Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 25/05/46 Localisation: Malibu Birth place: Los Angeles Je suis: épicurien Song: The Man Who Sold The World - David Bowie
Sujet: An Odd Trade (1979) [PV Apple] Mer 1 Mar - 17:25
Cette villa au plein cœur de Beverly Hills faisait rêver. Moins que ma propre villa à Malibu, bien sûr, mais ça ne laissait aucun doute quand à l'importance de son propriétaire et maire de la ville Robert Vaughn. De même, le whisky était d'une excellente qualité, tout comme son prix devait être mirobolant.
Bref, pour faire court, Robert Vaughn avait sorti la grosse artillerie car il se doutait bien, malgré qu'il soit démocrate jusqu'à la moelle, que les charmes de sa filles ne suffiraient pas à la rendre intéressante à mes yeux. Non. Je voulais la fille, parce que malheureusement, étant donné ma condition de riche héritier, il me fallait un utérus fertile et en bonne santé dans lequel investir mon héritage.
Quant à lui, il me voulait comme gendre parce que, malgré, encore une fois, son énorme et dégoûtant défaut, il avait appris à force de jouer en politique que gagner le pouvoir était chose facile, mais le garder était une autre histoire... Une histoire d'influence, de pactes et de liens. En bref, il fallait savoir s'entourer.
Car il savait que, même si, en étant le big boss de BSC, l'une des plus grosses maisons de disque de L.A., je n'étais pas directement lié à la politique (je regardais d'ailleurs même ça de très loin ! S'il avait su...), je pouvais, si je le souhaitais, faire et défaire selon mes convenances.
Et je voyais dans ses yeux, que c'était dur pour lui de sacrifier le trésor de sa vie sur l'autel du pouvoir.
Mais voilà... Il le faisait quand même.
-Vous souhaitez encore du whisky, Monsieur Reed ? Notre petite Apple se prépare, elle prend son temps, elle tient à bien présenter pour votre visite.
Je fis mon plus beau sourire.
-Volontiers, Madame Vaughn...
De la fille, je ne savais pas grand chose, si ce n'était que, si elle était belle à regarder et qu'elle savait se taire, il se pourrait bien que je décide de lui passer la bague au doigt, d'investir en elle comme j'investirais dans un terrain à bâtir. Son rôle serait simple : me donner un fils et l'élever jusqu'à sa majorité. Après quoi, je trouverais bien un endroit où la ranger quelque part, hors de vue et surtout, hors de mes pattes.
Mais je n'étais pas naïf, si la fille traînait maintenant, ce n'était pas parce qu'elle y mettait les formes pour se préparer, mais probablement parce qu'elle crevait de trouille de se retrouver mariée à un parfait inconnu qu'elle n'aimerait probablement pas. Et si ce n'était pas le cas, c'était que c'était elle qui était naïve.
Quant à la conversation entre ses parents et moi et bien, elle se déroulait dans le silence le plus complet alors que je grillais tranquillement mon cigare, les jambes croisées, attendant que l'on daigne me montrer ce pourquoi j'avais pris le temps de me déplacer jusqu'ici. Le père tortillait ses mains entre elles et la mère ne savait plus quoi faire : ranger la bouteille ? La laisser à disposition ? Aller chercher d'autres alcools ? S'asseoir ? Rester debout ?
Ils allaient finir par me donner le mal de mer, à eux deux...
Mais bientôt, des pas dans l'escalier de bois se firent entendre. Mais je ne bougeai pas alors que le vieux couple, lui, sembla d'un coup soulagé...