Who Am I? Age: 43 Date de naissance: 25/05/43 Localisation: Santa Monica Birth place: Los Angeles Je suis: motivé Song: Comfortably Numb - Pink Floyd
Sujet: Wasted... Take 2. [PV Gaïana][TERMINE] Mar 21 Juin - 17:59
Wasted... Take 2.
ft. Gaïana Dugopoliac
Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais là, assis ou couché à même le sol, à côté ou contre le meuble dont j'avais barricadé la porte d'entrée de l’appartement. Ça pouvait faire des heures comme des jours entiers... J'en savais rien, je ne savais pas si c'était le jour et la nuit, ce qui ne changeait pas grand chose par rapport à d'habitude. Tout ce que je savais, c'était que Gaïana n'était pas encore repassée par ici. Peut-être qu'elle ne reviendrait jamais, elle n'aurait pas besoin de revenir étant donné l'argent qu'elle était susceptible de gagner avec cette foutue photo...
Enfin, j'étais presque certain qu'elle n'était pas repassée, ou alors, je ne l'avais pas entendue. Peut-être parce qu'un de mes appareils auditifs avait rendu l'âme, mais aussi, et plus probablement, parce que j'étais complètement mort bourré. Comme d'habitude, vous allez me dire... Et bien pas vraiment. J'étais vraiment, vraiment loin, ce coup-ci. Je ne savais même plus me lever pour aller jusqu'au chiotte vider ma vessie. Et d'ailleurs, une partie de moi tenait fermement à rester devant ce putain de meuble pour barrer le passage à la ruskov si elle essayait de revenir. Et à quiconque essayerait de pénétrer ici.
Résultat, mon jeans était trempé de pisse et les bouteilles de bières vides s'étaient amoncelées autour de moi à une vitesse hallucinante depuis le départ de Duncan Keller. Ma tête ne tenait plus droite sur mes épaules et tombait sans cesse sur les côté ou vers l'avant sans que je puisse la retenir tant mes muscles étaient engourdis. Ma dernière bouteille de bière à moitié vide entre les jambes, je marmonnais mollement des insultes à l'encontre de Gaïana. Elle ne m'avait pas tué. J'étais déjà condamné. Je lui en voulais parce qu'à travers moi, elle avait aidé Sørensen, qui qu'il soit, à atteindre Daniele.
Parfois, j'avais des absences, jusqu'à ce que je finisse par sursauter...
Un peu plus loin, par terre, gisait le numéro de L.A.People qui m'avait mis dans cet état. Parfois, quand je sombrais dans une semi-inconscience, je m'imaginais Daniele, harcelé par ceux qui avaient été nos fans, renvoyé par BSC... Évidemment, je n'avais aucune idée de ce à quoi il ressemblait actuellement et dans les films que je me faisais, il avait exactement la même tête et portait exactement la même tenue que lorsqu'il était venu me faire signer de putain de papier rompant mes accords avec BSC en 1972.
Je m'allumai une clope, m'y reprenant à au moins une cinquantaine de fois avant d'arriver à avoir une flamme. Et encore une cinquantaine de fois avant d'arriver à plonger le bout de ma cigarette dans ladite flamme... Mais finalement, j'y parvins. Je laissai alors tomber ma tête en arrière contre le meuble, sans rien retenir ou freiner ce qui fit que mon crâne percuta le meuble avec un beau « poc ! » mais j'étais trop loin pour le sentir.
Dans la fumée qui montait vers le plafond, je voyais Daniele pendu, les veines sectionnées dans sa baignoire, un verre de son whisky préféré sur le rebord de porcelaine, son cerveau éparpillé au dessus de la tête de son lit, comme Cap... Dévoré par nos fans, vivant... Et tout ça était tellement vrai, en plein delirium tremens que j'étais, que je m'étais remis à trembler et à pleurer...
Sujet: Re: Wasted... Take 2. [PV Gaïana][TERMINE] Jeu 30 Juin - 21:43
« Le plus triste dans une trahison, c'est que cela ne vient jamais de nos ennemis. »
Mes pas étaient lourds et trainants. J'avais du mal à faire un pas devant l'autre tant j'étais fatiguée. Éreintée par ces quelques sorties. Depuis l'article, j'avouais ne pas avoir très envie de revenir chez Evan ou alors de manière très discrète, je ne m'y attardais jamais.
Je sortais de mon petit sac à main les clefs de l'appartement d'Evan. Debout devant la porte, je les regardais un court instant prise d'étranges émotions, d'une certaine nostalgie même. J'avais eu envie de l'aider mais vous savez, parfois, vous avez cette impression étrange de ne faire que l'inverse. Qu'au lieu d'améliorer les choses, vous ne faites que les empirer. Et bien, moi, c'était pareil pour Evan. Je me sentais coupable, même plus encore que si j'avais réellement prise et vendue cette photo. Et d'un part, j'espérais à la fois qu'Evan voie et ne voie pas cet article. Parce que s'il la voyait, il l'enverrait probablement bouler et elle le méritait très certainement. Mais s'il ne la découvrait pas, elle ferait mine de rien mais son coeur serait rongée par le remord de ne pas le lui avoir dit. Comme un lourd secret que l'on garde. Certes, ce serait pour le protéger mais ne dit-on pas que lorsque le mensonge prend l'ascendeur, la vérité prends l'escalier? Elle prend plus de temps mais finit toujours par arriver et j'avais peur de ce moment où cela arriverait.
Ma main inséra la clef dans la serrure, je la tournais et le cliquetis m'indiquait que la porte était ouverte. Déverrouillée, elle l'était, mais étrangement en poussant la poignée, celle-ci restait immobile sur ses gonds. Une bouffée de panique me prit, je réfléchis à toute allure. Que se passait-il? Evan avait-il eu l'article? Avait-il changé la serrure de la porte? Mais non, j'avais réussi à entrer la clef dedans... Mais...
Délicatement, j'approchais ma tête, l'oreille collée contre la fraîcheur de la porte et j'écoutais. Je n'entendais rien, les bruits étaient sans doute étouffés. Je ne savais pas quoi penser. Ou Evan avait-il peut-être eu des ennuis? J'inspirais profondément en regardant autour de moi. Fais comme si de rien était. Je toquais timidement, mes sens aux aguets pour entendre n'importe quel bruit suspect ou familier.
« Evan? »
Je n'entendais toujours rien. Je retoquais une deuxième fois contre la porte, toujours avec autant de précautions.
« Evan? T'es là? »
Je me mordais la lèvre, mon oreille gauche collée à la cloison qui me séparait du l'appartement.
« Evan, si t'es là... S'il-te-plaît, ouvre... Par pitié. »
J'espérais de tout coeur qu'il soit là, derrière. En vie, hors de danger. Je n'avais aucune envie de me retrouver face à un intrus malveillant... Ou encore moins de retrouver le corps d'Evan sans vie.
Evan "Sniper" Kurtz
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Who Am I? Age: 43 Date de naissance: 25/05/43 Localisation: Santa Monica Birth place: Los Angeles Je suis: motivé Song: Comfortably Numb - Pink Floyd
Je m'arrêtai instantanément de pleurer quand j'entendis une voix, de très loin, m'appeler. Ça pouvait très bien être une hallucination, du mal que je me faisais à moi-même, car cette voix était justement celle de la jeune soviétique qui m'avait trahi. Il m'avait fallu un moment avant de pouvoir l'entendre parce que je n'avais plus qu'un seul appareil auditif fonctionnel. Mais une fois que je l'avais eu repéré, je m'étais tu et figé sur place. Elle avait alors appelé encore et là, pas de doute, c'était elle et qu'elle soit réelle ou dans ma tête, j'en avais rien à foutre !
Je me levai, ma bouteille en main, le jeans trempé de pisse, je butai contre le meuble qui bloquait la porte. Je balançai violemment ma bouteille contre la porte et elle se brisa, aspergeant tout de bière.
-Dégage, Gaïana ! Dégage!
Je hurlais, des larmes non plus de peur et de tristesse, mais bien de rage, coulaient le long de mes joues. C'était plus simple avec le meuble et la porte fermée entre nous. Si j'avais eu la jeune femme en face de moi, si j'avais pu la regarder dans les yeux, j'aurais fondu comme de la glace au soleil. Même mort bourré, je n'avais jamais été un violent. Envers personne. Barbara pouvait me reprocher énormément de choses mais jamais je n'avais fait ne serait-ce que mine de lever la main sur elle ou sur la petite. Jamais. Et je savais que je ne le ferais pas avec Gaïana non plus.
J'aurais pu l'insulter aussi, la traiter d'un tas de choses horribles. Mais même ça, je ne le faisais pas.
Le meuble et la porte, eux, j'en avais rien à foutre, par contre. Ils pouvaient prendre.
Je shootai dans le meuble et hurlai à l'attention de la porte.
-Pourquoi t'as fait ça ?! Quand t'as fait ça?!
J'avais de la force, de l'énergie à revendre pour le moment, et mon cœur s'emballait, même si ça n'allait pas durer.
-Tu vas tuer Daniele ! Tu vas tuer le seul d'entre nous qui reste ! Le seul qui s'en est tiré!
Ma tête se mit à tourner. Je m'étais levé trop vite, j'étais mort plein et même si j'en avais l'habitude, j'avais clairement bien dépassé les limites, cette fois-ci.
Je m'acharnai contre le meuble, si bien qu'il fini par bouger un peu. Suffisamment pour que, si Gaïana le poussait un peu, elle puisse passer par l’entrebâillement de la porte.
Et c'est là que ce fut le noir complet, d'un coup, comme si quelqu'un avait éteint la lumière. Je ne me sentis même pas m'écrouler et ma tête percuter le meuble avant de m'étaler comme une merde sur le sol, jonché de mégots et autres crasses, de l'appartement...
Je ne recevais toujours pas de réponse. Un peu paniquée, je commençais à toquer plus fort contre la porte et hausser la voix, tentant d'avoir une réponse de l'autre côté. Et enfin, je discernais un bruit de l'autre côté de la porte. Comme un meuble que l'ont tentait de déplacer mais je devinais alors que c'était là une personne qui butait tout contre.
« Evan...? Ça va? »
D'un coup, un vacarme chamboula le silence pesant du couloir. Quelque chose venait de se casser de l'autre côté de la porte tant et si bien que je fis un bond en arrière avec tout ce tintamarre de verre brisé. Et au-delà de ça, j'entendis la voix d'Evan, furieuse, remplie de haine. Il ne m'en fallait pas plus pour savoir de quoi il en retournait. Mon colocataire avait lu l'article odieux d'Amon.
« Pourquoi t'as fait ça ?! Quand t'as fait ça?! »
Evan continuait à gueuler dans l'appartement. Je ne savais pas comment réagir, j'avais chaud et mes joues devaient être rouges pivoines par la honte et la tension ambiante qui flottait. Cela me mettait tellement mal à l'aise moi qui n'avait pas autant pris l'habitude de me faire gueuler dessus de la sorte... Ou pas en étant aussi clean mentalement.
C'était à mon tour de crier au-delà de la porte. Enfin, crier... En tout cas, autant que ma voix enrouée par l'angoisse le pouvait. Les larmes me montaient aux yeux, mes émotions instables exacerbées par ma fatigue.
« J'ai rien fait!... Je te jure, j'y suis absolument pour rien... vraiment pour rien! »
Mais j'étais coupée dans mon élan par la voix de Sniper qui continuait par-dessus, toujours en colère contre moi, contre cette article qui était apparu quelques jours avant. Mon dieu, qu'est-ce que je regrettais... Alors que je n'y étais absolument pour rien... Pourquoi avais-je l'impression de toujours devoir me justifier?
À l'intérieur, je percevais des meubles que l'on devait cogner, bouger ou quoi que ce soit d'autre. Ce moment me semblait tellement atroce. Je retoquais doucement contre la porte comme pour calmer les choses mais c'était toujours le vacarme. Je me laissais aller contre le mur du hall et mes pieds glissèrent sur le carrelage sale jusqu'à ce que je sois assise. Mes larmes coulaient depuis quelques minutes sur mes joues sans que je ne sache les retenir. Je reniflais plusieurs fois et laissais Evan faire tout son tapage sans un mot de plus.
Je ne sais quand ni comment mais d'un coup, je ressentais le silence peser sur mes épaules. Plus aucun bruit ne ressortait de l'appartement, rien. Bon, il me faudrait sans doute sécher mes larmes et partir. Je n'avais plus rien à faire ici. Je n'avais plus ma place, je ne méritais même plus qu'Evan ne m'adresse la parole. C'était une rockstar et même déchue, ça en restait une. Je n'avais pas ma place près de ces gens dont la vie était déjà si instable, si c'était pour les refaire bousculer de la sorte.
Péniblement, je me relevais et passais le dos de ma main sur mes joues pour retirer la trace de mes larmes. Je tentais alors doucement de réouvrir la porte, inlassable.
« Evan... Tu me laisserais au moins reprendre mes affaires? »
J'étais prête à le voir ouvrir la porte avec fracas pour m'envoyer ma minuscule valise et mes fringues en pleine gueule mais rien ne vint. La clinche de la porte bougea et je pus même la pousser de quelques centimètres sur ses gonds. Je fronçais des sourcils. Que pouvait foutre Evan? Pourquoi ce grand silence tout à coup? Je poussais encore la porte jusqu'à pouvoir passer ma tête dans l'entrebâillement.
« Evan? Wouhou? »
Soudain, je voyais son corps entièrement inerte au milieu du couloir près du meuble qui bloquait initialement la porte. J'eus la souffle coupé. Tant par l'odeur ambiante de l'appartement mais aussi de voir Evan dans cet état, que lui arrivait-il? Je rentrais rapidement et m'accroupis près du corps d'Evan. Je le retournais sur le dos et secouais ses épaules pour tenter de le réanimer. Pitié, je sais pas faire de bouche-à-bouche... Je tapotais ses joues en espérant voir ses paupières s'ouvrir.
Les larmes me revenaient. Vite, il fallait que je fasse quelque chose. Je me levais, regardais le bordel autour de moi. Que faire, que faire? Putain, que faire!!? Je pris une grande inspiration puis un sanglot m'échappa. Le téléphone! Je me jetais sur lui et tapais le premier numéro qui me semblait être les secours. En espérant que je ne me trompe pas. Les secondes me parurent durer une éternité. Comme c'était lent d'entendre le "biiiip...biiiip" de l'autre côté du fil. Je priais pour avoir quelqu'un.
« Allô? Oui? C'est une urgence! Il y a un homme inconscient ici. Je... Il doit faire un coma éthylique, venez vite! Par pitié! »
On me conseillais de me calmer à l'autre bout, ma voix était dégueulasse entrecoupé de mes sanglots. Je pris une grande inspiration et tentais de répondre plus lentement, leur donnant l'adresse exacte d'Evan. C'était bon, ils allaient arriver. Ce n'était plus qu'une question de temps. Je revenais près du corps allongé dans le petit hall, les larmes qui ruisselaient toujours sur mon visage tandis que je veillais sur lui sans savoir quoi faire... Comme c'est horrible comme situation. Allait-il s'en sortir?
« Ne me laisse pas Evan, on peut s'en sortir. On peut y arriver mais me lâche pas comme ça, t'as encore toute ta vie devant toi... »
Sur ces mots, je lui avais pris la main et la serrais délicatement. Non, il ne pouvait pas me laisser. Je me sentirai mal, à tout jamais s'il devait mourir de cette façon et dans des circonstances pareilles. De ma faute.
Jordan Keller
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Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 30/05/46 Localisation: Eastside Birth place: Carson City, Nevada Je suis: colérique Song: Brothers In Arms - Dire Straits
Sujet: Re: Wasted... Take 2. [PV Gaïana][TERMINE] Mer 6 Juil - 17:05
Wasted... Take 2.
ft. Gaïana Dugopoliac & Sniper Kurtz
Ce début de nuit ne se passait vraiment pas trop mal. Retourner quelques jours à Carson City, voir la famille, ça m'avait fait du bien et je me rendais seulement compte maintenant de combien j'en avais eu besoin. C'était comme si j'étais plus léger, mais aussi plus attentif, probablement parce que j'étais un peu reposé aussi.
J'avais retrouvé Conrad, ce qui était agréable aussi. Et ce dernier avait passé ce début de service à, évidemment, me raconter tout ce qui s'était passé de marrant pendant mon absence. Autant dire qu'en une semaine de patrouille à L.A., il y avait à dire ! Se passait pas une journée sans qu'on voit quelque chose de hors du commun. Ça pouvait être des conneries comme un gars se baladant avec un canard mourant et demandant qu'on l'aide ou des choses plus importantes comme d'avoir eu la chance de « sauver » un bébé en détresse respiratoire dont la mère, paniquée à l'idée de foncer vers l’hôpital, avait fait un bête accrochage dans un carrefour...
Et puis évidemment, il avait toutes les histoires des collègues aussi, ce qui faisait déjà une belle petite compilation, sans compter les éventuelles conneries ou blagues qu'on faisait aussi nous-mêmes.
Puis ça avait été mon tour de raconter un peu comme on s'était amusés à Carson City, en commençant évidemment par la nouvelle importante dont Duncan nous avait fait part. Et ça fit tout autant plaisir à mon binôme qui, à sa façon, faisait également partie de la famille ! Puis j'avais enchaîner sur mes frères, ma mère et surtout, nos deux adorables neveux...
On était en train de patrouiller en voiture en même temps et, évidemment, à un moment donné et alors que je n'avais pas terminé, on fut interrompus par un appel radio... C'était moi qui conduisait, donc c'était à Conrad de communiquer. Heureusement, c'était Laura au dispatch et donc, comme je l'aimais bien, je ne lui en voulais pas de m'avoir coupé dans mes histoires...
-L.A.NORTH541 pour L.A.NORTH.
Conrad décrocha la radio de la voiture.
-941 écoute...
J'écoutai attentivement le message, en fronçant les sourcils parce que parfois, avec les parasites, certains mots avaient du mal à passer.
-Je peux te demander de te rendre à une adresse afin de prêter main-forte aux services de secours qui se rendent là-bas ? A première vue, d'après l'appelante, ce serait pour un homme inconscient suite à un coma éthylique... Mais ils vous veulent sur place si jamais c'est un suicide ou une overdose. Bref, si le pauvre gars ne s'en sort pas.
Elle termina en nous énonçant l'adresse exacte. Pas de problème, je savais où c'était à force de patrouiller à longueur de journée dans les mêmes coins...
Pas de chance, ce soir, cette histoire commençait mal. Dans ces cas-là, on espère toujours que ce ne soit pas si grave que ça en à l'air lors de l'appel radio.
-Roger on s'y rend et on te tient au courant. Over.
Conrad raccrocha la radio, j'enclenchai les bleus et le bitonal étant donné qu'il y avait encore pas mal de circulation. On fit pas trop mal ça, vu qu'on fini le chemin juste derrière l'ambulance qui arrivait également sur place en même temps que nous.
-Record battu!
Fallait pas nous en vouloir. Dans ce genre de situation, nous comme les ambulanciers, pompiers ou autres services de secours, on faisait toujours de l'humour même si ça semblait vraiment pas être le moment. C'était un moyen pour ne pas péter les plombs. D'autant qu'on ne savait pas comment cette histoire allait se finir.
On grimpa dans l'immeuble miteux en compagnie des ambulanciers et de leur barda pour tomber sur une porte entrouverte... On pouvait entendre les sanglots d'une femme, je nous annonçai avant de pousser la porte qui semblait ne pas vouloir s'ouvrir en grand... Putain, y avait un truc qui bloquait.
-Police... Les secours sont là, Madame, on va pousser la porte, faites gaffe...
Et je donnai un coup de pieds dedans pour qu'on puisse entrer... Parce que la fille, quand je la vis à côté du mec inconscient, devait pas avoir eu trop de mal à se faufiler dans la fente, mais en ce qui nous concernait, avec nos ceinturons et les sacs d'interventions des ambulanciers, ça aurait été mission impossible...
Je me dirigeai, étant le premier à entrer, directement vers la jeune femme tatouée, la prenant par les épaules et la forçant à me regarder. Elle était dans tous ses états, ce que je pouvais comprendre...
-Ok, ok, regardez-moi... Les secours sont là, on va s'occuper de lui... Faut leur laisser la place, ok ?
Et là, ça fit tilt... Je connaissais cette fille. Je l'avais déjà vue quelque part, mais sans savoir dire si c'était dans ou hors boulot... Je la reconnaissais à ses traits mais aussi à ses tatouages.
-Hey... Regarde-moi... On se connaît, non ?
Ses yeux à elle allaient tout le temps vers son pote pour lequel elle semblait s'inquiéter et je profitai qu'elle me regardait pas pour observer un peu les alentours. Le visage du gars, je pouvais pas le voir parce que les ambulanciers me bouchaient la vue, affairés sur lui qu'ils étaient et je ne l'avait pas regardé en entrant (il ne relevait pas de mes compétences, la fille, oui). Mais par contre, je remarquai l'odeur de renfermé, de pisse, la crasse, les mégots par terre et la bouteille qui avait récemment été éclatée contre la porte d'entrée ainsi que le meuble qui la bloquait...
Je repris le visage de la jeune femme entre mes mains, dirigeant celui-ci vers moi...
-Regarde-moi, gamine, respire... Il t'a fait mal ? Vous vous êtes engueulés ?
Ouais parce que avec mon recul, ça ressemblait beaucoup à une dispute entre cette fille et son petit-ami alcoolique...
Sujet: Re: Wasted... Take 2. [PV Gaïana][TERMINE] Sam 30 Juil - 20:36
C'était interminable. On ne s'imagine sans doute pas. Une vie pouvait se jouer à une minute près et quand on sait qu'il faut parfois un quart d'heure pour avoir des secours sur place voir même plus, on pouvait bien crever dix fois. Et pour faire passer le temps, je pleurais. Comme une madeleine, alors que je déteste ça.
Assise à côté du corps, je m'étais recroquevillée sur moi-même. Mais je ne lâchais pas la main d'Evan que je caressais presque inconsciemment avec mon pouce comme pour le rassurer. Enfin, j'entendais ces foutus sirènes au bas de la rue. Il était temps! Je tentais alors de faire bouger Evan en lui secouant les épaules mais son corps resta complètement inerte et mes larmes redoublèrent d'intensité. Merde, non, pas possible... Il bouge vraiment plus... C'est pas possible... Non, non, non...
Des bruits de pas dans les escaliers, bruyants et des voix, des voix d'hommes et leur respiration haletante avec l'effort produit pour monter le tout dans le délais le plus court.
« Evan, reviens-nous... » Tentais-je une dernière fois, sans résultats...
Je me mordais la lèvre et les hommes tentèrent de rentrer. Je me frottais les joues pour cacher mes larmes et les faire cesser mais rien n'y fit. Elles coulaient toujours abondamment, me donnant ce goût salé en bouche.
« Police... Les secours sont là, Madame, on va pousser la porte, faites gaffe... » entendis-je de l'autre côté de la porte entrouverte.
Comme si cela allait changer quelque chose, je me reculais d'Evan de deux centimètre, ce qui, au final, ne changeait pas grand chose pour l'armoire calée devant la porte. Mais que voulez-vous, j'étais très probablement dans un état second et j'étais pas prête à faire un quelconque examen me demandant un tant soit peu de réflexion.
« Ok, ok, regardez-moi... Les secours sont là, on va s'occuper de lui... Faut leur laisser la place, ok ? »
Un premier homme était rentré, se faufilant comme il pouvait dans l'appartement. Il m'attrapa par les épaules, me reculant du corps d'Evan. Je le regardais, car j'y étais un peu obligée et il me parlait mais je comprenais qu'à moitié. Sans doute choquée de ce qu'il se passait, je me voyais dans un film et tout ce que je vivais me semblait irréel comme si mon âme avait quitté mon corps et que je voyais la scène de loin mais toujours de mes propres yeux, tellement étrange. Je tentais de lui répondre mais ne lâcha qu'un sanglot.
J'avais baissé le regard, trop honteuse de mon état et parce que je voulais me recroqueviller sur moi-même, loin de tout ce tohu-bohu autour de moi. D'autres hommes avaient fini par rentrer et bouger le meuble devant la porte, l'un s'affairait près d'Evan qui je regardais un instant, trop inquiète de ce que dirait le médecin.
« Hey... Regarde-moi... On se connaît, non ? »
Un peu contrainte et forcée, je relevais mon regard sur le policier et le regardais. Si je le connaissais? Bien sûr, je ne m'étais même pas posée la question pour le savoir. Mais quant à savoir où, quand, quoi, comment ou qui il était exactement... J'étais trop préoccupée pour avoir osé penser à ça.
« Hum, oui. »
Et directement, je me retournais vers Evan. Ils l'avaient retourné, pour qu'il soit sur le dos plutôt qu'avachi sur le ventre. Deux mains me firent encore pivoter la tête vers mon interlocuteur. Il me posait des questions encore et toujours. Je n'en pouvais plus, par pitié, laisses-moi tranquille! Dites-moi juste comment va Evan... !
« Non, non, non... ! Il ne m'a jamais fait mal! ... Est-ce qu'il va s'en sortir? Pitié?! Dites-moi que oui!»
Je tentais de me débarrasser des mains du policier en le repoussant de mes mains. Il semblaient se préparer à déplacer le corps et je m'étais aussitôt levée.
« Que va-t-il se passer? » Posais-je à l'intention du policier qui me questionnait à l'instant, toujours aussi déboussolée qu'au départ.
Jordan Keller
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Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 30/05/46 Localisation: Eastside Birth place: Carson City, Nevada Je suis: colérique Song: Brothers In Arms - Dire Straits
La fille était complètement à côté de ses pompes. Et ça puait tellement le renfermé, la pisse et l'alcool dans l'appartement que je n'arrivais pas à savoir si elle était bourrée aussi ou si elle était simplement choquée par l'état de son pote/petit-ami/frère ? Le lien entre eux pouvait être n'importe quoi et je n'arrivais, pour le moment, pas à tirer grand chose de la jeune femme. J'avais même du mal à faire en sorte qu'elle me regarde. Ses yeux se posaient sans cesse sur le gars allongé à terre, mais je pouvais pas lui en vouloir pour ça.
Il me semblait que je la connaissais alors j'avais essayé ça, de la concentrer sur autre chose. Et plus je la regardais, plus j'étais sûr de ce que j'avançais. Mais je n'arrivais pas à retomber sur son nom. C'était pas un nom américain et j'arrivais pas à me rappeler.
Elle finit par me regarder et me confirmer qu'on se connaissait, bien que j'étais pas tout à fait sûr qu'elle soit consciente de ce qu'elle disait. Par contre, quand je lui avais demandé si l'autre lui avait fait du mal, elle s'était mise directement sur la défensive, défendant du même coup l'homme sur lequel les ambulanciers continuaient de s'affairer.
-Ok, ok, je te crois... T'inquiète pas. Rappelle moi ton nom. Moi, c'est Jordan.
J'aurais quand même besoin de son identité pour le rapport d'intervention par après. Bien que je sentais que tout ça allait se terminer, si tout allait bien et que le mec ne claquait pas maintenant, par un transfert à l’hôpital, sans plus. En ce qui nous concernait tout du moins.
Conrad me tapa sur l'épaule et je me tournai vers lui.
-C'est bon, ils vont le transférer à l'hosto. C'est bien un coma éthylique. Il devrait s'en sortir.
Et ça, c'était un putain de soulagement... J'aimais mon job, mais c'était toujours un échec quand quelqu'un y restait alors qu'on était sur l'intervention, même si la plupart du temps quand ça arrivait, on y pouvait pas grand chose. Je hochai la tête à l'adresse de Conrad avant de me retourner vers la fille.
-T'as entendu, ça devrait aller. On va transférer ton... Ton ami ? A l’hôpital.
Je me tournai à nouveau vers Conrad.
-Elle a pas l'air d'avoir subi des coups et elle le confirme en plus. Elle est un peu choquée... Qu'est-ce t'en dit si on l'emmène à l'hosto avec notre véhicule.
Conrad hocha la tête.
-Elle sera mieux là que n'importe où ailleurs, t'façon.
Je récapitulai, maintenant l'attention de la jeune femme sur moi.
-Bon. Ton ami va aller à l’hôpital en ambulance.
Les ambulanciers étaient déjà en train de le mettre sur une civière en vue de le descendre.
-Et toi, si tu veux, on va te conduire à l’hôpital aussi, comme ça, tu seras avec lui et si tu ne te sens pas bien, il y aura des gens là pour s'occuper de toi, ok?
J'espérais sincèrement qu'elle accepte cette proposition parce que je ne me sentais vraiment pas de la laisser là toute seule dans l'état où elle était.
Je bougeai ses cheveux en bataille de ses yeux.
-Allez, lève-toi... Dans la voiture, faudra que tu me dises vos noms...
Je la pris par le bras pour l'encourager un peu. Son ami, ou qui que ce soit, lui, était déjà en train d'être descendu par les ambulanciers dans la cage d'escalier de l'immeuble.
« Ok, ok, je te crois... T'inquiète pas. Rappelle moi ton nom. Moi, c'est Jordan. »
J'étais tellement dans le flou que je ne répondis pas. Je regardais tout ce qui se passait autour de moi, toujours avec cette étrange impression de ne pas être dans mon corps. Que se passait-il? Je me massais la tête d'une main pour tenter de décrypter ce film qui défilait devant mes yeux.
« J'ai rien fait... Je voulais pas... » murmurais-je pour moi-même, sans grande conviction.
Les gens autour de moi commençait à s'activer. Un deuxième flic sortit de nulle part vint parler au premier qui ne m'avait pas lâché et qui me posait encore des questions par intermittence, selon mon degré d'attention. Et là d'un coup, j'étais très attentive. Ils parlaient d'Evan et je ne pus réprimer un grand soupir de soulagement, laissant encore de nouvelles larmes couler. De soulagement.
« T'as entendu, ça devrait aller. On va transférer ton... Ton ami ? A l’hôpital. »
Je hochais la tête mécaniquement, je joignais mes deux mains ensembles comme si j'allais prier et enfouissais mon visage derrière pour cacher mes larmes. Ils parlèrent encore mais une seule chose comptait pour moi à présent. Le deuxième policier avait dit "Il devrait s'en sortir" et je me raccrochais à cette phrase comme une bouée de sauvetage.
En voyant le corps sur la civière, je m'étais levée soudainement comme pour ne pas perdre Evan des yeux. Et instinctivement, j'avais demandé qu'est-ce qu'il se passait, qu'allaient-ils faire? Heureusement que les gens autour de moi étaient compatissants. Jordan -tiens, je me rappelle son nom, étrange- m'explique calmement qu'ils allaient l'emmener à l'hôpital et qu'ils pouvaient m'y déposer aussi. Oh oui! Je ne voulais pas le laisser seul, je me sentais tellement coupable que je ne me sentirai pas de l'abandonner de la sorte à l'hôpital sans personne pour veiller sur lui à son chevet, de n'avoir personne pour attendre son réveil... Et de voir qu'il s'en serait sorti.
« Oui... Oui, d'accord. »
Jordan dégageait quelques cheveux rebelles de mon visage et je reposais mon regard sur lui, de nouveau bien présente. Mon monde avait commencé à s'effondrer au moment où Evan était tombé dans le coma mais il commençait à se reconstituer et reprendre forme. J'avais même eu un léger sourire. Oui, sois positive, ça ira. Je me sentais un peu vitreuse mais l'air ambiant de la pièce devait sans doute y être pour quelque chose... J'allais pouvoir renettoyer d'arrache-pied à notre retour... Si "notre" retour était exact. J'inspirais d'un coup. Stay strong, it will be fine.
L'homme me prit le bras et on suivit les ambulanciers dans les escaliers. Je lui répondais enfin à sa question, réponse que Jordan attendait depuis un bon bout de temps.
« Je m'appelle Gaïana... Gaïana Dugopoliac. Et c'est.. Evan Kurtz... Evan Sniper Kurtz, du groupe The Army... Vous connaissez, hein? C'est pas la joie pour le moment... Il a vu l'article.»
Mes pieds dévalaient les escaliers automatiquement, marche après marche. Le regard dans le vide en pensant à cet article... Amon, je te détestais au plus haut point. T'es un homme mort pour moi... Tu ne perds rien pour attendre.
« Evan avait lu l'article.... » répétais-je encore une fois, pour me rendre bien compte de la situation dans laquelle j'étais. Comment réagirait Evan à son réveil s'il me voyait près de lui? Tant de questions, j'en avais l'estomac retourné... Vivement que cette histoire soit derrière nous...
Jordan Keller
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Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 30/05/46 Localisation: Eastside Birth place: Carson City, Nevada Je suis: colérique Song: Brothers In Arms - Dire Straits
Sujet: Re: Wasted... Take 2. [PV Gaïana][TERMINE] Mar 2 Aoû - 18:11
Wasted... Take 2.
ft. Gaïana Dugopoliac & Sniper Kurtz
Bon, ok... Les choses commençaient tout doucement à se délier. C'était le genre d'intervention dont on avait l'habitude. Les comas éthyliques et les overdoses, ça faisait partie du quotidien à L.A. On savait qu'il y avait de grandes chances que tout se termine relativement bien, tout du moins, pour la partie de l'histoire que Conrad et moi, on allait vivre. Le type inconscient allait être amené à l’hôpital ou on allait plus ou moins le tirer d'affaire, ça allait rassurer la jeune femme et ils allaient ensuite vivre un temps plus ou moins tranquille jusqu'à la prochaine fois.
C'était le côté réaliste et fataliste des choses, mais bon, c'était comme ça.
La jeune femme avait l'air de culpabiliser, même si elle disait qu'elle n'avait rien fait. J'en doutais et pas et de toute façon, on ne pouvait accorder aucun crédit à quoique ce soit qu'elle pourrait sortir maintenant parce qu'elle n'était pas encore en état d'être cohérente. De toute façon, ce type n'avait fait qu'un coma éthylique alors à moins qu'elle ne l'ait attaché et forcé à boire avec un entonnoir, c'était clair qu'elle en pouvait rien, la pauvre fille...
Après, ça, c'était la version où on oubliait le côté psychologique de la chose. Mais si Conrad et moi on devait chaque fois faire attention au côté psychologique de chaque intervention sur lesquelles on allait on avait pas finit et c'est nous qui, à la fin, allions finir internés.
Elle avait paru rassurée quand on lui avait dit que son pote allait s'en sortir. Très bien, ça lui remettait les neurones en place et elle était désormais un peu plus attentive à ce que je lui racontais. Mieux encore, elle voulait bien aller à l’hôpital avec son ami. Super. Au moins, on serait sûr de mettre tout le monde en sécurité à la fin de cette histoire.
Une fois dans les escaliers, alors que je tenais toujours la jeune femme par le bras pour être sûr qu'elle ne s'étale pas dedans parce que, si elle était un peu mieux qu'au départ, ça semblait toujours pas être la grande forme, elle me donna leurs identités.
Et je les connaissais tous les deux, en réalité. J'échangeai un regard avec Conrad qui était bouche bée.
Et merde... Sniper Kurtz?! Je l'avais même pas reconnu, putain.
Mais j'avais bel et bien reconnu la fille.
-Gaïana, ouais, je me rappelle de toi. On s'est vu dans un bar, j'étais pas en uniforme.
Et je lui avais un peu sauvé la mise alors qu'elle était shootée. Raison de plus pour l'emmener à l’hôpital sans compter qu'elle comme l'ex-rockstar dont Conrad et moi étions fan avaient l'air mal nourris au possible.
Je n'avais aucune idée de quel article elle parlait et j'interrogeai Conrad du regard qui haussa les épaules. Il n'en savait rien non plus.
J'installai la jeune femme à l'arrière de notre véhicule de patrouille avant de me remettre au volant.
-Ça va aller, ok ? Et fais-moi plaisir, gamine. Quand tu seras à l'hosto, profites-en pour manger un bout.
J'y croyais pas... Sniper Kurtz ? Et une fille que j'avais rencontré dans un bar y avait un bail. Putain L.A. était encore plus petit que je ne le croyais.
On roula en suivant l'ambulance à toute allure jusqu'à l’hôpital. Là, on fit sortir Gaïana de la voiture et on l'accompagna jusqu'à l'accueil. Je donnai l'identité de la jeune femme. Si on ne la liait pas à Sniper, elle ne pourrait pas rester avec lui.
-Elle accompagne Evan Kurtz qui vient d'être amené en urgence. Elle n'a pas l'air d'avoir quelque chose de spécial, mais un petit check up serait pas de trop. Et si vous pouviez lui filer un peu de bouffe, ce serait pas mal non plus...
Une fois tout ça arrangé avec l'accueil de l’hôpital, j'étais retourné près de la jeune femme qui était assise, pour le moment dans une salle d'attente. Je m'accroupis devant elle, captant son regard.
-Bon, Gaïana... Nous, on doit retourner patrouiller, ok ? Les infirmiers vont te prendre en charge et te donner à manger. Ils m'ont garanti que dès que ce sera possible, tu pourras avoir accès à la chambre de Sniper...
Pendant ce temps-là, Conrad signifiait à la radio la fin de l'intervention et que tout s'était bien déroulé. On était prêts à retourner sur le terrain.
Sujet: Re: Wasted... Take 2. [PV Gaïana][TERMINE] Ven 5 Aoû - 23:31
Je ne remarquais pas la mine choquée des deux policiers en descendant les escaliers lorsqu'ils apprirent que c'était bel et bien Evan sur la civière. Moi, j'arrivais enfin à me concentrer sur autre chose que le bordel autour de moi. Ne pas louper une marche.
« Gaïana, ouais, je me rappelle de toi. On s'est vu dans un bar, j'étais pas en uniforme. »
En entendant mon nom, j'avais tourné la tête, m'arrêtant deux secondes. Et j'eus un petit sourire, timide. Oui, je m'en souvenais aussi maintenant. Je bougeais une mèche qui me barrait mon champ de vision et reprenais la descente des marches.
« Oui, c'est vrai... » je m'en souvenais aussi maintenant qu'il me le rappelait.
Heureusement qu'il avait été là ce jour-là... Et aujourd'hui aussi d'ailleurs. Viendrait-il toujours à mon secours ce gars? C'était rassurant et réconfortant de savoir qu'il me sauvait une deuxième fois mais il ne sera probablement pas mon ange gardien ad vitam aeternam. Mais d'autres flics font tout aussi bien leur boulot que lui... Et même d'autres gens comme Evan vont au secours des autres sans forcément avoir un métier lié à la détresse des gens ou au maintien de l'ordre.
On arrivait enfin dans le petit hall d'entrée et l'ouverture de porte laissa une fine brise entrer dans l'immeuble qui me fouetta le visage. Et me retrouver dehors à l'air libre me fit d'autant plus de bien. Je respirais profondément et laissais Jordan m'accompagner et m'aider à entrer dans la voiture. c'était étrange comme sensation de rentrer dans une voiture de police. Cela m'était déjà arrivé quelques fois... Mais généralement ce n'était pas pour me conduire à l'hôpital et encore moins pour m'aider.
« Promis, je ne me ferai pas prier... Je meurs de faim. » répondais-je au policier.
Rien qu'à l'idée de manger, mon ventre gargouillait. Il n'attendait que ça depuis des siècles. De toute façon, lui, il n'en a jamais assez. C'est là que je regrettais de ne pas avoir pu manger un peu plus quand j'étais encore bien et dans une situation beaucoup moins critique.
Le paysage défilait à travers les vitres de la voiture. Mes mains pliés sur mon ventre comme pour l'empêcher de faire plus de bruits. Je regardais autour de moi et les deux policiers restaient silencieux le plus gros du trajet. Seul le crachat de la radio résonnait de temps en temps pour des urgences ou autres informations. Ils avaient l'air tous les deux dans leur pensées. Sans doute se demandaient-ils ce qu'il adviendrait d'Evan. Connaissaient-ils la rockstar? L'avaient-ils reconnus? C'était difficile à dire, même moi je n'avais pas reconnu l'idole de mon père.
Après de longues minutes, je reconnu la silhouette de l'hôpital. Avant, j'espérais ne jamais devoir venir ici et aujourd'hui j'en étais presque soulagée d'y arriver. C'était une bonne chose, je n'en doutais plus. Rien de mieux pour me requinquer et requinquer Evan qui en avait bien plus besoin que moi. Je sortais de la voiture en silence et nous rentrions dans le bâtiment. L'odeur y était toujours dégueulasse, on y sentait la maladie et le désinfectant, l'air y était lourd mais certainement pas moins mauvais que celui qui planait dans l'appartement d'Evan. Je m'asseyais avec Conrad près de moi. J'avais droit à une escorte et les gens autour de moi nous regardaient avec un soupçon de questionnement.
« Bon, Gaïana... Nous, on doit retourner patrouiller, ok ? Les infirmiers vont te prendre en charge et te donner à manger. Ils m'ont garanti que dès que ce sera possible, tu pourras avoir accès à la chambre de Sniper... »
Jordan était revenu près de nous, accroupi devant moi. Il avait un ton de voix agréable et apaisant. Je hochais la tête comme la bonne gamine que j'étais, qu'il voyait en moi. Et il se releva prêt à partir avec son équipier. Il me reposa néanmoins une dernière question, ou un petit conseil. Si j'allais tenir le coup? Il faudrait bien. J'eus de nouveau mon minuscule sourire sur les lèvres.
« Merci. Merci pour tout Jordan... »
Et il s'en alla et je le regardais partir en sentant soudainement un vide immense se faire en moi.
Tiens bon, Gaïa.
(Finish)
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Sujet: Re: Wasted... Take 2. [PV Gaïana][TERMINE]
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Wasted... Take 2. [PV Gaïana][TERMINE]
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