Je m'étais senti surpuissant, à St-Louis, et j'avais cru que cette impression ne serait qu'un one shot, comme une dose fulgurante de cocaïne dont je ne connaissais les effets que par les dires de mon cousin. Et pourtant, ce que je ressentais était exactement ça. J'étais excité et, si ça s'était légèrement estompé dès le lendemain du mouvement de foule, cela restait tout de même bien présent. Contrairement à la majorité du staff et des artistes de la tournée, j'avais un sourire au lèvre perpétuel que rien ne semblait pouvoir faire ciller. Et pour cause : j'étais à l'origine de ce carnage et maintenant, je me baladais sans aucune inquiétude parmi ceux qui pleuraient les victimes, qui culpabilisaient et qui avaient du mal à s'en remettre...

Le meilleur, c'était d'entendre parler encore et encore du résultat, tout autour de moi, et dans tous les médias. Je n'avais pas besoin de m'entendre dire que c'était mon œuvre, je le savais, Axel le savait, et ça me suffisait amplement.

La soirée de gala d'hier avait été particulièrement agréable pour moi. Des discours avaient été prononcés, des chansons avaient été chantée. Mais bon, j'aurais quand même voulu voir la tête de Lighter. Pas de chance, jamais il ne s'était pointé. Comme aucun membre de The Lightening, d'ailleurs. Seul leur manager avait été là pour les représenter. Le chanteur devait être anéanti, le connaissant...

J'avais donc passé une bonne soirée et une excellente nuit à observer, et à écouter, à échanger de temps à autre quelques platitudes avec l'un ou l'autre venant m'adresser la parole. Axel n'avait pas passé toute la soirée avec moi, vaquant à ses propres occupations de son côté et cherchant certainement à grappiller de quoi faire un article intéressant. Si mon cousin avait été journaliste pour L.A. People et non pour Guitar&Pen, il aurait pu faire un massacre. Amon Sørensen, ça aurait été du petit lait, à côté...

La journée avait passé et j'avais attendu de savoir s'il y aurait un concert ce soir... Mais non, rien, pas même Roadtramp. Je ne savais pas trop ce qui se tramait, mais j'avais l'impression que quelque chose allait tomber dans pas longtemps. Pour The Lightening, j'avais abandonné l'idée depuis que j'avais lancé la bouteille sur la tête de ce type, mais Roadtramp, ça restait bizarre... Le groupe de metal était pourtant toujours prêt...

Et puis, il y avait le fait que, durant mon errance dans l'hôtel tout au long de la journée, j'avais croisé plusieurs fois Lenny qui était blanc comme un mort. Il m'avait même demandé tout suant si moi, au moins, j'étais toujours partant pour tourner le clip Be Mine! quand on serait rentré à L.A., ce à quoi j'avais répondu par l'affirmative avec un grand sourire jusqu'aux oreilles qui découvraient mes dents légèrement décalées.

Puis était venue l'heure de l'apéro... J'étais donc descendu au rez-de-chaussée de l'hôtel pour me rendre au bar qui faisait aussi office de restaurant.

J'avais commandé un coca puisque je ne buvais jamais... Pas plus que je ne me droguais... C'était beaucoup trop dangereux pour moi de perdre le contrôle... Déjà que c'était pas mal comme ça...

J'étais en train de jouer avec ma rondelle de citron accrochée au bord de mon verre tout en observant les alentours et en tendant l'oreille quand je vis la secrétaire de Daniele Ricci arriver. Classe tout en étant simple et pratique, comme à son habitude. Je l'avais souvent croisée qui marchait très vitre dans les couloirs et les coulisses. Mais jamais je ne lui avais adressé la parole. Parce que je n'en avais jamais vraiment vu l'utilité. Je n'étais pas vraiment un dragueur fou et j'avais passé la majorité de mon temps sur la tournée seul ou en compagnie de mon cousin...

Mais là, j'y voyais une utilité. Elle devait être une véritable mine d'information sur ce qui allait se produire dans les prochaines heures. Je descendis de mon tabouret, emportant mon verre de coca avec moi et me dirigeai vers elle.

-Bonsoir Maria.

Je souriais et mes grands yeux bleus glace étaient rivés sur elle. Je ne le faisais pas exprès pourtant.

-Vous savez si Roadtramp jouera ce soir ? Je suppose que pour The Lightening, c'est foutu...

Je mimai une mine déçue. En tant qu'acteur, j'étais très fort pour ça, et heureusement.

La soirée d’hier avait été éprouvante. Plus que je n’aurais voulu. Mise à part mes problèmes relationnels qui englobaient Howard et Daniele, j’avais passé une soirée forte en émotion. Elle avait été réussie et je ne doutais pas que l’hommage que nous avions fait avait été apprécié.  J’y avais mis ma contribution et la soirée avait fini tard dans la nuit.  

Malgré cet hommage, l’ombre de l’émeute planait toujours autour de nous, même après avoir changé de ville et d’atmosphère. Il y avait toujours cette question qui m’obsédait...Comment était arrivé l’émeute. Bien sûre, c’était sans doute le retour du groupe qui avait mis le feu aux poudres mais dans ce cas-là, qui avait mis la poudre là ? Je ne pouvais pas jouer la détective, parce que je n’étais pas du tout apte à faire un « cluedo » alors une véritable enquête, ce n’était même pas la peine. Cependant, j’essayais de me donner des réponses, pour combler cette curiosité.

La journée était vite passée, j’avais repris un peu plus de travail que dernièrement mais m’autorisais un peu plus de pause. Il fallait que je me permette plus de repos pour le moment, en plus la tournée allait bientôt se terminée et j’allais devoir reprendre un rythme effréné en rentrant à Los Angeles. De ce fait, j’étais descendu au bar de l’hôtel, mon agenda sous le bras. J’avais pris place à une table seule et avait commandé un mojito.

J’allais ouvrir l’agenda et commencer à travailler dessus quand une voix s’adressa à moi. Je levais les yeux et vis River Moriarty. Je n’avais pas vraiment parler avec lui, en fait jamais, il était le guest de The Lighthening et je ne parlais pas beaucoup au groupe qui jouait la partie principale de la tournée. Il me demanda si j’avais des infos pour ce soir et j’haussai les épaules.

« Salut River, Désolé mais Je ne sais pas si je suis autorisé à le dire... »

La secrétaire de Ricci s'était installée à une table avec son inséparable agenda qu'elle trimballait tout le temps. Elle était sur le point de l'ouvrir quand je m'étais adressé à elle. Je lui avais offert un de mes plus beaux sourires quand elle avait levé les yeux vers moi. Comme à mon habitude, j'étais vêtu d'un jeans noir et de combat shoes et pour tout vêtement par dessus mon torse nu et pratiquement immaculé, je ne portais qu'une veste de cuir ouverte, à la Cash Izbel qui se baladait toujours comme ça. Et évidemment, sur ma poitrine luisant tranquillement mon éternel crucifix d'argent inversé.

Une seule chose rendait mon apparence encore plus inquiétante : je portais toujours les marques de griffes que la foule m'avait laissée quand on l'avait traversée avec Axel à St-Louis, quand la folie avait envahis les fans de The Lightening. Le sang n'en coulait évidemment plus, mais cela laissait des lignes rouge coagulées que j'adorais. C'était une forme de trophée temporaire.

La secrétaire m'annonça qu'elle ne savait pas si elle était autorisée à me révéler l'information que je voulais. Sans me départir de mon sourire, je m'installai sur la banquette en face d'elle. Je la dérangeais ? Raison de plus de taper l'incruste.

-Oh, allez... Ce n'est pas comme si c'était une information confidentielle. On finira de toute façon par le savoir...

Je bus une gorgée de mon coca avant de continuer.

-Et puis je fais partie de cette tournée, moi aussi. Si j'avais Lenny sous la main, c'est à lui que je demanderais, mais je ne sais pas où il se planque. Et, je ne suis ni un fan, ni un journaliste.

Mon cousin l'était, certes, mais personne ne savait que c'était mon cousin, après tout. Nous nous définissions comme ça en ne nous basant que sur nos hypothèses, finalement. Axel devait toujours aller interroger ses parents à ce sujet, pour qu'on en ait le cœur net. Par contre, si personne ne pouvait savoir pour notre éventuel lien familial, on pouvait nous avoir vus traîner souvent ensemble pendant la tournée.

-Si personne ne t'as interdit de le dire, c'est que tu peux le faire...

Je la regardai plus intensément. Sous son léger maquillage, on pouvait encore voir la trace d'un œil au beurre noir, probablement aussi gagné lors du mouvement de foule.

Je ne pus m'empêcher de tendre la main vers elle pour aller caresser le contour de la marque qu'elle portait.

-Tu y étais aussi...

Fatalement, tout le monde, ou presque, y était... Tout le monde y avait réagit aussi et j'avais été particulièrement excité quand j'avais trafiqué la radio de ma chambre d'hôtel pour capter L.A.ROCKS sur laquelle, ce matin même, Jake Snyder avait réagi de façon extrêmement virulente. J'avais adoré, parce que j'avais l'impression qu'il me parlait personnellement.

Ce que j'avais fait n'avais laissé personne indifférent. Et chacun en portait les cicatrices physiques et psychologiques.

J'avais effleuré le bleu de Maria avant de reprendre tranquillement ma place et de boire une nouvelle gorgée de coca en souriant.

Aux premiers abords, River ressemblait à un psychopathe échappé d’asile, non seulement son allure renvoyait la peur d’un personnage malsain mais en ajoutant aussi les griffures laissés sans doute durant l’émeute faisait pensé à un rite satanique s’étant mal passé. Il me foutait parfois les chocottes, vraiment.

Fort heureusement, nous étions en plein milieu de l’hôtel, il ne pouvait rien m’arrivé où il serait coincé...Ouais...J’étais pas mal parano là, c’était juste un mec un peu trop porter sur le plaisir de faire peur. Voilà tout, il fallait que je me calme. Quoi qu’il en soit, même si intérieurement je n’étais pas tranquille, je renvoyais une image calme de moi à cet homme qui c’était assis en face de moi. Il est sérieux ? Il compte rester avec moi longtemps ?

Il m’avait demandé de lui dire des infos sur ce soir, Je ne savais pas vraiment si je devais lui donner ou pas. A un fan, je ne l’aurais pas donné mais étant donné qu’il faisait partit de la tournée... « Roadtramp joue à 20 heures, ils jouent seuls puisque The Lighthening ont été plus chamboulé que l’autre groupe durant l’émeute. « Il avait utilisé un ton de voix qui laissait présager une demande particulière, ce n'était pas mielleux mais presque c'était d'autant plus perturbant.

Je fus surprise de sentir la main du jeune homme sur mon visage, à croire qu’il était fasciné par les blessures et autre trucs qui pouvait laisser une marque sur la peau. Je me pinçais les lèvres. « Comme tout le monde de la tournée... Je vois même que tu as été amoché toi aussi. Tu étais placé où ? Dans la fosse ? » Je remis une mèche de mes cheveux contre mon bleu quand celui-ci se remit correctement en face de moi, pour ma part, je pris mon verre et en sirota un peu le contenu.

Je n'avais pas eu besoin de beaucoup insister pour obtenir ce que je voulais de Maria Watson. Je n'avais jamais eu besoin de beaucoup insister, avec personne, d'ailleurs. En générale, les gens me donnaient l'impression de me lancer un os à ronger afin que je ne reste pas trop près, trop longtemps. Un sourire narquois apparu sur mon visage. Pourtant, je n'avais encore tué personne... Ah... si... Rectification... Ces données-là ont changé à St-Louis... J'en suis à trois maintenant...

Elle m'avait donc avoué que Roadtramp jouerait ce soir à 20 heures. Je savais qu'on pouvait compter sur le groupe de métal, tout autant que je savais que ce qui s'était passé à St-Louis allait marquer à vie Billy Lighter. Cela n'avait pas été mon but. En compromettant Lighter, en le foutant en l'air, je compromettais mon propre avenir. Car le processus de création de The Lightening serait long à relancer et donc, le tournage du clip Be Mine! serait reporté... Et ça, dans mon excitation du moment à St-Louis, je n'y avais pas pensé. Les dommages collatéraux du mouvement de foule allaient chambouler mes projets, à moi aussi.

Je me souvenais encore de ma première rencontre avec Billy Lighter (que finalement, je n'avais fait que croiser vaguement depuis...), au cimetière, en plein milieu de l'Eastside. J'avais choisi l'endroit et il était venu avec sa proposition. Et la raison pour laquelle il m'avait choisi pour ce clip était la même que celle qui avait conduit au drame de St-Louis.

C'était exactement ce que me disait Maria. The Lightening avait été plus touché que les autres. Parce que The Lightening était par définition plus fragile.

-Je m'en doute... Je connais Billy Lighter.

J'avais ensuite été incapable de résister d'approcher au plus près les stigmates que le mouvement de foule, que moi, j'avais laissé sur le visage de la secrétaire. Elle avait eu un regard surpris, mais pas de mouvement de recul. Je savais par sa réputation que c'était une femme de caractère, pas impressionnable le moins du monde... Ce qui me la rendais d'autant plus attirante, psychologiquement parlant.

Quand j'avais repris ma place, elle m'avait demandé où je me trouvais. Inutile de dire que j'y étais, vu que les griffures que j'avais sur le torse parlaient pour moi. Mes yeux bleu clair étaient toujours fixés sur la secrétaire, mais ma main jouait avec la rondelle de citron accrochée au bord de mon verre. Je pris un air faussement nerveux à l'idée de reparler du drame.

-Ouais, dans la fosse... J'ai tout vu... Les gens qui poussaient, qui hurlaient, certains qui saignaient, d'autres qui étouffaient...

J'aurais pu écrire tout un roman rien qu'en décrivant ce qui s'était passé ce soir-là, avec tous les détails que j'avais choppé au vol alors que mon cousin, lui, ne cherchait qu'à sauver sa peau, ce qui rendais ses chances de tomber et de se faire piétiner encore plus nombreuses.

Je la désignai brièvement de l'index.

-Mais toi, tu n'étais pas là. La place de la secrétaire de Daniele Ricci n'est ni dans la fosse, ni dans les gradins, mais plutôt dans les coulisses, pendant les concerts...

Je le savais parce que j'avais traîné un peu partout au fil des concerts et j'en étais venu à connaître les habitudes de beaucoup de monde... Surtout de ceux qui avaient une certaines importance dans toute cette histoire de tournée.

-Alors comment tu t'es fait ça ?

J'avais alors pointé son œil au beurre noir. Je voulais savoir, parce que je voulais recueillir tous les points de vues, tous les feedbacks, qui partaient d'une simple bouteille de bière balancée au hasard dans une foule.

Il était évident qu’on n’allait pas revoir de sitôt Billy et son groupe, mais au moins, on avait réussi à  ce que la tournée continue avec Roadtramp. River était du même avis que moi. Je ne connaissais pas assez Billy pour savoir si oui ou non il allait réussir à se reconstruire après ce qui c’était passé mais on était sans doute tous derrière le groupe pour leur donner du courage. « Il faut espérer que le groupe remonte un jour sur scène... et qu'ils arrivent, surtout, à remonté la pente au niveau psychologie »

L’homme en face de moi s’était ensuite intéressé à ma blessure, elle était superficielle comparé à ce qu’il y avait eu et pouvait-on vraiment dire qu’il s’agissait d’une blessure faite durant l’émeute –ou du moins à cause de celle-ci- parce que bon, même si j’avais été dans la fosse aux lions durant quelques secondes, je ne m’avait que pris une porte. Ça arrive à tout le monde tout le temps.

Il me parla alors de ce qu’il avait vu. Moi qui étais dans les coulisses, je n’étais déjà pas calme mais alors si je me serais retrouvé dans la salle, je n’imagine même pas mon état. J’avais passé ma soirée avec un journaliste et nous nous étions soutenu durant ce moment difficile. Je n’avais passé que peu de temps dans le long couloir où les gens passaient pour partir en courant et je m’étais sentit incroyablement mal. « J’imagine que cela devait être stressant et horrible, de là où j’étais on entendait les cris et je n’étais déjà pas bien à l’aise alors dans la salle... »

Il m’avait pointé du doigt et avait vu juste, je vivais l’émeute d’une façon différente de lui, je n’avais vu que peu de chose durant la soirée mais cela avait été suffisant pour que cela me choque. Je pris une gorgée de mon verre avant de lui répondre. « En effet j’étais dans les coulisses enfin non, au début j’étais dehors, le retard du groupe me stressais et je suis allé fumer. Je suis rentré dans les coulisses avant de croisé quelqu’un, on est repartis fumer et c’est là qu’on a entendu les cris. Je suis rentrée dans le bâtiment pour voir où se trouvait mon patron et quand j’ai voulu entré dans la salle de spectacle, je me suis pris une porte en pleine face »  

C’était une stupide porte qui m’avait fait ce bleu, pas de quoi se vanté d’avoir une blessure de guerre comparé à la commotion de Daniele. J’haussais alors les épaules « C’est tout ce que j’ai eu, j’ai de la chance mais comme je n’étais pas vraiment dans l’émeute... »

Ouais... Personne était sûr des conséquences que ça allait avoir sur The Lightening. Mais tout le monde savait pertinemment que ça n'allait pas être joli. Avec un peu de chance pour moi, ça allait les rendre encore plus violent. Et donc, le clip de Be mine ! serait plus violent. J'avais joué dans Keeping Our Lands et c'était déjà pas mal, d'après les critiques et les fans. Maintenant que j'avais goûté à ça, il me fallait quelque chose de plus fort... Problème : j'étais passé de ce feuilleton médiéval à une vraie émeute. Comment j'allais pouvoir trouver quelque chose qui me ferait autant d'effet que ça ?

Je souris...

-Ils y arriveront. Je ne sais pas comment, mais ils y arriveront.

Je les y aiderais, s'il fallait, en les emmenant sur un chemin que je ne connaissais que trop bien. Je pouvais faire ça.

Mon sourire se fit légèrement plus carnassier... Pourquoi je garderais ça pour moi tout seul ? Je voulais aider, y avait pas de mal à ça...

-Je les aiderai, s'ils veulent...

Je me faisais un peu passé pour plus proche du groupe que je ne l'étais vraiment. Mais avec le temps, ce serait bel et bien ce qui allait se produire. Nous allions devenir proche, puisque nous allions travailler ensemble.

Je lui avais ensuite demandé de me raconter comment elle avait vécu le mouvement de foule. Je buvais ses paroles qui reflétait combien ce que j'avais fait avait eu de l'effet. Elle n'était même pas en plein dans la salle et pourtant, le drame l'avait marquée. Pendant qu'elle parlait et que je ne la quittais pas des yeux, j'avais pris la rondelle de citron et avait commencé à la suçoter. C'était le genre de femme qui devait avoir l'habitude d'attirer les regards. Mais pas ceux du genre que je lui offrais en ce moment-même. Ce n'était pas son physique qui m'attirait, mais bien ce qu'elle avait ressentit. C'était comme si je voulais voir à l'intérieur d'elle.

Je rigolai quand elle en arriva à son histoire de porte. Donc, la seule blessure qu'elle avait eue, c'était parce que, malgré le danger, elle avait voulu aller voir où était Daniele Ricci ? Sérieux ?

Je sortis la rondelle de citron de ma bouche pour pouvoir parler.

-Donc, toi, quand tout le monde coure dans un sens, tu coures dans l'autre ?

Intéressant, fascinant, même et mon regard trahissait cette fascination.

-Pourquoi ?

Elle avait déjà répondu à cette question, pour Daniele, pour aller voir s'il allait bien. Sauf que c'était un concept qui m'échappait complètement. Quoi que, par tout à fait... Après tout, j'avais bien relevé mon cousin quand il était tombé dans la foule. Mais la réponse au « pourquoi ? » que j'avais posé à Maria était différent dans mon cas. Pour protéger Axel ?

Non.

Parce que s'il y restait, je ne pourrais pas avoir son impression sur mon œuvre. Car il était le seul qui savait vraiment ce qui s'était passé ce soir-là.