Mon histoire n’a rien d’extraordinaire. J’ai grandi en Floride puis quand mes parents se sont séparés, j’ai suivis mon père à Beverly Hills. Il s’est remarié et, bien entendu, j’ai détesté ma nouvelle « maman ». Je me suis rebellée vers l’âge de 15 ans, commençant à mentir, voler, coucher avec les garçons jusqu’à ce que je quitte définitivement la maison pour traîner dans les rues. Je n’ai plus de nouvelles d’eux depuis et je m’en porte très bien.

J’aspire à devenir actrice mais, faute d’argent, je me prostitue. Je traîne dans l’Eastside, plus facile pour le ravitaillement en drogue mais mon secteur couvre principalement le Walk Of Shame… Fame, pardon pour le lapsus ! Je compte une clientèle assez connue mais je me fais un point d’honneur – autant qu’une pute peu en avoir – à ne pas divulguer les noms. J’crois que je pourrais cependant vendre mes petits histoires en collaborant avec un journaliste pour écrire mes récits. Cela pourrait être intéressant.

Contre mon gré, je suis  affiliée aux South Panthers. Ils refusent de se laisser manger la laine sur le dos par les Los Diablos. J'suis pas le crayon le plus aiguisé de ma boîte mais j'vous dirais que ça sent la guerre. La vraie j'veux dire. J'commence à craindre sérieusement de me ballader seule dans l'Eastside mais je n'ai pas d'autres endroits où aller.

À quelques reprise, je me suis retrouvé derrière les bareaux. Souvent pour racollage, quelques fois pour possession de drogue mais aussi pour vagabondage. Je trouve ça vachement hypocrite quand on sait que les hommes politiques sont pour la plus part, de très bons clients et pourvoyeur de drogue.

Pendant quelques temps, j'ai été serveuse au Stryge bar mais on m'a viré suite aux rumeurs voulants que je faisais des passes dans les toilettes avec des clients. Ce n'est pas totalement faux mais ce n'est arrivé qu'une seule fois !  Je me suis retrouvé au Dizzy mais là aussi, on me montre la porte plus souvent qu'autrement. Ils finissent toujours par me reprendre de temps en temps, parce qu'ils sont à cours d'employé mais comme je suis aussi fiable que la météo, ça ne dure jamais très longtemps.

Mais je ne perds pas espoir. Je ne ferai pas le trotoir toute ma vie !

J’ai quelques bons amis sur qui je peux compter de temps en temps pour dormir une nuit ou deux, me dépanner monétairement parlant ou simplement pour soigner mon visage qui aura morflé suite a une altercation avec un client plus ou moins satisfait.

Je crois que la drogue commence à me ravager sérieusement le cerveau. J’entre parfois en délire paranoïaque et je me fais peur moi-même . Je crois voir des gens ou entendre des voix, je m’accroupie alors sur le sol, tenant mes genoux contre ma poitrine en pleurant, hurlant et priant pour que ça cesse. Je dois arrêter la drogue. Je le sais ! Mais j’arrive pas à travailler sans être complètement shooté. Je suis prisonnière d’un cercle vicieux. Ainsi va ma vie.

A.M.E.N. R.O.C.K. O.N. ! ! !

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