J'étais en retard, mais bizarrement, j'étais pas stressé du tout. Du moins pas parce que j'étais en retard... Probablement parce que j'étais en retard, mais pas pour un concert. Non, j'avais juste rendez-vous avec Lenny, notre manager. Et je m'étais perdu dans le building de MTI: déjà que j'étais naturellement à côté de mes pompes, mais en plus j'allais rarement tout seul dans les bureaux de MTI...

Du coup, je m'étais d'abord gourré d'étage, puis une femme de ménage m'avait redirigé vers le bon puis il avait encore fallut que je retrouve le bureau de ce bon vieux Lenny... Bref, c'était la merde. Et en plus, j'étais nerveux au possible.

Une fois que je fus arrivé à destination, je frappai à la porte de chez Lenny, mais c'est sa secrétaire, en tailleur, qui vint m'ouvrir la porte en me disant qu'il était au téléphone et que je n'avais qu'à attendre devant. Je m'assis donc sur le siège devant la porte blanche... Tout était blanc, tout était trop propre et j'étais déjà complètement flippé, ce qui n'arrangeait rien. J'avais les deux poings crispés sur mes genoux et je serrais les dents sans m'en rendre compte. Je finis par prendre mon paquet de cigarettes dans la poche de mon cuir et m'en grillai une pour essayer de me calmer.

Pourquoi j'étais dans cet état? Parce que j'étais dans un putain de cercle vicieux à la con. J'avais décroché de l'héroïne quelques semaines plus tôt, désintox maison, isolement total. Mais ça ne faisait pas assez longtemps pour que je ne ressente pas l'envie d'une dose quand j'étais particulièrement stressé, comme aujourd'hui. Hors, ça faisait deux semaines que je vivais chez Billy, sans aucun stress puisque Billy stressait bien assez pour deux. C'est quand j'avais reçu le coup de fil de Lenny que ça avait commencer à m'inquiéter. Parce qu'il voulait me voir, moi, moi seul.

Et ça, c'était pas bon. La menace d'un séjour en centre de désintox plânait au dessus de moi depuis un bon moment. Je passai une main dans mes cheveux bouclés, soufflant la fumée de cigarette que je venais d'inhaler, longuement, essayant de me détendre. C'était un cercle vicieux parce que j'étais "clean", mais que si j'étais dans cet état, Lenny allait croire que c'était dû au manque et m'envoyer à Hawaii, juste là où je risquais de replonger.

Je ne m'étais pas rendu compte que j'avais fini par m'allonger sur les siège, regardant le plafond blanc lui aussi. J'avais qu'une seule envie: allez chercher des bombes de peinture et gribouiller n'importe quoi sur les murs, juste pour que ça fasse plus mal aux yeux comme ça!

Je finis par entendre un bruit de conversation venant du bureau à côté de celui de Lenny... Je tournai la tête et regardai la plaque alors que, presque en même temps, je reconnu une des deux voix venant de l'autre côté de la porte, celle de Kayden James... Normal, c'était le bureau de celui que j'aimais appeler en moi-même "The Shadow", Timmy Evans...

Je continuais à fumer, espérant que Lenny allait m'oublier. Parce que si dans un quart d'heure, on ne venait pas me chercher, je m'empresserais d'aller me réfugier chez Billy!

Je ne savais pas exactement depuis combien de temps j'étais dans le bureau de Timmy ; mais ça commençait sérieusement à m'oppresser. Pas à cause de lui, au contraire. En fait, je crois que je me mettais moi-même la pression. Car avec tout ce qui m'était arrivé récemment, j'avais plutôt du mal à rester calme. En même temps, quand le mec qui avait le titre de meilleur manager du moment t'approchais en te disant de ton groupe l'intéressait, il y avait de quoi réfléchir. Sauf que ça me foutait dans une situation pas possible, sans savoir trop quoi faire, et avec les gars, on en menait pas large. C'était assez difficile de faire un tel choix.

Bref, après quelques temps, j'étais enfin sorti. Et je me sentais pas vraiment bien. En fait, j'étais encore plus perdu qu'avant. Je ne savais pas trop ce que MTI serait prêts à faire pour nous garder, parce qu'il était clair que ce qu'avait proposé Ricci était plus intéressant ; bien que Timmy était un excellent manager, on savait parfaitement tous que si BSC avait mieux à nous proposer... on n'hésiterais plus vraiment. Mais le problème, c'est que MTI nous avait beaucoup apporté quand même.

Bordel, j'en avais marre de réfléchir. Il fallait que je fume un peu histoire de décompresser.
Je fouillais rapidement dans mes poches. Merde ! Je les avais oublié... C'est là seulement que je remarquais Cash Izbel, un des mecs de The Lightening. Et vu qu'il était avec une clope à la main, c'était l'occasion de lui demander.

« Hey, Cash. Je me demandais, ça te dérangerais de me passer une clope. J'ai pas les miennes... »

Puis je remarquais un autre détail : il était seul. J'avais entendu pas mal sur lui dernièrement, parce que tout le monde savait parfaitement que Cash était accro à l'heroïne, ce qui avait eu pas mal de conséquences dernièrement, j'avais aussi entendu des trucs comme quoi il était plutôt mal barré et éventuellement se retrouver en désintox. Perso, ça me concernait pas, mais bon, nos groupes respectifs étaient les plus gros de MTI, alors on savait plutôt pas mal de trucs entre nos deux groupes. Mais, sait-on jamais, je lui posais quand même la question.

« Au fait, qu'est-ce que tu fous là tout seul ? En général t'es au moins avec Billy non ? »

Je sursautai quand une porte s'ouvrit. Ouf! Ce n'était pas celle de Lenny! Je m'étais mis d'un coup à transpirer, ce qui n'allait pas non plus m'aider à prouver que j'étais bel et bien clean. Mais quand je vis Kayden, je me détendis un peu... Lui aussi avait pas l'air dans son assiette! Pourtant, tout semblait aller plus que bien pour son groupe... Ils avaient probablement trimé un peu plus que nous pour devenir connus, ça leur avait pris un peu plus de temps, mais au moins, il semblait qu'ils aient eu le temps de gérer leur célébrité progressive. Alors que la renommée de The Lightening s'était fait du jour au lendemain... On était passé de squatter limite mendiant un jour à super star se déplaçant en limousine le lendemain...

Je me redressai un peu sur les sièges...

-Salut Kayden...

Personne ne pouvait voir mes yeux à cause de mes cheveux, mais moi, je pouvais voir Kayden. Il fouillait dans sa veste puis me demanda une clope. Je sortis de ma veste en jeans mon propre paquet de Marlboro déjà bien entamé... D'ailleurs, le couloir commençait à s'enfumer sérieusement mais au moins, le blanc des murs faisait moins mal aux yeux. Et les mégots écrasés gisaient au sol... Mais je tremblais et le paquet tomba à terre. Je marmonnai:

-Putain... Merde...

Avant de me pencher pour le ramasser et le tendre à Kayden. Mon briquet jaune était dans le paquet avec les clopes restantes donc, il avait tout ce qu'il fallait, s'il avait aussi oublié son feu. Il alluma sa clope et je fixai la porte de Lenny... Pas de mouvement, mais encore dix longues minutes avant de pouvoir me tirer en douce... Mon regard passait de la porte au fond du couloir où se trouvait la sortie quand Kayden me demanda pourquoi j'étais seul...

-Lenny voulait me voir. Billy est chez lui, on a réussi à écrire deux ou trois chansons et voilà que ce gros lard vient m'emmerder... Je crois que je suis un peu dans la merde... J'ai pas envie de me retrouver isolé à Hawaii, putain...

Je marquai une pause, rien que d'évoquer l'idée tout haut avait accéléré mon rythme cardiaque. Putain... Pas envie de me retrouver dans cette maison de fou où, paradoxalement, la dope circulait à crever...

-Et toi? Ca va avec Burning Fire et Timmy? T'es aussi tout seul...

Je tendis la main vers lui pour qu'il me rende mes clope alors que j'écrasai celle que je venais d'achever par terre. Il m'en fallait une autre puisque je compensais l'héro par la nicotine...

Dès que j'avais posé mon regard sur Cash, je savais que s'il était là à attendre, c'était probablement pas pour une bonne raison ; et je pensais que mon premier avis, c'est-à-dire ses déboires liés à l'hero, il était pas là pour parler gentiment avec son manager. Après, j'avais pas vraiment entendu parler de lui ces derniers temps, ce qui fait que je savais pas vraiment s'il avait décroché – même si à en juger par le stress qu'il montrait clairement, soit il était en manque, soit juste bien de trop stressé par le rendez-vous qui l'attendait.

Je pris le paquet qu'il me tenait, le remerciant avec un léger signe de tête, et un simple « merci, c'est cool ». Je pris une clope, je remarquais qu'il y avait aussi son briquet ; ce qui tombait plutôt bien, parce que mon propre briquet était justement dans mon paquet, et je savais vraiment pas où je l'avais foutu. J'allumais la clope que j'avais prise, et je commençais à fumer. Rah bordel, ce que ça faisait du bien en fait...

Je pris place sur une chaise à côté, et le regardait quand il commençait à me dire pourquoi il était là.

« Disons que, si t'es tout seul, je pense pas que c'est pour te féliciter, ouais... Je peux comprendre. T'as décroché récemment, non ? T'as vraiment pas l'air bien, tu sais. »

Je lui disais pas ça d'un air négatif, au contraire en fait. C'était plutôt une remarque, et en soit, c'était plutôt cool pour lui s'il avait commencé à se démerder tout seul. Personnellement, ça m'arrivait de prendre de la coke, ou même n'importe quelle drogue possible – après tout, on est à L.A. non ? Mais je savais que si j'étais vraiment accro, j'aurais vraiment du mal à m'en tirer tout seul.

« Euh, ouais... Enfin, bien, je sais pas, je suppose. C'est juste que... »

Je pris une autre bouffée de ma clope avant de continuer, lui rendant son paquet de clopes au passage. J'avais un peu cette manie de faire quelque chose avant de déballer tout un truc.

« Il y a quelques jours, Daniele Ricci m'a fait quelques propositions, avec de meilleures conditions chez BSC par rapport à chez MTI. Et franchement, tout ce qui se dit sur lui, c'est pas des conneries. C'est vraiment un bon... Mais, bref. Du coup, si je sors du bureau de Timmy, c'est parce que je viens de lui en parler. Mais je sais vraiment pas quoi faire, en fait. Ricci y a été plutôt fort, et je pense que ça va être plutôt compliqué pour Timmy de contrer tout ça. Ce qui fait que si rien ne change chez MTI, je pense qu'on ira sûrement chez BSC. Ce qui laisse pas mal à réfléchir, en fait. »

Je repris une autre taffe de ma clope. Mine de rien, entre ça et le fait que je venais de faire tout un speech sur ce qui m'était arrivé récemment, je me sentais un peu mieux, d'un coup. Toujours pas spécialement bien, mais le minimum qu'il fallait pour que je me sente un peu plus à l'aise.

La cigarette sembla faire à Kayden autant de bien que ça m'en faisait, voire plus parce que chez lui, l'effet de la nicotine était certainement plus efficace. Kayden s'installa ensuite à côté de moi, me forçant à me redresser complètement. Je sortis alors mes lunettes de soleil de mon cuir avant de les remplacer par mon paquet de cigarettes que Kayden m'avait rendu.

Mettre et enlever mes lunettes de soleil, même dans les endroits où elles étaient totalement inutile, était un tic nerveux que j'avais acquis quand on était devenu connu... Bien trop vite connu pour avoir le temps d'adapter ma timidité naturelle. Je mis donc mes lunettes, cachant encore plus mes yeux que ce n'était déjà le cas.

Et Kayden ne fit qu'en rajouter une couche en disant que c'était sûrement pas pour me félicité que j'avais été convoquer par Lenny... Sans blague... Ce que personne ne semblait comprendre, c'était que c'était le meilleur moyen de me faire replonger. Comme le disait si bien Billy quand il parlait de sa vie avec ses parents dans l'Indiana:"Si c'était pour se faire engueuler alors qu'on a rien fait de mal, autant s'y mettre... Comme ça on se fait pas engueuler pour que dalle..." Et il avait raison, Billy, comme souvent.

-Ouais je sais... Mais je veux pas aller en désintox: je l'ai fait tout seul, la désintox! Ça a marché!

Je m'étais même pas rendu compte que tous mes muscles s'étaient raidis d'un coup et que j'avais élevé la voix...

-Et s'il m'envoie là-bas, où tout le monde se ramène avec son stock de poudre, c'est sûr que je suis cuit!

J'arrêtai de parler uniquement parce que ma tête se mis à tourner et mon cœur à s'emballer un peu bizarrement. Mais je n'y prêtai pas plus attention que ça, me contentant de rester assis et d'enfuir mon visage dans une de mes mains, essayant de garder uniquement pour repère la voix de Kayden James.

Je n'avais pas souvent parlé au chanteur de Burning Fire, on avait fait que se croiser jusqu'ici. Ils étaient connus bien avant nous, mais il ne nous avait jamais donné l'impression d'une compétition entre nos deux groupes, ce qui faisait que tout se passait bien. Même si le meilleur des deux managers principaux de MTI était le leur évidemment.

Mais apparemment, ils avaient eu une proposition alléchante de la par de Daniele Ricci de BSC. Le meilleur des meilleurs et super cool avec ça! Sincèrement, MTI avait du bol que le manager de Burning Fire était Evans et pas Lenny... Parce que nous, on aurait pas hésité deux secondes et on se serait même pas déplacés jusqu'ici pour annoncé à Lenny qu'on le larguait pour le parrain italien!

-Vous devriez vous tirer d'ici... Ça changera jamais chez MTI!

J'avais juste eu le temps de dire ça... Puis, le noir total, pendant je sais pas combien de temps...

Quand j'ouvris les yeux, je savais plus où j'étais et je voyais flou. J'avais mal à la poitrine... Puis ma vision devint un peu plus net et je reconnu Kayden, juste au dessus de ma tête...

Alors que ça ne faisait même pas 5 minutes que j'étais déjà avec Cash, j'avais déjà à peu près cerné l'état dans lequel il était – clairement, le stress, ça lui allait vraiment pas – et aussi quelques tics qu'il pouvait avoir. Il était dans un tel état, mais moi, de toutes façons, je pouvais faire quoi ? Je me contentais de l'écouter, espérant que ça le calmerais au moins un peu. Il avait l'air plutôt sur la défensive, et je voulais pas le brusquer, ce serait encore pire ; je pouvais déjà sentir dans le ton de sa voix, j'avais pas très envie d'empirer la chose.

Je pouvais voir que ce qui le stressait surtout, c'était qu'il avait fait des efforts dernièrement ; mais que s'il était envoyé en désintox, alors qu'il avait réussi à décrocher, ce serait pire. Je regardais un peu tous ses faits et gestes ; il avait vraiment pas bonne mine, il fallait que je fasse gaffe, même si je voyais pas vraiment quoi faire pour, de toutes façons.

« Ouais... Je peux comprendre. C'est pas du tout le bon endroit our une désintox. Déjà, si tu as réussi à décrocher tout seul, c'est énorme. Si j'étais accro honnêtement j'aurais pas réussi, tout seul. Enfin, je suppose que Billy t'as aidé aussi, non ? »

Je continuais à fumer au fur et à mesure que je parlais, toujours en focalisant mon attention sur lui ; vu que maintenant j'étais avec lui, je voulais pas vraiment qu'il lui arrive quelque chose, car d'une certaine manière, même si je pourrais rien faire, je me sentirais plutôt responsable. Et plus je le regardais, plus j'avais le sentiment qu'il allait quand même se passer un truc... Vu l'état dans lequel il était, je sentais que ça allait pas vraiment finir très bien.

Ce qui, d'ailleurs, finit par se passer. A peine j'avais fini de lui raconter pourquoi j'étais là tout seul, qu'il avait juste eu le temps de me répondre, et, même avec ses lunettes de soleil et le fait qu'il avait caché son visage, je pouvais parfaitement voir qu'il s'était évanoui.

« Merde ! »

C'était sorti tout seul, et maintenant, je savais pas vraiment quoi faire. En fait, j'avais jamais géré un gars comme lui ; j'avais même clairement jamais géré personne, à part moi-même. Je réfléchissais plutôt vite ; je me levais, et l'allongeais sur les sièges, ce qui juste là n'était pas trop compliqué. De toutes façons, je pouvais pas le bouger plus que ça...

Je décidais de le laisser juste cinq minutes, le temps de trouver de l'eau. Je ne savais pas vraiment trop qui déranger, car il allait au moins me falloir un verre. Je frappais à une porte un peu au hasard, tombant sur une secrétaire qui ne me posa pas vraiment de question et me passa un verre ; l'eau avec, ce qui m'arrangeait pas mal sur le coup.

Je ne savais pas vraiment si je devais demander de l'aide en plus pour le moment ; je savais que Cash stressait déjà trop, je voulais pas faire quelque chose qui pouvait encore plus le stresser. Du coup, une fois que j'étais revenu vers lui, j'attendais ; et heureusement, pas trop longtemps, car quelques minutes après, je le vis ouvrir les yeux. J'attendais un peu qu'il reprenne ses repères avant de lui parler.

« Hé mec, ça va ? »

Je savais que c'était la question la plus inutile du monde, car je voyais bien que non, mais je voulais savoir s'il était au moins capable de me répondre.

Kayden avait bien essayé de me calmer... De me rassurer... Enfin, je l'avais ressentit comme ça. Mais j'étais déjà trop loin dans le stress pour en revenir... Là, seule deux choses auraient pu me calmer: une bonne dose d'héro limite dangereuse... Ou Billy... Billy était mon seul repère depuis qu'on avait formé le groupe. Mes parents, artistes, m'avaient toujours laissé courir les rues, faire mes propres expériences. C'était leur vision de l'éducation, un peu hippie, et je ne leur en voulais pas. Mais du coup, je m'étais accroché à Billy une fois qu'on eu un projet concret à nous. Et quand on savait que Billy n'était lui-même pas stable.

J'avais perdu connaissance, je m'en étais rendu compte. Trop de stress avait fait monter les battements de mon coeur et mon corps déjà pas mal abîmé par les excès avait pas tenu la pression.

Le visage de Kayden flottait au dessus de moi, je l'entendis vaguement me demander si ça allait. Mais par contre, je ne reconnaissais pas l'environnement autour de moi et je me remis à stresser.

-Putain! Je suis où?!

Je m'accrochai au col de la chemise de Kayden puis me détendit doucement quand je reconnu les murs blanc de chez MTI qui me faisaient maintenant un peu moins mal aux yeux et étaient un peu moins flou. Je finis par lacher Kayden et laisser ma tête retomber sur les sièges sur lesquels j'étais allongé. Comment je m'étais retrouvé là? Et pourquoi j'étais chez MTI?

Kayden voulu me donner à boire, mais je repoussai le verre, me redressant doucement, attendant de voir si ma tête allait pas recommencer à tourner. A la place de l'eau, je cherchai mes clopes dans ma veste...

-Merci mec, mais j'aime pas l'eau...

J'allumai une clope et en tirai une longue bouffée qui me fit à la fois du bien et à la fois tourner la tête... JE frottai mes yeux... Mes lunettes de soleil gisaient au sol... Puis je regardai Kayden, l'air complètement perdu... Kayden lui-même n'avait pas l'air à l'aise...

-Qu'est-ce que je fous-là? Billy est où?

J'étais pas amnésique, c'était juste qu'il me fallait le temps... Et puis j'avais pas vraiment envie de me rappeler non plus.

Quand Cash reprit réellement conscience, d'un coup, je me sentis pris par le col, ce qui me coupa légèrement ma respiration, avant de réaliser que c'était Cash qui commençais à flipper. Du coup, j'osais pas trop bouger, de toutes façons, si je bougeais plus que ça, je me ferais mal tout seul. Apparemment, il ne se rappelait pas vraiment de grand chose.

« Euh... On est dans le couloir des bureaux de MTI... »

Sur le coup, je savais pas trop comment agir, parce que vu comment il avait l'air flippé, j'aurais plutôt du mal à faire quoi que ce soit, surtout avec Cash qui m'agrippait par le col. Une fois qu'il me lachais, je pouvais me détendre un peu, donc je me mis à m’asseoir par terre, vu que j'avais allongé Cash sur le peu de sièges qu'il y avait.

Je le laissais un peu tranquille, le temps qu'il assimile un peu l'info, ou essaye de se rappeler de quoi que ce soit. Mais vu l'air qu'il avait, je pense pas que c'était gagné d'avance. Du coup, je me retrouvais comme un con, à toujours pas savoir vraiment quoi faire, mis à part lui tendre le verre d'eau que j'avais préparé. Je le reposais une fois qu'il le refusa.

« Moi non plus, mais on sait jamais. »

Je haussais les épaules, avant de regarder Cash. Je savais pas vraiment quoi dire pour le moment, donc j'attendais de voir s'il avait d'autres questions, et sachant qu'il avait l'air d'avoir un trou de mémoire, je pensais que ça devrait pas tarder. J'avais bien besoin d'une autre clope, mais je lui en avais déjà pris une, j'allais pas abuser non plus.

« De ce que tu m'as dit tout à l'heure... Tu avais rendez-vous avec Lenny, votre manager, même s'il s'est toujours pas pointé. Et il avait demandé à te voir seul, ce qui explique pourquoi Billy est pas là. »

Je repris le verre d'eau et je décidais de le boire quand même. Je compensais le fait que j'avais pas de clopes et que je savais pas vraiment quoi dire de plus. J'en profitais pour lui rendre ses lunettes, qui étaient par terre près de moi. Tant qu'il avait l'air aussi paumé, je me sentais vraiment pas hyper utile, en fait. J'avais rien d'autre à faire que d'être là à essayer de faire... quoi au juste, le rassurer ? Répondre à ses questions, au moins.

« Si tu veux, je te laisse tranquille. Ou alors, vu que Lenny a pas l'air d'être là, on peut se barrer et prendre un verre ou un truc du genre, histoire que tu te remettes un peu. C'est comme tu veux. »

Kayden me dit où on était, ben ouais... Chez MTI, y avait qu'eux pour faire ressembler une maison de disque à un hopital. Et du coup, je savais aussi pourquoi j'étais là et je compris pourquoi j'avais perdu connaissance parce que je me sentais de nouveau étouffé... J'aurais pas du rester enfermé aussi longtemps avec Billy. Il était contagieux putain, c'était pas possible autrement!

-Ah ouais... Ah ouais...

Je laissai quand même Kayden me remettre les idées au clair et, voyant qu'il était quand même pas hyper à l'aise... Et vu que je m'en voulais un peu, je pris mon paquet de cigarettes et le lançai au chanteur de The Burning Fire qui était assis sur le sol.

-Désolé, meeec... Je sais pas ce que j'ai eu... C'est pas la première fois, mais pas comme ça...

J'étais déjà tombé dans les pommes, souvent. A cause d'une dose trop forte d'héro ou... de manque. Et quand il dit que Lenny ne s'était pas pointé, ce fut comme si quelqu'un avait allumé la lumière dans ma tête. Je me levai brusquement, perdant légèrement l'équilibre avant de me rattrappé. Et je recommençait à trember. Fuir était la meilleur des idées, et si on me demandait, je dirais que c'était l'idée de Kayden...

-Ok Ok, si on allait boire un coca. Maman disait toujours que c'était du coca qu'il fallait quand quelqu'un se retrouvait dans les vappes...

Je pris presque Kayden par le bras pour qu'il me suive et, une fois près de l'ascenceur, appuyai frénétiquement sur tous les boutons.

-Ils ont du très bon coca dans le café en face! Pleeeein de flics y viennent aussi, c'est cool, tu peux leur poser des questions sur leur flingues, ils aiment bien.

Je parlais vite, et de n'importe quoi, juste pour dissimuler mon malaise... Je passai de cette histoire du café d'en face, que j'avais décris en détails jusqu'aux nichons de la serveuses qui étaient énormes et totalement appétissants de mon point de vue, aux chansons tellement génialement atrocement tristes et cools qu'on avait écrite avec Billy et qui étaient top secretes.

Je ne me détendis qu'une fois hors de l'immeuble.

Je regardais Cash reprendre peu a peu ses esprits, même si apparemment c'était plutôt mal barré pour le moment. Mais bon, je lui laissais le temps qu'il fallait. Je pris le paquet de clopes qu'il me balança, j'en sortis une, je pris son briquet, allumait rapidement la clope et je la commençais direct. En fait, j'étais pas vraiment accro à quoi que ce soit de vraiment mauvais, mais il fallait avouer que du coup, pour moi une clope c'était ce qu'il fallait pour me calmer, et c'était pour ça que je m'en voulais d'avoir oublié les miennes. Et c'était con, parce que mine de rien, c'était quand même une addiction de merde en soit.

« Merci pour la clope. Et t'en fais pas, c'est pas grave... Je suis naze pour gérer ce genre de trucs, mais c'est pas comme si c'était ta faute. J'allais pas te laisser tout seul. »

Je continuais ma clope, tout en gardant un œil sur Cash. Plus ça allait et plus il semblait remettre les trucs en place. Quand il se levait d'un coup, j'eu le réflexe de me redresser un minimum : mais au final, ça n'avait pas vraiment servi car il s'était démerdé pour garder l'équilibre. Je voyais qu'il tremblait encore

« Mec... Reste calme, de toutes façons, si Lenny par se pointer, tu lui dira que c'est ma faute si tu t'es barré... »

Je me levais à mon tour, et finissant ma clope je l'écrasais sur le sol. Je ne connaissais pas vraiment leur manager, mais il avait l'air un peu moins cool que Timmy, et j'avais pas envie qu'il trouve une raison de plus pour incendier Cash, surtout que là, j'y étais pour quelque chose. Mais j'avais pas envie que Cash continue de stresser, alors je me disais que c'était probablement mieux pour lui de sortir.

« Ouais, pourquoi pas... Bah, en tout cas, ça prouve que j'ai bien merdé avec mon verre d'eau. »

Je haussais les épaules, puis je me mis à l'écouter, quand il commença à parler un peu plus. Cash commençait à me faire marrer avec ses histoires, mais c'était plutôt cool, parce que ça avait l'air de le calmer un peu, bien qu'il me racontait un peu tout et n'importe quoi, changeant de sujet un peu comme ça lui venait, et en parlant vite, mais tant que ça l'occupait...

Une fois sortis, je souris en le voyant se détendre un peu. Ca faisait du bien de le voir comme ça, parce que même s'il avait encore l'air pas complètement bien, au moins, j'aurais moins de mal à le gérer.

On était finalement arrivés dehors! il était temps! Je pouvais respirer au moins, ici, le bon air des pots d'échappement de bonne vieilles caisses américaines! Et surtout, ne plus voir ces foutus murs blancs qui se ressemblaient à chaque étage, si bien que c'était tellement facile de se perdre!

Et puis il y avait les lumières de noël qui, même en plein jour, continuaient de clignoter. Autant de sources de distractions qui faisaient que je me sentais vachement mieux, putain... Je repris une cigarette et en proposai une à Kayden, mais j'allais bientôt tomber à court... Alors, sans transition, je passait de la serveuse au seins magistraux à:

-On va en face chercher des clopes avant d'aller la pelotter des yeux, tu veux bien?

Je ne lui laissai pas vraiment le choix puisque je me mis directement à treverser la route. J'entendis un coup de frein et le capot d'une voiture s'arrêta juste au niveau de mes genoux, frôlant ma jambe sans percuter. Je venais d'avoir un peu la trouille, mais c'était rien à côté de se retrouver enfermer à Hawaï.

J'avais rien mais j'envoyai un grand coup de poing sur le capot, y faisant une petite bosse et me faisant mal à la main.

-Putain! Peut pas faire attention, mec!

Billy avait toujours dit que cette route juste devant le building était dangereuse... Mais c'était moi, en l'occurence, qui avait pas vraiment fait attention. Le propriétaire de la voiture en sortit, furax et menaçait d'appeler les flics parce que j'avais fait une bosse à sa caisse!

-Et moi j'ai faillit crever, pauvre naze!

Je me sentais peut-être plus fort parce que j'étais avec Kayden, même s'il n'avait pas la même réputation de provocateur ou de bagarreur shooté comme Billy et moi... Je me tournai vers lui, il était mon témoin, pour le coup!

-Ce mec à failli m'écraser, mec!

Une fois qu'on était dehors, je me détendais aussi ; parce que je savais que je n'avais plus à gérer Cash, entre autres. Aussi, parce que sortir de ce building plein de murs blancs, après un entretien plutôt stressant avec Timmy, j'étais plutôt heureux d'être enfin sorti. Au moins, j'allais penser à autre chose ! Ou essayer, mais c'était déjà ça. Tant que j'étais pas enfermé... Puis j'étais avec Cash, et en fait, ça changeait un peu. D'être toujours avec les même gars, ou à faire la même chose. Il cassait un peu ma routine en fait, et c'était pas plus mal. Et la manière dont il me parlait de son bar et de la serveuse était plutôt tentant, en fait.

Je le vis me tendre une autre clope ; que j'acceptais, bien sûr, même si je voyais que son paquet commençait à se vider, et si je voulais fumer un peu plus que ça aujourd'hui, question de principe, que son paquet soit vide ou pas, il m'en fallait un autre.

« Ouais ! Parce que c'est sympa de ta part de me filer des clopes mais il faut que je m'en reprenne d'autres. »

Je me mis à le suivre, sans trop faire attention non plus, jusqu'à ce que ce que je me mette à flipper ; le truc ne mit pas plus de quelques secondes, mais sur le coup, j'avais cru que le mec allait vraiment faucher Cash ; et ça, je me voyais mal l'expliquer, s'il lui était arrivé quoi que ce soit, et j'aurais été plutôt mal barré. Déjà que si Lenny s'était finalement pointé...

C'était toujours le bordel dans cette rue, de toutes façons. Les gens roulaient comme des malades... Mais là, j'avais plutôt flippé pour Cash, honnêtement. Mais bon, en fait il avait rien, et il se mit à s'énerver contre l'autre mec – honnêtement j'aurais fait la même chose que lui en fait. Une fois le gars sorti de sa caisse, je me rapprochais de Cash et du gars en question, avant de m'adresser à Cash.

« Ouais j'ai vu ça... Putain. »

Du coup, je me tournais vers le mec. Et je savais que moi, j'étais pas du genre à taper direct, ce qui faisait que pour le moment j'étais plutôt calme. Si on me cherchait, par contre, c'était une autre histoire. Mais je voulais pas vraiment me prendre la tête avec ce gars, pas après une journée comme celle-ci, en fait.

« Ecoute mec, tu appelles les flics, ils en auront rien à foutre de ta caisse. T'as failli écraser un autre gars, alors c'est pas toi qu'il écouteront. Ta caisse, ça va te coûter que dalle. »

Je me retournais vers Cash.

« Allez viens, on se barre... Ce mec en vaut pas la peine de toutes façons. »

Du coup, je me mis à marcher vers l'endroit où on était censés aller à la base, attendant que Cash me suive.

Kayden était d'accord pour qu'on aille chercher des clopes. Le contraire m'aurait étonné et puis je ne savais que trop ce que ça faisait de ne pas avoir sa petite dose...

Puis j'avais eu mon accident avec la voiture... Et Kayden était accourru, approuvant que ce mec était une vraie burne au volant. Il lui dit aussi que c'était lui qui allait avoir les emmerdes si les flics arrivaient.

-Ouais, si les flics arrivent, c'est toi qui va taxer, meeec!

Je souris puis suivis Kayden, laissant le type là, nbouche bée, avec la bosse au milieu deu capot de sa bagnole. Il n'était plus mon problème, j'y pensais déjà plus. Ce qu'il me fallait, et à mon cher ami Kayden aussi, c'était des clopes... Arrivé sur le trottoir d'en face, je ricanai quand même...

-Héhé, il m'a même pas touché, mais sa caisse, elle a morflé!

Sur quoi, j'entrai dans le petit press shop... Je fis le tour du magasin et pris une poignée de bonbons dans un bocal, que je commençai à manger en regardant les magazines. J'en sortit un du présentoir sur lequel Billy et moi on était en couverture... Je ne me rappelais ni où, ni quand cette photo avait été prise, mais ce devait être avant notre réclusion volontaire... On avait pas fait de shooting depuis...

-Oh Cool...

Je donnai le magazine à Kayden pour qu'il regarde avant d'éclater de rire en en prenant un autre...

-C'est sérieux??

J'étais mort de rire... Pas parce que je trouvais que c'était pas vrai... J'avais pas vraiment d'avis sur la question à vrai dire, moi qui ne jurais que par les lolos de la serveuse d'à côté. Mais c'était sa tête sur la photo et aussi le fait que jamais on ne verrait moi ou Billy avec ce genre de titre à côté... On était déjà trop des épaves pour ça...

Une fois que j'avais vu qu'il m'avait suivi, je ralentissais un peu.

« Ouais... Heureusement d'ailleurs, si ça avait été pire je me voyais mal dire à Billy ou Lenny que c'était juste parce que je t'ai laissé sortir de ce building pourri... »

J'avais rien contre MTI, au fond, mais il fallait avouer que leur déco était plutôt à revoir. Du coup, je le suivais à l'intérieur, et quand il commença à regarder les magazines, je fis de même. En fait, on avait beau la détester parfois, c'était toujours marrant de voir les conneries qu'ils racontaient... Surtout quand ça te concernait. Soit ça t'énervait, soit tu haussais juste les épaules et tu riais.Si ce n'est que, Kayden vu avec telle fille... Bah... Ils se jettaient toujours sur la première fille avec laquelle ils te voyaient, et c'était tellement puéril que je n'y faisais même plus attention.

Je pris le magazine que Cash me tendait, et à la vue des titres, je ne pus m'empêcher de sourire. Ah ouais... Certains avaient un niveau vraiment plus bas que terre, en fait, pour alimenter leur magazine, et faire en sortes que toutes les filles qui veulent tout savoir sur toi l'achètent. Sauf qu'en fait... Avec ça, elles ne te connaîtront jamais vraiment. Ou alors, elles sauront que tu préfères le Coca-Cola au Pepsi, mais franchement, plus inutile...

« Sérieux... C'est tellement pitoyable en fait que ça en est marrant. »

Je reposais le magazine que j'avais en main avant d'en prendre un autre... Et je tombais sur ma tête, ouais, juste moi... Ce qui arrivait souvent, en fait, parce que, à partir du moment où tu es le leader, la presse se servira beaucoup plus de ton image... Tellement, au point que certaines en oubliaient presque que mon groupe, c'était pas juste moi...

« Paraît-il que j'ai des vues sur une star de cinéma... Euh... Ouais mais non... »

J'en étais presque mort de rire, moi aussi. Ils m'avaient jamais vraiment sur la drogue, parce que j'y touchais que quand je savais que ça n'allait justement pas se retrouver dans ce genre de truc. Alors ils essayaient toujours de trouver un truc pour avoir le scoop, et pour moi, c'était les femmes... Bah... J'aimais la bonne compagnie, ok, parfois ça allait plus loin, mais... sans aller vraiment trop loin, non plus. Je n'avais pas envie d'un truc stable pour le moment, je profitais, et si ça faisait parler la presse, tant mieux pour eux, même si plus de la moitié des filles avec qui j'étais censé avoir eu une aventure étaient en général juste de simples connaissances.

« Alors, t'apprends des trucs sur ton groupe, Cash ? »

Nous nous étions tous les deux mis à regarder les magazines. Je me sentais beaucoup mieux maintenant. J'en avais presque oublié Lenny et son épée de Damoclès qu'il laissait pendre au dessus de ma tête. Billy disait que c'était pour me foutre les jetons, pour que j'arrête l'héro. Moi, j'en étais pas sûr.

Kayden rigola de ce qu'il était écris dans un magasine et je revins près de lui en me mettant un peu sur la pointe des pieds pour lire par dessus son épaule. Comme il le disait, beaucoup de rumeurs couraient et y avait plus souvent sa tronche à lui sur les couverture des magazines ou les posters que le reste de son groupe. Encore une différence avec The Lightening: sur les couvertures qui parlaient de nous, y avait Billy et moi... On avait aussi, accessoirement, un bassiste et un batteur aussi mais ça n'avait pas l'air d'intéresser les journalistes.

-Aaaaah ouais... Putaaain... Tu te fais carrément Natasha Heyworth... Quel bol!

J'éclatai de rire. C'était pratiquement pas possible. Enfin tout pouvais arriver ici, surtout entre le monde du rock et celui d'Hollywood mais bon. Les journalistes étaient quand même prêt à tout, surtout à inventer des trucs, juste pour vendre. Tout ça parce que Kayden et la star de cinéma sont allés le même jour à la même heure faire leur courses au supermarché. Mais entre Texaco et le lit, y avait quand même un petit chemin à faire, non? Même pour nous.

Puis Kayden me demanda si j'apprenais des choses sur mon groupe et ce fut à moi de bien rigoler.

-Je sors avec Billy, c'est pour ça qu'on a vécu reclu aussi longtemps. On a fait que faire l'amour pendant tout ce temps-là. Et entre les coup, on a composé les nouvelles chansons. C'est ce qu'il est marqué là.

Je montrai avec mon doigts les lignes qui étaient écrite dans le magazine que je tenais.

-Et même si c'était vrai je sais pas comment ils le sauraient ou alors ils savent pas ce que "reclus" veut dire.

Bon ok, évidemment, ils avaient choisis les photos aussi. Celles des lives où Billy s'affalait sur mes épaules pendant les solos. On en jouait en live évidemment.

Je remis le magazine en place et me dirigeai vers le comptoir pour acheter des clopes. J'en achetai 5 paquets et en lançai un à Kayden.

-T'auras de quoi tenir le reste de la journée?

Quand il m'eut répondu, je souris et plaçai un de mes bras autour des épaules de Kayden.

-Bon, alors, on va les voir ces lolos?

Ce qui me faisait marrer, c'était comment les médias étaient prêts à interpréter un simple truc juste pour vendre. Le mauvais côté ? C'est qu'il fallait toujours qu'on fasse gaffe à comment on vivait nos vies. La vie privée, tu pouvais oublier. Au fond, ce n'était pas le fait qu'on parlait surtout de moi qui m'énervait – aussi irritant que ça était – mais surtout le fait que parfois, je ne pouvais tout simplement plus faire des choses que je faisais avant d'être connu. Ca apportait des putains de bonnes choses, d'être connu. Mais il y avait aussi cette stupide « rançon de la gloire ». Mais il fallait juste vivre avec.

« Ouais... J'étais pas au courant, c'est cool pour moi ça alors. J'aurais rien contre au fond, mais non merci quand même. »

Je riais un peu. Au fond, même si je détestais ces conneries, il fallait mieux en rire plutôt que de s'acharner dessus et essayer de tout démentir tout le temps. Ca ne servait tout bonnement à rien.
Quand il me parla des rumeurs qu'ils avaient écritent sur lui et Billy, j'essayais de ne pas rire. Mais c'était tellement gros ! Comment quelqu'un avait pu écrire ce truc ? J'imaginais bien le gars, en train d'écrire ces conneries. Comment tu pouvais rester sérieux ? C'était juste pas croyable. Et comment certaines personnes pouvaient gober ça ? C'était hallucinant.

« Ah ouais quand même... Ils ont fait fort... Sérieux, je sais pas comment ils ont fait pour sortir tous ces trucs... »

Je lisais en même temps ce qu'il me montrait. Sérieusement... C'était médiocre, que ce soit au niveau de l'écriture ou même du mensonge qu'ils étalaient tout le long de l'article.

Je pris le paquet de clope que Cash me lança, lui rendant de quoi payer au passage.

« Ouais ! Tu m'en parle depuis cinq bonne minutes, alors faut bien que je les vois de moi-même. »

Du coup, je mis les pieds dehors et me dirigeait vers le café dont Cash me parlait depuis tout à l'heure.

Kayden était pas comme Billy, loin de là! Il lisait les magazines et prenait la chose plus ou moins comme moi, s'en foutant un peu de ce qu'ils pouvaient bien raconter. Après tout, on pouvait rien y faire et puis qu'est-ce qu'on en avait à foutre? Tant que nous on savait plus ou moins, au moins un jour sur trois, ce qu'on faisait?

Et c'était reposant parce que quand Billy lisait les magazines, ça finissait toujours mal. Il se cloîtrait ou râlait et c'était qui qui prenait? Le bon petit Cash.

-Qu'ils invente si ça les amuse.

Je souris.

-Tant que j'ai ma guitare et qu'on fait des concerts j'en ai rien à foutre.

J'avais acheté les clopes et filé un paquet à Kayden qu'il s'empressa de me payer pendant que j'ouvrais un de mes nouveaux paquets et allumai une clope alors qu'on était même pas encore sortis du magasin. Une fois ma clope allumée, je lui rendis son argent. S'il en voulait pas, je les laisserait sur le comptoir.

-T'es con ou quoi?

Je rigolai et l'emmenai vers la sortie. Je me sentais beaucoup mieux et ne tremblait plus. Enfin presque. On sortit du magasin pour aller juste à côté. C'était le genre de petit café qui servait du café et des déjeuner composés de pancakes, oeufs, lard, etc. Avec un comptoir bordé de tabourets tout à fait 70-80's dans les tons bleus clair et chrome. J'entre, toujours appuyé sur les épaules de Kayden. Je cherche Bonnie des yeux. Elle est au comptoir.

-Hey Bonnie!

Je m'approche et prend place sur mon tabouret à moi. C'est le mien. Personne d'autre peut y aller et s'il y a quelqu'un dessus... Je le vire. Parce que c'est sur ce tabouret qu'on a la meilleure vue.

Bonnie fait le tour pour venir m'embrasser et prendre notre commande. Je prend un coca puis interroge Kayden du regard.

-Tu veux quoi? Ah c'est mon pote Kayden!

Mais vu la tête de Bonnie, elle avait déjà remarqué. Mais c'était pas le genre à faire chier. On était à L.A., juste en face de chez MTI alors les rockstars, c'était un peu la routine. C'était pour ça aussi que c'était agréable de venir manger chez elle.

Bonnie pris la commande de Kayden et je remis mes lunettes de soleil, fumant toujours ma clope, tranquillement. Elle repassa de l'autre côté du comptoir et le spectacle commença.

Bonnie était très jolie, mais c'était pas le même style que toutes ces filles trop maigres qu'on voyait dans les magazines de mode. Elle n'était pas grosse nom plus mais elle avait plus que ce qu'il fallait là où il fallait et ça me plaisait. Une vraie femme quoi et qui savait en plus se mettre en valeur par un maquillage discret et des décoltés plongeants. Je donnai un coup de coude à Kayden, lui désignant de la tête par où il fallait regarder alors que Bonnie préparait nos commandes.

Ses seins blancs, généreux, légèrement remontés étaient juste parfait. Je les aurais encadrés si j'avais pu. J'étais tellement concentré dessus que je devais limite loucher. C'était pour ça que j'avais remis mes lunettes.