Je devais aider Nathan. Il avait des problèmes avec le super vilain Richard, qui vivait avec sa maman. Alors, je m'étais rendu, par pure bonté d'âme, chez le nouveau chanteur de The Burning Fire. Selon Nathan, il fallait qu'on fasse quelque chose contre Richard.

Et ça promettait d'être intéressant.

Je garai ma voiture devant chez Nathan, à rue, pas dans l'allée. celui-ci m'avait donné son adresse. Le chanteur de The Bruning Fire, qui était encore loin d'être riche, vu qu'il n'avait encore fait ni tournée, ni album, vivait encore dans l'Eastside.

Il s'agissait d'une maison typiquement américaine, le genre en carton pâte qui s'écroulera au premier coup de vent un peu trop fort. Le genre de baraque aussi où on peut entrer comme dans un moulin, ce que personne ne fait parce que tout le monde se doute qu'il ne doit pas y avoir grand chose à voler là-dedans.

Il était tard et le soleil était en train de disparaître à l'horizon.

Le plan, c'était moi qui l'avais conçu. Richard allait avoir droit à une nuit blanche, je l'avais garanti à mon ami à bouclettes.

Je fis le tour de la maison. Il ne fallait pas que les parents de Jerry The Kid soient au courant que nous étions deux, sinon, ça n'allait pas marcher.

Nathan était censé m'attendre dans l'arrière cuisine et quand je trouvai la porte de derrière, je frappai quatre fois d'affilée, pas trop fort, conformément à ce que nous avions convenu par téléphone.

J'attendis qu'il m'ouvre et je lui souris quand il le fit et que je pus apercevoir un de ses grands yeux clairs par la porte entrouverte.

-Salut!

Quand il me reconnut, à se demander qui il attendait d'autre, il ouvrit la porte plus grand et je pénétrai silencieusement dans la maison, le laissant refermer directement derrière moi.

J'avais, avec moi, un sac à dos dans lequel j'avais glissé des trucs dont on aurait éventuellement besoin dont des poches d'hémoglobine utilisées pour simuler le sang, une arme factice qui tirait des balles à blanc, et des couteaux qui, eux, étaient vrais et aiguisés. J'avais volé le tout, sauf les couteaux, dans les studios de Hollywood...

Je chuchotai à Nathan.

-Faut qu'on se planque dans ta chambre. De là, on établira notre stratégie.

Je regardai autour de nous.

-Ils sont où là, pour l'instant, ta mère et Richard?

@ Billy Lighter

Richard était une grande menace – très très grande, plus grande encore que ne l’était celle des androïdes. Il n’y a pas plus de deux jours, il était seul dans la maison – maman travaille la journée, comme tout le monde – et j’ai pu entendre des petits bouts de sa conversation au téléphone avec un mystérieux inconnu ! Richard croyait que j’étais dans ma chambre – c’était faux !!! Il parlait de vol, de détournement d’argent et – surtout !!! – des bonbons à la fraise qu’il détestait tant – si ça ce n’est pas un crime de super-vilain !!!

Richard était donc un être dangereux ! Sans les bonbons à la fraise, les habitants de la planète terre sont en danger !!! Hélas – pour la terre – je ne faisais pas le poids seul contre les 120 kilos de Richard. Mon armée d’androïde est en vacances – oui, oui, les robots aussi ont droit à du repos ! Je n’avais plus qu’un seul espoir : mon partenaire – Ron ! Je savais que je pouvais compter sur lui ! Il est ce que Robin est à Batman, ce que Bucky Barnes est à Captain America – il était mon partenaire à la vie à la mort ! Ron et Jerry, les héros de L.A. !

J’attendais Ron avec une batte de baseball en main. Richard était dans sa chambre – c’était des couches tôt – et ma mère faisait la nuit – comme tout le monde… J’étais dans l’arrière-cuisine planté devant la réserve à bonbons à l’affut de tout mouvement – on ne sait jamais, Richard est une fourbe !! Nous avions préparé un plan mon partenaire et moi – on devait se retrouver dans l’arrière-cuisine ! C’était minuté et très précis ! J’avais même une montre sur moi !!!

Quelqu’un avait toqué à la porte de derrière – mon Dieu !!! Je me demandais qui ça pouvait bien être – peut-être était-ce Richard ?! Armé de ma batte, j’avais avancé très très prudemment jusqu’à la porte. Je l’avais entrouverte pour découvrir les yeux bleus de Ron.

-Ron !!!, criais-je très très heureux, en lâchant la batte et en ouvrant entièrement la porte.

Mon partenaire était arrivé – Richard n’avait qu’à bien se tenir !! Ron était entré dans la pièce et chuchotait. Il avait un sac – il semblait trèèèèèèès rempli !

Il trouvait que ma chambre était une bonne planque – ce sera donc la Jerry-Cave !

-Oh oui tu as raison. Allons dans ma chambre, dis-je en chuchotant pour imiter Ron.

Ron avait posé une très bonne question. Il fallait savoir où était Richard pour faire le plan. La communication est la chose la plus importante dans le travail d’équipe – c’est écrit dans tous les comics !

-Richard est dans son lit. Maman fait la nuit comme tout le monde, dis-je sur un ton très sérieux comme dans les films d’action.

J’avais conduit Ron jusque dans ma chambre qui était à l’étage à côté de la salle de bain. C’était une chambre pas très grande – elle était petite – avec des posters de Queen, de Batman, de Superman et de Captain America. Je m’étais installé sur le lit.

-J’ai surpris Richard en train de comploter ! Je crois qu’il veut supprimer les bonbons à la fraise ! Il faut absolument l’en empêcher ! S’il réussit, le monde sombrera dans le chaos, dis-je très sérieux et en faisant de grand geste.

Je savais qu’avec mon ami Ron, nous pourrons empêcher l’apocalypse – et plus encore !

-Tu as mis quoi dans ton sac ?, dis-je très très curieux.

Ron était un peu comme Lucius Fox, il avait toujours ce qu’il fallait !

@ Billy Lighter

Jerry The Kid lâcha sa batte de baseball dès qu'il me reconnut, ouvrant la porte pour que je puisse entrer. D'entrée de jeu, je proposai à mon partenaire d'aller dans sa chambre. On allait pas rester dans l'arrière cuisine, lieu de passage par excellence. Jerry trouva que c'était une bonne idée. Je lui aurais proposer d'aller faire un coup d'état contre le président qu'il aurait aussi trouvé que c'était une bonne idée.

On traversa la maison, direction la chambre du chanteur de The Burning Fire. Il vivait dans une maison tout ce qu'il y avait de plus lambda, style classe moyenne basse. Un entre deux où je n'avais jamais vécu, étant passé d'un camp de hippies à la rue pour finalement atterrir dans un appartement plus que convenable de Hollywood.

C'était rangé, mais pas trop non plus, signe qu'il y avait de la vie dans cette baraque.

Quant à Richard, les chuchotements de Jerry m'apprirent que ce dernier était dans son lit. Je lui souris. C'était parfait. On allait lui foutre la trouille de sa vie, à Richard. Même si je doutais fort que  son existence menace réellement la Terre. Maintenant, ça me suffisait amplement, comme prétexte... Parce qu'en réalité, je n'avais pas besoin de prétexte.

Quant à la mère de Jerry, elle faisait la nuit, « comme tout le monde ». Je hochai la tête. Ouais, Jerry avait tendance à croire que sa vie était celle de tout le monde. Tout le monde était né à L.A., par exemple. Mais c'était sa conception à lui et j'avais un grand respect pour la conception des autres. Parce que je m'en foutais, en fait.

Une fois dans sa chambre, Jerry me répéta quel était le problème avec son beau-père.

-Tu me l'as déjà dit au téléphone, c'est pour ça que je suis là.

Ouais, empêcher la Terre de sombrer dans le Chaos et mettre le Chaos dans la vie de Richard que je ne connaissais ni d'Eve, ni d'Adam et qui ne m'avait jamais rien fait. Mais ça aussi, je m'en foutais.

Je posai mon sac et m'agenouillai pour en ouvrir la tirette qui le fermait. Jerry The Kid me demanda ce que j'avais là-dedans, mon regard froid se posa sur lui et un sourire se dessina sur mon visage.

-De quoi empêcher la Terre de sombrer dans le Chaos...

Je plongeai ma main dedans et en sortis le pistolet à balles à blanc. Plus vrai que nature, un truc super pour le cinéma.

-De quoi foutre une trouille bleue à Richard.

La chambre de Jerry était tapissée de posters de super-héros, ce qui ne m'étonnait pas. Il était fan de comics et croyait être un super-héros lui-même.

Je lançai le pistolet, déchargé, à Jerry. Je pris un ton très sérieux, me calquant sur Jerry, jouant le jeu. En tellement bon acteur que j'en venais à croire à ce que je disais.

-Ce soir, nous serons tous les deux des héros, travaillant dans l'ombre. Personne ne saura jamais ce que nous avons fait pour cette planète.

Je me levai, abandonnant mon sac pour m'approcher de Jerry et poser mes mains sur ses épaules, plongeant mes yeux dans les siens aussi sûrement que si une caméra était braquée sur nous.

-Nous seront chassés par les autorités, la police, le gouvernement, alors que nous sommes les gentils. Telle sera notre malédiction.

Mon regard se fit plus intense.

-Nous seront des chevaliers noirs!

Le visage de Jerry entre mes mains, je dis alors, sur un ton on ne pouvais plus sérieux :

-Il nous faut des masques. Tu as ça ?

@ Billy Lighter

Nous étions dans ma chambre – la Jerry-Cave – et j’avais dit à Ron que Richard était une grande menace. Je craignais pour les bonbons à la fraise qui risquaient une éradication – ce qui serait une véritable perte pour l’humanité !!! Ron a dit qu’il était là pour parce que je lui avais déjà tout dit au téléphone.

-Oh ouais c’est vrai, dis-je avec un grand sourire.

Nous avions bien communiqué Ron et moi – c’était la base, de tout, comme je le disais. J’étais sagement assis sur mon lit pour regarder le sac de Ron – qui était très très rempli – qu’il était en train d’ouvrir. Dedans, il y avait de quoi empêcher la Terre de sombrer dans le Chaos – c’était les paroles de Ron. J’avais ouvert très très grand les yeux – comme si Ron ouvrait un coffre magique qui renfermait un trésor. Il en avait sorti un pistolet – un vrai !!!! C’était pour faire peur à Richard !

-Oh mon Dieu !!!, dis-je les yeux écarquillés. Il va mourir de peur !!!, rajoutais-je en rattrapant le pistolet que m’avait lancé Ron.

J’avais commencé à le manipuler dans tous les sens. Il n’était pas chargé parce qu’il était léger – vous pensez vraiment que je suis bête à ce point ? -, Ron devait sûrement avoir les balles dans son sac.

Mon partenaire – Ron – m’avait parlé sur un ton très très sérieux. Nous devions travailler dans l’ombre – sans que personnes ne sache pour nos exploits. C’était le sort de beaucoup de superhéros de devoir travailler dans l’ombre et de garder leur identité secrète – sauf, Iron Man, lui, il s’en balance. Les autorités nous traqueront comme elles ont traqués bien d’autre avant nous. Le discours de Ron était émouvant et j’en avais approuvé chaque mot.

-Ce sera notre fardeau mais nous devons le faire au nom de la justice, dis-je la main sur le cœur. Et, des bonbons à la fraise, dis-je sur le même ton sérieux.

Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités – comme l’a dit un sage, un jour, Platon, je crois, qu’il s’appelait. Nous devions être responsable Ron et moi !!

Nous devions – aussi !! – avoir des masques. J’avais bondi du lit à l’évocation de ça. Comment avais-je pu oublier ce détail ???

-Bien sûr, dis-je avec un grand sourire.

J’avais bondi – encore – jusqu’à ma garde-robe et j’en avais sorti des dizaines de masques et autres cagoules. Il y avait le casque de Captain America, le masque de Batman, celui de Robin ainsi que celui de Spiderman – nous étions équiper. Il y avait aussi des cagoules de diverses couleurs – noires, kaki, bariolées, vert-fluo.

-Tu as le choix, dis-je tout fier. Il nous faut aussi des noms de codes. Moi, c’est Jerry The Kid !, dis-je en enfilant le masque de Spidey – parce qu’il était rouge et que j’aimais beaucoup le rouge et que j’aimais aussi beaucoup Spiderman. Et toi ?, rajoutais-je interrogateur.

Je préférais savoir comment s’appelait mon partenaire – c’était plus pratique.

@ Billy Lighter

L'exclamation de Jerry The Kid en voyant le pistolet dessina un grand sourire sadique sur mon visage. Oh ouais, on allait bien s'amuser et Nathan n'avait encore aucune idée à quel point ! Il manipulait le flingue dans tous les sens et je le laissais faire. Il était déchargé, aucune chance qu'il tire par inadvertance et qu'on se fasse repérer.

Puis, j'étais venu m'installer auprès de mon partenaire, un bras roulé autour de ses maigres épaules, pour lui expliquer quel était notre mission et quel était notre fardeau. J'étais à fond dans ce jeu de rôle improvisé qui me faisait déjà bander à moitié.

Mieux encore, c'était que Jerry The Kid ne me décevait jamais. Il m'aurait suivi dans n'importe quel plan à la con. On pourrait même tuer Richard, si j'amenais la chose correctement. Après tout, Nathan ferait tout et surtout n'importe quoi pour sauver l'existence des bonbons à la fraise.

Mais pour ça, il nous fallait des masques. Et le chanteur de The Burning Fire avait exactement ce qu'il nous fallait. Jerry The Kid avait bondi de son lit et, en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, il nous sortit des masques. J'avais le choix, disait-il, sauf pour ce qui était du masque de Spiderman puisqu'il se jeta dessus. Je fis mine d'hésiter une seconde avant de prendre celui de Captain America qui laissai le bas de mon visage à découvert.

Je l'enfilai alors que Jerry disait qu'il nous fallait des noms de code. Il choisit celui de Jerry The Kid, que tout le monde, en réalité, ici, à L.A., connaissait... Mais bon... Il me demanda quel était le mien et je répondis du tac au tac.

-Ron.

Il ne l'oublierait pas, au moins, comme ça.

Je me dirigeai à nouveau vers mon sac et lançai le chargeur plein de balles à blanc à Jerry The Kid. Moi, je pris mon couteau à cran d'arrêt dont je fis jaillir la lame à la vue de mon partenaire.

-T'es prêt ?

Puis, avec un air grave, mes grands yeux bleus fixes vrillant les siens, verts et innocents.

-Si tu veux te retirer, c'est ta dernière chance.

@ Billy Lighter

Mon cher partenaire – Ron – avait choisi le masque de Captain America. C’était un très – très – bon choix ! Captain America était un brave superhéro toujours là pour défendre ses amis – et le monde aussi, parfois. Ron était comme ça lui aussi – il savait ce qu’était avoir le sens du sacrifice !

J’avais choisi mon nom de code – parce que tout superhéro a un nom de code ! – et j’avais choisi Jerry The Kid. C’était un très – très – bon nom de code – je l’aimais déjà. Ron – lui – avait choisi le nom de code Ron. J’avais ouvert de très – très – grands yeux !

-Oh mais c’est le meilleur nom de code que j’ai jamais entendu !, dis-je vraiment très impressionné par l’imagination de Ron.

Ron et Jerry The Kid allaient très bientôt sauver les bonbons à la fraise d’un destin funeste !

Ron avait sorti de son sac le chargeur du flingue. J’avais repris le pistolet – que j’avais laissé sur le lit – et je l’avais chargé – comme si j’avais fait ça touuuuuute ma vie. Ron avait un couteau. Il m’avait monté la lame – elle semblait être tranchante. Ce sera très utile pour se défendre contre l’infâme Richard ! Il m’avait demandé si j’étais prêt.

-Oui, oui, je suis prêt, dis-je en secourant la tête de haut en bas pour approuver.

Ron était sérieux – très très sérieux – et m’avait laisser une dernière chance de me retirer. Je n’avais pas envie d’abandonner les bonbons à la fraise – ainsi que le monde – à la tyrannie de Richard.

-Jamais ! Je n’abandonnerais pas les bonbons à la fraise. Ni toi, partenaire, dis-je tout à fait sérieux.

Après ces belles paroles, j’avais ouvert la porte de ma chambre – qui donnait sur le couloir. J’avais regardé à droit et à gauche avant de rentrer ma tête à l’intérieur.

-La voie est libre ! Nous pouvons commencer y aller, dis-je à mon partenaire.

J’avais fait quelques pas dans le couloir – sur la pointe des pieds – pour arriver jusque devant la porte de la chambre de Richard. On pouvait l’entendre ronfler à travers la porte.

-Il dors ! Comment allons-nous procéder ?, demandais-je sérieux à Ron. On entre et on saute sur le lit ? Ou bien on entre en mode ninja ?, rajoutais-je pour avoir l’avis de Ron.

Mon visage était grave et très sérieux – rien ne devait être laissé au hasard.

@ Billy Lighter

Bon... Les armes, les noms de code et les masques, c'était fait. Nathan, ou plutôt Jerry The Kid, était prêt et m'avait prêté allégence. Il était temps d'y aller. Je suivis Jerry dans le couloir, silencieusement, jusqu'à une autre porte à travers laquelle je pouvais entendre le fameux Richard qui ronflait comme si sa vie en dépendait. Jerry me regarda, demandant comment on allait procéder pour la suite des opérations. Un grand sourire illumina mon visage et une lueur de génie malsain brilla dans mes yeux bleus.

Je murmurai, sur un ton complètement excité:

-J'ai une idée...

Puis, sans en parler à l'équipe, je fis demi tour et retournai dans la chambre de Nathan qui, bien évidemment, m'avait suivi. Je pris une poche d'hémoglobine dans mon sac et la lançai à mon partenaire avant d'en prendre une pour moi. Puis, je retournai dans le couloir qui séparait la chambre de Jerry de celle de Richard tout en faisant signe de l'index en travers de mes lèvres à mon partenaire pour ne pas qu'il fasse de bruit.

Je me plaçai face au mur en carton pâte du couloir et perçai ma poche d'un coup de dent, me mettant un peu de faux sang dans le visage au passage. Puis, d'une main, je me mis à barbouiller le mur de rouge. Je jetai un oeil à Nathan.

-Richard va avoir une surprise...

Et ne n'était que le prélude du scénario que j'avais en tête...

Je me rapprochai de Jerry The Kid pour l'aider à découvrir le bas de son visage de son masque de Spiderman, le lui remontant jusqu'au nez pour qu'il puisse percer sa poche lui aussi et m'aider à repeindre le couloir...

-Tu vas voir, ta maman va adorer la nouvelle couleur!

@ Billy Lighter

Ron avait une idée !!!! J’avais le visage illuminé par cette – très très – bonne nouvelle. J’avais regardé mon partenaire – j’attendais qu’il me fasse part de sa merveilleuse et très très bonne idée – mais il s’était retourné et était reparti vers la chambre. J’avais fait une tête jusque part terre – mais qu’arrive-t-il donc à Ron ? Je n’avais pas vraiment eu le temps de me préoccuper de ça que j’avais déjà suivi mon cher partenaire jusque dans ma chambre - loin des ronflements de l’infâme Richard.

Ron – mon partenaire qui avait des idées – avait sorti de son sac une poche de sang.

-OOOOOOOOh du sang, dis-je en planquant mes mains sur mes joues les yeux tout rond de voir la poche remplie de sang humain.

J’avais rattrapé celle que m’avait lancée Ron. Nous étions retournés dans le couloir. Là, mon partenaire m’avait fait signe d’être discret – et j’avais imité son geste de l’index – en secouant énergiquement la tête pour approuver.

Ron avait ouvert la poche de sang humaine avec ses dents – qui semblaient très très tranchantes ! Il en avait mis tout plein sur le mur – celui du couloir – pour faire une surprise à Richard.

-Oh ouais !!!! Il va mouuuuuuurir de peur !!, dis-je tout excité à l’idée de voir Richard mort de peur en voyant le sang humain sur les murs.

Mon cher partenaire – et ami, Ron – m’avait retiré un peu mon masque et j’avais ouvert la poche de sang qui m’avait explosé un peu à la figure ce qui avait sali – très très sali – mon masque de Spidey. Ron avait dit que ma maman allait aimé la nouvelle couleur.

-Oh ouiiiii ! Elle adooooooore le rouge. Moi aussi j’aime le rouge. Richard aime le bleu, c’est bien fait pour lui, dis-je en ricanant.

J’avais badigeonné le mur de sang. Le couloir était maintenant tooooooout rouge !

-Oh c’est joli !!!, dis-je en levant les bras de victoire.

On n’entendait plus les ronflements de Richard – ce qui était très très bizarre. Par contre, des bruits de pas venaient de la chambre de cet infâme tortionnaire de bonbons à la fraise.

-Oh mon Dieu !!! Richard est réveillé !!!, dis-je désemparé. Qu’allons-nous faire ???

Je regardais Ron – ô mon cher partenaire, aide-nous !!!

@ Billy Lighter

Ouais, faire mourir Richard de peur, c'était ça, l'idée. Et Jerry The Kid, ça avait l'air de bien l'amuser de repeindre les murs d'hémoglobine. J'étais même pas sûr qu'il ait compris que c'était du faux sang, mais ce n'était pas grave. Il arrivait presque à me faire croire moi-même qu'on était réellement en train de badigeonner les murs de sa baraque de véritable sang humain et qu'en plus, sa mère allait adorer ça.

Mais à un moment donné, l'ambiance du couloir changea. Et ce fut Nathan qui se rendit compte de l'origine de ce changement en premier. Richard était réveillé ! Mon cœur accéléra le rythme, mais pas de peur. D'excitation. Alors que mon partenaire, lui, était tétanisé de trouille et n'avait aucune idée de ce qu'on devait faire maintenant.

Je me précipitai vers lui et rabaissai complètement son masque de Spiderman sur son visage. Bon, son allure dégingandée faisait qu'il était reconnaissable entre mille mais je comptais sur la terreur que nous allions inspirer à son beau-père pour qu'il ne se rende pas compte qu'il s'agissait de Nathan.

Je poussai ensuite mon partenaire vers l'escalier, pour redescendre dans le salon alors que la porte de la chambre de Richard s'ouvrait. On se cacha sous l'escalier et je fis une nouvelle fois signe à Jerry The Kid de la boucler.

Un râle étranglé, surpris et effrayé nous parvint de l'étage.

-Rooh bordel...

Notre nouvelle décoration venait de faire son petit effet. Je pris le pistolet que Nathan avait bloqué dans son jeans et l'armai avec un bruit caractéristique, exprès pour que Richard l'entendre.

D'ici, je l'entendais respirer comme un bœuf et la température de mon corps augmentait agréablement...

Je rendis le pistolet à Nathan, lui faisant signe d'attendre.

Et Richard entreprit de descendre l'escalier en essayant de faire le moins de bruit possible, marche après marche...

Quand il fut en bas, à notre hauteur, je fondis sur lui, l'attrapant en étranglement d'un bras et sortant ma lame juste devant ses yeux de mon autre main.

-Trick Or Treat...

Ça, c'était un hommage aux bonbons à la fraise.

J'étais plaqué contre le dos du beau-père de Jerry The Kid et celui-ci devait indéniablement sentir que toute cette mise en scène me plaisait énormément.

Il était tétanisé. Je lui parlai d'une voix mielleuse.

-Où est l'argent?

Nathan m'avait parlé de vol, de détournement d'argent. On était des justiciers, non ? J'allais lui passer l'envie de voler. Et m'amuser en même temps, surtout.

Je regardai Nathan et son flingue, jetant un regard ensuite vers le plafond.

-Montre à Monsieur qu'on rigole pas.

Tire en l'air. En l'air !

@ Billy Lighter

Richard était réveillé !!! Je ne savais que faire !!! Le mur était tout rouge et Richard était debout !!! Ron – en bon partenaire qu’il était – avait rabaissé mon masque. Mon identité secrète était sauve !!!

On était redescendu dans le salon – Ron et moi – pour se cacher sous l’escalier. C’était une très – très – bonne planque !! On pouvait entendre Richard râler – je vous avais dit qu’il n’aimait pas le rouge… Ron, il avait sorti le flingue – mon Dieu !! On entendait Richard jusqu’ici – il respirait très très fort !! Ron m’avait rendu le pistolet – que je tenais bien dans ma main car c’était une arme dangereuse !

Richard avait commencé à descendre comme dans tous les films d’horreur – ce qui m’avait fait déglutir très bruyamment. Soudain, Ron était sorti comme une furie de notre cachette pour neutraliser notre assaillant – Richard. Ron avait même sorti sans lame magique – il était très très fort. Il avait émis une incantation d’Halloween – fête des morts et des bonbons, surtout ceux à la fraise. Richard avait très peur et j’étais sorti de ma cachette pointant mon arme sur Richard.

-Nathan ?, bafouilla-t-il alors que Ron demandait où était l’argent – celui que Richard avait volé, bien sûr !

Ron, il ne plaisantait pas quand il agissait – c’était un vrai dur – et il voulait qu’on intimide Richard. J’avais levé mon pistolet et avait tiré en l’air – ce qui m’avait fait sursauté et Richard avec.

-Woowowow, ça fait du bruit, dis-je tout surpris.

Richard transpirait de peur.

-Nathan, qu’est-ce que tu fais ?! Pourquoi est-ce que tu fais ça ?, dit Richard tout paniqué.

Il m’avait reconnu – malgré mon masque ! Il devait disposé de rayon X !

-Mon Dieu !!! Il a des rayons X !, dis-je en parlant très fort et en faisant de grand gestes. Dis-nous où est l’argent !!! Sinon, nous serons obligés de te tuer pour le bien-être des bonbons à la fraise !!!, dis-je très très sérieux.

Richard n’était pas bien du tout – il blanchissait.

-Non ! Ne faites rien !!! L’argent est dans ma voiture… Les clés sont dans la cuisine !, dit-il très affolé.

Je le regardais toujours avec de gros yeux – pour bien faire peur.

@ Billy Lighter

Je tenais Richard et s'il essayait quoi que ce soit de débile, comme me frapper, il allait le sentir passer. Je n'aurais aucune hésitation, pas plus que de remords, à lui lacérer sa sale tronche. Richard, en effet, avait la tête typique et presque caricaturale de l'ex-taulard, qu'il était d'ailleurs peut-être...

Nathan était lui aussi sorti de notre planque en pointant son beau-père avec le flingue. Heureusement que ce n'était pas un vrai parce que s'il avait pris l'idée au chanteur de The Bruning Fire de tirer sur son vieux, et que la balle le transperçait, c'était dans mes organes à moi qu'elle allait s'arrêter. Et ça, ça m'arrangeait moins.

Cela dit, j'adorais quand même me passer et me repasser ce scénario dans la tête alors que Richard émettait des gémissements et de grognements à la fois de terreur et d'indignation, ce qui ne faisait rien pour arranger mon érection...

Richard avait reconnu son beau-fils... En même temps, il avait une voix reconnaissable et presque énervante même, quant il parlait. A se demander comment il arrivait à chanter comme il le faisait pour le groupe, comme si ce n'était pas le même gars.

Nathan tira en l'air et je sentis Richard sursauter. Et il se mit à transpirer, dégageant une odeur de peur qui me fit presque révulser mes yeux bleus de plaisir.

Nathan s'exclama qu'il avait des rayons X parce que celui-ci l'avait reconnu. N'importe lequel de ses fans l'aurait reconnu, même avec son masque de Spiderman. J'interrogeai le beau-père de Nathan en lui susurrant à l'oreille.

-C'est vrai ce que dit mon pote ?

Je marquai une pause et rapprochai ma lame de ses globes oculaires.

-Je devrais peut-être te crever les yeux pour être sûr...

Loin d'essayer de se dégager, l'homme était tétanisé et il finit par dire que l'argent était dans sa voiture, que les clés étaient dans la cuisine, je regardai alors mon ami Jerry The Kid.

-Vas-y, je m'occupe de ce bon vieux Richie.

Je m'exécutai directement, tirant Richard vers un fauteuil du salon et le poussant dedans. Malgré ses 120 kilos, comme il était terrifié, il était d'autant plus facile à manipuler.

Une fois qu'il fut assis dans le fauteuil, je m'installai, assis sur lui, lui faisant face avec ma lame à cran d 'arrêt. Je le fixai, caressant son visage du bout de ma lame, sans couper, mais en appuyant quand même. Pour dire vrai, je me retenais... Et j'étais à deux doigts de lui refaire le portrait, juste pour rire.

Richard commença à implorer ma pitié. Je souris.

@ Billy Lighter

Richard était tétanisé de peur – il avait peur parce qu’il venait de se faire avoir par les héros de L.A. !!! J’avais une arme !! Ron avait une arme !! Richard n’avait pas d’arme !! Nous avions l’avantage – pour le bonheur des bonbons à la fraise.

Cette victoire était nôtre – elle allait être nôtre – mais Richard m’avait quand même reconnu. Ses puissants rayons X – dont je venais d’apprendre l’existence – étaient responsables de la découverte de mon identité secrète. J’avais tiré – ça faisait du bruit ! – et Richard avait encore plus peur. Ron – mon fidèle coéquipier – voulait savoir si l’infâme Richard avait des rayons X. Il l’avait menacé de lui crever les yeux – Ron, ce n’était pas un tendre.

-Non !! Bien sûr que non !, dit-il en tremblant – il transpirait aussi, c’était dégoutant !! S’il vous plait ! Ne me faites pas de mal, rajouta-t-il en pleurant presque.

Richard avait dit où était l’argent – il le cachait dans sa voiture, l’ignoble gros lard ! J’étais sûr qu’il l’avait volé pour éradiquer de la Terre les bonbons à la fraise ! Ron m’avait envoyé cherché l’argent.

-A tes ordres, Ron !!!, dis-je en me mettant au garde à vous – avant de partir en courant vers la cuisine.

Je m’étais saisi des clés – tel Zorro – et j’avais couru – très très vite – vers la voiture de Richard. J’avais ouvert le coffre où étaient dissimulées entre un casier de bière et un paquet de bonbons – aux ananas, beurk – des liasses de dollars. J’avais pris les billets – c’était les miens !

J’étais revenu auprès de mon partenaire – Ron – en moins de temps qu’il fallait pour l’écrire. J’avais brandit – triomphant – les petits billets vert en l’air.

-J’ai retrouvé mon salaire, Ron ! Je suis riche !, dis-je tout heureux.

Ron était assis sur Richard – on aurait dit qu’il voulait le découper en petit cube.

-Sans argent, l’infâme Richard ne pourra plus sévir contre les bonbons à la fraise, Ron, dis-je sur un ton impérial. Que faisons-nous maintenant, Ron ? Devons-nous le livrer au SHIELD ?, dis-je très sérieux.  Le tuer ça risque de faire des tâches et maman déteste les tâches…

J’avais l’argent – et les bonbons à la fraise étaient sauvés – je n’en avais donc plus rien à faire de Richard.

@ Billy Lighter

Richard transpirait au point que de grosses gouttes dégoulinaient le long de son visage et son t-shirt était déjà pratiquement trempé. Encore un peu, et il allait être tellement poisseux qu'il allait me glisser entre les doigts. Son énorme panse tremblotait de terreur. Je ne savais pas à quoi ressemblait la mère de Jerry The Kid, mais je ne voyais pas ce qu'elle trouvait d'excitant chez Richard, si ce n'était ses cris d'effroi.

Je ne dis rien pour rassurer Richard, une fois assis sur lui. Il était mou et s'il se réincarnait un jour, je le voyais bien en gros pouff rose. Peut-être que je devrais accélérer les choses...

J'envoyais Jerry chercher l'argent et, une fois seul avec le beau-père de mon ami, je pouvais très bien le faire. Je pouvais lui refaire le portrait de ma lame aiguisée, lui crever les yeux comme promis, ouvrir son ventre en deux et y plonger la main pour en sortir les tripes chaudes et gluantes. Pourquoi pas ?

Je sursautai quand Jerry reparut dans le salon, brandissant des liasses de dollars. Il m'avait sorti de mes pensées et je réalisais qu'une grande balafre ornait maintenant la joue de Richard et que mon jeans était humide à l'entre-jambe. J'avais eu un blackout de quelques secondes. Je n'avais aucun souvenir de ce qui venait de se passer, si ce n'était des brefs fantasmes que j'avais eu...

Sans Jerry, je serais probablement allé beaucoup plus loin. Trop loin.

Richard arborait une expression à la fois terrorisée et dégoûtée, les yeux braqués sur mon visage.

Jerry, lui, clamait qu'il avait retrouvé son salaire. Je me repris alors, fusillant Richard du regard. Alors cet enfoiré volait l'argent du chanteur de The Burning Fire ? C'était pour ça qu'il était toujours coincé dans les jupes de sa mère, dans l'Eastside ?

Richard essayait de se recroqueviller sous moi, s'il avait pu disparaître à l'intérieur du fauteuil, il l'aurait fait.

Jerry The Kid posa alors plusieurs questions, se demandant ce qu'on allait faire de Richard.

Je souris à mon ami.

-Richard est un androïde, mais grâce à mes pouvoirs, je vais le reprogrammer.

Il siffla entre ses dents.

-Vous êtes tous les deux cinglés!

Je me penchai vers l'oreille de Richard qui couina et murmurai.

-Tu vas prendre ta bagnole et quitter L.A., c'est bien compris ? Si je te retrouve ici ou à proximité, c'est avec moi que tu vas jouer.

J'étais on ne pouvait plus sérieux.

Je tendis la main vers Jerry, toujours assis sur la panse de Richard.

-Clés de voiture.

@ Billy Lighter

Nous avions vaincu ! Le salaire était retrouvé – il était très élevé, d’ailleurs… Richard ne pourrait – sans argent – plus rien faire contre les bonbons à la fraise ! C’était une victoire du bien contre le mal – nous étions le bien et Richard était le mal !

Ron était – encore – assis sur Richard. Le gros super-vilain avait une – très très - horrible balafre sur la joue. Il avait dû se débattre et Ron avait dû se défendre – c’était comme ça aussi dans les comics. Ron était un vrai héro – il n’hésitait pas à agir !

Richard – maintenant que j’avais l’argent – n’avait plus d’intérêt. J’avais voulu le livrer au SHIELD – c’était la meilleure solution ! C’est là que River m’avait fait une horrible révélation – Richard était un androïde !!!

-OH MON DIEU !!!, dis-je en planquant mes mains contre mes joues. Je n’avais pas remarqué ça. Comment ai-je pu passer à côté de ça ?, dis-je horrifié par mon oubli – qui avait mis en danger tous les bonbons à la fraise.

Ron – mon partenaire – avait des pouvoirs pour reprogrammer Richard. C’était une très très bonne nouvelle !

-Oh quelle chance ! Il vaut mieux le faire avant que d’autres bonbons soient en danger de mort, dis-je très sérieux.

Richard avait dit qu’on était cinglé. Je ne me trouvais pas cinglé – je ne l’étais pas !! C’était lui le vil androïde !!! Il essayait de nous faire croire que c’était notre imagination – il avait tort de penser qu’on allait croire à ses mensonges !!

Ron avait demandé à l’horrible androïde de quitter la ville. C’était la dernière chance de Richard – sinon, on allait devoir le livrer au SHIELD. Ron était très doué en menace – c’était le meilleur.

-Oui ! Quitte L.A. à tout jamais ! Sinon, Ron sera là pour t’attendre, dis-je avec un air très très sérieux.

Ron me demanda les clés de voiture.

-Tiens, partenaire !, dis-je en lui lançant très maladroitement les clés de voiture de Richard.

J’avais regardé Richard et Ron.

-Donne-lui vite les clés, Ron ! Nous devons fêter dignement notre victoire autour d’un chocolat chaud !, dis-je toujours sérieux.

J’avais envie d’un chocolat chaud avec des marshmallows – rien de tel pour fêter une victoire !

@ Billy Lighter

Je ne pus m'empêcher de ricaner devant l'expression de Nathan à qui j'apprenais à l'instant que Richard n'était autre que l'un de ces fameux androïdes avides de conquérir notre monde. Et il allait de soi que l'éradication des bonbons à la fraise n'était qu'une des étapes de leur plan machiavélique pour arriver à leur fin. Et si une partie de mon excitation était passée, comme en témoignait l'auréole humide, bien qu'invisible dans la pénombre du salon, à l'entrejambe de mon jeans, restait une euphorie psychologique dont je n'arrivais pas (et n'avais pas envie) de me défaire.

Une euphorie qui faisait que j'entrais complètement dans le trip de Nathan. Sans que je m'en rende compte, c'était lui qui me manipulait et non l'inverse, alors que le sang de son beau-père dégoulinait sur sa joue pour aller imbiber son t-shirt déjà trempé de sueur.

Jerry The Kid se demandait comment, lui, l'expert en androïdes, n'avait pas pu repérer qu'il y en avait un qui baisait sa mère.

C'est en regardant Richard de mes yeux de glace que je lui répondis, dévoilant mes canines trop pointues qui me donnaient un air carnassier.

-Parce qu'ils s'améliorent, Jerry.

Heureusement, j'avais les pouvoirs qu'il fallait. Un truc qui fonctionnait aussi bien sur les androïdes que sur les humains. Et j'avais murmuré à l'oreille de Richard, assez fort pour que Nathan m'entende.

Jerry avait appuyé mes menaces et je lui avais demandé les clés de voiture. Vite. Avant que je ne puisse plus me retenir et que je lui balafre l'autre joue sans aucune autre bonne raison qu'une envie irrésistible.

Nathan me les avait lancées et il avait fallu que je me dresse sur mes genoux placés de chaque côté de l'énorme ventre de Richard pour les rattraper. Nathan n'aurait aucune chance de se recycler un jour dans le baseball, ça, c'était clair.

J'avais eu un bref flash où, plutôt que de donner les clés à Richard, je lui arrachais le nez avec mes dents. Mais Nathan parla de chocolat chaud et je secouai la tête.

Puis, je souris et posai tout doucement les clés de voiture sur le crâne de Richard qui commençait à se dégarnir...

-Pas bouger...

L'effleurant encore de ma lame, je me retirai doucement, reprenant pied à terre, sans jamais arrêter de fixer Richard.

Il lui fallut cinq secondes avant d'oser faire le moindre mouvement... Pour s'enfuir en courant de la maison, sans prendre autre chose que ses clés de voiture. Quand j'entendis le véhicule démarrer en trombe, bien qu'en marche arrière, dans l'allée, je me retournai vers Jerry The Kid et souris comme un gosse qui vient de faire une très bonne blague.

-Alors, il est où le chocolat chaud?

@ Billy Lighter