J’avais promis à mon père que je réfléchirais et j’allais tenir ma promesse, peut-être pas dans le sens qu’il le voulait mais une réflexion en demeurait une. Tout prenait tranquillement place dans ma tête alors qu’il me chuchotait une dernière confidence et pas la moindre. Sylvio était, semble t-il, porté disparu depuis Rome. Je n’avais pas besoin de ça pour comprendre à quel point Jimmy était puissant mais disons que cette révélation mit en place mon cadre de cogitation.

Quand Jimmy comprendrait que c’est grâce à Ward si je suis en vie, il lui laisserait la vie sauve, il ne chercherait plus à lui nuire. J’étais prête même à négocier avec Jimmy en lui offrant ce qu’il voulait, soit son entrée chez MTI via mon union avec Julian. Ce dernier s’était permit de batifoler avec Melody Summers, je ne vois pas pourquoi je me priverais d’en faire autant avec Ward.

J’embrassais ma mère sur la joue avant de me diriger dans la chambre de Maximo et Rosalyn, comme me l’avait proposé Jimmy, pour que je puisse travailler ma voix et leur offrir un cadeau dont ils se remémoreraient longtemps. Mon interprétation se devait d’être parfaite, j’allais chanter devant mon père qui est également mon patron ainsi que du couple de Manager formé de Daniele Ricci de BSC et Samantha Mancini de MTI. La barre était haute mais je savais de quoi j’étais capable !

En entrant dans la chambre, je réalisais qu’eux avait cette chance que je rêvais d’avoir au même âge. Et si je lui demandais, il me la donnerait, ma chambre chez lui ? Il viendrait me dire bonne nuit en s’asseyant sur le bord de mon lit et remonterait les couvertures jusqu’en dessous de mon menton pour pas que j’ai froid ? A-t-il songé à me demander de venir m’installer chez lui, plutôt que chez Jack ?

Tant de question auquel je ne devrais pas m’attendre d’obtenir une réponse et sincèrement, je crois que c’est mieux ainsi.

J’étirais d’abord mes lèvres et je grimaçais pour passer ensuite à mes vocalises. Jamais je ne me suis regardé dans un miroir pendant que je faisais cette gymnastique buccale. Ça ne devais pas être très beau à voir mais valait mieux être ridicule quelques minutes que pendants des semaines parce que je n’aurais pas été en mesure de bien chanter !  Ensuite, je pratiquais ma chanson deux ou trois fois avant de me sentir prête.

Je rejoignis le salon, là où tout le monde se trouvais et célébrait le mariage de mes parents. J’avais interpellé le maître de cérémonie qui demanda l’attention de tous et, bien évidement et surtout, celle des nouveaux mariés.

Tout était prêt pour ce petit moment que j’avais longuement imaginé dans ma tête…avant.

- Bonsoir tout le monde ! , dis-je  en balayant les gens qui se trouvaient maintenant tous tournés vers moi, j’ai cherché longtemps le cadeau parfait pour mon père et ma mère avant de réaliser que le plus beau présent que je pourrais leur offrir ne s’achetait pas. J’ai donc composé une chanson qui, je l’espère saura bien traduire l’amour qui les unis depuis de nombreuses années, ce n’est plus un secret pour personne, pas vrai ?

Même si elle était loin de moi, je vis le sourire amusée de ma mère se dessiner sur ses lèvres en même temps que ses joues prenaient une belle teinte de rouge.

- Aux nouveaux mariés !

From this moment, life has begun
From this moment, you are the one
Right beside you is where I belong
From this moment on
From this moment, I have been blessed
I live only for your happiness
And for your love, I'd give my last breath
From this moment on
I give my hand to you with all my heart
I can't wait to live my life with you, I can't wait to start
You and I will never be apart
My dreams came true because of you
From this moment as long as I live
I will love you, I promise you this
There is nothing I wouldn't give
From this moment on, oh
You're the reason I believe in love
And you're the answer to my prayers from up above
All we need is just the two of us
My dreams came true because of you
From this moment as long as I live
I will love you, I promise you this
There is nothing I wouldn't give
From this moment
I will love you as long as I live
From this moment on **

@ Billy Lighter

Olivia prit le temps d’embrasser sa mère avant de s’éclipser… je lui avais dit d’aller se préparer dans la chambre de ses frère et sœur… Et ce n’était pas innocent… De un, parce que je me doutais un peu de ce que voulait aller y faire Olivia, mais aussi pour qu’elle voit ce dont toute ses précipitations, toutes les fois où elle avait forcé dans ce sens, lui avait fait manqué…

Peut-être que si elle m’en avait laissé le temps, sans me forcer à rien, ça aurait été moi qui aurait fini par lui courir après. Moi qui lui aurais proposé de venir s’installer chez nous…

Enfin peut-être… Parce que ça, c’était sans compter sur la menace qui planait perpétuellement sur ma famille… Et je croyais peut-être injustement que, comme Maximo et Rosalyn n’étaient pas de mon sang, peut-être qu’ils ne risquaient rien.

Sûrement qu’ils ne risquaient rien.

Alors que Livia…

…Livia était à moi.

Livia était de moi.

Ce n’était pas pareil que Maximo et Rosalyn. Avec eux, c’était plus facile. Parce que je n’étais pas leur père.

Tout simplement.

Livia réapparut auprès du maître de cérémonie qui lui céda le micro… Et je glissai ma main dans celle de Maritza quand on se tourna vers elle. Je souris à son court discours d’introduction et puis.

Et puis elle se mit à chanter.

Ravi, impressionné par sa voix et totalement amoureux, je pris Maritza contre moi et l’enlaçai pour danser ce slow qui ferait office d’ouverture de bal. Je sentais son petit ventre rond contre le mien, à travers tous nos vêtements.

Notre enfant, légitime cette fois… Que je protégerais comme la prunelle de mes yeux.

Que je protégerais comme je protégeais Livia…  Avec une certaine froideur, probablement. Je ne savais pas encore, je ne pouvais pas savoir.

Je n’étais pas encore tout à fait un père, même si j’avais reconnu publiquement Livia. Parce que Livia était adulte, je ne savais pas ce que ça faisait d’être le père d’un enfant qui vient de naître.

J’allais probablement être un peu perdu.

Mais il était un peu tôt pour se poser toutes ces questions. Julius Rachel n’était pas encore né… Sa chambre n’était même pas encore prête…

Pour l’instant, à ce moment précis, il n’y avait plus que Maritza, la voix de Livia, et moi… J’en oubliai tous les autres convives qui enchaînèrent avec nous pour entrer dans la danse.

En tournoyant dans la salle, je posai mon front contre celui de Maritza et lui murmurai.

-Je t’aime.

@ Billy Lighter

Jimmy me rejoignit, en compagnie de notre fille qui m’embrassa rapidement sur la joue avant de repartir.  Je ne savais pas ce qu’ils avaient échangés mais  le sourire qui illuminait le visage de ma vie ne pouvait me ravir plus, elle qui était si terne depuis  que Jimmy l’avait ramené de San Fernando Valley. C’était comme si toute sa joie de vivre l’avant abandonné, là-bas.

J’avais peur de ne plus jamais revoir ma Livia d’avant. Celle qui souriait et qui croquait dans la vie à pleines dents ! Je me disais que le temps arrangerait les choses mais de la savoir chez Jack plutôt qu’avec Julian, et même pourquoi ne pas venir ici… c’était difficile à accepter. Je voyais, impuissante, ma fille se replier sur elle-même de plus en plus sans savoir quoi lui dire, comment agir pour lui redonner le goût de vivre. J’aimerais bien questionner Jimmy, savoir quels ont été ses mots magique qui, de toute évidence, ont défigés notre fille, mais cela leur appartient. Leur premier secret père-fille. Je n’allais pas le leur voler !

Livia, après un moment, réapparu et le maître de cérémonie lui laissa son micro.

- Mais… qu’est-ce que..

J’étais intrigué par ce qui se tramait. Était-ce que mon mari et notre fille avaient manigancés ensemble, il y a de cela quelques minutes à peine ? Possible… Je regardais ma fille, un sourire amusé et intrigué sur mes lèvres puis je compris ce qui se préparait.

- Oh !, m’exclamais-je, émue.

Bien évidement, j’avais souhaité que notre fille chante pour nous à notre mariage, n’importe laquelle de ses magnifiques chansons m’auraient  emballée mais elle avait fait mieux encore en composant un morceau expressément pour notre mariage.

Elle n’avait même pas amorcé sa chanson que j‘en avais déjà le cœur complètement  gonflé de fierté.

Jimmy m’enlaça et m’entraîna sur un rythme lent, à ouvrir le bal avec notre première danse officielle en tant que mari et femme. Je me laissais guider par lui, les yeux et le cœur émues par le bonheur plus grand que nature que je vivais.

Chacune des paroles de sa chanson étaient juste, elle avait visé dans le mile, ma belle  Livia !

Nos invités commencèrent eux aussi a envahir la piste de danse mais sans jamais empiéter sur notre espace, notre petite bulle. Nous restions au centre de la salle, à danser comme si nous étions seuls au monde, seuls, avec Livia pour nous faire danser au son de sa magnifique voix.

J’aurais voulu que ce moment dure toute la soirée, et même, toute la nuit. Bercée par le chant mélodieux de ma fille et dans les bras de l’homme de ma vie.

- Je t’aime aussi, Jimmy !

Je posais mon front contre le sien, reconnaissante en la vie de nous avoir permis cette seconde chance.

@ Billy Lighter

Sonne n’avait pas manqué d’humour pendant la cérémonie au moment pourtant où on était mis à mal par James qui s’était manifesté. Ma femme sous-estimait peut-être un peu Jimmy Reed mais je savais que cette réflexion n’était là que pour détendre l’atmosphère alors que notre dernier né faisait des siennes.

Quand la cérémonie fut terminée, on embarqua James vers l’intérieur de la villa où se déroulera la fête préparée par le couple de mariés. Plusieurs autres invités entraient petit à petit dans la maison rendant l’ambiance beaucoup moins intimiste tout d’un coup. Je reconnaissais certaines personnes comme Daryll Rogers, sa femme, Helen Grant mais aussi Victoria Hunter et son fils, l’acteur Ian Hunter dont le père, à l’heure d’aujourd’hui, était encore inconnu. Beaucoup de bon monde, donc, même si je remarquai, qu’en dehors de sa propre fille, Jimmy n’avait invité aucune autre star de la musique. Pas de Sniper, ni même de Roadtramp ou de Fireworks qui sont, pourtant, les artistes phares de BSC en dehors de Livia.

Après cette brève observation, Sonne assis James dans une chaise haute pour lui donner des petits-fours, ce qui devrait l’occuper un petit moment. Elle me libéra, ensuite, disant qu’elle allait s’en sortir. Je souris quand elle posa un baiser sur ma joue.

-Je ne serais pas long.

Je quittai ma femme me dirigeant vers les autres convives. Je discutai un moment avec Daryll Rogers qui, sachant très bien que j’étais journaliste, ne tourna la conversation que vers Victoria Hunter qui, d’après lui, préparait de bonnes surprises pour cette année avec, apparemment, une sortie d’album avec, à la batterie, Ben Masters. Je notai tout dans un coin de ma tête même si la rumeur courait depuis un moment que Victoria fricotait avec Masters. Restait à savoir si ce n’était qu’au niveau de la musique mais je laissais ce genre de choses à la presse people et à Sørensen… C’était de son niveau.

Ma conversation touchait à sa fin quand le maitre de cérémonie interpella la foule. Je levai les yeux en même temps que Daryll vers l’endroit où se trouvait maintenant la jeune Livia. Elle salua tout le monde avant d’annoncer qu’elle avait un cadeau pour ses parents. Son cadeau n’était autre qu’une chanson. Un peu normal pour une chanteuse mais tout ça me fit sourire.

Quand elle commença sa chanson, je m’excusai auprès de Daryll avant de rejoindre Sonne. Je passai un bras autour de sa taille, n’en déplaise à James. Je murmurai alors à l’oreille de Sonne :

-C’est ce qu’on appelle une résurrection.

Oui, parce qu’on n’avait plus entendu Livia depuis un moment étant donné ce qu’il lui était arrivé.

Je serrai un peu plus Sonne contre moi souriant en regardant la jeune femme nous montrer cette chanson inédite. Était-ce une déclaration d’amour envers son père ? Ça semblait être ça… A moins que ça ne soit plus spécifiquement destiné à sa mère. Je ne connaissais pas assez bien leur histoire pour ça.

Tout ce que je savais c’était :

-Tu crois que ça fera un bon article ?

C’était la question que je posai à l’oreille de ma femme.

@ Billy Lighter

Je préférais rester avec James et qu’Axel aille profiter de la fête. Après tout, il connaissait sans doute plus de gens ici que moi et notre fils était plus calme avec moi qu’il ne l’était avec son père.  J’embrassais donc Axel sur la joue, le libérant de toute responsabilité parentale et mon époux me promit de ne pas être trop long.

James avait déjà engloutis les petits fours que j’avais placés devant lui, je n’en étais étonnée qu’à moitié. Il était un glouton olympique mais ne prenait pas un seul gramme, du moins, sans jamais déroger de sa courbe de croissance, il était même moins potelé que ses sœurs qui n’étaient pas non plus très enrobées.  Des bébés de petites tailles, mais en santé, c’était ce que leur pédiatre me répétait toujours, comme s’il faisait la sourde oreille à ce que je pouvais lui dire, au sujet de mon fils.

La vérité, c’était que personne ne voulait vraiment s’avancer sur l’état de James sans avoir peur des représailles. J’avais fondés de grands espoirs en cette psychologue apparemment parfaite avec les enfants mais comme elle n’a jamais daignée retourner mes appels, j’ai fini par lâcher prise.  Avec Axel, nous avions tout simplement appris à vivre avec James et nous avions développés des astuces pour  rendre notre quotidien plus facile. Jamais nous ne nous embrassions en sa présence, et nous ne le laissions que très rarement au sol ou quand il y était, nous fermions l’espace avec des barrières de sécurité pour bébé pour éviter qu’il n’aille faire mal à ses sœurs ou a Alan.  Notre dernier né devait se développer au même rythme que les autres enfants mais sa tendance à toujours vouloir faire du mal à son frère ou ses sœurs, nous poussais  à le mettre à l’écart.

C’était très triste mais peut-être qu’avec le temps, James changerait d’attitude et deviendrait plus sociable. C’était un peu comme une forme de pensée magique mais il fallait bien que je m’accroche à quelque chose sans quoi, je rêverais la nuit que notre fils, devenu adolescent, nous assassine pendant notre sommeil !

J’offris donc à James, de nouveaux trucs à se mettre sous la dent alors que le maître de cérémonie laissa la parole à la fille du couple marié.  Olivia était magnifique malgré qu’elle semblait amaigrit et fragilisée par les derniers évènements.  La petite devait avoir en elle une force surhumaine, de par ses origines. Je me doutais que de porter le nom de Reed ne venait pas sans un certain bagage.

Elle avait décidé d’offrir une chanson à ses parents, quel beau témoignage cela devait représenter pour eux !  Axel me rejoignit alors qu’elle chantait ses premières paroles et il passa ses bras autour de ma taille, n’en déplaise à James qui, de toute évidence, raffolait trop de sa nourriture pour miraculeusement  s’objecter à notre étreinte.

- En effet…

Olivia revenait de loin, tout le monde réunis ici ce soir était au courant.  

Nous écoutions la magnifique chanson qui traduisait magnifiquement bien l’amour de ses parents, j’en étais émue. Il faut dire qu’un rien me met les larmes aux yeux depuis que je suis maman ! Axel me murmura une question à laquelle je lui répondis d’abord d’un sourire avant de l’embrasser doucement sur ses lèvres.

- Si quelqu’un peu rendre un article sur ce moment plus que parfait, c’est bien toi, chéri !

@ Billy Lighter

J’avais composé presqu’en totalité cette chanson avant mon enlèvement, on pourrait presque dire dans une autre vie, avec le recul. Je ne ressentais plus le même plaisir à chanter même si je le faisais avec mon cœur. Les mots n’avaient plus la même saveur, je ne faisais que rendre ma composition en y ajoutant un sourire, semblable à celui que je voyais naître sur le visage de ma mère.

Après tout, n’était-ce pas ce qui comptait le plus aujourd’hui ? Le bonheur de mes parents qui se donnaient cette seconde chance et cette fois, avec la bénédiction de Dieu.  Plus question de vivre dans le secret et le mensonge. Mon père donnait un nouveau tournant à sa vie, de toute évidence.

Il y eu un mouvement de foule quand mon père amena ma mère au centre de la pièce et qu’ils commencèrent à danser, l’un contre l’autre.  Ils étaient beaux à voir, ils vivaient le moment présent.

Ils furent rejoins par leurs invités qui eux aussi, certainement, avaient besoin de se laisser bercer par mes paroles. Cette chanson là, à la base, elle parlait de Julian, de tout ce que je ressentais pour lui et que j’avais besoin de lui dire. J’avais eu l’idée ensuite de l’offrir à mes parents, puisqu’ils se mariaient et que je trouvais qu’elle leur allait aussi bien à eux qu’à mon couple. Les choses ont changées, Julian à piétiné sur mon amour au moment où j’avais le plus besoin de lui.

Je ne voyais plus du tout l’amour de la même manière ce n’était pas pour autant que j’étais prête à ruiner le bonheur de ceux qui filait le parfait bonheur.

Quand ma chanson se termina, je remerciais les gens pour leur écoute et félicitais à nouveau mes parents en leur souhaitant tout le bonheur du monde puis je les rejoignis pour les embrasser, d’abord ma mère, puis mon père. Ça me faisait tout de même un peu étrange de pouvoir le faire comme ça, devant autant de gens.

Tout le monde savait, maintenant, il n’y avait plus de secret, donc plus de raison de se cacher.
Puis je les laissais danser, alors que l’orchestre avait reprit le contrôle.  Je me faufilais au travers des gens et attrapais un verre de champagne au passage. Loin de moi l’idée de m’enivrée mais je pouvais me permettre quelques verres non ?

Plus loin, il y avait Daniele Ricci qui semblait avoir beaucoup de plaisir à discuter avec sa petite amie. Don Hughes disait que la nouvelle manager avait beaucoup de talent et qu’elle prendrait beaucoup de place, je n’osais pas croire qu’elle ferait de l’ombre à Daniele Ricci, bien qu’elle avait été élue manager de l’année.  Pourtant, et pour moi, c’était encore et toujours Jack qui devrait se trouver au sommet.

@ Billy Lighter