Ce soir, il y a un nouvel épisode de Dynastie à la télévision ! Et comme j’ai défais tous mes cartons, il n’est pas trop tôt vous me direz, je me suis fait un gros bol de  mon pop corn favoris le Jiffy Pop ! J’adorais voir l’immense sphère d’aluminium se former au fur et à mesure que les grains de maïs éclataient dans le sac ! Chaque fois, j’espérais qu’elle explose, juste pour voir l’effet que ça aurait mais je ne me rendais jamais jusque là ! Le pop corn commencerait à brûler bien avant et je n’aurais plus rien à me mettre sous la dent ! Une calamité pour la gourmande que je suis !

Pour accompagner le tout, rien de tel qu’une bonne bière fraîche !

J’avais enfilé mon pyjama le plus confortable et ramené mes cheveux sur le dessus de ma tête en une toque peu gracieuse. Rien à foutre de mon look, je n’ai pas prévu de sortir ce soir même s’il y avait bien une partie de poker d’organisée. Quand je me sentais un peu ‘’molle’’ je préférais nettement rester à la maison à ne rien faire sauf me moquer des échanges scénarisés entre les personnages d’une série télé beaucoup trop glorifié pour ce qu’elle était vraiment.

Hey ! À chacun son petit plaisir coupable !

Bref, tout était en place et quand mon bol fut plein de pop corn fumant, je le laissais tomber sur mon canapé tout neuf, mon premier cadeau de moi à moi depuis mon embauche officiel à titre de garde du corps de David McAvoy ! L’autre faisait pitié avec ses ressorts qui lui ressortait de partout ! J’avais syntonisée la chaîne, pour tout dire, la seule que je captais avec mon antenne rafistolée n’importe comment sur le dessus de mon téléviseur. Il était en couleur mais  ne les rendait pas bien. Tout le monde semblait avoir besoin de vacances à l’écran tant le teint des gens tire sur le vert !

- Alors, Alexis ! Que nous réserves-tu ce soir ?

Bon ok, je l’avoue ! Je ne regarde quand même pas que pour me moquer ! À force, je me suis laissé prendre dans les intrigues et je commence à bien connaitrais les ficelles qui tissent la toile autour de tous et chacun des personnages.

J’enfournais une grosse poignée de pop corn au moment où mon téléphone se fit entendre et je cru m’étouffer par la surprise. On ne me sonne quasi jamais alors ça explique ma réaction ! Je toussais (dans mon coude!) et fit passé rapidement avec une gorgée de bière en me ruant sur le combiné avant qu’on ne me croit absente et qu’on raccroche.

- Allo ?!

C’était David McAvoy !

J’écoutais attentivement  ce qu’il me raconta tout en  jouant avec le cordon du combiné puis je raccrochais en sautant dans mes baskets et en cherchant mes clés.  C’est ma nouvelle réalité, être appelée à n’importe quel moment et devoir y répondre mais ça me plaît, vraiment beaucoup ! C’est la vie dont je rêvais et en moins de deux, je suis déjà au volant de ma voiture et je roule en direction de Beverly Hills. Ce n’est qu’en sortant de ma voiture que je réalise le ridicule de mon accoutrement. Sauf pour mes baskets, je n’ai pas songé à me changer et c’est donc en pyjama que je presse sur le carillon de la villa d’Howard Stone, là où réside David, mon protégé. Puis, comme la porte n’était pas verrouillée, je me permis d’entrer. Je fus accueillis pas un chien, mignon comme tout, qui  sautillait autour de moi en me reniflant.

- Ouais… t’es sympa toi ! Tu n’es pas trop du genre molosse qui garde la maison… alors… il est où David, tu le sais ?

Le chien tourna en rond puis s’allongea au sol pour se tourner sur le dos. Seulement, même si c’était tentant de jouer avec lui, j’étais ici pour David.

- David ? Ohé ! C’est Collins ! Tu es où ?

@ Billy Lighter

J’avais vu les feux.

Les feux bleus.

De l’ambulance.

J’avais vu l’ambulance.

Depuis le premier étage.

Là où était ma chambre.

J’avais vu Howard partir.

Avec Peyton.

Et l’ambulance.

Et personne ne m’avait rien dit.

Howard allait mourir.

Sans prévenir.

Comme Kayden.

Mais je ne voulais pas.

Je ne voulais pas.

Rester avec Peyton.

Et Dexter.

Je ne voulais pas.

Personne ne m’avait rien dit.

Rien expliqué.

Et je ne voulais pas…

Finir tout seul.

J’avais une boule au ventre.

Qui pesait au moins une tonne.

Et des coups de marteau.

Dans ma pauvre tête.

Et si Howard ne revenait pas.

Les larmes coulèrent sur mes joues.

Parce que je ne comprenais pas.

Parce que tout le monde.

M’avait abandonné.

Encore.

Tout le monde se fout de toi.

Et de ton existence, David !

Non.

-Non !

Je plongeai sur le téléphone.

Et en tremblant.

Composai le numéro de Collins.

Collins ne s’en fout pas.

Collins est payée pour ne pas

S’en foutre.

-Alllô… Co… Collins… il faut que tu viennes… je suis tout seul… Il y a Dexter… Il faut que tu viennes. Je ne comprends pas ce qui se passe.

Elle dit qu’elle arrivait.

Qu’elle allait venir.

Mais que pour ça.

Il fallait que je…

Que je raccroche le téléphone.

Je le fis.

Un peu hésitant.

Et me mis sur mon lit.

La porte de la chambre.

Fermée pour ne pas que…

Pas de que Dexter entre.

Je cachai mon visage.

Contre mes genoux.

Et me balançai un peu.

C’était rassurant…

De se balancer.

David ? Ohé ! C’est Collins ! Tu es où ?

Je redressai la tête.

Combien de temps avait passé ?

Je ne savais pas.

Mais Collins était là.

Je criai.

-Je suis dans ma chambre !

Elle savait où était ma chambre.

Je la lui avais déjà montrée…

-Ne laisse pas entrer… entrer le chien !

Mon cœur battait à tout rompre.

Pour Dexter.

Pour Howard.

Parce que c’était comme ça.

Parce que l’anxiété.

Ne me quittait jamais.

Je regardai mes médicaments.

Et me demandai si…

Je ne devrais pas les prendre…

Tous d’un coup…

Je murmurai…

-Je veux que ça s’arrête…

Et remis ma tête.

Entre mes genoux.  

@ Billy Lighter

Pour que David me passe un coup de fil aussi tard, je me doutais que ce n’était pas pour une partie de poker à domicile.  J’avais une connaissance de base du mal qui le rongeait, de par ses explications et celles de ses managers Timmy Evans et Jakc Perry mais je n’avais jamais vu de mes yeux de quoi ça pouvait avoir l’air exactement. Je ne savais donc  pas ce qui pouvait m’attendre quand je passais le seuil de la porte de sa demeure.

C’est un petit chien, mignon comme tout, qui m’accueillit.  Je m’attendais à un gros molosse avec les babines dégoulinantes de baves, pas à cette boule de poils mignonnes comme tout. Peut-être que le couple formé de Lola et Howard Stone avait deux chien et que c’est l’autre qui effrayait à ce point David. Il devait être enfermé quelque part… dans le garage, ça expliquerait pourquoi je ne l’entends pas aboyer de rage.

J’appelais David et je l’entendis me répondre qu’il était dans sa chambre.

- Ok ! J’arrive !

Lors de notre première rencontre, David m’avait fait visiter sa demeure, je savais donc où était sa chambre. Je m’y rendis donc et frappais à la porte pour qu’il sache que c’était bien moi et je l’entendis me demander, presque supplier, de ne pas laisser entrer le chien. Il ne m’avait pas suivit je pu donc entrer sans  user de stratégie, comme lui lancer une chaussette… je n’en portais pas, puisque je suis partie trop rapidement de chez moi !

- B’soir ! David… Je suis là.

Sa chambre était plongée dans le noir, je le distinguais, recroquevillé sur son lit. Je m’approchais doucement, comme si je marchais sur un fil de fer et que je risquais de tomber en bas.

- Tu as dis ? … Que quoi ? Que ça s’arrête ?

Je n’étais pas certaine d’avoir bien compris ce qu’il avait murmuré.  Il semblait terrorisé, mais pas quoi, ça je ne le savais pas.  Je grimpais sur son lit pour m’assoir près de lui et j’osais poser ma main contre son épaule. Il n’y avait rien de brusque dans mes gestes. J’y allais lentement, comme pour qu’il puisse voir ce que je faisais et qu’il m’y autorise ou non.

- Tu veux me dire ce qui se passe ?  Je suis là, je ne vais pas partir.

Les plans machiavéliques d’Alexis Morell Carrington attendront une autre fois ! David n’est vraiment pas bien et mon job c’est de veiller à ce qu’il soit en sécurité.  

Je savais qu’il devait prendre des cachets à heures régulières, j’avais d’ailleurs noté toutes ces heures dans un beau carnet que j’ai acheté pour cela, le truc c’est que je ne l’ai pas apporté avec moi  et que du coup, je ne sais pas quand est dû sa prochaine dose. J’aurais dû les apprendre par cœur, ma première bourde c’est super, vraiment super !

- Est-ce que ta montre a sonné ?  Tu dois prendre tes cachets quand ?

Il n’aimerait peut-être pas que je le questionne là-dessus mais il fallait bien que je commence quelque part.  Ça me donnerait une idée pour la suite des choses.

@ Billy Lighter

Stupide…

Imbécile.

AAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !!!

B’soir ! David… Je suis là.

J’entendis Collins.

Au travers des autres voix.

Ne fais pas ça !

Fais attention !

Méfie-toi.

Je voulais que ça s’arrête.

Tu as dis ? … Que quoi ? Que ça s’arrête ?

Que tout s’arrête.

J’appuyais fort sur mes yeux.

Avec le plat de mes mains.

J’avais mal à la tête.

Mal à la nuque.

-Que tout s’arrête…

Je gardai mes yeux.

Bien plaqués contre mes mains.

-Je veux juste dormir…

Je pinçai les lèvres.

-Et ne pas me réveiller.

Tu veux me dire ce qui se passe ?  Je suis là, je ne vais pas partir.

Je lâchai un de mes yeux.

Pour glisser ma main.

Dans celle de Collins.

-Tout le monde… Tout le monde m’abandonne tout le temps.

Je reniflai…

-Je crois… je crois qu’Howard est parti en ambulance…

Je regardai Collins.

De mes yeux brillants…

Mes yeux bleus.

Aux pupilles toute dilatées.

A cause de la pénombre.

-Personne ne m’a… ne m’a prévenu. C’est comme si… comme si j’existais pas..

Stupide.

Fais attention !

Howard va mourir !

-Mais j’existe sauf que… que j’ai que les mauvais côtés de l’existence…

Est-ce que ta montre a sonné ?  Tu dois prendre tes cachets quand ?

Je secouai ma montre.

A hauteur des yeux de Collins.

-Ouais… ouais je les ai pris mais…

Je frottai mes yeux.

-Je ne sais pas si Howard va revenir.

Tout le monde s’en fout…

De toi, David.

-Est-ce que Howard va revenir ?

AAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRGH !!!

@ Billy Lighter

David n’allait pas bien, je pouvais le ressentir à peine avais-je ouvert la porte de sa chambre, d’un autre côté, il ne m’aurait pas appelé et demandé de venir pour le plaisir de se visiter.  Le petit chien ne m’a pas suivis mais je referme tout de même la porte derrière moi avant de m’avancer jusqu’à lui et de m’installer sur son lit pour pouvoir mieux discuter.

Pour l’aider, je devais savoir ce qui n’allait pas. Je lui demande de répéter ce qu’il avait murmuré alors que je m’avançais vers lui, avant que je ne m’assoie et ce qu’il me dit, me donne un peu froid dans le dos.  S’endormir pour ne plus jamais se réveiller…  ça dit ce que ça dit, hein ! Il n’y a pas quarante-cinq façons de l’interpréter.

Je voulais qu’il me dise plus clairement ce qu’il n’allait pas. J’étais arrivé jusqu’à lui, je n’allais pas m’en aller tant que je ne sentirais pas qu’il allait mieux. Il glissa sa main dans la mienne et m’explique un peu mieux ce qui avait provoqué son état de détresse.  Il souffrait de la peur de l’abandon et, ce qu’il me raconta ensuite me fit froncer des sourcils. Son ami, Howard Stone était partit en ambulance mais personne ne lui avait rien dit.

- Est-ce qu’il était souffrant ? Paraît que la grippe est mauvaise ces derniers temps…

C’était peut-être sa femme qui l’avait mis K.O., hein, parce que de ce que l’on murmure, Madame Stone mènerait son époux à la baguette, elle avait une sacré réputation, la chanteuse, tout de même !

David se sentait diminuer, de par sa maladie, par rapport aux autres, du moins c’est ce que je comprenais. Il n’avait que les mauvais côté de la vie, rien pour l’enjoliver.  Et à ça, je ne savais pas quoi répondre, ne le connaissant pas vraiment encore.  Alors je demandais pour ses médicaments, s’il les avait prit au bon moment.

- D’accord, si tu les as prit, c’est bien.

Ça fait un truc à ne pas penser.

David s’inquiétait vraiment beaucoup pour David, je ne voyais qu’un seul moyen pour l’aider à se calmer.

- Ce que je peux faire, c’est de passer un coup de fil à l’hôpital le plus près et on verra si je parviens à avoir des réponses.

Il le fallait !

Je souriais à David, pour le réconforter puis je lâchais sa main  pour  me lever du lit et attraper le combiner. Je composais le 0 pour avoir l’opératrice du téléphone qui me transféra gentiment au Good Samaritan Hospital.  Je dû négocier un peu pour avoir l’information, il ne donne pas systématiquement des renseignements personnels et encore moins sur des célébrités mais j’obtenu tout de même ce que je voulais savoir et ça me fit sourire.

- Bien, je vous remercie, bonne soirée à vous !

Je déposais le cornet du téléphone et je rejoignis David.

- Bon, alors ! Howard était bien à l’hôpital mais il va bien et même, il a déjà eu son congé alors ça ne devait être rien de trop grave, comme une petite entorse ou un truc de rien du tout.

C’était une excellente nouvelle !

- Quand il rentrera, tu pourras en savoir plus sur ce qui s’est passé.  Et si tu veux, je resterai encore ensuite, jusqu’à ce que tu sois complètement rassurer.

@ Billy Lighter-

Collins était là…

Je soufflai longuement.

Pour diminuer…

Le rythme des battements

De mon cœur.

Stupide !

Ma main dans la sienne.

Est-ce qu’il était souffrant ? Paraît que la grippe est mauvaise ces derniers temps…

Je secouai la tête.

-N-non… la dernière fois que je l’ai vu… il allait bien… Mais Kayden aussi.

Alors ça ne voulait pas dire.

Qu’Howard allait revenir.

Ça ne voulait pas dire.

Qu’on allait pas me ramener.

Au Hollywood Mental Health Centre.

Collins demanda

Si j’avais pris mes…

Mais ouais…

Je les avais pris.

D’accord, si tu les as pris, c’est bien.

Mais ça n’empêchait pas….

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !!!

Assis sur mon lit.

J’avais envie…

De me boucher les oreilles.

Même si je savais.

Que ça ne servait à rien.

Et que…

AAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !!

Stupide.

Imbécile.

Bon à rien.

Tu vas te retrouver tout seul.

Je secouai la tête.

-Non !

Je me bouchai les oreilles.

Je ne voulais pas entendre ça.

Je me balançai un peu.

D’avant en arrière…

J’avais lâché la main de Collins.

Ce que je peux faire, c’est de passer un coup de fil à l’hôpital le plus près et on verra si je parviens à avoir des réponses.

Je hochai la tête.

Les mains toujours sur les oreilles.

Ça m’empêchait pas.

De tout entendre.

AAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !!!

-Ouais… Merci…

Pendant que je me balançais.

Collins téléphona.

Puis elle revint vers moi.

Grimpa sur le lit.

Bon, alors ! Howard était bien à l’hôpital mais il va bien et même, il a déjà eu son congé alors ça ne devait être rien de trop grave, comme une petite entorse ou un truc de rien du tout.

Mon cœur…

Ralenti un peu le rythme.

Howard était déjà plus à l’hôpital ?

-Oh ça c’est bien !

Je souris.

Un pauvre sourire fatigué.

Epuisé par l’anxiété que j’étais.

Quand il rentrera, tu pourras en savoir plus sur ce qui s’est passé.  Et si tu veux, je resterai encore ensuite, jusqu’à ce que tu sois complètement rassuré.

Je bougeai doucement.

Mes mains de mes oreilles

Aaaaaaaaaaaargh !!!

Le hurlement…

Devenait moins fort.

Et je me laissai tomber sur le côté…

Pour que ma tête.

Sois sur les cuisses de Collins.

-Je… je suis désolé… j’étais perdu… j’aurais pu appeler l’hôpital moi-même…

Je frottai mes yeux, fatigué.

-Je n’y ai pas… pas pensé.

Je glissai à nouveau.

Ma main dans la sienne.

Jouant avec ses doigts.

-C’est cool que tu veuille bien rester parce que…

Je fit un mouvement de ma main

Libre autour de mon crâne..

-Les voix et… J’ai eu peur alors les voix en profitent.

Je pinçai les lèvres.

-Et elles ne sont pas sympa avec moi.

@ Billy Lighter

Je ne cumule pas les années de services chez MTI mais comme un peu tout le monde, je connais l’histoire de Kayden James et de The Burning Fire. Kayden était le chanteur puis il est mort. Ensuite, David a disparu de la circulation, il y a eu un remaniement important au sein du groupe avec un nouveau chanteur et une nouvelle guitariste puis le retour de David et le départ d’Apolline. Bref, un groupe qui roule sa bosse comme sur les railles de montagnes russes. Ça doit être flippant de voir son ami de longue date amené en ambulance et ne pas savoir ce qu’il en retourne.

- Je comprends…

Il me faut éliminer des trucs pour savoir comment avancer avec David donc je lui demande s’il a prit ses comprimés et comme il y a pensé, je me dis que le mieux que je puisse faire c’est de le réconforter du mieux que je peux. Obtenir des nouvelles d’Howard me semble une bonne façon d’y parvenir et, j’ai de la chance puisque le premier hôpital  que je tente est le bon.  La personne qui prend mon appel est réticente à me donner les infos mais elle fini par céder et me dit qu’Howard a déjà eu son congé.

En mon sens, c’est une excellente nouvelle ! Ça veut dire que ce n’était pas trop grave s’il n’a pas été hospitalisé !  Si ça se trouve, il a fait un mauvais mouvement et il s’est barré le dos et sa femme a cru qu’il serait plus sage de le faire voir en urgence ou peu importe, Howard n’était pas en danger de mort.

Je rejoignis sur son lit alors qu’il se balançait d’avant en arrière, les mains sur ses oreilles.  Je ne voulais pas brusquer mes mouvements en le touchant ou en brisant cette espèce de position dans laquelle il se trouvait. Je lui parlais simplement doucement pour lui dire qu’Howard sera bientôt de retour et ça le fit sourire.

Un peu.

Mais c’était tout de même un pas dans la bonne direction !

David bougea pour se replacer, sa tête sur mes cuisses. J’étais un peu surprise mais je le laissais faire, me disant qu’il avait besoin de réconfort. Je passais donc ma main ses cheveux et l’écoutais.

- Tu as fait ce qu’il fallait, David. Je suis là pour ça, tu sais, alors il ne faut pas hésiter à me passer un coup de fil quand tu en as besoin.

Et puis c’était mieux que de regarder un épisode de Dynastie !

Ensuite, je lui proposais de rester aussi longtemps qu’il en ressentirait le besoin et il me confia qu’il trouvait ça cool parce qu’il avait peur que les voix en profitent, qu’elles n’étaient pas sympa avec lui. Je fronçais un peu des sourcils, ce n’est pas facile de tout capter pour moi qui ne connais rien de son état mais je ne le prends pas à la légère pour autant.

Que du contraire.

- Est-ce qu’il y a une façon pour moi de t’aider à ne plus les entendre ?

J’espérais qu’il ne me demande pas de chanter ! Je me débrouille, j’ai de la difficulté dans les aigues ou  si c’est vraiment trop bas, je n’aime pas qu’on m’entende chanter, c’est surtout ça, le problème.

Que pourrions-nous faire pour passer le temps, lui vider la tête et surtout lui changer les idées ?

- Voudrais-tu me jouer du piano ? Si tu en as envie, bien sûr !  Sinon…  est-ce que tu crois qu’Howard à des paquets de Jiffy Pop ?  Pop corn et film, tu serais partant ?

@ Billy Lighter-

Je comprends…

Elle ment !

David !

Daaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid

Elle ment !

Tout le monde ment.

Personne ne te comprend !

Tu es tout seul David !

-Shhhhh

Je fermai les yeux.

Essayant de fuir les voix.

De les faire partir.

Et pendant ce temps-là…

Collins téléphona.

On lui dit au téléphone.

Que Howard allait bien.

Ça me rassura un peu.

Et je me plaçai…

La tête sur les cuisses de Collins.

Elle enfouit ses mains.

Dans mes cheveux.

Je soupirai.

Fermai les yeux.

Mon sang battait dans mes tempes.

J’étais désolé.

Désolé de l’avoir appelée…

Pour si peu.

Tu as fait ce qu’il fallait, David. Je suis là pour ça, tu sais, alors il ne faut pas hésiter à me passer un coup de fil quand tu en as besoin.

Je hochai la tête.

-Ok.

Daviiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiid

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaargh !!

Je lui parlai des voix.

De comment…

Elles n’étaient pas sympas avec moi.

Est-ce qu’il y a une façon pour moi de t’aider à ne plus les entendre ?

Je levai lentement la main.

Pour la poser sur son front.

-J’aimerais… Je… j’aimerais juste parfois… Juste toucher les gens comme ça… Et qu’ils entendent ce que j’entends… Qu’ils sentent ce que je ressens.

Je souris.

Un pauvre sourire.

-Mais je n’y arrive pas…

Je refermai les yeux.

-Il faut… je peux les éteindre… Il faut… que tu restes près de moi… Et que je visualise un bouton… Un gros bouton volume… Pour les éteindre.

Je soufflai longuement.

Imaginai le bouton…

Et le tournai doucement.

-Pffffffff…

Je soufflai encore…

Et encore…

Comme ça pendant plusieurs expirations.

Puis je rouvris les yeux…

Quand les…

Aaaaaaaaaaargh !

Furent moins forts.

Voudrais-tu me jouer du piano ? Si tu en as envie, bien sûr !  Sinon…  est-ce que tu crois qu’Howard à des paquets de Jiffy Pop ?  Pop corn et film, tu serais partant ?

Je souris.

-Jiffy Pop et piano… ça… ça te dirait ?

Je me redressai doucement.

Mon corps légèrement engourdit.

Par les médicaments.

Mon cerveau plein de bulles…

Je pris la main de Collins.

Et l’emmenai d’abord dans la cuisine.

Je pris un paquet de Jiffy Pop.

Et le lui lançai.

-Après on ira dans le studio… Je te montrerai… Je te montrerai ce que j’ai dans la tête.

@ Billy Lighter

J’y allais doucement dans les cheveux de David en bougeant mes doigts pour qu’il ressente de douces caresses.  J’adorais quand mon petit frère faisait ça et c’est exactement ce que je faisais pour le rassurer. Il finissait toujours par s’endormir mais je doute que David s’endormira, pas temps qu’il ne verra pas Howard sur ses deux pieds.

Il se disait désolé, alors qu’il n’avait pas à l’être. Au contraire, c’était mon job que de venir quand il avait besoin de moi. Il s’était sentit mal et il avait eu le bon réflexe. C’est d’ailleurs ce que je lui dis en espérant qu’il ne ressentirait plus ce sentiment, à l’avenir et qu’au contraire, il n’hésitera pas à m’appeler, même pour  quelque chose de banale ou même, et ça serait chouette, parce qu’il a envie de me voir.

David entend des voix.

Je m’étais renseigné sur sa maladie, donc ce qu’il me dit ne me surprend pas même si ça demeure très abstrait pour moi.  Et je ne sais pas comment l’aider pour que les voix cessent et qu’il puisse se sentir mieux puisque je me doutais que sa sérénité dépendait du volume des voix. Il posa ses mains sur son front en confiant qu’il aimerait pouvoir toucher les gens de cette manière afin qu’ils voient mieux ce qu’il vit et j’avoue que moi, ça m’aiderais à mieux l’aider, mais c’est impossible.

Je n’ai pas ce don.

Il m’expliqua, un exercice de visualisation qu’il pouvait faire et qui pouvait l’aider à se sentir mieux. Je fermais les yeux et imaginais moi aussi un bouton rouge. Je me voyais m’en approcher et  presser dessus en le tournant vers la droite lentement pour que tous les bruits qui m’entourent s’atténuent.  Peut-être que si je le faisais moi aussi, ça l’aiderait à ce que ça fonctionne pour lui.

Il souffla entre ses lèvres et j’ouvris les yeux.

Je lui proposais autre chose, peut-être que ça pouvait aussi aider que de se changer les idées, je l’espérais ! Il pouvait me jouer du piano, s’il en avait envie ou peut-être qu’un film et du pop corn, ça serait tout aussi bien.  David avait une contre proposition et j’éclatais de rire.

- Vendu !  Jiffy Pop et piano c’est dans la définition même du mot bonheur, dans le dictionnaire !

Je le laissais me guider dans sa demeure.

Il ne semblait même plus se soucier du chien, tant mieux !

Il me lança le Jiffy pop et j’en arrachais le carton placé dessus avant d’allumer la cuisinière et de déposé  l’emballage d’aluminium dessus pour faire chauffer puis éclater les grains de pop corn. En plus, c’était celui au beurre, comme au ciné ! Comme celui que j’avais abandonné chez moi.

- Ce qu’il y a de bien avec le Jiffy Pop, c’est de le regarder gonfler, et de le secouer jusqu’à ce qu’on n’entende plus les grains éclater. Tu les entends, les petits poc, poc poc ?

L’aluminium gonflait et les grains éclataient à l’intérieur et déjà, ça sentait le beurre !  L’emballage était bien rond et les grains éclataient de moins en moins alors je fermais le rond et déchirait l’aluminium pour en laisser s’échapper la vapeur.

- C’est prêt !

Je le transvidais dans un bol et le pris tout en suivant David dans son studio.

- Wow ! C’est donc ici que tu créer tes mélodies ? Il faut que je t’avoue, ça me fait tout drôle d’être ici. C’est comme…J’hésitais à finir ma phrase , je ne voulais pas qu’il croit que je me moquais de lui, c’était tout le contraire, c’est comme si je pouvais entrer dans ta tête…

@ Billy Lighter-

David entend des voix.

David !

Aaaaaargh !

Daaaaaaaaaaaaaaavid !

DiVaD

Je n’ai pas ce don.

Je soufflai doucement.

Entre mes lèvres ?

Eteignant les voix.

Toutes les voix.

Ou tout du moins.

Les mettant en sourdine.

Moins fort.

Encore moins fort.

Et j’avais l’impression que..

Les yeux fermés elle aussi.

Collins m’aidait.

Je me sentis un peu mieux.

Rouvrit les yeux.

Et on partit.

Sur d’autre plan.

Penser à autre chose.

Rester actif.

Plutôt que centré sur les voix.

Vendu !  Jiffy Pop et piano c’est dans la définition même du mot bonheur, dans le dictionnaire !

Collins était partante.

Toujours heureuse.

Exactement ce qu’il me fallait.

Son bonheur.

Était contagieux.

Je souris.

Me levai.

Et lui pris la main.

Pour sortir.

Pour aller jusqu’à la cuisine.

J’avais même oublié Dexter.

Qui était je ne sais où.

Et je ne voulais pas savoir.

Collins trouva le Jiffy Pop…

Et on le mit sur le feu.

Pour regarder l’aluminium gonfler.

Ce qu’il y a de bien avec le Jiffy Pop, c’est de le regarder gonfler, et de le secouer jusqu’à ce qu’on n’entende plus les grains éclater. Tu les entends, les petits poc, poc poc ?

Je souris.

-Ouais… J’adore ça… Parfois on en préparait pour regarder un film, au Hollywood Mental Health Center…

Je n’avais pas que…

…que des mauvais souvenirs.

De mon internement.

J’avais un rythme.

Il y avait des activités.

Des groupes de parole.

On ne pouvait pas dire…

Que j’y étais mal.

Pas tout le temps.

Pas plus qu’ici.

C’est prêt !

Collins me sortit.

De mes pensées…

Et sortis les pop corn du feu.

On mis tout dans un bol.

Et j’en pris une poignée.

-Mmm ils sont bons.

Je laissai le paquet à Collins.

Et la repris par la main.

Pour aller au studio…

Quand elle y entra.

Elle me fit sourire.

Je m’assis au piano.

Et tapotai la place à côté de moi.

C’est comme si je pouvais entrer dans ta tête…

-Ouais… C’est un peu… un peu ça…

Je posai doucement mes doigts.

Sur les touches.

Sans appuyer dessus…

Puis je pris la main de Collins.

Et posai un de ses doigts sur une touche.

-Tu peux… Tu peux battre la mesure… Comme ça.

J’appuyai avec elle sur la touche.

Un rythme régulier.

-Comme ça… Continue…

La chanson commença…

Sur quelques accords.

Et j’improvisai…

Une chanson.

Que je chantai à mi-voix.

Avec Collins.

Qui battait la mesure.

♫

Spoiler:

@ Billy Lighter

J’assiste à une première crise, probablement une légère, loin de ressembler à la mise en garde de Jack Perry mais tout de même, rien d’amusant pour lui comme pour moi. J’ai peur de faire ou de dire quelque chose qui pourrait le faire se replier d’avantage, d’être trop brusque ou au contraire, trop douce et qu’il croit que je ne prend pas au sérieux ce qu’il me dit.

Tout ce que je trouve à faire, c’est de lui proposer quelque chose pour qu’il se change les idées, comme un film ou jouer de la musique, pourquoi pas ! Tant qu’il se sent à l’aise et que ça réduit les voix dans sa tête, ce sera un gros pas vers l’avant et ça m’aura permis de me sentir un peu utile.
David accepte de jouer de la musique pour moi et il a même du pop corn, moi qui ait un petit creux, c’est parfait.

Premier arrêt donc, la cuisine pour faire éclater le Jiffy Pop. Je lui partageais mon petit plaisir coupable, celui d’écouter les grains éclater et il me raconte que lui aussi  il adorait ça, qu’il en mangeait parfois quand il y avait des soirées films au Hollywood Mental Health Center.

- Vous aviez des soirées fun ! C’est chouette !

Je me sens un peu ridicule, beaucoup même, d’avoir dis ça. Oui c’est bien des soirées films mais dans un centre, c’est moins amusant qu’à la maison et en plus, ma phrase à un rien l’air d’insinuer que le reste du temps était pénible.

Le pop corn prêt, nous le versions dans un bol et David s’en servit une grosse poignée avant de me dire qu’ils étaient parfaits.

- Cuit juste à point, alors !

C’est en rigolant que je le laissais me reprendre par la main alors que de l’autre je tenais notre précieux casse-croute et que je le suivis jusque dans sa pièce de musique. Ça avait l’air d’un temple, ni plus ni moins. Le temps de la musique. Là où lui et Howard Stone laissaient aller leur imagination pour composer de merveilleuses chansons. Je ne parlais plus, je chuchotais, comme si j’avais peur de briser quelque chose de sacré par le simple fait de ma voix.

Je lui chuchotais mon ressentis, j’en étais presque émue ! Mon dieu ! Je devais me ressaisir ou j’allais me mettre à pleurer comme une gamine ! Et David me répondit d’un sourire et m’invita à m’assoir sur le banc du piano, a ses côtés. Je me pointais du doigt, comme si nous étions vingt à espérer cet honneur puis je m’avançais et m’installais à ses côtés.  Je dû retenir mon souffle quand il prit ma main pour poser mon index sur l’une des touches.

- O…k… ok je peux faire ça !

Il ne fallait pas que je cafouille ou j’allais massacrer sa pièce.  La pression était sur mes épaules mais je savais en prendre !  Je suis plus forte que ça, quand même !

David amorça alors une mélodie que je ne connaissais pas, je ne l’avais en tous les cas jamais entendu mais je ne suis pas un juke-box ambulant, je ne connais pas toutes les pièces musicales composées à ce jour.  Je n’arrête pas de battre la mesure même si je suis  toute ouïe pour David et que je le regarde avec fascination. On m’a souvent dit que les musiciens entraient comme dans une espèce de transe pendant le processus de création et je ne savais pas de quoi ça pouvait avoir l’air. Ce soir, en regardant David, je compris  combien en dedans ça pouvait faire vibrer.

@ Billy Lighter

Vous aviez des soirées fun ! C’est chouette !

Je hochai la tête.

Pendant que le Jiffy Pop.

Eclatait.

Poc Poc Poc…

Ouais…

On avait des soirées funs.

-Les… les meilleures c’était quand on me laissait jouer du piano… pour les autres…

Pour les autres résidents.

Quand j’avais eu une bonne semaine.

Parfois, je pouvais.

Le samedi soir.

Faire un petit concert au piano.

J’aimais bien ça.

Même si ce n’était pas dans…

Dans un grand stade.

Mais ce soir.

C’était pour Collins que je voulais jouer.

Alors je l’emmenai.

En la tenant par la main.

Celle qui ne tenait pas les Jiffy Pop.

Tiens…

Le hurlement a disparu.

Ça fait du bien.

Je m’installai au piano.

Et montrai à Collins.

Comment battre la mesure.

Avant de commencer à chanter.

Des paroles que j’avais dans la tête.

Tout en jouant au piano.

C’était un peu une chanson.

Qui parlait du Hollywood Mental Health Center.

Une chanson qui parlait de moi.

De ce que je voulais faire parfois.

Quand le monde.

Ne voulait pas me laisser tranquille.

Et Collins…

Tenait le rythme.

Je lui souris.

Et la chanson finit…

Je lui soufflai…

-Merci… Merci d’être venue… J’étais juste… juste un peu perdu… ça fait du bien d’avoir quelqu’un… sur qui je peux compter.

Et je penchai vers elle.

Pour l’embrasser sur le front.

@ Billy Lighter