Nell descendit alors que je raccrochais presque avec la psy… Et une fois que ce fut fait, je lui fit un bref résumé de notre conversation. Nell était pour, bien évidemment. Elle s’installa face à moi sur l’appui de fenêtre et me parlait sur le même ton bienveillant qu’elle avait parlé à Grant un peu plus tôt.

Elle me demanda si, durant l’entrevue, je saurais me montrer ouvert et pas menaçant… Je ricanai, la clope coincée entre les dents.

-Autant je trouvais Sky sympathique et très compétente au début autant maintenant… Je vois des criminels tous les jours, Nell… Je sais lire dans leurs yeux. Et elle a cette lueur qui s’est éteinte… Peut-être est-ce la mort de son bébé, ou alors le fait qu’elle est manipulée par un psychopathe… Peut-être les deux.

Je soupirai.

-On verra si la psy verra la même chose que moi.

Je caressai la joue de Nell.

-Et pour répondre à ta question : j’essayerai… Mais si Sky dit un mot plus haut que l’autre, c’en sera fini de sa deuxième chance avant même d’avoir commencé. De toute façon, il n’y aura pas d’alternative au deal que je vais passer avec elle.

Je soufflai la fumée.

-Une fois par semaine, et en présence de l’un de nous deux. Ce sera ça ou rien.

Comme ça, j’étais sûr que Sky n’allait pas confronter le petit à son père, ce que je devais absolument éviter si je voulais honorer les dernières volontés de Daisy.

Puis je demandai des nouvelles de Grant. Il allait bien, apparemment, tout bien considéré. Nell proposait qu’on lui foute la paix pour la soirée et qu’on l’excuse pour ses devoirs non faits. Et elle me piqua ma cigarette qu’elle écrasa dans le cendrier…

-Hey !

Mais c’était pour mieux m’embrasser. Je répondis à son baiser… Puis elle regretta qu’il n’y ait pas de mode d’emploi qui vienne avec les enfants.

-Ça aiderait pourtant…

Je l’embrassai encore puis me levai…

-Bon… Je vais faire des pâtes carbonara, ça te dit ? Ce sont les préférées de Grant… alors peut-être que l’odeur l’attirera hors de sa chambre…

Puis j’eus un mouvement du menton pour la fenêtre…

-Surveille toujours le jardin, on ne sait jamais.

@ Billy Lighter