Don't worry, I'll support you ft Timmy Evans

Nous pouvions dire qu’il était loin le temps où The Burning Fire était un groupe professionnel, calme et investi. Autrefois, je n’avais que les frasques de Stone à gérer. Désormais, il semblerait qu’Apolline ait été soudainement contaminée par son collègue. Ceci ne me facilitait point la tâche qui était déjà ardue avec la blessure au genou du batteur.

Le contrat qu’avait signé la jeune Apolline avec BSC était une erreur qui pourrait être dommageable pour mon image ainsi que celle de MTI. Cela allait renfoncer la domination de Reed et de son entreprise. Nous n’avions point besoin de ça…

A la suite de mon entrevue avec la jeune femme, j’avais prévenu Don Hughes que mon artiste avait hautement fauté. Hughes n’était point du genre à faire des remontrances. C’était un homme foncièrement gentil qui ne voulait de disputes avec personne. Il ne me faisait point peur. Il se pourrait même qu’il ait peur de moi. Ceci l’avait contrarié, mais il ne nous en tenait point rigueur. Il n’était point étonnant que BSC soit plus puissant que MTI quand on voyait la différence de charisme entre les deux patrons.

Ceci fait, je n’avais plus l’envie de rester dans ces locaux. Je voulais retrouver mon Eileen qui profitait d’un jour de congé bien mérité. La porte de notre appartement au style anglais s’était dressée devant moi après un très court trajet en voiture. J’avais inséré la clé dans la porte pour rejoindre ma chère Eileen.

Mon entrée l’avait empêchée de sombrer dans l’ennui. Ceci était un accueil bien plus réjouissant que l’entrevue que je venais d’avoir avec la jeune McLagan. Ma serviette, qui contenait de nombreux dossiers, déposées, nous nous embrassâmes. Ce réconfort ne pouvait, cependant, point me réconforter de l’erreur de ma protégée.

-Cela aurait pu être bien mieux. Je pensais qu’Apolline quémandait une entrevue juste pour me donner de nouvelles idées pour la tournée. Mais il s’avère que c’était pour tout autre chose.

Le canapé m’avait accueilli à bras ouvert et je m’y étais installé avec Eileen. J’avais mon regard des mauvais jours car ceci en était un. Mes yeux bleutés ne laissaient transparaitre que de la morosité.

-Elle est allé voir seule Jimmy Reed afin de lui demander de faire un single avec la jeune Cortez, une artiste de chez BSC. Elle a pensé qu’elle arriverait à pouvoir négocier cela seule. Mais elle n’est pas manager et Reed en a profité pour que BSC ait l’exclusivité de ce single sans que MTI n’obtienne le moindre droit.

L’orgueil nous faisait faire des choses vraiment stupides. Apolline y avait succombé et était tombé dans un piège. Il m’était difficile de toléré ceci de la part de l’artiste la plus responsable de mon groupe.

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Je ne pouvais point me réjouir de mon rendez-vous avec Apolline. Ma confiance en elle n’était point morte mais elle s’était considérablement diminuée. Je ne pouvais plus lui faire aveuglément confiance et lui laisser le volant. Je devais avoir une main dessus perpétuellement en surveillant chacun des membres de The Burning Fire.

J’avais la chance d’avoir Eileen pour me soutenir. Son sourire et son accueil me firent chaud au cœur. Nous nous installâmes sur le canapé et la chaleur humaine de mon Eileen ainsi que ses bras autour de mon cou me firent le plus grand des biens.

Je lui avais révélé ce qu’Apolline m’avait dit. Je n’étais point du genre à cacher des choses à mon Eileen. Je l’avais entrainé dans certains de mes plans comme celui de l’article sur The Army et elle m’y avait suivi avec la plus grande des fidélités. Je pouvais lui faire confiance, à elle, ainsi qu’à Amon. Il s’agissait, maintenant, des deux seuls dans ce cas.

Mon Eileen n’en croyait pas ses oreilles et tout de suite elle était passée aux solutions. Je n’en avais point. Le contrat était signé. Je ne pouvais que me réjouir des révélations qu’Apolline m’avait faites mais c’était tout.

-Elle a fait ceci par orgueil. Elle croyait pouvoir négocier seule avec Reed ce contrat parce qu’elle avait couché avec lui et elle pensait que ça lui donnait un avantage auprès du patron de BSC… Mais cela en a été tout autrement. C’est lui qui a pris l’avantage. Elle le regrette, ceci je le sais. Mais nous ne pouvons plus revenir en arrière, le contrat étant signé par les deux parties.

Apolline l’avait signé et ceci a constitué sa plus grande erreur. Mes yeux bleus regardaient ceux d’Eileen. Ses yeux étaient des perles aux milles nuances. Les miens étaient plus unis d’un bleu très clair.

-Le single sortira sous le label BSC. J’en ai déjà parlé à Don Hughes. C’est trop tard pour réparer les dégâts.

Cela dit, j’avais maintenant une arme. Apolline avait peur de cette arme car elle nous mettait tous en danger, dont plus certainement Howard Stone.

-Je ne peux que retirer qu’un point positif de cette entrevue ; je sais quel est le point faible de Reed. C’est la seule chose qui peut un tantinet me réjouir.

Ceci ne m’avait point empêché de soupirer. Cette arme, je devais encore savoir comment l’utiliser sans qu’elle ne ravage mon propre camp.

-Tu sais que Reed n’a même pas écouté le single avant de faire signer Apolline ? A ton avis, pourquoi a-t-il fait cela ?

J’avais la réponse mais je voulais tester la perspicacité de ma chère Eileen.

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Mon Eileen était attentive à mon récit. J’étais à ce point désespéré que j’en venais à soupirer tout le temps. Apolline avait signé ce contrat et nous ne pouvions plus rien faire même avec la plus grande volonté du monde.

-Oui, nous n’avons d’autre choix que de la laisser faire ce single tel qu’il a été négocié. Une fois le papier signé, nous n’avons plus de pouvoir dessus.

Ceci me désolait mais nous ne pouvions rien faire dans l’état actuel des choses. Jimmy Reed avait bien gérer son coup. Cependant, cette gaffe d’Apolline m’avait permis de déceler le point faible de l’héritier. J’avais une arme en main mais il s’agissait d’une arme qui pouvait tout détruire nous compris. Eileen avait retrouvé le sourire devant mes déclarations. Je n’avais point encore dit le point faible à mon Eileen. J’avais d’abord posé une question pour évaluer sa perspicacité. La confiance avait été sa réponse. Ceci aurait été une bonne idée. Ne point écouter pour qu’Apolline tombe plus facilement dans le piège. J’avais souris à mon Eileen qui voulait savoir quel était le point faible de Reed.

-Son point faible est Olivia Cortez. Il s’agit de sa fille. Personne ne semble le savoir hormis Stone et McLagan. Cependant, Apolline n’a pas envie que cela se sache. Elle craint pour nos vies à tous. Jimmy Reed, est, semble-t-il, plus dangereux qu’on ne l’imagine. C’est pour cela que ce point faible me réjouit qu’à moitié. Je ne sais pas si je vais pouvoir l’exploiter sans nous mettre en danger.

Ceci était très embêtant et me laissa dans une profonde réflexion. Mon Eileen soutenait mon regard.

-Et toi, as-tu une idée ? Je sais que tu ne manques pas d’imagination.

Je souriais. Mon Eileen avait peut-être une idée à exploiter afin de faire déchanter Reed sans que cela puisse remonter jusqu’à nous.

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Je ne pouvais point garder ce secret pour Eileen. Nous étions un couple. Il était rare quand je ne lui disais point les choses. J’avais besoin d’elle pour rassembler mes idées et, pour ceci, elle devait savoir ce qui me travaillait. Mes révélations ne l’avaient point laissée indifférente. Elle savait maintenant qu’Olivia était la fille de Reed ainsi que ce dernier était un danger. Nous ne pouvions pas plaisanter avec cet homme comme venait de le dire mon Eileen.

-En effet. Mais je ne pensais point qu’il pourrait être si dangereux.

Je ne savais point jusqu’où pouvait aller l’héritier mais les mots d’Apolline ainsi que la peur que j’avais vue dans son regard étaient suffisants pour me faire me méfier. Nous ne pouvions point perdre d’autres plumes à la vieille de notre tournée. L’agression de Stone était bien suffisante.

Cependant, je n’avais point assez peur que pour ne point envisager l’idée d’utiliser cette information judicieusement. Pour ceci, j’avais besoin de l’avis de mon Eileen ainsi de ses idées. Elle n’était point en reste au niveau des idées.

Pour le moment, elle n’avait rien qui lui venait en tête mais les idées viendront en leur temps.

-Bien. Nous verrons ce que nous ferons de cette information plus tard. Il faut l’utiliser judicieusement.

Parler de tout ceci à mon Eileen était salvateur autant que son bisou et son désir de me changer les idées. Ceci avait amené mon sourire.

-Nous pourrions commencer par troquer notre rituel du thé pour quelque chose de plus fort. Un verre de vin ne serait pas de refus. Pourquoi pas le boire au lit devant un film.

Il n’était point tard mais cette journée avait été assez éreintante que pour passer directement dans notre lit accompagné d’un verre de vin.

-Tu as le choix du film, ce soir. Je m’occupe du vin.

Je n’avais point envie de sortir au restaurant. Nous serions bien mieux ici tous les deux.