Je ne savais pas combien de temps il avait fallu à Hank et Bailey pour s’en aller vers Vegas mais ça avait pris du temps. Bailey avait du mal de quitter sa petite fille ce que je pouvais très bien comprend. Et Hank, même s’il avait l’air plus prompt à partir, je savais qu’il était tout aussi inquiet de laisser Hope pour la première fois seule avec quelqu’un d’autre qu’eux. Je crois que je serais père, je serais pareil qu’eux. Et j’avais beau les rassuré, j’avais l’impression qu’ils allaient me téléphoner une bonne vingtaine de fois avant leur retour. Pourtant, il ne partait que deux jours…

Je pense pouvoir m’occuper d’un bébé pendant deux jours. En fait, je m’y étais déjà préparé psychologiquement quand mon ex, Apple, avait été enceinte de notre enfant. Je m’étais déjà imaginé changer des couches, me relever la nuit et jouer avec notre futur bébé. Hélas, elle avait fait une fausse couche et tout ce que j’avais eu en tête été parti en fumée… Mais ça n’empêchait que je me sentais capable de m’occuper d’Hope.

Une fois qu’ils furent partis j’avais poussé un soupir de soulagement… Tout été aménagé pour deux jours jusqu’au petit lit que j’avais placé dans ma chambre pour plus de facilité pour moi. On ne sait jamais si elle pleurait la nuit, je serais plus proche… J’avais les biberons de lait dans le frigo et les instructions de Bailey sur un papier. Bref, j’étais paré.

J’avais bien commencé la journée en jouant avec Hope. J’avais mis une couverture sur le sol et j’avais joué avec elle et les jouets que m’avaient laissés ses parents. Mais après un moment, elle était devenue toute ronchonne… On aurait dit Hank… Et quand elle s’était mise à pleurer, je ne savais plus vraiment quoi faire…

Elle a faim ? Non, ce n’est pas encore l’heure de son biberon… Ok… Elle a besoin d’être changée ? Non, sa couche est propre… Elle est fatiguée ? J’ai essayé de la mettre au lit mais le résultat était pire… Ok… Je suis à court d’idée là…

J’essayai de la réconforter mais rien n’y faisait… Du coup, j’ai décidé d’utiliser une solution alternative : la promenade. Emmener Hope dans un endroit où il y avait un peu d’animation, ça lui fera peut-être plaisir. Le centre commercial, par exemple ! Je trouvais que c’était une bonne idée.

J’embarquai poussette, sac à bébé et bébé dans ma voiture prenant bien soin de bien attacher Hope dans le siège pour bébé que m’avaient laissé ses parents. Je démarrai ensuite la voiture mais Hope n’arrêtait toujours pas de pleurer. Alors, je mis la radio. C’était le single de Fireworks qui passait. Cette chanson passait souvent depuis sa sortie. Une de mes chansons favorites actuellement.

Et… Magie… La petite arrêta de pleurer à la voix de Stone… Je poussai un sourire de soulagement.

-Merci Howard…

Je lui dirais si je le croise un jour. A croire que sa filleule porte bien son deuxième prénom. Ils doivent être connectés d’une façon ou d’une autre pour que j’obtienne un tel résultat en lui faisant écouter Fireworks.

Du coup… Quand la chanson fut finie, Hope était prêt à repartir pour un tour de pleurs alors j’ai mis la cassette du single et elle s’est tue pendant tout le trajet…

Arrivé au centre commercial, Hope était calmée et je la mise dans sa poussette. J’avais commencé à la promener dans les allées regardant les enseignes des magasins.

-On ferait bien quoi, Hope ? Il y a un magasin dans lequel tu aimerais aller ? Je pourrais peut-être t’acheter un jouet ou l’autre…

Oui, pourquoi pas ! Mais avant ça, je repérais le marchant de glace à quelques pas de nous. J’avais bien envie d’une glace… Je pourrais en faire peut-être gouter un peu à Hope comme ça. Ça ne pouvait pas la tuer. Je m’avançai vers le marchand de glace et me mis en queue de file attendant mon tour.

@ Billy Lighter

J’ai besoin de décompresser après cet immense tsunami émotionnel qui m’a envahit pendant le tournage de la vidéo de Be Mine!. Billy a su appuyer là où ça fait mal et a ouvert la boîte de pandore. Du coup, je dois tout vivre en vrac ce que je ressens mais autant que possible loin de lui puisque mon petit ami est une véritable éponge et absorbe tout ce que je ressens.  Donc, tout n’est pas rose, ni même simple mais en y mettant de l’énergie, rien n’est totalement perdu, pas vrai ?

C’est donc vers le centre commercial que je me suis dirigé en me disant que le meilleur remède quand on a besoin de se changer les idées demeure encore de faire du lèche vitrine. Et là dedans j’excelle parce que je n’ai jamais eu le budget pour dévaliser les boutiques. Aujourd’hui, Billy m’a quand même donné un peu d’argent pour que je puisse m’acheter quelques trucs.

Il semble cependant qu’il n’y ait absolument rien qui accroche mon regard aujourd’hui. À chaque fois que je regarde un vêtement, je lui trouve un défaut. En fait non. Je me trouve un défaut que le vêtement ne dissimulerait pas ou amplifierait.

Je ne me suis pas remise de la vision d’horreur de mes cuisses en version xxl  et des autres défauts de mon corps qui seront exposés au regard sévère de ceux qui verront la vidéo c'est-à-dire… un fichu gros paquet d’yeux !

Je dois me faire une raison, passer par-dessus et surtout, me restreindre à une diète encore plus sévère et autant de séance de gym possible.  La danse va me permettre de remédier à tout ça et, Billy qui ne demande qu’à me revoir danser, sera content et peut-être qu’il arrêtera de surveiller tout ce que je mange.

Il y a quand même beaucoup de gens au centre commercial aujourd’hui.  Je n’aime pas beaucoup les foules, j’essais en général de les éviter mais il fallait vraiment que je sorte. Au loin, un papa pousse le carrosse de son bébé duquel  tombe une peluche, une petite vache ton le museau, une fois que je l’ai eu récupéré est plus que mâchouillé.

Sauf que le temps que je me rende jusqu’à la peluche, l’homme avait continué son chemin et je l’ai perdu de vu au travers tous les clients.  Je tente d’abord un repérage puis je me décide de continuer d’avancer, sait on jamais que je ne l’apercevrai pas et, sinon, j’irai porter la peluche aux objets perdus.

Je me faufile tout en regardant à gauche et à droite, au travers des vitrines puis, je le vois au loin se mettre en fille près du marchand de glace.  Je suis soulagée ! Un gamin qui n’a pas son doudou, ça doit être comme un sevrage forcé.  Enfin… je me comprends !

- Monsieur ?  Monsieur, pardon mais vous avez… Oh !

Pour une surprise !  Je ne pouvais pas être mieux servie.

- Robin ! Tu parles d’un hasard ! Je ne savais pas que tu étais papa… enfin heu… justement, ton bébé a échappé ça. C’est tombé de ta poussette y’a un moment déjà.

En même temps, ça ne me surprends pas. Il était si tendre et doux avec moi entre les scènes que c’est le genre de mec à fonder une famille et à trimballer ses gamins partout. Et la petite, toute mignonne assise sagement dans sa poussette, mâchouillant joyeusement le museau de sa peluche maintenant qu’elle l’a récupéré.

@ Billy Lighter

Il y avait une petite file devant le marchand de glace et j’espérais qu’Hope n’allait pas s’impatienter trop et se mettre à pleurer… Parce que je n’avais pas vraiment les moyens de lui faire passer du Fireworks ici… Et chanter moi-même, ça serait un vrai désastre. Je chantais très faux et j’avais loin d’avoir la justesse et la voix de Stone… Alors je crois que si je fais ça, Hope va juste pleurer encore plus…

Mais là, ça semblait aller… Elle gémissait juste un peu comme si elle ronchonnait. Elle tenait vraiment d’Hank à ce niveau-là… Ronchons tous les deux. La pauvre Bailey… Je n’osais pas imaginer comment ça devait être quand les deux se mettent à râler en même temps. L’idée même me fit sourire, en fait…

J’allais au rythme de la file jusqu’à ce que j’entende une voix que je connaissais derrière moi. Une voix qui interpellait quelqu’un. Je me retournai pour voir April s’approcher. J’affichai un très grand sourire. Apparemment, c’est moi qu’elle interpellait. Elle ne devait pas m’avoir reconnu de dos. J’étais content de la voir. On ne s’était plus vu depuis le tournage qui avait été un peu chamboulé.

En main, elle avait la peluche d’Hope. Sa petite vache. Mon visage s’illumina même si la phrase d’April me fit un peu rigoler. Elle croyait qu’Hope était à moi. Ça aurait été un miracle si j’avais pu être père sans que la presse ne s’en rendre compte.

-April, je suis content de te voir !

Je repris la petite vache pour la donner à Hope qui sembla d’un seul coup moins ronchonne. Je rigolai ensuite un peu avant de remettre mon regard sur April.

-Ce n’est pas ma fille. C’est ma cousine. C’est la fille de mon oncle, Hank. Je crois que si j’avais été papa, tout Los Angeles l’aurait su.

Je souris. N’empêche qu’heureusement qu’April avait trainé dans le coin. Je n’aurais pas imaginé ce qu’il se serait passé si on avait perdu la petite vache d’Hope à tout jamais. Elle aurait pleuré pendant tout le séjour et ça m’aurait brisé le cœur. Les doudous étaient irremplaçables pour les enfants.

-Hank et Bailey sont parti au mariage d’Howard Stone. C’est un ami d’Hank. Et c’est moi qui ait la chance de m’occuper d’Hope en attendant.

Et pour l’instant, je me débrouillais plutôt bien, je crois… Je crois…

-Merci pour le doudou, je crois que sans toi, le séjour aurait été bien plus compliqué.

Je jetai un regard vers Hope qui mâchouillait son doudou et qui semblait avoir retrouvé le sourire. Elle ressemblait à sa mère quand elle souriait. Je reposai, ensuite, mon regard sur April.

-Tu vas bien, toi ? Tu fais du shopping toute seule ? Billy n’est pas avec toi ?

Je ne voyais pas le chanteur dans le coin, en tout cas. En même temps, il n’est pas réputé pour sortir souvent.

@ Billy Lighter

Pour une surprise ! Ça en est toute une !  Je ne pensais pas tomber sur Robin en plein centre commercial.  C’est surtout qu’avant que je ne fréquente Billy, sauf pour ceux qui venait au bar de temps en temps, rare étaient les occasions de croiser une célébrité. On dirait que ça arrive plus souvent maintenant ou alors c’est moi qui remarque plus…

Et ma surprise est d’autant plus grande que je ne savais pas qu’il était papa. En fait je le savais célibataire, bon ça n’empêche pas d’avoir un enfant. Disons que ça arrive de sauter quelques cases et puis je ne me suis jamais vraiment intéressé à la vie privée des autres. La mienne me suffit amplement.

Du coup, quand Robin me dit que la petite n’est pas sa fille mais sa cousine et que tout Los Angeles l’aurait su s’il était papa, je me sens un peu stupide.  C’est comme si je venais d’une autre planète pour ne pas connaître les détails de sa vie.

- Tout dépend aussi jusqu’à quel point tu défends ta vie privée, j’imagine.

J’ose croire que certains y parviennent.

J’écoute d’une oreille Robin me parler de son oncle qui est partit avec sa femme assister au mariage d’Howard Stone tout en regardant la petite qui est tout à fait mignonne et me fait bien sourire quand elle retrouve sa précieuse peluche qu’elle met illico dans sa bouche.

- J’imagine bien oui, qu’elle t’en aurait fait voir de toutes les couleurs sans sa vache. Ça semble être l’amour fou d’ailleurs ! Elle a quel âge ?

Peut-être qu’elle fait des dents, ce qui expliquerait son besoin de mordiller sa peluche et la tonne de bave qui coule pendant le processus. Les bébés, je trouve ça franchement mignon, surtout ceux des autres qui ont l’avantage de retourner auprès de leurs parents quand on ne sait plus quoi en faire. C’est aussi une raison qui ne me presse pas à coucher avec un homme… au moins je suis certaine qu’en ne le faisant pas, aucun accident ne peut arriver. Je ne me vois pas avoir des enfants. Les ravages que ça ferait à mon corps ! Je préfère ne pas y songer.

- Ça va, ça roule. J’avais envie de bouger un peu en me disant que le centre commercial serait une bonne idée. À défaut d’avoir trouvé un truc à acheter, je t’ai trouvé toi, c’est encore mieux.

J’ai adoré tourner avec Robin. Il est vraiment sympa, pas compliqué et il a su me mettre à l’aise et il embrasse vraiment bien. À cette pensée, j’ouvre grand les yeux, me sentant un peu mal et en sentant mes joues tourner lentement au rouge.  Je chasse avec empressement cette pensée qui me rend d’autant plus mal qu’il me demande où est Billy.

- Il avait des trucs à faire, tu sais là que le clip est terminé, pour préparer sa sortie et tout. J’avais un peu besoin de mon espace, aussi.

Billy et moi ne pouvons pas toujours être collés l’un à l’autre, même si en dedans, ce n’est pas l’envie qui manque. En ce moment, notre relation, est un peu  brouillonne. L’amour est là, l’envie d’être ensemble aussi.  C’est ce que je vie qui prend trop le dessus et qui n’arrive pas a redescendre surtout depuis que Billy s’en est servi pour me donner le boost nécessaire pour lors du tournage.

- Donc, tu fais du babysitting dans tes temps libre et tu t’es dit que d’acheter la bonne humeur de ta cousine avec de la glace serait une bonne idée de secret à avoir avec elle ?

Je lui pointe d’un geste de la tête la fille qui a bien diminué depuis le moment où je l’ai interpellé.  Ça mange pas de glace, des bébés de si petit… ou je me trompe. En fait je n’en sais rien je ne connais pas grand-chose aux bébés.

@ Billy Lighter

April avait cru, avant que je ne dise le contraire, que j’étais le père de la petite bouille ronchonne qui était dans la poussette. Mais non… Je ne l’étais pas. Peut-être qu’un jour, j’en aurais un… Mais à ce moment-là, je crois que la presse sera la première à le savoir. Ils étaient toujours au courant de tout. Même si April disait que ça dépendait à quel point on défendait sa vie privé. Je souris. Elle n’avait pas tort. Des stars passaient leur temps à éviter les paparazzis et autres journalistes et à cacher leur vie privée comme si leur vie en dépendait. Moi, je me disais que ça ne servait à rien. C’était une source de stress en plus. Surtout que je n’avais rien n’à cacher. Même si je détestais l’avidité de certains journalistes… J’avais d’ailleurs de très mauvais souvenirs à ce niveau.

-Oui, j’imagine. Moi, disons que je ne fais pas fort attention.

J’expliquai alors que le petit bébé dans sa poussette n’était pas ma fille mais celle de mon oncle, Hank. Et je remerciai April d’avoir ramené le doudou. Sans ça, Hope aurait été malheureuse ce qui nous aurait promis un week-end un peu plus compliqué. Je souris.

-Oui elle adore sa vache. Et Hope a 4 mois. Mais elle est déjà super éveillée.

Hank et Bailey devaient être très fier de leur petite fille. Elle fera des ravages plus tard, c’était sûr.

Je jetai un regard attendri à Hope avant de ramener mon regard sur April à qui je demandais des nouvelles. Elle allait bien et avait eu envie de sortir. Mais si elle n’avait rien trouvé à acheter ici, elle m’avait trouvé moi ce qui me fit rigoler un peu me grattant l’arrière de la tête un peu gêné à flatté à la fois.

-Non, c’est moi qui ai eu de la chance de tomber sur toi.

J’appréciais April. C’était une fille super et une partenaire de tournage qui, malgré son manque d’expérience, avait géré du début à la fin son rôle dans le clip. J’étais sûr que si elle en avait envie, elle pourrait entamer une carrière dans le cinéma.

Mais elle était venue seule ici. Billy n’était pas avec elle. Il s’occupait de la post-production du clip ce que je pouvais comprendre. Et… Je devais avouer que je préférais largement voir April seule qu’accompagnée du chanteur de The Lightening…. J’avais pu le connaitre un petit peu mieux pendant le tournage et il n’avait pas fort apprécié tous les gens que j’avais envers sa petite-amie en dehors des scènes. Surtout un peu de jalousie alors que je ne pensais pas à mal.

-Oui, dans un couple, je suppose que chacun a besoin de se retrouver un peu chacun de son côté de temps en temps.

Surtout quand on sortait avec Billy Lighter, j’imagine.

-J’espère que le clip donnera bien… J’ai hâte de voir la version définitive et de participer à la projection.

Ça sera un grand moment. Je me rappelle des sorties des clips de The Burning Fire où Hank était la star. C’était chaque fois des grandes fêtes où chacun pouvoir se retrouver.

April revint alors sur le babysitter et je jetai un œil vers la file qui avait largement avancé. Je savais qu’Hope n’avait sûrement pas l’âge pour manger une glace complète mais je pourrais lui partager la mien. Je souris.

-Je voulais lui faire goûter. Je suis sûr que ça peut pas lui faire du mal. Mais oui, je trouvais que c’était une bonne idée. Il faut bien qu’elle ait ses premiers petits secrets à cacher de ses parents.

Je rigolai n’avançant pas dans la file. J’avais même laissé passer des gens vu que je n’avais pas bougé d’un centimètre.

-Mais à la place on pourrait alors boire un verre, tu en dis quoi ? Je montrai du doigt un petit café un peu plus loin dans le centre commercial.

Je montrai du doigt un café plus loin.

-Là-bas par exemple. Ils font de très bon capuccino. Je t’invite si tu veux. On pourra discuter plus à l’aise et je pourrais sortir un peu Hope de sa poussette.

Je trouvais que c’était une bonne idée mais je ne pouvais pas forcer la main à April.

-Je me suis toujours posé une question : tu fais de la danse depuis quand ?

Parce qu’à part pour discuter du clip, on avait pas eu la chance de faire vraiment connaissance.

@ Billy Lighter

Je crois que tu moment où je vivrai des choses avec Billy, plus intimement, des projets de vie, je voudrai les protéger farouchement et ne laisser personne entrer dans notre petit univers.  Cela dit, qu’en sais-je des stratagèmes utilisés par tous les fouilles merdes de cette ville pour gagner leur pitance en publiant le moindre détail qui peut semble croustillant de la vie des célébrités qu’ils pourchassent.

J’adore Robin comme acteur, tout comme j’adorais Billy, avant d’en être amoureuse mais l’un comme l’autre, sans me questionner sur leur vie privée, chercher à savoir ce qu’ils mettent sur leurs tartines le matin, s’ils ont des rituels avant d’aller au lit, s’ils ont des enfants.

La petite, absolument craquante, je fais sourire quand elle redécouvre sa vache et qu’elle la porte immédiatement à sa bouche pour en mordiller le museau avec appétit.  Je ne m’y connais pas beaucoup en bébé mais elle me semble bien éveillée pour un si petit bébé, de 4 mois tout juste.

Ma tournée des boutiques ne m’a pas permise de me trouver des vêtements à mon goût ou des babioles pour la maison mais au lieu de ça, j’ai trouvé Robin ce qui est bien mieux, et de loin et, quand je lui mentionne, Robin me retourne le compliment qui l’avait d’abord touché et qui me fait sourire à mon tour bêtement.

- Conserver le petit côté individualiste ne peut pas faire de tord.

Quand je suis avec Billy, je n’ai pas envie d’être ailleurs. Je pourrais arrêter le temps pour pouvoir être éternellement seule avec lui. Même avec ce sentiment là, nos personnalités différentes nous poussent à s’éloigner de temps en temps pour prendre du recul, respiré un peu avant de repartir pour un tour.

C’est moi, l’onde négative en ce moment. Celle qui brouille l’énergie de Billy, qui nous rend tous les deux à cran. J’allais mieux, peu avant le tournage de la vidéo mais la façon dont il s’y est prit pour me faire livrer l’émotion voulu a suffit à me plonger dans une mélancolie infinie.  Dès que je rentre à la maison, c’est comme si je franchissais un voile gris. Il me colle à la peau et refuse de me quitter, même si je passe des heures sous la douche et à frotter, et frotter encore jusqu’à égratigner ma peau avec le gant de toilette à force que je pèse et frotte encore.

- Billy semble satisfait, en tous les cas. Je n’ai encore rien vu mais il passe beaucoup de temps … ce doit être chez MTI, pour la post prod.

J’ai vraiment très hâte de pouvoir  voir le clip une fois le montage terminé même si je redoute encore mon apparence devant la caméra. Je n’ai pas aimé voir le gras de mes cuisses exposé en presque gros plan et les bourrelets de mon ventre, sur les plans ou je suis assise au sol, genoux contre ma poitrine.  

C’était immonde.

La file derrière Robin avance mais nous, nous n’avons pas bougés d’un poil.  Robin ravise ses plans et propose qu’à la place d’une glace, nous allions boire un café. Je ne suis pas contre de l’accompagner et mieux vaut un café qu’une glace.

- Oui, volontiers ! Ce serait bien de boire un cappuccino avec toi.

Je le suis donc, lui poussant la poussette royale et moi, jouant avec la ganse de mon sac que je porte en bandoulière, vers le café qu’il m’a désigné.

- Oh, je danse depuis que je suis toute petite. Ma tante m’a enseignée le ballet, c’était notre passion commune.  Puis j’ai arrêté…

J’hésite à parlé de mon changement de cap niveau danse. Je n’en ai jamais eu honte mais… Robin n’est pas le genre à fréquenter les boîtes d’effeuilleuses et en fait j’avoue que j’ai peur que son regard change quand il saura. Qu’il me voit différemment de ce qu’il me montre en ce moment.

C’est la première fois que je ressens ça.

- Ma tante a eu un accident cérébrale qui a complètement changé notre vie, quand j’étais encore une adolescente et j’ai du abandonner notre rêve de faire carrière comme ballerine pour me trouver un travail et subvenir à nos besoins.

Ça me fait tout drôle de verbaliser cette histoire à une seconde personne, la première et la seule sauf pour les aidants naturels qui ont toujours été la pour ma tante et moi, ayant été Billy.

Après avoir prit place à une table du petit café, je regarde la petite qui n’a pas lâché sa vache.

- Elle… elle va finir par lui arracher le museau !

Je rigole parce que la petite a vraiment beaucoup d’amour pour son doudou.

- Elle a faim du crois ?

J’approche doucement ma main pour lui caresse la tête, ses petits cheveux incroyablement doux chatouillant l’intérieur de ma main et la petite, me regardant d’abord avec de grands yeux méfiant, fini par pousser quelques babillements joyeux avant de reprendre avec sa vache.

- Oh mais, nous sommes super copine maintenant ! T'as vu Robin, ta cousine et moi on vient de faire connaissance !

@ Billy Lighter

La bonne humeur que dégage April est contagieuse. J’étais vraiment content d’être tombé sur elle. Enfin, qu’elle soit tombée sur moi. Je devais remercier Hope pour ça.

On entama rapidement la conversation. April était venue ici seule, Billy étant occupé à la post-prod’ du clip. Du coup, il passait beaucoup de temps chez MTI, apparemment. Mais j’étais content d’entendre que Billy semblait satisfait du clip. J’avais eu peur de décevoir tout le monde. C’était mon premier clip et j’avais pu remarquer que c’était bien différent d’un film. Du coup, j’étais content d’entendre que c’était à la hauteur que ce qu’attendait The Lightening.

-Je suis content qu’il soit satisfait.

Mais j’avais quand même hâte de voir le résultat. Même April n’avait pas encore vu le clip. Peut-être qu’on le verra en même temps… Ça pourrait être bien.

La file avançait mais je décidai de changer mes plans et proposai à April d’aller boire un café. C’était plus convivial qu’une glace et, au moins, on sera assis. On pourra faire la conversation comme ça.

Elle accepta et je lui souris. On marcha côte à côte vers un café et, sur le chemin, je commençai à engager la conversation sur April. Je la savais danseuse alors autant parlé de la danse. J’appris que c’était une passion qu’elle avait depuis toute petite ce qui me fit sourire. Apparemment, elle est proche de sa tante et c’était une passion qu’elles avaient en commun. Mais April a fini par arrêter. Mon sourire disparut mais la suite de l’histoire finit par arriver. April a vu sa vie changer d’un jour à l’autre suite à un AVC qu’à subit sa tante. April a alors dû faire un trait sur sa passion pour payer les factures. C’était triste comme histoire… Comme un coup du sort pouvait tout changer. Je connaissais ça. J’avais vécu ça avait Karen. Ma vie a changé du jour au lendemain et il m’a fallu du temps pour m’en remettre. Je pris un air réellement désolé.

-Je suis désolé… Ça a dû être horrible. Je n’ose pas imaginer combien ça a dû être dur pour toi… Surtout que tu étais jeune…

Il y avait des choses injustes dans la vie et l’histoire d’April en faisait partie. C’est un manque d’argent qui avait dû lui faire renoncer à son adolescence à sa passion. C’était quelque chose qui me révoltait… L’argent fait tout dans ce monde et c’est triste.

On s’installa à une table du café et April se recentra sur Hope. Hope qui ne quittait plus sa vache d’un seul millimètre ce qui me fit rire.

-Elle l’adore. Elle l’a en main depuis que ces parents me l’ont déposés.

April disait qu’elle avait faim et je regardais ma montre. C’est vrai que ça allait être l’heure de son biberon… J’avais appris les horaires par cœur.

-En effet. Ça va être l’heure de son biberon.

Je pris un des biberons dans le sac que j’avais pris tout en regardant April faire connaissance avec Hope. Je les regardais avec un air attendri. April avait un certain feeling avec la fille d’Hank et Bailey qui finit par lui faire des sourires et montrer toute sa joie elle qui, d’habitude, tirait toujours la tronche. Ça fit s’exclamer April et je rigolai.

-Oui, elle a l’air de bien t’aimer. Moi, il a fallu le temps avant qu’elle me fasse des sourires.

Un serveur vint alors et je commandai deux capuccino avant de demander s’il pouvait, aussi, chauffer le biberon ce qu’il accepta avec plaisir partant avec le biberon et la commande.

Je sortis alors Hope de sa poussette pour la prendre dans mes bras. Hope en levant le regard sur moi refit la moue. Ça me fit rire et je regardai April.

-Tu veux la prendre un peu dans tes bras ? Vu qu’elle t’aime bien ça la fera peut-être patienter jusqu’à son biberon. Parce que si elle se met à pleurer, le seul remède que j’ai trouvé jusqu’ici, c’est de lui faire écouter Fireworks. Mais je n’ai pas de quoi diffuser du Fireworks ici.

Je rigolai attendant de voir si April voulait la prendre avant qu’elle ne se mette à pleurer… Ce qu’elle sembla commencer à faire vu que son petit visage de bébé commença à se tordre. Non… Ne pleure pas, Hope… S’il te plait.

@ Billy Lighter

La vidéo de Be Mine est sur le point d’être dévoilée au grand public mais avant que ça ne soit fait, je sais que nous aurons droit, Robin et moi ainsi que tous ceux impliqués dans l’aventure à commencé par le band qui en aura la vraie primeur, de voir le résultat final avant les fans.  J’ai vraiment hâte bien que j’appréhende tous les défauts que je me découvrirai.  Je n’ai pas aimé les petits bouts que j’ai vus, voyant ce que les autres refusent de voir ou d’admettre.  Sans totalement lâcher prise, j’en suis venue à me dire que tout ce qui comptait, était que Billy soit satisfait et le reste, je pouvais vivre avec.

J’accepte la proposition de Robin de partager un capuccino tout en bavardant. Je n’avais pas vraiment le goût de continuer mon shopping de toute façon alors, pourquoi ne pas passer du temps en bonne compagnie ? Nous changeons donc de direction pour nous diriger vers le petit café un peu plus loin et je répond le plus honnêtement possible à la question de Robin sur ma passion pour la danse, en omettant de parler de mon job au Wild Wild Beaches. Ce n’est pas nécessaire pour parler de ma passion pour le ballet et les raisons qui m’ont fait mettre mes rêves de côtés.

- Ça été une sale période au tout début, le temps de comprendre tout ce que l’accident impliquait mais après c’était comme… traverser un écran de brouillard infini. Tu sais que tu dois continuer d’avancer, qu’un jour tu vas revoir le soleil mais, tu ne sais simplement pas quand…

Je ne veux pas jouer la carte de la pitié, donner l’impression que j’ai vécu l’enfer, parce que tous les sacrifices que j’ai fait, je les ai fait pour ma tante, pour qu’elle puisse continuer de vivre avec  autant que dignité que possible et que je referais les même choix sans hésité demain matin si c’était à refaire bien que je ne souhaite jamais revivre une expérience aussi accaparante.

- Ma tante est décédée peu de temps après que j’ai amorcé ma relation avec Billy, ce qui n’est pas évident mais je tiens bon. Le clip m’a sortit de ma zone de confort et m’a fait oublier un peu…

Je dis n’importe quoi ! Billy s’est servit et sans scrupule de ma souffrance au profit de son clip et ça a ré ouvert la plaie de mon deuil, mettant de l’eau dans le gaz de notre relation. En mentant à Robin à ce sujet, je me rends compte que j’en veux beaucoup à Billy pour ça et qu’il me doit encore beaucoup de réponses à mes questions qu’il a réussit à éluder jusqu’à présent.

La pause cappuccino est donc plus que bienvenue, me faisant profiter de la présence d’un ami, et en m’offrant la possibilité de ne pas rentrer tout de suite à la maison.  

La petite y va fort sur le museau de sa vache doudou au point ou je fini par croire qu’elle doit être affamée. C’est d’ailleurs ce que me confirme Robin en regardant sa montre puis il sort du sac de la petite, un biberon. On voit qu’il a pensé à tout, qu’il est très attentionné. Il fera un bon papa, ça ne fait aucun doute.

- Pourtant, c’est la première chose qu’on a envie de faire en te voyant sourire ! Cette petite a un fort caractère, alors !

Ma phrase n’est-elle pas un peu maladroite ? Qu’importe, ce que je voulais dire c’est que le bébé n’a pas le sourire facile si elle n’a pas envie plus que ça de faire d’en faire à Robin qui est un véritable rayon de soleil.

Et le rayon de soleil en question sort la petite de sa poussette et… me la tend en me demandant si je veux bien la prendre, parce qu’elle semble bien m’aimer et qu’il a peur qu’elle se mette ;a pleurer, que la seule façon de la calmer c’est avec du Fireworks bref… je ne me sens pas la force de lui refuser ça bien que je ne puis pas à l’aise avec les petits humains.

- Ok… passe la moi… Coucou Hope…  Tu es bien là ?

Sauf que, non. Ça semble pas lui plaire de me voir de près.  Si c’était ok dans la poussette, ça l’est moi maintenant que son visage est à deux centimètres du miens. Je me crispe et la tourne pour qu’elle puisse voir Robin mais ça non plus ça semble pas lui plaire alors… prise un peu au dépourvu et n’ayant pas une troisième paire de bras à qui refiler cette patate chaude, je fais la première chose qui me viens par la tête.

- I am not afraid to keep on living
I am not afraid to walk this world alone
Honey, if you stay
I'll be forgiven
Nothing you can say can stop me going home

Le truc, c’est que je ne connais que ce passage alors je le recommence en interrogeant Robin du regard, pour savoir si ça passe ou non, tout en priant pour que le serveur nous amène le biberon de la demoiselle au plus vite.

@ Billy Lighter

April avait passé une mauvaise période. L’histoire de sa tante et du fait qu’elle avait dû tout arrêter pour travailler afin de payer les factures était triste. Elle a pourtant continué à vivre en se disait que les jours finiront par être meilleurs. Je la regardai avec un air compatissant surtout que sa tante était maintenant décédée. C’était il y a peu… Et je ne pouvais m’empêcher de repenser à ce que Billy avait dit à April pour qu’elle se mette à pleurer lors du tournage du clip. Utiliser les peines de sa petite-amie pour le bien d’un clip, c’était un peu excessif. C’était à l’acteur d’aller chercher l’émotion au fond de lui et pas aux gens à l’extérieur à essayer d’obtenir ces émotions là des autres. Ce qu’avait fait Billy, je ne l’approuvais pas du tout. Surtout que j’entendais bien, dans la voix d’April, que la mort de sa tante la touchait encore aujourd’hui.

-Je ne sais pas si le clip t’as vraiment fait oublié ça… Je suis désolé pour ta tante. Si tu as besoin de soutien, sache que je suis là. La meilleure façon de faire son deuil, c’est de s’entourer d’amis et de passer du temps avec eux pour essayer de guérir.

Je savais de quoi je parlais. Sans mes amis et ma famille, j’aurais eu beaucoup de mal de me remettre du suicide de Karen. Mais j’avais la chance d’avoir une famille unie et des amis qui étaient là pour moi aussi. April était une amie pour moi et je voulais qu’elle sache qu’elle pouvait compter sur moi.

On s’installa dans un café et l’attention retomba sur Hope qui, d’après ma montre, devait avoir faim. Je sortis alors un de ses biberons du sac avant de faire quelques commentaires sur Hope qui semblait apprécier April alors que quand c’était moi qui la prenait, elle faisait des moues boudeuses. April déclara alors que la première chose qu’on a envie de faire en me voyant c’était de sourire. Je souris un peu vraiment flatté par ce qu’elle venait de dire.

-Merci. Mais c’est vrai qu’elle a un fort caractère. Pas étonnant avec les parents qu’elle a.

Autant Hank que Bailey avaient un sacrés caractère chacun à leur manière. Ils se complétaient bien en fait.

Je finis par sortir Hope de sa poussette et proposai à April de la prendre dans ses bras. Elle accepta de la prendre et je souris Hope passant de mes bras à ceux d’April.

Mais…

Mais le visage de la petite se tordit. Je me mordis la lèvre alors que même face à moi la petite Hope ne semblait pas très satisfaite d’être dans les bras d’April. Ni de me regarder d’ailleurs. Je savais, maintenant, que quand elle faisait ça, c’est qu’elle allait pleurer. Elle devait commencer à avoir sérieusement faim, il faut dire.

Je réfléchissais à une solution pour éviter un déferlement de larmes mais c’est April qui la trouva. Elle se mit à fredonner la chanson de Firworks. L’unique chanson à cette heure. Je me tus laissant la voix d’April calmer Hope. Parce que ça fonctionnait ! Même si ce n’était que le refrain en boucle, ça fonctionnait. J’affichai un grand sourire alors qu’April m’interrogeai du regard.

-Ça fonctionne…

Je disais ça tout bas pour ne pas faire d’interférence dans la chanson que chantait April.

Heureusement, le serveur finit par arriver avec les capuccino et le biberon. Je soufflai de soulagement et quand il me donna le biberon, je repris Hope qui commença à boire avec appétit son biberon de lait.

Je soufflai à nouveau de soulagement avant de sourire à April.

-Tu viens de nous sauver la vie… Je te jure que quand elle pleure, elle est difficile à arrêter. Mais tu as géré. Moi, je n’aurais jamais su chanter aussi bien.

Je souris.

-Comme tu l’as dit, elle a un sacré caractère et elle sait montrer quand elle n’est pas contente.

Hank et Bailey allait en voir des vertes et des pas mûres avec elle quand elle sera plus grande.

-Au fait… Je me suis toujours demandé… Tu le connais depuis longtemps, Billy ? En fait, je me demandais un peu comment vous vous étiez rencontré. Billy, c’est le genre de star inaccessible qui vit reclus dans sa villa…

Mes lèvres se pincèrent.

-Désolé… Je suis curieux… Tu n’es pas obligée de répondre.

C’était un de mes défauts, la curiosité.

@ Billy Lighter

Discuter avec Robin est la meilleure thérapie dont j’aurais pu bénéficier pour extérioriser ce que je ressens. Je n’ai presque rien dit, à peine ai-je effleuré le bobo mais ça me fait tout de même du bien.  En fait. Ça me fait me rendre compte que, si un jour je me sens vraiment prête à parler, je pourrai trouver en Robin la bonne personne pour recevoir mes confidences.

De tout ce que j’aurais pu faire aujourd’hui, je ne pensais pas avoir à m’occuper d’un bébé avec Robin, en tous les cas !  La petite a autant de caractère qu’elle est mignonne ! C’est dire que, lorsqu’elle a comprit qu’elle passait de son confortable carrosse aux bras de son cousin puis aux miens, elle a vite perdu son air angélique et s’apprêtait à vouloir nous gratifier du son de ses puissantes cordes vocales.

La dernière chose que je voulais, c’était d’attirer l’attention des gens sur nous. Je n’aurais pas voulu que Billy apprenne que j’ai passé mon temps en compagnie de Robin. Il ne m’a jamais rien dit à ce sujet mais je suis resté avec l’impression que mon petit ami n’a pas apprécié le rapprochement entre le jeune acteur et moi lors du tournage de la vidéo alors que nous ne faisions rien de plus que de rendre réel les images qu’il avait en tête.

J’ai été un peu prise de panique et la seule chose que j’ai crûs bon de faire, fut de chanter le seul passage que je connais de la chanson de Fireworks, en boucle.  J’avais des doutes qu’en a à technique mais pour mon plus grand soulagement et celui de Robin, ça fonctionne  plutôt bien ! Et ça a suffit à combler le temps jusqu’à ce que le serveur arrive avec nos cafés et le biberon. Robin pu alors reprendre la petite dans ses bras et le lui faire boire.

- Je te crois sur parole !  Juste à voir comment elle a rapidement changé d’humeur !  Moi en fait ce qui me sidère c’est que ce soit cette chanson plutôt que n’importe quelle comptine qui fonctionne ! Ses parents doivent être de grands fans !

Mon talent de chanteuse est très limité mais semble avoir suffit à la petite qui boit avec appétit, tenant même son biberon, ses petites mains sur celle de son oncle…cousin… enfin, sur celle de Robin.

Je bus a mon tour une gorgée de mon cappuccino puis restais un peu surprise de la question de mon ami.  Enfin, surprise dans le sens que je ne pensais pas qu’il remettrait Billy sur le tapis.

- Pour dire vrai, je le connais depuis longtemps puisqu’il était un client régulier du bar où je travail.

L’histoire pourrait s’arrêter la mais c’est peut-être l’occasion de vérifier si mon impression envers Robin était la bonne ou bien si je me suis faite une fausse idée.

- Je suis danseuse au Wild Wild Beaches. Tu… tu… connais ?

J’appréhende un peu sa réponse, je suis prête à affronter son jugement mais je serais blessé, d’une façon ou d’une autre s’il devait mal réagir.

- C’était un choix facile pour continuer de danser et de …  gagner de l’argent pour les soins de ma tante et tout. Ça devait être temporaire mais tu sais comment la vie fonctionne…  un jour tu te dis que c’est pas pour longtemps et le lendemain tu te réveille et ça fait déjà 5 ans…

@ Billy Lighter

Le chant d’April clama Hope pour notre plus grand soulagement à tous les deux. Elle avait de sacrés réflexes, April. Et surtout, une voix plus mélodieuse que la mienne parce que si j’avais chanté, je crois que Hope se serait mise à pleurer toutes les larmes de son corps. Et ça que je chante Fireworks ou autre chose.

Le serveur finit par revenir et je pus donne le biberon à Hope qui, maintenant qu’elle mangeait, ne menaçait plus de pleurer. Je complimentai April qui se demanda pourquoi cette chanson et pas une autre. Je souris. C’était une bonne question même si j’ai peut-être une partie des explications.

-En fait, Hank, mon oncle et le père de Hope, est le meilleur ami d’Howard Stone et Bailey est aussi un très bonne amie du batteur depuis de longues années. Howard est même le parrain d’Hope et elle porte même son prénom comme deuxième prénom. J’imagine qu’Hank a dû passer de nombreuses fois le single de Fireworks depuis qu’Hope est né alors ceci explique cela. Ou alors, c’est qu’il y a déjà un lien fort entre elle et son parrain. C’est une théorie moins scientifiques mais elle est plus belle, je trouve.

Donc, oui, on pouvait dire qu’Hank était fan. Je savais qu’il préférait le single de Fireworks au dernier album de The Burning Fire. Moi, personnellement, j’adorais les deux en tant que grand fan du groupe.

Après, je me fis un peu plus curieux. Je ne devrais peut-être pas alors je m’excusai tout de suite disant à April qu’elle n’était pas obligée de répondre. Mais elle répondit quand même disant que Billy était un client régulier du bar où April travaillait. C’est une facette de Lighter que je ne connaissais pas. Je ne savais pas qu’il lui arrivait de sortir régulièrement dans un bar. Pour cause, ici, on parlait du Wild Wild Beaches. Un bar de strip-tease. April y travaillait. Et elle semblait très gênée de le dire. Je comprenais sa gêne… Mais je savais aussi qu’un métier était un métier et qu’on prendrait n’importe quel métier pour payer des factures. Je n’avais jamais été dans cette position. Mais je n’étais pas totalement fermé au monde non plus. Je savais qu’il y avait des gens qui n’avaient pas autant de chance que moi.

-Oui, je connais.

Je disais ça en souriant pour montrer à April qu’elle n’avait pas à être gênée. Mais elle se justifia quand même. Elle expliqua que c’était un métier qui lui permettait de continuer à danser tout en gagnant de l’argent. Je souriais toujours.

-Je comprends. Tu n’as pas à te justifier, ni même à avoir honte. Tout le monde croit qu’il y a des métiers qui valent moins que les autres mais c’est faux. Les gens ont toujours tendance à juger alors qu’ils ne devraient pas. Tu voulais danser et tu devais gagner de l’argent pour toi et ta tante et je trouve ça bien que tu ais pu trouver de quoi faire d’une pierre deux coups quelque part.

J’étais acteur… C’était un métier très valorisé. Ok, je faisais en sorte de vendre du rêve au gens… Mais je ne sauvais pas des vies comme un médecin par exemple. Pourtant, mon salaire dit qu’il vaut mieux être acteur que médecin… Bref, juger c’est stupide.

-Et puis, ça t’as permis de rencontrer Billy… Je ne savais pas qu’il trainait souvent dans des bars. Je le vois toujours comme la rockstar reclue et caractérielle que décrit les médias.

J’imagine que maintenant, April ne travaillait plus au Wild… Elle avait peut-être repris la danse.

-Et maintenant, tu danse toujours ? Je veux dire, professionnellement. Tu es dans un ballet ou tu danse pour un groupe ?

Je ne connaissais pas très bien le monde de la danse alors je ne connaissais pas la vérité des métiers qu’il y avait dans cette discipline.

@ Billy Lighter

Hope North est de toute évidence la plus jeune et grande fan de Fireworks au monde ! J’espère que le groupe pensera à lui rendre hommage lors de leur premier concert, un truc mignon, un tout petit clin d’œil, ça serait trop drôle ! Et ceci expliquant cela, je comprends ensuite que les liens rattachant les parents de la petite au chanteur aident à ce que le bébé réagisse aussi bien à la chanson.  Quand elle aura la vision claire, elle fera peut-être une fixation sur les films dont son cousin et son père sont en vedette.  Du moins, les films qui seront à sa portée !

- Et ben !  Un papa acteur, un parrain chanteur, un cousin également acteur ! Elle va peut-être elle-même faire son nom quelque part là dedans plus tard, qui sait ! Avec tout le bagage qu’elle se traîne, ce serait même pas surprenant !

À voir toutes les expressions faciales dont elle est capable d’enchaîner tout en buvant son biberon, elle fera fondre la caméra et elle gagnera son public haut la main !  Et puis, je trouve ça franchement mignon moi un homme qui prend soin d’un si petit bébé. Robin s’en sort vraiment bien avec la petite.

Robin revient sur le sujet de mon couple avec Billy. Je ne voulais pas lui mentir, et je n’ai pas l’intention de le faire non plus mais comme il pose une question franche, je ne vois pas d’autre solution que de lui répondre de la même manière.  C’est un homme ouvert d’esprit, il n’a aucun jugement désolant pour mon métier, ça m’aurait grandement surpris en fait s’il avait dû se montrer offusqué.

- Je sais bien, c’est ce que je me répète moi-même mais les gens, souvent, ne comprennent pas ou refusent de comprendre. Je t’avoue que j’ai cessé de répondre franchement à la question quand j’ai compris que dans leur tête, la ligne entre prostituée et stripteaseuse était mince, voir inexistante. Pourtant, s’ils savaient vraiment…

Je n’ai jamais encore couché avec un homme. Même avec Billy, ça demeure quelque chose que je ne désire pas, ce n’est pas un besoin que j’ai besoin absolument de combler. Je n’en ai pas besoin pour être heureuse bien que je commence à me dire que pour mon petit ami, il en va autrement.

- Effectivement, ça m’a permis de rencontrer Billy. Il aimait me voir danser pour lui. Que pour lui. Il est… territorial.

Ça passe mieux territorial que possessif.

- Il a son caractère c’est vrai. Et reclu… en fait c’est plus complexe. C’est un moyen de garder sa bulle intact.

Je replace une mèche de mes cheveux puis je prends une serviette sur la table pour essuyer le lait qui coule de la bouche de la petite. Elle boit avec appétit au point qu’elle en laisse fuir un peu.

- Je ne danse plus, enfin sauf chez moi mais  avec Billy, on veut relancer ma carrière, maintenant que le deuil est passé et que le tournage de la vidéo est terminé. Je pourrai m’y consacrer et j’espère pouvoir trouver un studio qui voudra de moi. J’aimerais peut-être aussi donner des leçons, pourquoi pas. T’en voudrais ? Sait-on jamais que tu aurais un rôle qui demande des habileté de danse !

Je me marre sur la final parce que d’imaginer Robin faire des pointes, c’est plutôt drôle. Mais ce n’est pas un jugement, il y a des hommes qui dansent le ballet, c’est accessible pour tout ce qui le veulent.

- Et toi ? De ton côté ? Tu as de nouveaux projets de films ou de séries ?

Il me semble qu’il y a un moment que je ne  l’ai pas vu à l’écran. Quoi que je ne coure pas trop les cinémas et ces temps-ci, je n’avais pas trop la tête à visionner la télé.

- C’est peut-être un peu trop mais j’aimerais bien visiter un plateau de tournage, un de ces jours. Voir un peu l’ambiance… j’ai été un peu…, je cherche le bon mot pour qualifié ce que j’ai pensé du mini plateau aménagé dans l’appartement de Billy mais je ne trouve rien d’autre que… déçue lors du tournage de la vidéo. J’aurais dû douter que ça ne serait pas de grande envergure comme pour un film et que l’espace y serait restreint. Mais ça n’empêche pas que j’ai adoré l’expérience.

@ Billy Lighter

April se rendit vite compte que Hope était entourée, dans sa famille, de nombreuses stars de la musique et du cinéma. Les North étaient dans le monde du cinéma depuis mes parents et ça perdurait depuis. Mais je savais à quel point c’était plus facile de percer quand on a déjà des gens de sa famille dans le métier. Je souris.

-Oui, peut-être qu’elle se fera un nom. En tout cas, si elle veut faire actrice, elle aura la chance de pouvoir accéder facilement à des rôles. C’est comme ça que j’ai commencé en tout cas, grâce à mon père et ma mère. C’est un avantage que je ne peux pas nier.

Mais c’est vrai qu’Hope, même à quatre mois avait déjà un certain talent avec sa bouille expressive.

April me parla alors un peu d’elle après mon élan de curiosité. J’appris qu’elle avait travaillé au Wild Wild Beaches. Loin de la juger, je trouvais ça bien qu’elle ait pu combiner sa passion d’une certaine face avec le fait de gagner de l’argent pour payer les factures. Mais si April n’en avait pas vraiment honte, elle avait appris à l’avoir avec le jugement des gens. Je comprenais. Les gens pouvaient parfois se montrer moralisateurs alors que certain ne valait pas beaucoup mieux.

-Je comprends… Le jugement des autres n’est pas toujours facile à encaisser et ce n’est pas toujours simple de faire comme si ça ne nous touchait pas.

Karen avait été la preuve que c’était compliqué… Elle n’avait pas su se défaire du jugement des autres malgré mon soutien et celui de ma famille.

Et puis, tout ça lui avais permis de rencontrer Billy. Même si ce dernier était très territorial. Oui… Ça je l’avais bien bu le tournage. Je souris.

-Oui… Ça, je l’ai vu…

Quant au fait qu’il était reclus April défendait le chanteur de disant qu’il voulait garder sa bulle intacte. J’hochai la tête.

-Je comprends… La célébrité, ce n’est pas toujours facile.

April essuya le lait qui coulait de la bouche d’Hope qui était affamé au point qu’elle descendait son biberon aussi vite que son parrain descendait la vodka.

April me déclara alors qu’elle ne dansait plus. Enfin, plus pour le moment mais que maintenant, avec Billy, ils allaient relancer sa carrière. Je souris. Ce n’était jamais facile de s’y remettre après un deuil. Je savais ce qu’April traversait. Elle me proposa même des cours et je rigolai en même temps qu’elle.

-Pourquoi pas ! Ça pourrait être utile pour mon métier.

Et puis, ça me permettra de passer du temps avec April… Non, je ne viens pas de penser ça… Enfin, si… Enfin, bref…

-Je suis sûr qu’un studio voudra de toi. Je chercherais de mon côté si tu veux. Il y a parfois des projets de comédie musicale et ils ont souvent besoin de danseurs.

J’étais sûr qu’April allait trouver. Je l’avais vu jouer et elle avait une certaine discipline et une envie de bien faire.

Elle me demanda alors ce qu’étaient mes futurs projets à moi. Je lui souris.

-J’ai un projet de film très bientôt. On n’en discute avec le réalisateur, Dylan Turner… Sinon vers janvier, je reprends le tournage de Keeping Ours Lands. Des opportunités, j’en ai souvent plein mais comme j’ai la chance de pouvoirs choisir mes projets, je ne me prive pas.

Le projet qu’on avait avec Dylan m’avait l’air vraiment pas mal et ça pourrait être mes premiers pas en tant que co-producteur.

April me disait qu’elle aimerait bien visiter un plateau de tournage, un jour. Son expérience sur le plateau du clip lui avait laissé un sentiment de trop peu surtout avec l’ambiance qu’il y avait. Je la comprenais. Moi aussi j’avais senti le malaise ce qui avait un peu plombé l’expérience.

-C’est vrai que le plateau du clip était petit. C’était loin de l’ambiance des plateaux d’Hollywood et l’ambiance était… Un peu tendue, c’est vrai. Apparemment, ce que la presse dit sur the Lightening n’est pas tout à fait faux…

Mes lèvres se pincèrent avant que je retrouve mon sourire.

-Mais si tu veux, je pourrais te faire visiter un vrai plateau de tournage. A mon prochain tournage, je t’inviterais pour une journée. Je pourrais même te trouver un petit rôle, si tu veux. J’ai trouvé que tu jouais très bien pour le clip.

J’étais sincère.

-Alors, ça te dis ?

Je souriais espérant qu’elle accepte.

@ Billy Lighter

Si j’en crois les dires de Robin, les North sont dans le métier depuis des générations et la petite, à voir comment elle gère déjà son cousin-oncle, risque fort bien d’être douer dans l’acting. Tout peut changer avec le temps, puisqu’on ne sait jamais de quoi sera fait demain, je sais de quoi je parle. Et puis la petite préférera peut-être suivre les traces de sa mère. D’ailleurs, elle fait quoi Madame North comme travail ?

C’est une question qui restera sans réponse pour l’instant puisque Robin demande à en savoir plus sur moi et Billy, ou plutôt sur le comment c’est devenu moi et Billy et je ne me sens pas la force de lui mentir, pas à lui. Je ne le sens pas comme les autres. En fait, dès le premier contact lors de la rencontre juste avant de débuter le tournage de la vidéo, il m’a inspiré beaucoup de bon sentiment, dont le respect et la confiance.

Ce n’est pas pour autant que ça m’est facile de lâcher le morceau, il pourrait très bien  se montrer choqué ou réagir à l’inverse de ce que j’espérais de lui mais, non. Il est très ouvert d’esprit et ajoute même qu’il comprend que l’opinion des gens peut être difficile à encaisser.

- T’as pas idée des préjugés des gens qui se disent très compréhensif et qui sont les premiers à te pointer du doigt quand tu te retourne… Ce n’était pas par plaisir, au début, mais par nécessité puis, à force, je me suis sentie de plus en plus à l’aise au point de croire que c’était mon objectif de vie. Que la danse maintenant, c’était ça.

Mais comme le mentionne Robin, ça m’a permis de rencontrer Billy et aujourd’hui, je peux recommencer à rêver de ballet et d’une belle histoire d’amour. Je souris quand il ajoute qu’effectivement, il avait remarqué que Billy était très territorial. Je me souviens de la façon dont Billy m’a récupéré des bras de Robin dans lesquels je m’étais réfugiée après une scène qui m’avait profondément troublé. Le mélange des émotions, la méthode qu’avait prit Billy pour y parvenir et de me voir plongé dans l’univers caché de mon petit ami. Ça m’a percuté de plein fouet, je ne crois d’ailleurs pas m’en être remise encore aujourd’hui.

Je me suis promis d’avoir les réponses à mes questions mais en attendant, je propose à Robin des leçons de ballet, ça serait drôle et amusant et qui sait qu’il ne se découvrirait pas une passion pour la danse ? Puis qui sait si pour un film ou un autre projet, ils ne chercheraient pas quelqu’un pour montrer la danse ou comme il dit, de figurant danseur.

- C’est rassurant de pouvoir  choisir ses projets. Au moins tu es certain de ne pas manquer d’opportunité et que ta carrière se porte plutôt bien.

Et ça me fait penser que ça serait bien de pouvoir visiter un plateau d’envergure. Non pas que ce n’était pas agréable d’être sur celui de la vidéo mais l’espace restreint, j’en garde d’ailleurs bien plus qu’une ecchymose, m’a laissé sur ma faim.  Je me risque à demander à Robin s’il serait d’accord de m’en faire visiter un, un de ces quatre, question de voir ce que c’est vraiment derrière les caméras et, tout de suite, l’idée semble l’emballer, trop même…

- Un petit rôle ?  Oh…wow… Mais non. Je ne me sens pas capable d’être devant la caméra, de parler et d’acter c’est juste impossible de faire les deux en même temps. Tu m’as vu pendant le tournage de la vidéo…incapable d’exprimer une émotion et de bouger… je risquerais d’être un boulet plus que autre chose.  Par contre, visiter pour passer du temps avec toi, ça serait vraiment bien.

J’ai dit pour passer du temps avec toi et je me sens rougir de la tête aux pieds. Je ne suis vraiment pas douée avec les gens et j’envoie pleins de signaux que je ne devrais pas, simplement parce que j’arrive pas à m’exprimer correctement.

- Je n’ai pas beaucoup d’ami… c’est pour ça que de passer du temps avec toi, ce serait bien, en ami.

Et quand j’essai d’améliorer les choses, j’enfonce encore plus le clou. Aussi bien de me taire et c’est Hope qui m’offre cette opportunité en lâchant son biberon pour expulser un bruit qui semble venir depuis ses entrailles.

- Ça ne vient pas vraiment d’elle ?!? Un rot pareil c’est digne de mention !

Je crois qu’en fait, Robin aurait dû lui en faire faire un à mi chemin mais qu’à force de parler, nous ne nous sommes pas rendu compte qu’elle en avait presque bu la totalité et qu’elle doit maintenant être complètement rassasiée.

- Je vais te laisser finir ta promenade avec elle et je vais rentrer. Faut remettre ça, quand tu veux.  Je veux dire… j’ai aimé discuter avec toi.

Je me lève et prends mon sac puis je m’accroupie pour me mettre à la hauteur du regard de la petite.

- Ne fais pas trop de misère à ton cousin, hein !  Sinon il va devoir m’appeler à la rescousse et ça va m’obliger à apprendre toute la chanson !

Puis je me relevais et regardais Robin.

- Bon courage pour la suite de ton babysitting !

@ Billy Lighter

April était consciente tout comme moi de l’immense hypocrisie de certains. Des gens qui font semblant de te comprendre et qui, en fait, se fichent de toi une fois que tu as le dos tourné. Je ne comprenais pas ce genre de personne. Je ne voyais pas quel genre de satisfaction on pouvait retirer à être comme ça.

Par contre, je comprenais bien le parcours d’April. Elle a d’abord fait se job par nécessité avant d’y être habituée et d’y être suffisamment à l’aise que pour y rester. Quand on est à l’aise quelque part on ne pense pas à changer. Ce que je comprends parfaitement. Quelqu’un qui change de voie ou de métier à cause du regard des autres, c’est plutôt triste. Et April ne faisait pas partie de ce genre de personne, ce que j’admirais. Ainsi j’hochai la tête positivement pour lui montrer que ce qu’elle disait je le comprenais très bien.

Mais le positif dans tout ça, c’est qu’elle avait trouvé Billy. Billy dont on parla brièvement avant de revenir sur la danse. J’acceptai des futurs cours de danse. On ne savait jamais, ça pouvait toujours être utile. Et puis, ça pouvait me permettre de la revoir aussi ce qui était, je dois l’avouer, la raison principale. Parce que je l’appréciais beaucoup.

Ensuite, je parlai un peu de ma carrière et des projets que j’avais le luxe de pouvoir choisir. April confirma que c’était une preuve que ma carrière se portait bien. Je souris et approuvai de la tête.

-Oui. Et j’en profite tant que c’est le cas. Parce que dans ce métier, tout peut basculer très vite.

Il suffisait d’un article de presse, d’un changement brutal de mentalité au sein d’Hollywood ou de n’importe quoi d’autre pour faire basculer une carrière. Il suffisait de voir River Moriarty… Je le plaignais vraiment… Lui qui était innocent. Cette affaire me révoltait toujours.

Et April me fit part de son envie de visiter un plateau. Je sautai sur l’occasion pour lui dire que la prochaine fois que je serais en tournage, je l’y inviterais. Et j’étais tellement enthousiaste que je lui proposai même de lui dénicher un petit rôle. Mais elle refusa gentiment. Elle n’était pas à l’aise en tant qu’actrice. Mais elle voulait bien visiter le tournage pour… Passer du temps avec moi.

Je crois que mon cœur a fait un petit bon dans ma poitrine. Je ne sais pas pourquoi. Enfin, si je crois savoir mais… Enfin, bref, je n’arrivais pas à ne pas sourire un peu bêtement du coup. Mais April se rattrapa alors qu’elle rougissait un peu.

-Oui… Oui, c’est ce que je pense aussi. En ami.

Je bafouillais autant qu’elle.

-Je veux dire. Moi aussi ça me ferait plaisir de passer du temps avec toi sur le tournage en ami et pour te montrer ce que je fais.

Ça y est, je n’arrivais plus ç enchainer les phrases correctement. Le comble pour un acteur quand même.

Par contre, l’entendre dire qu’elle n’avait pas beaucoup d’amis me rendait un peu triste. Elle était sympathique et d’une compagnie très agréable. C’était étonnant d’entendre qu’elle était si seule.

Mais alors que j’avais l’impression qu’on était tous les deux un peu gêné, Hope mis son grain de sel en faisant un rot digne de mon oncle. Ça impressionna April alors que j’éclatai de rire.

-Waw ! Je ne savais pas qu’elle était capable d’en faire des si gros !

Je déposai le biberon sur la table parce qu’Hope semblait ne plus avoir faim après tout ça. April décida qu’il était temps pour elle d’y aller aussi. Je souris. Je ne pouvais pas la retenir plus longtemps surtout que… On prévoyait déjà de se revoir.

-Moi aussi, j’ai aimé discuter avec toi. On remettra ça très vite.

Au plus vite…

Elle se mit alors à la hauteur de Hope lui disant de ne pas me faire très de misère. Je rigolai un peu.

-Ne dis pas ça, je risquerais d’abuser et de t’appeler rien que pour venir l’endormir.

Je souris rigolant montrant bien que je blaguais avant qu’elle ne me souhaite bon courage pour le babysitting. Je lui souris.

-Merci. A très bientôt, April.

Je la laissai s’éloigner prenant en main la petite main de Hope pour faire au revoir à April et souhaitant intérieurement la revoir très vite.

@ Billy Lighter