Izbel et numéro deux, parce que ce n'était pas un viol. Gaïana avait du faire une déposition concernant ce petit incident, d'ailleurs. Juste avant qu'ils ne soient tous les deux sortis du commissariat par un geste salvateur de Billy Lighter.
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Jeu 06 Fév 2014, 22:24
Au début, elle le regardait sans vraiment se rendre compte qu'elle le fixait intensément puis quelque chose la fit tiquer. La manière à Jordan de ne pas lâcher ce regard. Ils se défiaient un instant mais c'était un jeu auquel Gaïana jouait elle-même pas mal. Après tout, le regard n'était pas le premier moyen de communiquer et de séduire ?
Un sourire radieux était affiché sur son visage pâle lorsqu'il abdiquait. Bien. Brave bête. Elle décida alors de déplier ses jambes pour laisser ses pieds toucher le sol et alors que son interlocuteur devinait son identité, elle se laissa glisser au sol. Oui, drôle de manières. Mais c'était une vieille habitude. Elle devait sûrement être secrètement amoureuse du sol. Sans doute pour ne pas avoir peur de tomber de haut, vu qu'elle se situait déjà assez proche du sol. Assise en tailleur, elle laissait son dos se poser contre le mur et regardait le flic en levant un peu la tête, lui qui s'était installé à califourchon sur une chaise trouvée ici.
« Oui, c'est bien ça... »
Il connaissait donc son prénom. Elle n'avait pas eu besoin de le lui dire au final. Elle avait économisé un peu de salive, ainsi. Gaïana lançait un regard accompagné d'un sourire complice au flic.
« Tu rigoles ! C'était pas qu'un petit jeu érotique ! Ce devait être le truc le plus dingue que j'ai fait de ma vie !!! »
En disant cela, la jeune fille accompagnait ses mots avec des grands gestes véhéments de mains et de bras comme pour lui donner plus d'importance, plus de prestige.
« C'était digne du meilleur film porno qu'il existe sur Terre ! Franchement, il aurait dû se rincer l'oeil de loin, tellement il est frustré, plutôt que de nous balancer de la flotte ! Elle était complètement gelée ! T'imagines pas à quel point j'avais froid après ça ! T'en fais pas que nos vêtements, on les a vite retrouver après ça ! »
Gaïana se mit à rire sans pour autant quitter le flic du regard, voulant voir si cela l'amusait aussi Sans doute que oui. Ce genre d'histoire ne devait pas arriver tous les jours au commissariat ou alors, elle voulait bien postuler pour faire le gendarme dans les cellules à la place de son collègue !
« Haha ! J'étais enrhumée les deux jours qui ont suivi ! Puis, fanchement, il l'avait mérité ce type. Ce gars nous accordait aucune importance. On était de véritables déchets à ses yeux, tu l'aurais vu ! C'était à en rager ! Pourtant, j'suis pas du genre à en vouloir rapidement aux gens mais là...»
La soviétique changea encore une fois de posture pour se redresser et se mettre à genoux, les fesses posées sur ses jambes repliées sous elle, ses mains venant se poser sur le dossier de la chaise de Jordan, sans vouloir faire mal. Elle continuait son petit monologue, devenu un vrai moulin à paroles. Peut-être aussi dû au speed qui lui donnait bien plus envie de se confier que d'habitude. Espérons qu'elle ne soit pas trop soûlante pour ce pauvre flic qui aurait préféré dormir dans son lit si seulement il savait avoir une nuit complète de sommeil. Puis, de toute façon, il n'avait rien d'autre à faire. Pas vrai ?
« Et tu sais,le pote de Cash... Tu vois qui c'est ? Ce putain de Billy Lighter ? Ce mec est un véritable danger publique !! Un sa-di-que ! »
Elle avait besoin de le dire et maintenant qu'elle faisait des confidences, autant tout lui dire. Au moins, se sentirait-elle soulagée après, d'avoir expliqué tout ça à quelqu'un.
« Depuis que ce rouquin m'a sorti de là, il me fait vivre un enfer. J'suis obligée de venir nettoyer tous les jours chez lui ! Un vrai calvaire ! Je finis de nettoyer la salle de bain qu'il a mis sa chambre, que j'avais fait juste avant, en désordre rien que pour me refaire nettoyer ! Mais tu vois, pour le faire chier... Vu qu'il le mérite tellement, et bien, je lui donne que des spaghetti bolognaise à bouffer. Tu verrais sa tête ! Je pense qu'il commence à vraiment détester ce plat que ça va lui ressortir par les trous d'nez dans peu de temps ! »
Nouveau rire. Un regard tendre posé sur l'homme en face d'elle. Elle bougeait un peu ses genoux sur le carrelage, tortillant les fesses pour le faire.
« Tu veux savoir comment Cash a fait pour venir dans ma cellule alors ? Mais tu sais... Des informations capitales comme celles-ci, je les donne pas sans quelque chose en échange... »
Son sourire avait quelque chose de malicieux, de taquin et terriblement aguichant, des étincelles dans ses yeux verts.
« C'est donnant-donnant. »
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Ven 07 Fév 2014, 11:02
Elle était bien la fameuse Gaïana dont notre collègue nous avait parlé. Cette "petite salope crasseuse, shootée, vulgaire et violente", pour reprendre ses mots. Elle me confirmait son prénom tout en se laissant glisser à terre. J'allais la mettre en garde parce que c'était pas l'endroit le plus propre de L.A. puis me rappelait que, en effet, elle était shootée et que ça ne servait sûrement à rien d'insister.
Cela dit, pour le reste, je n'étais pas forcément d'accord avec mon collègue. Bon, d'accord, je ne la connaissais pas vraiment, mais ce n'était pas l'impression qu'elle donnait. J'étais encore assez naïf pour penser qu'il y avait une raison à son comportement... Son exil? La guerre? Je savais les effets que ça pouvait avoir sur quelqu'un. Et c'était peut-être pour ça qu'elle avait, malgré la drogue, ce regard fixe et pénétrant qui ne se laissait pas impressionné si facilement.
Et alors qu'elle m'expliquait sous un autre angle, sa petite aventure avec Cash, je ne pouvais m'empêcher de sourire. Ben ouais, c'était assez marrant quand même vu que c'était consentant de la part des deux détenus. Bien que ça se faisait pas vraiment. Mais après tout, il leur restait le mérite d'être arrivés à le faire. Quelque part, c'était aussi la faute du collègue qui s'était éclipsé.
Elle racontait ça avec l'enthousiasme d'une petite fille qui venait d'aller au parc d'attraction pour la première fois et je la laissais parler. Sauf que les montagnes russes étaient ici d'un genre assez particulier. Les amphets augmentaient son débit de parole. Mais les mauvais effets semblaient passé et elle n'avait pas l'air de sentir sa joue qui commençait à passer du rouge à un léger ton bleu. J'avais juste envie de lui foutre de la glace dessus pour empêcher que ça gonfle mais pour trouver de la glace ici, vas-y, Keller.
Elle s'était finalement rapprochée de moi tout en parlant et elle n'avait jamais été aussi près. Cela dit, j'avais maintenant compris que, dans l'immédiat, elle ne représentait aucun danger, même si ses pupilles complètement dilatées lui donnait des yeux noirs de démons seulement bordés d'une fine ligne verte.
Je fronçai les yeux, perplexe, lorsqu'elle parla de Billy Lighter. C'était lui qui avait payé leur caution.
-Ouais, je connais Billy Lighter. C'est le chanteur de mon groupe préféré.
Je n'étais qu'à moitié surpris de ce qu'elle me raconta par après. Et sincèrement, je ne savais pas comment réagir par rapport à ça. Parce que loin de ressembler à une victime, Gaïana avait plutôt l'air de très bien savoir comment se défendre... Et puis.... Hormis le coup que Francesco venait de lui donner, elle ne portait aucune autre trace. Pas visible en tout cas. Je rigolai même quand elle dit que les spaghetti allaient finir par lui ressortir par les trous de nez.
-T'as l'air de savoir quoi faire contre ton bourreau...
Elle se rapprocha encore et je ne bougeai pas, me disant que si je voulais savoir comment Cash était sortit, ce serait donnant-donnant... Et vu que je voyais mal ce que je pouvais lui offrir et qu'en plus, si elle me posait des questions sûr des trucs plus ou moins confidentiels, je pouvais toujours répondre n'importe quoi vu l'état dans lequel elle était, ça ne me semblait pas vraiment être un jeu dangereux.
Je ne bougeais pas, et elle était encore plus près. Mais comme elle avait déjà gagné notre petit duel visuel, je n'avais aucune intention de lui montrer que son rapprochement me troublait. Parce que de toute façon, ce n'était pas le cas. Pour moi, Gaïana était juste une fille que j'avais ramassée dehors et que j'avais mise en sécurité contre de potentiels violeurs.
-D'accord, ça marche... Qu'est-ce que tu veux?
Je la regardais moi aussi dans les yeux, maintenant. Et elle avait pris l'air aguichant que beaucoup de femmes prennent quand elle veulent obtenir quelque chose. De vraies manipulatrices. Sauf que ce genre de truc avait du mal à marcher sur moi. Je la regardais, impassible. Oh, ok, elle était jolie et tout ce qu'on voulait. Mais mon sens de l'honneur restait plus fort.
Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Ven 07 Fév 2014, 13:11
Le sol n'était pas tellement propre, c'est vrai. Des tas de gens avaient dû venir vomir juste devant les toilettes, ou sans doute que des gens avaient pissé ici. Mais soit, Gaïana s'en moquait. S'assoir sur le sol, elle aimait ça. Pour la simple et bonne raison que peu des gens aimaient ça et se différencier des autres, c'était quelque chose d'important pour elle. Savoir se démarquer, d'une manière ou d'une autre.
« C'est ton groupe préféré ? Tu les connais alors ? Ou pas du tout ? »
Gaïana s'abstenait de dire qu'avant sa rencontre frivole avec Cash, elle ne connaissait qu'à peine le groupe dont la renommée n'était pas à refaire. Ils étaient connus. Célèbres même. La jeune fille se demandait encore comment elle avait fait pour s'introduire dans leur petite bulle de célébrité. En général, les stars, c'est tellement difficile de les atteindre pourtant, elle les connaissait désormais et se permettait même de rabaisser le rouquin sans retenue.
La réponse de Jordan provoqua un nouveau rire chez elle. Si elle savait quoi faire contre son bourreau ? Oui, c'est vrai. Puis, la soviétique n'était pas du genre à se laisser marcher dessus, elle était puissante. Tel son pays, l'URSS, contre les méchants États-Unis que devaient représenter Billy. Bien que l'attitude dévergondée de Gaïa correspondait bien mieux aux USA que celle de l'URSS, toujours froide et cruelle, qui va jusqu'au bout des choses. Oui, Gaïana a dû naître dans le mauvais pays...
« Oui, il en voit de toutes les couleurs... Il veut la guerre ? Il va l'avoir ! Comptes sur moi ! Puis tellement marrant de le voir dépassé par les événements. Je lui cloue le bec, à chaque fois. Et BIM dans ta gueule Billy !»
Elle donnait un petit coup de poing dans le vide comme si elle avait Billy Lighter devant elle. Exténuée, elle lâcha un soupir en reposant son regard sur Jordan avec un petit sourire timide. Ses épaules s'affaissèrent après le flot de paroles qu'elle avait sortie. Ses mains mollement accrochée au dossier de la chaise. Mais son petit regard de tigresse reprit le dessus en parlant d'échange. Et un moment, elle se demandait ce qu'elle allait faire. Sa libido la poussait à avoir Jordan rien que pour elle, tout entier. Mais sa conscience la rattrapait, lui donnant un air pensif. Jordan était un flic, sérieux, insomniaque... Et... Et qui l'avait sauvée. Il ne ressemblait en rien au mec bourré avec qui elle avait fait des galipettes le jour d'avant, dans les toilettes réservées au personnel du Rainbow. Ça ne marchera pas. Néanmoins, le regard fixé sur Jordan, sa main droite monta jusqu'au visage du flic et, se redressant sur ses genoux, laissa sa bouche aller à la rencontre des lèvres du policier. Elle ferma les yeux lorsque leurs lèvres se rencontrèrent et elle recula son visage l'instant d'après, le gardant toujours à la même hauteur que le sien. Ce n'était qu'un petit bisous sur la bouche que Gaïana n'avait pas su retenir.
« C'est...»
Elle chercha un court instant ses mots.
« En remerciement. »
Ben oui, elle lui avait déjà dit merci avant mais le flic n'avait pas semblé penser à ça lorsqu'elle le lui avait dit. Alors, elle retentait ça un peu différemment maintenant qu'il était prêt à l'écouter.
Elle sourit à nouveau et se rappela alors les insomnies de Jordan. C'était peut-être l'occasion ou jamais de savoir pourquoi il en avait, si c'était anodin ou s'il y avait une raison valable.
« Tes insomnies... Elles viennent d'où ? »
Jordan Keller
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Ven 07 Fév 2014, 20:16
Je hochai négativement la tête quand la jeune femme me demanda si je connaissais les membres de The Lightening. Puis, pensif, je m'expliquai.
-Enfin si... Je les connais comme n'importe quel autre fan. Je connais leur musique et ce qu'on dit d'eux dans la presse.
J'aurais voulu lui demander si elle était une fan, ou une groupie du groupe, ce qui aurait expliqué pourquoi Cash et elle s'étaient si bien "entendus" en cellule. Mais la conversation tourna inévitablement sur Billy Lighter. De loin le membre le plus charismatique du groupe. Et l'idole de mon binôme par la même occasion alors que j'étais plus adepte des riffs de guitare et de la personnalité plus... Comment dire? Plus "posée" du guitariste.
Cela dit, Gaïana semblait vraiment en vouloir à Billy Lighter. Moi qui aurait rêver ne fusse que serrer la main à ce mec, elle cassait un peu le mythe et le faisait passer pour un vrai psychopathe. J'avais lu qu'il était instable et insupportable, mais la presse pouvait raconter n'importe quoi. Alors que Gaïana, elle, semblait réellement le connaître.
-T'as raison... Faut pas te laisser faire...
Parce que quelle que soit leur situation, je doutais que ce soit Billy celui qui était dans la plus mauvaise... Juste après, la jeune femme sembla se calmer. Elle soupira et je cru bien que là, j'allais pouvoir m'arranger pour la raccompagner chez elle où elle serait en sécurité.Mais son expression fatiguée ne resta pas longtemps, laissant subitement la place à un regard de félin affamé... Et j'étais pas sûr que ce soit bon pour moi. Mais je ne bougeait pas. j'avais vraiment été trop frustré qu'elle ait gagné le premier jeu pour maintenant en plus jouer les saintes-n'y-touche.
elle mis sa main brûlante sur mon visage et les muscles de mon dos se raidirent sans quand je ne puisse rien y faire. Ca datait de quand, mon dernier contact physique avec une femme qui avait ce regard-là? Trop longtemps pour que j'en ai un souvenir précis en tout cas. La seule femme qu'il y avait dans ma vie pour le moment, c'était Ruby, ma protégée, groupie de The Lightening, et même un peu plus pour Lighter à ce qu'elle m'avait raconté au téléphone, et ce que venait de me raconter Gaïana n'était pas pour me rassurer. Et je me promis de voir Ruby le plus vite possible.
Et alors que je pensais à ça, je ne vis pas venir le geste suivant de Gaïana qui posa ses lèvres sur les miennes. Elles avaient un goût de sucre et d'alcool mêlé, mais pas désagréable. Et je ne bougeai pas. Non. J'étais trop surpris pour bouger. Trop surpris pour la repousser. Alors je la laissai faire. Soulagé quand elle se détacha de moi, et pourtant, j'avais fermé les yeux. J'avais, d'une certaine façon, accepté le geste. Sans pour autant l'approuver.
Je rouvris les yeux en même temps que ses lèvres quittaient les miennes. Elle se justifia timidement, contraste total avec le regard qu'elle avait eu plus tôt. C'était sa façon à elle de me remercier, qu'elle disait.
-J'avais compris la première fois.
Quand elle m'avait remercié un peu plus tôt. Bon, ok, j'avais eu un peu la tête ailleurs à ce moment-là... Et cette fois-ci, elle avait vraiment tout fait pour capter mon attention. Effet réussi mais à par mon attention, elle n'avait pas vraiment capté autre chose. D'autant que j'étais persuadé que c'était la drogue qui lui faisait faire ça.
Elle me demanda ensuite d'où venaient les insomnies que j'avais. Elle était une native de l'URSS, elle était née dans un pays en guerre... Et ça me donnait l'impression que je pouvais lui en parler. Je lui tendis la main, me levant de ma chaise.
-Je te raconterai ça en te ramenant chez toi, tu veux?
Je pris sa main et l'aidai à se relever.
-Je suis un vétéran du Viet-nâm... Je suis revenu il y a quelques années.
Je marquai une pause. Et tapai de l'index sur mon front pour illustrer mes propos.
-La guerre est finie, mais les souvenirs sont toujours là-dedans.
Jordan n'avait esquissé aucun geste pour la repousser ou au contraire, pour l'encourager. Non, rien. Absolument rien. Il ne semblait pas à l'aise, légèrement tendu, certes. Gaïana se serait limite attendu à ce qu'il la repousse vivement après sa petite folie qui, après coup, lui semblait avoir été une bien mauvaise idée. C'est vrai. Elle le reconnaissait.
« J'avais pas l'impression, désolé. »
Petite lueur d'espièglerie furtive dans les yeux. Mais elle baissa rapidement le regard sur le sol en se mordillant la lèvre. Son acte avait été irréfléchi. Comme beaucoup d'autres, c'est vrai, mais cela n'en était pas moins une raison. Qui sait. Il avait peut-être une femme, ou du moins une copine... Voir même un gosse. Elle en eut des sueurs froides. Ouais. Il était bien plus âgé qu'elle et elle se permettait ce genre de choses. Comment ? Quelle genre de fille délurée était-elle ? N'avait-elle pas honte de son comportement si souvent en rupture avec le monde extérieur, le monde réel ?
Jordan se leva, stoppant ses profondes réflexions de névrosée. Et dans ce geste, il tendis sa main à Gaïana pour l'aider à se relever. Il éludait un peu sa question, en lui proposant de la raccompagner. Il parlerait pendant ce temps-là.
« Noooooon, attends... J'ai pas fini de faire le légume là ! »
Sa voix était suppliante et elle arborait un petit regard de chien battu. Au fond, ce n'était qu'une fille pourrie gâtée. Pire qu'une môme. Heureusement, elle vous épargnait les pleurs mais apart ça, vous aviez à faire à une gosse qui n'en faisait qu'à sa tête. Voyant que le policier ne s'en décourageait pas pour autant, sa main toujours tendue vers elle, elle finit par abdiquer.
« Bon d'accord... »
Elle leva la main pour prendre celle de Jordan mais s'abstint au dernier moment, se remordillant les lèvres, malicieuse. Son regard monta jusqu'à regarder le visage du flic.
« Si tu me donnes la main et je ne la lâcherai plus avant d'être arrivée chez moi ! »
Oui, désolé, c'était trop tentant. Même après ses remords, elle n'en faisait qu'à sa tête. Son petit sourire taquin sur les lèvres. C'était plus fort qu'elle, elle avait besoin de l'embêter, de tâter le terrain. De voir jusqu'où un mec était prêt à aller pour elle. Avait-elle de la valeur à leurs yeux ? C'était une remise en question sans fin, un besoin constant et insatiable.
Sans doute pour l'encourager à se lever, il commença à parler de son passé. Et d'un coup, la jeune fille devint beaucoup plus sérieuse. Laissant tomber ses manières, elle prit la main de Jordan et se leva souplement sans le quitter des yeux. Ses mains frottèrent ses fesses pour en enlever les saletés qui pouvaient y rester accrochées et elle déplaça une mèche rebelle derrière son oreille pour dégager son visage.
« Oh, je suis... désolée. »
S'il en avait des insomnies c'est que cela devait effectivement pas être très glorieux. Supposons qu'à l'époque, certains jeunes pensaient qu'aller faire la guerre était amusant, glorifiant... Ils devaient rapidement découvrir l'horreur que c'était. L'URRS, elle, était en plein délire communiste. Le pays était suffisamment riche pour pouvoir acheter et faire des armes, des bombes atomiques ou de programmer des conquêtes spatiales irréalisables mais pas pour nourrir sa population. Gaïana se souvenait, plus jeune, de voir son père revenir le soir les mains vides. Sans le sou ou sans la moindre nourriture. Ses habitants étaient tous pauvres, sans exception.
Elle eut un pincement au coeur en pensant aux nuits qu'il devait passer. Toutes plus effroyables les unes que les autres ou alors... Tout simplement les mêmes depuis son retour. Les mêmes scènes morbides qui revenaient en boucle, sans fin... Chaque nuit, chaque fois qu'on fermait les yeux, que nos paupières se baissaient. Elle lui adressa un sourire timide, désolé et sincère. La soviétique hésitait. Devait-elle lui proposer de lui en parler ? Ou devait-elle passer à autre chose ? Au fond, elle doutait qu'un policier plus âgé qu'elle ai envie de lui parler de ses traumatismes psychiques, ses névroses de guerres.
« Je... Tu veux en parler ? »
Gaïana vint le prendre par le bras délicatement pour doucement se diriger vers la sortie à ses côtés. Elle espérait que ce contact ne le ferait pas se rétracter, qu'il ne s'y opposerait pas car il n'y avait aucune mauvaiseté dans ses gestes. Aucun sous-entendu, aucune attente. Son contact se voulait uniquement.. réconfortant. Telle une amie, une confidente ou que sais-je.
Jordan Keller
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Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Mar 11 Fév 2014, 14:18
Il semblait que j'aie opté pour la meilleure solution en ne bougeant pas, en ne trahissant presque rien au contact des lèvres de la jeune fille. Il était d'ailleurs hors de question que je réagisse. Je ne savais même pas quel âge avait cette fille, mais une chose était sûre, j'étais déjà au moins pratiquement adulte qu'elle têtait encore les seins de sa mère. Et ce qui rendait la situation encore plus malsaine, du moins dans mon esprit, c'était les airs aguicheurs de la jeune soviétique. Elle agissait comme si elle s'était créé un personnage.
J'eus bien fait de ne pas bouger parce que la jeune femme eu tout de suite moins l'air sûre d'elle quand elle se décolla de moi. Comme si elle prenait conscience de ce qu'elle avait fait, son taux d'hormones ayant dégringolé devant mon absence de réaction. Et pourtant, je devais avouer que tout ça me demandait un énorme travail de self control. Parce qu'avant d'être un flic, avant même aussi d'être un soldat, je n'en restais pas moins un homme.
Alors que Gaïana semblait de plus en plus mal à l'aise, je décidai de me lever et d'arrêter là son supplice. Elle en avait assez vu pour aujourd'hui... Et moi aussi. A ceci près qu"aujourd'hui" ne faisait que commencer pour moi et que j'étais loin d'avoir fini journée. Pas grave. J'avais l'habitude.
Quand je lui tendis la main, Gaïana protesta, mais je ne changeai pas de position, jusqu'à ce qu'elle se décide à prendre ma main. Elle disait qu'elle n'allait pas la lacher... Ben au moins, si elle tenait parole, elle serait obligée de me suivre jusqu'au bout. MAis sa phrase indiquait qu'elle reprenait contenance et retrouvait petit à petit ses bonnes vieilles habitudes.
-Ok. Tu peux la garder jusqu'à ce qu'on soit chez toi. Comme ça tu seras obligée d'avancer.
J'étais comme ça. Je voulais aider, j'avais pitié pour la gamine, mais je ne pouvais m'empêcher de couper à toute émotion grâce au cynisme. Ca ne m'empêcha pas, cependant, de répondre franchement à sa question et de lui avouer que j'étais un vétéran du Vietnam et que c'était ça qui me filait des insomnies. Pourquoi le cacher? Pour jouer les durs? Ouais... Ben non... Je pouvais jouer au dur avec beaucoup de choses, mais j'étais loin de me vanter d'avoir pris part à ce massacre qu'en plus, on avait perdu. Je ne voulais pas de la pitié de Gaïana, bien que je la laissai s'accrocher doucement à mon bras... Les faits étaient là: j'étais aller au Vietnam et donc j'avais des insomnies. CQFD.
Je croisai son regard multicolor quand elle me demanda si je voulais en parler... Elle était peut-être une des seule, avec autres vétérans, dont Conrad, avec qui je n'avais pas besoin d'en parler, parce qu'on savait qu'on l'avait vécu... Si tout du moins, elle n'était pas née au USA, ce dont je doutais étant donné qu'un léger accent trahissait que l'anglais n'était pas sa langue maternelle.
-Si tu viens de l'URSS, tu sais un peu ce que c'est, non?
On sortit du bâtiment en on commença à marcher dans la rue, son bras noué autour de mon coude alors que ma main était enfoncée dans ma poche.
-Faut que tu me dises par où faut aller pour arriver chez toi...
Si j'avais voulu jouer la provocation, je lui aurais demandé si elle savait encore où elle habitait. Mais j'étais trop fatigué pour jouer, surtout à des jeux cons.
_________________
Gaïana Dugopoliac
Invité
Sujet: Re: GOOD MORNING VIETNAM!! (PV GAÏANA) [TERMINE] Mar 04 Mar 2014, 01:10
La main de Jordan était fraiche dans la sienne et elle trouvait son contact agréable. Ses yeux verts posés sur son interlocuteur. Elle inspira une bonne goulée d'air avant de prendre le bras de Jordan comme l'aurait sans doute fait une bonne amie. Ils sortirent ensemble du bâtiment crasseux. Un vent froid les accueillit dehors laissant frissonner la jeune fille, dans ses fins vêtements, dont la drogue ne suffit pas à lui tenir chaud sur ce coup-là.
Gaïana avait baissé son regard pour fixer le sol d'un air pensif, attentive à ce que lui disait le policier.
« Et bien... La situation en URSS n'est pas très enviable... Je te l'accorde. Cependant, je ne pense pas que... ce soit... comment dire ? Comparable à une guerre ? »
Elle avait tourné la tête vers Jordan et alors qu'ils étaient arrivés dehors, le ciel avait viré à une couleur légèrement bleu-orangée, annonçant le lever du soleil. L'aube. Une nouvelle journée. De nouveaux sermons de Billy parce que son appartement ne serait pas assez propre... Elle rageait déjà de devoir retourner chez le rouquin plus tard.
Le flic s'arrêta alors sur le trottoir et portait un regard sur le carrefour et les rues aux alentours, posant alors une question toute simple. Où fallait-il aller pour arriver chez elle ? Elle esquissa un faible sourire et se remettant à marcher, elle tirait Jordan avec elle, son bras entourant celui du jeune homme.
« C'est par là-bas... »
Et alors qu'on entendait leurs bruits de pas sur le sol, un silence semblait être tombé. Gaïana affichait une nouvelle fois sa mine pensive. Elle n'osait réengager la conversation avec le policier. Sans doute que si Jordan avait eu envie d'en parler, il l'aurait fait. Bien qu'il est vrai que les hommes ne sont pas du genre à beaucoup s'extérioriser, contrairement aux femmes dont chaque aventure devait être racontée au moins dix fois avant de passer à autre chose.
Arrivant à un nouveau carrefour, ils tournèrent dans une rue à gauche, s'arrêtèrent une ou deux fois à un feu. Elle appréciait la présence du policier, simple, tranquille même si parfois même un peu froide. Il avait quelque chose de solide, de fort mais de fragile à la fois. Il avait ses défauts, comme tout un chacun contrairement à ce que certains pourraient penser des flics. C'est vrai, ils avaient une certaine aura, une espèce de confiance en soi très poussée mais Jordan était une personne singulière qui la mettait en confiance, on en sait très bien pourquoi.
« On est bientôt arrivé. »
La jeune fille eut un nouveau frisson qui fit légèrement crisper ses mains sur le bras de Jordan. Elle s'arrêta dans ce quartier tellement familier, devant un grand immeuble, pas très bien entretenu mais qui lui permettait de vivre en toute indépendance, à un prix plutôt démocratique.
« Voilà. »
Elle relâcha le bras de Jordan après lui avoir jeté un regard compatissant. Ses mains vinrent fouiller ses poches à la recherche de sa petite clef. Elle la sortit et l'inséra dans la serrure et la porte de l'immeuble s'ouvrit.
« Je suppose que tu ne veux pas rentrer ? Ne serait-ce que pour euh... prendre une tasse de thé ou de café ? »
Elle passait une main dans ses cheveux qu'avaient mis en bataille la brise légère. Gaïana dévoila un maigre sourire.
« En tous cas... Merci... Encore. »
Spoiler:
Je ne sais pas si tu veux finir le RP là ou pas
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