 |  Sujet: On ne peut bâtir sur du sable (Pv Steven)  Lun 21 Déc - 1:15 | |
| [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« L'amour tue l'intelligence.
Le cerveau fait sablier avec le coeur.
L'un ne se remplit que pour vider l'autre. » Jules Renard. Faire le ménage chez Evan, ça peut aller un jour voire même deux mais là, pfffiou. On croulait sous les décombres et je n'en voyais pas la fin malgré toute la détermination du monde. J'avais envie et besoin de me changer d'air et de m'évader.
Au petit matin (enfin 11h quoi), je me réveillais tel une petite princesse et accueillait le jour comme une fleur. Bon non, je romance trop. Pour être vraie, j'avais tellement mal dormi de la nuit que je m'étais enroulée dans les couvertures et j'avais fini par tomber du lit avec fracas que même Evan, sourd comme un pot comme il était, s'était levé et avait regardé dans la chambre se qu'il s'était passé. Je jurais et passais ma main sur ma tête endolorie par le choc. Pour autant dire, je m'étais levée de mauvais poil. En plus d'avoir encore trouvé du lait tourné dans le frigo que j'avais encore essayé de boire... Pfff, je m'y ferai pas ! Il n'y avait vraiment rien à manger chez cette ancienne rockstar. Tant pis, un peu anorexique sur les bords dans mon adolescence, me priver ne me causait pas trop de problèmes même si pour le moment, j'avais déjà pas mal restreint vu mon manque de thunes mais là, je n'avais pas trop le choix. Quand on a pas le fric, on fait des choix. J'avais voulu guindaillé le week-end passé et me permettre un peu de LSD ben, je devais assumer ! Maintenant, c'était la diète. J'avais déjà dû perdre deux kilos depuis mon retour à Los Angeles. Le léger renflement que j'avais au bidou avait disparu et était redevenu tout plat, une vraie mannequin... Me manquait plus que la taille... Vu que je ne faisais qu'un piètre mètre 59 à tout casser. Quelle vie injuste. Petite, maigrichonne et trop peu de seins à mon goût ! Si seulement mère nature pouvait être plus généreuse parfois...
Mon humeur grincheuse de m'ayant pas lâchée de la matinée, j'avais trouvé le soleil très insistant lorsqu'il filtrait à travers les rideaux et les vitres tandis que j'essayais de grappiller quelques heures de sommeil supplémentaires. Je laissais tomber la sieste et jetais un coup d'oeil par la fenêtre. Il faisait étonnamment chaud aujourd'hui. Dans la rue, les gens se baladaient en petite tenue... Bon, ça donnait bien envie de sortir. Je mit un bikini et par-dessus un tee-shirt ample qui découvrait un peu mes frêles épaules. Pour mes jambes j'enfilais un mini short, le même que j'avais mis le soir où j'avais fait la fête toute la nuit. Autant dire que bikini ou pas, ça changeait pas énormément vu le tissu extrêmement court sur mes fesses. Tant pis, j'aimais être aguichante. Les féministes clament haut et fort que ce n'est pas parce qu'on s'habille de manière dévêtue qu'on est une pute. Pour moi, ça reste peut-être à débattre. Je suis tellement volage que dire que je ne cherche pas les compliments ou les regards de biais avec ma tenue... serait un peu faux. Non mais quoi, regardez-moi, je suis trop canon ! Allez, osez le dire les enfants ! Bon ça va, je me tais.
C'est donc ainsi que je décidais de sortir. Une fois dans la rue, je partis d'un côté, sans trop savoir où j'allais. Petit sac à main en bandoulière, je me laissais emporter par les gens, le vent tiède et la chaleur enivrante. Plus loin, j'arrivai à un arrêt du tramway, celui-ci avait pour destination Santa Monica. Ben tiens, c'est pas là qu'il y a la plage? Quelle idée géniale. Cinq minutes d'attente et je rentrais dans le premier tramway qui arrivait. J'avais oublié que depuis l'Eastside y avait bien une heure de route avant d'arriver à Santa Monica. Je me faisais chier comme un rat mort. Les gens qui rentraient dedans puaient souvent la transpiration, autant dire qu'avec ma mauvaise humeur de ce matin, ça n'arrangeait pas les choses. Ne savent-ils pas se laver ces américains? Je soupirais et laissais le paysage défiler sous mon regard blasé.
Lorsque les portes s'ouvrirent enfin près de la plage, je sautais à pied joins au bas des marches comme une gosse et courais vers la mer. Arrivé sur le sable fin, je défaisais les lacets de mes petites baskets et mes pieds foulèrent le sol meuble. Je marchais quelques minutes, près de l'eau, laissant les vagues toucher la plante de mes pieds alors que mes pensées se perdaient dans mes problèmes actuels. Comment faire pour m'en sortir? Où trouver du boulot? Où me loger ? Je n'allais quand même pas rester éternellement chez Evan... Arriva le moment où j'en eus marre de marcher, je me laissais alors m'asseoir plus loin, retirais mon tee-shirt et m'allongeais pour une petite bronzette. Ça ouais, c'était cool. Tant qu'à dormir, autant le faire au soleil pour avoir de la vitamine C et prendre des couleurs. Je fermais les yeux pour profiter, me laisser bercer par le bruit agréable du va-et-vient de l'eau... Pour m'échapper un moment de cette réalité cruelle, de cette vie parfois un peu injuste, en-dehors d'une mère nature pas assez généreuse... si seulement il n'y avait que ça... |
|
