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 To climb too high all the time - PV Zachary

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MessageSujet: To climb too high all the time - PV Zachary   To climb too high all the time - PV Zachary I_icon_minitimeSam 31 Déc - 1:17

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can't go all alone again



Si je devais décrire le monde qui m'entoure, je dirais qu'il est à l'envers.

Quand j'étais petit, je crois que je ne m'en rendais pas vraiment compte. C'est en grandissant que j'ai compris, véritablement compris. J'ai toujours été en décalage partiel, au ralenti ou en accéléré, trop en avant ou trop en arrière. Avec du temps, le monde s'est résigné et je me suis résigné avec lui ; je n'étais pas fait pour briller, pour réussir, pour être le petit coeur chaud autour duquel se masse toute la vie du monde.

J'ai toujours été un outsider, un peu trop idiot pour comprendre la complexité des choses autour de moi - ou pour même avoir envie d'essayer. Je n'en ai jamais ressenti l'envie, ni le besoin vital, comme tant d'autres auraient pu ; je vis ma vie comme un animal, au jour le jour, sans me poser de questions. Vivre pour vivre. Ressentir, à tout prix ; ressentir est la seule chose qui me maintienne en vie. June aussi, elle voit à l'envers ; alors, quand je l'ai eue avec moi, je crois que le monde s'est un peu remis à l'endroit. Je crois qu'il a créé un espace entre deux, juste pour nous, pour qu'on puisse vivre sans que la douleur devienne insupportable.

Mais elle l'est. Alors je l'anesthésie à coup de drogue, d'alcool. Je détruis tout ce qui m'entoure comme je me détruis, je détruis le monde que je ne comprends pas. Je crois... Je crois que j'essaye de mettre les gens à l'envers, quelque part. Pour qu'eux aussi, ils finissent par voir le monde comme moi. Un monde de fous, un terrain de jeu infini. Je ferais tout pour un shot d'adrénaline, tout pour une sensation, même une infime ; je ne connais plus les limites, mes limites, plus rien n'existe en dehors de mon univers. La planète Orion, faite uniquement de cocaine, d'imprévus et de musique assez forte pour oublier le son de ma propre conscience.

June et moi, on s'était résigné à mener notre petite vie tranquille, notre vie de junkies, d'outsiders ; on avait fini par s'y résigner, je pense. Je le sais. Ce fut une drôle ironie du sort qui nous mis, nous les enfants bousillés, les moutons noirs, les vilains petits canards, au centre de l'attention. On était les enfants chéris de l'Amérique, on valait de l'or. Mais une merde reste une merde, même avec des foutues paillettes et un peu de parfum pour camoufler le tout. Alors j'essaye de tuer cette petite voix au fond de moi qui me dis que je suis un raté, un imposteur dans un monde de gens talentueux. J'essaye de tuer la petite voix qui me dit que je ne suis rien, toujours rien, et qu'un idiot un peu trop beau reste ce qu'il est : un idiot. Alors j'ai décidé que ma vie n'avait pas de sens, et que le monde était mon terrain de jeu. Que j'allais bousiller les autres comme je m'étais bousillé moi-même.

« Puis-je vous aider, monsieur ? »

Je sursautais doucement en entendant la voix de l'intendant et redressais brusquement la tête. Je clignais bêtement des yeux quelques instants avant de lâcher d'une voix légèrement embrumée par mes pensées et le Malibu coco de June :

« J'ai, j'ai réservé une chambre. Euh, une suite. Au nom de Valli. »
« Quelques instants, s'il vous plaît. »

L'homme se baissa pour fouiller dans l'agenda de l'hôtel, avant de se redresser et de me tendre la clef de la suite royale, au dernier étage, avec un sourire poli. Il me souhaita la bonne soirée, et je lui répondais à peine en balbutiant. Je pensais déjà à la soirée qui m'attendait. Putain. Si j'avais su que mes conneries allaient marcher à ce point. Je me râclais la gorge et dû me concentrer pour rentrer la clef dans la serrure... Avant de rire tout seul en voyant que j'y arrivais pas. Si June était là, elle aurait ris avec moi, cette grosse conne.

Je finissais par entrer dans la suite, et lâchais négligemment mon sac par terre, avec ma veste en cuir. Je m'étirais souplement avant de me jeter en étoile de mer sur le lit, la tête enfouie dans un oreiller moelleux. Ah... Ca changeait de notre appartement, à June et moi, qui sentait la vieille clope et le whisky. Je restais quelques instants comme ça avant de me relever. Je sortais une bouteille de Jack Daniel's de mon sac, et un petit sachet de cocaines. J'avais besoin de me réveiller avant l'arrivée de Zach, et j'avais pas de café : on fait comme on peut, voilà.

Je m'installais à la luxueuse table présente dans la chambre, et me fit quelques lignes dessus à l'aide de ma carte bleue, avant d'en sniffer deux. Une pour chaque narine, on ne fait pas de jalouses. Je redressais brusquement la tête et me frottais le nez, avant qu'un sourire extatique arrive sur mon visage. Ce soir, j'allais voir Zachary. Zach était beau, talentueux, et horriblement méprisant... Mais je savais qu'il attendait que je l'embarque avec moi dans ma folie, alors je me devais de nous détruire à la perfection. Je me devais de tout faire pour ne plus être seul, et que le monde redevienne à l'endroit.

Ou alors, je me devais de tout faire pour que Zach le voit à l'envers.
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To climb too high all the time - PV Zachary

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