C’est d’un pas sûr que j’entrai dans le studio réservé à The Lightening. Lenny l’avait réservé juste après la tournée, dans l’espoir qu’on y vienne enregistrer le troisième album du groupe. Dans l’espoir que l’on donne signe de vie malgré tout ce qui c’était passé en tournée.

Et ce n’était que maintenant que j’y mettais les pieds revigoré par ma rencontre avec Fender. Une jeune femme qui m’avait redonné espoir en la musique, seul chose que j’aimais au monde.

Si j’étais venu ici, ce n’était pas tant pour y enregistrer mes dernières paroles déprimantes. Non, c’était avant tout pour espérer y voir mon groupe. Y voir Cash. Le voir vivant, avec sa guitare en main et sa clope à la bouche.

Mais à peine entré, il n’y avait ni Cash, ni Ziggy, ni Steve, ni Michael. Il n’y avait que Billy Lighter et sa solitude qui devait bien plus oppressante que toute la violence du monde. Celui que je fuyais sans cesse.

Je croisai Ryan dans le large couloir qui menait à l’intimité du studio vide. Ryan était l’ingénieur du son du groupe, il s’occupait de tous les réglages en studio. Quand il me vit, il se frotta les yeux comme si j’étais un fantôme. Je devais ressembler à ça avec mes cerne, les cheveux teint en blond dont la teinture commençait à perdre de son éclat et mes cheveux maladroitement coupé jusqu’à hauteur des épaules. Il s’approcha de moi : « Billy, c’est toi ? ». Etais-je si méconnaissable ? J’en doutais. Je ne répondis pas à sa question me contentant d’un :

-Tu as vu Cash ?

Il hocha négativement de la tête. Il n’avait pas vu Cash depuis la tournée. Je soupirai entrant dans le studio sans rajouter un seul mot. Ryan avait brisé ma solitude mais ne m’avait pas donné de bonne nouvelle. Dans le cas de Cash, pas de nouvelle signifiait mauvaise nouvelle. Et je ne pouvais que me faire dans ma tête les pires scénarios. Où était-il ? Était-il parti en quête d’un meilleur groupe ? Était-il mort ? Tant de scénarios qui me firent frissonner d’effrois.

Cette peur de prendre mon meilleur ami, je l’expulsais sur mon piano en lâchant des notes qui, ensemble, formait une musique sinistre. C’était le seul moyen que j’avais pour exprimer ce que j’avais en moi. Mes émotions débordantes s’étalaient sur les touches noires et blanches.

Ces musiques loin du style de The Lightening prirent fin quand Ryan me fit signe à travers la vitre du studio pour me montrer un papier où il avait écrit : « Riley est ici… Elle peut entrer ? » Riley. Ce nom était flou et pourtant, je le connaissais. Riley était un groupie qui se démarquait des autres par un maquillage atypique. Elle n’était pourtant qu’une parmi les autres.

Pour l’instant, tout du moins.

Et la solitude me poussait à laisser la belle entrer dans ce tremble qu’était le studio. Ce temple où j’étais le seul maitre car les autres n’étaient pas là.

Je fis signe à Ryan de la faire entrer.

@ Billy Lighter

Pour commencer, non, Riley n'est pas une "stalkeuse". Elle n'avait pas "suivi" Billy jusqu'au studio de MTI. Elle savait juste qu'il était là. Dites cela à la police si jamais on vous interroge.

Riley se dirigea d'un pas lent vers l'entrée du studio. A vrai dire, elle s'était pris deux rails avant de sortir et marcher lentement était insupportable. Alors elle décida de s'assoir par terre contre la façade d'un immeuble et de s'allumer une cigarette. Elle regardait les gens passer, comme les nombreuses fois où elle s'était assise par terre, pour telle ou telle raison. Elle les dévisageait, voir si elle reconnaissait quelqu'un. Probablement parce que sa plus grande peur était de revoir sa mère, ou son père, qui seraient venue la chercher. Sa mère, probablement pas. Mais son père lui, se soucierait assez d'elle pour la chercher des années dans tout L.A.

Quand elle reçut un regard beaucoup trop de travers de la part d'une dame, elle se leva d'un coup pour lui faire peur. La dame eut un mouvement de recul, et le visage qu'elle fit arracha un rire moqueur à Riley qui s'en alla du côté opposé. Bon, elle avait quelqu'un à rencontré dans ce studio.

Bien sûr, elle avait déjà "rencontré" Billy. Elle était une des groupies de The Lightening et, grâce aux nombreux passes qu'elle avait, pouvait accéder au backstage. Mais trop d'adolescentes stupides autour d'elle lui faisait toujours tirer la tronche et, elle a déjà eu quelques violents arguments avec certaines d'entre elles. Elle en avait conclu que pour pouvoir lui parler correctement, pouvoir le séduire de la bonne manière sans qu'une autre écervelée viennent les interrompre, ils devaient être seuls.

C'est sa cigarette toujours à la main qu'elle rentra dans le studio, avec sa dégaine de je m'en foutiste séductrice. Un mec vient à sa rencontre, et lui demande ce qu'elle veux. Elle sort alors son pass de sa poche arrière.

- Je viens voir Billy, il est là ?
- Oui, attends, je vais le prévenir, lui répondit le gars. Comment tu t'appelles ?
- Riley, se présenta-t-elle de sa voix légèrement rauque.

Le gars s'en alla donc prévenir Billy de sa venue tandis qu'elle rangeais son pass dans sa poche. Il revint peu de temps après, une feuille à la main, sur laquelle la jeune femme pu y entrevoir son nom.

- Il est dans le studio, probablement en train d'enregistrer, précisa le type. Il a dit que tu pouvais y aller.
- Merci, le remercia la blonde avec un sourire.

Elle continua alors dans le couloir qui menait au studio d'enregistrement où se trouvé théoriquement Billy. Il y était bien, elle pouvait l'apercevoir à travers la vitre, assis devant un piano. Elle allait entrer directement dans le studio, mais elle se souvient qu'un des codes de la société était de frapper avant d'entrer. Alors elle frappa de la main qui tenait sa cigarette sur la porte déjà entrouverte par signaler sa présence.

- Hey, lança-t-elle pour attirer l'attention du chanteur.

Elle entre alors dans le studio, observant les différents instruments disposés dans la pièce. Après que ses yeux aient fait un rapide tour de la salle, ils se reposèrent sur Billy et ses lèvres se formèrent en un sourire.

@ Billy Lighter

Après la demande de Ryan de faire entrer Riley, je continuai à taper sur le piano des notes sinistres. A ce rythme-là, j’étais bon pour faire la B.O. d’un film d’horreur… Je soupirai et entendit quelqu’un frappé à la porte entrouverte du studio. Je relevai la tête arrêtant mes musiques qui ne dégageaient aucun espoir. Riley se fit remarquer par un « hey » afin d’attirer toute mon attention.

Je la regardai alors qu’elle jetait un œil au studio. Je tapai deux notes au hasard avant de me relever pour m’approcher de la jeune femme. Elle était jolie et son maquillage la mettait en valeur. Elle avait tout pour plaire.

-Riley… La tigresse qui ne souris jamais...

J’avais une bonne mémoire des gens et Riley était souvent là, backstage, avant les concerts de The Lightening. J’avais appris, avec le temps, qu’il y avait différent type de groupie. Celle qui parlait beaucoup trop, celles qui écoutaient, celle qui ne venait que pour baiser. Toute avait un but commun : s’attirer mes faveurs. Et jamais je n’avais su classer Riley dans une catégorie. Elle ne souriait jamais comme si les autres filles l’importunaient.

Et c’est la première fois, aujourd’hui, que je la voyais sourire.

Je souris à mon tour déjà épargné de la solitude par la simple présence de Riley. Je sortis un paquet de cigarettes et m’en pris une. Je l’allumai avant de reposer mon regard sur la blonde.

-Qu’est-ce qui t’amène ici ?

Si elle était venue ici dans l’espoir de voir le groupe, elle ne serait pas satisfaite de n’y voir que moi. Si elle venait pour moi, elle a eu de la chance…

A moins que…

-Tu m’as suivi ?

J’avais dit ça en croisant les bras, toujours animé par une paranoïa que je ne pouvais faire taire.

Je connaissais les fans. Je sais de quoi ils sont capable.

@ Billy Lighter

Aux mots de Billy qui venait à se rencontre, Riley souris encore un peu plus, malicieusement, se dandinant légèrement.

- Effectivement, tu es le seul qui a la chance de me voir sourire, ajouta-t-elle avant de porter à nouveau la cigarette à ses lèvres rouges.

 Elle vit Billy sourire à son tour et elle fut satisfaite de ses choix pour l'instant. Elle le vit prendre une cigarette lui aussi, et compris qu'il était enclin à la suivre, d'une façon ou d'une autre.

 Il lui posa une question, et évidemment, le chanteur devint plus suspicieux de sa présence. Riley ne devait pas être la première à faire ce genre de chose. Mais évidemment, elle ne l'avais pas suivi, n'est-ce pas ? (Vous vous en rappeler tout même ? La groupie est une groupie, mais pas une stalkeuse, d'accord ?)

 - Non, bien sûr que non, le rassura-t-elle, plissant le nez tellement comme si cette hypothèse était absurde. J'étais dans le coin puis je me suis dit que je passerais, voir si vous étiez là à enregistrer quelque chose de nouveau, si je pouvais écouter, vous aider en donnant mon avis, etc...

 Elle fit une pause pendant laquelle elle inspira encore plus de fumée dans ses poumons.

 - Mais apparemment, c'est pas trop au programme ? dit-elle en semi-question.

 Car effectivement, The Lightening n'était absolument pas au complet. Et à moins qu'ils aient décidé que Billy pouvait s'occuper de tout, ils n'étaient pas en train d'enregistrer quoi que ce soit pour leur nouvel album.

@ Billy Lighter

Était-ce un privilège de voir sourire Riley ? Oui, parce que j’étais le seul à la voir sourire. Devais-je la croire ? Je le voulais. Penser qu’elle n’offre son sourire qu’à moi me faisait du bien. Je souris de mon sourire angélique.

Je me mis à fumer mimant ce que faisait Riley. Elle m’avait donné envie d’une cigarette. Sa façon de fumer m’incitait à faire pareil. Comme si elle me le suggérait sans rien dire.

Riley était là au même moment que j’y étais. Et ma paranoïa m’incita à lui demander si elle m’avait suivi. Mon air se fit suspicieux. Elle m’assura que non, qu’elle était dans le coin. Elle voulait voir si on enregistrait quelque chose. Je fus plus détendu en entendant ça.

On n’enregistrait pas. Riley pouvait le constater par elle-même.

-Non, ça ne l’est pas !

J’étais catégorique. Parler d’album n’était pas d’actualité. Cash n’était pas là. Les autres non plus. Il n’y avait que moi comme fantôme de The Lightening ici.

-On a rien enregistré depuis le dernier album. Il y a eu la tournée. On est en vacances.

Ça faisait un certain temps que la tournée était terminée. La fin avait été brutale. Elle avait laissé des traces sur tout le monde. Sur Cash. Sur moi.

-Tu viens trop tôt…

Et pourtant j’étais bien ici. Il y a peu j’étais assis devant le piano.

Je m’approchai de Riley. Je la dominai de très peu si bien que nos yeux étaient face à face.

-On prépare un clip, par contre. On cherche le rôle féminin.

Je passai mes doigts dans ses cheveux.

-Mais tu es blonde toi. Pour le rôle, il nous faut une brune.

Il fallait aussi convenir pour le rôle. Cette idée de clip m’était revenue à la vue de Riley. Ma haine que j’avais contre Savannah était propice à remettre cette idée de clip violent sur le tapis. Mais il nous fallait une femme avec les expressions de Riley. Qui pouvait décider quand elle souriait ou non.
 

@ Billy Lighter

Elle venait trop tôt. Et heureusement, en fait, sinon Riley n'aurait pas pu avoir ce petit tête à tête avec Billy.

- Oh... murmura-t-elle, comme déçue de ne pas avoir la chance de voit The Lightening au complet au studio.

Puis il s'approcha d'elle, enfin. Il était si près. Son regard plongeait alors dans les yeux clairs de la rockstar, qui la fixait. Puis quand ceux-ci se dévièrent sur sa blonde chevelure, elle en profita pour admirer ses doux traits. Il était vraiment beau, pensa-t-elle. Pas si étonnant qu'elles soient toutes derrière lui, elle-même compris.

Il lui parla alors du clip. Le sang dans les veines de Riley commença à circuler plus vite dû aux battements plus rapides de son coeur. Ce clip, elle le voulait. Elle devait y être. Elle devait en faire partie. Oh Dieu comment elle devait en faire partie ! Et ce n'est pas une couleur de cheveux qui allait l'en empêcher.

- Je peux me teindre les cheveux en bruns, répliqua-t-elle alors, essayant de cacher le fait qu'elle était presque désespérée à l'idée de ne pas apparaitre dans ce clip. Y'a pas de problème pour ça. J'ai toujours voulu essayé le brun de toute façon.

Ses cheveux lui importaient peu. Si elle le devait, elle se raserait la tête pour pouvoir avoir ce rôle dans le prochain clip de The Lightening. Elle ferait tout, absolument tout.

Elle sourit de nouveau à Billy, du coin des lèvres, la tête légèrement penchée sur le côté, lui disant implicitement qu'elle voulait jouer dans ce clip. Qu'elle serait prête à tout, en fait. Et puis, la tête penchée, c'est une technique de séduction vielle comme le monde, ancrée dans l'instinct des femmes depuis toujours.

@ Billy Lighter

Riley était trop tôt. The Lightening n’était pas prêt. Cash n’était pas là. Elle fut déçue d’entendre ça. Je ne bronchai pas. C’était ainsi. On ne pouvait rien faire contre. Je ne pouvais pas claquer des doigts et faire apparaitre les autres membres du groupe. Je n’étais pas prêt moi-même même si j’essayais de me faire croire le contraire. A moi et au monde. Je cherchais Cash. Sans le chercher.

Je m’approchai de Riley. Je passai mes doigts dans sa longue chevelure blonde. C’était une jolie fille. Elle avait du charisme. Et la témérité suffisante pour pénétrer dans le repère vide de The Lightening.

Et pensant à ces qualités de Riley, je pensai au clip. Il nous fallait une fille de la trempe de Riley. Mais elle devait être brune. Riley était blonde.

Mais la jeune femme avait une pirouette pour ça. Elle était prête à se teindre les cheveux pour en faire partie. Elle pencha la tête sur le côté, le sourire en coin. Ce petit sourire qu’elle commandait comme elle voulait.

-Le brun t’ira bien.

Elle se dévouait pour le clip. Prête à se sacrifier sur l’autel The Lightening. Je la regardai intensément. Je regardai chaque trait de son visage pour en voir les perfections et les imperfections. Je craquai, facilement et tout doucement, sous ses airs de gentille fille.

-On devrait faire un casting pour ça… Un jour. Tu t’y présenteras.

Elle sera ma favorite. Sur le moment, je la voulais pour ça. Mais il faudra qu’elle m’impressionne.

-Tu devras donner tout ce que tu as. Le rôle est simple : la fille qui rend dingue son petit-ami. C’est un clip violent.

Mon sourire revint et je penchai la tête sur le côté l’imitant. Je jouais toujours avec ses cheveux.

-Tu seras prête pour ça ?

Je ne lui donnai pas de détails. Je voulais savoir si elle était prête à quelque chose d’intense et de violent. Je voulais la perfection pour ce clip.

Spoiler:

 

@ Billy Lighter

Son regard se fit plus intense quand Billy lui dit que le brun lui ira bien. Si Riley n'avait pas été là dans le but précis de plaire à Billy, aussi bien par son physique que par son comportement et ses paroles, elle aurait répliqué qu'évidemment le brun lui irait bien. Tout lui irait bien, si elle le décidait. Personne n'est digne de la juger, de lui dire ce qui lui va ou ne lui va pas, ce qu'elle doit faire ou ne pas faire. Elle se fiche que Billy soit une rockstar bourrée de tune ou le pharmacien d'à côté, il n'est personne pour décider ce qu'elle peut faire avec ses cheveux ou non. Et elle les teindra, elle les teindra pour elle, car elle veut faire partie de ce clip.

- Bien sûr, répondit-elle cependant simplement, d'une voix mielleuse.

La jeune femme fut quelque peu vexée qu'on ne lui dise pas directement qu'elle était prise. Mais ce fantasme n'était pas assez réaliste, elle le savait. Elle s'imaginais bien qu'elle devrait passer un casting de toute façon. Mais elle aurait voulu être celle qu'il leur fallait. La seule et unique. Mais mainte fois, elle s'était rendu compte que ça ne se passait pas comme ça dans la vraie vie.

Il lui expliqua alors en quoi consistait le rôle. C'était parfait. "La fille qui rend dingue son petit-ami", ça pourrait être le titre de sa biographie. Si Riley n'a jamais eu de relation saine et stable, c'est qu'il y a une raison. Elle est bien consciente de sa condition, elle n'aime juste pas le préciser à chaque mec avec lequel elle couche, ou comme eux aime bien dire, "sort". Elle est imprévisible, violente, explosive. Ce clip devrait probablement lui rappeler un épisode de sa propre vie.

A la question de Billy, elle porta sa cigarette à ses lèvres, inspira de la fumée, et la recracha doucement tandis qu'elle répondit pour le deuxième fois, cette fois avec un visage plus sérieux, sans sourire, mais toujours un regard intense :

- Bien sûr.

Elle fit une pause.

- J'ai fait une école d'art dramatique et j'ai déjà joué dans des minis-séries et des petits films, mentit-elle le plus naturellement possible. Je sais ce que je fais.

Elle avait tendance à presque croire ses mensonges quand elle les disait.

- Quand est-ce que vous planifiez de faire passer les castings ? demanda-t-elle pour dévier le sujet, éviter qu'il ne pose trop de questions sur sa soi-disant école ou ses soi-disant films. Histoire que je sache combien de temps il me reste pour profiter de ma blondeur...

Elle dirigea alors son regard sur les doigts de Billy, entremêlés dans sa chevelure.

@ Billy Lighter

Je n’avais pas été plus spécifique sur le rôle qu’allait devoir tenir. Juste la fille qui rend dingue son petit-amie. Rien d’autre. Rien de plus, rien de moins. Juste ça. Riley pouvait se faire l’idée qu’elle voulait du reste. J’avais juste besoin qu’elle me sorte ce rôle-là parfaitement.

Et je savais qu’elle en sera capable. Je savais qu’un casting ne servait à rien parce que mon choix était arrêté.

Le casting était juste là pour la forme. Et parce qu’elle allait devoir jouer la fille qui souffre. Je ne pouvais pas lui donner ce rôle sur un plateau.

Elle devra souffrir pour l’avoir. Pour le bien du clip. Pour qu’il soit parfait.

Elle était prête pour tout ce que je venais de lui dire. Je repris mon sourire angélique. Elle m’avoua avoir déjà tourné des petits films. Qu’elle avait de l’expérience. Je la croyais. Tout simplement. Hypnotisé par ses regards. Hypnotisé par ma découverte. J’avais la fille. Et je voulais croire ce qu’elle disait.

-Tu devrais t’en sortir facilement alors.

J’entremêlai toujours mes doigts dans ses cheveux. Je la décoiffais au passage. Elle demanda quand auraient lieu le casting. Je ne savais pas.

-Je ne sais pas. Rien n’est planifié encore. Quand Cash donnera son feu vert.

Quand j’aurais trouvé Cash. Quand on sera à nouveau synchronisés. Je ne pouvais pas donner une date précise à Riley.

Rien n’était planifiable avec The Lightening. Rien n’était planifiable avec Cash.

-Lis les journaux. On y mettra une annonce. Tu sauras, alors, quand aura lieu le casting. On essayera que ça se fasse le plus vite possible.

Je sortis mes doigts de ses cheveux passant mes doigts sur sa joue. Riley allait devenir une sorte de muse. Impulsif, je la considérais déjà comme telle.

-Ne pars pas trop loin de L.A. Tu dois décrocher ce rôle. Ne me déçois pas.

Je souris quand même n’ayant pas dit ça sur un ton autoritaire.

-Tu as d’autres questions ?

J’attendais d’éventuelles questions. D’éventuelles actions.
 

@ Billy Lighter

Billy, comme la plupart des êtres humains sur cette planète, avait totalement gobé le mensonge de Riley, ne se posant pas plus de questions que ça. De toute façon, Riley avait toujours une réponse de sécurité aux questions qui étaient sensés la piéger. Puis, quand elle était cernée, et que son mensonge ne tenait plus la route, elle jouait avec votre esprit pour vous faire croire des choses qu'elle aurait ou non dites. Mais bon, ça, ça ne marche pas trop avec la police.

Le leader de The Lightening n'était en fait pas si leader que ça, se dit-elle, si, pour que le groupe parvienne à faire quelque chose, ils devaient avoir le feu vert de Cash. Peut-être aurait-elle dû aller le voir lui plutôt que Billy. Enfin, si elle avait su où il se trouvait. Mais apparemment, il était introuvable.

Non, elle avait fait le bon choix avec Billy, décida-t-elle.

- Ah Cash... soupira-t-elle, avec un petit sourire presque désolé, en penchant la tête du côté opposé.

Elle devait lire les journaux. Logique, se dit-elle. Elle le faisait déjà assez souvent pour être au courant de tout. Même parfois, inconsciemment, pour voir si on ne parlait pas de son père, ou de sa mère. Elle supposait qu'ils étaient assez riches et "importants" pour pouvoir apparaitre dans les journaux.

Les doigts de Billy se concentrèrent désormais sur la joue de Riley, et celle-ci fit un geste de la tête vers ce contact.

- Je ne partirai nul part, assura-t-elle au chanteur. Je serais toujours à côté.

Elle lui adressa un petit sourire charmeur qui ne dura qu'une fraction de seconde.

A la question concernant les questions, Riley se mordit la lèvre. Puis elle rapprocha doucement son visage à celui de la rockstar, ne le quittant des yeux que pour lui susurrer à l'oreille, ses lèvres frôlant le lobe derrière le rideaux de cheveux blonds.

- Quand est-ce qu'on passe à l'action ?

Cette technique, invitation à quelques actions plus charnelles, marchait à tout les coups. Elle en était certaine, pour l'avoir déjà essayé plusieurs fois sur différentes personnes.

@ Billy Lighter

Oui, Cash… Je ne trouvais pas Cash… Il était encore hors de ma portée. Et Riley en semblait désolée. Cash n’était pas ici pour apprécier celle qui sera la figure du clip de Be Mine. Il la verra au casting. Et il la choisira comme je l’ai choisi. Parce que Riley était la bonne.

Je ne pouvais pas lui donner une date. Je ne savais pas quand The Lightening reprendra du service. Tout était trop vague encore. Je n’étais pas en phase avec Cash. On ne pouvait pas créer si on n’était pas en phase.

Et, pourtant, j’étais prêt. Aujourd’hui, j’étais prêt.

Je renvoyai Riley aux journaux. Elle saura quand on sera prêt à débuter les auditions. Pour ça, Riley ne devait pas partir. Elle devait rester à Los Angeles pour entendre le signal de départ.

Elle ne comptait pas s’en aller. Je souris.

-Très bien.

Elle intensifia le contact de la peau de sa joue sur mes doigts. Je demandai si elle avait encore des questions. Et un frisson me transperça quand elle susurra à mon oreille une autre question. Elle m’invitait à tout par cette phrase et par ses gestes.

Je n’avais rien pour résister à ça. Ni l’envie de partir, ni la force d’être plus fort que ses tours de charme. Je souris d’un sourire angélique. Je vins titiller son oreille, à mon tour. Je vins la mordiller avant de chuchoter :

-Maintenant.

Je passai, sans cérémonie, mes mains sous son t-shirt. Mon geste plus brusque dénotait avec ce que j’avais fait jusque-là. Et je l’embrassai ensuite langoureusement mordillant sa lèvre.

Je répondais à chaque geste de Riley. A chacune de ses invitations sous-entendues.
 

@ Billy Lighter